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Le role des états membres de l'union africaine dans son intervention pour le maintien de la paix au Darfour/Soudan. Defis et perspectives. Cas du Rwanda 2004/2006

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par Yves Naho and Pacifique Barihuta
Université nationale du Rwanda - Licence 2006
  

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REMERCIEMENTS

Ce travail n'aurait pas été achevé sans la volonté de plusieurs intervenant auxquels nous voudrions témoigner nos sincères reconnaissances.

De prime abord, nos vifs remerciements s'adressent particulièrement au Docteur SHYAKA Anastase (Directeur) et Monsieur NSANZUBUHORO NDUSHABANDI Eric (Codirecteur) qui nous ont généreusement offert leur temps, combien précieux, de diriger notre travail de la conception jusqu'à la finale. Leurs remarques constructives, leurs suggestions et leur indéfectible appui ont permis à ce qu'il est de valeur dans ce mémoire.

Nos reconnaissances s'orientent également au corps professorale de la Faculté des Sciences Sociales, Politique et Administrative et en particuliers aux professeurs du Département des Sciences Politique et Administrative.

Nous exprimons une profonde gratitude à l'Etat Major Général des Forces Rwandaises de Défense pour son soutient financier sans lequel plus de la moitié de nos données ne seraient pas recueillies.

Les valeurs socioculturelles de la famille africaine restent, actuellement, convoitées par les sociétés du monde entier, à cause de la compréhension, de l'esprit d'unité et d'entraide qui caractérisent ses membres. C'est dans ce cadre que ce travail, si pénible que l'on a tendance à ne pas le croire, a été réalisé. Ainsi, nous remercions du fond du coeur les Familles BARIHUTA et NAHO, pour leur attachement et leur soutient tant matériel que moral tout au long de notre parcours académique.

Notre gratitude va également aux messieurs BARIHUTA J. Claude, KARAMAGA Apollinaire et au Général de Brigade KAZURA Jean Bosco, pour le soutien moral, intellectuel et matériel qu'ils n'ont cessé d'accorder à notre égard.

Enfin, à tous nos amis et collègues avec qui nous avons partagés la même assiette sous un climat de fraternité et à tous ceux qui ont d'une manière ou d'une autre contribué à la réalisation de ce travail, nous disons grand merci.

BARIHUTA Pacifique

NAHO Yves

SOMMAIRE

A la fin de l'année 2003, le monde se rend compte que la région de Darfour est devenu un terrain de massacres perpétrés par les Janjaweeds, milices progouvernementales soudanaises. Le Rwanda, sous étiquette de l'Union Africaine intervient pour le maintien de la paix dans cette région et ceci pour la première fois.

C'est dans ce cadre que notre travail a porté sur le rôle des Etats-membres de l'Union Africaine dans son intervention pour le maintient de la paix au Darfour/Soudan surtout pour le cas du Rwanda depuis presque deux ans que ses forces sont en mission.

Les hypothèses de notre recherche étaient : (1) A travers sa contribution du personnel, la discipline et la bonne coopération que ses forces manifestent sur terrain, l'apport du Rwanda est considéré de grande importance et (2) La formation reçue avant d'aller en mission au Darfour dans différentes académies militaires est conforme aux normes internationales pour servir de forces de maintien de la paix.

Pour vérifier ces hypothèses, les objectifs suivants furent fixées : L'objectif global était

de dégager l'apport du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la Paix au Darfour au sein de l'Union Africaine. Les objectifs spécifiques étaient de démontrer le professionnalisme de la force rwandaise ainsi que de démontrer les défis et les perspectives de cette intervention.

Dans notre recherche, les méthodes systémique, historique et d'observation ont été utilisées. En plus, les techniques documentaires, le questionnaire et l'interview ont servi pour collecter les données nécessaires.

Les résultats de ce travail montrent que la discipline et la coopération des FRD sont très bonnes et que celles-ci ont une expérience et une formation leur permettant d'effectuer une telle mission malgré quelques problèmes qui surgissent sur terrain.

Afin de surmonter ces difficultés, nous avons émis les recommandations suivantes :

1. Faire de façon que au budget du ministère de la défense s'ajoutent les frais destinés aux matériels didactiques qu'on ne trouve pas aux académies militaires rwandaises;

2. Il faut qu'il y ait des formations en rapport avec les langues des pays dans lesquels les FRD interviennent pour qu'une bonne intervention soit menée ;

3. Nous suggérons que les officiers envoyés en mission devraient connaître au moins l'anglais ou le français, la connaissance de ces deux langues constituant un atout ;

4. Créer un fond nécessaire au sein de l'UA pour pouvoir maintenir ses missions jusqu'à la fin au lieu qu'au milieu celles-ci soient transformées en mission onusienne comme cela a été constaté au Burundi et bientôt au Darfour ;

5. Le mandat doit être bien déterminé surtout dans les zones de combats où règne l'insécurité ;

6. Avec l'expérience d'indiscipline des militaires pour le maintien de la paix de l'ONU, il faut des mesures sévères pour ne pas tomber dans le même piège.

ABSTRACT

At the end of the year 2003, the world discovered that in Darfur (west Sudan region) killings are being perpetrated by Janjaweeds, a pro-governmental militia. Rwanda, under African Union peacekeeping mission intervened in that region and this for its first time.

In this context, our study discussed the role of AU member states in its peacekeeping operation intervention in Darfur/Sudan especially for the case of Rwanda during almost two years that the RDF are holding this mission.

The two hypothesis of our research were: (1) Through its personnel contribution, discipline and good cooperation that its forces is showing, the role played by Rwanda in this intervention is very appreciated. (2) The training given before going in the mission in different military academies is qualified on the international level in order to fulfill the peacekeeping mission.

To verify these hypotheses, the following objectives were set up: The overall objective was to show the Rwanda contribution in the peacekeeping intervention in Darfur under AU mission. The specific objectives of this research were to demonstrate the RDF professionalism and the challenges and perspectives of this intervention.

In our research, the systemic, historical and dialectic methods were used. Thus, the documentary, questionnaire, the interview and observation were used to collect the necessary data enabling us to reach reliable results.

Findings of this work show that the RDF discipline and cooperation are on a high level and that they are well experienced and trained in order to accomplish the peacekeeping mission although there are some problems they face on the ground.

In order to overcome these difficulties, we suggested the following recommendations:

1. To increase the Ministry of Defense's budget in order to equip the military academies with didactic materials they don't have;

2. For the better intervention of the RDF, it will be good to insert host countries' languages in their training;

3. The RDF officers should know either French or English;

4. Creation of necessary fund so that the African Union shall fulfill its peacekeeping missions;

5. The peace mandate should be well determined especially in danger zones;

6. As it has been seen in some of UN peacekeeping mission, measures should be taken to avoid indiscipline in host countries.

UMUSOGONGERO

Mu mpera z'umwaka w'2003, isi yaje gusamga ko mu ntara ya Darfour iburengeazuba bwa Sudan hari kubera ubwicanyi bwindenga kamere buri gukorwa nisoresore zitwaje aba janjaweed zishigikiwe na leta ya sudan .

Urwanda murwego rw'umuryango wunze ubumwe bw'afrika watabaye murwego rwo kubungabunga amahoro kunshuro yarwo yambere. Ni kuriyo mpamvu ubu bushakashatsi ,bugamije kwiga kuruhare rw'ibihugu bigize uwo muryongo wa afrika muriyo ntara ya Darfour.

Ubu bushakashatsi , twabukoreye ku ngabo z'u Rwanda kuva igihe zagereyo kugeza tuvayo.

Ibisubizo nteganyo twihaye ni bibiri aribyo: (1) Binyuze mu nkunga y'abantu n'ibikoresho, disipuline n'ubufatanye ingabo z'u Rwanda zigaragaza muri Darfour, inkunga y'u Rwanda iri kurwego rushimishije. (2) Imyitozo zihabwa mbere yo kujya mu butumwa mu mashuri atandukanye ya gisirikare iri mu rwego mpuzamahanga rwo kubungabunga amahoro.

Mu rwego rwo kugezura ibyo bisubizo nteganyo twihaye intego zikurikira: Intego nkuru yari iyo kugaragaza inkunga y'u Rwanda mu kugarura amahoro mu ntara ya darfour binyuze mu Muryango wa Afurika yunze Ubumwe. Naho intego zihariye zari ukugaragaza ko igisirikare cy'u Rwanda ari igisirikare cy'umwuga ndetse n'imbogamizi zihura nazo n'uburyo tubona zakemurwa mu gihe kizaza.

Kugirango tugere ku musaruro ushimishije, twifashishije uburyo bw'ubushakashathi bwitwa «systemique, historique na dialectique». Twanakoresheje kandi na tekiniki (technique) zo gusoma (documantaire), kubaza mu nyandiko (questionnaire) biherekejwe no kubaza imbonankubone (interview) tutibagiwe no kwigenzurire (observation).

Ubu bushakashatsi bwagaragaje ko disipuline n'ubufatanye by'ingabo z'u Rwanda biri mu rwego rushimishije cyane. Bwerekanye kandi ko zifite uburambe n'imyitozo biri ku rwego ruhanitse n'ubwo hatabuze utubazo zihura natwo.

Kugira ngo izo ngorane zikemuke, hifashishijwe ubu bushakashatsi, ni ngombwa ko hafatwa ingamba zikurikira:

1. Kongera mu ngengo y'imari ya gisirikare amafaranga y'imfashanyigisho zitaboneka mu mashuri ya gisirikare ;

2. Kongera indimi mu masomo bahabwa z'ibihugu batabayemo;

3. Nibura umusirikare mukuru (officier) ujya mu butumwa aba azi igifaransa cyangwa icyongereza, kuzimenya byombi bikaba akarusho ;

4. Kugira ikigega gihagije gituma Umuryango w'Afurika yunze Ubumwe igera ku ntego iba yihaye ;

5. Manda igomba kusobanuka neza cyane cyane mu turangwamo umutekano muke ;

6. Nk'uko byagiye bigaragara ku basirikare bamwe na bamwe ba Loni batitwara neza, hagomba gufatwa ingamba zihamye mu kubikumira.

LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

AMIS :African Mission in Sudan

APR  : Armée Patriotique Rwandaise

AU  : African Union

Cat. : Catégorie

CCM : Centre Conflict Management

CIVPOL : Civilian police

Col.  : Colonel

Cpt  : Capitaine

D/FC  : Deputy Force Commander

DLF : Darfur Liberation Force

FC : Force Commander

FPR : Front Patriotique Rwandais

FRD  : Forces Rwandaises de Défense

FSSPA : Faculté des Sciences Sociales, Politique et Administrative

E.U. : European Union

F/ENG : Field Engineering

F/HQ : Force Headquarter

Gnl. Br. : General de Brigade

G/S : Group Site Commander

HoM : Head of Mission

IDPs : Internal Displacement Persons

INGOs : International Non Government Organisations

JEM : Justice and Equality Movement

JMC : Joint Military Commission

Lt : Lieutenant

Lt Col  : Lieutenant Colonel

Mj  : Major

MILOBS : Military Observers

MINUAR : Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda

MOU : Memorandum of Understanding

NIBAT : Nigerian battalion

Nbre : Nombre

OMP  : Opération de Maintien de la Paix

ONG  : Organisation Non Gouvernementales

ONU : Organisation des Nations Unies

OUA : Organisation de l'Unité Africaine

OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord

UNDP : United Nation Development fund Program

PSO : Peace Support Operation

RBAT : Rwanda Battalion

ROE : Rules Of Engagement

S/C : Sector Commander

SDN : Société des Nations

SENBAT : Senegal Bataillon

SLM/A  : Soudanese Libération Mouvement/ Army

SOMA : Status of Mission Agreement

UNR : Université Nationale du Rwanda

USA : United States of America

UA : Union Africaine

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS i

SOMMAIRE ii

ABSTRACT iii

UMUSOGONGERO iv

LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS v

TABLE DES MATIERES vii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES SCHEMAS x

LISTE DES ANNEXES xi

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 9

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS 9

I.1.1. CONFLIT ARME 9

I.1.2. GENOCIDE 11

I.1.3. MILICE 12

I.1.4. LA POLITIQUE ETRANGERE 14

I.1.5. DOMAINE RESERVE DE L'ETAT 15

I.1.6. SECURITE COLLECTIVE 17

I.1.7. MAINTIEN DE LA PAIX 19

I.1.8. NON-INTERVENTION 21

I.1.9. INTERVENTION 23

I.2. CONTEXTE HISTORIQUE 25

I.2.1. LE CONFLIT DU DARFOUR 25

I.2.2. LE RWANDA 29

I.2.3. L'UNION AFRICAINE 35

CHAPITRE II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 38

II.1. LES METHODES DE RECHERCHE 38

II.1.1. LA METHODE HISTORIQUE 38

II.1.2. LA METHODE DIALECTIQUE 39

II.1.3. LA METHODE SYSTEMIQUE 39

II.2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHE 40

II.2.1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE 40

II.2.2.LA RECHERCHE PAR OBSERVATION 42

II.2.3. LA RECHERCHE PAR QUESTIONNAIRE 43

II.2.4. L'INTERVIEW OU L'ENTREVUE 46

II.3. LA POPULATION D'ETUDE 47

II.4. ECHANTILLON ET TECHNIQUE DE L'ECHANTILLONNAGE 50

II.4.1. LA DETERMINATION DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON 51

II.4.2. LA REPRESENTATIVITE DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON 52

II.5. L'IDENTIFICATION DES ENQUETES 53

CHAPITRE III. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES 54

III.1. PRESENTATION DU TERRAIN 54

III.1.1. PRESENTATION DE LA REGION DE DARFOUR 54

III.1.2. PRESENTATION DE L'ACADEMIE MILITAIRE DE GAKO 54

III.1.3. PRESENTATION DE L'ACADEMIE MILITAIRE DE NYAKINAMA 55

III.2. PRESENTATION DE L'AMIS 55

III.3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 57

III.3.1. L'APPORT DU RWANDA DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX AU DARFOUR 57

III.3.2. LA CONTRIBUTION DES FORCES RWANDAISES DANS LE RETOUR DE LA SECURITE AU DARFOUR 65

III.4. VERIFICATION DES HYPOTHESES 76

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 78

1. CONCLUSION GENERALE 78

2. RECOMMANDATIONS 80

3. SCHEMA SYTHETIQUE DES DEFIS ET PERSPECTIVES DE L'INTERVENTION DES FRD AU DARFOUR 81

BIBLIOGRAPHIE 82

1. OUVRAGES 82

2. JOURNEAUX ET MAGAZINES 83

3. RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS 84

4. NOTES DE COURS 84

5. SOURCES ELECTRONIQUES 84

6. MEMOIRE 85

ANNEXES 86

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Le nombre des questions

Tableau 2  : Personnes interviewées

Tableau 3 : La population d'étude

Tableau 4  : La représentativité de l'échantillon

Tableau 5  : Répartition des répondants selon le sexe et leurs catégories

Tableau 6  : Force de protection selon les pays d'origine

Tableau 7  : MILOBS selon les pays d'origine

Tableau 8  : La discipline des FRD envers les staffs

Tableau 9  : La discipline envers la population darfourienne

Tableau 10 : Explications Cat. B

Tableau 11 : Explications Cat C

Tableau 12  : La coopération avec les autres forces de l'UA

Tableau 13  : La coopération avec les staffs des ONGI et de l'ONU

Tableau 14  : La coopération avec la population du Darfour

Tableau 15  : Evaluation des forces de l'UA

Tableau 16 : Explications

Tableau 17  : L'évaluation du travail accompli par les FRD au Darfour

Tableau 18 : Explications cat. B

Tableau 19 : Explications cat.C

Tableau 20  : Effet de l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

Tableau 21  : Ce qui peut être ajouté dans l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

Tableau 22 : Problèmes rencontrés au Darfour

Tableau 23 : Explications

LISTE DES SCHEMAS

Schéma 1 : Les formes de maintient de la paix au sein de l'ONU

Schéma 2 : Schéma synthétique des problèmes et perspectives

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: A qui de droit

Annexe 2 : Questionnaires (Cat. A, B et C)

Annexe 3 : Guides d'interview

Annexe 4 : Liste des interviewés

Annexe 5 : Table de détermination de la taille de l'échantillon

Annexe 6 : Carte de déploiement AMIS au Darfour

Annexe 7 : Carte du Drafour

INTRODUCTION GENERALE

I. PROBLEMATIQUE

En Avril 1994, il se produit au Rwanda un génocide qui emporta plus d'un million de personnes. Ceci se passa sous les yeux de la communauté internationale et surtout de l'ONU et ses cinq forts (les cinq membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies) qui se sont révélés inefficaces et irresponsables pour sauver des civils innocents qui étaient entrain d'être tués par leurs frères rwandais.

Dans son livre «J'ai serré la Main du Diable, la Faillite de l'Humanité au Rwanda »(2003 :30), le Lieutenant Général Roméo Dallaire, alors Commandant de la Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda (MINUAR) montre « comment aussi la communauté internationale, en s'appuyant sur un mandat inepte de l'ONU, sur ce que l'on pourrait qualifier d'indifférence, de vils intérêts, de racisme, a pu contribuer à favoriser et à encourager de tels crimes contre l'humanité. Bref, comment nous avons pu engendrer le lamentable fiasco au cours duquel des millions de personnes ont été assassinées ou déracinées »

En effet, cette non-intervention ou si nous pouvons dire mieux cette non-assistance aux citoyens en danger n'a pas été l'effet du hasard. Il n'échappe donc pas au principe philosophique de causalité selon lequel « tout fait a une cause, les mêmes causes dans les mêmes conditions produisant les mêmes effets » (Dictionnaire Petit Larousse, 1995 :195). Cette citation de Roméo Dallaire nous donne des éclaircissements sur les cause de la non-intervention de la part des grandes puissances : « Ce dont j'ai finalement pris conscience, c'est qu'à la source de tout cela réside l'indifférence fondamentale de la communauté internationale envers la situation critique de sept ou huit millions de noirs-Afrcains dans un pays miniscule n'ayant aucune valeur stratégique et aucune ressource naturelle susceptible d'intéresser une puissance mondiale » (op.cit., 2003 :31).

Cependant, à cette non-intervention se contrasta l'action héroïque et acclamée par tous du Front Patriotique Rwandais (FPR) alors signataire des accords d'Arusha qui devraient être appliqués sous un cessez-le-feu exclusif et que ces rebelles, pour prouver leur détermination à la résolution pacifique du conflit, devraient à tout prix respecter.

Sous le commandement du Général Major Paul KAGAME, « l'homme qui avait réussi à transformer une horde de guérilleros loqueteux en une force capable de donner à deux reprise du fil à retordre aux soldats français sur le terrain » (op.cit. 2003 : 100), le FPR, une armée rebelle et disciplinée, se rabattra du nord, où elle avait placé son Quartier Général vers Kigali.

« Ces militaires que nous rencontrions étaient, de toute évidence, bien commandés, bien entraînés, et motivés. [...] mais ils étaient toujours propres et professionnels. [...] les officiers, jeunes également, savaient commander leurs hommes. Lorsqu'ils ne s'entraînaient pas, ils devraient assister à des cours, nettoyer leur armement[...]»(op.cit. 2003 : 100), raconte le Lieutenant Général qui affirme que « sa supériorité se manifestait par le leadership, la formation, l'expérience, la frugalité, la mobilité, la discipline et un bon morale » (op.cit. 2003 : 100).

Animé par toutes ces qualités, le FPR se chargea du secours aux civils innocents dans tous les coins du pays y compris la capitale. Le 17 juillet 1994 celle-ci tomba dans ses mains et ce fut la poursuite de ce noble objectif dans les provinces restantes du pays.

Il appartenait donc aux rwandais de sauver leurs frères rwandais. Comme le révélera Paul KAGAME dans son discours destiné aux étudiants et professeurs du Collège de BOLTON le 11 avril 2005: « even in the midst of genocide, however, when the powerful were busy protecting their narrow `strategic' interests, Rwandans courageously defied the state organized killing machine and stopped the genocide »

« Cependant, même au milieu du génocide, quand les puissants étaient préoccupés par la protection des leurs soi-disant intérêts `stratégiques', les rwandais vaincront courageusement l'Etat organisateur de la machine à tuer et stoppèrent le génocide »(Notre traduction).

Néanmoins, il appartenait à ces rwandais ayant arrêté le génocide de s'organiser et reconstruire leur nation avec l'appui de leur compatriotes pour ne plus subir le même sort car comme le dit l'ambassadeur Francis M. Dieng, (1981 :7) « [...] the best way to ensure the internal security is to put its house in order, to serve its people to a pacifying level of satisfaction and sustain a degree of national consensus behind government policies, programs and actions».

« La meilleure façon d'assurer la sécurité locale est de mettre sa maison en ordre, servir les intérêts de son peuple jusqu'à un niveau rassurant sa satisfaction et maintenir un degré de consensus national sur les politiques, les programmes et les actions du gouvernement » (Notre traduction).

Pendant ce temps, une région Ouest du Soudan devenait de plus en plus un terrain où le sang coulait du jour au jour et la question qui se pose est comment expliquer l'inaction de la communauté internationale face à ce qui se passe au Darfour, dix ans seulement après le génocide au Rwanda ? (AYAD C., 21 mai 2005 :12). Les noirs du Darfour étaient entrain d'être tués par les arabes (aussi habitants du Darfour) soutenus par le Gouvernement du Soudan. Ces massacres perpétrés par les milices progouvernementales ne restent pas sans histoire. Selon le rapport des Médecins Sans Frontières, « l'histoire qui se cache derrière est complexe » ( www.msf.be, consulté le 24 mai 2004).

En réalité, ce conflit extrêmement violent a débuté en février 2003 et la lutte pour les ressources sévit depuis des dizaines d'années au Darfour. De tout temps, il a été la patrie de groupes ethniques qui ont toujours lutté, coopéré, fait du commerce et lancé diverses incursions. Le conflit actuel est dépeint par le Gouvernement du Soudan comme un affrontement direct entre les `Arabes' nomades (les `Janjaweed' signifiant un homme avec un cheval et un pistolet) et les paysans `africains'.

Les critiques accusent pourtant le gouvernement soudanais de manoeuvrer des tensions ethniques traditionnelles et de poursuivre une politique d'"Arabisation" dans Darfour, afin de maintenir une base de soutien là ( http://www.free-definition.com/Darfur.html, consulté le 30 septembre 2005)

À la lumière de l'urgence humanitaire continue et de l'impasse de guerre civile, le 23 juillet le congrès des USA soutient Mme Condoleeza Rice qui déclare le 21 juillet, lors de sa visite au Darfour les tueries de masse des civils dans Darfour pour être génocide.

En effet, Gérard Prunier, spécialiste de l'Afrique orientale et directeur du Centre français d'études éthiopiennes, se pose la question de savoir s'il y a un génocide en cours au Darfour (op.cit., 21 mai 2005 : 15). Pour lui, ce qui se passe au Darfour est un génocide ambigu. Les raisons de cette affirmation sont diverses.

Primo, se basant sur la définition du génocide donnée par l'ONU en décembre 1948, il y a génocide lorsqu'il y a volonté d'annihilation totale ou partielle d'un groupe de population. Or ici, on est dans un cas certain d'annihilation partielle, alors que dans les «vrais» génocides, comme celui des juifs d'Europe ou des Tutsis au Rwanda, il y a eu une volonté de disparition totale d'un groupe humain.

Secundo, toujours selon la même définition, il y a génocide quand il y a «volonté» délibérée. Pour Gérard Prunier, dans le cas du Darfour, c'est presque impossible à déterminer car il n'y a pas le désir de la part de Khartoum d'anéantir tous les Africains du Darfour mais en revanche, d'en tuer un nombre immense, jusqu'à les amener à résipiscence, à obéir par la terreur.

Partant de ces deux principales raisons, il préfère donc parler de politique génocidaire.

Conscients de leur responsabilités, les chefs africains cherchent "une solution africaine" à Darfour dans un sommet spécial au Ghana le 27 juillet 2004 convoqué par, le Président Olusegun Obasanjo du Nigeria, alors Président de l'UA.

Le 29 juillet 2004 le conseil de la paix et de sécurité de l'Union africaine a annoncé lors d'une réunion à Addis Abeba qu'il comptait envoyer la mission militaire d'observateur et une force multinationale de maintien de la paix avec l'emphase particulière sur le désarmement des Janjaweeds si le gouvernement soudanais ne le fait pas seul. Cette mission à l'origine serait composée par 300 hommes, un contingent petit comparativement au travail spécifique de désarmer les miliciens. Ce fut la première intervention militaire de l'UA dans un Etat membre.

Par ailleurs, elle devra être assistée par les grandes puissances si celles-ci ne veulent pas s'y impliquer directement. C'est ce que suggéra le Président KAGAME lors de sommet de Ghana en rappelant que « if the United Nations and its Security Council are unable to act, regional actors should be empowered to do so and supported »: « Si l'ONU et son conseil de Sécurité sont incapables d'agir, les acteurs régionaux devraient être mandatés de le faire et donc être supportés» (Notre traduction).

Le Rwanda sera parmi les premiers pays à envoyer ses troupes au Darfour sous recommandation de différents leaders comme le signale le Lieutenant Général Charles KAYONGA : « the rwandan forces have been commended by several leaders and among those are South African President THABO MBEKI, OLUSEGUN OBASANJO of Nigeria and the British Prime Minister Tony BLAIR (KAREMERA E., 18-20/02/2005 :7)» :« Les forces rwandaises ont été recommandées par beaucoup de leaders entre autres le président Sud Africain THABO MBEKI, OLUSEGUN OBASANJO du Nigeria et le Premier Ministre Britannique Tony BLAIR» (Notre traduction).

Comme cela se passe dans les affaires internationales, le déploiement des forces au Darfour ne se passa pas sans accords entre toutes les parties actives dans cette intervention. C'est ainsi que dans le cas du Rwanda il fut instauré l'« AFRICAN UNION-RWANDA MOU (MEMORENDUM OF UNDERSTANDING) ». La responsabilité réside en son article 1er qui stipule que « Rwanda shall contribute to AMIS the personnel and equipment [...] in accordance with AMIS Operational Plan » : « le Rwanda contribuera à la MIAS le personnel et le matériel selon le Plan Opérationnel de la MIAS » (notre traduction) ; tandis que celle de l'UA réside en l'art. 4 qui stipule que « the AU commission will pay the Government of Rwanda for the loss or damage [...] » : « la commission de lUA remboursera le Gouvernement Rwandais pour toute perte ou dégâts» (Notre traduction).

Le premier contingent dont 77 officiers et 243 hommes de troupes fut envoyé en Septembre 2004 avec comme mission de protéger les observateurs au Darfour et de sécuriser cette région. Depuis cette date, un mouvement d'alternance est opéré après chaque six mois et ceci d'une manière bien régulière.

Cependant, plusieurs questions restent toujours sans réponses sur ce sujet et suscite de meilleures clarifications. Ce travail a donc ambition de chercher les réponses aux questions suivantes :

Quel est l'apport du Rwanda, Etat-membre de l'Union Africaine dans l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour?

Quel professionnalisme que les forces rwandaises envoyées au Darfour possèdent -elles pour le maintien de la paix ?

II. HYPOTHESES DU TRAVAIL

1. A travers sa contribution du personnel et du matériel, la discipline et la bonne coopération que ses forces manifestent sur terrain, l'apport du Rwanda est considéré de grande importance.

2. La formation reçue avant d'aller en mission au Darfour dans différentes académies militaires est conforme aux normes internationales pour servir de forces de maintien de la paix.

III. OBJECTIFS DU TRAVAIL

OBJECTIF GLOBAL

L'objectif global de ce travail est de dégager l'apport du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la Paix au Darfour au sein de l'Union Africaine.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

Les objectifs spécifiques de ce travail sont les suivantes :

· démontrer le professionnalisme de la force rwandaise

· démontrer les défis et les perspectives de cette intervention.

IV. CHOIX ET INTERET DU TRAVAIL

D'abord, la participation pour la première fois du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la paix est un sujet qui peut attirer l'attention de toute personne qui s'intéresse à la sécurité internationale. En tant que rwandais, nous avons choisi ce sujet avec une curiosité de savoir en réalité l'apport de notre pays dans les affaires internationales et ce, en matière de sécurité.

Ensuite, la vision de cette recherche est d'apporter notre contribution au Gouvernement et à l'Union Africaine en leur suggérant d'autres procédés pour une bonne intervention à venir.

Enfin, l'autre intérêt c'est que tout étudiant à l'UNR doit présenter un travail de fin d'études avant d'obtenir un diplôme à la fin de ses études.

V. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

METHODES

Pour bien mener notre recherche, nous avons fait recours à des méthodes historique, dialectique et systémique.

TECHNIQUES

Les techniques qui nous ont aidé à réaliser notre travail sont les techniques documentaire, d'observation, de questionnaire et enfin d'interview.

VI. DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE DU SUJET

Compte tenu de notre sujet, l'étude s'inscrit dans l'espace et dans le temps.

Pour ce fait, notre travail se limite du point de vue espace tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Pour le premier cas, nous avons travaillé au Rwanda (dans les académies militaires de GAKO et NYAKINAMA) tandis que pour le second cas nous nous sommes limité au Soudan plus particulièrement au DARFUR.

Du point de vue temps, notre travail s'est étendu du premier jour du déploiement du premier contingent rwandais au Darfour (août 2004) jusqu'au mi-2006.

VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Le présent travail se subdivise en trois chapitres encadrés au début par une introduction générale et à la fin par une conclusion générale et des recommandations ainsi qu'un schéma synthétique des défis et perspectives.

Ces chapitres sont :

· Le cadre conceptuel et théorique

· La méthodologie de recherche

· La présentation, l'analyse et l'interprétation des données.

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS

I.1.1. CONFLIT ARME

A) Définitions du mot `conflit'

Etymologiquement le mot conflit signifie `heurter, antagonisme, opposition des sentiments, d'opinions entre personnes ou groupes.

Pour AKOUN et al (1979 : 67), en politique, un conflit est la lutte entre deux ou plusieurs pays [...] pour l'appropriation de biens rares, de marché, de territoires ou [...] pour imposer leur idéologie.

Le conflit peut être intra personnel, et lorsqu'il est interpersonnel il peut prendre diverses formes, celles-ci dépendant du « niveaux où l'on se situe : niveau national, organisationnel, individuel.» A quelque niveau que l'on se situe, « [...] on observe en effet des situations conflictuelles de types très diversifiés (guerre, grève, rivalité, etc.), toutes solidaires de rapports de forces que la lutte engagée par les protagonistes a précisément pour but de modifier ». (AKOUN A. et al., 1979 :67)

B) Sens du conflit armé

Le conflit armé recouvre deux sens :

· le conflit armé interne

· le conflit arme internationalisé

a) Le conflit armé intene a connu plusieurs sens selon son évolution et selon différents auteurs :

- Pour le professeur GILDEL, cité par BEDJAOUI M. (1958 :20) le définit comme toute situation qui tout en présentant certains caractères de guerre ne rentre pas dans le cadre d'une guerre internationale.

- Selon le professeur ZORGBIBE (1970 :37) le définit comme « tout emploi de forces armées régulières et tenues par le Gouvernement établie pour lutter contre les insurgés ».

- Le Dictionnaire de Droit International des conflits armés (VERRI P.) le définit comme tout conflit qui éclate sur le territoire d'un Etat, entre ses forces armées et des forces organisées qui, sous la conduite d'un commandement responsable, exercent, sur une partie de son territoire, un contrôle tel qu'il leur permet de mener des opérations militaires continues et concrètes et d'appliquer le droit international établit par ce type de conflit.

- Selon CHIHASHA G. (2002 :21), un conflit armé interne trouve sa spécificité dans le fait qu'il a son soubassement dans l'affrontement opposant les forces armées d'un Etat à celles d'un groupe dissident ou rebelle.

Dans toutes ces définitions nous pouvons en conclure qu'un conflit dit interne est tout conflit dont les antagonistes répondent aux mêmes questions de souveraineté. Ici sont donc exclus les guerres d'indépendances, celles de revendication de souveraineté, définit par COLARD D. (1996 : 48) comme la « liberté de décision politique et traduction de l'indépendance apparues à la fin de la première phase de l'évolution des conflits ainsi que d'autres excluant ce critère consistant ».

b) Selon SHYAKA A. (2006 :5), un conflit armé qui était interne peut s'internationaliser dans les trois hypothèses suivantes :

- L'Etat victime d'une insurrection reconnaît les insurgés comme les belligérants ;

- Lorsqu'un ou plusieurs Etats étrangers interviennent avec leurs forces armées en faveur d'une des parties ;

- Lorsqu'un ou plusieurs Etats étrangers interviennent avec leurs forces armées en faveur d'une des parties.

Pour le conflit du Darfour, comme nous le verrons plus tard dans son contexte historique, il a été internationalisé avec la première hypothèse. Le Gouvernement du Soudan a reconnu les mouvements rebelles JEM (Justice and Equality Mouvement) et SLA (Soudan Liberation Army) comme des belligérants en acceptant donc de signer l`Accord de paix global (APG) le 9 janvier 2005 à Nairobi avec eux. Les négociations se poursuivent malgré quelques difficultés.

I.1.2. GENOCIDE

A. Définitions

Le crime de Génocide, après le jugement des criminels de guerre allemands et japonais à Nuremberg et Tokyo, est sanctionné par la Convention onusienne du 9 décembre 1948. Celle-ci le définit comme un acte « commis dans l'intention de détruire en tout ou en parti un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». (COLARD D., p.89)

SMITH S. D., (2004 :3) nous parle de l'origine directe du mot et sa signification plus ou moins large selon les Nations unies.

Pour lui, ce mot trouve son origine par l'avocat juif polonais LEMKIN R. qui proposa un sens étymologique du terme : `geno' (race ou tribu) et `cide' (tuer).

C'est lui qui a aussi proposé une convention sur la prévention du Génocide et le Répression du Crime de Génocide, qui a été approuvée par les Nations unies le 09 décembre 1948.

Selon cette convention, le mot `génocide' signifie « tout acte défini ci-dessous, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

· Meurtre de membres du groupe

· Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe

· Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique

· Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe

· Transfert forcé du groupe à un autre groupe. » (Art. II)

Ainsi, les situations que vécurent les Hereros de Namibie, les Arméniens, les Juifs, les Cambodgiens, les musulmans et non slaves des Balkans, les Tutsi, etc. reposent d'une manière ou d'une autre à ces situations.

Quoiqu'il soit approuvé par l'ONU, rien ne montre du moins dans sa définition que c'est un crime contre l'humanité toute entière. Cette raison pousse à beaucoup d'auteurs à y apporter leur contribution.

Il est défini par AKOUN A. (1979 :146) comme « un crime de droit international, consistant dans le meurtre ou l'atteinte grave aux droits de personnes appartenant à un groupe, dans l'intention de détruire ou d'amoindrir ce groupe »

Pour CORTEN O., «le génocide n'est ni une idéologie, ni un système socio-politique ou socio-économique. C'est un crime contre l'humanité toute entière.» (p.96)

Pour en finir avec ce point, nous pouvons dire que pour le cas du Darfour, ce n'est pas encore défini. C'est-à-dire que ce conflit mérite encore des recherches et des débats subséquents pour être qualifié de génocide.

I.1.3. MILICE

Etymologiquement, selon le Dictionnaire Petit Larousse le mot « milice » vient du latin « militia » qui signifie « service militaire ».

Examinons les différentes significations que lui donnent le Dictionnaire de la Deuxième Guerre Mondiale (1980 :1260) :

- Corps paramilitaire de volontaires français formé par le Gouvernement de Vichy pour soutenir les forces allemandes d'occupation contre la résistance française de 1943 à 1944,

- Police dans certains pays,

- Formation illégale chargée par une collectivité (parti politique, groupe de pression, entreprise etc.) de la défendre ou de défendre ses intérêts en recourant à la force (milice privée).

- Milice provinciale : troupe de réserve de l'armée régulière, recrutées par un tirage au sort,

- Troupe de police supplétive qui remplace ou renforce une armée régulière,

- Organisation paramilitaire, équipée d'armes de combat, formant les regroupements de base de certains partis totalitaires. Elles peuvent apparaître comme forces agissantes dans les démocraties en crise [...].

Selon le toujours ce dictionnaire (1980 : 1263), une milice est considérée comme « une organisation paramilitaire [...] avec la capacité de concourir au maintien de l'ordre et jouer ainsi le rôle d'une police parallèle ».

AKOUN A. (1979 :203) le dit mieux en précisant qu'il s'agit d'une «organisation paramilitaire, équipée d'armes de combat, formant les groupements de base de certains partis politiques ». Elles n'apparaissent pas n'importe quand mais plutôt « dans les démocraties en crises ou dans les régimes totalitaires » et ceci « dans le but d'imposer, par la terreur et par la force, une obéissance au régime».

Il nous revient, sur base de toutes ces définitions, d'en préciser que les janjaweeds en constitue un véritable exemple n'excluant aucun élément.

I.1.4. LA POLITIQUE ETRANGERE

A. Définitions

La politique Etrangère est traditionnellement définit comme « toute activité étatique tournée vers l'extérieur » (GRAWITZ M., 1980 : 470) ou encore comme « l'art de diriger les relations d'un Etat avec les autres Etats » (LEON N., cité par Merle M., 1984 :20).

MERLE M. (1984 :7) la définit comme « la partie de l'activité étatique qui est tournée vers le `dehors' », c'est-à-dire qui « traite par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au delà des frontières ».

Pour BIFUKO B. (2000-2001 : 47), c'est « une stratégie ou un processus d'action planifié et développé par les preneurs de décisions d'un Etat vis-à-vis des autres Etats ou entités internationales ayant pour objet d'accomplir des buts spécifiques définis en terme d'intérêts nationaux.»

A cette définition, il faudrait toutefois ajouter que le processus d'action n'est pas toujours planifié nécessairement, il peut être aussi une réaction à une action entreprise par un autre Etat.

B. Mise en oeuvre de la politique étrangère

Comme nous le dit GRAWITZ M., (1980 :515) « la mise en oeuvre de la politique étrangère est confiée au personnel diplomatique placé sous l'autorité du Ministre des Affaires Etrangères.». Cette conception revient à l'époque même de ROUSSEAU J.J., cité par MERLE M. (1984 :22), qui estime que « l'exercice extérieure de la puissance ne convient point au peuple ; les grandes maximes de l'Etat ne sont pas à sa portée ; il doit s'en rapporter là-dessus à ses chefs qui, toujours plus éclairés que lui sur ce point, n'ont guère d'intérêt à faire au-dehors des traités désavantageux à la patrie ».

Avec le temps, «la politique étrangère en tant que telle [...] et le concept de la souveraineté qui lui était attaché perdent continuellement de leur importance » suite à la « dépendance croissante dans laquelle se trouve tout le champ de la politique intérieure par rapport à la politique internationale » (MERLE M. (1984 :530).

Dans cette optique, mais cette fois-ci en essayant de trouver une solution à cette divergence, divers points de vue quasi modernes furent proposés par MERLE M. (1984 :420) :

- Elle aurait pour objet de régler les rapports entre les collectivités étatiques, présumées souveraines.

- Il s'agirait d'un « domaine réservé », d'autant plus que la « politique étrangère relève désormais de la compétence de l'autorité placée au sommet de la hierarchie politique [...]» selon diverses formes de régime politique.

En définitif, on peut dire avec CORTEN O. (1996 :16) que « toute politique étrangère vise à influencer le comportement des autres Etats, et ce y compris dans les domaines où il exerce sa souveraineté ».

I.1.5. DOMAINE RESERVE DE L'ETAT

A. Définitions

En ce qui est du domaine réservé, d'après PREUSS M., cité par ROLIN H. (1950 :87), l'art.2 § 7 de l'Organisation des Nations Unies stipule que « le domaine réservé de l'Etat est tout domaine dont échappent `les affaires ayant des répercussions internationales' », donc « relevant essentiellement de la compétence nationale de l'Etat : ` [...] l'ensemble des questions relevant de la compétence d'un Etat déterminé, pour lesquelles l'exercice de cette compétence n'est ni liée par une règle ou un principe de droit des gens, ni de nature à affecter des intérêts reconnus d'autres Etats ou de la communauté internationale' »(op. cit. 1950 :89).  

Selon le Dictionnaire de politique, le présent en question (1979 :128), le domaine réservé est «l'ensemble des matières pour lesquelles l'Etat a la compétence exclusive ou compétence nationale ou discrétionnaire, en dehors de toute intervention des organisations internationales »

Dans son livre `Droit d'Ingérence ou Obligation de Réaction ?', CORTEN O. (1996 :86) signale que les domaines réservés sont ceux « où chaque Etat jouit d'une entière liberté de décision en vertu du principe de souveraineté [...], ce sont les orientations politiques internes d'un Etat relevant de la compétence exclusive de celui-ci, pour autant bien entendu, qu'elle ne violent aucune obligation du droit international »

L'étendue de ce domaine « dépend du développement des rapports internationaux et varie selon son développement».

C'est ici où réside le conflit entre le domaine réservé et le droit international ainsi que les relations entretenues par les Etats au niveau international. Sur ce point, H. Rolin conclut que « le développement du droit international a pour conséquence automatique le rétrécissement du domaine réservé » (CORTEN O., 1996 :77).

B. Distinction avec `la compétence exclusive'

Ce concept est assez voisin du premier sans toutefois se confondre avec lui. Interprétant la définition littérale des auteurs de la S.D.N, ROLIN H. (1950 : 74) définit la compétence exclusive comme « toute activité étatique qui embrasse toutes les questions pour la solution ou la réglementation desquelles la compétence est attribuée sans conteste par le Droit international à un seul Etat, à l'exclusion de tout autre ».

Selon toujours le même auteur (1950 :76), elle « embrasse l'ensemble des questions relevant de la compétence d'un Etat que le Droit international soustrait à l'ingérence d'autre Etats comme au contrôle de l'autorité internationale ».

Nous en dédions que, pour les deux concepts de connotation presque similaire, il s'agit ici des questions internes qui ne vont en aucun cas à l'encontre des articles du Droit international dans tout son ensemble.

I.1.6. SECURITE COLLECTIVE

A. Au niveau mondial (ONU)

Comme nous l'éclaire le Dictionnaire de la Politique, Le présent en Question (1979 :291), c'est la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, qui a donné le jour à l'acte final de la conférence d'Helsinki, qu'est née cette idée de sécurité collective prônée par les Etats socialistes.

Ce même dictionnaire (1979 :291) la définit comme l'« organisation de l'ensemble de la communauté internationale (dans le cadre de l'ONU) ou de plusieurs Etats, en vue de prévenir ou d'interdire l'emploi de la force ».

Selon le Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale (1980 :1666), la sécurité collective est définie comme « un mécanisme d'intervention effective contre l'agresseur ». Signalons que selon toujours le même dictionnaire (1980 :1667), « c'est l'initiative des membres de l'ONU après la 2nde G.M. [Elle] avait été prévu comme un prolongement de la solidarité de guerre de grandes alliés [...] ».

Dans le même ordre d'idées, DENIS B. (2004 : 264) y voit beaucoup plus clair. D'après son article, « aux lendemains de la 2nde G.M., poussés par le `plus jamais ça', les Etats ont mis sur pied un système de sécurité collective dont la finalité était de réguler et pacifier les relations internationales».

Il donne aussi son avis sur l'avenir du système de sécurité collective qu'il juge « [...] se trouvant assurément mis en question par les derniers développements de l'actualité ... » (op.cit. 2004 :266).

En ce qui nous concerne, l'esprit qui préside à ce système de sécurité collective repose sur le renoncement à l'utilisation de moyens militaires par les Etats dans leurs relations réciproques, et la délégation de la compétence exclusive d'en autoriser l'emploi au Conseil de sécurité des Nations Unies.

B. Au niveau des organisations régionales

Ce principe n'attire pas seulement l'attention de l'organisation mondiale mais celle des régionales.

Dans le même ordre d'idée, COLARD D. précise que « ... la `sécurité collective' retrouve une certaine audience à l'échelle [...] régionale (`UN POUR TOUS ET TOUS POUR UN' résume le système dont le chapitre VII de la Charte permet sa décentralisation) ; elle est encouragée par le Secrétaire général dans l'Agenda pour la paix de 1992 ». (p.197)

Sur ce point, en guise d'exemple l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) stipule qu' « une attaque contre l'un de ses signataires [...] équivaudrait à l'attaque contre le territoire de tous, aboutissant à l'assistance » (VAISSE M., 2002 :30).

Il est à dire sur ce point que le principe qui prévaut ici est qu'il ressort de l'obligation de tous les membres d'une organisation (mondiale ou régionale) contenant ce principe dans ses engagements de s'engager dans le conflit armé pour le compte de son allié. A vrai dire, ceci n'a pas toujours été le cas pour l'ONU depuis sa création pour diverses contraintes dont la plus sûre est l'imposition du veto d'un des cinq qui pourrait servir de raison de non application de ce principe.

I.1.7. MAINTIEN DE LA PAIX

A. Définitions

Selon AKOUN A.(1979 : 19), ce concept désigne « l'ensemble des activités destinées à maîtriser les conflits ou à mettre fin à ceux-ci sous la conduite ou sur mandat d'une organisation internationale avec l'accord des parties».

Pour qu'une opération soit qualifiée de maintien de la paix, « il consiste à établir une présence des nations unies sur le terrain, ce qui n'a jusqu'à présent été qu'avec l'assentiment de toute les parties concernées, et s'est normalement traduit par un déploiement d'effectifs militaires et/ou de police des Nations unies ainsi, dans bien des cas, que de personnel civil. Cette technique élargit les possibilités de prévention des conflits aussi bien que de rétablissement de la paix ». (COLARD D., p.32)

Dans ses annexes, COLARD D., (p.103, Annexe I) nous propose la définition onusienne.

Selon cette définition, le maintien de la paix ou peace-keeping est une « technique non prévu par la charte [...] consistant à établir une présence neutre des Nations unies entre les belligérants ou les parties à un différend, avec leur consentement, sous la forme du déploiement des `Casques ou Bérets bleus', effectifs militaires, force de police, observateurs ou personnel civil de l'ONU ».

Trois principes clés : l'accord des parties, l'impartialité ou le non recours à la force, sauf cas de légitime défense, gouverne les OMP classiques dites de première génération.

Ce qui revient de toutes ces définitions est la présence des Nations unies et le consentement de toutes les parties en conflit.

Toute force de maintien de la paix doit être en bonne relation avec le pays et la population hôtes ainsi qu'entre eux-mêmes surtout lorsqu'il s'agit d'une force multinationale. Le manque de ces deux qualités serait à la base d'un échec éventuel de leur mission. Nous y reviendrons beaucoup plus en détail dans le dernier chapitre où nous préciserons également les qualifications des personnes chargées de maintenir la paix. Ci-dessous se trouve la figure relatant les formes de maintien de la paix au sein de l'ONU.

Schéma: Les formes de maintient de la paix au sein de l'ONU

PEACE MISSIONS

PREVENTION

PEACEKEEPING

PEACE ENFORCEMENT

PEACE MAKING

PEACE SUPPORT OPERATIONS

Source : ACCORD, Occasion paper, N° 2/98

Maintient de la paix par les organisations régionales

Il n'appartient pas seulement à l'ONU de maintenir l'ordre dans les pays membres mais aussi aux organisations régionales qui tirent ce droit dans la Charte de l'ONU qui stipule, dans son article 52 (Chapitre VIII) qu' « aucune disposition de la [...] Charte ne s'oppose à l'existence d'accords ou d'organismes régionaux destinés à régler les affaires qui, touchant au maintien de la paix et de la sécurité internationales, se prêtent à une action de caractère régional .... ».

Cet article n'accorde pas cependant l'autodétermination totale à ces organisations. C'est ainsi que celles-ci doivent faire de sorte que leurs « accords [...] et leur activité soient compatibles avec les buts et les principes des Nations Unies ». Dans ce cadre, l'Union Africaine, dans ses objectifs, s'engage de « favoriser la coopération internationale, en tenant dûment compte de la Charte des Nations unies et de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme » (Article 3§5).

Basée sur toutes ces dispositions, l'Union Africaine en collaboration avec l'Union Européenne a envoyé en juillet 2004 une mission d'observation au Darfour, qui sera suivi en Août de la même année d'une force de l'Union Africaine. Cette mission a comme objectif de « trouver un règlement politique durable au conflit du Darfour ». (PSO, juillet 2005 : I-44)

Les événements tels qu'ils évoluent jusqu'aujourd'hui seront développés dans l'approche historique du conflit du Darfour.

I.1.8. NON-INTERVENTION

A. Selon l'ONU

Cet principe découle de l'oeuvre des concepteurs de la Charte des Nations unies qui stipule qu' « aucune disposition de la [...] Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la [...] Charte » (art.2§7). Il est par ailleurs confirmé par une déclaration sur l'inadmissibilité de l'intervention dans les affaires intérieures des Etats et la protection de leur indépendance et de leur souveraineté ».

Selon l'article 33 de la Charte de l'ONU, « les parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de négociation, d'enquête, de médiation, de conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques de leur choix ».

Cependant, selon le dictionnaire « Le Petit Larousse » (1995 :702), le terme non-intervention désigne une « attitude d'un Etat qui n'intervient pas dans les affaires des autres Etats, lorsqu'il n'y est pas directement intéressé ». La question qui se pose est de savoir s'il est toujours autorisé d'intervenir quand on est directement intéressé.

Toutefois, la règle de non-intervention est contredite ou limitée par le chapitre VII de la même charte portant sur l'action de menace contre la paix, de rupture de la paix ou d'acte d'agression.

Pour essayer de trancher ce conflit entre les deux dispositions au sein de la charte, CORTEN O. (1996 :19) y apporte sa clarification en précisant qu' « il n'y a dès lors violation de non-intervention que si une action est prise en dehors du chapitre VII ou/et nonobstant les garanties contenues dans ce dernier ».

En outre, interprétant le mandat des nations unies en cas des conflits internes aux Etats, COLARD D. (p.104) mentionne quatre situations pouvant justifier une intervention internationale :

· Un massacre de grande ampleur perpétré par un Etat sur sa population ;

· La décimation d'une population par inanition ou par rétention de services de santé et autres services ;

· Un exode forcé ;

· L'occupation d'un territoire et le refus du droit à l'autodétermination.

B. Pour les organisations régionales

Ce principe trouve, pour l'UA, ses origines avant même la création de l'OUA. Dans sa réunion du 8 au 12 mai 1961, le Groupe de Monrovia, émet dans sa déclaration, entre autres, comme principes de base « la non ingérence dans les affaires intérieures de chaque Etat » (MFOULOU J., 1986 :24).

En effet, ce principe occupe le second rang des principes de l'OUA (Charte de l'OUA) et le7ème de l'UA (Acte constitutif de l'UA) en imposant la «non-ingérence d'un Etat membre dans les affaires intérieures d'un autre Etat membre »

En guise d'illustration, les Etats membres de l'OUA se sont opposé à toute intervention dans la crise grave qui éclate au Congo-Leopoldville dont les antagonistes étaient entre autres P.E. LUMUMBA et J. KASAVUBU d'une part et TSCHOMBE d'autre part. Chaque pays devrait se prononcer pour l'une ou l'autre partie et accorder donc son soutient (MFOULOU J., 1986 :27).

I.1.9. INTERVENTION

Comme nous venons de le signaler ci-dessus, ce principe entre en contradiction fondée et tranchée par la charte avec celui précédant.

A. Définitions

En effet, il est défini par AKOUN A (1979 :171) comme un « acte illicite d'un Etat qui porte atteinte à l'exclusivité de la compétence d'un autre Etat ». Il souligne qu' « [elle] est interdite, sauf si elle est expressément prévue par un accord ou demandée par l'Etat qui la subit ». Cette définition semble incomplète parce qu'elle ne montre qu'une application unilatérale. D'où la nécessité d'être complétée par d'autres auteurs.

Selon MAREK K. cité par CORTEN O. (1996 :14), l'intervention est « un acte coercitif unilatéral, visant les affaires intérieures de l'Etat ». Elle est constitutive d'intervention, conclu CORTEN O. (1996 :16), toute action par laquelle un Etat vise à entraver l'exercice ou la jouissance de ses droits [...]. Il faut ici noter l'acte coercitif constaté par ces auteurs.

Cependant, pour la différencier d'une `simple pression', l'intervention est animée par la `contrainte'. Pour ERIC D., cité par O. CORTEN (1996 :17) « la contrainte n'est pas limitée à l'hypothèse d'un recours à la force : toute résolution [...] recouvre les mesures militaires mais aussi économiques, diplomatiques, politiques ou autres ». Il y a dans ce cas introduction d'une intervention non armée.

La question reste de savoir à partir de quand des mesures non armées deviennent assimilables à une intervention. D'après CORTEN O. (1996 :81) deux types de ces mesures peuvent être distinguées :

« Les premières consistent en des actions qui ne violent à priori aucun principe de droit international : c'est le cas lorsqu'un Etat en guise de protestation contre une violation alléguée des droits de la personne dans un autre, décide de ne pas conclure de nouveaux accords[...] ;

« Pour les secondes,un Etat peut réagir à des violations des droits de la personne observées dans un autre, en adoptant des véritables mesures de représailles, par exemple s'il cesse d'exécuter des accords commerciaux déjà en vigueur. »

Il est loin d'accorder une certaine crédibilité aux interventions surtout celles directement opérées par un des pays membres du Conseil de Sécurité de l'ONU si bien qu' «... il est banal de relever que les pires violations des droits de la personne ont laissé par ceux qui s'en prétendaient les défenseurs sans aucune réaction (CORTEN O., 1996 :150). Dans cette optique, SHYAKA A. (La force multinationale intérimaire d'urgence en ITURI : « ARTEMIS », quand la géopolitique se sert de l'humanitaire) stipule que « la dimension humanitaire ou le défis de la `paix locale', n'est pas, en effet, le seul objectif de l'intervention et pas nécessairement le principal » et justifie son inquiétude en argumentant que « [...] les intérêts des intervenants surdéterminent le format, la nature et les objectifs de l'opération ». Il lui revient d'ajouter que «la neutralité tant revendiquée est restée souvent loin d'être requise, aussi bien dans les intentions que dans les opérations ».

Qu'en est il alors de l'intervenant ? Autrement dit qui est habileté pour opérer une intervention ? Est-il un Etat ou un groupe d'Etats sous l'étiquette d'une organisation internationale ou régionale ?

Ces questions restent des sujets à débattre pour différents auteurs. Pour ARUTZ, cité par CORTEN O. (1996 :155) cette idée est comme « infondée, [...] il n'est pas question de s'engager en risque de pertes potentielles en hommes et en matériel, dans un but purement désintéressé ».

D'autres auteurs « [...] semblent ouvrir un droit d'ingérence armée humanitaire à tout Etat, qu'il agisse individuellement ou collectivement ». (CORTEN O. 1996 :155)

Pour l'UA : Art.4.

Avant d'entrer dans le contexte de l'UA, il est à noter qu'il n' y a nulle part où l'intervention est autorisé dans la charte de l'OUA.

Par ailleurs, dans son article 4§8, l'UA se donne « le droit [...] d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence, dans certaines circonstances graves, à savoir : les crimes de guerre, le génocide, et les crimes contre l'humanité. »

Il est en effet prévu qu'il y a « le droit [de la part] des Etats membres de solliciter l'intervention de l'Union pour restaurer la paix et la sécurité. » (art. 4§10)

I.2. CONTEXTE HISTORIQUE

I.2.1. LE CONFLIT DU DARFOUR

A. Présentation du Darfour

Le Darfour (le pays des fours) est la région occidentale de la République du Soudan d'une superficie équivalente à la France à peu près 256000km². Il est situé au Nord par le Nord Soudan, à l`Est par Korfan et le Sud par Bahr el Ghazal.

En 1956, Darfour existait comme une province nouvellement indépendante. Après, il a été divisé en deux provinces, le Nord et le Sud Darfour. En 1994 le gouvernement du Front Islamique National divise le Darfour en trois Etats comme le Nord Darfour, le Sud Darfour et l'Ouest avec comme capital El-Fashel, Nyala et El Geneina respectivement.

L'Etat du Nord- Darfour est le foyer de chameliers nomades, la grande majorité est composée des Zagawas non arabes.

Au Darfour occidentale des deux côtés du massif volcanique du Djebel Marra vivent les fermiers sédentaires non arabes, les fours massalites, Dajus et Bertis.

L'Etat du sud Darfour est peuplé de nomades, éleveurs de chameaux et de bétails à cornes. Les baqqaras qui revendiquent des origines arabes parlent l'arabe mais résultent ethniquement d'un croisement avec leurs voisins africains après leurs arrivée au Sud Darfour au XVIIIè siècle.

Tous les peuples du Darfour sont musulmans même si dans cette région frontalière de l'Islam de rares africains pratiquent encore leur religion traditionnelle.

La confusion continue de régner au Darfour, les représailles se poursuivent, et la violation des droits de l'homme se porte bien. Trois ans d'exode, de souffrance, de faim, d'insécurité ont été le lot réservée aux femmes, aux enfants, aux vieillards et personnes civiles. Mais quelles sont les causes de ce désastre ?

B. Causes du conflit au Darfour

1) Compétition pour des ressources rares

Les tensions ethniques entre cultivateurs et bergers, entre Africains et arabes ont toujours été présentes et reconnues au Darfour. Selon Robert O. Collins (Désastre au Darfour, 2004), elles ont été exacerbées par les compétitions par les compétitions pour les pâturages, les terres agricoles et l'eau.

Ces querelles ont particulièrement été vives pendant la grande sécheresse des années 1980, qui a accéléré la désertification du Darfour septentrional et central et conduit les nomades chameliers à se déplacer vers le Sud, à la recherche de l'eau et de pâturages.

Dans le passé, les divers groupes ethniques réglaient habituellement leurs disputes pour la terre et pour l'eau au cours des conférences entre chefs traditionnels, dont les décisions étaient strictement respectées. Mais ce système a commencé à s'effondrer lorsque la désertification s'est accompagnée de l'introduction d'armes automatique dans les années 1990.

2) La rébellion de 2003

Le 26 février 2003, quelques 300 rebelles membres d'un Front de Libération du Darfour, conduit par Abdel Muhamed Nur, prennent la ville de GULU, capital de la province du Djebel Marra dans l'Etat du Darfour Occidental

Quelques semaines plus tard, le se rebaptise Mouvement/Armée de Libération du Soudan (SLM/A) et communique à la presse la déclaration politique du Mouvement. Selon cette déclaration, les objectifs de ce mouvement sont « un Soudan uni et démocratique, reconnaissant pleinement la diversité ethnique, culturelle, sociale et politique du pays. » Selon toujours cette déclaration, « (...) le SLM/A s'oppose fermement à `utilisation par le Gouvernement de Khartoum de quelques tribus arabes (...) afin d'atteindre des buts hégémoniques néfastes, tant pour les arabes que pour les Non arabes (...) ».Il estiment que « l'oppression brutale, le nettoyage ethnique et le génocide pratiqué par le gouvernement de Khartoum ne laissent pas au peuple du Darfour d'autre choix que le recours à la résistances populaire, militaire et politique, afin d `assurer notre survie 

La faction du mouvement de justice et d'égalité (JEM) du Soudan Liberation Movement/Army (SLM/A) semble avoir reçu l'appui du Tchad, et quelques rebelles capturés se sont avérées avoir l'identification tchadienne et les bras. Il y a peu de différences d'objectifs entre ces deux mouvements de résistance, sauf que ce dernier vise à « rassembler en un large mouvement intégrateur tous les peuples des diverses régions du Soudan » (Communiqué n° 5 du JEM).

Pour répondre à ces insurrections, le Gouvernement de Khartoum se donne à « nier l'existence d `un mouvement de résistance et à lancer ses milices arabes au secours de l'armée » (R.O.Collins). Ceci consistait à affaiblir toute opposition potentielle en exploitant les divisions ethniques et en dénonçant l'insurrection comme une tentative africaine de débarrasser le Darfour de la race arabe.

L'évolution du conflit jusqu'en 2006

Le conflit commence pratiquement avec l'attaque des rebelles au Darfour qui sera répondu par le lancement des janjaweeds.

Les janjaweeds de 2003 étaient des éleveurs de bétails et de chameaux du Darfour Central et du Sud. Et parmi eux se trouvaient des étrangers suspectés par la population locale d'êtres des extrémistes arabes : peut être des « arabes afghans », ou des musulmans d'Afrique de l'ouest » (Robert O.Corten).

Alors les combats firent rage, particulière au Darfour Occidental pendant tout le reste de l'année 2003 avec des revendications de victoires par les deux parties et peu d`informations. Les nettoyages ethniques et les déplacements de population avaient, selon les estimations les plus prudentes, fait 30.000 morts et force un million de personnes à émigrer ailleurs dans le pays, tandis que 200.000 autres s'étaient réfugiées au Tchad. On s'attendait, toujours en 2003 à ce que 350.000 darfouriens meurent de famine et de maladie dans les neufs mois suivant.

Comme l'a noté James Morris, directeur du Programme Alimentaire Mondial, «  dans tous mes voyages en tant que chef du programme, je n'ai jamais vu de gens aussi effrayés que les déplacés du Darfour » (Centre de nouvelles de l'ONU, 7mai 2004).

Face à l'escalade de la crise au Darfour, les médias internationaux ne pouvaient éviter la comparaison avec le génocide au Rwanda, dont on marquait le dixième anniversaire en avril 2004.

Mukesh Kapila coordinateur au Soudan pour l'aide humanitaire qui avait aussi servi avec l'ONU au Rwanda pendant le génocide, expliqua : «  la seule différence entre le Rwanda et le Darfour aujourd'hui est dans les nombres.(...) c'est plus qu'un conflit : une tentative organisée de liquider un groupe de personnes » (UN/IRIN, 22 mars 2004).

Le 25 avril 2004 les deux parties signèrent un accord politique prévoyant qu'une conférence de « tous les représentants du Darfour » devrait rechercher une solution définitive et globale dans laquelle « le gouvernement du soudan devra garantir la neutralisation et le désarmement des milices armées selon un calendrier à établir ». (Accords entre le Gouvernement du Soudan d'une part, le Mouvement de Liberation du Soudan et le Mouvement pour la Justice et l'Egalité d'autre part, sous les auspices de son Excellence Idris Deby, Président de la République du Tchad, assisté par l'Union Africaine et les Nations Unies, N`djamena, 25 avril 2004).

En Août 2004, la commission du cessez-le- feu de l'UA avec 125 observateurs dirigés par le Général Nigérian Okonkwo. Soutenu par 305 soldats du Rwanda et du Nigeria, il mit sur pied la Mission de l'Union Africaine au Darfour (AMIS), avec pour mandant de protéger les observateurs de l'ONU et d'assurer la sécurité pour la fourniture de l'aide humanitaire aux personnes déplacées.

Aujourd'hui nous pouvons dire qu'avec le déploiement permanent des forces de l'Union Africaine les choses évoluent bien. Nous assistons aux accords de paix signés par toutes les parties en conflit et il reste donc à voir si celles respecterons ces accords.

I.2.2. LE RWANDA

A. Situation et superficie

Le Rwanda s'étend sur une superficie de 26 380 Km2, inscrite approximativement dans un quatrième tracé entre 2 et 3 degré de latitude sud et 29 et 31 degré de longitude Est à une population résidente de 8.162.715 (MINECOFIN, 2002 :3).

Le pays est borné au Nord par l'Ouganda, à l'Est par la Tanzanie, au Sud par la République du Burundi et à l'Ouest par la République Démocratique du Congo.

Le Rwanda est un pays d'altitude élevée (moyenne de plus de 1500 mètres) et un relief fort accidentée. Depuis le lac Kivu, le pays s'élève rapidement vers la crête séparant le bassin du Congo de celui du Nil (2000 à 2 400 mètres d'altitude) pour descendre ensuite à 1500 mètres au Nord de la rivière Akagera, tributaire du lac Victoria.

B. Bref aperçu sur l'histoire du Rwanda dès la colonisation à nos jours

L'histoire de se pays est complexe et compliquée à comprendre vue la déformation qu'elle a subie de part son évolution. Pour des raisons différentes, nous n'allons pas développer toute l'histoire du Rwanda mais un petit survol sera l'objet de ce sous point. Elle est pourtant subdivisée en trois parties :

i) Le Rwanda colonial

La colonisation allemande commença en 1898 et se termina en 1916 avec la défaite de ses troupes par les alliés de la première guerre mondiale où, selon KAJEGUHAKWA V. (2001 :21), « les troupes rwandaises se distinguèrent grandement » mais malheureusement sans succès. Cet échec ouvre la page de l'occupation belge, sous laquelle que la société rwandaise va subir les plus grandes transformations. Cette occupation est suivie du mandant donnée à la Belgique par la S.D.N. Enfin un régime de tutelle est établi en faveur du Rwanda par l'O.N.U au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Ce régime prendra fin à la suite des événements de 1959 que KAJEGUHAKWA V. ne trouve pas de qualifications propres. Selon lui, « les uns l'appelle la révolution de 1959, les autres la révolution assistée, d'autres les troubles de 1959 » (op.cit., 2001:8).

ii) Le Rwanda post-coloniale et pre-génocide

Cette révolution, dirigée par Grégoire KAYIBANDA qui deviendra plus tard président du Rwanda, sera à l'origine de l'épineux problème des réfugiés tutsi de 1959, condamnés à l'exil jusqu'en 1994. Ceux-ci tenteront à plusieurs reprises de regagner le pays par force et ces tentatives seront l'occasion pour le gouvernement Parmehutu (1962-1974) de massacrer les tutsi restés dans le pays et regardés depuis comme « otages, citoyens de seconde zone et bouc émissaires destinées à couvrir les défaillances politiques des nouveaux dirigeants républicains » (op.cit., 2001 :8).

Les réfugiés rwandais installés au Burundi tentèrent de rentrer par force mais leurs forces n'étaient encore bien réunies pour gagner un gouvernement fraîchement installé et soutenu par le gouvernement colonisateur. Ces attaques comme par exemple celles de 1963 furent plutôt l'occasion choisie par le Parmehutu de massacrer de dizaines de milliers tutsis.

En février 1973, la dernière révolution de KAYIBANDA éclata. Les étudiants tutsis furent chassés de tous les établissements secondaires et supérieurs par leurs camarades hutus.

KAYIBANDA et ses partisans de Gitarama furent surpris de voir les troubles anti-tutsi se transformer en conflit inter hutu : les hutu du Nord se battaient contre les hutu des autres régions. C'est dans ce contexte que le général Major Juvénal HABYARIMANA prendra le pouvoir le 05 juillet 1973. Ce putsch à tendance nationaliste dans la préambule de sa déclaration qui stipule que « ... tous les rwandais sont frère quelle que soit la région de leur naissance, ... » (La déclaration militaire du 05 juillet 1973) ne tardera pas à se montrer « hutiste d'inspiration régionaliste, sans visées nationalistes » (op.cit.2001 :150).

Les tutsi ne seront pas déconsidérés et oubliés dans le régime HABYARIMANA. Ils seront plutôt garantis d'une paix conditionnelle à l'échange de laquelle un prix considérable devrait être payé. Les statistiques des tutsi à l'intérieur du pays devraient se maintenir à 9% (pourcentage fixé arbitrairement) et devraient en plus oublier leurs droits aux fonctions publiques, militaires et diplomatiques. Quant aux réfugiés, ils devraient renoncer définitivement au droit de retour dans leur ancienne patrie. (Op.cit. 2001 :154)

Ceux-ci n'obéirent point aux ordres du nouveau maître du pays d'origine et s'organisèrent pour trouver la solution définitive à leur problème. C'est ainsi qu'en avril 1988 une Conférence Internationale sur les Réfugiés rwandais fut organisée par les leaders d'opinion de la diaspora rwandaise des Etats-Unis d'Amérique et du Canada.

Signalons que la rumeur selon laquelle « les officiers rwandais au sein de l'armée ougandaises avaient l'intention de rentrer dans leur pays d'origine » (op.cit., 2001 206) commençait à se propager de part et d'autre du pays. Elles eurent de succès par le fait que le régime était affaibli et critiqué de toutes parts.

L'attaque du FPR contre le Gouvernement Rwandais se déclencha le 1er octobre 1990 mais une malheureuse surprise les attendait car le deuxième jour seulement de cette attaque sont commandant en chef le général Major Fred G. RWIGEMA, sera tué sur front. Il sera immédiatement remplacé par Paul KAGAME qui est aujourd'hui le Président de la République élu et qui, selon JHA U.S. et YADAV S.N. (2004 :5) « sous le leadership effective du FPR, n'a pas seulement arrêté le génocide mais a aussi restauré l'unité et l'espoir pour la population... ».

La guerre de libération commence et le gouvernement en place à Kigali trouve l'occasion d'arrêter les tutsi et les opposants hutus et de massacrer quelques uns d'entre eux. Ceux-ci seront libérés suite à la pression de la communauté internationale et du FPR. Par contre, au fur à mesure que la guerre avançait, les massacres des tutsi se poursuivaient à l'intérieur du pays comme à Kibilira, Nyamata et partout ailleurs dans le pays.

Le 04 août 1993 un accord entre les deux parties en guerre est signé à Arusha (Tanzanie) mais ne tarde pas à prouver son inefficacité car, dans la nuit du 06 avril 1994 l'avion du président HABYARIMANA est abattu par les personnes non encore identifiées. Le génocide commence la même nuit.

Nous nous insurgeons contre les affirmations selon lesquelles la disparition du président HABYARIMANA a été le détonateur du génocide rwandais. On peut se demander avec raison, quel président avait été tué pour qu'on déclenchât les massacres déjà cités à caractère génocidaire qui ont eu lieu contre les Tutsi.

Nous n'allons pas faire l'histoire du génocide qui a suivi la mort du président HABYARIMANA et du président NTARYAMIRA du Burundi. Beaucoup a été dit et écrit sur ce « désastre sans précèdent dans l'histoire de l'humanité à l'exception de l'holocauste juif » (KAJEGUHAKWA, 2001 :298). Jetons plutôt un petit coup d'oeil sur la période post-génocide.

iii) Le Rwanda post-génocide

Cette page s'ouvre avec la prise de Kigali le 4 juillet 1994 par le FPR. Celui-ci trouve la capitale vide, ce qui sera la même chose dans quelques jours pour le pays tout entier parce que le 19 juillet 1994 le FPR déclare qu'il contrôle tout le pays bien que vide.

Le Gouvernement dit des « Abatabazi » a emporté avec lui presque toute la population civile avec lui. Mais ce n'est pas seulement le Gouvernement qui en est le responsable mais aussi les militaires de ce gouvernement et les milices accompagnés de la propagande diffusée par la Radio-Télévision Libre Mille collines.

« Il y a un phénomène rare dans l'histoire de la politique des Etats : déclare H. NGBANDA (1998:87), le Gouvernement et l'armée rwandais ont traversé la frontière en emmenant avec eux l'Etat rwandais dans un autre Etat ». Selon cet ancien conseiller spécial de MOBUTU en matière de sécurité, « ce fut pratiquement une invasion du Zaïre par une armée en fuite» (op.cit., 1998 :88)

Les réfugiés rwandais ne se dirigèrent pas seulement au Zaïre seulement mais d'autres pays limitrophes eurent aussi l'occasion d'être envahi par ces visiteurs inattendus. Au Zaïre, ce fut comme ailleurs, « outre les maladies et la malnutrition, les réfugiés doivent subir les exactions des milices Interahamwe qui font régner la terreur dans les camps et détournent l'aide humanitaire à leur profit» (BAYLE R-M, 1997 :12).

En plus, comme l'affirme NGBANDA H. , « ... bon nombre de militaire des FAR se replièrent avec des armes individuelles dans la forêt et les montagnes [...] pour y cacher leurs armes et se confondre ensuite avec des centaines des milliers des réfugiés civils.» (1998 :88)

Cependant, les autorités fraîchement installées à Kigali ne trouvent pas ce dossier susceptible à classer. C'est ainsi que des négociations s'entreprendront mais sans aucune solution diplomatique. En guise d'illustration, nous citerons l'accord tripartite Zaïre-Rwanda-HCR signé à Kinshasa le 24 octobre 1995 mais qui restera toujours sans application. Sur cette question, le Président MOBUTU, répondant aux critiques du Rwanda qui accusait le Zaïre d'héberger les génocidaires cherchant à renverser le pouvoir à Kigali avec l'appui du Zaïre pour parachever le génocide, déclare que « le Zaïre n'a pas invité les Rwandais sur son territoire ...». (NGBANDA H., 1998 :90)

Ce fut donc la responsabilité du Gouvernement Rwandais de traiter ce problème à sa propre manière. Celle-ci ne sera autre que la guerre, celle-ci étant la solution à des questions non résolues par la voie diplomatique.

C'est le déclenchement de la première guerre du Congo en août 1995. Cette guerre ne durera pas longtemps car seulement « le 17 mai 1997 [...] les troupes de l'AFDL, [une alliance politico-militaire solidement soutenu par le Rwanda et l'Ouganda] faisaient [...] leur entrée triomphale à Kinshasa» (op.cit, 1998 :330).

En outre, cette guerre présenta des résultats directs positifs mais aussi des effets négatifs. Pour les premiers, nous citerons le rapatriement de quelques 600.000 réfugiés en 15 jours (estimations de BAYLE R-M., 1997 :104). Concernant les effets négatifs, nous citerons en passant les infiltrations des ex.FAR et miliciens Interahamwe au Nord-Ouest du pays et la non résolution finale du problème. Ceci entraîna l'APR dans une double guerre, une intérieure et un autre extérieure qui marqua aussi le début de la deuxième guerre du Congo qui avait un lien direct avec la première.

Pour en finir avec cette guerre interne, il fallut une mise en place de diverses techniques. Selon KAJEGUHAKWA V., (2001 :306) « l'armée du Gouvernement Rwandais [...] en prit la décision de mobiliser intensivement la population qui se distança progressivement des infiltrations terroristes, [...] indiqua à l'APR les lieux de cachette de principaux dirigeants du mouvement insurrectionnel... ».

La guerre prit fin avec l'échec de la part des milices et des militaires de l'ancienne armée rwandaise et s'ouvrit la page de renforcement de la paix et la sécurité nationales. Aujourd'hui, comme le dit SMITH J.M. (2004 : 127), « il n'y a pas à douter qu'aujourd'hui le Rwanda est un oasis en matière de sécurité en Afrique considérant son succès quant à l'instabilité de longue durée dans la région».

I.2.3. L'UNION AFRICAINE

A) Fondement juridique

La création d'une organisation régionale tire sa légalité dans la charte de l'ONU, la seule organe internationale compétente en cette matière, dans son article 53 qui stipule qu' « aucune disposition de la [...] Charte ne s'oppose à l'existence d'accords ou d'organismes régionaux destinés à régler les affaires qui, touchant au maintien de la paix et de la sécurité internationales, se prêtent à une action de caractère régionale, pourvu que ces accords ou ces organismes et leurs activités soient compatibles avec les buts et les principes des Nations Unies. »

Selon SILLIANOS L.-A., cité par CORTEN O. (2004 : 269), « les droits de [...] créer des organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix, sont par ailleurs reconnu, mais à la condition expresse de rester sous l'autorité du Conseil de sécurité ».

Après avoir constaté l'incapacité du conseil de sécurité, B.Boutros-Ghali, cité par COLARD D. (p.40) considère qu' « il doit donc s'appuyer sur [...] des organisations régionales » et mentionne les cinq formes que peut revêtir cette coopération : la consultation, l'appui diplomatique, l'appui opérationnel, le codéploiement et les opérations conjointes.

Par contre, COLARD D. (p.40-41) trouve ces formes de coopérations insuffisantes et suggère donc « la mise en place des mécanismes de consultation concertées [...] ; la primauté de l'ONU fondée sur la charte ; la division du travail définie et arrêtée d'un commun accord ; la recherche [...] de la cohérence entre les Etats membres d'une organisation régionale et qui sont également membres des Nations Unies ».

Dans cet engagement l'ONU est soutenu par les Etats même les plus pauvres. Dans cette optique, JOUVE E. (1976 :9) dit qu' « ils [les pays du tiers-monde] ont décidé de prendre en main leurs affaires, de compter sur leurs propres forces [...]. Il s'agissait d'abord de tirer les conséquences d'un principe consacrée dans la charte : Le droit du peuple à disposer d'eux-mêmes. »

A. Quid pour l'Afrique

i) L'Organisation de l'Unité Africaine

Comme le dit MFOULOU J. (1986 :15), « la création de l'OUA en mai 1963 avait été précédée d'un souffle d'unité qui semblait animer les nouveaux Etats d'Afrique noire [...] » et « ce souffle semble émaner d'un centre, d'un foyer, Kwame Nkrumah, et s'étendre aux autres leaders africains ». En effet, ce regroupement est considéré de « vague » par VAÏCE M. (2002 :100-101) qui distingue ainsi le conseil de l'Attente (groupe de Monrovia) qui comprend la Côte d'Ivoire, la Haute Volta, le Dahomey et le Niger ; le groupe de Brazzaville (1960), constitué de tous les Etats francophones à l'exception du Togo et de la Guinée qui se transforme en Union Africaine Malgache (OCAM) en février 1964 ; le groupe de Casablanca constitué en janvier 1961, est hostile au néocolonialisme et aux essaies français au sahara.

L'Afrique apparaît bien divisée.

A la faveur de la fin de la guerre d'Algérie, les tensions entre ces groupes s'atténuent. A l'invitation de l'empereur d'Ethiopie, HAILLE SELASIE, la conférence d'Addis Abeba groupant 30 chefs d'Etats africains adopte en mai 1963 fusionne les deux groupes et les participants signent la charte de l'OUA. Celui-ci a pour objectif « la réalisation de l'unité africaine » (GANDOLI A. et al, 1964 :86). En attendant cette perspective encore très lointaine, elle concentre son activité sur « la lutte anticolonialiste, [...]le règlement des différends entre les Etats membres, la création d'un marché commun et d'une zone monétaire en Afrique, harmonisation des plans de développement et des moyens de transport, accroissement des échanges commerciaux, etc. »

Par ailleurs, l'OUA ne reste pas sans contraintes. Selon GANDOLI A. (1964, 86), les anciennes divisions sont loin d'avoir disparues». Ceci se traduit par la création de l'OCAM (L'Organisation Commune Africaine et Malgache) regroupant les Etats d'expression française, les Etats arabes se voient beaucoup plus attachés vers le Moyen-Orient que l'Afrique, etc.

c) Et pour l'Union Africaine

L'Union Africaine prend le relais de l'Organisation de l'Unité Africaine qui succédait elle-même aux groupes à l'origine opposés. Tous les pays sont membres et sont égaux.

Comme le montre l'art. 3 de l'acte constitutif de l'UA, celle-ci dispose de 14 objectifs touchant chacun d'une manière ou d'une autre à la survie de tous ses membres. Parmi ces objectifs, nous ne pouvons pas nous abstenir de dire que l'UA s'est tâché de :

· Promouvoir la paix et la sécurité sur le continent ;

· Promouvoir et protéger les droits de l'homme et des peuples conformément à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et aux autres instruments pertinents relatifs aux droits de l'homme.

CHAPITRE II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Dans notre travail, nous avons envisagé les méthodes et techniques que nous comptons utiliser pour arriver à la vérification des hypothèses et à la conclusion finale.

Toutes les méthodes et techniques utilisées au cours de ce travail nous ont conduit à atteindre l' objectif que nous nous sommes fixé, dégager l'apport du Rwanda dans l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour au sein de l'Union Africaine. Cela pour pouvoir proposer les voix et moyen à travers lesquels le maintien de la paix au sein de l'Union africaine pourrait être efficace.

II.1. LES METHODES DE RECHERCHE

Avant d'aller en détail des méthodes, passons d'abord à la définition d'une méthode.

Une méthode est définit par GRAWITZ M. (2000 :344) comme étant « l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu'elle poursuit, les démontrer et les vérifier.

 

II.1.1. LA METHODE HISTORIQUE

Selon les termes de M .GRAWITZ « la méthode historique comble les lacunes des faits et événements, en s'appuyant sur un temps, peut être artificiellement reconstruit, mais assurant une continuité, une trame aux phénomènes » (1979 :433).

Cette méthode nous a ainsi permis de comprendre l'évolution des conflits rwandais, darfourien ainsi que la création de l'Union Africaine et son évolution jusqu'à l'établissement de l'AMIS.

II.1.2. LA METHODE DIALECTIQUE

D'après GRAWITZ M., (1979 :458) « la dialectique est la plus complète, la plus riche, et semble-t-il la plus achevée des méthodes conduisant à l'explication en sociologie. Elle part de la constatation très simple des contradictions qui nous entourent »

La méthode dialectique nous paraît une méthode plus complète que les autres, pour dire la méthode car elle correspond aux exigences fondamentales de la notion même de méthode. Elle est d'abord une attitude vis à vis de l'objet empirique et déductive, elle commande par là une certaine façon de recueillir de données concrètes. Elle représente ensuite une tentative d'explication des faits sociaux, c'est-à-dire qu'elle est directement liée à la notion de totalité.

L'approche dialectique nous a permis d'aboutir à la vérification de nos hypothèses via les avis contradictoires émis par les enquêtés sur les questions qui leur étaient posées. Ces questions sont à même de mettre à jour les détails sur l'intervention pour le maintien de la paix ainsi que l'impact de cette intervention sur les militaires rwandais en particulier. Elle nous a donc permis de dégager une synthèse à partir des oppositions ou des opinions contradictoires des différents auteurs utilisés dans le présent travail.

II.1.3. LA METHODE SYSTEMIQUE

Le but de la présente préoccupation est d'éclaircir la vérité sur le fait étudié, aussi est-il fait recours à la méthode systémique parce que les relations professionnelles constituent un système.

Pour QUELLET A. (1987 :36), « l'approche systémique est un système dans sa totalité, sa complixité et sa dynamique ».

Un système est selon GRAWITZ M. (1979, p.383), « un ensemble d'éléments et de relations entre ces éléments »

D'après GINGRAS L. (1986 :10), « un système est synergique, c'est-à-dire constitué de plusieurs organes travaillant tous à l'accomplissement d'une fonction, inter lié et indépendants à l'intérieur d'un plan bien structuré ».

En tant que système, les relations en étude recèlent des sous-systèmes tels que le sous-système « UA » composé à son tour par d'autres éléments comme ses organes, ses membres, etc. et le sous-système « Etat Rwandais » composé d'éléments comme les ministères, le parlement, d'une part et d'autre part l'environnement politique, économique, militaire, social,... auquel les relations sont dépendants et qui peuvent exercer une influence sur le panorama de l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour.

Dans ce soucis, l'approche systémique est indiquée parce qu'elle nous a permis de décrire le fonctionnement des sous-systèmes précités et leur coopération dans l'accomplissement des missions de chacun d'eux dans l'intervention pour le maintient de la paix au Darfour.

II.2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHE

Pour la définition d'une technique, GRAWITZ M.et al (1971 :285) précise que c'est « l'outil mise à la disposition de la recherche et organisé par la méthode dans ce but, étant donné qu'elle représente les étapes des opérations limitées, liés à des pratiques concrètes, adaptées à un but définit ».

Pour mener à bien cette étude, nous avons fait appel à des techniques suivantes : la recherche documentaire, la recherche par observation, la recherche par questionnaire et l'interview ou l'entrevue.

II.2.1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Grâce à cette technique, le chercheur consulte des document desquels il extrait une information factuelle (statistique en fait brute de comportement verbal, telle une déclaration ministérielle ou non verbal ; tel un vote, une visite et cas des opinions ou conclusion scientifique qui lui serviront à appuyer son argumentation) (GORDON M., 1998 :80)

Cette technique nous a permis de consulter les ouvrages, les mémoires, les sites internets, etc. et tout ce qui est en rapport avec ce qui a été écrit par les autres en matière d'intervention et autres concepts connexes.

Sur base de cette technique, nous avons pu avoir une explication sur les mots charnières de notre sujet à savoir : conflit armé, génocide, milice, politique étrangère, domaine réservé de l'Etat, sécurité collective, maintien de la paix, non-intervention, intervention sans oublier les contextes historiques tels que le conflit au

Darfour, le Rwanda et l'Union Africaine.

Chaque partie étudiée à part, a pu nous inspirer sur la théorie afin de pouvoir comprendre notre sujet, pour qu'en fin de compte, nous puissions y mettre notre apport en matière du rôle joué par le Rwanda à travers son armée dans le maintien de la paix au Darfour.

Cette technique nous a été utile tout au long de cette recherche. Grâce à cette technique, nous avons pu élaborer le cadre conceptuel et théorique dans lequel se trouve certains concepts permettant de clarifier notre sujet de recherche ainsi que les contextes historiques. La documentation nous a apporté aussi des éclaircissements et des théories pour mieux encadrer la problématique.

Cette technique nous a poussé à consulter plusieurs bibliothèques et les différents sites desquels nous avons pu avoir les données.

Parmi ces sources de données, on peut citer :

· Bibliothèque Centrale de l'UNR

· Centre de documentation de la FSSPA

· Centre de documentation du Centre de Résolution des Conflits

· Quartier Général de l'AMIS au Darfour/Soudan

· Bibliothèques des académies militaires de GAKO et NYAKINAMA

Pour les sources électroniques, nous avons utilisé les moteurs de recherche suivants :

· www. google. fr

· www.yahoo.fr

desquels nous avons eu la quasi-totalité sur toutes les données sur l'intervention pour le maintien de la paix d'autant plus que toutes les bibliothèques que nous avions consultées n'en disposaient pas toutes.

II.2.2.LA RECHERCHE PAR OBSERVATION

Pour MINON P., (1959 :20) « Le terme observation doit cependant être compris dans un sens large. Il ne s'agit pas seulement de voir ou mieux de regarder. Il s'agit aussi d'entendre ou mieux d'écouter »

L'observation a deux sens selon QUIVI R. et al (1995 :159) :

· L'observation directe est celle où le chercheur procède directement lui-même au recueil des informations, sans s'adresser aux sujets concernés ;

· L'observation indirecte est celle où le chercheur s'adresse aux sujets pour obtenir l'information recherché à travers soit un questionnaire ou un guide d'interview.

A ce point, il nous revient de souligner que c'est le premier sens qui nous intéresse, l'autre ayant été développé dans d'autres points respectifs.

La technique d'observation nous a permis de suivre avec intérêt le comportement de enquêtés dans différentes activités auxquelles ils participent. C'est par exemple le cas où on peut facilement constater le rapport ou les relations entre la population, les travailleurs des ONG et les autres intervenants dans l'intervention pour le maintien de la paix et les militaires rwandais. Cette observation nous a permis de nous rendre compte de la réalité sur terrain et partant, confirmer ou infirmer les réponses des enquêtés.

II.2.3. LA RECHERCHE PAR QUESTIONNAIRE

D'après QUIVY R. et al, (1995 :190) la recherche par questionnaire « consiste à poser à un ensemble de répondant, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude à l'égard d'options ou d'enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs ».

Selon toujours les mêmes auteurs (1995 :191), elle est dite d'administration indirecte lorsqu'un enquêteur le complète lui-même à partir de réponses qui lui sont fournies par le répondant, tandis qu'elle est dite d'administration directe lorsque le répondant le remplit lui-même.

Pour RWIGAMBA B, (2000 :12) l'enquête par questionnaire « consiste à élaborer un questionnaire destiné à la population cible, plus précisément de répondre par écrit à ce questionnaire. Celui-ci doit être bien étudié à l'avance et devra suffisamment de place entre les questions pour de réponses et commentaires éventuels des personnes interrogées ».

Il reste de trouver les réponses aux questions suivantes :

· Quelle nature de questions faut-il poser ?

· Quel nombre faut-il prendre ?

· Comment faire leur agencement ou déterminer leur ordre ?

· Comment faire leur conception ou rédaction ?

· Comment faire leur administration ?

i) La nature des questions

Le questionnaire employé dans notre étude n'est pas celui d'évaluer l'intervention pour le maintien de la paix de l'Union Africaine au Darfour mais plutôt d'enquêter sur l'apport du Rwanda dans cette intervention.

Les questions posées étaient de deux types : questions ouvertes et questions fermées.

· Questions ouvertes

Il s'agissait des questions auxquelles le répondant pouvait y répondre librement, sans que le choix des réponses soit prédéterminé.

· Questions fermées

Ici le répondant avait des choix auxquels il pouvait opter pour un ou plusieurs à la fois. Nous avons utilisé ce genre de questions pour nous faciliter l'enquête surtout au niveau du dépouillement.

ii) Le nombre des questions

A cet égard, on doit examiner le nombre total des questions contenues dans les questionnaires. Ce nombre dépendait de plusieurs facteurs à savoir : la nature des questions déjà vue, des thèmes à traiter, des répondants eux-mêmes,... Il pouvait donc être élevé ou non selon ces facteurs. Cependant, comme conseille DUVERGER M. (1964 :20) : « le nombre des questions ne doit pas être élevé, car, dans ce cas là, il y aurait risque de fatiguer le sujet qui laisserait les dernières questions sans réponse ou y répondrait négligemment ».

Sur ce fait, le nombre des questions variait selon les catégories :

Tableau 1 : Le nombre des questions

CATEGORIES

NOMBRE

Catégorie A

06

Catégorie B

06

Catégorie C

07

Source : Résultats de notre enquête

Il nous revient ici de rappeler que les questions comptées ne sont les questions principales, les sous questions n'ont pas donc été considérées dans l'énumération. En plus, les catégories sont reparties de la façon suivante :

· Catégorie A : Tous les militaires rwandais en mission au Darfour

· Catégorie B : Les réfugiés de l'intérieur (IDPs) et les citoyens darfouriens non réfugiés,

· Catégorie C : Les staffs de l'Union Africaine, ceux de l'Organisation des Nations Unies ainsi que ceux des Organisations Non Gouvernementales Internationales.

Il est à noter que ces deux dernières catégories sont ceux qui résident et opèrent dans les zones contrôlées par les rwandais.

iii) la rédaction des questions

La rédaction des questions a une grande influence sur le contenu des réponses. Le texte des questions doit être aussi simple que possible. Nous avons formulé les questions dans un langage compréhensible pour n'importe quel répondant et nous avons laissé des espaces pour d'autres réponses possibles auxquelles nous n'avons pas pensé.

iv) L'ordre des questions

L'ordre des questions a été fait selon l'idée de DUVERGER M. (1964 :20) qui stipule que : « pour empêcher la contamination on dispose le questionnaire en entonnoir. C'est-à-dire partir des questions les plus générales pour aboutir progressivement aux plus spéciales ».

v) L'administration du questionnaire

Le questionnaire terminé, nous avons procédé, nous avons procédé à l'enquête proprement dite suivant deux principales voies :

· Le sujet est mis en contact direct avec le questionnaire, auquel il répondait lui-même. Ici on profitait de l'occasion pour lui fournir l'explication des concepts clés afin d'éviter toute confusion possible.

· Le questionnaire est laissé chez le répondant pour être récupéré par après. Ici c'était fait pour les staffs de l'UA, de l'ONU et des ONGI et autres répondants qui ont un niveau de compréhension dans le domaine.

Signalons que le questionnaire destiné à la population a été de fois interprété en arabe pour ceux qui ne comprennent pas français, langue originale dans laquelle le questionnaire avait été composé. La copie traduite se trouve en annexe.

Pour en finir avec ce point, il revient à dire que l'enquête par questionnaire nous a permis de recueillir les différents points de vue des enquêtés sur les questions qui leur étaient adressées. La nature et l'effectif de ces enquêtés sont réservés pour le point en rapport avec la population d'enquête et l'échantillonnage.

II.2.4. L'INTERVIEW OU L'ENTREVUE

Pour MACE G., « l'interview est un moyen par lequel le chercheur tente d'obtenir des informations qui n'apparaissent nulle part, auprès des personnes ayant été le plus souvent témoins d'événements sur lesquels porte la recherche ».

A l'inverse de l'enquête par questionnaire, les méthodes d'entretien se caractérisent par un contact direct entre le chercheur et ses interlocuteurs et par une faible directivité de sa part. (QUIVY R. et al, 1995 :194)

Cette technique nous a été utile dans la mesure où elle nous a permis de pouvoir rencontrer les différentes personnalités oeuvrant dans la mise en oeuvre de l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour afin de pouvoir avoir les informations que nous n'aurons pas cueillies par le questionnaire. Le tableau suivant nous donne plus de clarifications sur les personnes interviewées.

Tableau 2 : Personnes interviewées

CATEGORIE DES INTERVIEWES

NOMBRE DES INTERVIEWES

Nombre d'interviewés envisagé au départ

Nombre de répondants

Militaires rwandais en mission au Darfour

08

08

Staffs AU, UN et INGOs

05

05

Instructeurs aux académies militaires de GAKO et NYAKINAMA

10

05

Total

23

18

Source : Résultats de notre enquête

Signalons pour finir que des guides d'interview avaient été préparés pour pouvoir orienter la cueillette d'information. Ces guides diffèrent selon les terrains, c'est-à-dire qu'il y a un guide d'interview destiné aux interviewés en mission au Darfour dont les militaires rwandais et les staffs de l'UN, UA et ONGIs. ainsi que celui destiné aux instructeurs de Gako et Nyakinama.

Pour ce qui est des interviewé, nous n'avons trouvé que 07 au lieu de 10 envisagée parce qu'au moment de notre descente sur terrain à Nyakinama, nous avons trouvé certain instructeurs au travail et n'étaient pas donc disponible. Nous avons discuté avec le Commandant en Second de cette académie qui nous a donné toutes les informations voulues.

II.3. LA POPULATION D'ETUDE

La population d'étude est aussi appelée d'après QUIVY R. et al. (1988:150) « l'univers de l'enquête, population parente, population mère, population de référence ou tout simplement population ». A ce propos, les mêmes auteurs suggèrent que : « il faut préciser les limites du champ d'analyse même si elles semblent évidentes : période de temps prise en compte, zone géographique considérée, organisations et acteurs sur lesquels l'accent sera mis ».

Dans l'étude de notre population nous nous sommes principalement basé sur l'idée de JAVEAU C. (1998 :41) qui précise que  la définition de la population est tributaire de :

· L'objet même de l'enquête : la population peut être désigné dans l'énoncé même de l'objet ;

· Les hypothèses de travail choisies : le contenu même des problèmes à traiter implique telle définition de travail ;

· Les contraintes matérielles imposées : pour des raisons financières ou de délais d'exécution par exemple, on peut être obligé de restreindre la population parente à une portion de population globale plus accessible.

Ces conseils nous ont permis de réduire notre population en tenant compte des moyens financiers et de temps réservés à la réalisation de ce travail de recherche. Cela étant, la population d'étude était dores et déjà réduite à la seule population des deux secteurs au lieu des trois contrôlés par les militaires rwandais. En effet, cette population prise en compte présente toutes les caractéristiques de la population mère.

Dans cette étude, la population recouvre en fait tous les militaires rwandais en mission au Darfour, tous les darfouriens réfugiés à l'intérieur (IDPs) et non réfugiés, les Organisations Internationales (gouvernementales et non gouvernementales) ainsi que les observateurs militaires (MILOBS) se trouvant dans les secteurs contrôlés par les militaires rwandais (Force de protection) et enfin les instructeurs dans les académies militaires rwandaises d'où ils sont formés avant d'aller en mission.

Tableau 3. La population d'étude

CATEGORIE

PERSONNES CONCERNEES

NOMBRE DE LA POPULATION MERE

A

Militaires rwandais

1.250

B

Citoyens darfouriens

Réfugiés

Aboushouk (El-Fasher)

43.519

Zalinge

58.708

Non- Réfugiés

El-Fasher

292.000

Zalinge

593.333

C

Staffs

AU (MILOBS)

117

UN

114

INGOs

475

Total

-

989..516

Source: AMIS, Strength returns, 28 November 2005; HIC, IDP affected population, 1er sept 2004; UNDP, comparison of human development, Sudan, 2000; UN, Darfour Humanitarian Profile, n°16, July 2005.

Pour trouver les chiffres de la catégorie B, sous catégorie `population non réfugiée', nous avons procédé de la manière suivante :

La population non réfugiée se trouve dans les zones sélectionnées pour servir de notre population d'étude, c'est-à-dire El-Fasher et Zalinge. Pour trouver le nombre de cette population, nous nous sommes servis de la démarche estimative qui stipule que toutes les provinces ont le même nombre de la population. Elle est utilisée au cas où il s'avère impossible de trouver le nombre exact d'une population locale pour faire sa recherche.

Ainsi, la population d'El-Fasher a été obtenue en divisant le nombre de la population Nord-Darfourien (1.460.000) avec les 5 districts constituant cette province. Ce fut la même procédure pour trouver la population de Zalinge mais ici c'était la province Sud Darfour (1.780.000) qui était la cible et qui fut divisée par les 3 districts qui la composent.

II.4. ECHANTILLON ET TECHNIQUE DE L'ECHANTILLONNAGE

En dehors de la préparation des instruments, le principal problème est la mise au point d'une procédure adéquate d'échantillonnage. C'est pourquoi il nous faut tout d'abord examiner quelques définitions.

L'échantillon est selon JAVEAU C. (1998 :40) : « l'ensemble de personnes à interroger extrait une population large appelée population parente ...».

D'après MINON P., (1959 :81), « l'échantillonnage peut naître, en raison des dimensions excessives des populations sur lesquelles l'enquête doit porter pour le même auteur. Les procédés d'échantillonnage permettent de n'étudier qu'une fraction de la population considérée et de tirer cependant de cette étude des conclusions valables pour la totalité de la population ».

Une question qui se pose est de savoir pourquoi un échantillon et non toute la population, étant donné qu'avec toute la population on est devant des résultats exacts et non ceux généralisés à la fin d'une enquête restreinte.

En général des considérations pratiques et en premier lieu des considérations financières et de temps obligent au chercheur, selon FESTINGER L. (1974 :206) à se contenter de tirer des conclusions qui semblent valables pour l'ensemble d'une population d'après les informations recueillies sur un seul échantillon de cette population.

Le problème qui reste à résoudre est principalement la détermination de ce nombre des personnes à interroger et comment mesurer la représentativité de ce nombre (échantillon).

II.4.1. LA DETERMINATION DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON

Pour MINON, P., (1959 :81) l'échantillon peut naître en raison des dimensions excessives des populations sur lesquelles doit porter pour le même auteur. Les procédés d'échantillonnage permettent de n'étudier qu'une fraction de la population considérée et de tirer cependant de cette étude des conclusions valables pour la totalité de la population.

D'après ARBARELLO L. (1999 :17) la taille de l'échantillon ne dépend nullement du nombre de personnes qui composent la population.

Compte tenu des moyens matériels, financiers insuffisants et le temps imparti limité, il est difficile voire impossible d'atteindre 989.516 sujets concernés par notre recherche.

Ainsi, l'échantillon qui nous a servi de récolter les informations n'est pas le résultat du hasard. Pour ce faire, nous avons fait recours à la table de détermination de l'échantillon. Cette table (en annexe) stipule que quand l'univers de l'échantillon est supérieur à un million d'individus, on fait correspondre un échantillon de 96 individus étant donné une marge d'erreur de 10% et le degré de précision de 95%( Bouchard A., 1989-1990).

Au cas où la population mère serait inférieure à 1.000.000 d'individus on calcule l'échantillon corrigé correspondant. Ainsi notre univers étant inférieur à 1.000.000 d'individus, il a fallu appliquer la formule appropriée pour trouver la taille de l'échantillon corrigé.

Nous avons procédé comme suit:

N : La taille de la population équivalente à 989.516

n : La taille de l'échantillon pour une population infinie correspondant à 96 individus.

nc : La taille de l'échantillon corrigé.

Remplaçant N et n par leurs valeurs nous obtenons:

96 989516 94993536

nc= = = 95,9906873 ~ 96 individus

989516 + 96 989612

En ce qui concerne la marge d'erreur, nous avons suivi le conseil de Luc ARBARELLO (1999 :109) qui stipule que « c'est donc au chercheur qu'il appartient de choisir la marge d'erreur avec laquelle il accepte de travailler ». Nous avons donc estimé notre marge d'erreur à 10% avec comme degré de précision de 95%.

II.4.2. LA REPRESENTATIVITE DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON

Afin de mener l'enquête, il a fallu le choix des enquêtés. Ainsi, il a été nécessaire de « déterminer en avance les personnes susceptibles de fournir les info utiles à l'étude et de fixer le contenu des questionnaires et des interviews » (DORSERAER, 1985 :74).

Tableau 4 : La représentativité de l'échantillon

CATEGORIE

PERSONNES CONCERNEES

Nombre de la population enquetee

A

Militaires rwandais

32

B

Citoyens Darfouriens

Réfugiés

Aboushouk (El-Fasher)

08

Zalinge

08

Non- Réfugiés

El-Fasher

08

Zalinge

 

C

Staffs

AU (MILOBS)

11

UN

11

INGOs

10

Total

96

Source : Notre enquête

Pour trouver la représentativité de notre échantillon nous avons utilisé l'échantillon en boule de neige qui, d'après GAUTHIER B (1984 :187) « est une technique qui consiste à ajouter à un noyau d'individu (des personnes considérées comme influentes par exemple) tous ceux qui sont en relation (d'affaires, de travail, d'amitié, etc.) avec eux, et ainsi de suite ».

Ainsi, nous avons répartis les 96 individus en catégories, toutes les catégories ayant subies une partage équitable selon qu'ils possèdent des sous-catégories ou pas.

II.5. L'IDENTIFICATION DES ENQUETES

Au cours de ce travail de recherche nous avons pu contacter différentes catégories de répondants. Ceux-ci sont répartis sur deux terrains à savoir le Darfour qui héberge trois catégories : les militaires rwandais en mission au Darfour, les darfouriens réfugiés à l'intérieur (IDPs) et non réfugiés, les Organisations Internationales (gouvernementales et non gouvernementales) ainsi que les observateurs militaires (MILOBS) se trouvant dans les secteurs contrôlés par les militaires rwandais ( Force de protection) et le Rwanda dont les instructeurs dans les académies militaires rwandaises d'où ils sont formés avant d'aller en mission.

Pour ce qui est des citoyens darfouriens, ils avaient une identification supplémentaire. Ils devraient ainsi s'identifier selon qu'ils soient réfugiés ou pas et ceci d'une manière équitable.

Ci-dessous se trouve le tableau qui fait ressortir la répartition des répondants selon leur sexe et leurs catégories respectives.

Tableau 5. Répartition des répondants selon le sexe et leurs catégories

Catégorie

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Fréquence

%

Fréquence

%

A

29

90.625

03

9.375

32

100

B

24

75

08

25

32

100

C

19

59.375

13

40.625

32

100

Source : Notre enquête

CHAPITRE III. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

III.1. PRESENTATION DU TERRAIN

III.1.1. PRESENTATION DE LA REGION DE DARFOUR

Le Darfour est une région qui se situe à l'Ouest du Soudan, à sa frontière avec le Tchad, le Libye et la République Centre Africaine. Il est subdivisé en trois Etats fédéraux qui sont Gharb Darfour, Janub Darfour, et Shamal Darfour. Il est peuplé par une population équivalente à 3.1 million sur une superficie de 196,555 km². Le Nord s'étend sur un désert tandis qu'au Sud se situent des forets. Ses grandes villes sont Al Fashir et Geneina.

Son économie est principalement basée sur l'agriculture de subsistance, produisant ainsi les céréales, les fruits et le tabac ainsi que le bétail dans le Nord désertique.

Les principaux groupes ethniques sont Fur (groupe ethnique africain auquel l'appellation de la région a été attribuée) et les arabes Baggara. Les autres sont les noirs Zaghawa, Masalit et Midob.

III.1.2. PRESENTATION DE L'ACADEMIE MILITAIRE DE GAKO

L'académie militaire de Gako est située dans la province orientale, district GASHORA,

Il abrite les instructeurs de domaines différents et les militaires qui y séjournent temporairement pour une formation dans les domaines spécifiques.

Plus particulièrement, elle accueille, dans différentes périodes, les militaires qui doivent suivre les cours sur le maintient de la paix avant d'aller en mission et ceci dans le cadre de force de protection.

III.1.3. PRESENTATION DE L'ACADEMIE MILITAIRE DE NYAKINAMA

Située dans la province Nord, district MUSANZE, cette académie militaire a été principalement conçu pour s'occuper de la formation des officiers des FRD. En plus de cet objectif spécifique, il sert de camp de formation pour les officiers et sous-officiers qui vont en mission pour le maintien de la paix mais cette fois-ci dans le cadre d'observateurs militaires (MILOBS).

III.2. PRESENTATION DE L'AMIS

La mission Africaine pour le Soudan tire ses origines en Juillet 2004 quand l'Union Africaine en collaboration avec l'Union Européenne ont envoyée les moniteurs pour suivre de près le cessez-le-feu signé par les parties en conflit au Darfour.

En Août 2004, l'UA envoya 150 militaires rwandais pour protéger lesdits moniteurs. Cependant, il s'avéra que les seuls 150 militaires rwandais ne sont pas suffisant et 150 militaires nigérians furent envoyés pour donner un coup de main aux rwandais déjà présents au Darfour.

En Septembre de la même année, le conseil de sécurité de l'ONU adopta la résolution 1564 qui donnait l'ultimatum au Gouvernement Soudanais lui demandant d'accepter l'augmentation en nombre des forces de l'UA. Aujourd'hui, l'AMIS est composée de plus de 7000 personnels de différents pays servant de force de protection, MILOBS, CIVPOL et d'autres staffs civils. Ci-dessus figurent les tableaux montrant la contribution de chaque pays dans les forces de protection et MILOBS.

BATTAILLON

PAYS

DEPLOYER

SECTEUR

NOMBRE

RBAT

RWANDA

EL-FASHER

1

678

RBAT

RWANDA

ZALINGE

7

537

RBAT

RWANDA

KABKABIYA

4

540

D/COY

GAMBIA

EL-FASHER

F/HQ

196

NIBAT

NIGERIA

NYARA

2

674

NIBAT

NIGERIA

EL-DAIEN

8

679

NIBAT

NIGERIA

EL-GENAIN

3

680

SENBAT

SENEGAL

TINE

5

535

MIL-POLICE

KENYA

EL-FASHER

ALL-SCTORS

60

H-COY

S/AFRICA

KUMU

6

223

F/ENG

S/AFRICA

EL-FASHER

F/HQ

37

GP/SITE

CHAD

ABECHE

GP/SITE

40

Total

4.878

Tableau 5. Force de protection selon les pays d'origine

Source : AMIS, Strenght returns, 28 novembre 2005

Tableau 6 : MILOBS selon les pays d'origine

Pays

Nbre

Pays

Nbre

Pays

Nbre

Pays

Nbre

Rwanda

35

B/Faso

04

Ghana

25

Mozambique

14

Nigeria

58

Botswana

10

Kenya

37

Namibie

23

Sénégal

34

Cameroun

30

Lesotho

05

E.U.

13

S/ Afr.

44

Tchad

31

Libye

09

E.U. TAG

02

Togo

08

Congo

14

Malawi

24

U.S.A

13

Zambie

44

Egypte

30

Mali

15

G.O.S

31

Algérie

13

Gabon

34

Mauritanie

10

SLA

29

Bénin

01

Gambie

36

Madagascar

09

JEM

31

Total

717

Source : AMIS, Strenght returns, 28 novembre 2005

Comme le montre le tableau, le nombre total est de 4878 militaires (force de protection) et de 717 MILOBS et ceci datant du mois de novembre 2005, un mois avant notre descente sur terrain.

III.3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Les deux sections précédentes ont fait une présentation générale des milieux d'études tandis que la section présente va focaliser sur l'analyse et l'interprétation des résultats. Ces derniers sont obtenus à partir des questionnaires adressés aux militaires en mission au Darfour au moment de notre enquête, les staffs des ONGIs et de l'ONU et la population darfourienne ainsi qu'à partir de l'interview menée au sein des ces catégories et des instructeurs au sein des académies militaires rwandaises. C'est à partir de cette analyse que nos hypothèses ont été confirmées ou infirmées.

III.3.1. L'APPORT DU RWANDA DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX AU DARFOUR

Comme nous l'avons évoqué dans l'introduction générale, l'apport du Rwanda est de deux catégories dont le personnel (les forces de protection, les observateurs militaires et le personnel de bureau) et le matériel. Celui-ci n'a pas été considéré dans notre étude, nous avons donc travaillé avec les forces de protection et les observateurs militaires.

L'intervention pour le maintien de la paix au Darfour est la première opération effectuée par l'Union Africaine. Ceci nous a poussé donc à recourir aux normes onusiennes pour les personnes chargées de maintenir de la paix.

Selon DOOB L. W. (1984 :288), « ces personnes doivent être techniquement compétente et accoutumées à la routine militaire. Elle doivent posséder les qualités suivantes : la patience (écouter avant de parler) ; la retenue (il doit savoir cacher ses propres émotions lorsque les à un différend manifestent leur colère ou se moque de lui) ; la persuasion (la capacité de convaincre, sans avoir recours ni à la force ni aux menaces, l'un et l'autre camp de renoncer à la violence) ; la personnalité (joindre à une attitude abordable, compréhensible et pleine de tact, l'équité et la fermeté) ; la persuasion et l'influence ; la perspective ; l'attitude et l'optique (qualité d'impartialité), la souplesse et la rapidité ; l'humour ; la vigilance, la vivacité ».

Ceci n'est pas suffisant pour qu'une opération de maintien de la paix soit bien menée. Il doit y avoir certaines relations entre les forces d'intervention et la population hôte ainsi que entre les forces d'intervention elles-mêmes.

Pour le premier cas, il faut une bonne coopération avec la population que cette force est censée protéger. Le contraire peut occasionner un mécontentement à l'égard de cette force. Par exemple, selon le même auteur (1984 :291), « ... concernant la force des Nations unies à Chypre, [...] les hommes qui la composaient semblent s'être tenus à l'écart de la population locale, si bien qu'ils ne sont jamais arrivés à connaître les faits démographiques et ethniques élémentaires concernant le pays dont ils faisaient la police ».

Pour le second cas, quelques problèmes peuvent surgir, entre autres les différences culturelles si bien que ça ne peut pas être exagéré, car les forces sont déployées selon leurs unités nationales respectives.

Les conseils de ce spécialiste en gestion des conflits nous ont amenés à conclure que cette intervention ne peut réussir que si des conditions telle que l'envoi d'une armée bien disciplinée, coopérative et bien entraînée sont remplies. Il fallait alors vérifier que les FRD qui se sont portées candidats pour participer à cette intervention remplissent ces condition et contribuent oui ou non d'une manière efficace.

3.3.1.1 La discipline des forces rwandaises

3.3.1.1.a) A l'égard des staffs des ONGIs, de l'ONU et de l'UA opérant au Darfour

Tableau 7. La discipline des FRD envers les staffs

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Très bonne

14

43.75

Bonne

17

53.125

Mauvaise

1

3.125

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

La lecture de ce tableau nous montre que une grande pourcentage de 53.125 affirme que les FRD manifestent une bonne discipline envers les staffs des ONGI et de l'ONU avec qui ils travaillent tous les jours en matière de protection tandis que les 43.75% sont satisfaits à grande échelle par la discipline des forces en provenance du Rwanda. Seulement 1 staff de ces organisations internationales soit 3.125% qualifie la discipline des FRD de mauvais degré.

Ceci nous inspire à confirmer que la discipline envers les staffs des ONGIs et de l'ONU avec qui ils opèrent au Darfour est un devoir réussis de la part des FRD. Il reste alors de vérifier si c'est le cas pour la population vivant dans les régions qu'elles contrôlent.

3.1.1.c) A l'égard de la population darfourienne

Tableau 8 : La discipline envers la population darfourienne

Catégories/ Réponses

Cat.B

Cat.C

Fréquence

%

Fréquence

%

Très bonne

14

43.75

29

90.625

Bonne

18

56.25

03

9.375

Total

32

100

32

100

Source : Résultats de notre enquête

Le tableau ci-dessus nous montre que 29 citoyens soudanais (Cat.C) sur 32 questionnés soit 90.629% et 14 staffs des organisations opérant au Darfour (Cat.B) sur 32 questionnés soit 43.75 sont grandement satisfaits par la discipline des FRD tandis que seulement 9.375% de la population enquêtée et 56% des staffs enquêtés affirme que les FRD manifestent une bonne discipline envers la population dont elle assure la sécurité.

Il peut être remarqué que l'assertion « mauvaise » proposée lors de la rédaction du questionnaire pour les deux catégories n'a pas été trouvé dans l'analyse des données. La raison n'est autre que personne des enquêtés n'a répondu en faveur de ladite assertion.

Tableau 9. Explications Cat. B

Réponses

Fréquence

Pourcentage

N'ont pas répondu

6

18.75

Discipline

8

25

Flexibilité

3

9.375

Obéissance de la culture

2

6.25

Pas comme les autres

1

3.125

Pas d'idée

1

3.125

Ils sont aimés par la population

3

9.375

Respect de la loi et les règlements de l'UA

1

3.125

Respect de la population

3

9.375

Simplicité

1

3.125

Ils sont bien

3

9.375

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Comme nous pouvons le constater sur le tableau précédent concernant les explications fournies par les staffs sur lesquels notre enquête a été menée, une grande pourcentage (25%) affirme toujours que la discipline est primordiale dans le comportement des FRD suivi par la flexibilité (9.375%), l'amour que la population darfourienne manifeste à leur égard (9.375%), le respect de la population (9.375%), etc.

Tableau 10. Explication Cat C

Réponses

Fréquence

Pourcentage

N'a pas répondu

1

3.125

Leur comportement

1

3.125

La coopération avec nous

12

37.5

La discipline

2

6.25

Ils sont gentils

3

9.375

Ils sont sérieux

1

3.125

Ils sont simples

6

18.75

Ils visitent la population

6

18.75

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Pour la population darfourienne enquêtée, le tableau montre que 37% est sure de la réponse qu'ils ont donnée et ceci due à la coopération que les FRD entretienne avec ladite population. La simplicité et la visite des FRD viennent en second lieu (18.75% chacune).

De toutes ces statistiques, il est vrai que la discipline des FRD envers la population darfourienne est plus remarquable par rapport à celle qu'elles manifestent envers les staffs des organisations internationales. Les raisons peuvent se diversifier selon les commentateurs mais ce que nous constatons c'est l'une des instructions qu'elles reçoivent de la part des institutions appropriées.

3.3.1.2. La coopération des forces rwandaises

3.3.1.2.a) Avec d'autres forces de l'Union Africaine opérant au Darfour

Tableau 11. La coopération avec les autres forces de l'UA

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Très bonne

22

68.75

Bonne

10

31.25

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Concernant la coopération que les FRD en mission au Darfour entretiennent avec les autres forces opérant au Darfour dans le cadre de maintien de la paix, celles-ci avouent à 68.75%, soit 22 militaires rwandais sur 32, qu'elle très bonne tandis que d'autre part, 31.25% de ceux qui ont répondu à notre questionnaire affirme qu'elle est bonne. Il faut ici remarquer l'absence des répondant en faveur de l'assertion « mauvaise ».

Toutes ces constatations illustrent que les forces rwandaises présentent au Darfour manifestent une très bonne relation avec leurs collègues provenant d'autres pays pour remplir la mission pour le maintien de la paix au Darfour.

3.3.1.2.b) Avec les staffs des ONGIs et de l'ONU opérant au Darfour

Tableau 12. La coopération avec les staffs des ONGI et de l'ONU

Catégories/ Réponses

Cat.A

Cat.B

Fréquence

%

Fréquence

%

Très bonne

Bonne

Total

20

12

32

62.5

37.5

100

7

25

32

21.875

78.125

100

Source: Résultats de notre enquête

Pour ce qui est de cette section, les répondants étaient de deux catégories A et B. la première possède une grande pourcentage de ceux qui ont qualifié la coopération entre les FRD et les staffs des ONGI et de l'ONU de très bonne, soit 62.5%. D'autre part, une faible pourcentage de 21.875% des staffs sont de même avis que les militaires rwandais avec 78.125% de ceux qui affirment que la coopération est bonne contre 37.5% de la catégorie des militaires en provenance du Rwanda.

Ce qui de commun dans les deux catégories est que personne n'a qualifié la coopération entre les deux catégories d'intervenants dans le maintien de la paix au Darfour de « mauvaise ».

Partant de ces informations, nous pouvons affirmer sans réserve que la coopération entre les militaires en provenance du Rwanda et des staffs des ONGI et de l'ONU est très bien entretenue.

3.3.1.2.c) Avec la population darfourienne

Tableau 13. La coopération avec la population du Darfour

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Très bonne

15

46.875

Bonne

17

53.125

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Les chiffres de ce tableau indiquent que la coopération entre les forces de maintien de la paix au Darfour en provenance du Rwanda et la population hôte est très bonne à croire aux réponses données par 15 sur 32 répondants de la cat.A soit 46%. D'autre part, force est de constater qu'un grand pourcentage des enquêtés pour cette catégorie soit 53.125% nous révèle que cette coopération est bonne.

Il est à noter que ces répondants n'ont pas répondu à l'assertion « mauvaise » qui leur était proposée.

En plus des informations récoltées par questionnaire, les interviews menées auprès de différentes personnes de la catégorie A et B affirment plus que la même chose. Par exemple le Représentant du SLA, le Lt Col Omar Mohamed nous parle des visites que bénéficie la population darfourienne de la part des militaires rwandais dans les régions qu'ils contrôlent.

Cependant, force est bien d'admettre que jusqu'à présent la coopération entre les FRD et la population dont ils assurent la sécurité se passe très bien.

III.3.2. LA CONTRIBUTION DES FORCES RWANDAISES DANS LE RETOUR DE LA SECURITE AU DARFOUR

Les FRD n'opèrent pas seules au Darfour, ils partagent leur mission avec les militaires provenant de différents pays. Raison pour laquelle il s'avère nécessaire, avant d'aborder la contribution des FRD au Darfour, de commencer par apprécier le travail accompli par les forces de l'UA en général. La question à ce propos a été posé à la population darfourienne, elle seule bénéficiaire du maintien de la paix au Darfour et pouvant donc évaluer les force chargées de cette mission africaine.

III.3.2.1. L'évaluation des forces de l'UA en général

Tableau 14. Evaluation des forces de l'UA

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Très bonne

23

71.875

Bonne

9

28.125

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Nous référant aux résultats obtenus de ce tableau, nous constatons que 23 répondants sur 32 soit 71.875% optent pour la réponse positive la plus élevée. Pour le reste (28.125%), l'apport est moyenne avec une nulle proportion de zéro apport.

Tableau 15. Explications

Réponses

Fréquence

Pourcentage

 

Ils ont calmé la situation

4

12.5

 

Bons comportements

2

6.25

 

Ils ont ramené la paix

1

3.125

 

Il y a plus de tueries

6

18.75

 

Retour de la paix

4

12.5

 

La sécurité règne

1

3.125

 

La sécurité

14

43.75

 

Total

32

100

 

Source: Résultats de notre enquête

Ces affirmations s'expliquent par le retour de la sécurité (43.75%), la diminution des tueries à grande échelle (18.75%), le retour de la paix et le règne du calme (12.5% pour chaque affirmation), les bons comportement (6.25%).

Tout ceci nous pousse à affirmer tout en généralisant le bon travail effectué jusqu'à présent par les forces de l'UA au darfour. Il est présent nécessaire après cette généralisation d'évaluer l'apport des rwandais en particulier et ceci dans les zones qu'ils contrôlent.

III.3.2.2. L'évaluation du travail accompli par les FRD au Darfour

Tableau 16. L'évaluation du travail accompli par les FRD au Darfour

Catégories/ Réponses

Cat.B

Cat.C

Fréquence

%

Fréquence

%

Très bon

Bon

Total

07

25

32

21.875

78.125

100

26

06

32

81.25

18.75

100

Source: Résultats de notre enquête

Comme nous l'observons dans ce tableau, nous constatons que 7 sur 32 répondants de la cat.B, soit 21.875% apprécient à grande ampleur le travail accompli par les FRD présents au Darfour tandis que 25 sur le même nombre de répondants soit 78.125% ont qualifié ce travail de bon.

Par contre, les résultats observés dans le même tableau mais cette fois-ci pour la cat. C nous montrent que 26 sur 32 citoyens qui ont répondu à cette question, soit 81.25% ont jugé le travail accompli par les FRD depuis qu'ils sont au Darfour de très bonne. Parallèlement, seulement 6 sur 32 répondant de la même catégorie des enquêtés, soit 18.75% nous ont fait remarquer que ce travail est bien fait.

Tableau 17. Explications cat.B

Réponses

Fréquence

Pourcentage

N'ont pas répondu

5

15.625

Bataille

1

3.125

Bon travail

11

34.375

Communication

1

3.125

Comportement et discipline

1

3.125

Discipline

2

6.25

Disponibilité pour le travail

1

3.125

Mandat

5

15.625

Pas d'idée

2

6.25

Pas négligeant

1

3.125

Retour de la paix

1

3.125

Travail et professionnalisme

1

3.125

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Ce tableau nous montrent que les explications fournies à ces affirmations sont surtout basées sur le bon travail effectué par les FRD (34.375%) et le respect du mandat leur confié par l'UA (15.625). D'autres raisons sont avancées mais pas avec une grande fréquence. On peut citer entre autres la discipline (6.25%), la disponibilité quand ils sont demandés d'intervenir, le fait qu'ils ne sont jamais négligeant, leur comportement, la communication, leur apport au retour de la paix par leur travail et professionnalisme (3.125% chacun).

Par ailleurs, on remarque un pourcentage de 15.625 équivalent à 5 répondants qui n'ont rien mis sur les pointillées destinées à expliquer la réponse donnée et 2 répondants soit 6.25% qui ont préféré la réponse « pas d'idée ».

Tableau 18. Explications cat.C

Réponses

Fréquence

Pourcentage

N'ont pas répondu

6

18.75

La discipline

4

12.5

Ils sont gentils

1

3.125

Ils ont ramené la paix et la sécurité

12

37.5

Ils travaillent bien

2

6.25

Ils travaillent beaucoup

2

6.25

Ils visitent la population

1

3.125

Ils manifestent la volonté de travailler

4

12.5

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

De la part des répondants de la cat. C, les explications primordiales de l'appréciation du travail accompli par les FRD en mission au Darfour est qu'ils ont ramené la paix et la sécurité dans les régions qu'ils contrôlent (37.5%) et qu'ils manifestent la volonté de travailler (12.5%). D'autres explications sont entre autres la discipline (12.5%), leur bon travail (6.25%), le fait qu'ils travaillent beaucoup (6.25%), visitent la population (3.125%) et la gentillesse qu'ils manifestent (3.125%).

Il est à constater une fréquence de 6 répondant soit 18.75% qui n'ont rien dit à ce propos.

Partant des explications visant à soutenir la position donnée, nous constatons que les régions contrôlées par les FRD ont bénéficié d'un apport énorme par rapport à l'évaluation des forces de l'UA en général y compris le Rwanda.

III.3.3. LE PROFESSIONNALISME DES FORCES RWANDAISES

III.3.3.1. Définitions

Selon JANOWITZ M. (1964 :XIII), définit le professionnalisme militaire comme étant une mélange d'un leader héroïque, un gestionnaire en matières militaires et un technicien spécialiste ».

Il ajoute qu'un soldat professionnel doit avoir une éducation dans des académies militaires, une formation militaire approfondie ainsi qu'une expérience professionnelle.

D'après le Col. NDAMAGE (interview du 27 juin 2006 à Nyakinama), une armée est professionnelle au cas où chaque militaire a ses attributions pour lesquelles il a été formé et tout ceci évoluant dans les missions générales de cette armée.

Il partage ses idées avec le Maj. MUGABO (interview du 26 juin 2006 à Gako) sur les critères d'une armée professionnelle qui sont :

· L'entraînement,

· La discipline,

· La neutralité politique et

· La doctrine

Ceci nous a poussé à chercher si réellement les FRD remplissent toutes ces critères pour être professionnelles jusqu'au point de se porter candidat pour une mission qu'elle allaient pour la première fois effectuer.

III.3.3.2. La formation des forces rwandaises avant le départ en mission

La formation des FRD s'effectue normalement dans différentes académies militaires qui sont : Nasho, Gabiro, Gako, Nyakinama. Celles-ci n'étant pas suffisantes pour une meilleure formation, les militaires bénéficient aussi des instructeurs étrangers comme nous l'avons observé à Gako où les instructeurs anglais donnaient cours. A Nyakinama aussi nous avons trouvé des instructeurs canadiens et américains. En plus de ceci, comme nous a été confié par le Mj MUGABO, d'autres sont envoyés à l'étranger pour y bénéficier des formations spéciales.

Nous avons voulu savoir si la formation reçue avant d'aller en mission plus précisément à Gako et Nyakinama (où nous avons fait nos interviews) était suffisante. Cette question a été répondue par les militaires présents au Darfour après avoir affronté quelques réalités sur terrain ainsi que les interviewes desdites académies.

Paradoxalement, dans le souci de savoir les cours qu'ils leur sont fournis par les académies militaires rwandaises, nous avons interviewé les instructeurs dans lesdits académies. Ces cours sont résumés dans les grandes lignes suivantes :

· Le code de conduite

· Les règlements d'engagement

· Le convoi et devoirs d'escorte

· Les opérations de patrouille

· La sécurité de base

· La conscience de mine

· Exercices anti-embuscade

Ces cours sont dispensés tant pour les forces de protections que pour les observateurs militaires. Ceux-ci reçoivent par conséquent des cours supplémentaires conformément à leur mission d'investigation et patrouille. Ce sont notamment :

· Sudan overview as host country

· Origin and background of the Darfour conflict

· Mandate of the conflict

· Milobs rules and responsibilities

· Investigating and report writing

· Situation report format presentation

· Information gathering techniques

Tableau 19. Effet de l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Très nécessaires (très utile)

31

96.875

Nécessaires (utile)

1

3.125

Total

32

100

Source : Résultats de notre enquête

Les réponses résumées dans ce tableau nous montrent que 31 répondants sur 32 soit 96.875% sont satisfaits de la formation et affirment qu'elle leur serve d'une grande utilité.

Il ressort de toutes ces informations que la formation octroyée aux FRD avant d'aller en mission au Darfour et ailleurs sont d'une grande qualité et importance.

Par ailleurs, cette affirmation n'exclut pas les avis des militaires concernant les problèmes dont ils font faces en mission. Ces premiers ont émis une liste des propositions en matière de ce qui peut être ajoutée sur le calendrier de leur formation tant théorique que pratique.

Tableau 20. Ce qui peut etre ajouté dans l'éducation et entraînement militaire avant d'aller en mission

A ajouter

Fréquence

%

Ce qui doit être ajouter

Fréquence

%

Beaucoup

Peu

Rien

N'a pas répondu

Total

05

21

05

01

32

15.625

65.625

15.625

03.125

100

N'ont pas répondu

05

15.625

La formation permanente

01

3.125

Le code de la route et la formation informatique

03

9.375

Le matériel de l'AU

01

3.125

La connaissance du terrain

07

21.875

La langue arabe

15

46.875

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

En ce qui concerne ce qui peu être ajouté, ce tableau montre que 05 répondants sur 32 veulent que beaucoup sur leur formation avec une fréquence de 21 répondants soit 65,625% de ce qui réclament peu de surplus sur leur formation avant d'aller en mission. Par contre, 05 sur 32 répondants sont satisfaits de la formation leurs donnée avec un seul répondant qui n'a rien dit à ce propos.

Les explications données à ce propos sont, toujours selon ce tableau, en premier lieu la langue arabe (46.875%) suivie de la connaissance du terrain (21.875%), le code de la route et la formation en informatique (09.375%) et la formation permanente (3.125%). Seulement 05 répondants sur 32 soit 15.625% n'ont rien donné comme explication.

III.3.3.3. L'expérience et la facilité d'adaptation du terrain

Cette section concerne l'expérience des FRD ainsi que leur adaptation sur le terrain de travail.

3.3.3.3.a) L'expérience

D'après le Col NDAMAGE, les FRD tirent leur expérience dans les années 1990 quand le FPR a lancé une offensive contre le Gouvernement Rwanda de l'époque où il a affronté des super puissances militaires comme la France et arrêté le génocide en 1994.

L'histoire de cette armée a évolué avec les guerres du Congo où elles se sont battues contre diverses armées africaines et rebellions de toute l'Afrique des Grands Lacs qui à cette époque opéraient en RDC.

Aujourd'hui c'est une armée qui a été fusionnée et se compose des deux belligérants de l'époque et chacun possédant son expérience. Ils ont profité de cet atout pour construire une armée reconnue au niveau mondiale qui est les FRD.

3.3.3.3.b) La facilité de l'adaptation sur terrain

Pour avoir des informations à ce propos, nous avons préféré poser la question de savoir les problèmes rencontrés su terrain, et de là nous pourrions donc tirer leur capacité de s'adapter au terrain bien que des explications à appuyer la réponse peuvent surgir d'autres problèmes que nous évoquerons plus tard.

Tableau 21. Problèmes rencontrés au Darfour

Réponses

Fréquence

Pourcentage

Oui

29

90.625

Non

3

9.375

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Au vu des réponses de nos enquêtes à ce sujet, 29 répondants sur 32, soit 90.625% affirment qu'ils éprouvent des difficultés dans l'accomplissement de leur mission. Par contre, seulement 3 répondants sur 32, soit 9.375% ont montré qu'ils n'ont aucun problème dans leur mission au Darfour. Ci-dessus figure une liste des explications fournies pour appuyer les affirmations ci-haut décrites.

Tableau 22. Explications

Réponses

Fréquence

Pourcentage

N'a pas répondu

1

3.125

Insécurité et terrain inhabituel

1

3.125

Climat, langue et insécurité

1

3.125

Climat et insécurité

2

6.25

Climat

6

18.75

Communication

1

3.125

Logistique et communication

1

3.125

Insécurité et surcharge

1

3.125

Insécurité

7

21.875

Terrain compliqué

1

3.125

Terrain vaste et climat inhabituel

1

3.125

Langue, matériel et climat

1

3.125

Langue et climat

2

6.25

Langue et terrain

1

3.125

Langue et documentation sur Darfour

1

3.125

Langue

4

12.5

Total

32

100

Source: Résultats de notre enquête

Le tableau ci-dessus nous fournit des explications à l'égard des problèmes rencontrés sur terrain. L'insécurité constituent un obstacle suprême avec 21.875%, suivi du climat (18.75%) et de la langue (12.5%). D'autres répondants ont trouvé que les obstacles sont divers et ont donc préféré de combiner. C'est le cas de ceux qui ont opté pour la langue et le climat ; le climat et l'insécurité (6.25% pour chacune des deux obstacles précédentes); l'insécurité et le terrain inhabituel ; le climat, la langue et l'insécurité ; la communication ; la logistique et la communication ; l'insécurité et la surcharge ; le terrain compliqué ; le terrain vaste et le climat inhabituel, la langue, le matériel et le climat ; la langue et le terrain ainsi que la langue et la carence de documentation sur Darfour (3.125% pour chacune des obstacles précédentes).

D'après les interviews effectuées au sein des instructeurs, nous constatons que ces problèmes ne sont plus beaucoup remarquables suite au cours qui a été inséré intitulé « Mission experience ». Les autres militaires devront aller en mission bénéficient de l'expérience des autres de retour en mission.

III.4. VERIFICATION DES HYPOTHESES

Dans notre travail « Le rôle des Etats-membres de l'union africaine dans l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour/Soudan, défis et perspectives. »

cas du Rwanda (2004-2006), nous avons émis deux hypothèses que nous devrions vérifier afin de pouvoir les confirmer ou les infirmer.

La première hypothèse se formulait comme suit : A travers sa contribution du personnel et du matériel, la discipline et la bonne coopération que ses forces manifestent sur terrain, l'apport du Rwanda est considéré de grande importance.

Cette hypothèse renferme deux aspects :

· Le premier aspect qui est « l'apport du Rwanda à travers la discipline que ses forces manifestent à l'égard des staffs des ONGI, de l'ONU et de l'UA ainsi qu'à l'égard de la population darfourienne » ; a été vérifié. A ce fait, nos résultats ont prouvé que les FRD ont la discipline envers toutes ces catégories est à haut niveau surtout à l'égard de la population darfourienne.

· Le deuxième aspect de hypothèse concerne « la coopération entre les FRD et toutes les catégories pre-citées. Partant des réactions des enquêtés, il a été constaté que cette coopération se passe très bien et de là, cet aspect de notre hypothèse est confirmé.

· Enfin, le dernier aspect est « la contribution des FRD dans le retour de la sécurité au Darfour ». Faisant confiance aux résultats obtenus et vérifiés, nous constatons que la contribution du Rwanda au Darfour est vivement appréciée, d'où l'affirmation de cet aspect de la première hypothèse.

De ce fait, nous n'hésitons pas à dire que la première hypothèse est confirmée.

Le deuxième hypothèse se formulait en terme suivant : «La formation reçue avant d'aller en mission au Darfour dans différentes académies militaires est conforme aux normes internationales pour servir de forces de maintien de la paix.». Cette hypothèse renferme deux aspects à savoir :

· L'expérience militaire des FRD qui est hautement appréciée ; et

· La facilité de l'adaptation du terrain. Ce dernier aspect a été vérifié et de là nous avons remarqué que les FRD s'adaptent bien au Darfour malgré quelques difficultés qui ont survenu. Par ailleurs, ceux-ci ne peuvent pas nous empêcher de confirmer cet aspect de l'hypothèse pour le fait que les résultats ont prouvés qu'ils sont minimes. De là donc, nous confirmons notre hypothèse.

Pour conclure cette partie importante de notre travail et partant des résultats de nos recherches, nous pouvons dire sans réserves que toutes nos deux hypothèses sont confirmées.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

1. CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre recherche intitulée «  Le rôle des Etats-membres de l'Union Africaine dans l'intervention pour le maintien de la paix au Darfour/Soudan, défis et perspectives»,

cas du Rwanda (2004-2006), il s'avère indispensable de faire une conclusion générale.

En effet, les points qui ont véhiculés notre travail ont été l'apport du Rwanda dans l'intervention au Darfour à travers la discipline et la coopération, sa contribution dans le retour de la sécurité au Darfour ainsi que le professionnalisme des FRD.

Afin de mieux comprendre les mots clés et les concepts en rapport avec notre sujet de notre travail, partie du cadre théorique et conceptuel ainsi que le contexte historique ont offert la lumière sur ce travail.

Ensuite, pour aboutir aux résultats fiables, les méthodes historique, dialectique et systémique. Quant aux techniques nous nous sommes servis des techniques documentaire, d'observation, de questionnaire et enfin d'interview.

Enfin, la partie de l'analyse et interprétation des résultats mérite une importante attention vue que c'est elle qui nous a permis de vérifier les hypothèses de notre recherche et de voir si nos objectifs ont été atteints.

Ceci dit, les résultats auxquels nous avons aboutis spécifient que l'apport du Rwanda à l'intervention de l'UA au Darfour. Cependant, faisant référence à l'objectif global de notre travail, nous avons constaté que l'apport du Rwanda dans cette intervention se mesurait sur deux aspects importants qui sont la discipline envers les staffs des ONGI, de l'ONU avec qui les FRD opèrent au Darfour ainsi qu'envers la population darfourienne au bénéfice de laquelle elles travaillent.

Cela faisant, les recherches que nous avons menées ont prouvé que la majorité de nos enquêtées sont très satisfaits par la discipline que leur réserve les FRD ainsi que celles-ci manifestent une très bonnes coopération avec toutes les catégories concernées.

Paradoxalement, l'intervention dans la mission africaine au Darfour nécessite une force militaire professionnelle selon notre premier objectif spécifique. Nous avons constaté que, pour le premier aspect, que le FRD ont une expérience militaire et méritent d'aller intervenir au darfour. En ce qui est du second aspect, il a été constaté que la formation reçue est suffisante avec une série des cours que les FRD reçoivent surtout avant d'aller en mission.

A ce propos, il reste encore quelques problèmes à résoudre comme ceci est le sujet de notre deuxième et dernier objectif de notre travail. La majorité des militaires en mission prouvent beaucoup de difficultés à parler à la population darfourienne malgré les interprètes qui sont à leur disposition. L'autre problème est la connaissance du terrain et l'insécurité qui règne au Darfour vue qu'il ne leur est pas permis de combattre sauf en cas de légitime défense.

La question de logistique reste aussi un champ non défriché. Cette question qui a occupée l'actualité durant les derniers mois de cette année reste non résolue et risque de transformer la mission africaine en mission onusienne.

Ainsi pour palier aux contraintes de l'intervention du Rwanda au Darfour, nous avons suggéré des recommandations.

2. RECOMMANDATIONS

Au Gouvernement Rwandais :

1. Faire de façon que au budget du ministère de la défense s'ajoute des frais destinés aux matériels didactiques qu'on ne trouve pas aux académies militaires rwandaises;

2. Il faut que des formations en rapport avec les langues des pays dans lesquels les FRD interviennent pour qu'une bonne intervention soit menée.

3. Nous suggérons que les officiers envoyés en mission doivent connaître au moins l'anglais ou le français, la connaissance de ces deux langues constituant un atout.

A l'Union Africaine :

1. Créer un fond nécessaire au sein de l'UA pour pouvoir maintenir ses missions jusqu'à la fin au lieu qu'au milieu celles-ci soient transformées en mission onusienne cela a été constaté au Burundi et bientôt au Darfour ;

2. Le mandat doit être bien déterminé surtout dans les zones de combats où règne l'insécurité ;

3. Avec l'expérience d'indiscipline des militaires pour le maintien de la paix de l'ONU, il faut des mesures sévères pour ne pas tomber dans le même piège.

3. SCHEMA SYTHETIQUE DES DEFIS ET PERSPECTIVES DE L'INTERVENTION DES FRD AU DARFOUR

2. Situation problématique

1. L'apport du Rwanda dans le maintien de la paix au Darfour ;

2. Le professionnalisme des FRD pour participer à la mission de maintien de la paix.

Schéma 2. Schéma synthétique des problèmes et perspectives

3. Obstacles a l'intervention des FRD au Darfour

1. L'insécurité causée par les janjaweeds avec le mandat de non usage de la force ;

2. Le climat différent de celui du Rwanda ;

3. La langue arabe ;

4. Le terrain inhabituel ;

5. Obstacles logistiques.

1. Eléments relatifs A L'intervention

1. La discipline ;

2. La coopération ;

3. Le professionnalisme ;

4. La logistique ;

5. La volonté à intervenir.

5. Solutions proposées

1. L'accent sur la langue au moment des formations avant de se rendre sur terrain ;

2. Transfert du mandat de l'UA en matières logistique au profit de l'ONU

3. Budget suffisant au sein de l'UA.

4. Effets de mauvaise intervention

1. L'inaccomplissement de la mission ;

2. La honte et la perte de confiance du Rwanda et de l'Union Africaine à l'égard de la communauté internationale ;

3. Le développement du conflit du Darfour

4. Transfert de la mission de l'UA à la mission onusienne. 

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30. VAÏCE M., (2002), Les relations internationales depuis 1945, Armand Colin, Paris.

2. JOURNEAUX ET MAGAZINES

1. AYAD C., Y a-t-il un génocide en cours au Darfour?, Libération, 21 mai 2005.

2. KAREMERA E., (18-20 février 2005), Darfour Contingent to Return Home, New Times, n. 651.

3. SHYAKA A., (2005), La force multinationale intérimaire d'urgence en ITURI : « ARTEMIS », quand la géopolitique se sert de l'humanitaire, UNR, Butare.

4. CORTEN O., (2004), La reconnaissance par les Etats de l'UE de la responsabilité principale du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix : Ambiguïtés et contours d'un discours légaliste, in L'ART DE LA PAIX, APPROCHE TRANSDISCIPLINNAIRE, PUF, Paris.

5. DENIS B., (2004), Paix et politique internationale : fragments de quelques tendances et enjeux actuels, in L'ART DE LA PAIX, APPROCHE TRANSDISCIPLINNAIRE, PUF, Paris.

3. RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS

1. AMIS, (June 2004), African Union Rwanda Memorandum of Understanding, Khartoum.

2. AMIS, (July 2005), Darfour Humanitarian profile, Khartoum.

3. AMIS, (June 2004), Rules Of Engagement, Khartoum.

4. AMIS, (June 2004), Status of Mission Agreement, Khartoum.

5. AMIS, (July 2005), Peace Support Standard Operating Procedures, Khartoum.

6. Discours du Président P. KAGAME au Boston College le 11 avril 2005

7. Discours du Président P.KAGAME lors du sommet spécial de l'UA le 27 juillet 2004.

8. MINECOFIN, (2002), Rwanda en chiffres, Kigali. 

4. NOTES DE COURS

1. SHYAKA A., (2006), Notes de Cours sur le Séminaire sur le Gestion des Conflits, UNR, Butare.

2. BIFUKO B. (2000-2001), Notes de cours de Politique Etrangère, UNR, Butare.

3. BOUCHARD A., (1989-1990), Note de cours de Méthodologie de recherche, UNR, Butare.

4. RWIGAMBA B, (2000), Notes de Cours de Méthodologie de Recherche, ULK, Kigali. 

5. SOURCES ELECTRONIQUES

1. www.msf.be (consulté le 24 mai 2004)

2. http://www.free-definition.com/Darfur.html (consulté le 30 septembre 2005)

3. http://www.allafrica.com (consulté le 24 mai 2006)

4. http://www.darfurinfo.org ((consulté le 20 janvier 2006)

5. http://www.detroitfocus.org (consulté le 20 janvier 2006)

6. http://www.free-definition.com/Darfur.html (consulté le 12 avril 2006)

7. http://www.gov.rw/presidency (consulté le 12 avril 2006)

8. http://www.newsimg.bbc.co.uk (consulté le 20 juillet 2006)

9. h ttp://www.berghof-center.org (consulté le 20 juillet 2006)

6. MEMOIRE

1. CHIHASHA G., (2002), La politique étrangère du Rwanda face à la RDC, UNR, Butare.

ANNEXES






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand