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Déménager pour échapper à  la dépendance automobile

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par Maxime WEIL
Université de Bourgogne (Dijon) - Master 1 - Transports, mobilités, environnement, climat 2010
  

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Conclusion

L'idée même du périurbain résidait dans l'accès, pour le plus grand nombre, d'une propriété plus grande dans un cadre de vie plus vert. Le développement de l'automobile et des réseaux routiers dans les années 1970 a contribué à cet essor. Désormais, il devenait facile pour tous les ménages de construire une vraie vie de famille à distance des centres-villes, à plusieurs dizaines de kilomètres de leur travail ou même de leurs lieux d'achats.

Cet idéal n'a duré qu'un temps, et la montée du chômage, la précarisation des emplois et la hausse du coût des frais liés à l'automobile ont contribué à rendre ce modèle instable. Les ménages, et particulièrement les plus modestes, restent dans le périurbain, où les coûts, par rapport à des centres-villes de plus en plus gentrifiés, sont abordables pour eux. Un choix contraint en somme.

L'automobile, l'outil qui fut à l'origine du développement du périurbain, devient alors une contrainte, et condamnent même certains ménages à une dépendance vis-à-vis de ce mode de déplacement. La nécessité de posséder une voiture est évidente, au point même que sa non possession peut être un facteur d'exclusion pour les plus modestes, qui ne peuvent faire face aux contraintes d'accès aux ressources, qui leur sont nécessaires. La question de la dépendance automobile des ménages périurbains se pose alors, devant la position hégémonique de ce mode de déplacement. Il est même possible qu'elle puisse constituer un facteur expliquant les mouvements résidentiels des ménages périurbains, surtout pour les plus modestes, comme c'est le cas dans la région parisienne.

Pour répondre à cette question, nous nous sommes basé sur l'étude de la dépendance automobile liée à l'accès des ménages aux services, et ce, pour trois aires urbaines de tailles successivement inférieures: Lyon, Toulouse et Rennes.

Ainsi, et dans le but de définir un contexte spatial, nous avons attribué à chacune des communes de ces aires urbaines une valeur de dépendance urbaine, selon la présence de commerces et de services, allant de la très forte dépendance des ménages à la faible dépendance. Le constat est alors celui d'une majorité de communes dont les habitants ont à faire face à une dépendance automobile forte voire très forte. Mais cette part de population est minoritaire, la majeure partie habitant dans des communes moyennement ou faiblement dépendantes.

La dépendance automobile est donc bien présente dans ces aires urbaines, et va constituer un facteur expliquant les déménagements de certains ménages. En effet, au même titre que les critères liés aux caractéristiques des ménages, comme l'âge du chef ou le nombre de personnes, la dépendance automobile de la commune d'origine a un impact non négligeable, puisqu'on cherche effectivement à échapper à ce phénomène. Cette tendance diffère toutefois dans son intensité selon les villes, et surtout selon le statut du ménage, qu'il soit modeste ou aisé.

Il est donc logique les destinations des déménagements diffèrent également selon les même critères. De manière générale, plus l'aire urbaine est petite, plus la part des ménages rejoignant le centre ville sera élevée. A l'inverse, plus l'aire urbaine est petite, plus la part des ménages rejoignant une commune moins dépendante dans le périurbain sera faible. Mais les profils des migrants sont eux une spécificité de chacune des aires urbaines. A Lyon, ce sont les ménages modestes qui vont principalement chercher à échapper à la dépendance automobile, tandis qu'à Rennes, ce sont les ménages aisés.

La problématique, qui avançait le fait que ce sont les ménages modestes qui cherchent à échapper à la dépendance automobile, à l'image de la région parisienne, ne se vérifie donc que pour le cas de la région lyonnaise. Cette tendance semble donc s'appliquer uniquement pour les très grandes aires urbaines françaises, en raison probablement d'un coût foncier plus important, qui contraint les ménages à réduire les frais liés à l'automobile, rendant ainsi le déménagement vers une commune moins dépendante vital. Il serait intéressant de confronter cette hypothèse avec une étude sur les coûts et les dépenses des périurbains dans les communes concernées, cette conclusion ne reposant de fait que sur le critère de la dépendance automobile liée à l'accès des ménages aux services.

De même, dans les cas des aires urbaines secondaires, comme Rennes, il serait intéressant d'expliquer les raisons qui poussent cette fois-ci les ménages aisés à déménager vers des communes moins dépendantes, à l'inverse de Lyon, alors que les ménages modestes n'hésitent pas à rejoindre des communes plus dépendantes.

Le sujet de la dépendance automobile et de ses conséquences sur les mouvements résidentiels des ménages périurbains mérite donc d'être encore exploré, d'autant qu'il tend à prendre de l'ampleur à l'heure où l'on parle de crise économique, de baisse du pouvoir d'achat et d'augmentation du prix du pétrole. Un contexte qui n'a pas pas fini de fragiliser certains ménages ...

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery