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L'interaction dans l'apprentissage en classe de français langue étrangère

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par Sophie Rimbaud
Université Paul Valéry Montpellier III - Master 2008
  

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II. THEORIES DE L'APPRENTISSAGE

Qu'est-ce qu'apprendre ?

L'apprentissage est une notion très vaste, c'est pourquoi dans cette partie je ne donnerai qu'un panorama général en me limitant à ce qui touche à l'interaction : l'interaction a une influence sur l'apprentissage et à l'inverse est influencée par celui-ci ; c'est pourquoi il est important de décrire certains aspects de l'apprentissage qui vont jouer dans l'interaction.

Selon le dictionnaire de didactique :

« L'apprentissage peut être défini comme l'acquisition de connaissances et d'habilités définies généralement en termes de savoir et de savoir-faire et la somme de ce savoir et de ce savoir-faire participant à la construction des compétences de l'apprenant ».

C'est ainsi que COÏANIZ (1996) définit l'apprentissage comme « une praxis1 finalisée c'est-à-dire qui vise à l'acquisition et à la maîtrise d'un domaine » ; En effet, depuis les approches communicatives de nombreux bouleversements ont eu lieu : l'acteur le plus important dans la classe est l'apprenant, c'est sur lui, ses besoins, sa personnalité que doit se fonder le cours, il ne dispense plus un cours mais fait le lien entre une langue qu'il connaît et un public qui veut l'apprendre : nous sommes dans l'apprentissage d'une compétence de communication il ne s'agit plus d'enseigner des savoirs linguistiques mais des savoirs-faire, on passe donc de l'évaluation de savoirs à l'évaluation de ce que l'apprenant sait faire avec ce qu'il sait c'est ainsi que la somme de ces savoirs et de ces savoirs-faire participe à la création d'une compétence. Durant l'apprentissage l'élève sera confronté à une nouvelle réalité : il s'y adapte, résiste ou la refuse. Pour enseigner il faut savoir quels sont les facteurs qui rentrent en jeu dans l'apprentissage.

Les processus psychologiques

L'apprentissage est, en psychologie, un concept qui recouvre deux aspects complémentaires : il y a une interaction entre un individu et un milieu (ici institutionnel mais ce peut être un milieu social) et il indique qu'il y a chez cet individu, adulte, un enrichissement de son comportement (ici le langage) par l'ajout de nouvelles capacités ou la modification des capacités antérieures. L'apprentissage du langage a souvent été

1 Vient du grec ðñáæéò, åùò : action

interprété comme étant le résultat d'une représentation mentale de l'environnement : de là est née la psychologie cognitive, à la fin de la moitié du XXème siècle.

Les processus psychologiques intervenant lors de l'apprentissage sont très peu connus : les premières lois de l'apprentissage telles qu'elles ont été établies au XXème siècle sont le fait de la psychologie béhavioriste. Mais très rapidement deux courants ont pris le dessus : le courant cognitiviste qui a donné naissance à la psychologie cognitive (venue des Etats-Unis) et une psychologie d'inspiration Gelstatiste (née en Europe). La psychologie cognitive est une branche de la psychologie générale qui étudie les processus mentaux impliqués dans la mémoire, dont le langage. Ces processus mentaux ont pour fonction le traitement, par étapes successives, de l'information pour s'adapter le mieux possible à l'environnement extérieur.

Actuellement, c'est la théorie de la gelstat qui prédomine. Cette théorie affirme que l'enfant qui apprend sa langue maternelle et l'adulte qui apprend une langue étrangère vont développer les mêmes activités mentales : ils vont apprendre par globalité. C'est comme cela qu'un enfant apprend à parler et paradoxalement c'est la méthode la plus difficile à enseigner. Voici un petit test que j'ai effectué sur des étudiants de niveau A2 : je leur ai demandé de lire un texte dont les lettres sont dans le désordre.

Malgré la difficulté que pourrait présenter la lecture de ce texte dont les lettres sont dans le désordre, les élèves ont réussi à lire et à comprendre le texte avec autant de facilité qu'un français, ne butant que sur les mots d'usage peu courant (cerveau) ou trop longs (importante). Cela illustre bien que les activités mentales qui conditionnent la lecture par globalité fonctionnent aussi bien pour la langue maternelle que pour une langue étrangère. Chaque individu est caractérisé par sa propre manière d'apprendre : lorsque l'apprenant arrive dans une classe de langue il a déjà un représentation de ce que sera enseigné : à la fois le thème (ici la langue étrangère) et la manière. Le groupe que je

suivais à lMEF fonctionnait par gelstat, je me souviens d'une remarque de Philippe Perez : les apprenants connaissaient ses mimiques, ils savaient reconnaître ses expressions face à une erreur et d'eux-mêmes essayaient de les corriger et c'est une forme de Gelstat.

L'apprenant

Tout processus interactionnel d'apprentissage d'une langue met en relation un apprenant, un contexte et une langue. La langue étudiée est le français. Le contexte peut être immersif ou institué : dans le cadre du stage les deux contextes étaient mélangés, les apprenants suivaient des cours dans un institut en France mais étaient en contact avec des personnes parlant la même langue qu'eux, ainsi le contexte d'immersion dans le français n'était pas toujours total et cela a une influence sur l'apprentissage de la langue : le fait d'alterner ainsi deux langues crée une rupture de continuité au niveau cognitif et altère la rapidité d'apprentissage. Dans sa définition première, l'apprenant est un terme qui désigne toute personne en situation d'apprentissage. L'apprenant se veut comme central dans l'enseignement : c'est en grande partie de lui et de sa réaction à l'enseignement que viendra sa réussite ou son échec dans l'apprentissage du français. L'apprenant est partie intégrante de l'interaction sans interaction il n'est pas apprenant.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe