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Contribution des plates formes multifonctionnelles à  l'amélioration des conditions de vie des ménages à  l'est du Burkina

( Télécharger le fichier original )
par Michel Borrus Ismael OUATTARA
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest / Unité Universitaire à  Bobo Dioulasso - Licence en économie du développement 2009
  

Disponible en mode multipage

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TABLE DE MATIERES

TABLE DE MATIERES I

DEDICACE III

REMERCIEMENTS IV

LISTE DES ILLUSTRATIONS V

LISTE DES TABLEAUX V

LISTE DES GRAPHES V

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VI

RESUME VII

INTRODUCTION 1

1. PROBLEMATIQUE 2

2. OBJECTIFS 3

3. HYPOTHESES 4

CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODES 5

1.1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 5

1.1.1. Plate forme multifonctionnelle 6

1.1.2. Conditions de vie des ménages 6

1.1.2.1. Gain de temps 7

1.1.2.2. Activités génératrices de revenu 7

1.2. METHODOLOGIE 8

1.2.1. Zone d'étude 8

1.2.2. Enquêtes de terrain 8

1.2.2.1. Choix des villages 8

1.2.2.2. Organisation de l'enquête 8

1.2.2.3. Choix des ménages 8

1.2.3. Traitement et analyse de données 9

CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE 11

2.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA REGION DE L'EST 11

2.1.1. Caractéristiques biophysiques 11

2.1.2. Situation administrative et de la décentralisation 11

2.1.3. Différentes perceptions de la pauvreté 12

2.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUES DE LA REGION 12

2.2.1. Caractéristiques démographiques 12

2.2.2. Activités socio-économiques 13

CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU PROGRAMME PLATE FORME MUTIFONCTIONNELLE 14

3.1. MULTIFONCTIONNALITE DE LA PLATE FORME 14

3.1.1. Définition de la plate forme multifonctionnelle 14

3.1.2. Description technique de la PTF 15

3.2. PROGRAMME PLATE FORME MULTIFONCTIONNELLE 16

3.2.1. Présentation et historique du projet 16

3.2.2. Programme PTF au Burkina 17

3.2.3. Zones d'intervention du programme 18

3.2.4. Mode de gestion des PTF 18

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 20

4.1. FREQUENTATION DE LA PTF 20

4.1.1. Fréquentation du moulin avant l'installation de la PTF 20

4.1.2. Fréquentation du moulin après l'installation de la PTF 21

4.1.3. Fréquentation de la PTF selon le genre 21

4.2. IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX EFFETS DE LA PTF 22

4.2.1. Effets positifs de la PTF 22

4.2.1.1. Gain de temps 22

4.2.1.2. Principaux autres effets positifs de la PTF 23

4.2.2. Effets négatifs de la PTF 26

4.3. ANALYSES COMPARATIVES DES EFFETS DE LA PTF PAR PROVINCE 26

4.3.1. Analyse comparative des principaux effets positifs de la PTF par province 26

4.3.2. Analyse comparative des effets secondaires de la PTF par province 27

4.3.3. Analyse comparative des effets tertiaires de la PTF par province 27

DISCUSSIONS 29

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 31

BIBLIOGRAPHIE I

DEDICACE

A TOUS CEUX QUI ME SONT CHERS

Que le Seigneur Tout Puissant vous bénisse !

iv

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce rapport a été possible grâce au concours de plusieurs personnes. C'est le lieu pour nous de leur témoigner notre reconnaissance. Sans prétendre être exhaustif, nous tenons à remercier sincèrement :

· Le corps professoral de l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest/Unité universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO/UUB) qui nous a assuré une formation de qualité;

· Les responsables du Groupe d'études, de recherche et de formation pour le développement (GERFORD) pour nous avoir acceptés dans leur structure dans le cadre de notre stage, en particulier Dr Rasmané GANABA.

· Dr Dénis OUEDRAOGO, enseignant-chercheur à l'Institut de développement rural (IDR) de l'Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB), notre maître de stage, qui malgré ses occupations a coordonné notre travail. Il a su par sa rigueur, nous inculquer l'amour du travail bien fait. Qu'il soit remercié pour toujours;

· Au Dr Kassoum ZERBO, Enseignant-chercheur à l'Université de Ouagadougou pour ses encouragements.

· A mes camarades et frères stagiaires de GERFORD, NIKIEMA Boukary, OUEDRAOGO Sayouba, DIAKITE Adama, OUATTARA Sié Gislain, SANOU Lamine, TOE Rufin, merci pour l'ambiance qui a prévalu lors du séjour passé au GERFORD.

· A nos aînés Boundia THIOMBIANIO et Dominique OUEDRAOGO pour leurs multiples conseils et recommandations qui nous ont été d'un grand apport.

· Les différents ménages enquêtés à qui nous témoignons notre gratitude.

· Mes camarades de classe et amis, pour leur esprit de fraternité et l'ambiance qui ont régné entre nous tout au long des années passées ensemble ;

· A tous ceux et toutes celles dont les noms n'ont pas pu être cités, je vous dis merci.

LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : REPARTITION DE L'ECHANTILLON PAR POINTS DE REALISATION DE LA MOUTURE AVANT L'INSTALLATION DE LA PTF 20

TABLEAU II : REPARTITION DE L'ECHANTILLON PAR POINTS DE REALISATION DE LA MOUTURE APRES L'INSTALLATION DE LA PTF 21

TABLEAU III : REPARTITION DE L'ECHANTILLON SELON LE GAIN DE TEMPS 22

TABLEAU IV : REPARTITION DE L'ECHANTILLON SELON LE TEMPS PASSE AVEC SES ENFANTS APRES L'INSTALLATION DE LA PTF 22

TABLEAU V : REPARTITION DE L'ECHANTILLON SELON LES RELATIONS MOINS CONFLICTUELLES AVEC LE MARI APRES L'INSTALLATION DE LA PTF 23

TABLEAU VI : REPARTITION DE L'ECHANTILLON SELON LES EFFETS NON DESIRES DE LA PTF 26

TABLEAU VII: REPARTITION DES PRINCIPAUX EFFETS POSITIFS DE LA PTF PAR PROVINCE 26

TABLEAU VIII : REPARTITION DE L'ECHANTILLON PAR PROVINCE SELON LES EFFETS SECONDAIRES POSITIFS DE LA PTF 27

LISTE DES GRAPHES

Graphe 1 : Répartition de l'échantillon selon des principaux effets positifs de la PTF 24

Graphe 2 : Répartition de l'échantillon selon les principaux effets secondaires de la PTF 25

vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AF : Association des femmes

AGR : Activités génératrices de revenus

ALR : Agence locale de réalisation

AMUS : Association des mains unis du Sahel

ADIS : Association pour le développement intégré du Sahel

CAC : Cellule d'appui conseil

CFA : Communauté financière africaine

CILSS : Comité permanent inter États de lutte contre la sécheresse au Sahel

CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté

FIDA : Fonds internationale pour le développement de l'agriculture

FNGN : Fédération nationale des groupements naam

GERFORD : Groupe d'études, de recherche et de formation pour le développement

IDH : Indice de développement humain

IDR : Institut de développement rural

INSD : Institut national de statistiques et de la démographie

IPH : Indice de pauvreté humain

MATD : Ministère de l'Administration territorial et de la décentralisation

MED : Ministère de l'économie et du développement

OCADES : Organisation catholique pour le développement et la solidarité

OMD : Objectifs du millénaire pour le développement

ONUDI : Organisation des Nations unies pour le développement industriel

ONG : Organisme non gouvernemental

PAP : Programme d'actions prioritaires

PADDAB : Programme d'appui au développement de l'agriculture du Burkina Faso PICOFA : Programme d'investissement communautaire en fertilité agricole

PIB : Produit intérieur brut

PN-PTF /LCP : Programme national de plate forme multifonctionnelle pour la lutte contre la Pauvreté

PNUD : Programme des Nations unies pour le développement

PPTE : Pays pauvres très endettés

PTF : Plate forme multifonctionnelle

RGPH : Recensement général de la population et de l'habitat

SPSS: Statistical Package for Social Science

UEMOA : Union économique et monétaire ouest africaine

UCAO : Université catholique de l'Afrique de l'ouest

UNC : Unité nationale de coordination

US$: Dollar American

UUB : Unité universitaire à Bobo-Dioulasso

vii

RESUME

La présente étude sur la contribution des plates formes multifonctionnelles à l'amélioration des conditions de vie des ménages s'est déroulée dans les cinq provinces de la région de l'Est du Burkina. Elle avait pour objet global d'évaluer l'impact des plates formes multifonctionnelles sur les conditions de vie des ménages de l'Est du Burkina. Les enquêtes ont concernés 54 villages parmi les lesquelles 648 ménages ont été enquêtés. Des analyses statistiques descriptives ont permis d'estimer la fréquentation des PTF et de la perception des effets de la PTF autour des paramètres tels que l'amélioration des conditions des femmes, la scolarisation des filles, et une augmentation du revenu des ménages. Les calculs des statistiques de base comme les fréquences et les tests de différence de moyennes en effets positifs de la PTF par province ont été possible grâce aux analyses quantitatives. Ces analyses révèlent que les PTF dégagent plus d'effets positifs que d'effets négatifs. De plus, ces effets sont perçus de façon prononcée dans les provinces de la Gnagna et de la Tapoa.

Au terme de cette étude, on peut dire que les PTF influencent positivement le niveau de scolarisation des filles, les conditions de vie des femmes, l'augmentation de revenus, et donc contribuent à l'amélioration des conditions de vie des populations.

Mots-clés : plate forme multifonctionnelle (PTF), Conditions de vie des ménages, amélioration.

1

INTRODUCTION

Au cours de ces 10 dernières années, le Burkina a connu l'une des croissances économiques annuelles les plus importantes de l'Afrique de l'Ouest avec 4.6% en 2002 et 7.1% en 2005, grâce à la décentralisation, à la libéralisation de l'économie et enfin avec la création d'un cadre favorable à l'initiative privée (UEMOA, 2007).

En dépit des taux de croissance soutenus depuis la dévaluation du franc CFA, l'indice de pauvreté est resté supérieur à 44% au cours de la dernière décennie. Selon l'enquête prioritaire n°3 effectué en 2003, 46.4 % des 12 millions de burkinabè vivent en dessous du seuil de pauvreté, estimé à 82 672 FCFA par an et par personne.

Pour 14 millions d'habitants (INSD, 2007), près de 85% de la population burkinabé vit en milieu rural, dans quelques 8 663 villages de moins de 5 000 habitants qui regroupent les tranches les plus pauvres de la population. En effet, 52% de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté contre 19.9% en milieu urbain. Le milieu rural contribue à hauteur de 92.2% à l'incidence de la pauvreté nationale (ZAHONOGO, 2003). Le Burkina reste toujours confronté aux contraintes majeures de son développement socioéconomique. D'une part, les aléas climatiques constituent des obstacles au secteur agricole, composante majeure du Produit intérieur brut (PIB) et d'autre part, on constate un faible accès aux services sociaux de base (santé, éducation de base, nutrition/alimentation, eau/assainissement) qui représentaient moins de 25% des dépenses budgétaires en 2001 (UEMOA, 2005).

L'indicateur de pauvreté le plus utilisé par le PNUD se fonde sur l'apport calorifique minimal fournissant à l'être humain l'énergie nécessaire pour mener une vie normale. La pauvreté de consommation (elle est encore appelée pauvreté alimentaire qui est affinée à la pauvreté en énergie calorifique) reflète la non disponibilité de cette quantité d'énergie, et la pauvreté par le revenu (pour ceux qui ne cultivent pas pour se nourrir) reflète un manque d'argent pour acheter cette quantité de nourriture. Si toute l'énergie de travail d'un individu est utilisée simplement pour lui fournir des calories équivalentes ou inférieures à cet apport minimal, il est bloqué et se trouve confronté à la difficulté de sortir de la pauvreté. En outre, au-delà de la simple obtention de nourriture, les êtres humains ont besoin d'énergie pour d'autres tâches de survie, comme par exemple, la garantie d'un abri et la vie sociale (PNUD, 1999).

1. PROBLEMATIQUE

Dans les zones rurales de nombreux pays pauvres, l'énergie humaine est la seule source d'énergie, à laquelle s'ajoute parfois la traction animale. L'utilisation de l'énergie humaine largement consacrée à trois tâches quotidiennes (production vivrière, transformation et cuisson des aliments, et quête de l'eau) signifie que plusieurs tâches sont effectuées plus lentement que si elles devaient se faire par l'énergie mécanique, et la satisfaction des besoins vitaux de survie peut prendre toute une journée.

Ces deux contraintes, l'énergie humaine disponible et le temps nécessaire pour les tâches essentielles de survie, engendrent le piège énergie-pauvreté (PNUD, 1999). L'impératif de trouver chaque jour le temps et l'énergie indispensables aux tâches nécessaires à la survie, peut maintenir les populations rurales dans une situation de pauvreté permanente sans aucune perspective de développement humain. Dans ces conditions, la fourniture de services énergétiques en milieu rural constitue un défi majeur à la réduction de la pauvreté et au développement humain comme l'indique les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Pour le PNUD, les services les plus urgents que l'énergie mécanique et électrique peut fournir tels que définis par les populations rurales elles-mêmes sont la transformation des aliments et l'approvisionnement en eau potable.

Ainsi, le manque de temps et l'absence d'une source d'énergie adéquate sont des causes auparavant méconnues de la pauvreté touchant les femmes et ayant également des retombées directes sur l'ensemble de la communauté (EZIN, 2005). Dans ce contexte, le PNUD et le gouvernement burkinabè ont proposé le projet de la plate-forme multifonctionnelle comme une solution à la réduction simultanée de la pauvreté monétaire et énergétique touchant particulièrement les femmes. Ce projet s'inscrit dans les objectifs définis par les chefs d'Etat lors du sommet des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Depuis une dizaine d'année, des programmes soutenus par le PNUD et les Etats financent la mise en place de plates-formes multifonctionnelles (PTF) dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Ces projets, au travers de l'accès à des infrastructures de service d'énergie (moulins, décortiqueuses etc.) permettent d'améliorer le bien-être des populations rurales.

La coordination de ces programmes est assurée par le programme régional énergie-pauvreté basée à Dakar au Sénégal. Au Burkina, des PTF ont été implantées depuis 2000. Aujourd'hui les PTF sont installées majoritairement dans les régions du Nord, de l'Est, du Centre Ouest et

3

de la Boucle du Mouhoun (UNC, 2007). L'unité de coordination nationale (UNC) des PTF assure la coordination du projet. Au niveau local, le programme dès sa mise en place a opté d'exécuter ses activités par l'intermédiaire des organismes non gouvernementaux (ONG) ou Agences locales de réalisation (ALR). Par ailleurs la gestion des PTF revient aux groupements féminins ou a des gestionnaires privés. Contrairement aux « projets moulins » traditionnels visant uniquement la rentabilité économique ou l'allègement des tâches des femmes, le programme PTF innove par sa vision : assurer la fourniture d'énergie via de petites entreprises rurales basées essentiellement sur la professionnalisation des femmes, désormais techniciennes et gestionnaires aguerris, respectées par leurs communautés (OUATTARA, 2006).

Au moment où le programme régional énergie pauvreté (PREP) entre dans une nouvelle phase de son développement, grâce notamment au soutien de la fondation Bill & Melinda Gates, il est apparu indispensable d'effectuer une analyse scientifique approfondie de l'impact des PTF sur le bien-être des populations rurales et plus particulièrement des femmes. C'est dans ce

contexte que s'inscrit notre étude dont la préoccupation est de déterminer les effets quipeuvent être attribuées aux PTF et d'identifier les conditions dans lesquelles les PTF

contribuent significativement à l'amélioration des conditions de vie des ménages de l'Est du Burkina. Ainsi, au regard des conditions socioéconomiques de la région de l'Est, peut-on dire que les PTF contribuent à l'amélioration des conditions de vie des ménages ?

Les objectifs et la méthodologie de l'étude découlent de cette question de départ

2. OBJECTIFS

L'objectif global de cette étude est d'évaluer l'impact de l'installation des PTF sur les conditions de vie des ménages de la région de l'Est du Burkina.

De manière spécifique, il s'agit :

V D'identifier les effets positifs et négatifs de la PTF ;

V De caractériser les changements introduits sur l'allègement des tâches des femmes suite à l'installation des PTF ;

V De comparer la perception des effets positifs de la PTF par province.

3. HYPOTHESES

Pour atteindre les objectifs fixés, formulons les hypothèses de recherche suivantes :

> Plusieurs effets sont attribués à la PTF ;

> Les PTF influencent positivement les conditions de vie des femmes ;

> La perception des effets positifs de la PTF diffère d'une province à une autre.

Le présent document est structuré en quatre chapitres. Le premier présente un aperçu des réflexions portant sur la réduction de la pauvreté des populations rurales par l'accès aux services énergétiques et aborde la démarche méthodologique. Le deuxième chapitre est consacré à la description de la zone d'étude. Le troisième chapitre présente le programme plate forme multifonctionnelle. Enfin, le quatrième chapitre fait le point sur les résultats obtenus.

5

CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODES

1.1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

Préalable à toute action de recherche, cette revue bibliographique a eu pour but de permettre une meilleure compréhension du thème de l'étude. Elle nous a permis de mieux connaître la notion de PTF, d'obtenir des informations sur les effets de la PTF dans la réduction de la pauvreté en milieu rural et d'avoir une orientation claire des activités de recherche. Elle a consisté en la consultation de plusieurs ouvrages dans les bibliothèques de l'Institut recherche de développement (IRD), du Centre études économiques et sociales de l'Afrique de l'Ouest (CESAO), de l'Université de Ouagadougou (UO) dans les salles de documentation, et surtout les sites internet.

Dans une approche de la problématique de l'énergie en Afrique, il ressort que les pays du Sahel présentent des caractéristiques énergétiques similaires marquées par une forte aridité du climat, un enclavement, une dépendance en hydrocarbures importés et un fort taux de démographie (Wright et al, 2007). Selon le bilan énergétique du Burkina en 2002, 85% des besoins en énergie sont couverts par les combustibles traditionnels dont le bois constitue l'essentiel et 13% sont couverts par les produits pétroliers. Les consommations du transport et du résidentiel étaient respectivement de 77% et 16% de la consommation finale des hydrocarbures ; 2% sont couverts par l'électricité. Dans l'élaboration de politiques énergétiques en phase avec les objectifs de réduction de la pauvreté, Ouattara (2007) estime que les données énergétiques du Burkina sont caractérisées dans le domaine de l'électrification par un faible taux d'électrification (17%) avec une forte disparité entre le secteur urbain (60%) et rural (3%): avec plus de 8600 villages de moins de 5000 habitants privés d'accès à l'électricité et aux services énergétiques modernes. Le concept de PTF repose sur le principe de la forte corrélation entre pauvreté énergétique et pauvreté monétaire. Partant du constat du piège énergétique enfermant les populations, la plateforme multifonctionnelle apporte une réponse aux contraintes du monde rural

1.1.1. Plate forme multifonctionnelle

La Plate- Forme Multifonctionnelle est un moteur simple fabriqué en Inde équipé d'unités que les ruraux choisissent, comme une presse pour la pâte d'arachide et le beurre de karité, une décortiqueuse ou un moulin pour moudre la farine.

Compte tenu de la multifonctionnalité de la plate forme, Diagana (2001) pense que la PTF permet de développer des activités à la fois productives et génératrices de revenus. Elle apparaît comme un formidable outil de développement du monde rural. Elle représente la composante physique d'un programme de développement.

1.1.2. Conditions de vie des ménages

Dans son essai sur les principes de la population, Malthus (1798) estime que l'augmentation de la population simultanément au manque de subsistances va nécessairement provoquer famine et pauvreté. Selon la théorie classique, la croissance du PIB augmente le revenu des pauvres aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches. La mise en oeuvre de bonnes politiques économiques induit une croissance qui sera bénéfique aux pauvres qu'à l'économie générale. Pareto (1896) dans son manuel d'économie politique pense que la lutte contre la pauvreté passe par la croissance de la production. Dans une vision plus actuelle, la pauvreté est vue dans un concept multidimensionnel. Sen (1981), définit la pauvreté comme un manque de moyens de vivre correctement et de mettre en valeur ses capacités individuelles. D'autres penseurs approchent la pauvreté comme une privation inacceptable de la condition humaine du point de vue des opportunités économiques, de l'éducation, de la santé et de la nutrition autant qu'un manque de moyen et de sécurité. Gnoumato (2008) a consacré une partie de son étude sur la plate forme multifonctionnelle pour la lutte contre la pauvreté. Il ressort de cette étude que la pauvreté monétaire se manifeste par un manque de revenus pour bien se nourrir et se payer des services pouvant libérer du temps et de l'énergie. Par contre, la pauvreté en milieu rural se traduit par l'insuffisance d'accès aux services de base comme l'eau potable, la santé, l'éducation, l'énergie... C'est la pauvreté des conditions de vie ou d'existence humaine

7

1.1.2.1. Gain de temps

Le gain de temps provient de l'accomplissement des activités suivantes : l'approvisionnement en eau, la mouture et le décorticage. La consommation journalière de l'eau est un besoin vital. A travers l'étude d'impact des PTF sur les conditions de vie des ménages au Mali, il ressort que tous les jours avant l'installation de la PTF, les femmes et les jeunes filles rurales étaient obligées de se lever très tôt le matin aux alentours de 4 heures pour se rendre à des kilomètres du village à la recherche d'eau. Selon Diagana (2001), grâce au module « eau », le temps épargné par les femmes est en moyenne de 6 heures par semaine. Le nombre d'heures épargnées au cours d'une année équivaut à 312 soit 52 semaines. Aussi, la mouture et le décorticage sont entrepris avec des méthodes rudimentaires dans le monde rural, ces tâches prennent de nombreuses heures pour être accomplies. Avec l'utilisation de la PTF, le gain de temps cumulé par femme sur une semaine, équivaut en moyenne à une journée de travail de 8 heures pour la mouture (transformation de céréales telles que le mil, le sorgho, le maïs) et de 4 heures pour le décorticage du karité et du riz. Plus important encore, la PTF permet aux femmes villageoises et surtout aux jeunes filles de s'affranchir des corvées journalières, notamment piler les céréales et la corvée quotidienne de l'eau. La femme peut utiliser ce gain de temps additionnel pour s'adonner à des activités génératrices de revenus comme le maraîchage et le commerce des produits agricoles transformés par la PTF (PNUD, 2004).

1.1.2.2. Activités génératrices de revenu

Le Programme plates-formes multifonctionnelles relève du domaine stratégique de la réduction de la pauvreté et de la protection de l'environnement. Son but est de répondre à la nécessité d'élargir les possibilités d'emploi et d'activités rémunératrices, en particulier pour les jeunes et les femmes, et d'améliorer le revenu et la sécurité alimentaire des groupes vulnérables. Selon Ouattara (2006), à bien des égards, la PTF est génératrice de revenus. Plus directement, les groupements féminins gestionnaires de la PTF engrangent des revenus monétaires à travers les montants payés par les clients. Les constructeurs et fournisseurs de matériaux, les mécaniciens chargés de l'entretien et de la réparation ainsi que les soudeurs, électriciens et menuisiers qui tous, en tirent des revenus en espèces. Les entrepreneurs locaux, les boutiquiers et commerçants profitent tous de ce renforcement de monétisation de l'économie rurale.

1.2. METHODOLOGIE 1.2.1. Zone d'étude

Selon l'unité nationale de coordination(UNC) (2009), le programme est opérationnel dans les 8 régions du Burkina Faso: Le Nord, l'Est, le Centre-Est, la Boucle du Mouhoun, le CentreOuest, le Centre, les Hauts-Bassins et les Cascades. L'Est du Burkina est retenu pour l'étude. En effet, c'est la région qui a abrité la phase pilote du projet PTF. De plus, c'est dans la région de l'Est que l'on dénombre plus de villages bénéficiaires de PTF. 153 villages possèdent des PTF dans la région de l'Est du Burkina.

1.2.2. Enquêtes de terrain 1.2.2.1. Choix des villages

L'échantillon comprend des villages où des PTF sont déjà installés, des villages où des PTF seront installés d'ici à 2011 (PNUD, 2004), et des villages où aucune PTF ne serait installées d'ici à 2011. Ainsi, 54 villages ont été enquêtés, parmi ceux-ci 39 disposent des PTF installées.

Le choix des villages disposant de PTF a été fait de façon proportionnelle aux années d'implantation des PTF. Les autres villages ont été choisis par une méthode statistique qui consiste à associer à chaque village d'autres villages aussi ressemblant que possible en termes d'infrastructures. Ces villages sont dans des zones de pauvreté forte à moyenne et ont une population entre 100 et 2100 habitants.

1.2.2.2. Organisation de l'enquête

L'équipe des agents de terrain était composée d'un superviseur et 2 enquêteurs. Chaque enquêteur a réalisé 5 enquêtes ménages. Le superviseur a réalisé 2 enquêtes. Un village a été enquêté par jour : 12 questionnaires pour chaque village. Donc au total 648 ménages ont été enquêtés.

1.2.2.3. Choix des ménages

Les ménages enquêtés ont été choisis de la façon la plus aléatoire possible. Le choix aléatoire des ménages a respecté une répartition équitable entre les différentes zones du village. Pour respecter ce principe, la méthode proposée a été la suivante la suivante :

+ Tous les membres de l'équipe se plaçaient au centre du village (ou à la PTF), et chacun choisit une direction différente.

9

+ Chaque enquêteur se déplaçait jusqu'à la limite du village en suivant cette direction. Il compte le nombre de ménages disposés le long de cet axe entre son point de départ (le centre du village) et son point d'arrivée, la limite du village.

+ Il divisait ensuite le nombre de ménages comptés par le nombre de ménages qu'il devrait enquêter, c'est-à-dire 5 pour un enquêteur et 2 pour un superviseur. Prenons le cas où, il y a 23 ménages entre le centre et la limite, l'enquêteur doit enquêter 5 ménages, 23/5 est alors approximativement égal à 4.

+ En partant de la limite du village où il se trouvait, l'enquêteur se redirigeait en direction du centre en suivant le même chemin, il enquêtait le 4ème ménage rencontré. Ensuite, il compte de nouveau 4 et enquête le ménage... jusqu'à réaliser les 5 questionnaires, en se rapprochant du centre du village.

Par ailleurs le ménage était définit comme étant l'ensemble des membres (apparentés ou non) qui partagent de manière habituelle le même lieu de vie, autrement des personnes qui dorment et mangent au moins une fois par jour dans le même logement (SAWADOGO, 1993).

Le questionnaire est soumis aux chefs de ménage et aux épouses en fonctions des sections. La collecte des données a consisté dans un premier temps à tester le questionnaire dans une localité situé à environ 50 km de Ouagadougou. Cette phase nous a permis d'ajuster le questionnaire en vue de l'améliorer pour la phase définitive de collecte de données.

1.2.3. Traitement et analyse de données.

Les informations sont regroupées par rubrique. Le traitement et l'analyse des données ont été au moyen de l'outil informatique. Le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Science) version 16 est utilisé pour l'analyse. Nous combinons des analyses qualitatives et des analyses quantitatives. L'analyse qualitative consistera en une analyse statistique descriptive pour estimer la fréquentation des PTF et de la perception des effets positifs autour de certains paramètres ainsi que des fréquences et des tableaux croisés. Pour l'analyse quantitative, elle consistera au calcul des statistiques de base comme les fréquences et les tests de différence de moyennes en effets positifs de la PTF par province.

Pour notre étude, les variables retenus sont :

·

10

à une PTF d'un autre village

· à la maison (main, pilon, pierre)

· à un moulin personnel

· à un autre moulin d'un autre village

· à la PTF du village

· Aucun

· Nuisances sonores

· Pannes récurrentes

· Gain de temps

· Plus de temps passé avec les enfants

· Moins de relations conflictuelles avec son mari

· Plus de relations sociales avec les membres de la communauté

· Amélioration des conditions des femmes

· Scolarisation des filles

· Développement AGR

· Amélioration de la santé

· Alphabétisation et formation

· Augmentation du revenu

· Cohésion sociale

CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE

2.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA REGION DE L'EST 2.1.1. Caractéristiques biophysiques

Située à l'extrême Est du Burkina Faso, la région de l'Est couvre une superficie de

46 694 km2 soit 17% du territoire national. Elle s'étend entre les latitudes 11°22' et 12°50' nord et les longitudes 1°10' et 2°25' est. Elle est limitée au Nord-est par le Niger, au Nord par la région du Nord, à l'Ouest par la région du Centre- est et du Centre nord, au Sud par le Bénin et le Togo.

Les précipitations se caractérisent par une grande variabilité spatiale et temporelle. L'ensemble des plans d'eau est estimé à trente mille (30 000) ha et les plus importants sont la Kompienga et la Tapoa.

La région appartient au domaine phyto-géographique soudanien. Trois types de végétation sont rencontrés : la steppe, la savane et les forêts. Elle abrite de nombreuses réserves de faune et de Parcs nationaux. L'espace protégé représente environ 11,3% des réserves fauniques du Burkina.

La région de l'Est se situe entre les isohyètes 700 et 900 mm. Par conséquent, elle a deux types de climat : le climat nord soudanien et le climat sud soudanien selon le découpage phytogéographique du territoire national. Comme le reste du pays, elle se caractérise par une saison pluvieuse qui s'étend de mai à septembre et une saison sèche qui dure d'octobre à avril. Les systèmes de cultures sont marqués par la prédominance du sorgho, du mil, de l'arachide, et du coton (FONTES et al, 1995).

2.1.2. Situation administrative et de la décentralisation

La région compte cinq provinces (Gnagna, Gourma, Tapoa, Komandjari et Kompienga), 27 départements et 806 villages. Le dépositaire de l'autorité de l'Etat au niveau Régional est le gouverneur. Dans le cadre de la déconcentration administrative, la région a connu l'ouverture de 95.38% des services régionaux, provinciaux et départementaux prévus par les différents ministères. Ces services déconcentrés souffrent pour la plupart de manque de ressources humaines et de moyens logistiques (MATD, 2006).

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2.1.3. Différentes perceptions de la pauvreté

Les évocations des perceptions de la pauvreté varient d'une région à une autre. Dans tous les cas quelque soit l'ordre, l'accent est mis sur l'alimentation, l'emploi, la santé ; le logement, l'éducation, l'habillement, l'emploi et les activités génératrices de revenus.

Des enquêtes spécifiques réalisées dans certaines localités de la région de l'Est en octobre 2001 donnent des perceptions très variées de la pauvreté.

Dans l'optique de mieux cerner le phénomène de la pauvreté et son évolution au Burkina Faso, le Gouvernement à ce jour, a initié des enquêtes sur le profil de la pauvreté à l'échelle nationale ; ces enquêtes ont été réalisées respectivement en 1994, 1998 et 2003. Les résultats de différentes enquêtes ont permis d'estimer le seuil absolu de pauvreté à 41 099 FCFA,

72 690 FCFA, 82 672 FCFA, par adulte et par an, respectivement en 1994, 1998, et 2003.

Sur la base de ces lignes de pauvreté, l'incidence établie en 1994 à 56.5% dans la région de l'Est a diminué de 10 points en 1998 pour s'établir à 46.6% puis de 5.7 points en 2003 pour atteindre le niveau de 40.9% contre une moyenne nationale de 46.4%.

2.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUES DE LA REGION

Au Burkina, le seuil de pauvreté est de 82 646FCFA par an (INSD, 2003). Ce seuil se définie comme étant le niveau de revenu permettant de couvrir le besoin minimum calorifique alimentaire et les besoins de base alimentaires. En fonction du seuil de pauvreté, selon un classement par région, la région de l'Est est classé 8ième sur 13 en 2003. En plus de cette pauvreté monétaire, l'accès au système de santé, de l'éducation sont encore précaires. Selon les données de l'INSD, en 2003 l'accès à l'électricité serait de 4%.

2.2.1. Caractéristiques démographiques

Au recensement général de la population et de l'habitation de 1996 la population était de

853 706 habitants. Avec un taux de croissance de 2.9%, elle est estimée à 1 137 744 habitants dont 549 445 femmes en 2006. La densité moyenne est de 23 habitants/km2. Les taux brut de natalité et de mortalité étaient de 14.7%o et 53.3%o au Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH de 1996).

La structure de la population est marquée par la très forte proportion de jeunes de 0 à 14 ans (49%).

2.2.2. Activités socio-économiques

Dans la région de l'Est l'agriculture et l'élevage sont les activités dominantes. L'agriculture mobilise la presque totalité de la population. Pratiquées selon le système extensif (GRAD CONSULTING et al, 2004), les spéculations se repartissent entre cultures vivrières (sorgho, mil, maïs, niébé, riz, etc.) et cultures de rente (coton, arachides, sésame, soja, produits maraîchers). Les outils traditionnels de production comme la daba, la houe et la pioche sont les plus utilisés. Cependant, l'essor de la culture cotonnière entraîne avec lui l'adoption des nouvelles technologies que sont la traction animale (bovine et asine), l'engrais chimique et les pesticides. En outre, l'intervention de certains programmes comme le PADDAB et le PICOFA a eu pour effet l'adoption par les populations des technologies d'intensification telles que, la culture fourragère, les semences améliorées, et le compostage.

L'élevage, quant à lui, est une activité secondaire mais connexe à l'agriculture. En réalité, la plupart des exploitations agricoles rencontrées dans la zone sont à caractère agro-sylvopastoral. Dans le système d'élevage, la possession de bétail représente d'une part une épargne aux yeux des populations, et d'autres part un moyen de diversification des activités de production. Les espèces concernées sont les bovins, les ovins, les caprins, les asins, les porcins et la volaille. Les pratiques d'élevage sont caractérisées par la cohabitation de deux modes (GUIBERT et al, 2005) : le mode transhumant pratiqué surtout par les Peulhs, et le mode sédentaire. Outre l'agriculture et l'élevage, la pêche, la chasse, l'apiculture, l'artisanat et le petit commerce, sont des activités pratiquées dans une moindre mesure par les populations.

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CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU PROGRAMME PLATE FORME MUTIFONCTIONNELLE

3.1. MULTIFONCTIONNALITE DE LA PLATE FORME 3.1.1. Définition de la plate forme multifonctionnelle

La plate-forme est un support plat destiné à recevoir différents matériels. C'est aussi un lieu surélevé, sur lequel on peut positionner, orienter, entreposer différentes choses. Composante d'un ensemble d'équipements généralement installées sur un châssis fixe par l'intermédiaire des rails amovibles, la plate-forme si elle est multifonctionnelle, est constituée d'un moteur diesel fabriqué qui fait fonctionner un moulin à céréales, une décortiqueuse, un chargeur de batterie, des pompes à eau, des postes de soudure et des machines de menuiserie. La plate-forme multifonctionnelle est donc un système de production d'énergies mécanique et électrique. Gnoumato (2007) estime que le concept de la plate-forme Multifonctionnelle est une réponse appropriée aux contraintes du monde rural. En effet, si au début, le moulin semblait adéquat, plusieurs contraintes à la mise à disposition de tels outils ont été décelées. Le moulin seul n'est pas toujours rentable et reste sous utilisé. De plus, l'appropriation de ces services reste en règle générale l'apanage de meuniers privés jouissant d'un monopole.

En vue de proposer des solutions innovatrices avec de réels impacts positifs sur le travail et sur la condition des femmes, les objectifs et surtout les moyens d'y arriver, ont été modifiés au cours du temps. Durant cette période de recherche-développement, l'outil a été modifié en fonction des expériences sur le terrain avec les ruraux et en fonction des résultats de recherche technique. C'est ainsi que le moulin, en général composé d'un moteur et d'un moulin, est devenu une « plate-forme » dont le module de base est identique aux moulins traditionnels. A cela s'ajoutent plusieurs innovations : ajout d'outils de transformation de produits agricoles et de travail pour des activités non-agricoles (soudure par exemple) adaptés, compatibles et actionnés par le même moteur ; ajout d'outils visant l'amélioration des conditions de vie (distribution d'eau potable, éclairage); gestion par les populations cibles (femmes), accent sur le secteur privé et les micro-entreprises déjà existantes pour la fabrication, l'installation et la réparation des PTF. La plate-forme fournit aux femmes une source d'énergie simple et abordable, permet de générer des revenus complémentaires.

3.1.2. Description technique de la PTF

Les plates-formes multifonctionnelles sont équipées d'un moteur diesel deux temps qui permettent de faire fonctionner différents équipements, soit l'un après l'autre, soit de manière simultanée. Ces équipements sont :

V moulins à céréales

V décortiqueuses

V chargeurs de batterie

V appareils à souder

V scies

V pompes à eau, avec ou sans château d'eau et/ou réseau de distribution d'eau V mini réseau électrique composé d'ampoules

Image 1 : moteur et ses modules

Sources : étude d'impact de la PTF au Mali (2001)

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3.2. PROGRAMME PLATE FORME MULTIFONCTIONNELLE 3.2.1. Présentation et historique du projet

Le concept des PTF tel qu'il est appliqué aujourd'hui a été lancé par un projet régional conjoint de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Ce projet, mis en oeuvre de 1993 à 1995 dans deux pays Ouest Africains, le Mali et le Burkina, visait à réduire le temps et l'énergie consacrés par les femmes aux tâches domestiques répétitives et non productives, comme le décorticage et le broyage de céréales ou la corvée d'eau. L'expérience a montré que les services proposés par le secteur privé traditionnel n'étaient pas adaptés aux besoins des femmes et coûtaient chers. Le projet était conçu pour cibler les femmes en priorité. La maîtrise par les femmes de la propriété et la gestion des PTF étaient des conditions préalables à sa mise en oeuvre. Ce projet était basé à Sikasso, au sud du Mali.

En 1998, une évaluation participative est entreprise afin d'évaluer les forces et les faiblesses des PTF, l'approche PTF et pour, en cas de besoin, réorienter les objectifs et la stratégie du projet.

Cette évaluation débouche sur la poursuite d'un projet sous-régional PTF de 5 ans, dès 1999. La mise en oeuvre du projet est transférée aux gouvernements qui seront chargés de son exécution. Les pays concernés sont le Mali, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la Guinée.

L'objectif global du Programme nationale de plate forme multifonctionnelle pour la lutte contre la pauvreté (PN-PTF/LCP) est de réduire la pauvreté des populations rurales par l'accès aux services énergétiques. Plus spécifiquement, il s'agit d'accroître l'accès des pauvres aux ressources financières, d'implanter 400 entreprises PTF dont 165 avec réseau d'eau ou d'éclairage et de créer au moins 4 000 emplois ruraux (90 % femmes).

En termes de bilan, le PN-PTF/LCP a installé 120 PTF, créé 960 emplois rémunérés et touché environ 100 000 personnes dans les villages du Burkina. (OUATTARA, 2006)

Démarré depuis 2004 après une phase pilote, ce projet a une durée de vie de 5 ans. Le comité de pilotage du PN-PTF/LCP, est présidé par le Secrétaire Général du ministère de l'économie et du développement. Le programme est mis en oeuvre par une unité de coordination appuyée par des cellules d'appui- conseils ancrées au sein d'ONG et d'associations locales.

3.2.2. Programme PTF au Burkina

Le Burkina fut l'un des premiers pays en Afrique à bénéficier, dès l'année 2000, de l'initiative d'allègement de la dette pour les "Pays Pauvres Très Endettés" (PPTE) et qui a mis en place, un Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CSLP). Ce Cadre Stratégique repose sur quatre axes d'intervention :

V accélérer la croissance et la fonder sur l'équité, avec des actions prioritaires pour accélérer le développement rural et appuyer les secteurs productifs,

V garantir l'accès des pauvres aux services sociaux de base, avec des actions prioritaires dans le domaine de l'éducation, de la santé, de l'eau et pour améliorer leur cadre de vie,

V élargir les opportunités en matière d'emploi à travers les actions d'accroissement et de
diversification de revenus des ruraux, l'intensification et la modernisation agricole,

V promouvoir la bonne gouvernance en visant surtout, le renforcement de la gouvernance locale.

Le CSLP a été révisé en 2003. Un Programme d'Actions Prioritaires (PAP) a été mis en place afin de définir, suivre et évaluer les programmes prioritaires pour la réalisation des objectifs de développement retenus dans le CSLP.

Situé en droite ligne de la politique de lutte contre la pauvreté énergétique pour l'amélioration des conditions de vie de la femme en milieu rural, et des grands objectifs poursuivis par la communauté internationale, notamment les Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD), le PN-PTF/LCP est donc un projet phare du gouvernement soutenu par le PNUD et qui tire sa substance de l'introduction d'une technologie simple dans le milieu rural, en vue de libérer la femme des tâches pénibles de recherche de l'énergie sous toutes ses formes pour la satisfaction des besoins quotidiens. Le Gouvernement du Burkina, s'appuyant sur les résultats et conclusions des revues techniques et d'évaluations, a confirmé son intérêt à s'engager dans la diffusion des PTF, et a mobilisé pour cela 5 millions US$ sur fonds PTTE. Un programme national a été adopté, qui vise à disséminer progressivement 400 entreprises PTF, dont 165 avec réseau de distribution d'eau ou d'éclairage, dans 4 zones d'intervention du pays sur 5 ans tout en consolidant et en renforçant la zone d'intervention du projet. Si le

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gouvernement finance pour près de 50% du coût du programme qui est à peu près de onze (11) millions de dollars, l'appui financier des partenaires tels que le PNUD, la Fondation Shell, Arius United, la coopération luxembourgeoise est à considérée. Le ministère de l'Economie et des Finances assure la tutelle du Programme.

3.2.3. Zones d'intervention du programme

En dehors de la région de l'Est qui a abritée la phase pilote du programme, et du Centre-Ouest retenue à cause de la forte production du beurre de karité, les autres nouvelles zones couvertes par le programme national PTF ont été sélectionnées sur la base de six (6) critères fondamentaux qui sont :

V Le profil de pauvreté tel que défini par l'Institut National des Statistiques et de la

Démographie (INSD);

V Le niveau d'organisation communautaire ;

V La présence de structures locales viables ;

V Le niveau d'alphabétisation ;

V Le niveau d'équipements en services énergétiques ;

V Le caractère de l'habitat.

Le programme national couvre les régions suivantes : la région de l'Est, la région du Centre Est, la région de la Boucle du Mouhoun, la région du Centre- Ouest, la région du Nord. (UNC, 2007)

3.2.4. Mode de gestion des PTF

Le Burkina Faso a opté d'exécuter le programme national plates formes multifonctionnelles par l'intermédiaire des ALR et ONG. Le choix d'exécuter le programme par l'intermédiaire des ONG est guidé par le souci de pérenniser l'expérience et d'assurer le suivi des plates formes dans les régions. Ces relais pourront assurer la continuité du fonctionnement des plates formes dans les régions après son retrait. L'exécution du programme entre l'Unité de Coordination Nationale du programme PTF et les ONG retenues est matérialisée par un contrat annuel. Ce contrat est renouvelé ou pas selon les résultats.

Les ALR ou ONG ont été choisies en fonction de leur potentiel structurel et organisationnel, leur disponibilité en locaux pour abriter la Cellule d'Appui Conseil (CAC), leurs réalisations sur le terrain, les activités menées en lien avec les AGR, le micro crédit, la promotion de la femme, leur potentiel relationnel avec des bailleurs de fonds, etc. (MED, 2004). Sont répartis

comme suit par régions les agences locales de réalisation ou ONG: Le consortium constitué de l'Association pour le Développement Intégré du Sahel (ADIS) et l'Association des Mains Unies du Sahel (AMUS) pour la région du Centre-Ouest ; la Fédération Nationale des Groupements Naam (FNGN) pour le Nord, l'Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité (OCADES) pour la Boucle du Mouhoun.et l'ONG Tin Tua pour l'Est et le Centre Est. (PNUD, 2006)

L'acquisition d'une plate forme est subordonnée à la manifestation d'une demande écrite d'un groupement féminin villageois ou de promoteur individuel à la cellule d'appui conseil (CAC) basée dans l'ONG au niveau de la région. Une étude de faisabilité est réalisée pour déterminer l'adhésion de la communauté à la plate forme, ses besoins en services énergétiques et en équipements. Les communautés sont invitées à apporter une contribution financière de 5 à 10% si l'étude révèle que la viabilité économique, sociale, technique et financière est favorable à l'implantation de la plate forme. Pour les promoteurs privés, la contribution est de 40%.

Les expériences jusques là menées dans l'Est du Burkina montrent que le coût d'implantation d'un moteur diesel avec quelques équipements d'usage clé (module de base) est d'environ de quatre (4) millions de F CFA. Cet équipement peut desservir une localité de deux mille (2000) habitants.

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Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1. FREQUENTATION DE LA PTF

4.1.1. Fréquentation du moulin avant l'installation de la PTF

Tableau 1 : Répartition de l'échantillon par points de réalisation de la mouture avant l'installation de la PTF

Points de réalisation de la mouture Effectifs Fréquences (%)

A la main 190 29.3

A un moulin privé du village 383 59.1

A un moulin d'un autre village 62 9.5

A un moulin à usage personnel 13 2

Source : Données enquêtes 2009

Au Burkina, les mets sont principalement faits à base de produits agricoles. Or, la mouture et le décorticage sont entrepris avec des méthodes rudimentaires. Par conséquent, ces tâches prennent de nombreuses heures pour être accomplies. A partir des données du tableau I, la mouture était majoritairement réalisée à la main ou dans un moulin privé. Ainsi, 59.1% de l'ensemble de la mouture se passaient à un moulin privé du village et 29.3% à la main. La mouture à la main est un exercice pénible pour les femmes. Le manque de temps et les pénibles tâches constituent des freins pour l'épanouissement de la femme. Compte tenu de ces difficultés rencontrées par les femmes pour l'accès aux services énergétiques de base dans le milieu rural, les PTF, installées depuis 2000 dans la région de l'Est est une réponse aux problèmes d'accès à l'énergie dans le milieu rural.

4.1.2. Fréquentation du moulin après l'installation de la PTF

Tableau II : Répartition de l'échantillon par points de réalisation de la mouture après l'installation de la PTF

Lieu de réalisation de la mouture après la PTF Effectifs Fréquences (%)

A la PTF du Village 452 72.2

A une PTF d'un autre village 6 1.5

A la maison (main, pierres) 25 4.8

A un moulin privé du village 115 19.7

A un moulin d'un autre village 12 1.8

Source : Données enquêtes 2009

Suite à l'installation des PTF dans la région, les lieux de réalisation des opérations ont connus des changements. La mouture, autrefois réalisée à 29.3% à la main est passé à 4.8% après installation des PTF. Il s'agit d'un abandon significatif de cette pratique pénible et rudimentaire au profit de la PTF. Ainsi, 72.2% des opérations se réalisent à présent au niveau de la PTF. La PTF est désormais le point de réalisation de mouture et de décorticage le plus fréquenté dans la région.

4.1.3. Fréquentation de la PTF selon le genre

L'objectif du PN_PTF/LCP est de pouvoir installer le plus grand nombre de PTF dans les zones rurales du Burkina au profit des femmes. Cependant, la PTF est aussi bénéfique pour les hommes. Ainsi dans la région de l'Est, 2.5% de ceux qui fréquentent la PTF sont des hommes. Ce faible taux de fréquentation des hommes s'explique par le fait que les modules de la PTF réalisent essentiellement la mouture et le décorticage. Ces opérations sont généralement réservées aux femmes. Par ailleurs, les opérations qui conduisent les hommes à se rendre à la PTF sont la soudure et la charge de batterie.

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4.2. IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX EFFETS DE LA PTF 4.2.1. Effets positifs de la PTF

4.2.1.1. Gain de temps

Tableau III : Répartition de l'échantillon selon le gain de temps

Gain de temps Effectifs Fréquences (%)

Oui 483 74.5

Non 165 25.5

Source : Données enquêtes 2009

Les femmes rurales consacrent la majeure partie de leur journée, et donc de nombreuses heures, aux tâches domestiques. Ces tâches sont généralement liées à la collecte de la biomasse, l'approvisionnement en eau, la préparation des repas, l'éducation des enfants. Pour la région de l'Est, 74.5% des femmes de la région estiment que la PTF leur permet de gagner plus du temps. Donc grâce à la multifonctionnalité de la plate forme, il se dégage un gain de temps, spécifiquement lié à l'approvisionnement en eau, à la mouture et au décorticage des produits agricoles. Le réseau d'adduction d'eau se trouve maintenant tout près des lieux de résidence. Aussi, la mouture et le décorticage se font avec les équipements moins rudimentaires de la PTF. L'une des conséquences positives de ce gain de temps est le fait de passer plus de temps avec ses enfants. En effet, 68.6% des femmes qui fréquentent la PTF estiment que l'installation de la PTF leur permet de passer plus de temps avec leurs enfants.

Tableau IV : Répartition de l'échantillon selon le temps passé avec ses enfants après l'installation de la PTF

Passer plus du temps avec les enfants Effectifs Fréquences (%)

Oui 445 68.6

Non 203 31.4

Source : Données enquêtes 2009

L'attitude des hommes par rapport à l'installation de la PTF dans les villages se traduit en termes d'opinions, d'attentes et d'implications. L'ensemble des hommes interrogés perçoivent surtout le gain de temps réalisé par les femmes grâce à la plateforme, dans ses effets alimentaires (préparation des repas à temps, meilleure qualité des repas) et d'ordre

conjugaux, (diminution des conflits entre hommes et femmes diminution des conflits entre coépouses, entre belle-mère et belle-fille, entre les mamans et leurs filles autour de la redistribution interne des corvées domestiques) (DIAGANA, 2001). La même perception de l'impact des PTF sur les relations de couple s'observe au niveau de la femme. Au regard du tableau V, 44.8% des femmes de la région de l'Est, estiment que la PTF leurs permettent d'avoir moins de relations conflictuelles avec leurs maris. En outre, la PTF constitue un cadre de rencontre et d'échanges pour les femmes. En effet, 47.2% des femmes pensent que les PTF leurs ont permis de se faire plus de relations sociales avec leurs communauté.

Tableau V : Répartition de l'échantillon selon les relations moins conflictuelles avec le mari après l'installation de la PTF

Moins de conflits de couple Effectifs Fréquences (%)

Oui 290 44.8

Non 358 55.2

Source : Données enquêtes 2009

4.2.1.2. Principaux autres effets positifs de la PTF

Le PN_PTF/LCP doit permettre de répondre à la nécessité d'élargir les possibilités d'emploi et d'activités rémunératrices, en particulier pour les jeunes et les femmes, et d'améliorer le revenu et la sécurité alimentaire des groupes vulnérable. Le gain de temps (en décorticage, mouture ou broyage et même dans la soudure et la charge de batteries) induit par la PTF est réinvesti dans d'autres activités génératrices de revenus (PNUD, 2001). L'évaluation des impacts au cours de l'installation et l'exploitation des entreprises PTF pilotes révèlent des bénéfices immédiats et positifs, une production alimentaire et agroalimentaire accrue, l'augmentation de revenus et de performance scolaire des filles parmi les clientes de ses service. Une classification des effets positifs nous permet d'obtenir 3 principaux niveaux d'effets des PTF.

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Graphe I : Répartition de l'échantiion selon des principaux effets positifs de la PTF

Sources : Données enquêtes 2009

Selon le graphe I, les principaux effets positifs de la PTF s'articulent autour des variables suivantes : amélioration des conditions des femmes, alphabétisation, formation et amélioration de la santé. 47.5% des femmes soutiennent que leurs conditions de vie s'améliorent, suite à l'installation des PTF et 6.3% pensent qu'elles sont alphabétisées grâce a la PTF. Une amélioration de la santé s'observe également auprès de 5.1% des femmes.

Graphe II : Répartition de l'échantiion selon les principaux effets secondaires de la PTF

Sources : Données enquêtes 2009

Le graphe II montre que les variables alphabétisation et formation, amélioration de la santé, scolarisation des filles et augmentation de revenus constituent les principaux effets secondaires des PTF dans les régions de l'Est du Burkina. En effet, les femmes de la région soutiennent que la PTF leurs facilitent l'accès à la formation et à l'alphabétisation. 22.7% des femmes pensent que la PTF leurs a permis d'être formé et d'être alphabétisé. En outre, la

PTF permet d'améliorer les conditions sanitaires et le niveau de scolarisation des filles car respectivement, 6.9 % et 2.3% des femmes de la région soutiennent les mêmes propos.

La cohésion sociale, l'augmentation des revenus et le développement des activités génératrices de revenus (AGR) constituent les principaux effets tertiaires positifs de la PTF. Une approche comparative globale permettant de hiérarchiser les principaux effets positifs, nous conduit à dire que les femmes trouvent que la fréquentation des PTF leurs permettent d'abord d'avoir de meilleur condition de vie, ensuite leurs permettent de se former et d'être alphabétiser et après, de bénéficier de plus de cohésion sociale. A cela, s'ajoutent une augmentation des revenus et un développement des AGR. Le suivi des PTF est assuré par des CAC qui offrent des formations dans les différentes localités. Cet effet est percevable du moment que toutes les femmes peuvent avoir accès aux centres d'alphabétisation. La notion de cohésion sociale s'apparie avec les bonnes relations entre la communauté. Par ailleurs les rémunérations des membres du groupement de gestion des PTF sont des effets positifs de la

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PTF car, accroissent le niveau de revenu de la localité. Le développement des AGR se remarque à travers les activités de production de beurre de karité et les petits commerces.

4.2.2. Effets négatifs de la PTF

Tableau VI : Répartition de l'échantiion selon les effets non désirés de la PTF

Effets non désirés de la PTF Effectifs Fréquences (%)

Aucun 607 93.5

Nuisances sonores 5 0.1

Régularités des pannes 36 6.4

Sources : Données enquêtes 2009

Une analyse des effets non désirés de la PTF révèle dans la plupart des cas des nuisances sonores et des régularités de pannes. Toutefois, les ménages de l'Est ne perçoivent quasiment pas d'effets négatifs produit par la PTF. En témoigne les données du tableau VI, 93.5% des ménages de l'Est trouvent que les PTF n'ont aucun effets non désirés. Cette perception des ménages peut s'expliquer par la mise en place d'un système de suivi technique des équipements qui permet de minimiser les pannes.

4.3. ANALYSES COMPARATIVES DES EFFETS DE LA PTF PAR PROVINCE

S'il est vrai que l'amélioration des conditions de vie des femmes est le principal effet positif reconnu par les femmes de la région en général, seulement il faut reconnaître que cette perception peut varier d'une province à une autre.

4.3.1. Analyse comparative des principaux effets positifs de la PTF par province Tableau VII: Répartition des principaux effets positifs de la PTF par province

Principaux effets
positifs de la PTF

Gnagna

Gourma

Komandjari

Kompienga

Tapoa

Meilleures

conditions des femmes

118

0

63

11

116

Amélioration santé

24

0

7

0

2

Alphabétisation

32

0

1

0

8

Augmentation revenus

3

0

0

0

0

Source : Données enquêtes 2009

Les provinces de la Gnagna et de la Tapoa ont une réelle perception des changements introduits de l'installation des PTF. Ainsi, environ 117 femmes de chacun de ces 2 provinces estiment que la PTF leur permet d'améliorer leurs conditions de vie. La province de la Komandjari a une faible perception par rapport aux deux précédentes provinces de ces changements car seulement 63 de ses femmes soutiennent la même idée.

4.3.2. Analyse comparative des effets secondaires de la PTF par province

Tableau VIII : Répartition de l'échantiion par province selon les effets secondaires positifs de la PTF

Principaux effets
positifs de la PTF

Gnagna

Gourma

Komandjari

Kompienga

Tapoa

Meilleures conditions des femmes

11

0

5

2

8

Scolarisation des filles

11

0

1

0

5

Amélioration santé

28

0

7

2

8

Alphabétisation,

88

0

26

1

32

Formation

 
 
 
 
 

Augmentation revenus

6

0

2

0

1

Cohésion sociale

11

0

9

2

11

Source : Données enquêtes 2009

L'alphabétisation et la formation représentent les effets positifs secondaires de la PTF. En témoigne les femmes des provinces de la Gnagna, de la Tapoa et de la Kompienga, En effet, 88 femmes de la province de la Gnagna le reconnaissent, car elles fréquentent des centres d'alphabétisation et de formation.

4.3.3. Analyse comparative des effets tertiaires de la PTF par province

Les effets tertiaires de la PFT s'articulent autour de la cohésion sociale, du développement des AGR et de l'augmentation du revenu. Ainsi, les provinces de la Gnagna et la Tapoa observe une augmentation des revenus de plus 12%. Cette augmentation de revenu s'observe aussi chez les femmes et chez les hommes. A travers la PTF les femmes arrivent à augmenter leur production en beurre de karité. Si l'offre créée sa propre demande comme le soutient Say,

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les femmes arrivent après production, à écouler leurs produits et ainsi, voient leur revenu s'accroître. A coté des femmes existent des hommes qui arrivent à réaliser des activités de soudure, et assurer la maintenance et l'entretien des PTF.

DISCUSSIONS

De l'analyse sur la fréquentation de la PTF par genre, on peut retenir que les PTF sont fréquentées principalement par les femmes. Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes dans le milieu rural ont un besoin en énergie leur permettant s'assurer des besoins sociaux de base. Une comparaison entre les principaux points de réalisation de mouture et de décorticage d'avant et d'après installation des PTF montre qu'il y a des changements de fréquentation des points de réalisation de ces opérations de mouture et de décorticage. Un abandon des pratiques rudimentaires et pénibles au profit de la fréquentation des PTF. Au regard de cette nouvelle tendance, nous pouvons dire que la PTF permet aux femmes de gagner plus de temps et surtout de bénéficier d'un allègement dans l'accomplissement des tâches domestiques. S'il est vrai que le gain de temps représente le principal effet positif direct de la PTF, il induit d'autres effets non directs. En effet, à travers le gain de temps, les femmes estiment pouvoir passer plus de temps avec leurs enfants. De plus, les relations conflictuelles avec leurs maris s'amoindrissent puisse qu'elles arrivent à préparer le repas à temps (Diagana, 2001). A fréquenter la PTF, un renforcement des relations sociales s'observe du fait que la PTF constitue un point de rencontre des femmes et d'échange à travers les comités de gestion et associations dirigeantes. En somme, ces effets permettent aux femmes d'améliorer leurs conditions de vie. L'amélioration de la santé des populations favorise directement la réduction de la pauvreté, et le temps ainsi dégagé par la PTF permet aux femmes de se consacrer à leurs besoins sanitaires ainsi qu'à ceux de leurs enfants. Ce dernier point se confirme par les feuilles de présence et les statistiques sur la morbidité dans les centres de consultation prénatale et dans les centres de santé (PNUD, 2001). En outre, le constat est fait que la PFT offre des avantages en productivité agricole vu la pluralité des services proposés. Un meilleur régime alimentaire des populations et parfois des exportations vers les villes et régions déficitaires en termes alimentaires avec des impacts avérés de réduction de la pauvreté justifie cette approche.

Concernant les autres effets positifs de la PTF, une hiérarchisation permet d'observer respectivement une meilleure scolarisation des filles, une forte cohésion sociale et une augmentation des revenus de la population.

Cette approche des effets positifs des PTF est aussi percevable par province. En effet, si l'amélioration des conditions des femmes demeure l'effet positif essentiel des PTF, sa perception diffère d'une province à une autre. La Gnagna et la Tapoa perçoivent ces effets positifs d'une façon plus prononcée que les provinces de la Kompienga et de la Komandjari.

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Regorgeant d'un nombre élevé de PTF dans la région, ces provinces connaissent des facilités d'accès à l'énergie, ce qui leur permet de sortir du piège énergie pauvreté et donc de pouvoir lutter efficacement contre la pauvreté et prospérer vers un développement humain durable. Par contre les effets non désirés de la PTF sont négligés par les ménages de la région de l'Est du Burkina.

En somme, nous pouvons dire que l'installation des PTF a des impacts positifs sur les aspects socio-économiques de la région. Cependant, des efforts restent à faire en vue d'élargir le programme et permettre d'atteindre les objectifs du projet de façon efficace et efficiente.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La présente étude qui a été menée dans la région de l'Est du Burkina. Elle a pour objectif de faire une analyse de la contribution des PTF à l'amélioration des conditions de vie des ménages. L'Est du Burkina constitue la « zone PTF du pays ». L'analyse des résultats révèle que la fréquentation de la PTF varie en fonction des besoins et du genre. Ainsi, les femmes pour la réalisation des opérations de mouture et de décorticage et les hommes pour les besoins de soudure et de charges de batteries. Aussi avec la PTF, les femmes passent moins de temps pour ses opérations. La PTF permet donc de gagner du temps et de bénéficier de l'allègement des tâches domestiques. En outre, les femmes estiment qu'elles arrivent à renforcer leurs relations sociales au sein de la communauté.

L'analyse des graphes permet de révéler que l'amélioration des conditions de vie des femmes constitue le principal effet positif de la PTF. La scolarisation des jeunes filles, l'amélioration de la santé et une augmentation du revenu représente respectivement les autres effets positifs de la PTF

Une analyse comparative des effets positifs de la PTF par province permet d'observer la même classification des effets selon respectivement les provinces de la Gnagna, de la Tapoa, de la Komandjari, de la Kompienga et enfin du Gourma.

Au terme de cette étude, on peut dire que les PTF influencent positivement le niveau de scolarisation des filles, les conditions de vie des femmes, l'augmentation de revenus, et donc contribuent à l'amélioration des conditions de vie des populations.

Afin d'assurer continuellement la lutte contre la pauvreté par l'accès à l'énergie dans le milieu rural, nous formulons les recommandations suivantes :

V Les opportunités de développement suscitées avec l'installation de la PTF doivent être accompagnées et soutenues par des actions (facilitation d'accès au microcrédit, soutient des autorités locales dans l'installation des PTF) visant à l'amélioration des conditions de vie des femmes et à l'augmentation de leurs revenus monétaires.

V Les moyens aussi bien financiers qu'en ressources humaines du Projet ne pouvant répondre que partiellement à la demande des populations dans les zones concernées, il est indispensable d'initier une approche "information et plaidoyer" sur l'impact et les effets de la PTF auprès des partenaires locaux et centraux (Projets, ONG, Services

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V techniques du Gouvernement) en vue de promouvoir des actions concertées en direction des femmes dans les villages dotés de PTF.

V Développer la multifonctionnalité de la plate forme par l'association de nouveaux

modules d'adduction d'eau, de mini réseaux électriques et de poste de soudure.

V Installer davantage de PTF dans les provinces du Gourma et de la Tapoa malgré la

forte urbanisation de ces provinces.

Il faut dire qu'au cours de la réalisation de cette étude nous avons rencontrés des difficultés. Ces difficultés ont été principalement liées au temps et à la disponibilité de la population.

Les enquêtes se sont déroulées en début de saison hivernale, période à laquelle la plupart des ménages étaient plus préoccupés par les travaux champêtres et donc non disponibles à répondre à nos questions. Aussi, le bref délai du déroulement des enquêtes nous a conduits à effectuer des entretiens dans la nuit.

Compte tenu de ces difficultés, nous pensons que de futures études autour de ce thème pourront améliorer cette oeuvre.

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