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Processus de mise en oeuvre des cadres de dépenses à  moyen terme (CDMT): enjeux et défis

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par Koua Hubert ATTA
Programme GPE-Abidjan - DESS Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2010
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Les CDMT en tant que instruments de programmation budgétaires pluriannuels résultent des réflexions des économistes et des praticiens relativement à l'efficacité de l'action publique (politique budgétaire) qui devrait permettre dans le contexte actuel d'atteindre les OMD et de réduire la pauvreté. En effet, en favorisant l'utilisation de l'approche de la Gestion axée sur les Résultats (GAR) comme un élément clé du processus, les CDMT mettent un accent sur une gestion transparente, participative, efficace et performante du budget.

Ces nouveaux outils représentent une avancée significative par rapport aux pratiques budgétaires traditionnelles car ils assurent le lien entre politiques et budget ainsi que le lien entre dépenses et performances : le processus de ventilation des ressources budgétaires débute par la définition du cadre macro-budgétaire et fini par l'évaluation des performances réalisées dans la mise en oeuvre des budgets programmes.

Plusieurs pays dans le monde ont ainsi opté pour le passage du budget annuel selon les moyens à un budget pluriannuel basé sur les résultats. La mise en place de ces outils dans les pays de l'OCDE va entraîner une refonte des documents et des procédures concernant le budget central (Australie, Nouvelle-Zélande, France) et l'amélioration des pratiques existantes par l'ajout de projets stratégiques et de Rapports annuels (Etats-Unis, Canada).

Au niveau des pays africains, en dehors des pays qui ont conduit eux-mêmes le changement (Afrique du Sud, Ouganda), on enregistre des résultats peu encourageants. Les principales causes d'échec citées sont le non respect les contraintes macro-économiques, la faible implication des décideurs et la complexité du projet initial.

Le « tâtonnement » observé dans ces pays au début de la mise en oeuvre du processus, ne doit pas cependant occulter les avantages qu'apportent ces instruments dans la gestion publique, car il est à souligner que la réforme de la gestion budgétaire axée sur les résultats est encore récente et ses pleins effets sont encore à venir.

Par conséquent ces instruments peuvent aider la Côte d'Ivoire qui à la suite des insuffisances constatées dans sa gestion budgétaire a entrepris d'introduire progressivement le processus du CDMT dans le cycle budgétaire. Cette nouvelle orientation du budget est par ailleurs celle que prône actuellement l'UEMOA obligeant de ce fait le pays à adapter son cadre juridique en matière de finances publiques avant 2017 conformément aux dispositions des Directives de mars et juin 2009.

Ainsi dans le cadre de la préparation du budget 2011, la première expérience dans les secteurs pilotes de la santé et de l'éducation a suivi une succession d'étapes allant de l'organisation des ateliers et séminaires de formation à la validation des tableaux financiers élaborés par les équipes nationales avec un appui technique et financier des PTF.

Les leçons tirées de cette expérience et l'analyse du contexte budgétaire et financier permettre de dégager trois principaux enjeux de la mise en place des CDMT en Côte d'Ivoire : (i) une culture de performance au sein du secteur public ; (iii) un système de gestion des finances publiques jugé satisfaisant ; (iii) un système fiable de gestion de données. Des défis importants sont à relever pour y parvenir à savoir :

- l'affirmation d'une volonté politique partagée par l'ensemble du Gouvernement ;

- la lutte contre la corruption ;

- l'instauration de la culture de l'obligation de rendre compte et du suivi évaluation dans les agences étatiques ;

- le renforcement du cadre légal et réglementaire propice au développement des nouveaux outils de programmation budgétaire ;

- l'appropriation des mesures de la réforme des finances publiques par les acteurs nationaux du système budgétaire ;

- la gestion efficace des ressources humaines de l'Etat ;

- la mise à disposition des structures étatiques de moyens matériels suffisants et adaptés ;

- le renforcement des relations entre le MEF et tous les autres acteurs (nationaux et PTF) ;

- le renforcement des systèmes de production et de gestion des données ;

- la production et diffusion régulière (via internet) des informations chiffrées ;

- la traçabilité des données financières des bailleurs de fonds dans le budget de l'Etat.

Aussi des recommandations sont faites à l'ensemble des parties prenantes. Elles s'énumèrent comme suit :

· Au Gouvernement

- s'impliquer davantage dans la mise en place du CDMT et promouvoir la culture du résultat et de l'obligation de rendre compte comme des éléments clés du développement du pays ;

- Mettre en place des contrats de performance entre le Gouvernement et les ministres ;

- Appliquer des mesures pour sanctionner ou récompenser les agents de l'Etat ;

- Promouvoir davantage la discipline et la rigueur dans le travail ainsi que le mérite (notamment par appel à candidature) dans le choix des hauts responsables de l'administration publique.

· Au Ministère de l'Economie et des Finances

- Assurer efficacement le leadership du processus du CDMT en Côte d'Ivoire ;

- Mettre en place des guides méthodologiques d'élaboration du CDMT global et du CDMT ministériel ;

- Renforcer le système d'information et de production des données financières ;

- Donner mandats aux DAAF pour la conduite du processus du CDMT au niveau ministériel ;

- Mettre en oeuvre un plan de communication et de formation de l'ensemble des acteurs du système budgétaire (administrations centrale, déconcentrée et décentralisée ; société civile ; médias)

- Adapter le cadre juridique national en y incorporant des textes sur la responsabilité des acteurs

· Au Ministère d'Etat, Ministère du Plan et du Développement

- Renforcer les capacités des acteurs en matière d'élaboration et de suivi évaluation de projets/programmes, d'outils de planification et de projection ;

- Mettre en place une forte capacité d'analyse sectorielle en collaboration avec le MEF.

· Aux autres Ministères techniques

- Améliorer le management des cabinets ministériels par la préparation et le suivi des stratégies sectorielles ainsi que l'organisation et la bonne utilisation des ressources humaines disponibles ;

- Assurer un renforcement continu des compétences des agents du ministère et mettre à leur disposition des moyens matériels et logistiques ;

- Mettre en place des contrats de performance entre le Ministre et les responsables des projets et programmes du ministère ;

- Formaliser le cadre de mise en oeuvre des activités des équipes ministérielles en charge des questions liées au développement du CDMT

· Aux Partenaires techniques et financiers

- Renforcer la relation et la synergie d'action dans les interventions relatives aux finances publiques en général, et au CDMT en particulier ;

- Fournir les informations sur les APD nécessaires à la préparation des CMDT global et ministériel ;

- Renforcer les appuis techniques et financiers.

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