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La consommation d'alcool en milieu scolaire : cas de la ville de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Ulrick Lilyan MVE ONA
Institut Sous-régional des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur 2006
  

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Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE

(ISSEA)

Organisation internationale

BP : 294 Yaoundé (République du Cameroun) Tél : 222 01 34

Fax : 222 95 21 Email : isseacemac@yahoo.fr

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme

d'Ingénieur d'Application de la Statistique

Par

M. MVE ONA Ulrick Lilyan

Soutenu publiquement le 12 juin 2006 devant le jury composé de :

M. NALEM KABO Président

DEA en Économie ; Directeur Administratif et Financier à l'ISSEA

M. NGAH NGAH Simplice Rapporteur

Ingénieur Statisticien Économiste, Professeur à l'ISSEA

M. KAMGA TCHWAKET Ignace Examinateur

Ingénieur Statisticien Économiste, Professeur Principal à l'ISSEA

Juin 2006

TABLE DES MATIERES

DÉDICACE IV

REMERCIEMENTS V

SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES VII

AVANT-PROPOS IX

RÉSUMÉ X

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE 5

APPROCHE THÉORIQUE 5

CHAPITRE I : L'ÉCONOMIE DE LA SANTÉ, L'ÉDUCATION ET LA CONSOMMATION D'ALCOOL 6

SECTION 1 : L'ORIENTATION DE L'ÉCONOMIE VERS LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION 6

1. L'essor de l'économie de la santé 6

2. L'apport irréfutable de la santé dans le capital humain 7

3. La corrélation entre santé et éducation dans les pays en voie de développement 9

SECTION 2 : LES EXTERNALITÉS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL ET D'ÉDUCATION 10

1. Les externalités positives à l'éducation 10

2. Les externalités négatives à la consommation d'alcool 11

SECTION 3 : LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME 12

1. Les politiques publiques ou collectives 12

2. Les politiques privées ou individuelles 13

CHAPITRE II : L'ALCOOL, SES MÉFAITS ET LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVÉNILE 16

SECTION 1 : LA PRODUCTION ET LA CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES 16

1. L'alcoolisation et les produits dérivés 16

2. La place du Cameroun dans la consommation d'alcool 18

SECTION 2 : LES DANGERS DE L'ALCOOL SUR L'ORGANISME 20

1. L'alcoolisme aigu et l'alcoolisme chronique 20

2. L'usage à risque et nocif de l'alcool chez la femme 21

3. La morbidité et la mortalité alcooliques 22

SECTION 3 : LES PROBLÈMES FAMILIAUX LIÉS À L'ALCOOLISME 22

1. L'alcool et la vie familiale 22

2. Les résultats de l'EDSC-III 23

SECTION 4 : LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVENILE 23

1. Les contributions des agents économiques 24

2. Les limites des politiques de prévention contre l'alcoolisme au Cameroun 26

DEUXIÈME PARTIE 29

APPROCHE EMPIRIQUE 29

CHAPITRE III : L'ENQUÊTE AUPRÈS DES ÉLÈVES DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL 30

SECTION 1 : LA MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE 30

1. Le plan d'échantillonnage 30

2. Le déroulement de l'enquête 32

3. Le traitement des données collectées 32

4. Les difficultés rencontrées 32

SECTION 2 : LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA POPULATION ÉTUDIÉE 33

1. Le sexe 33

2. L'âge 33

3. Le niveau d'instruction 34

4. L'ordre d'enseignement 35

CHAPITRE IV : L'APPERCU DE LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE 37

SECTION 1 : LA CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES 37

1. La première consommation d'alcool 37

2. La consommation actuelle d'alcool 39

SECTION 2 : L'ALCOOL, LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION 40

1. Les problèmes sanitaires liés à l'alcoolisme 40

2. Quelques difficultés scolaires liées à la consommation d'alcool 42

SECTION 3 : LES INCITATIONS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL 42

1. L'agressivité de l'environnement du consommateur 43

2. Les comportements et les usages à risque ou nocifs d'alcool 46

SECTION 4 : LA LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL 47

1. Les effets des politiques antialcooliques 47

2. La contribution des victimes 52

CHAPITRE V : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA CONSOMMATION D'ALCOOL 54

SECTION 1 : LA RECHERCHE DES VARIABLES EXOGÈNES 54

1. Les variables socio-démographiques 54

2. Les variables scolaires 56

3. Les variables liées à la connaissance de l'alcoolisme 57

4. La consommation du tabac (cigarette) 59

SECTION 2 : L'ANALYSE EN CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM) 59

1. La méthodologie d'analyse 60

2. L'interprétation des résultats 60

SECTION 3 : LES DÉTERMINANTS DE LA CONSOMMATION DES ÉLÈVES 63

1. Le modèle LOGIT 63

2. Les résultats et les interprétations du modèle 64

CONCLUSION GÉNÉRALE 67

BIBLIOGRAPHIE 70

ANNEXES 72

DÉDICACE

Nous dédions ce mémoire à

notre père ONA EBANG et à

notre mère BILOGHO Jacqueline

qui nous ont toujours soutenu

et encouragé dans les études.

REMERCIEMENTS

Nous présentons notre profonde gratitude au personnel de l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée (ISSEA) pour la formation pédagogique et technique qu'il nous a inculquée.

Nous adressons nos sincères remerciements à :

· Monsieur ROKU MESANI Augusto, Directeur Général, pour nous avoir offert un cadre convivial d'étude ;

· Monsieur NGONTHÉ Robert, Directeur des Études du 3ème cycle pour nous avoir orienté dans le thème de notre étude ;

· Monsieur KINKIÉLÉLÉ Dieudonné, Directeur des Études des 1er et 2ème cycles pour son indulgence à l'avancement de ce travail ;

· Monsieur KAMGA TCHWAKET Ignace, Professeur Principal, qui nous a indiqué ce thème et n'a ménagé aucun effort pour diriger ce mémoire.

Ce travail n'aurait pu se faire sans la franche collaboration des établissements d'enseignement secondaire général. Pour ce faire, nous remercions vivement le Collège de la Retraite, l'Institut Matamfen, l'Institut Siantou, le Lycée Général Leclerc et le Lycée de Mballa II.

Nous présentons nos cordiaux remerciements à :

· DEFFO Achille Carlos pour son soutien fraternel depuis le début de notre formation ;

· KAMENI Justin pour avoir mis à notre disposition une équipe d'enquêteurs dynamiques ;

· BESSONG Loudine pour s'être occupé de l'équipe d'agents de saisie des questionnaires ;

· MOUSTAPHA Abakar pour l'attention particulière qu'il a portée à ce travail.

Enfin, nous remercions tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire de fin de formation.

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AA Alcooliques Anonymes

ACM Analyse en Correspondances Multiples

BAC Baccalauréat

CAGE Cut Annoying Guilty Eyes wide open

CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CISIA Centre International de Statistique et d'Informatique Appliquées

CM Chef de Ménage

CNLD Comité National de Lutte contre la Drogue

ECAS Enquête sur la Consommation d'Alcool en milieu Scolaire

EDSC Enquête Démographique et de Santé au Cameroun

IAS Ingénieur d'Application de la Statistique

IDH Indice de Développement Humain

INS Institut National de la Statistique

INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

IPH Indice de Pauvreté Humaine

ISE Ingénieur Statisticien Économiste

ISSEA Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée

MINEFI Ministère de l'Économie et des Finances

ND Non Déclaré

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PVD Pays en Voie de Développement

OBC Office du Baccalauréat au Cameroun

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

SPSS Statistical Package for Social Science

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

UP Unité Primaire

VGM Valeur Globulaire Moyenne

VPP Valeur Prédictive Positive

WHO World Health Organisation

ZD Zone de Dénombrement

° : degré alcoolique

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

TABLEAU 1 : GRILLE DE LE GO 14

TABLEAU 2 : DEGRÉ ALCOOLIQUE DES PRINCIPALES BOISSONS ALCOOLISÉES 18

TABLEAU 4 : RÉPARTITION DES CONSOMMATEURS D'ALCOOL TRADITIONNEL AU CAMEROUN 19

TABLEAU 5 : VIOLENCE CONJUGALE AU CAMEROUN EN POURCENTAGE 23

TABLEAU 6 : TAXATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES À L'IMPORTATION 25

TABLEAU 7 : POURCENTAGE DE JEUNES AYANT EU DES RAPPORTS SEXUELS DANS LES 12 DERNIERS MOIS APRÈS AVOIR BU DE L'ALCOOL. 27

TABLEAU 8 : RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL PAR RAPPORT À L'ORDRE D'ENSEIGNEMENT. 31

TABLEAU 9 : CALENDRIER DES DESCENTES SUR LE TERRAIN 32

TABLEAU 10 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT L'ÂGE ET LE NIVEAU D'ÉTUDE 34

TABLEAU 11 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES PAR ORDRE D'ENSEIGNEMENT SUIVANT LE SEXE 35

TABLEAU 12 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT LA PREMIÈRE PRISE D'ALCOOL ET LE SEXE 37

TABLEAU 13 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT L'ÂGE DE LA PREMIÈRE CONSOMMATION ET LE SEXE 38

TABLEAU 14 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES PAR SEXE SUIVANT LE NIVEAU DE DÉPENSES MENSUELLES. 40

TABLEAU 15 : RÉSULTATS DU TEST CAGE 41

TABLEAU 16 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES MALADES DU FOIE LIÉES PAR LE SEXE 42

TABLEAU 17 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LA NATURE DES DIFFICULTÉS SCOLAIRES ET LA CLASSE FRÉQUENTÉE 42

TABLEAU 18 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LES MOYENS DE BOIRE LIÉES PAR LE SEXE 43

TABLEAU 19 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LES SOURCES DE FINANCEMENT LIÉES PAR LE SEXE 43

TABLEAU 20 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS PAR RAPPORT À LEUR COMPAGNIE ET LA PÉRIODE DE CONSOMMATION 46

TABLEAU 21 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LEUR AVIS SUR LE PRIX DE LA BOISSON LIÉES PAR LE SEXE 48

TABLEAU 22 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LEUR AVIS SUR LE NOMBRE DE DÉBITS DE BOISSONS LIÉES PAR LE SEXE 48

TABLEAU 23 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT L'ATTENTION DES ÉDUCATEURS LIÉES AU NIVEAU D'ÉTUDE 50

TABLEAU 24 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LES REPROCHES ALCOOLIQUES DES PARENTS OU ENSEIGNANTS LIÉES AU NIVEAU SCOLAIRE 51

TABLEAU 25 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LE DÉSIR DE DÉSINTOXICATION LIÉES PAR LE SEXE 52

TABLEAU 26 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES BUVEURS SUIVANT LE DÉSIR DE DÉSINTOXICATION LIÉES PAR LE NIVEAU SCOLAIRE 52

TABLEAU 27 : L'EFFET DE LA CONNAISSANCE DES PROBLÈMES DES ALCOOLIQUES SUR LA NON PRÉVENTION DES APPRENANTS 53

TABLEAU 28 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION ALCOOLIQUE ET L'ÂGE 54

TABLEAU 29 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION ET LA RELIGION 55

TABLEAU 30 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES SCOLAIRES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES À L'ÉTAT MATRIMONIALE DU CHEF DE MÉNAGE. 55

TABLEAU 31 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES APPRENANTS SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES AU NIVEAU SCOLAIRE 56

TABLEAU 32 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES PAR LE REDOUBLEMENT 57

TABLEAU 33 : LA CONNAISSANCE DES HALLUCINATIONS AUDITIVES DES IVROGNES 57

TABLEAU 34 : LES RAISONS DE REFUSER LA CONSOMMATION D'ALCOOL 58

TABLEAU 35 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION ET DE LA TÉNACITÉ À BOIRE 58

TABLEAU 36 : LA DOUBLE TOXICOMANIE : ALCOOL ET TABAC 59

TABLEAU 37 : LES INTRANTS DE L'ACM 60

TABLEAU 38 : LES RÉSULTATS DU MODÈLE 65

GRAPHIQUE 1 : ÉVOLUTION DES DÉPENSES INVESTISSEMENT-SANTÉ ET INVESTISSEMENT-ÉDUCATION AU COURS D'UNE DURÉE DE VIE 8

GRAPHIQUE 2 : EXTERNALITÉ POSITIVE À LA CONSOMMATION D'ÉDUCATION 11

GRAPHIQUE 3 : EXTERNALITÉ NÉGATIVE À LA CONSOMMATION D'ALCOOL 12

GRAPHIQUE 4 : ÉVOLUTION DES CONSOMMATIONS D'ALCOOL PUR PAR ADULTE (15 ANS ET PLUS) AU CAMEROUN DE 1961 À 2001 18

GRAPHIQUE 5 : RÉPARTITION DES IMPORTATIONS CAMEROUNAISES DE VINS ET SPIRITUEUX PAR PAYS D'ORIGINE 19

GRAPHIQUE 6 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES PAR SEXE 33

GRAPHIQUE 7 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LES CLASSES D'ÂGE ET LE SEXE 34

GRAPHIQUE 8 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LE MOBILE DE PREMIÈRE CONSOMMATION 39

GRAPHIQUE 9 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES BUVEURS ET ANCIENS BUVEURS SUIVANT LE SEXE 39

GRAPHIQUE 10 : RÉPARTITION DES BUVEURS SUIVANT LE FAIT D'AVOIR DÉJÀ ÉTÉ IVRE OU PAS 41

GRAPHIQUE 11 : EFFET DES SUPPORTS PUBLICITAIRES SUR LES CONSOMMATEURS D'ALCOOL 44

GRAPHIQUE 12 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LEUR SUPPORT PUBLICITAIRE PRÉFÉRÉ 45

GRAPHIQUE 13 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LA SENSIBILITÉ DES PROMOTIONS DE VENTE 45

GRAPHIQUE 14 : RÉPARTITION DES BUVEURS SUIVANT LES LIEUX DE DÉBITS DE BOISSONS 46

GRAPHIQUE 15 : RÉPARTITION DES BUVEURS SUIVANT LES RAISONS DE LEUR DÉPENDANCE À L'ALCOOL 47

GRAPHIQUE 16 : RÉPARTITION DES ÉLÈVES SUIVANT LEUR INSATISFACTION À LA DEMANDE D'ALCOOL 49

GRAPHIQUE 17 : RÉPARTITION DES BUVEURS SUIVANT LE FAIT D'AVOIR DÉJÀ ÉTÉ INTERPELLÉ PAR LA POLICE 50

GRAPHIQUE 18 : RÉPARTITION DES CONSOMMATEURS SUIVANT L'ENSEIGNEMENT ANTIALCOOLIQUE 51

AVANT-PROPOS

Dans le souci de former des cadres compétents, l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée (ISSEA) demande à l'élève Ingénieur d'Application de la Statistique (IAS) de 4ème année de rédiger un mémoire de fin de formation.

Ce travail de recherche va conduire l'élève IAS à mettre en pratique les connaissances théoriques acquises au cours de sa formation. En effet, après quatre années de formation, l'élève IAS dispose des outils nécessaires à l'analyse des épineux problèmes sociaux et économiques qui persistent dans nos pays.

Au regard des difficultés liées à la consommation d'alcool que connaît la jeunesse scolaire camerounaise et à l'écoute des appels à la lutte lancés par les organisations internationales et nationales ; nous n'avons pas pu rester insensibles à cette situation d'alcoolisme juvénile. C'est dans ce contexte que nous avons décidé d'apporter notre concours à la lutte contre l'abus d'alcool en abordant le thème : « LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE : cas de la ville de Yaoundé ».

En effet, ce thème est d'une grande importance car il va nous permettre d'apprécier les comportements alcooliques des jeunes scolaires. De plus, ce travail est innovant, il associe les approches économiques, statistiques et sanitaires dans le souci d'aboutir à une nouvelle orientation de lutte contre l'alcoolisme. Cependant, ce mémoire est une initiation, donc nous sommes entièrement réceptifs et ouverts à toute critique pouvant l'améliorer.

RÉSUMÉ

Au moment où les organisations internationales et nationales sonnent l'alerte générale, le Gouvernement intensifie les politiques proposées par les économistes de la santé et de l'éducation, les enseignants et les familles s'alarment sur le devenir de la jeunesse camerounaise..., la lutte contre l'abus d'alcool repart de plus belle. Ce faisant, nous avons trouvé l'opportunité d'apporter notre modeste contribution à lutte contre « LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE : cas de la ville de Yaoundé ».

À partir de la revue de la littérature et de l'enquête, baptisée « ÉTUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE (ECAS) », menée auprès de 1017 élèves de 5 établissements d'enseignement secondaire général, nous avons effectué des analyses statistiques et économétriques. Il s'ensuit que les plus grands consommateurs d'alcool sont les élèves : garçons, les plus âgés, des familles désunies, qui ont déjà goûté à l'alcool ou qui ont le plus de déviances scolaires. De plus, nous avons établi des liens entre la prise d'alcool et, la consommation du tabac, la connaissance des alcooliques, le désir de désintoxication ou la ténacité à lutter contre l'abus d'alcool. Les scolaires adorent boire lors des grandes manifestations, la nuit ou accompagnés de leurs pairs. Cependant, nous avons diagnostiqué de nombreux cas d'ivresse et une grande dépendance à l'alcool ; certains élèves connaissent une cirrhose alcoolique.

Face à des politiques de vente des alcooliers qui conduisent à la dépendance la majorité des jeunes buveurs, parmi les mesures de répression prises par les différents agents économiques, seules la hausse des prix et la prévention par l'éducation antialcoolique ont présenté des résultats encourageants.

En outre, l'analyse en correspondances multiples nous a permis de caractériser les différents groupes de buveurs ou non ; ce qui faciliterait une lutte sectorielle contre l'alcoolisme. Le modèle LOGIT, quant à lui, donne une schématisation simple et pertinente des variables exogènes, c'est-à-dire celles qui doivent attirer de prime abord l'attention des les personnes luttant contre la consommation d'alcool des scolaires. Un autre pan de notre analyse montre que la consommation d'autres drogues est vraisemblablement imputée à l'alcoolisme.

INTRODUCTION

L'alcool est une drogue obtenue par fermentation d'un jus (raisin, canne à sucre, orge, maïs...), par distillation ou par mélange de produits fermentés. Le Docteur Jean-Louis JON1(*), définit l'alcool comme une « substance psycho-active. À forte dose, il peut être sédatif ou perturbateur du système nerveux central. À long terme, il peut avoir des effets sur certains organes vitaux, comme le foie ou le cerveau». Autrement dit, la consommation excessive d'alcool (alcoolisme aigu) et la dépendance à l'alcool (alcoolisme chronique) conduisent à des troubles multifonctionnels tels que des problèmes psychologiques, physiologiques, génétiques et sociaux. La consommation d'alcool constitue donc un grave problème de santé publique.

Face à ce fléau, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait évalué de réduire la consommation d'alcool de 25% entre 1980 et 2000. Les tentatives de lutte contre l'alcoolisme sont restées vaines car, il s'agit d'une maladie complexe. Ainsi, dans son « rapport sur la santé dans le monde » publié en 2002, l'OMS alerte une fois de plus les populations sur le fait que la consommation d'alcool fait maintenant partie des dix (10) principaux risques2(*) pour la santé. D'après ledit rapport, la consommation d'alcool est à l'origine de 3,2% des décès et de 4% de la charge de morbidité. Ainsi, la consommation de boissons alcoolisées est le 1er facteur de risque de santé dans les pays en voie de développement (PVD) à faible taux de mortalité et le 3ème dans les pays développés. De plus, 20 à 30% des cancers de l'oesophage, des maladies hépatiques, des cas d'épilepsie, des accidents de la circulation, des homicides, des blessures intentionnelles... sont directement imputés à l'alcool.

Étant donné que la santé est un exemple type de « bien public ou bien sous tutelle »3(*), la consommation d'alcool constitue un fléau social. Elle n'épargne aucun individu. Alors que les hommes sont les premières victimes d'alcoolisme, les études récentes montrent que les consommations d'alcool des femmes et des jeunes connaissent une grande augmentation. Le Docteur Gro Harlem Brundtland4(*) affirme que « dans le monde, 5% des décès de jeunes entre 15 et 29 ans sont dus à la consommation d'alcool et 140 000 000 de personnes sont dépendantes ». Dans le cas particulier des femmes enceintes, l'alcool est strictement déconseillé car, même à faible dose, il peut être très nuisible (syndrome d'alcoolisme foetal). Contrairement aux autres drogues (tabac, cannabis, colle forte...), l'alcool a cette particularité de causer un délire aigu, appelé delirium tremens. Ce dernier, même en cas de soins rapides, est très nuisant ; il se caractérise par de violents tremblements accompagnés de déshydrations et de fièvres.

Aucun continent, n'est épargné par la nocivité de l'alcool. Depuis les années 1960, en Afrique noire, l'engouement de la population pour les boissons alcoolisées manufacturées contribue à une augmentation vertigineuse du nombre de brasseries et distilleries. Cette avidité d'alcool vient s'ajouter à une forte consommation traditionnelle. C'est ainsi que la consommation d'alcool pur par tête a augmenté de 416% seulement entre 1960 et 19805(*).

Avec un fort taux de mortalité de 15,3% et une espérance de vie à la naissance faible de 48 ans, le Cameroun, grand pays d'Afrique Centrale de 16,4 millions d'habitants6(*) connaît d'énormes problèmes sanitaires imputés aux consommations élevées d'alcool. En effet, le Cameroun est le 12ème pays africain en terme de consommation d'alcool pur par adulte. Malgré une production locale très élevée, le Cameroun est en plus le 24ème demandeur de mousseux7(*), le 31ème de vins et le 34ème de spiritueux. Par ailleurs, la consommation d'alcool jouit d'une image positive soutenue par les politiques de vente acharnées des alcooliers. Les camerounais consomment aussi beaucoup d'alcools traditionnels (matango, bili-bili, etc.). D'après l'ONG Oasis8(*), 10% des camerounais consomment des alcools traditionnels.

De plus, le système éducatif camerounais se porte très mal. Avec un taux de scolarisation dans l'enseignement secondaire de 33% en 2001-2002, parmi les 50,3% des scolaires âgés entre 12 et 17 ans en 1995, seuls 3,4% étaient arrivés au cycle supérieur9(*). Les échecs scolaires sont de plus en plus récurrents.

Depuis les travaux innovants sur l'économie de la santé réalisés par Kenneth ARROW (Nobel en 1972), la relation entre les problèmes de santé et d'éducation est mieux vérifiée. En effet, « la santé conditionne l'efficacité de l'éducation » (Jean François Nys, 1980). Dans le cas spécifique des pays tel que le Cameroun, l'économiste Denis-Clair Lambert affirme que « la correspondance entre l'état de santé des populations du Tiers monde et leur niveau d'instruction est très nette ». Au Cameroun, Il existe une liaison entre les problèmes de santé des élèves et les nombreux échecs scolaires observés.

Par ailleurs, face au problème de la consommation des boissons alcoolisées qui est une externalité négative même pour les non buveurs, les économistes proposent que l'État intervienne par des attitudes autoritaires (interdiction de vente) ou par la taxation (augmentation des prix).

Ce sont ces politiques que le gouvernement camerounais essaie de mener. À titre d'exemples :

· puisque « l'intégrité physique et morale des élèves est garantie par le système éducatif »10(*), le Gouvernement interdit la commercialisation des boissons alcoolisées à proximité des établissements scolaires ;

· la taxation des boissons alcoolisées, revue à la hausse en décembre 2004, est révisée tous les 6 mois par le Ministère de l'Économie et des Finances (MINEFI) ;

· le Cameroun a mis en place, depuis 1992, un Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD), afin de coordonner les problèmes de consommation des drogues.

Cependant, la plupart des mesures de lutte contre l'alcoolisme juvénile sont sans résultat encourageant car les sanctions ne sont pas strictement appliquées.

Les boissons alcoolisées sont des drogues licites, c'est-à-dire que nul n'ignore leur nocivité d'usage mais l'État en autorise la vente publique. Dans tous les cas, les coûts sanitaires, économiques et sociaux liés à la consommation d'alcool en milieu scolaire sont un handicap pour la société camerounaise. Le taux d'échec aux examens officiels est sans cesse croissant. De plus, seuls 3,45% et 3,4% du PIB11(*) respectivement pour la santé et l'éducation sont consacrés aux dépenses publiques.

Face à la difficulté de lutter contre l'alcoolisme, il s'en suit que ce fléau, en tant que problème social, interpelle d'ores et déjà tous les agents économiques en commençant par les victimes. Cependant, il semble nécessaire de comprendre :

· Quels sont les facteurs d'influence de cette consommation d'alcool ?

· Comment les élèves se comportent-ils face à la dangerosité de l'alcool ?

· Quels sont réellement les acteurs qui peuvent sortir les élèves de ce fléau ?

Ainsi, pour participer activement à cette lutte contre l'abus d'alcool, nous avons porté notre réflexion sur le thème : « LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE : Cas de la ville de Yaoundé ». C'est dans cette optique que nous avons mené, en début d'année 2006, dans 5 établissements d'enseignement secondaire général, une étude dont le but est d'apprécier le comportement actuel des jeunes scolaires de la ville de Yaoundé face à l'alcoolisme. Cette étude a des objectifs spécifiques, à savoir :

· mesurer la prévalence de la consommation d'alcool des élèves ;

· étudier l'impact de cette consommation sur les résultats scolaires ;

· identifier les facteurs déterminants de la consommation en milieu scolaire ;

· vérifier l'existence du lien entre la consommation d'alcool et celle d'autres drogues ;

· connaître les expériences qui contribuent au refus d'alcool chez les jeunes.

· observer les comportements des aînés (parents, enseignants, etc.) par rapport à cette consommation d'alcool juvénile.

Pour atteindre ces objectifs, grâce à la revue de la littérature, nous avons émis les hypothèses suivantes :

· la consommation d'alcool est plus fréquente chez les élèves : de sexe masculin, d'âge élevé et des classes supérieures ;

· le nombre d'échecs est plus élevé chez les buveurs d'alcool ;

· les buveurs sont les plus incités à consommer d'autres drogues ;

· l'entourage de l'élève influence sa consommation d'alcool ;

· les politiques actuelles de lutte contre l'alcoolisme juvénile ne sont pas strictes.

Nous avons articulé ce mémoire autour de deux grandes parties.

Ø La première partie présente l'approche théorique de l'étude. Ainsi, nous relatons, d'une part, les analyses des problèmes de consommation d'alcool et d'éducation par les économistes de la santé et d'autre part, nous parlons de la drogue «alcool», ses méfaits et les politiques de lutte contre l'alcoolisme juvénile.

Ø La seconde partie concerne l'approche empirique de notre travail. Tout d'abord, nous présentons l'enquête ECAS, et ensuite, nous décrivons la population enquêtée. Enfin, nous procédons à des analyses statistique (ACM) et économétrique (modèle LOGIT) des facteurs exogènes de la consommation des scolaires.

Première partie

APPROCHE THÉORIQUE

CHAPITRE I : L'ÉCONOMIE DE LA SANTÉ, L'ÉDUCATION ET LA CONSOMMATION D'ALCOOL

« Si l'on décide de dispenser des services à tout le monde, il n'est pas question de dispenser tous les services : on commencera par les plus rentables ».

Gro BRUNDTLAND, responsable de l'OMS12(*)

La consommation d'alcool est un fléau social qui interpelle aussi les économistes. En effet, la spécialisation de la science économique dans le domaine de la santé paraît assez récente (environ 40 ans13(*)). Or, un état sanitaire précaire affecte la capacité d'assimilation de l'individu ; ce qui nuit à son éducation. Au moment où la théorie du capital humain justifie le développement, certains économistes n'ont pas hésité à s'imprégner de la médecine pour aborder l'investissement-santé. Ainsi, il semble nécessaire d'avoir un aperçu général de l'économie de la santé, de comprendre les approches économiques de la santé et de l'éducation et de réfléchir sur des propositions de lutte contre l'alcoolisme.

SECTION 1 : L'ORIENTATION DE L'ÉCONOMIE VERS LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION

Le domaine sanitaire intéresse de plus en plus les économistes. Nous verrons dans cette section l'évolution de l'économie de la santé, l'amélioration des modèles économiques et les facteurs clés du développement dans les pays en voie de développement (PVD).

1. L'essor de l'économie de la santé

L'économie de la santé a été initiée par des théoriciens anglo-saxons dans le but d'appuyer certaines théories néoclassiques telles que la théorie de l'équilibre général. La mise en pratique de cette discipline par des économistes ne pouvait se faire sans difficulté, puisque la santé apparaissait au départ seulement comme une consommation. La santé n'étant pas un investissement, autrement dit la santé n'étant pas considérée comme un facteur de développement économique tel que le progrès technique ou l'éducation, par conséquent elle ne pouvait être source de production des biens rares (une des raisons d'être de la science économique). La santé devrait donc rester l'« affaire des médecins ».

C'est l'économiste américain Kenneth J. ARROW (Nobel en 197214(*)) qui, en travaillant sur la théorie du bien-être, les choix collectifs et la théorie générale de l'équilibre, va propulser l'économie de la santé par ses diverses approches. ARROW présente d'abord les économistes de la santé comme des théoriciens du risque et de l'incertitude15(*), ensuite il montre que les modèles élaborés par ces économistes de la santé ont une portée scientifique. En effet, les approches des économistes de la santé sont purement des théories classiques de la rationalité et de l'optimisation. Cependant, ces économistes ont du mal à admettre qu'il faut allouer à la santé des ressources nouvelles ; car il s'agit d'un investissement risqué et la rentabilité est aléatoire. Enfin, ARROW conclut que le véritable problème de l'investissement-santé est ce cercle vicieux de cause à effet entre la santé et le développement économique d'un pays. Autrement dit, il n'est pas évident de savoir si c'est un bon état sanitaire des populations qui est à l'origine du développement ou bien c'est le fait qu'un pays soit développé qui explique le bonne situation sanitaire des individus. En outre, ARROW pose le problème de savoir s'il s'agit d'un « choix individuel ou d'un choix collectif ?»16(*). Auquel cas, c'est l'État qui devrait être le médiateur des problèmes sanitaires. Cependant, bien qu'ayant des approches différentes, la confusion persiste entre l'économie de la santé et l'économie publique.

2. L'apport irréfutable de la santé dans le capital humain

Aujourd'hui, tous les économistes s'accordent à reconnaître la santé comme variable exogène du capital humain. Le capital humain est défini comme étant « l'accumulation des investissements en l'Homme, comme l'éducation et la formation professionnelle »17(*), aussi tout facteur explicatif du bien-être physique ou moral de l'Homme ne peut être qu'un déterminant du capital humain. La santé est « un état complet de bien-être physique, mental et social, assurant en l'absence de maladie ou d'infirmité un droit fondamental de l'être humain à accéder au niveau de santé le plus élevé possible »18(*), par conséquent la santé est un déterminant du capital humain.

De nombreuses théories ont été avancées à ce sujet. Jean François Nys déclare que « la santé conditionne l'efficacité de l'éducation et celle du travail »19(*) ; cela voudrait dire que la santé permet à l'individu de disposer des capacités d'assimiler les connaissances et de les utiliser, par le biais du travail, dans le but d'accroître la productivité nationale.

Cependant, si la santé est un bien accessible à tous au même titre que l'éducation, comment investir en capital-santé et quelle en est la rentabilité ? Peut-on optimiser l'offre et la demande de santé afin d'accéder à un niveau théorique d'équilibre économique ? Les écoles walfaristes ont montré que l'État répondrait à cette attente puisque la santé est l'exemple type d'un « bien public ou bien sous tutelle »20(*).

Par ailleurs, en comparant les facteurs santé et éducation dans la formation du capital humain, il semblerait que c'est le critère « âge » qui diffère le plus. En effet, le capital-santé est inné et dépend de l'espérance de vie à la naissance. Et malgré l'assistance médicale apportée à un individu, la santé se détériore et ce capital meurt à la fin de vie. Cette dernière étant généralement : la mort, la vieillesse ou une infirmité causant l'incapacité à produire un surplus de biens économiques. Le capital-éducation, quant à lui, est nul aux premiers âges. Il se forme durant l'instruction et la formation, se déprécie pendant la vie active et meurt lorsque l'agent économique devient inactif.

Nous allons expliciter les évolutions des dépenses en santé et éducation à l'aide du graphique 1.

Graphique 1 : Évolution des dépenses investissement-santé et investissement-éducation au cours d'une durée de vie

Dépenses

Santé

Éducation

0 1 5 25 50 60 Age en années

Source : D-C Lambert, op. cit, page 79

Ce graphique met en évidence des intervalles de rendements décroissants, croissants et stables. En effet, les dépenses d'investissement-santé ont l'allure d'une « courbe en J » alors que celles de l'investissement-éducation ressemblent à une « courbe de Gauss ». Ainsi, tout agent économique dispose d'un capital-santé à la naissance et qui est quasiment constant pendant la période de grande vulnérabilité aux maladies (0 - 1 an). Ensuite, les coûts sanitaires diminuent sur la zone (1 - 25 ans) où l'agent acquiert progressivement un système immunitaire efficient naturel. Sous l'effet accru du travail et l'arrêt physique du corps humain à remplacer les cellules mortes (les prémices de la vieillesse), l'investissement-santé croît de manière exponentielle (50 - 60 ans) par rapport à celui du bas âge. Les raisons de cette croissance sont simples : l'agent disposant de plus de ressources financières et s'opposant radicalement à la « tragédie de vieillesse » opte pour des traitements médicaux plus onéreux et plus marginaux (cures de désintoxication, suivis médicaux, chirurgies esthétiques, thérapies...).

Concernant l'éducation, le processus d'investissement parait être l'opposé de celui de la santé, voire compensatoire. L'investissement-éducation est négligeable avant l'âge d'un an, ensuite croît progressivement durant les années d'études (primaires, secondaires et supérieures) du fait du coût croissant de l'offre d'éducation. Lorsque l'agent entre dans la vie active, il est dans une phase de mise en pratique c'est-à-dire qu'il produit des biens. L'investissement-éducation s'érode et donne place à l'expérience professionnelle (25 - 60 ans) ; il devient quasiment nul lorsque l'agent rentre en phase d'inactivité (qui correspond ici à la retraite professionnelle).

3. La corrélation entre santé et éducation dans les pays en voie de développement

La corrélation entre des conditions sanitaires viables et une scolarisation avancée ne peut être mise en doute dans « les pays les moins avancés ». Les différents indicateurs de mesure de développement tels que l'indice de développement humain (IDH), le taux de mortalité, le taux de scolarisation, l'espérance de vie à la naissance, l'indice de pauvreté humaine (IPH)... montrent que les composantes déterminantes du développement dans les pays du « sud » sont la santé et l'éducation. C'est dans cette optique que D-C Lambert dit que « la correspondance entre l'état de santé des populations du tiers monde et leur niveau d'instruction est très nette »21(*). En effet, les problèmes sanitaires dans ces pays sont souvent liés à l'inaptitude à prévenir certaines maladies dues à l'analphabétisme. D'autant plus qu'avec les progrès techniques et technologiques, les informations sanitaires (hygiène et propreté) sont disponibles et quasiment accessibles à tous. Comment expliquer les coûts sociaux élevés pour les grandes endémies et pandémies dans de nombreux pays d'Afrique, d'Amérique latine ou d'Asie alors que les mesures de prévention sont simples et de moins en moins coûteuses :

* consommation saine et modérée des boissons alcoolisées pour éviter l'alcoolisme 

* utilisation de préservatif (25 FCFA22(*)), fidélité ou abstinence pour le cas du sida ;

* achat d'une moustiquaire imprégnée (5000 FCFA) pour se prémunir du paludisme ;

* vaccination (gratuite) des enfants de moins de cinq (5) ans contre la poliomyélite ;

* consommation d'eau potable ou javellisée, cuisson complète des aliments, bain quotidien ; vêtements propres... pour ne pas être en contact avec d'autres attaques microbiennes.

Des mesures simples ; au point que les organisations internationales sanitaires croient réduire considérablement la mortalité et la morbidité dans ces régions. C'est le cas de l'OMS qui s'était empressée de proclamer la « santé pour tous en l'an 2000 »23(*).

Les programmes de préventions des maladies butent souvent sur les us et coutumes des populations. Malgré les avancées de la médecine formelle, ces populations tiennent parfois à enraciner leurs caractères primitifs ou à perpétuer leurs doctrines ancestrales (médecine traditionnelle, rituel, etc.) ou religieuses (rite, interdit, etc.).

SECTION 2 : LES EXTERNALITÉS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL ET D'ÉDUCATION

Lorsqu'un agent influence par ses actes le bien-être d'autrui, cet agent émet des externalités. Autrement dit, une externalité peut être défini comme l' « effet du comportement d'un agent sur le bien d'un tiers »24(*). Selon que l'action de cet agent est avantageuse ou nuisible, l'externalité est respectivement positive ou négative. Nous verrons dans cette section l'opposition entre l'externalité à la consommation d'éducation et celle de la consommation d'alcool.

1. Les externalités positives à l'éducation

Nous avons vu plus haut que l'éducation ou l'investissement en capital humain est déterminant dans le développement d'un pays. L'éducation permet la formation d'une meilleure capacité de discernement et de jugement, ce qui permet à l'agent économique de réduire les coûts sociaux des maladies en appliquant des méthodes de prévention.

Le graphique 2 représente une externalité positive à la consommation d'éducation suivant les prix et quantité d'éducation.

Graphique 2 : Externalité positive à la consommation d'éducation

Prix de l'éducation

Offre

Valeur sociale

Demande

Quantité d'éducation

Qoptimale

Qmarché

0

Source : N. G. Mankiw, op. cit, page 269

Ce graphique 2 montre, d'une part, que la courbe de demande est en dessous de la courbe de valeur sociale. D'autre part, la quantité d'équilibre du marché Qmarché est inférieure à la quantité optimale Qoptimale nécessaire pour le développement selon le secteur social. En effet, des taux de scolarisation inférieurs à 100% montrent parfaitement que la quantité d'éducation offerte (établissements et enseignements) par les responsables en charge satisfait seulement une partie de la population (agents économiques potentiels) ; le reste des agents est obligé de se priver de cette consommation (ceux n'ayant pas accès à l'éducation). La société (organisations et groupes de pression) se bat pour que ce niveau d'éducation soit revu à la hausse, afin de créer un développement équitable et harmonieux. L'éducation constitue une externalité positive, c'est pourquoi elle est largement subventionnée par l'État qui met en place des systèmes éducatifs publics et gratuits.

2. Les externalités négatives à la consommation d'alcool

Les nombreuses maladies, les accidents de la circulation, les troubles familiaux, les échecs scolaires..., sont des facteurs qui mettent en évidence la nuisance de l'alcoolisme. La consommation d'alcool est donc un exemple type d'une externalité négative. Le graphique 3 illustre parfaitement les attentes du secteur social dans la lutte contre la consommation d'alcool suivant le prix et la quantité sur le marché.

Graphique 3 : Externalité négative à la consommation d'alcool

Prix de l'alcool

Offre

Valeur sociale

Demande

Quantité d'alcool

Qmarché

Qoptimale

0

Source : N. G. Mankiw, page 269, op. cit.

Cette figure nous montre, d'une part, que la courbe de valeur sociale est en dessous de celle de la demande. D'autre part, la quantité d'équilibre entre l'offre et la demande d'alcool sur le marché Qmarché est nettement supérieure à celle que devrait s'échanger les agents du point de vue social Qoptimale. En effet, la consommation d'alcool est l'exemple type de l'irrationalité du consommateur qui se lance dans un usage à risque et dont la satisfaction est à démontrer. Puisque la consommation d'alcool est source d'externalité négative, nous comprenons pourquoi les attentes des sociétaires (réduire l'offre des entreprises) sont opposées à celle de l'éducation. C'est dans cette optique que l'État taxe fortement les boissons alcoolisées.

En définitive la consommation des boissons alcoolisées est inévitablement, par les attitudes et comportements qu'elle engendre, une externalité négative. La SECTION 3 va montrer les politiques qui peuvent être menées pour lutter contre ce fléau d'alcoolisme.

SECTION 3 : LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME

Pour lutter contre l'abus d'alcool, il existe une infinité de processus adaptées chacun à une situation particulière d'alcoolisme. Cependant, les politiques antialcooliques peuvent être réparties en deux catégories.

1. Les politiques publiques ou collectives

Les politiques publiques ou collectives sont essentiellement des mesures de prévention telles que des politiques économiques, des politiques d'éducation et des dispositions réglementaires.

1.1. Les politiques économiques

Face à une externalité négative comme la consommation d'alcool, les économistes proposent l'intervention de l'État par l'application de deux types de mesures :

· L'attitude autoritaire

L'État peut interdire la consommation des boissons alcoolisées. D'une part, l'État peut agir sur les quantités de boissons accessibles. C'est le cas d'une liqueur comme l'absinthe qui est interdite en France depuis 192225(*). D'autre part, le Gouvernement peut réfuter la présence des débits de boissons alcoolisées à proximité des infrastructures socio-économiques telles que les établissements scolaires, les ministères, les centres hospitaliers, les enceintes sportives, etc.

· La taxe

Au lieu d'interdire la consommation d'alcool, l'État peut taxer fortement les boissons alcoolisées. Les recettes fiscales obtenues pourront servir à subventionner des politiques favorables aux externalités positives telles que des bourses d'études et de stages, la protection des couches vulnérables (mineurs et femmes), la protection de l'environnement, etc.

1.2. Les politiques d'éducation et d'information sanitaire

Ces politiques consistent à informer les agents des comportements nocifs et à risque de la consommation d'alcool ; et à instruire les victimes sur les mesures de prévention contre l'alcoolisme. Ces politiques sont menées par des organisations internationales (Organisation Mondiale de la Santé (OMS)), des organismes gouvernementaux (Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD)), des associations (Alcooliques Anonymes (AA))...

1.3. Les dispositions législatives

Ces politiques consistent à la mise au point des lois régissant les conduites à tenir dans la société. Elles sont souvent répressives et concernent les domaines tels que le lieu de travail, la sécurité routière, la protection des mineurs, la publicité, etc.

2. Les politiques privées ou individuelles

Il s'agit généralement des politiques de dépistages des consommateurs excessifs et le suivi médical des consommateurs dépendants d'alcool.

2.1. Le dépistage des consommateurs excessifs

Les techniques de dépistage sont très variées. Nous distinguons entre autres les dépistages clinique et biologique.

· Le dépistage clinique

C'est une opération simple qui consiste à l'observation de certaines parties du corps humain. Elle commence par l'observation des aspects du visage (V), des conjonctives26(*) (C) et de la langue (L). Ensuite, les tremblements de la bouche (B), de langue et des extrémités (E) de cette dernière. De même, il faut rechercher la présence de troubles subjectifs d'origine nerveuse (N), digestive (D) et motrice (M). Enfin, on relève la tension (TA), le volume du foie et le poids du patient. Ce dépistage se fait souvent à l'aide du tableau 1.

Tableau 1 : Grille de LE GO27(*)

Aspect

Tremblements

V

C

L

B

L

E

 
 
 
 
 
 

Troubles subjectifs

Foie

Poids

TA

N

D

M

 
 
 
 
 
 

Source : Lévy, Cazaban, Duffour et Jourdan, op. cit, page 85

NB : Les codes à entrer dans cette grille sont : 1, 2, 3, 4 et 5.

· Le dépistage biologique

Dans ce cas, on utilise deux types de marqueurs28(*) : la gamma glutamyl transférase et le volume globulaire moyen (VGM).

La gamma glutamyl transférase est une molécule pour laquelle le taux dans le sang des alcooliques est très élevé. Lorsqu'un patient a un taux de gamma glutamyl transférase élevé, sa valeur prédictive positive (VPP) ou probabilité d'être alcoolique est de 65%.

Le VGM, quant à lui, mesure l'alcoolémie, c'est-à-dire le degré d'alcool dans le sang. Sa VPP dépend surtout de la législation (0.8 g lors de la conduite automobile en France).

Encadré 1: Test CAGE (Cut, Annoying, Guilty, Eyes wide open)

De nombreux tests psychotechniques peuvent aider à dépister des situations d'alcoolisme abusives. Parmi les plus simples à réaliser, nous avons le test CAGE qui est un test de mesure de dépendance à l'alcool. Il suffit de répondre affirmativement au moins à 2 des 4 questions suivantes pour présumer un problème lié à une consommation chronique des boissons alcoolisées.

1. Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?

2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?

3. Avez-vous déjà eu l'impression que vous buviez trop ?

4. Avez-vous déjà eu besoin d'alcool dès le matin pour vous sentir en forme ?

Source : www.atoute.org/ « Alcoolisme quand tu nous tiens ... », Tests, décembre 2005

2.2. Le suivi des consommateurs dépendants d'alcool

Lorsqu'une personne devient dépendante d'alcool, sa prise en charge peut se faire en deux étapes, à savoir :

· une cure de sevrage (désintoxication) qui consiste à priver le sujet des boissons alcoolisées. Pour cela, il faut la volonté du patient qui doit vouloir arrêter de prendre de l'alcool. La prise en charge consiste souvent à hospitaliser l'alcoolique ;

· une post-cure est généralement nécessaire, lorsque l'individu a terminé son sevrage. En effet, elle permet de prévenir une récidive. Cette opération peut se dérouler dans des centres spécialisés et voire même dans le domicile du patient si ses proches sont sensibles à sa réinsertion.

Il s'en suit au terme de ce premier chapitre que la santé est un thème de plus en plus abordé par les économistes. De plus, la santé est un facteur déterminant dans l'éducation et par conséquent du développement d'un pays. Les agents instruits préviennent mieux les problèmes sanitaires. Par ailleurs, des politiques publiques et privées peuvent être mises en place pour lutter contre le fléau d'alcoolisme. Pour cela, les interventions des opérateurs (organisations, groupes de pression,...) et surtout une volonté manifeste des pouvoirs publics sont nécessaires. De plus, nous verrons au chapitre suivant les niveaux d'alcoolisation et les victimes qui s'en suivent dans le monde.

CHAPITRE II : L'ALCOOL, SES MÉFAITS ET LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVÉNILE

« Celui qui ne supporte pas l'alcool (que ce soit de naissance ou par suite de mauvaises habitudes) n'est pas forcement un ivrogne, n'est pas forcement quelqu'un qui boit beaucoup...c'est quelqu'un pour qui l'alcool est un poison ».

J. M. BOUTOT

Le marché des boissons alcoolisées se porte très bien. Cependant, les problèmes liés à la consommation d'alcool ne sauraient s'ignorer aujourd'hui (accident de la circulation, pertes d'emploi, maladies, ...). De plus, l'alcoolisme est un fléau qui n'épargne aucun âge de la vie (jeunes, adultes et vieux). Dans ce chapitre, nous présenterons les processus de fabrication, de commercialisation et de consommation des boissons alcoolisées, les effets désastreux y afférents avant d'aborder la lutte contre la prise à risque d'alcool des jeunes.

SECTION 1 : LA PRODUCTION ET LA CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES

La consommation traditionnelle d'alcool se fait de manière séculaire au Cameroun. Cependant, avec des processus d'industrialisations rapides, les productions et les distributions des alcools industriels ont facilement satisfait les demandes des populations avides d'alcool. Cette section présente la situation du marché des boissons alcoolisées.

1. L'alcoolisation et les produits dérivés

1.1. La fabrication de boissons alcoolisées

Les alcools (éthanols) sont généralement obtenus par fermentation, par distillation ou par mélange. Nous parlerons essentiellement des processus industriels qui contribuent à la fabrication de la quasi-totalité des boissons alcoolisées sur le marché.

1.1.1. Les boissons fermentées

La fermentation alcoolique est la transformation d'un sucre fermentescible tel que le glucose en alcool. En effet, tout jus de fruit (sucré) en contact d'une enzyme (levure, bactérie, etc.) se transforme en alcool. Les principaux produits obtenus sont : le vin, la bière et le cidre.

· Le vin

Un vin peut être obtenu par des techniques différentes de fermentation (vinification) à partir d'un fruit (raisin), d'une tige (canne à sucre), d'un bourgeon (chou palmiste)... Nous avons globalement cinq (5) étapes dans la vinification : le foulage, le pressage, la fermentation, le vieillissement et l'embouteillage.

· La bière

Elle est obtenue par fermentation d'une substance élaborée à partir de grains de céréales (orge, mil, riz...) appelée malt associée au houblon. En effet, l'amidon n'est pas un sucre fermentescible, c'est pourquoi les céréales sont transformées en malt. Le houblon quant à lui donne à la bière sa saveur amère et permet la croissance de certaines bactéries enzymatiques.

· Le cidre

Le cidre est habituellement obtenu par fermentation du jus de pomme. Il est légèrement pétillant (gazeux).

1.1.2. Les boissons distillées

La distillation est une technique qui consiste à faire porter un produit liquide à ébullition afin de pouvoir séparer ses constituants et recueillir ces derniers par condensation. En effet, l'alcool, bouillant à 70° C (degrés Celsius), s'évapore plus vite que de l'eau qui boue elle à 100° C. La distillation permet donc d'obtenir des alcools plus concentrés (forts), entre autres :

· l'eau-de-vie de vin (cognac, armagnac...) ;

· l'eau-de-vie de marc ;

· le calvados obtenu à partir du cidre ;

· le rhum élaborer à l'aide du jus fermenté de canne à sucre ;

· le kirsch fabriqué à base du jus fermenté de cerise ou de merise ;

· le whisky et la vodka provenant des graines de céréales fermentées.

1.1.3. Les liqueurs

Les liqueurs sont des mélanges d'alcool, de sucre et d'arôme (parfum). Nous distinguons deux (2) groupes de liqueurs :

· Les apéritifs (anis, cocktail, vermouth, quinquina,...) sont des liqueurs qui se boivent additionnées d'eau glacée, de sirop, d'oeuf... avant le repas ;

· Les digestifs (cassis, chartreuse...) sont des liqueurs très sucrées qui se consomment pures à la fin du repas pour faciliter la digestion.

· 1.2. Le degré alcoolique

Le degré alcoolique (°) est le nombre d'unités d'alcool pur contenu dans 100 unités de quantité ou de volume.

Exemple : Dans une bouteille de 1000 millilitres (1 litre) de vin à 10°, il y a 100 millilitres ou 80 grammes d'alcool pur, soit un apport calorifique de 560 kilocalories.

Tableau 2 : Degré alcoolique des principales boissons alcoolisées

 

Teneur en alcool (en degré)

Cidre

Bière

Vin

Apéritif (vin cuit)

Pastis

Liqueurs

Eaux de vie

2 à 6

3 à 6

9 à 15

15 à 25

40 à 45

15 à 20

40 à 60

Source : Lévy, Cazaban, Duffour et Jourdan, op. cit, page 80

Ce tableau nous donne déjà un avant-goût des risques sanitaires liés à la consommation d'une boisson alcoolisée.

2. La place du Cameroun dans la consommation d'alcool

2.1. L'évolution de la consommation des boissons industrielles

Le Cameroun occupe la 12ème place de consommateur d'alcool en Afrique (OMS, 2000). Depuis l' « indépendance », de nombreuses brasseries ont vu le jour, causant, avec une production traditionnelle attrayante et des importations élevées, une consommation permanente de boissons alcoolisées dans l'ensemble du territoire national.

Graphique 4 : Évolution des consommations d'alcool pur par adulte (15 ans et plus) au Cameroun de 1961 à 2001

Source: WHO statistics, «Adult per capita alcohol consumption », 2002

D'une manière générale, ce graphique montre une baisse progressive de consommation des boissons alcoolisées au Cameroun à partir des années 1986. Cette baisse est liée à la crise économique due à la dégradation des termes de l'échange. Cependant, la bière reste la principale boisson consommée au Cameroun, suivi du vin et du spiritueux. Ces consommations sont fonctions des prix moyens des boissons alcoolisées (la bière étant la boisson la moins chère, suivi du vin et du spiritueux).

2.2. La consommation traditionnelle

Les données chiffrées dans ce domaine échappent par définition à toutes les statistiques officielles. Cependant, d'après l'ONG Oasis, en 1990, 10% des camerounais consomment des boissons alcoolisées traditionnelles.

Tableau 3 : Répartition des consommateurs d'alcool traditionnel au Cameroun

BOISSON (degré alcoolique)

POURCENTAGE DE BUVEURS (%)

Matango (30°)

40

Odontol (70°)

30

Bili-bili (60°)

25

Autres (1)

5

Total

100

(1) Alcools divers, rares et souvent plus nuisibles (90°).

Source : www.oasis-org.ifrance.com\Présentation.htm « Des faits et des chiffres »

Le tableau 4 montre que parmi les spiritueux traditionnels les plus consommés au Cameroun, c'est le matango qui vient en tête, suivi de l'odontol et du bili-bili.

2.3. L'importation des vins et spiritueux

Les vins (principales boissons alcoolisées importées) et les spiritueux n'occupent pas une place importante dans le régime alcoolique de la majorité des camerounais ; car le pouvoir d'achat de ces derniers est encore faible. La plupart des camerounais préfèrent consommer des bières produites localement.

Graphique 5 : Répartition des importations camerounaises de vins et spiritueux par pays d'origine

Source : Douanes camerounaises 1999/2000

Le graphique précédent illustre le fait que le Cameroun importe généralement auprès des grands producteurs (Espagne et France). Ce qui le classe comme le 31ème demandeur de vins, le 24ème de mousseux et le 34ème de spiritueux.

La consommation alcoolique du Cameroun est assez élevée. Ce que confirme le journal LE MESSAGER29(*) en disant que : « le Cameroun a même été classé parmi les plus grands consommateurs de champagne en Afrique ». Cependant, il ne s'agit pas d'une consommation de masse ; elle est réservée à la classe bourgeoise (membres du gouvernement, hommes d'affaires, diplomates...).

SECTION 2 : LES DANGERS DE L'ALCOOL SUR L'ORGANISME

L'alcool est une drogue qui cause de graves problèmes émotionnels et fonctionnels dans notre organisme. Cette section montre, d'une part, les maladies, les morbidités et les mortalités alcooliques ; d'autre part, elle relate le problème particulier de l'alcoolisme féminin.

1. L'alcoolisme aigu et l'alcoolisme chronique

Dans une interview30(*) accordée par le Docteur Jean-Louis Jon31(*), ce dernier affirme que  « l'alcool est une substance psycho-active. À forte dose, il peut être sédatif ou perturbateur du système nerveux central. À long terme, il peut avoir des effets sur certains organes vitaux, comme le foie ou le cerveau». L'intoxication à l'alcool se fait soit par consommation excessive et instantanée (alcoolisme aigu) ou par consommation prolongée (alcoolisme chronique).

1.1. L'alcoolisme aigu

La consommation excessive des boissons alcoolisées est dangereuse pour la santé car elle déclenche une succession de troubles fonctionnels dans l'organisme.

1.1.1. Les manifestations cliniques

· L'ivresse typique

Il s'agit de la forme d'ivresse la plus connue qui croît souvent avec l'alcoolémie. Dans un premier temps, le sujet est simplement excité. Il est inattentif, « perd ses esprits », raconte n'importe quoi, a des sautes d'humeur, etc. Ensuite le sujet devient instable, somnole, tremblote, n'arrive plus à tenir sur ses jambes, a la migraine, son visage ternit, etc. Enfin, la victime passe en phase de coma (ivre mort), il est inconscient et incapable de se réveiller.

· L'ivresse atypique

Elle se produit généralement chez des individus ayant des problèmes d'allergie à l'alcool même en faible quantité (épileptiques, psychopathes...).

1.1.2. Les troubles biologiques

Il s'agit essentiellement de la déshydratation, de l'hyper-urécémie (dysfonctionnement des reins), de l'hypoglycémie, de l'acidose (le pH sanguin n'est pas neutre mais acide), etc.

1.2. L'alcoolisme chronique

L'intoxication prolongée à l'alcool modifie complètement l'apparence de la victime.

· L'apparence physique

Les yeux deviennent globuleux et rougeâtres, des pommettes apparaissent sur le visage, les lèvres se fendillent, la langue se recouvre d'un enduit blanc ou jaunâtre et l'haleine se caractérise par une mauvaise odeur.

· L'aspect biologique

Les volumes d'acide urique, du sucre sanguin et des transaminases augmentent à des niveaux critiques tandis que les volumes d'urée et de l'albumine diminuent.

L'alcoolisme est par conséquent à l'origine de nombreuses maladies telles que : la cirrhose alcoolique, le cancer de l'oesophage, l'oesophagite ulcéreuse, les varices oesophagiennes, l'hépatite alcoolique, le pancréatique, la polynévrite des membres inférieures, le syndrome de Korsakoff (troubles importants de la mémoire), la gastrique alcoolique, les hallucinations visuelles et auditives, le delirium tremens, la démence alcoolique...

2. L'usage à risque et nocif de l'alcool chez la femme

Contrairement à l'homme, la femme est naturellement plus vulnérable à l'alcool. De plus, la dépendance psychique est plus rapide chez cette dernière. La femme, se laissant facilement influencer par ses proches consommateurs, boit souvent de façon risquée. Une étude32(*) réalisée dans 53 pays a révélé qu'une femme consommant plus de 10 grammes d'alcool (ou un verre) par jour, risque un cancer du sein. De plus, une « expertise collective » de l'INSERM de Paris33(*) montre qu' « un homme et une femme de même âge et de même poids n'affichent pas les mêmes taux d'éthanol dans leur sang quand ils consomment tous deux une même quantité d'alcool : l'alcoolémie sera plus importante chez la femme». Ce qui peut encore se vérifier par le fait que la femme, éliminant moins rapidement l'alcool sanguin, développe plus vite une cirrhose du foie (10 ans) par rapport à l'homme (15 ans).

En outre, l'alcool est strictement déconseillé à la femme enceinte. Non seulement elle met en péril sa propre santé, mais en plus elle augmente les risques d'avoir un « vilain bébé » (syndrome alcoolique du foetus) car l'alcool traverse aisément le placenta. Le nouveau-né de la femme alcoolique (lorsqu'il a une chance inouïe de ne pas naître prématuré) présente généralement un poids faible, des malformations du crâne et de la face. Dans ses premiers âges, nous pourrons observer des troubles physiques (retard de croissance) et mentaux (quotient intellectuel faible).

3. La morbidité et la mortalité alcooliques

Les risques de maladies et les décès dus à l'alcool sont importants. Dans son « rapport sur la santé dans le monde, 2002 », l'OMS, en mesurant les années de vie ajustées sur l'invalidité (DALY), établit que « 4 % de la charge de morbidité et 3,2 % de l'ensemble des décès dans le monde sont imputés à l'alcool ». Cependant, la morbidité et la mortalité réellement dues à l'alcoolisme sont toujours sous-estimées puisqu'il s'agit d'une sommation. Suivant la politique sanitaire du pays, certains décès sont plus ou moins directement attribués à l'alcool.

Par exemple, en France34(*), le nombre de décès liés à l'alcoolisme est estimé à 70 000 et se repartit comme suit :

cirrhoses + maladies neuropsychiatrique = 20 000

accidents de la circulation + cancers = 30 000

accidents du travail + accidents domestiques + suicides= 20 000

SECTION 3 : LES PROBLÈMES FAMILIAUX LIÉS À L'ALCOOLISME

La consommation d'alcool est à l'origine de nombreux troubles au sein des familles. Elle affecte négativement tous les membres de la famille (père, mère, enfants...).

1. L'alcool et la vie familiale

Les conflits familiaux causés par l'alcoolisme sont connus de tous. Cependant, c'est souvent l'alcoolisme du chef de ménage qui semble le plus dangereux. En effet, lorsque ce dernier entre en phase de dépendance, il devient incapable de gérer son foyer. Ses revenus sont destinés à satisfaire sa « soif » avant qu'il ne perde son emploie. De plus, « les déchéances physiques de l'alcoolique sont malheureusement héréditaires »35(*). Par ailleurs, le sujet alcoolique développe une jalousie pathologique et a souvent beaucoup d'enfants. D'après l'ONG Oasis (op. cit.), 60 à 70% des enfants d'alcooliques connaissent une déperdition scolaire et 85% des couples séparés plongent dans l'alcoolisme au Cameroun.

2. Les résultats de l'EDSC-III36(*)

Il ressort de cette enquête que l'usage abusif des boissons alcoolisées est un facteur explicatif de la violence conjugale. Cette situation s'observe dans le tableau 5.

Tableau 4 : Violence conjugale au Cameroun en pourcentage

Caractéristique

Consommation d'alcool par mari/partenaire

Violence physique ou sexuelle

A déclaré n'avoir subi aucune violence

Violence physique de la femme contre son mari/partenaire

À n'importe quel moment

Dans les 12 derniers mois

À n'importe quel moment

Dans les 12 derniers mois

Effectif

Ne boit pas

Boit/n'est jamais soûl

Est parfois soûl

Est souvent soûl

NSP/ND

32,6

37,3

55,9

72,8

69,2

21,5

23,4

34,8

50,1

0,0

61,1

55,9

35,2

20,6

30,8

3,5

5,1

6,2

9,6

0,0

2,7

2,8

4,6

4,4

0,0

1 022

359

575

201

3

Source : EDSC-III, 2004

D'après ce tableau 5, la femme et l'homme subissent tous les deux des violences liées à l'alcool. Cependant, la femme subit plus de violence qu'elle n'en fait. Il s'agit particulièrement de la femme dont le mari « est souvent soûl » (72,8%) ; de même, du fait des ripostes, ces dernières femmes sont les plus violentes (9,6%). D'une manière générale, ce tableau montre que le niveau de violence conjugale augmente en fonction de la quantité d'alcool consommée par l'un et/ou l'autre des deux partenaires.

Section 4 : LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVENILE

« Une détonation formidable que nul n'entendra - et la Terre à l'état de nébuleuse, continuera sa course dans les cieux délivrée des hommes - sans parasites, sans maladies».

Italo SVEVO, « La conscience de Zeno »

Les jeunes sont naturellement moins conscients du danger de l'alcoolisme et donc plus vulnérables aux attaques des incitateurs à la consommation des boissons alcoolisées. Nous verrons succinctement les différents agents économiques qui s'impliquent (ou doivent s'impliquer) à la non consommation des jeunes, les obstacles à cette lutte et les résultats des études spécifiques sur l'alcoolisme juvénile.

1. Les contributions des agents économiques

La lutte contre l'alcoolisme, en tant que problème de santé publique, ne peut se faire sans le concours de tous les agents économiques. Au Cameroun, nous pouvons citer comme principaux intervenants les agents suivants :

1.1. Les pouvoirs publics

Nous avons vu, en d'autres termes, au chapitre I que face au fléau que constitue l'alcoolisme, les économistes recommandent aux pouvoirs publics, soit d'adopter une attitude autoritaire en limitant l'accès aux boissons alcoolisées ou de taxer au prix fort les alcools afin de décourager les demandeurs. Le Gouvernement retient ces deux politiques précitées. En effet, la vente des alcools est interdite dans certains lieux publics (établissements scolaires, complexes sportifs...) et certaines boissons alcoolisées sont taxées au prix fort (liqueurs, champagnes...).

C'est par cette approche que le Cameroun lutte contre la consommation d'alcool des jeunes. À titre d'exemples, nous avons :

Ø les attitudes autoritaires 

· L'Article 35 de la loi n°98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au Cameroun s'énonce comme suit : « L'intégrité physique et morale des élèves est garantie dans le système éducatif. Sont de ce fait proscrits : [...], la vente, la distribution et la consommation des boissons alcooliques ».

· Le Cameroun s'est engagé dans un plan d'action37(*) à « l'élaboration et l'application stricte par les États membres, de normes pour la publicité et la vente du tabac et de l'alcool. »

· Afin d'augmenter le taux de réussite aux examens officiels dans les établissements secondaires de la ville d'Ébolowa ; en début d'année scolaire 2004-2005, la vente des boissons alcoolisées à proximité de ces établissements a été interdite.

Ø la taxation

· La taxation à l'importation des boissons alcoolisées a été revue à la hausse à la suite de la décision ministérielle n° 660 /cf/ MINEFI du 29 décembre 2004. Cette taxation s'est effectuée comme suit :

Tableau 5 : Taxation des boissons alcoolisées à l'importation

QUANTITÉ

MONTANT

1 carton de White Horse, Haig, Passport, Clan Campbell ou Sir Édouard

35 000 FCFA

1 carton de Johnny Walker, Red Label, Grant's ou J&B

50 000 FCFA

1 carton de Chivas ou Dimples

120 000 FCFA

1 bouteille de Laurent Perrier

10 000 FCFA

1 bouteille de Grand Siècle

26 000 FCFA

1 bouteille de Dom Perignon

46 000 FCFA

Source : MINEFI, 2004

1.2. Les organisations

Les organisations travaillent souvent en partenariat. À travers des enquêtes et l'examen de documents officiels ; ils fournissent des informations sur la consommation d'alcool des jeunes et interpellent les autorités compétentes sur la gravité du fléau. Par ailleurs, les alcoologues sensibilisent régulièrement les jeunes sur les moyens de prévention. C'est dans cette optique que l'OMS fait de « la lutte contre l'alcoolisme »38(*) l'une de ses priorités.

1.3. Le personnel enseignant

L'enseignant est une personne ressource dans la lutte contre l'alcoolisme juvénile. En effet, dans l'Article 37 de la loi n°98 (op. cit.) « L'enseignant est le principal garant de la qualité de l'éducation. » Ce qui veut dire qu'en procédant à l'éducation à la santé, l'enseignant apprend à l'élève les dangers de l'alcool et lui donne les moyens de prévention. Cependant, nous observons que l'alcoolisme est un sujet qui n'est pas assez abordé dans nos salles de classe.

1.4. Les ménages

Les parents ont un rôle fondamental dans l'éducation de leurs enfants. Cependant, il s'avère que c'est la « mère de famille » qui soit la mieux placée pour éviter l'alcoolisme des enfants. Elle peut réduire les risques de consommation des alcools en rangeant les bouteilles hors de la portée des enfants, en prenant l'habitude de servir des boissons sans alcool aux visiteurs. Elle peut aussi encourager sa famille à la pratique des activités sportives (jogging, football...).

Ainsi, chaque agent à un rôle primordial à jouer dans la lutte contre l'abus d'alcool. Cependant, nous verrons à la suite qu'il s'agit d'un combat très difficile.

2. Les limites des politiques de prévention contre l'alcoolisme au Cameroun

La lutte contre l'alcoolisme des jeunes est très difficile. En effet, d'une part, les moyens mis en place par les alcooliers (industriels) sont nombreux (annonces publicitaires, promotion de vente, jeux-concours...) ; d'autre part la consommation d'alcool se fait souvent de manière séculaire et dont l'enracinement tient à la tradition (vin de palme), la religion (vin de messe), les manifestations (foire, caravane)...

2.1. Les médias et les publicités sur les boissons alcoolisées

Les supports publicitaires apparaissent comme les outils les plus attractifs à l'alcool. En

effet, grâce aux médias tels que la télévision, la radio, les journaux, les affiches publicitaires... les agents buveurs et non buveurs apprennent à se familiariser à la boisson.

Au Cameroun, la publicité sur les boissons alcoolisées a atteint son paroxysme. C'est dans cette optique que Bertrand BOUGHA a initié le forum « Une nouvelle monnaie d'échange au Cameroun : Les capsules de bière ont remplacé le franc CFA dans la capitale »39(*). En effet, ce forum est très révélateur puisque tous les participants s'accordent à reconnaître l'agressivité des alcooliers qui ont les moyens de leurs politiques « presque tous les consommateurs de bière au Cameroun ont une chance de gagner ». Autrement dit sachant que ce qui empêche certains jeunes de boire est le manque d'argent alors « pourquoi ne pas boire si c'est gratuit ?» et lorsqu'on peut gagner un véhicule Toyota Prado ? Les jeunes semblent ne pas comprendre les raisons de cette générosité (Foire Promote, Festival Guinness, bouteilles gagnantes...) et pourtant la stratégie est simple : « ces brasseries sont gagnantes à long terme, car une fois la dépendance installée, les alcooliques ne pourront plus se passer de ses poisons ».

Par ailleurs, les incitateurs savent que de nombreux jeunes qui refusent l'alcool pratiquent des activités sportives. Ils attaquent de plus en plus ce domaine par le sponsorat. Comment expliquer que le « Supporter n°1 du football »40(*) au Cameroun soit un industriel d'alcool ?

2.2. L'inapplication rigoureuse des sanctions

Nous avons vu que les pouvoirs publics mettent en place des politiques autoritaires pour éviter l'alcoolisme juvénile. Là où le bât blesse, c'est la bévue des revendeurs des boissons alcoolisées (bars, boîtes de nuits, snack-bars, foires...). Ces derniers exercent même à proximité des établissements scolaires et offrent la boisson aux mineurs. L'action des forces de l'ordre à Yaoundé, qui consiste à fermer les débits de boissons à minuit, n'aide en rien les jeunes buveurs qui boivent aisément plus tôt (avant 24 heures) ou changent de débits (boîtes de nuits, bars dancing...).

2.3. Les comportements idéologiques : l'homme et l'alcool

Le refus d'alcool ne peut se faire sans une volonté manifeste de la victime. Cependant, dans le cas particulier des hommes, l'alcool est un indicateur de virilité. Un jeune qui ne boit pas n'est pas un « Homme ». Cela s'observe le plus souvent lors des consommations de masse (fêtes, anniversaires, balades...) où chaque jeune qui veut se sentir admiré doit montrer le niveau maximum de sa tolérance à l'alcool.

2.4. Une étude récente liée à la prévention contre l'alcoolisme juvénile

La consommation d'alcool des jeunes revient dans diverses études au Cameroun, parmi lesquelles l'EDSC-III réalisée en 2004

Cette enquête relate les risques des MST et des grossesses non désirées (occasionnant des avortements à risque) chez les jeunes de 15 à 24 ans. En effet, le consommateur d'alcool devient excité et perd son contrôle. Dans ce cas, le jeune peut oublier l'utilisation du préservatif. Le tableau 7 traduit le désir sexuel des jeunes après une prise d'alcool.

Tableau 6 : Pourcentage de jeunes ayant eu des rapports sexuels dans les 12 derniers mois après avoir bu de l'alcool.

 

Femmes

Hommes

Caractéristiques

sociodémographiques

Pourcentage ayant bu de l'alcool

Effectif

Pourcentage ayant

bu de l'alcool

Effectif

Âge

15-19

15-17

18-19

20-24

20-22

23-24

État matrimonial

Célibataire

En union/union rompue

Milieu de résidence

Yaoundé/Douala

Autres villes

Ensemble urbain

Rural

Niveau d'instruction

Aucun

Primaire

Secondaire ou plus

Ensemble 15-24

5,2

3,3

7,9

13,4

12,4

15,3

3,9

13,4

7,6

7,7

7,7

10,7

9,7

10,6

7,4

8,9

2 684

1 577

1 107

2 252

1 475

777

2 318

2 618

1 114

1 772

2 886

2 050

792

1 830

2 315

4 936

3,9

2,3

6,5

18,6

14,0

26,3

8,4

18,2

11,9

9,4

10,4

10,2

6,1

10,4

10,7

10,3

1 224

763

461

953

602

351

1 756

421

522

811

1 333

844

120

794

1 263

2 177

Source : EDS-III, 2004

D'une manière générale, nous pouvons dire à travers ce tableau, que les rapports sexuels après consommation excessive d'alcool sont très appréciés par les jeunes. Entre autres :

· la fréquence des rapports évolue avec l'âge ;

· les jeunes ayant un « petit ami » (ou une « petite amie ») se livrent les plus aux rapports ;

· le milieu rural est le lieu privilégié des rapports sexuels ;

· les jeunes mieux instruits sont plus préventifs contre les pratiques sexuelles à risque.

En somme, ce chapitre II nous montre que les européens sont les plus grands offreurs et consommateurs des boissons alcoolisées. Mais la consommation d'alcool est un danger pour la santé de la victime elle-même et de son entourage. De plus, l'alcool est à l'origine de nombreux troubles sociaux (accidents, chômage...) et familiaux (séparation, enfant en difficulté) ; et dans tous les cas, les femmes et les jeunes sont plus vulnérables aux nuisances de l'alcoolisme. C'est le cas au Cameroun où quelques études ciblées montrent l'état aggravé de la consommation d'alcool. Il ressort, entre autres, que le sexe, l'âge, le type de famille, le niveau d'instruction, le lieu de résidence, le statut matrimonial sont des facteurs explicatifs de la consommation d'alcool chez les jeunes.

CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de cette première partie, nous pouvons dire que les problèmes de santé intéressent de plus en plus les économistes. À propos du sujet d'alcoolisme, des modèles illustrent le fait qu'il constitue une externalité négative contrairement à l'éducation qui permet l'amélioration du capital humain. En effet, alors que les coûts sociaux et sanitaires de l'alcoolisme sont de plus élevés, la production des boissons alcoolisées continue d'augmenter malgré les mesures de lutte entreprises par certains agents économiques. En particulier, les jeunes disposent de plus en plus des moyens et des opportunités de s'offrir des alcools. De plus, les techniques de ventes des alcooliers sont de mieux en mieux élaborées ; les jeunes s'en trouvent les premières victimes. Par ailleurs, de nombreuses études interpellent d'ores et déjà les autorités compétentes à faire de la lutte contre l'alcoolisme juvénile une de leur priorité en matière de santé publique. C'est l'étude des politiques de cette lutte contre les boissons alcoolisées qui sera l'objet de la deuxième partie.

Deuxième partie

APPROCHE EMPIRIQUE

CHAPITRE III : L'ENQUÊTE AUPRÈS DES ÉLÈVES DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL

«La prévention de l'alcoolisme ne ressemble plus à la caricature qu'en donnait Bourvil dans son célèbre et savoureux sketch sur "l'eau ferrugineuse". L'approche proposée aujourd'hui n'est plus centrée sur le symptôme, mais sur ce que celui-ci permet de comprendre de la souffrance de la personne. »

Jacques TRÉMINTIN

Ce chapitre présente d'une part les processus d'élaboration et de déroulement de l'enquête. D'autre part, nous montrons, après l'apurement des données collectées, la particularité de la population enquêtée.

SECTION 1 : LA MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE

La méthodologie de l'enquête baptisée « ÉTUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE (ECAS) : Cas de l'enseignement secondaire général dans la ville de Yaoundé » a consisté successivement à l'élaboration du plan d'échantillonnage, au déroulement de l'enquête et au traitement des données collectées. Par ailleurs, nous avons rencontré quelques difficultés.

1. Le plan d'échantillonnage

1.1. Les objectifs de l'enquête

L'objectif global de l'ECAS est d'apprécier les comportements des jeunes scolaires de la ville de Yaoundé face à la consommation d'alcool en début d'année 2006. Aussi, les objectifs spécifiques de cette enquête sont les suivants :

· mesurer la prévalence de la consommation d'alcool chez les élèves ;

· étudier l'impact de la consommation d'alcool sur les résultats scolaires ;

· comprendre les habitudes alcooliques des élèves ;

· identifier les facteurs déterminants de la consommation d'alcool des scolaires ;

· vérifier l'existence du lien entre la consommation d'alcool et celle d'autres drogues ;

· connaître les expériences qui contribuent au refus d'alcool chez les jeunes.

· observer les comportements des aînés (parents, enseignants, etc.) par rapport à cette consommation d'alcool juvénile.

1.2. Le domaine de l'étude

L'ECAS porte sur les établissements secondaires d'enseignement général à cycle complet de la ville de Yaoundé. Les individus enquêtés sont des élèves (garçons et filles) des classes de sixième (6ème), de cinquième (5ème), de quatrième (4ème), troisième (3ème), seconde (2nde), première (1ère) et terminale (Tle).

1.3. La méthode d'échantillonnage

La méthode d'échantillonnage utilisée pour cette enquête est un sondage aléatoire à trois degrés. La base de sondage se présente comme suit :

Tableau 7 : Répartition des établissements d'enseignement secondaire général par rapport à l'ordre d'enseignement.

 

Public

Privé laïc

Privé confessionnel

Ensemble

Effectif

18

25

7

50

Fréquence (%)

36

50

14

100

Source : OBC, « Palmarès des meilleurs lycées du Cameroun », 2004

L'échantillon retenu pour l'ECAS a été composé comme suit:

Au 1er degré, en procédant à une allocation proportionnelle, nous avons tiré de façon aléatoire un échantillon de 5 établissements, soit un taux de sondage de 10% :

· 2 établissements publics (36% de l'échantillon) : Lycée Général Leclerc et Lycée de Mballa II ;

· 1 établissement privé confessionnel (14% de l'échantillon) : Collège de la Retraite ;

· 2 établissements privés laïcs (50% de l'échantillon) : Institut Matamfen et Institut Siantou Secondaire ;

Ces établissements constituent nos unités primaires (UP).

Au 2ème degré, nous avons tiré dans chaque établissement, une classe dans chaque niveau d'étude (sixième, cinquième, quatrième, troisième, seconde, première, terminale). Au 3ème degré, nous avons tiré la moitié des élèves d'une classe par niveau d'étude dans chaque établissement en faisant les hypothèses que :

· les comportements des élèves de même niveau d'étude sont voisins ;

· les élèves assis côte à côte ont souvent des habitudes alcooliques similaires.

Le questionnaire de l'ECAS (cf. ANNEXE 1) quant à lui comporte cinq (5) principales rubriques, à savoir :

Section 1 : RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX

Section 2 : CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES

Section 3 : ALCOOL, SANTÉ ET EDUCATION

Section 4 : INCITATION À LA CONSOMMATION D'ALCOOL

Section 5 : LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL

2. Le déroulement de l'enquête

À l'aide de 4 enquêteurs ayant subi une formation préalable, nous avons effectué l'ECAS, dont le calendrier a été établi de la manière suivante :

Tableau 8 : Calendrier des descentes sur le terrain

ETABLISSEMENTS

DATES

Collège de la Retraite

Jeudi 26/01/2006

Lycée Général Leclerc

Jeudi 26/01/2006 - Vendredi 27/01/2006

Lycée de Mballa II

Lundi 30/01/2006

Institut Siantou Secondaire

Mardi 31/01/2006

Institut Matamfen

Jeudi 02/02/2006

Source : ECAS

Afin d'avoir les permissions d'exercer, nous avons d'abord adressé la « note de recommandation » de l'ISSEA (cf. ANNEXE 2) à chaque Chef d'établissement de l'échantillon. Toutes les demandes ont eu des réponses favorables, ce qui montre que les établissements scolaires manifestent le désir de lutter contre le fléau d'alcoolisme.

3. Le traitement des données collectées

Le traitement des données collectées s'est fait en deux grandes étapes. D'abord de façon manuelle en vérifiant le remplissage des questionnaires par des agents contrôleurs afin de remédier aux réponses mal codifiées. Ensuite par utilisation de l'outil informatique pour l'entrée des informations sur un masque de saisie élaboré sous le logiciel CSPRO ; l'apurement du fichier de collecte s'est fait après importation sous le logiciel SPSS.

4. Les difficultés rencontrées

Nous n'avons pas rencontré de difficultés majeures au cours de cette enquête puisque nous avons bénéficié du soutien du corps professoral. Cependant, les descentes sur le terrain ne se faisaient pas de manière systématique. Les proviseurs des établissements n'étaient pas souvent disponibles, il fallait donc patienter quelques heures avant d'être reçu. En plus, il fallait attendre quelques jours, afin que les enseignants des classes ciblées soient informés de l'étude que nous allions mener. Par ailleurs, de nombreux questionnaires n'ont pas été exploités par faute de mauvais remplissage. En effet, d'une part, les durées d'enquête étaient limitées puisque les élèves devaient reprendre les cours. D'autre part, le questionnaire ne devrait pas permettre d'identifier l'élève enquêté par son nom (sinon l'élève aurait été retissant) alors il n'était pas possible de compléter les informations manquantes. D'où la suppression de nombreux questionnaires et plusieurs rallonges budgétaires.

En définitive, la méthodologie que nous avons adoptée s'est révélée satisfaisante. Ce qui a permis un bon déroulement des opérations d'enquête sans grandes difficultés ; à part la gestion des imprévus financiers. Nous donnerons à la suite les résultats de l'ECAS.

SECTION 2 : LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA POPULATION ÉTUDIÉE

Les 1017 élèves enquêtés au cours de l'ECAS peuvent être regroupés suivant certaines caractéristiques sociodémographiques et scolaires, entre autres :

1. Le sexe

Le sexe est le principal caractère démographique de distinction dans une population. De plus, il semble être le plus simple à collecter auprès des enquêtés. La population cible de l'ECAS comprend les deux sexes (masculin et féminin) comme l'illustre le graphique 6.

Graphique 6 : Répartition des élèves par sexe

Source : ECAS, nos calculs

Ce graphique semble confirmer les résultats actuels qui montrent que les garçons sont minoritaires dans les établissements d'enseignement secondaire général où ils constituent 42,5% de l'ensemble des élèves. Cela peut être dû à la structuration de la population camerounaise qui est constitué en grande partie des femmes et l'effort du Gouvernement à l'amélioration des conditions de la « Femme ».

2. L'âge

Les jeunes enquêtés ont des âges allant de 9 à 26 ans révolus. Cependant, la classe d'âge dominante est celle de [15 ; 18[ans, soit environ 30% des élèves. En effet, cette dernière classe correspond à celle à laquelle devrait officiellement appartenir les élèves du secondaire. Le graphique suivant permet d'observer les proportions par sexe des différentes tranches d'âges.

Graphique 7 : Répartition des élèves suivant les classes d'âge et le sexe

Source : ECAS, nos calculs

En faisant l'hypothèse que les élèves débutent leur scolarité à l'âge de 6 ans à la SIL, nous constatons que 7,28% des élèves (4,33% des garçons et 2,95% des filles) ont une avance scolaire par rapport à leur âge ; tandis que 7,18% des élèves (4,33% des garçons et 2,85% des filles) ont au moins 21 ans ; ces derniers accusent par conséquent un retard scolaire considérable. En effet, les parents semblent de plus en plus obligés d'envoyer leurs enfants à l'école plus tôt ou de trouver des techniques pour faire « sauter » des classes afin de prévenir le nombre considérable d'échecs. Ce qui constitue aujourd'hui un problème social majeur au Cameroun.

3. Le niveau d'instruction

En se référant au fait qu'officiellement une scolarité normale commence à l'âge de 6 ans à la SIL et aboutit à l'âge de 18 ans en classe de Terminale ; il apparaît dans le tableau suivant que la réalité en est autre au Cameroun.

Tableau 9 : Répartition des élèves suivant l'âge et le niveau d'étude

Niveau

Effectif

Moyenne

Écart-type

Variance

Minimum

Maximum

Intervalle

6ème

145

12,05

1,33

1,768

10

17

7

5ème

144

13,40

1,64

2,676

9

18

9

4ème

144

14,65

1,72

2,676

10

22

12

3ème

142

16,04

1,98

2,970

12

22

10

2nde

140

18,51

1,99

3,978

11

26

15

1ère

137

17,28

1,98

3,921

11

26

15

Tle

165

19,78

2,12

4,476

15

25

10

Total

1017

16,01

3,20

10,237

9

26

17

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau dénonce une situation scolaire alarmante. En effet, nous observons entre autres que:

· les effectifs d'élèves décroissent de la 6ème en 1ère sous l'effet du taux de redoublement. De même, sous l'effet des échecs au BAC, les effectifs des élèves culminent en classe de Terminale ;

· l'âge moyen quant à lui est supérieur à l'âge officiel dans tous les niveaux ; par exemple les élèves ont en moyenne 19,78 ans en classe de terminale au lieu de 18 ans, soit en moyenne environ deux années scolaires perdues pour chaque élève ;

· les variations des âges dans chaque classe paraissent aussi élevées. Elles évoluent de façon progressive en fonction des niveaux d'études. L'écart-type atteint une valeur maximale de 2,12 au niveau de la Terminale ;

· les âges minima montrent que, de plus en plus, les élèves ne suivent plus un cursus scolaire normal (11 ans en 1ère) ;

· les âges maxima, allant jusqu'à 26 ans, sont les résultats des déviances scolaires.

4. L'ordre d'enseignement

Les ordres d'enseignement constituent les catégorisations officielles des établissements scolaires. L'échantillon des scolaires enquêtés par ordre d'enseignement suivant le sexe se repartit dans le tableau 11.

Tableau 10 : Répartition des élèves par ordre d'enseignement suivant le sexe

SEXE

ORDRE D'ENSEIGNEMENT

Total

Public

Privé laïc

Privé confessionnel

Masculin

Effectif

213

161

60

434

%

20,9

15,8

5,9

42,7

Féminin

Effectif

242

213

128

583

%

23,8

20,9

12,6

57,3

Total

Effectif

455

374

188

1017

%

44,7

36,8

18,5

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau montre que l'enseignement public reste le plus sollicité (44,7%) par les parents d'élèves, suivi des enseignements privé laïc (36,8%) et privé confessionnel (18,5%). En effet, le Cameroun est encore un pays pauvre où la majorité de la population ne peut s'offrir qu'un enseignement à moindre coût (public), mais pas nécessairement de moindre qualité. Par ailleurs, les garçons sont les moins inscrits (42,7%) dans tous les ordres d'enseignement. Ils sont même inférieurs au tiers du nombre de filles dans le « Privé confessionnel », soit 60 garçons pour 188 filles (1 garçon pour 3 filles).

Au terme de ce Chapitre III, nous pouvons dire que l'ECAS, qui s'est déroulé dans 5 établissements de la Capitale, a été facilitée par sa méthodologie pratique. Les premiers résultats sur les 1017 jeunes enquêtés dénoncent déjà une mauvaise situation scolaire, parsemée d'échecs. Nous verrons dans le chapitre suivant le problème social majeur que constitue la consommation d'alcool dans les déperditions scolaires.

CHAPITRE IV : L'APPERCU DE LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE

« La dangerosité d'un composé en terme d'addiction se mesure non seulement aux efforts fournis pour se procurer le produit mais à l'énergie considérable dépensée pour tenter d'échapper à la dépendance. »

Bernard ROQUES

Dans ce chapitre, nous verrons successivement les habitudes de consommation d'alcool chez les scolaires, l'impact de cette consommation sur la santé et l'éducation, les causes afférentes et les attitudes prises par la société pour lutter contre ce fléau à travers les résultats de l'ECAS.

SECTION 1 : LA CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES

Les consommations d'alcool des scolaires peuvent être appréciées à différents niveaux.

1. La première consommation d'alcool

1.1. La prise d'alcool

La majorité des jeunes ont déjà eu à consommer une boisson alcoolisée (bière, vin, spiritueux) comme le montre le tableau suivant :

Tableau 11 : Distributions conditionnelles des élèves suivant la première prise d'alcool et le sexe

Source : ECAS, nos calculs

Il ressort de ce tableau que 83,2%, soit 846 élèves, ont déjà goûté à l'alcool. De plus, la fréquence des garçons qui ont déjà bu (84,3%) est supérieure à celle des filles (82,4%) ; un test de comparaison des proportions41(*) (p=0,000) montre que cette différence est significative. Cependant, la première consommation est indépendante du sexe de l'individu, cela se vérifie par un test de Khi-deux42(*)2 =0,619 ; p=0,432).

1.2. L'âge de la première consommation d'alcool

Les élèves débutent généralement dans l'alcool à l'âge de la raison respectivement entre 6 et 12 ans (36,6%) et entre 12 et 16 ans (35,3%) comme le montre le tableau suivant :

Tableau 12 : Distributions conditionnelles des élèves suivant l'âge de la première consommation et le sexe

 

Âge de la première consommation

Total

[0 ; 6[

[6 ; 12[

[12 ; 16[

[16 ; 19[

[19 ; 26[

Masculin

5,9

41,1

35,8

14,4

2,8

100,0

Féminin

7,7

33,3

34,9

18,4

5,6

100,0

Total

7,0

36,6

35,3

16,7

4,4

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Autrement dit, la majorité des scolaires goûtent à l'alcool au Primaire43(*) et au Collège44(*). Cependant, ce sont généralement les garçons de 6 à 12 ans qui s'essayent plus rapidement à la consommation des boissons alcoolisées (41,1%) ; alors que les filles boivent un peu plus tard entre 12 et 16 ans (34,9%). Par ailleurs, seuls 4,4% des élèves ont pu patienter jusqu'à la fin de l'adolescence (entre 19 et 26 ans) avant de se lancer dans l'alcoolisme.

En outre, les statistiques de Khi-deux (÷2=8,495 ; p=0,037) confirment qu'il existe une relation entre l'âge et la première consommation chez les élèves.

Dans le cas particulier des consommations d'alcool à moins de 6 ans, ce sont les filles (naturellement plus vaillantes que les garçons) qui sont dominatrices (7,7%). En effet, nous savons que certains parents (pères) s'amusent souvent à donner une ou deux gorgées de vin ou de bière à leurs petits enfants.

1.3. Le mobile du consommateur

Les causes de la première prise d'alcool sont nombreuses et difficiles à diagnostiquer. En général, c'est le consommateur qui seul peut donner réellement une idée du pourquoi il s'engage dans l'alcool. Néanmoins, les enquêtés s'accordent à reconnaître que les principales raisons qui les ont conduit à boire sont celles présentées dans le graphique 8.

Graphique 8 : Répartition des élèves suivant le mobile de première consommation

Source : ECAS, nos calculs

Les principales causes chez les garçons comme chez les filles, qui expliquent déjà 93,4% de la consommation d'alcool juvénile, sont respectivement : la curiosité (42,5%), l'initiation en famille (35,6%) et l'initiation par les amis/amies (15,3%). En effet, les jeunes veulent souvent découvrir ce qu'autant de buveurs (parents, proches...) trouvent dans l'alcool ; puisque sa consommation se fait au su et au vu de tout le monde (à table, fête, bar...). En plus, les alcooliques (parents, amis, amies...) sont très attirants ou charitables lorsqu'il s'agit d'initier un apprenant à l'alcool. Par ailleurs, d'autres jeunes ont débuté dans la boisson à cause des mobiles tels qu'en se rebellant (2,2%), parce que la drogue «alcool» permet de se sentir « en forme » (1,7%), en voulant afficher leurs goûts (1,6%) ou pour d'autres raisons non élucidées (1,1%). En outre, la raison de la première consommation d'alcool est lié au sexe (÷2=14,285 ; p=0,027).

2. La consommation actuelle d'alcool

2.1. Les consommateurs confirmés

« Quand le vin est tiré, il faut le boire»

Locution proverbiale

Quelques jeunes ayant bu de l'alcool affirment avoir arrêté d'en consommer. Mais la majorité des scolaires en sont devenus dépendants comme l'illustre le graphique suivant :

Graphique 9 : Répartition des élèves buveurs et anciens buveurs suivant le sexe

Source : ECAS, nos calculs

Seulement 16,5% des garçons et 18,5% des filles prétendent avoir réussi à se défaire de la boisson. En effet, bien que ces dernières proportions soient déjà faibles, il faudrait encore les sous-estimer car l'alcool est une drogue à très fort effet de dépendance. Les élèves déclarent parfois l'arrêt d'alcool lorsque la date des examens est proche, ou ont connu un précédent échec scolaire, alors qu'ils boiront lors des fêtes de fin d'année scolaire.

2.2. Les dépenses en boissons alcoolisées

Les élèves buveurs sont prêts à dépenser énormément pour l'achat des boissons alcoolisées. L'envie d'alcool « surplombe » parfois le besoin primaire de se nourrir.

Tableau 13 : Distributions conditionnelles des élèves par sexe suivant le niveau de dépenses mensuelles.

 

Dépense mensuelle en FCFA

 

[0 ; 500[

[500 ; 5000[

[5000 ; 10000[

[10000 ; 25000[

[25000 ; 50000[

[50000 et plus

NDa

Total

Masculin

47,7

19,9

5,6

5,6

1,7

0,3

19,2

100,0

Féminin

53,8

13,6

2,0

3,5

3,5

0,8

25,5

100,0

Total

51,1

16,3

3,6

4,4

4,4

0,6

22,8

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Tandis que 51,1% des élèves, dont 53,8 % des filles et moins de la moitié (47,7%) des garçons, dépensent moins de 500 FCFA par mois dans l'achat des boissons alcoolisées ; d'autres (19,9%) dépensent un peu plus entre 500 FCFA et 10000 FCFA. Notons par ailleurs que les rations alcooliques sont croissantes en fonction du lieu de consommation (boîte de nuit, snack-bar, restaurants...) où certains apprenants peuvent dépenser des sommes d'argent importantes (plus de 50 000 FCFA). En outre, il existe une liaison entre le sexe et la dépense en alcool (÷2=17,97 ; p= 0,006). Par ailleurs, comme nous le verrons, notamment à la SECTION 3 - 1, certains élèves se voient généralement offrir les boissons qu'ils consomment.

SECTION 2 : L'ALCOOL, LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION

« La santé est comme l'eau, elle ne se récupère pas quand elle est versée ».

Proverbe rwandais

La consommation d'alcool est à l'origine des difficultés sanitaires de plusieurs scolaires. Les élèves malades, ne pouvant plus suivre normalement les cours, sont voués à l'échec. Au cours de cette section, nous verrons la nocivité de l'alcoolisme chez les apprenants.

1. Les problèmes sanitaires liés à l'alcoolisme

1.1. Les élèves « ivrognes »

L'état d'ébriété est le résultat de la consommation d'une grande quantité d'alcool. Le graphique suivant montre que beaucoup d'élèves (32%) se sont déjà retrouvés soûls.

Graphique 10 : Répartition des buveurs suivant le fait d'avoir déjà été ivre ou pas

Source : ECAS, nos calculs

En effet, la consommation d'alcool avec modération est très difficile. Les élèves boivent souvent en groupe et chacun est parfois obligé par les autres de boire son verre jusqu'à la lie. De plus, certains apprenants prétendent que lorsqu'ils sont soûls, ils sont tellement à l'aise au point de trouver tous les morceaux de musique « bons ». Ce qui permet à ces derniers de « tenir » dans certains endroits (boîte de nuit, fête nocturne...) jusqu'au matin.

1.2. La consommation chronique d'alcool

Dans le cas de l'alcoolisme chronique, nous avons utilisé le test CAGE45(*) pour diagnostiquer les élèves consommateurs en phase de dépendance.

Tableau 14 : Résultats du test CAGE

Questions

POSITIF

NEGATIF

ND

Total

Effectif

%

Effectif

%

effectif

%

effectif

%

1

174

25,0

479

68,7

44

6,3

697

100,0

2

297

42,6

347

49,8

53

7,6

697

100,0

3

84

12,1

552

79,2

61

8,8

697

100,0

4

157

22,5

479

68,7

61

8,8

697

100,0

TEST

212

30,4

400

57,4

85

12,2

697

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Notons déjà que 85 élèves, soit 12,2% des consommateurs, ont été exclus du test car ils n'ont pas répondu correctement aux quatre questions. Cependant, bien qu'un peu plus de la moitié, soit 57,4% des élèves, peuvent encore réguler leurs consommations, un nombre considérable des apprenants (30,4 %) doivent dès lors subir une cure de désintoxication. En effet, ces derniers ne peuvent plus se passer de l'alcool car ayant atteint la phase critique de dépendance. Malheureusement la prise en charge des alcooliques se fait souvent tard après leurs premières difficultés sanitaires et sociales.

1.3. Les maladies alcooliques

Les effets de l'alcool sur l'organisme sont désastreux. C'est ainsi qu'on trouve des élèves ayant contracté la cirrhose alcoolique.

Tableau 15 : Distributions conditionnelles des malades du foie liées par le sexe

Maladie du foie

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Oui

4,3

3,3

3,8

Non

86,2

89,8

88,2

ND

9,5

6,9

8,0

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau montre qu'au moins 3,8% des scolaires sont victimes de graves problèmes sanitaires suite à une consommation abusive d'alcool. De plus, certains sujets présumés malades (8,0%) ne veulent pas en parler. Évidemment, la proportion des garçons victimes (4,3%) est supérieure à celle des filles (3,7%).

2. Quelques difficultés scolaires liées à la consommation d'alcool

Les élèves négligent parfois les cours pour aller consommer des boissons alcoolisées dans les bars qui ceinturent les établissements.

Tableau 16 : Répartition des élèves suivant la nature des difficultés scolaires et la classe fréquentée

Difficultés scolaires

Classe fréquentée

Total

 

5ème

4ème

3ème

2nde

1ère

Tle

 

1

5

2

5

10

7

6

36

Autres problèmes scolaires

7

6

5

10

8

8

7

51

Total

8

11

7

15

18

15

13

87

 

Source : ECAS, nos calculs

Parmi les 87 apprenants (soit 12,5% des consommateurs) ayant connu des difficultés, 36 ont affirmé qu'ils ont négligé ou interrompu un cours. Néanmoins, les élèves ne manquent pas de raisons pour s'absenter au cours : « j'avais soif», « je ne voulais pas rater le chaud», « il fallait que je vide la bouteille », « le prochain cours n'est pas intéressant »... En effet, les problèmes connus par les scolaires sont d'autant très diversifiés allant d'un échange de propos sévères à un échange de « coups » dans les lieux de débits. Dans les établissements, ces difficultés peuvent aller du blâme d'un enseignant à une exclusion définitive au Conseil de classe.

SECTION 3 : LES INCITATIONS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL

La consommation des boissons alcoolisées se fait parfois indépendamment du désir de l'élève de boire. De nombreux facteurs externes influencent la prise d'alcool juvénile ; entre autres :

1. L'agressivité de l'environnement du consommateur

1.1. L'offre d'alcool

Ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent le plus aux jeunes. En effet, la prise d'alcool se fait souvent dans un esprit de solidarité.

Tableau 17 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant les moyens de boire liées par le sexe

Moyens d'acheter les alcools

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Achat par d'autres personnes

68,0

87,5

78,7

Achat par soi-même

32,0

12,5

21,3

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Tandis qu'une minorité des élèves (21,3%) achètent régulièrement les boissons qu'ils consomment, la plupart des scolaires (78,7%) consomment des alcools grâce aux offres de leurs proches ou ami(e) s. Les buveurs d'alcool sont souvent très charitables : « celui qui a de l'argent offre la tournée ». De plus, les prises d'alcool en groupe s'apparentent à des rituels. Le partage d'alcool se fait souvent par « tour » où à chaque tour chacun boit approximativement la même quantité (une bouteille ou un verre). Les consommateurs « faibles », qui abandonnent les premiers, sont ceux qui se soûlent le plus vite la « gueule » et certainement qui auraient bu le moins. Par ailleurs, la manière de se procurer de la boisson est relative au sexe (÷2=6,440 ; p= 0,011). En général, la proportion des filles (87,5%) qui boivent sans dépenser de l'argent est supérieure à celle des garçons (68,0%).

1.2. Les sources de financements

L'argent que les élèves utilisent pour acheter les boissons provient des sources listées dans le tableau 19.

Tableau 18 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant les sources de financement liées par le sexe

Origine des fonds

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Subvention familiale

62,8

81,0

72,7

Petit job

34,1

15,7

24,1

Loyer/Rente

3,1

3,3

3,3

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

En effet, la plupart des scolaires (72,7%) détournent l'argent que leurs parents leur donnent afin de se procurer des boissons alcoolisées. Les autres jeunes font des travaux à temps partiels (24,1%) ou détruisent l'héritage de leurs parents (3,3%) pour satisfaire leur besoin alcoolique. Notons, en outre, que les « petits jobs » auxquels participent 34,1% des garçons et 15,7% des filles entrent souvent dans le cadre des exploitations des mineurs. De même, la provenance des fonds destinés à l'alcool dépend du sexe (÷2=13,065 ; p= 0,001).

1.3. Les politiques de vente des alcooliers

1.3.1. Les supports publicitaires

Suite à une forte concurrence dans l'offre des boissons alcoolisées au Cameroun ; les producteurs utilisent des stratégies commerciales de mieux en mieux élaborées. C'est dans cette optique que les supports publicitaires tels que les presses audio-visuelles (télévision), audio (radio) et écrites (journaux, magasine) sont souvent sollicités. Le graphique 11 retrace l'influence de la publicité sur la consommation d'alcool.

Graphique 11 : Effet des supports publicitaires sur les consommateurs d'alcool

Source : ECAS, nos calculs

Ce graphique montre que les supports publicitaires ne changent pas les habitudes alcooliques de la majorité des jeunes (44,4%). Cependant, 42,0% des scolaires modifient parfois leurs consommations et 13,6% sont très sensibles à la publicité. En effet, la publicité sur la boisson est réglementée et les individus qui y figurent sont généralement des adultes. Les élèves ne voient pas souvent leurs pairs dans la publicité, ce qui crée le désintérêt. De plus, pour décourager les buveurs excessifs, il doit être fait mention de l'avis suivant dans les supports publicitaires : « l'abus de l'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération ».

Parmi les 132 scolaires qui reconnaissent l'influence des médias, 56 pensent que la télévision est l'outil de marketing le plus influent comme l'illustre le graphique 12.

Graphique 12 : Répartition des élèves suivant leur support publicitaire préféré

Source : ECAS, nos calculs

La télévision permet au consommateur de mieux savourer les instants de plaisir des acteurs qu'il voit et écoute. Les autres supports tels que les affiches publicitaires (29), la presse écrite (27) et la radio (20) sont moins sensibles en terme de publicité sur les boissons alcoolisées. Mais ces derniers sont souvent orientés vers d'autres publics tels que les conducteurs de véhicules (radio) et les hommes d'affaires (presse écrite).

1.3.2. La promotion des ventes

La promotion des ventes est une stratégie qui permet aux apprenants de s'offrir des boissons à des prix inférieurs aux prix officiels. Certains élèves (38%) sont très sensibles à cette stratégie commerciale.

Graphique 13 : Répartition des élèves suivant la sensibilité aux promotions de vente

Source : ECAS, nos calculs

En effet, les jeunes acquièrent souvent des habitudes alcooliques qui limitent souvent leurs choix dans les boissons. Les promotions des brasseurs sont souvent de courtes durées, ce qui satisfait les fidèles consommateurs d'une bière précise. Mais les autres jeunes n'ont pas souvent le temps de savourer cette bière moins chère car la promotion peut se passer en dehors de leurs périodes habituelles de consommation.

2. Les comportements et les usages à risque ou nocifs d'alcool

2.1. Les « moments forts » des buveurs

Les élèves ont naturellement des habitudes de consommation. Nous distinguons la période, la compagnie et le lieu des prises d'alcools.

2.1.1. La période et la compagnie des buveurs

Il existe des conditions favorables à la prise d'alcool des scolaires comme le présente le tableau suivant.

Tableau 19 : Distributions conditionnelles des buveurs par rapport à leur compagnie et la période de consommation

Compagnie

Période

Total

05h - 10h

10h - 14h

14h - 19h

19h - 05h

Jeunes

2,6

3,0

16,2

32,1

53,9

Grandes personnes

2,2

4,1

12,4

10,9

29,5

Seul(e)

0,7

2,2

2,4

3,5

8,9

Conjoint(e)

0,4

0,4

3,0

4,1

7,7

Total

5,9

9,6

33,9

50,6

100,0

Source : ECAS, nos calculs

La plupart des élèves (32,1%) aiment boire accompagnés de leurs pairs et à des heures tardives (entre 19h et 05h). D'une manière générale la consommation est faible dans la matinée (15,5 % entre 05h et 14 h), moyenne l'après-midi (33,9%) et élevée en soirée (50,6%). La majorité des élèves (83,4%) préfèrent la consommation de masse avec d'autres jeunes (53,9%) ou des adultes (29,5%) car il y a souvent « plus d'ambiance ». D'autres élèves aiment boire en solitaire (8,9%) ou de façon « romantique » (7,7%). De plus, la période de consommation dépendant souvent de la compagnie de l'apprenant (÷2=39,699 ; p= 0,000).

2.1.2. Les lieux de consommation

Il existe de nombreux débits de boissons dont les regroupements peuvent être ainsi :

Graphique 14 : Répartition des buveurs suivant les lieux de débits de boissons

Source : ECAS, nos calculs

La majorité des jeunes (32,7%) consomment des boissons alcoolisées lors des cérémonies telles que les fêtes (anniversaire, bal), les foires (Promote, Festival) ou les grandes manifestations (Nouvel an, Fête de la jeunesse). Le deuxième groupe (26,8) d'élèves boit habituellement à domicile (repas) ou chez les voisins (invitations). Les autres apprenants adorent s'alcooliser dans les endroits spécialisés tels les boîtes de nuit et les snack-bars (17,1%), les restaurants (12,4%), les bars et les buvettes (11%). En effet, nous avons pu observer que les jeunes se sentent souvent mal à l'aise lorsqu'ils doivent côtoyer leurs aînés alcooliques dans ces derniers débits cités.

2.2. Les raisons de prises chroniques d'alcool

La plupart des jeunes (41,7%) consommant régulièrement des alcools disent qu'ils ne savent pas le pourquoi. En effet, les élèves justifient difficilement leur consommation prolongée d'alcool parce qu'ils ne connaissent pas le moment où ils deviennent dépendants de l'alcool. Ce constat se fait dans le graphique 15.

Graphique 15 : Répartition des buveurs suivant les raisons de leur dépendance à l'alcool

Source : ECAS, nos calculs

En outre, de nombreux scolaires (19,6%) boivent malgré leur volonté, juste pour faire plaisir à leurs compagnons. D'autres savent que l'alcool est une drogue et par conséquent a un effet stimulant ; c'est pourquoi ils prennent des alcools pour se sentir mieux (17,5%) ou vaillants (13%). Une faible portion (8,2%) prend continuellement de l'alcool pour sortir de l'ennui, du chagrin ou de la solitude.

SECTION 4 : LA LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL

« Le petit oiseau boit seulement l'eau qui n'empêche pas son vol ». Proverbe malien

La lutte contre les problèmes d'alcoolisme des élèves est un problème de santé publique qui demande la participation de tous les agents économiques.

1. Les effets des politiques antialcooliques

1.1. L'apport des autorités publiques

Nous savons déjà que pour lutter contre les externalités liées à la consommation d'alcool, le Gouvernement procède à l'augmentation des prix des boissons pour réduire la demande des acheteurs ou interdit simplement la consommation des boissons alcoolisées.

1.1.1. Les prix des boissons alcoolisées

Les différentes approches des élèves sur le prix des alcools sont données dans le tableau suivant :

Tableau 20 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant leur avis sur le prix de la boisson liées par le sexe

Prix des boissons

Alcoolisées

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Cher

63,1

60,2

61,5

Normal

22,6

29,9

26,7

Moins cher

14,3

9,9

11,8

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

La politique de l'État a un effet positif puisque la majorité des élèves (61,5%) reconnaissent que la boisson coûte chère. En réalité cette dernière proportion devrait être plus élevée, ce qui n'est pas le cas puisque certains scolaires (26,7%) ne ressentent pas l'effet de la politique gouvernementale. Ce qu'il y a de plus critique, c'est le fait qu'une proportion non négligeable d'individus (11,8%) affirme même que les boissons alcoolisées sont moins chères. Cette dernière réponse prend tout son sens du fait qu'au Cameroun les promotions de vente sont nombreuses. En effet, les capsules des bières permettent souvent de gagner de nombreux lots qui compensent la cherté des alcools.

1.1.2. Les attitudes autoritaires

Concernant les comportements dictatoriaux, il existe une panoplie de textes régissant le secteur de l'alcool au Cameroun, entre autres :

· L'interdiction de vendre de l'alcool à l'intérieur et aux alentours des établissements

Nous pouvons déjà critiquer cette loi puisque la zone d'interdiction environnant les établissements n'est pas précisée. Autrement dit, à quelle distance devra-t-on observer les premiers débits de boisson? Les réponses des consommateurs dans un même établissement sont variées comme le montre le tableau 22.

Tableau 21 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant leur avis sur le nombre de débits de boissons liées par le sexe

Débits de boissons

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Trop

22,4

27,9

25,5

Suffisamment

18,9

22,1

20,7

Peu

27,6

21,3

24,1

Aucun

31,1

28,7

29,8

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Sur ce point des débits de boissons à proximité des lycées et collèges, nous pouvons dire que les mesures gouvernementales ne sont pas efficaces. Seuls 29,8% des élèves prétendent qu'il n'y a aucun débit de boissons à proximité de leur établissement. Nous sommes plutôt de l'avis de la plupart des consommateurs (70,2%). En effet, nous avons observé au moins un débit de boisson à moins de 30 mètres de chaque établissement enquêté. C'est ce qu'affirment la plupart des élèves qui disent qu'il y en trop (25,5%), suffisamment (20,7%) et peu (24 ,9%). Évidemment, ce sont les filles, en majorité, qui mettent en évidence l'existence des lieux de consommation.

· L'interdiction de vente des alcools aux mineurs

Le graphique suivant décrit un résultat des plus décevant des politiques antialcooliques :

Graphique 16 : Répartition des élèves suivant leur insatisfaction à la demande d'alcool


Source : ECAS, nos calculs

En général, les élèves (83%) consomment aisément des boissons alcoolisées dans les différents commerces (bar, buvette, boîte de nuit...). Néanmoins, certains vendeurs appliquent les textes officiels en interdisant souvent (7%) ou parfois (11%) la vente d'alcool aux écoliers. L'État devrait agir plus rigoureusement.

Concernant la surveillance des excès alcooliques des jeunes, elle est d'autant plus faible, puisque l'intervention des « forces de l'ordre » est souvent très limitée (en bordure de route ou dans quelques « coins chauds »46(*)) et seulement à des heures tardives. Par conséquent les scolaires savent déjà comment éviter la « police ».

Graphique 17 : Répartition des buveurs suivant le fait d'avoir déjà été interpellé par la police

Source : ECAS, nos calculs

Il ressort de ce graphique que seule une infime partie des apprenants (6,5%) a déjà été victime des arrêts des forces de l'ordre. Cette attitude se justifierait entre autres par l'absence ou quasi-inexistence d'interventions policières dans les domiciles, les restaurants, les boîtes de nuits... D'ailleurs les jeunes saisis par les forces de l'ordre ne subissent pas toujours les sanctions en vigueur, puisqu'il existe des « arrangements à l'amiable ».

1.2. Le rôle des enseignants et des parents

1.2.1. La connaissance des habitudes alcooliques des élèves

Les parents comme les enseignants ont l'obligation d'éducation de base des jeunes. Bien que, plus de la moitié (57,4%) des éducateurs soient informés des prises d'alcool des scolaires, le tableau 23 présente des contrastes.

Tableau 22 : Distributions conditionnelles des élèves suivant l'attention des éducateurs liées au niveau d'étude

Attention des

Éducateurs

Niveau

Total

6ème

5ème

4ème

3ème

2nde

1ère

Tle

Oui

63,4

68,2

60,8

46,2

50,5

52,1

62,4

57,4

Non

36,6

31,8

39,2

53,8

49,5

47,9

37,6

42,6

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Les parents comme les enseignants s'intéressent d'abord à la consommation d'alcool dès les premières années au lycée, c'est-à-dire en 6ème (63,4%), 5ème (68,2%) et 4ème (60,8%). Ensuite jugés matures, les élèves sont laissés à leur propre sort entre les classes de 3ème et 1ère. Un vif intérêt ressurgit dans les classes de terminale (62,4%) où les élèves doivent passer le BAC. En effet, le suivi des éducateurs sur les habitudes alcooliques des apprenants dépend des classes fréquentées par ces derniers comme le révèle le test de Khi-deux (÷2=14,567 ; p=0,024). Cependant, le tableau 24 permet de mieux expliquer le phénomène observé.

1.2.2. Les mesures disciplinaires

Les parents comme les enseignants ne réagissent vraiment pas au danger que constitue le problème d'alcoolisme. Seuls 19,2% des scolaires ont déjà été blâmés ou punis suite à une consommation d'alcool.

Tableau 23 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant les reproches alcooliques des parents ou enseignants liées au niveau scolaire

Blâme ou

Punition

Niveau

Total

6ème

5ème

4ème

3ème

2nde

1ère

Tle

Oui

23,5

11,0

28,6

25,0

18,8

17,4

11,9

19,2

Non

76,5

89,0

71,4

75,0

81,2

82,6

88,1

80,8

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Le tableau 24 précédent montre que les élèves les plus réprimandés sont respectivement ceux des classes de 4ème (28,5%), de 3ème (25,0%) et de 6ème (23,5%). D'après les statistiques de Khi-deux (÷2=14,152 ; p=0,028), le fait d'être reproché ou pas est relatif à la classe fréquentée.

Par ailleurs, une étude conjointe des tableaux 25 et 26 montrent que dans certains cas les élèves masquent leurs consommations d'alcool suite aux réprimandes de leurs parents. C'est particulièrement l'observation qui se fait dans les classes de 4ème où de nombreux éducateurs (60,8%) sont informés des comportements alcooliques des apprenants et réagissent par conséquent vigoureusement par des blâmes et punitions (28,6%). Mais en classe 3ème, bien que certains éducateurs réagissent aussi sévèrement (25,0%), les élèves de cette classe d'examen prétendent que leurs parents et enseignants sont les moins informés (46,2%) de leur habitudes alcooliques.

1.2.3. L'enseignement antialcoolique

La consommation d'alcool constitue un danger dans la réussite scolaire de l'élève. Les enseignants le savent et en parlent comme l'illustre le graphique 18.

Graphique 18 : Répartition des consommateurs suivant l'enseignement antialcoolique

Source : ECAS, nos calculs

Il s'en suit, au vu de ce graphique, qu'un peu plus de la moitié des consommateurs (54,0%) reçoivent souvent les leçons de prévention contre l'alcoolisme. Cependant, certains professeurs (28,6%) ne parlent pas assez des problèmes de l'alcool. De même des mesures doivent être prises par les responsables de l'enseignement au Cameroun, car certains enseignants semblent ignorer que l'alcoolisme constitue un problème de santé public. Il est inadmissible que certains apprenants (17,4%) ne soient pas informés des méfaits de l'alcool.

2. La contribution des victimes

2.1. Le désir d'arrêter la consommation d'alcool

Pour qu'une cure de désintoxication soit efficace, il faudrait que la victime présente d'abord une envie d'arrêter avec l'alcool. Malheureusement, le tableau 25 montre que la majorité des élèves (53,8%) n'ont pas l'intention d'arrêter de boire.

Tableau 24 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant le désir de désintoxication liées par le sexe

Désintoxication

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Oui

47,0

45,5

46,2

Non

53,0

54,5

53,8

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

En effet, la plupart des garçons (53,0%) et des les filles (54,5%) n'envisagent pas de stopper leurs consommations d'alcool. Soit parce qu'ils ne connaissent pas de graves problèmes d'alcoolisme, soit ils sont en phase de dépendance.

Dans tous les cas, nous verrons au tableau 26 que la prise de conscience à la nécessité d'arrêt la consommation d'alcool est plus favorable chez les élèves des classes inférieures (premier cycle), n'étant pas encore dépendants à l'alcool ; et donc plus captivés à la sensibilisation. Quand aux aînés du second cycle, la dépendance a déjà pris place. De plus, nous avons une relation entre le fait de vouloir arrêter ou pas de boire et la classe fréquentée par l'élève (÷2=21,99 ; p=0,001).

Tableau 25 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant le désir de désintoxication liées par le niveau scolaire

Désintoxication

Niveau

Total

 

5ème

4ème

3ème

2nde

1ère

Tle

 

58,8

52,7

56,7

45,7

43,0

38,4

33,6

46,2

Non

41,2

47,3

43,3

54,3

57,0

61,6

66,4

53,8

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau montre en particulier que la volonté manifestée par les parents de réduire les consommations d'alcools en classe de 4ème est satisfaisante. Ainsi, c'est en classe de 4ème que la plupart des élèves souhaitent stopper de boire.

2.2. Les consultations

Au Cameroun, un vieil adage dit que : « les conséquences conseillent mieux que les conseils ». Nous verrons comment les personnes souffrant des problèmes d'alcoolisme aigu ou chronique influencent l'arrêt d'alcool des apprenants.

Tableau 26 : L'effet de la connaissance des problèmes des alcooliques sur la non prévention des apprenants

Connaît un alcoolique

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Oui

17,6

66,3

83,9

Non

1,7

14,4

16,1

Total

19,3

80,7

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau montre que la plupart des buveurs sont des élèves qui connaissent les personnes en difficulté d'alcool mais qui ne cherchent pas à connaître davantage sur leur problème personnel d'alcool (83,9%). Par conséquent, il semble difficile d'expliquer la relation entre la connaissance des alcooliques et la prévention contre l'alcoolisme par le jeune (÷2=3,8301 ; p=0,05). De plus, la statistique V de Cramer47(*)= 0,097, montre que l'intensité de cette relation est très faible.

Au terme de ce chapitre IV, il ressort que la plupart des élèves des établissements secondaires d'enseignement général consomment des alcools. Cette consommation se fait souvent même à proximité des lycées et collèges. Par ailleurs, la majorité des jeunes ignorent la principale raison de leur alcoolisme. En effet, les scolaires sont de plus en plus dépendants à l'alcool, c'est pourquoi, ils n'entendent pas arrêter de boire. Les apprenants ne sont vraiment pas sensibles aux problèmes que connaissent les alcooliques. Nous verrons ce qui explique vraisemblablement la prise d'alcool des élèves.

CHAPITRE V : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA CONSOMMATION D'ALCOOL

« Le fruit mûr te fait du bien, le fruit gâté t'empoissonne »

Proverbe pygmée

De nombreux facteurs peuvent expliquer la prise d'alcool des scolaires. Cependant, certains sont plus pertinents que d'autres. A travers ce chapitre, nous allons analyser les variables exogènes. Notons d'abord que dans la suite, nous appellerons non buveur toute personne n'ayant jamais consommé de l'alcool, ayant passé une année sans boire ou ayant déclaré avoir arrêté la boisson. Cependant, une personne ayant passé une année sans boire présente un niveau de prévalence encore faible de consommation abusive d'alcool. Un buveur, quant à lui, sera une personne qui consomme actuellement les boissons alcoolisées ou qui a arrêté d'en consommer pendant un moment mais qui a l'intention d'en boire à nouveau. C'est en ces termes que nous allons rechercher des variables explicatives, procéder à une analyse de données et proposer un modèle de la consommation d'alcool des scolaires.

SECTION 1 : LA RECHERCHE DES VARIABLES EXOGÈNES

Dans cette première section, nous allons identifier les variables qui expliquent la situation alcoolique (buveur ou non buveur) d'un apprenant. Pour cela, nous interpréterons les statistiques de tests d'association de variables.

1. Les variables sociodémographiques

1.1. L'âge

La plupart des élèves sont des buveurs d'alcool (68,5%). Cependant, la situation de consommation (buveur ou non buveur) dépend de l'âge (÷2=26,266 ; p=0,00)48(*) comme le présente le tableau 28.

Tableau 27 : Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation alcoolique et l'âge

 

Tranche d'âges

Total

[9 ; 12[

[12 ; 15[

[15 ; 18[

[18 ; 21[

[21 ; 24[

[24 ; 27[

Buveur

52,7

61,6

70,7

77,6

70,0

69,2

100,0

Non buveur

47,3

38,4

29,3

22,4

30,0

30,8

100,0

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

La consommation d'alcool est plus fréquente chez les jeunes sortis de l'adolescence entre 18 et 21 ans (77,6%) et ceux entourant ces âges, c'est-à-dire entre 15 et 18 ans (70,7 %) et entre 21 et 24 ans (70,0%), que chez le reste des élèves. Cependant, un V de Cramer = 0,161 montre que la relation entre le fait d'être buveur ou pas et l'âge de l'apprenant est faible.

1.2. La religion

Les proportions des consommateurs sont respectivement élevées chez les animistes (100%), les catholiques (71,2%), les protestants (70,9%) et les autres chrétiens (60,4%). Elles sont moins fortes (33,3%) chez les autres religieux (musulmans, bouddhistes...) comme le montre le tableau 29.

Tableau 28 : Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation de consommation et la religion

 

Religion

Total

Catholique

Protestante

Autre chrétienne

Animiste

Autre

Buveur

71,2

70,9

60,4

100,0

33,3

68,7

Non buveur

28,8

29,1

39,6

0,0

66,7

31,3

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS

La consommation des boissons (vin) est symbolique pour certaines religions (christianisme) alors qu'elle est prohibée dans d'autres (Islam). Le fait de boire ou pas dépend de la religion (÷2=36,751 ; p=0,00). Cependant, cette dépendance est faible pour un V de Cramer = 0,192.

1.3. L'état matrimonial du Chef de Ménage (CM)

La situation matrimoniale du CM permet de distinguer les familles unies (marié ou concubin) des familles séparées (célibataire, veuf, divorcé ou séparé) dans lesquelles évoluent les apprenants. Le tableau 30 permet d'apprécier l'effet de cette situation précitée.

Tableau 29 : Distributions conditionnelles des scolaires suivant la situation de consommation liées à l'état matrimoniale du chef de ménage.

 

État matrimonial

Total

Célibataire

Marié ou Concubin

Divorcé ou Séparé

Veuf

Buveur

72,3

65,4

76,2

80,2

68,4

Non buveur

27,7

34,6

23,8

19,8

31,6

Total

100,0

100,0

100,0

100

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Il existe une faible liaison (V de Cramer = 0,108) entre le fait pour un élève d'être buveur ou non buveur et l'état matrimonial du CM (÷2=11,544 ; p=0,009). Cependant, les élèves dont un parent (père, mère...) au moins est décédé sont les plus disposés à la consommation d'alcool (80,2%). Ensuite viennent les enfants dont les parents ont divorcé ou se sont séparés (76,2%), puis ceux qui sont à la charge d'un célibataire (72,3%). Ce sont les élèves qui vivent dans une famille unie qui consomment beaucoup d'alcools (65,4%). Ainsi le manque d'affection occasionne la prise d'alcool chez le jeune.

2. Les variables scolaires

2.1. Le niveau d'étude

Dans le tableau suivant, nous verrons que les proportions des consommateurs diffèrent suivant la classe fréquentée.

Tableau 30 : Distributions conditionnelles des apprenants suivant la situation de consommation liées au niveau scolaire

 

Niveau

Total

 

5ème

4ème

3ème

2nde

1ère

Tle

 

58,8

64,6

67,4

66,2

78,1

70,7

73,9

68,5

Non buveur

41,2

35,4

32,6

33,8

21,9

29,3

26,1

31,5

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Dans les établissements secondaires d'enseignement général, les élèves consommateurs d'alcool sont plus fréquents dans les classes du second cycle : Seconde (78,1%), Terminale (73,9%) et première (70,7%). Ces élèves ont la particularité d'être les plus âgés et par conséquent sont moins surveillés. Par contre dans le premier cycle, la fréquence de consommateurs a tendance à s'accroître de la 6ème en 4ème, avant de diminuer en classe de 3ème. En effet, dans cette dernière classe, certains élèves « sérieux » arrêtent de boire afin de se préparer au BEPC.

Malheureusement, il s'agit d'un arrêt temporaire, l'augmentation spontanée de 11,9% de la fréquence des buveurs en Seconde signifie que la récidivité de l'alcoolisme est très dangereuse. Les jeunes veulent souvent rattraper le « temps perdu » dans l'abstinence.

Ainsi, pour un élève du secondaire, consommer ou non de l'alcool dépend de la classe fréquentée (÷2=16,462 ; p=0,00). Néanmoins, cette dernière liaison n'est pas significative (V de Cramer = 0,011).

2.2. Le redoublement

Le bilan d'une année scolaire est essentiellement évalué en terme de réussite (passage en classe supérieure) ou d'échec (redoublement). Le système éducatif camerounais tolère jusqu'à deux (2) échecs49(*). Le tableau 32 présente une situation scolaire alarmante.

Tableau 31 : Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation de consommation liées par le redoublement

 

Redoublement

Total

0

1

2

3

4

5

6

7

Buveur

63,9

70,0

70,6

69,7

84,4

78,3

40,0

60,0

68,5

Non buveur

36,1

30,0

29,4

30,3

15,6

21,7

60,0

40,0

31,5

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Le tableau 32 montre que les retards scolaires sont fréquents. Il y a des élèves qui sont à 3, 4 ,5 ,6 ou 7 redoublements. Les proportions sont très élevées chez les buveurs ; ces derniers se retrouvent massivement parmi les élèves ayant connu 4 redoublements (84,4%) et 5 redoublements (78,3%). Ainsi, il y a une relation entre le nombre d'échecs connus et le fait de consommer des alcools ou pas (÷2=11,544 ; p=0,009)50(*). Même si un V de Cramer = 0,108 indique que cette relation est faible, nous avons vérifié que parmi les 10 élèves ayant redoublé 6 ou 7 fois, seuls 3 d'entre eux n'ont jamais consommé de l'alcool.

3. Les variables liées à la connaissance de l'alcoolisme

3.1. La connaissance des hallucinations auditives en cas d'ivresse

Les personnes en état d'ivresse ont souvent des hallucinations et il est souvent difficile de dialoguer avec elles. Les jeunes croient souvent qu'elles bavardent avec des êtres imaginaires. Pour mesurer la connaissance des personnes en état d'ébriété, les élèves ont répondu, entre autre, à cette question : « D'après vous, lorsqu'un individu est ivre, peut-il entendre seul des voix ? ». Les réponses sont les suivantes :

Tableau 32 : La connaissance des hallucinations auditives des ivrognes

 

Hallucination auditive

Total

 

Non

 

66,2

33,8

100,0

Non buveur

58,9

41,1

100,0

Total

63,9

36,1

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Ce tableau 33 montre que la plupart des apprenants (63,9%) savent que les ivrognes ont des hallucinations. Cependant, ce sont les élèves buveurs (66,2%) qui ont une meilleure connaissance de problème alcoolique. En outre, le fait de connaître ou pas les hallucinations des alcooliques est lié à la situation de consommation de l'apprenant (÷2=4,2961 ; p=0,038). Mais cette liaison est très faible comme l'indique la statistique V de Cramer = 0,070.

3.2. La raison d'éviter l'alcool

À la question de savoir la principale raison de refus de consommation de la boisson, les élèves qui ne boivent pas ou qui veulent arrêter la prise d'alcool évoquent un certain nombre de motifs figurant dans le tableau 34.

Tableau 33 : Les raisons de refuser la consommation d'alcool

 

Raison d'éviter l'alcool

Total

 

Malaise après consommation

Interdiction des parents

Manque d'argent

Interdiction religieuse

Mauvaise odeur

Prix élevé

 

18,0

18,1

2,3

3,3

4,0

1,7

3,0

50,4

Non buveur

16,0

13,3

1,8

8,5

7,0

2,5

0,5

49,6

Total

34,0

31,4

4,1

11,8

11,0

4,2

3,5

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Au vu de ce tableau 34, nous constatons que les premières raisons qui expliquent 65,3% du refus d'alcool sont respectivement les maladies (34,0%) et les malaises après consommation (31,4%). Les deuxièmes motifs (22,8%) sont respectivement les manques d'argent (11,8%) et les interdictions religieuses (11,0%). L'haleine et l'urine de l'alcoolique ont une mauvaise odeur, c'est ce qu'évitent 4,2% des apprenants. Par contre, l'interdiction des parents (4,1%) et l'augmentation des prix des boissons alcoolisées par le Gouvernement(3,5%) sont malheureusement les politiques les moins influentes. Par rapport aux non buveurs, les buveurs sont plus sensibles aux problèmes sanitaires tels les malaises et les maladies. Concernant le manque d'argent et les interdictions religieuses, ce sont les non consommateurs respectivement 8,5% et 7,0% qui en font des raisons majeures.

Ainsi nous avons une liaison entre le fait de boire ou pas et la raison d'éviter l'alcool (÷2=35,63 ; p=0,000)51(*). Le V de Cramer = 0,244 indique que cette liaison n'est pas très faible.

3.3. La ténacité à lutter contre l'alcoolisme

Pour connaître le degré d'attachement des élèves à leur raison d'éviter l'alcool, les élèves non buveurs et ceux désirant arrêter de boire ont répondu à la question suivante : « Si le problème que vous avez évoqué précédemment ne se posait plus, pourriez-vous consommer aisément des boissons alcoolisées ?». Les réponses sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 34 : Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation de consommation et de la ténacité à boire

 

Disponible à boire

Total

 

Non

 

21,0

30,9

51,9

Non buveur

6,8

41,3

48,1

Total

27,8

72,2

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Il s'avère que la majorité de ces apprenants (72,2%) tiennent à éviter la consommation des boissons alcoolisées. D'une part, les non buveurs (41,3%) ont plus de volonté à éviter l'alcool que les buveurs désireux de ne plus boire (30,9%). D'autre part, les buveurs (21,0%) sont plus disponibles à évoluer dans l'alcoolisme que les non buveurs (6,8%). Le résultat du test de Khi-deux (÷2=48,863 ; p=0,000) montre que l'association entre la situation de consommation et la ténacité à ne pas boire est vérifiée. Un V de Cramer=0,295 indique que cette liaison est moins faible que les précédentes liaisons évoquées.

4. La consommation du tabac (cigarette)

Bien qu'elle soit faible (V de Cramer = 0,181), l'association entre les consommations d'alcool et du tabac (cigarette) ne peut être remise en cause (÷2=33,228 ; p=0,000).

Tableau 35 : La double toxicomanie : alcool et tabac

 

Fumeur

Non fumeur

Total

Buveur

16,8

51,7

68,5

Non buveur

2,9

28,6

31,5

Total

19,7

80,3

100,0

 

Source : ECAS, nos calculs

Effectivement la minorité des élèves fumeurs (19,7%) est constitué en grande partie des buveurs d'alcool (16,8%). Par ailleurs, concernant les non fumeurs, ce sont les buveurs (51,7%) qui restent dominants. Bien que l'alcoolisme et le tabagisme soient deux fléaux qui nuisent gravement les jeunes camerounais, il va de soi que ce sont les élèves buveurs mais non fumeurs qui constituent la majorité des élèves (51,7%) ; alors que les fumeurs mais non buveurs sont minoritaires (2,9%).

En somme, nous pouvons dire que la rechercher présomptueuse des variables en relation avec la situation alcoolique des élèves s'avère fructueuse. D'après le test de liaison de Khi-deux, les variables suivantes sont retenues : l'âge, la religion, l'état matrimonial du chef de ménage, le niveau scolaire, l'échec scolaire, la connaissance des hallucinations auditives en cas d'ivresse, la raison d'éviter l'alcool, la ténacité à lutter contre l'alcoolisme et la consommation du tabac. Par ailleurs, il semble nécessaire de distinguer les modalités qui expliquent vraisemblablement les situations buveur et non buveur des élèves.

SECTION 2 : L'ANALYSE EN CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM)

Dans cette partie, nous allons classifier les deux types élèves (buveur et non buveur) selon des caractéristiques propres aux différents cas rencontrés. Pour cela, nous procéderons par une méthode d'analyse en composantes multiples (ACM). L'interprétation se fera sur les résultats graphiques et numériques obtenus sous le logiciel SPAD (cf. ANNEXE 7).

1. La méthodologie d'analyse

1.1. Les variables utilisées

Pour effectuer l'ACM, nous avons entré cinq (5) variables actives et une (1) variable illustrative présentés dans le tableau 36.

Tableau 36 : Les intrants de l'ACM

VARIABLES NOMINALES ACTIVES

5 VARIABLES 24 MODALITES ASSOCIEES

---------------------------------------------------------------------------

Âge (6 MODALITES)

Niveau d'étude (7 MODALITES)

Nombre de redoublements depuis la SIL (4 MODALITES)

État matrimonial du CM (5 MODALITES)

Avez-vous déjà goûté le tabac (ou cigarette) ? (2 MODALITES)

---------------------------------------------------------------------------

VARIABLES NOMINALES ILLUSTRATIVES

1 VARIABLES 2 MODALITES ASSOCIEES

---------------------------------------------------------------------------

Situation de consommation (2 MODALITES)

Source : ECAS, nos calculs

Pour les 1017 individus enquêtés, nous avons donc 24 modalités actives et 2 modalités illustratives (buveur et non buveur).

Encadré 2 : Des aides à l'interprétation de l'ACM

Les résultats d'une ACM comportent plusieurs extrants entre autres :

· la valeurs propre (ë): elle aide à choisir le nombre d'axes à interpréter. Nous avons retenu les valeurs propres supérieures à 0,2 selon deux critères de choix52(*), d'où les 9 premiers axes factoriels.

· la coordonnée : elle détermine la position d'une modalité sur un axe (positive ou négative) ;

· la contribution : elle explique l'intensité de la présence d'une modalité sur axe. Les valeurs intéressantes sont celles qui sont élevées ;

· le DISTO : c'est un indicateur qui permet de mesurer le caractère périphérique d'une modalité (par rapport à l'origine des axes) ;

· le plan factoriel : c'est une illustration graphique des modalités. Cependant, son interprétation n'est pas toujours aisée lorsqu'il y a une accumulation des modalités (points).

De même, nous avons des indicateurs tels que le cosinus carré et la valeur-test qui permettent d'affiner l'interprétation.

2. L'interprétation des résultats

En analysant le listage de l'ACM (ANNEXE 7), nous avons sur chaque axe, une opposition entre les particularités des buveurs et celles des non buveurs qui se présente comme suit :

1er AXE (ë=0,4638)

· Les buveurs sont des élèves âgés entre 18 et 24 ans, des classes de terminale et de première. Ils ont connu au moins 3 échecs et ont déjà fumé une cigarette.

· Les non buveurs sont des élèves de moins de 15 ans, des classes de 6ème et de 5ème, qui n'ont jamais redoublé une classe. Ils appartiennent à des familles unies, c'est-à-dire leurs parents sont mariés ou vivent en union libre.

2ème AXE (ë=0,3323)

· Les buveurs sont des apprenants âgés entre 15 et 18 ans, qui fréquentent les classes de 3ème, 4ème et 2nde. Ils ont déjà consommé la cigarette.

· Les non buveurs sont des apprenants ayant échoué au moins 3 fois. Certains sont en classe de Terminale et ont au moins 21 ans ; d'autres sont en 6ème et ont moins de 12 ans.

3ème AXE (ë=0,2566)

· Les consommateurs sont des élèves de moins de 12 ans pour certains, et entre 18 et 21 ans pour d'autres. Ils sont dans les classes de 6ème, 2nde et 1ère. Leur CM est marié ou concubin.

· Les non consommateurs sont âgés entre 12 et 15 ans ou ont au moins 21 ans. Ils apprennent dans les classes de 5ème et 4ème et n'ont pas déclaré leur redoublement.

4ème AXE (ë=0,2406)

· Les buveurs sont des élèves des classes de 5ème et 1ère dont certains ont entre 12 et 15 ans, tandis que d'autres ont entre 18 et 21 ans. Certains ont connu 1 ou 2 échecs alors que les autres n'en parlent pas.

· Les non buveurs sont des élèves n'ayant jamais échoué. Ils ont soient moins de 12 ans, soient entre 15 et 18 ans, soient plus de 24 ans. Bien que leur situation familiale ne soit pas connue, ils fréquentent la classe de 3ème.

5ème AXE (ë=0,2206)

· Les consommateurs sont des scolaires de 2nde, ayant entre 18 et 21 ans ou au moins 24 ans dont les parents ont divorcé ou sont séparés.

· Les non buveurs sont des scolaires âgées entre 21 et 24 ans. Ils fréquentent dans les classes de 4ème et 3ème ; leur CM est célibataire, veuf, marié ou concubin.

6ème AXE (ë=0,2164)

· Les buveurs sont des élèves dont les parents ont divorcé ou sont séparés. Ils ont des âges compris entre 21 et 24 ans ou entre 15 et 18 ans ou ont moins de 12 ans. Ils appartiennent à la classe de 3ème, mais leurs échecs ne sont pas connus.

· Les non consommateurs ont des âges allant de 12 à 15 ans, 18 à 21 ans et plus de 24 ans. Leurs parents vivent ensembles.

7ème AXE (ë=0,2105)

· Les consommateurs sont des élèves dont le CM est veuf. Ils sont dans les classes de 4ème, de 2nde et de 1ère. Ils n'ont pas encore fumé une cigarette.

· Les non buveurs sont des apprenants des classes de 3ème et terminale, dont le CM est célibataire, marié ou concubin. Leur âge est compris entre 18 et 21 ans et ils ont déjà fumé.

8ème AXE (ë=0,2062)

· Les buveurs se trouvent dans les classes de terminale et de 2nde. Ils appartiennent à une famille unie et sont des fumeurs dont l'âge varie entre 21 et 24 ans.

· Les non buveurs sont des élèves ayant déjà connu au moins 3 échecs, qui ne sont pas des fumeurs, qui sont dans les classes de 3ème et 1ère. Leur CM est célibataire.

9ème AXE (ë=0,2015)

· Les consommateurs sont des fumeurs dont les parents sont des veufs. Ils ont déjà connu au moins 3 redoublements et sont actuellement dans les classes de 5ème, 3ème et 2nde.

· Les non buveurs sont des élèves de 4ème, 1ère et terminale, qui ont échoué 1 ou 2 fois. Leur famille est séparée et ils n'ont jamais consommé du tabac.

Au terme de cette SECTION 2, nous pouvons dire que nous avons à faire à une analyse pertinente. Cependant, nous avons déjà des éclaircissements en matière de consommation d'alcool des scolaires. Il apparaît une nette opposition entre les élèves les plus âgés qui consomment plus d'alcool que leurs cadets. De même les attitudes alcooliques des apprenants du second cycle sont plus marquées que celles des élèves du premier cycle. Par ailleurs, les enfants des familles unies sont moins disposés à consommer des boissons alcoolisées. Cependant, chez les plus âgés, ce sont les élèves dont les familles sont désunies qui diminuent le plus leurs rations alcooliques. En outre, les élèves ayant connu un nombre élevé d'échecs s'adonnent plus à l'alcool. A la suite, nous proposerons un schéma qui apporte plus d'éclaircissement au fait pour un élève d'être buveur ou non d'alcool.

SECTION 3 : LES DÉTERMINANTS DE LA CONSOMMATION DES ÉLÈVES

Les facteurs expliquant le fait pour un élève d'être consommateur ou non peuvent être appréhendés à travers un modèle économétrique. Pour analyser la relation entre la variable endogène dichotomique (Buveur ou Non buveur) et les variables exogènes précitées, nous utiliserons un modèle approprié, à savoir le modèle LOGIT.

1. Le modèle LOGIT

1.1. Le choix et la formalisation du modèle

Modéliser et appréhender la situation de consommateur ou non ne relève pas des modèles économétriques traditionnels (modèles linéaires).

En effet, la variable endogène (buveur ou non buveur) et certaines variables explicatives, présentées à la suite, sont des variables dites dichotomiques. C'est-à-dire ce ne sont pas des variables continues comme dans le cas des séries chronologiques. De plus, les modalités de ces variables ont des caractères qualitatifs et ne sont donc pas dans un ordre logique (ordinal).

Pour traiter des données variables qualitatives, des travaux ont été initiés respectivement par les économistes53(*) D. Mac Fadden (1974) et J. Heckman (1976) et se sont révélés innovants.

Dès lors, grâce à sa simplicité et ses nombreuses utilisations économétriques, le modèle LOGIT que nous allons utiliser est devenu le modèle par excellence. De plus, ce modèle est quasiment intégré dans tous les logiciels statistiques et économétriques.

La formalisation de notre modèle logistique se présente comme suit :

yi : variable endogène dichotomique (yi=1 pour buveur et yi=0 pour non buveur) ;

xi : caractère de l'élève (concernant les variables explicatives) ;

prob : fonction de probabilité (prob(yi=1) est la probabilité que l'élève soit buveur) ;

F : fonction de répartition de la loi logistique.

Les transformations successives donnent ; soit qui est la valeur Odds ratio. Le cours d'économétrie54(*) permet de mieux s'imprégner des méthodes d'estimations du modèle LOGIT.

Concernant les variables explicatives, nous avons amélioré le modèle en omettant les variables qui n'étaient pas significatives. Ainsi nous avons constaté que l'âge explique certainement mieux le comportement alcoolique d'un élève par rapport à la classe fréquentée. Cela est d'autant plus vrai, puisqu'une valeur V de Cramer=0,011 a montré que cette dernière liaison était insignifiante. Par ailleurs, nous observons dans les établissements une consommation caractérisée par les tranches d'âges (un élève de 17 ans en 6ème préfère boire avec des élèves du second cycle qui sont de la même génération).

De plus, le modèle initial a présenté une opposition de choix entre la situation matrimoniale du CM et la religion de l'élève. Seule une des deux variables était explicative et devrait figurer dans le modèle. Nous n'avons pas opté pour la religion qui apporterait moins de solutions publiques. En effet, bien que les animistes soient les plus grands buveurs d'alcool, une solution gouvernementale et même individuelle ne saurait être d'encourager un alcoolique chrétien à se ranger à l'Islam.

Encadré 3 : Des aides à l'interprétation du modèle LOGIT

· la significativité montre s'il y a une relation explicative entre la modalité et le fait d'être buveur ou non buveur ;

· le signe du coefficient B donne le sens de la liaison, à savoir positif (+) pour buveur et négatif (-) pour non buveur ;

· la statistique Odds ratio permet de comparer l'intensité de la liaison pour une modalité par rapport à la modalité de référence.

2. Les résultats et les interprétations du modèle

L'application du modèle LOGIT sous le logiciel SPSS a permis, entre autres, d'obtenir les résultats présentés dans le tableau 38.

Tableau 37 : Les résultats du modèle

Nombre d'observations 1017

Pourcentage correct 83,7%

Khi-deux 540,413

Probabilité 0,000

Pseudo R2 0,550

Log vraisemblance 434,724

Variable exogène

Modalité

Coefficients B

Significativité

Odds ratio

Âge de l'élève

Âge de l'élève

0,266

5%

1,305

État matrimonial

Célibataire*

 
 
 

Marié ou Concubin

0,921

5%

2,511

Divorcé ou Séparé

1,287

5%

3,622

Veuf

1,289

5%

3,628

Consommation du tabac

Déjà fumé*

 
 
 

Jamais fumé

0,775

5%

2,172

Première prise d'alcool

Déjà goûté*

 
 
 

Jamais goûté

-3,793

5%

0,023

Source : ECAS, nos calculs : modalité de référence

Il ressort au vu de ces résultats que le modèle est globalement satisfaisant (Pourcentage correct élevé, Probabilité liée au Khi-deux quasiment nulle, Pseudo R2 assez élevé, Significativité de 5%).

Le modèle nous amène à fournir les interprétations55(*) suivantes :

· L'âge des élèves

Les élèves les plus âgés ont un risque de consommation d'alcool (1,305) plus élevé par rapport à leurs cadets. En effet, le modèle confirme ce résultat déjà souligné dans les analyses précédentes.

· La situation familiale

Par rapport aux élèves dont les CM sont des célibataires, ce sont les élèves qui appartiennent à des familles désunies qui sont plus disposées à la consommation d'alcool. En effet, ces derniers ont quatre fois plus de risque d'être des buveurs (3,622 et 3,668) ; alors que les apprenants des familles unies (marié ou concubin) ont trois fois plus de risque d'être consommateurs d'alcool (2,551).

Notons par ailleurs que si le CM est célibataire, il peut s'agir de l'élève enquêté (locataire ou interne). Dans ce cas, ces élèves sont moins sont aptes à consommer des alcools car ils ont parfois plus de responsabilité (gestion alimentaire rationnelle, obligation des résultats...) ou sont plus surveillés.

· La consommation du tabac

Les scolaires, qui actuellement n'ont jamais fumé de cigarette, ont deux fois plus de chance d'être des buveurs d'alcool. En effet, cette situation peut s'expliquer par le fait que la majorité des buveurs ne sont des fumeurs et non l'inverse. Autrement dit, les apprenants débutent dans la consommation des boissons alcoolisées qui les emportent à rechercher des sensations plus « fortes » dans la consommation du tabac.

· La première prise d'alcool

Le modèle montre que les élèves qui ont déjà goûté à l'alcool ont sensiblement plus de risque (0,023) de devenir des buveurs confirmés d'alcool par rapport à ceux qui n'ont jamais pris une goutte d'alcool. En effet, l'alcool est une drogue à fort effet de dépendance au point où il semble quasiment impossible d'en stopper la consommation : « Qui a bu, boira »56(*).

Ainsi, la modélisation apporte une meilleure compréhension au problème social d'alcoolisme juvénile. En effet, le fait pour un élève d'être consommateur d'alcool ou non peut être expliqué, entre autres, par sa maturité d'âge, les manques d'affection et d'attention des parents, le fort effet de dépendance de la drogue «alcool» et la recherche des « sensations plus fortes » qui conduit à la prise d'une autre drogue licite et nocive, à savoir le tabac.

En définitive, la méthode d'analyse des variables au cours de ce chapitre V s'est révélée satisfaisante. En particulier, l'utilisation du test de Khi-deux nous a permis de déceler les liaisons entre la situation de consommation (buveur ou non buveur) et les variables exogènes. La statistique V de Cramer a aidé à mesurer l'intensité des probables liaisons. Par ailleurs, l'analyse en correspondances multiples (ACM) a contribué au positionnement des différentes modalités et à retenir les variables les plus représentatives. En outre, le modèle LOGIT, approprié à cette étude, nous montre que le fait d'être buveur ou non peut être schématisé à travers les variables exogènes suivantes : la situation matrimoniale du CM, l'âge de l'élève, la première prise d'alcool et la consommation de tabac.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de ce travail, nous pouvons dire que l'alcool est une drogue dont la nocivité n'est plus à mettre en doute. D'après l'OMS, l'alcool fait partie des premiers risques de morbidité et de mortalité dans le monde. La revue de la littérature montre que les théories économiques expliquent parfaitement la corrélation qui existe entre les problèmes de santé et d'éducation au Cameroun. De plus, pour lutter contre la consommation d'alcool, les économistes de la santé proposent aux pouvoirs publics d'interdire la commercialisation ou de taxer fortement les boissons alcoolisées. Les victimes de l'alcool doivent être prises en charge rapidement car l'alcool a un fort effet de dépendance. En dépit des nombreuses mesures de prévention contre l'alcoolisme, initiées par certains agents économiques, le marché des boissons alcoolisées se porte très bien. L'offre et la demande sont sans cesse croissantes. Or, la consommation d'alcool détruit l'organisme, cause des troubles familiaux, occasionne des déperditions scolaires... ; il s'agit d'un véritable problème de santé publique.

Par ailleurs, cette étude nous a permis d'apprécier les attitudes alcooliques des jeunes scolaires.

D'abord, nous observons que la majorité des scolaires (30% de l'ensemble) ont entre 15 et 18 ans. De plus, le nombre d'apprenants par classe décroît de la 6ème (145 élèves) en 1ère (137 élèves). Mais les élèves, sous l'effet des échecs au BAC, culminent en classe de terminale (160 élèves). Par ailleurs, la plupart des parents offrent à leurs enfants (44,7%) un enseignement public à moindre coût.

Ensuite, concernant la consommation des boissons alcoolisées, nous apercevons que la proportion des garçons ayant déjà goûté à l'alcool (84,3%) est supérieure à celle des filles (82,4%). La majorité des apprenants (36,6%) ont commencé à prendre de l'alcool entre 6 et 12 ans à l'école primaire. Ce sont la curiosité (42,5%), les initiations en famille (35,6%) et par les amis (15,3%) qui sont les premiers motifs de consommation d'alcool. Actuellement, la quasi-totalité des élèves (83,5% des garçons et 81,5% des filles) sont des buveurs d'alcool. Environ 20% d'entre ces derniers dépensent au moins 10 000 FCFA par mois dans l'achat des boissons alcoolisées. Ces élèves buveurs d'alcool connaissent de graves difficultés sanitaires dont 32% sont victimes de l'alcoolisme aigu, 30,4% sont en phase de dépendance et 3,7% des buveurs ont déjà connu la cirrhose alcoolique. De même, les élèves consommateurs (12,5%) ont de graves difficultés scolaires liées à l'alcool, entre autre, 3,7% ont déjà négligé ou interrompu un cours.

Généralement les élèves n'achètent pas les alcools qu'ils boivent avec leur argent de poche ; ils consomment grâce aux offres de leurs aînés et amis (78,7%). C'est avec l'argent donné (à d'autres fins) par les parents que les majorités des élèves (72,7%) offrent souvent à boire.

En outre, les politiques de vente des alcooliers n'influencent pas beaucoup les prises d'alcool ; alors que 38% des apprenants sont sensibles à la promotion des ventes, seuls 13,6% des buveurs trouvent que les supports publicitaires sont agressifs. De plus, la consommation d'alcool est imputée à d'autres risques corporels, puisque la moitié des élèves (53,9%) aiment boire à des heures tardives (entre 19 h et 05 h) accompagnés de leurs pairs (50,9%).

Par ailleurs, c'est pendant les fêtes, les foires et les manifestations que la plupart des élèves se soûlent « la gueule », soient 32,7%. D'autres élèves boivent souvent dans des domiciles privés (26,8%). En plus, les apprenants affirment généralement qu'ils ne connaissent pas la raison de leur engouement à l'alcool (41,7%).

Concernant la lutte contre l'alcoolisme juvénile, c'est la politique d'augmentation des prix qui fonctionne le mieux (61,5% des élèves trouvent la boisson chère). Seuls 29,8% des scolaires prétendent qu'il n'y a aucun débit de boisson dans le voisinage de leur établissement et 7% se sont souvent vu refuser la vente de boissons alcoolisées. Alors que la majorité des enseignants (54%) abordent souvent des problèmes d'alcoolisme dans les salles de classes, les parents (57,4%), quant à eux, ne font pas attention aux prises d'alcool de leurs enfants. Généralement les élèves connaissent les personnes alcooliques (83,9%), mais la plupart (53,8%) ne tiennent pas à arrêter leur consommation d'alcool. De plus, la ténacité à rester dans l'alcool croit en fonction de la classe fréquentée (de 41,2% en 6ème à 66,4% en terminale).

Enfin, l'analyse des différentes variables montre que l'âge, la religion, l'état matrimoniale du chef de ménage, le niveau d'étude, le nombre de redoublement, la connaissance des hallucinations auditives en cas d'ivresse, la première prise d'alcool et la consommation du tabac pourraient expliquer le fait pour un élève d'être consommateur d'alcool ou non. L'analyse en correspondances multiples (ACM) indique, quant à elle, une nette opposition entre les habitudes alcooliques des élèves âgés du second cycle qui consomment beaucoup d'alcool par rapport à leurs cadets. De plus, les élèves des familles désunies et ceux ayant connu un nombre élevé d'échecs sont plus disposés à consommer des alcools. L'application du modèle LOGIT nous a conduit à proposer un modèle de la situation de consommation d'alcool ou non dont les variables exogènes sont l'âge, la situation familiale, la première prise d'alcool et la consommation du tabac.

Au vu de ce qui précède nous suggérons que :

Ø les autorités compétentes mettent plus de rigueur sur les politiques antialcooliques telles que l'interdiction de vente des boissons alcoolisées aux alentours des établissements et l'augmentation des prix des alcools ;

Ø le Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD) intervienne dans les établissements ;

Ø les élèves bénéficient de plus d'assistances sociales qui les écoutent et leur proposent des solutions aux problèmes familiaux ;

Ø les méthodes de prévention des enseignants soient améliorées par des séminaires. Les enseignants sont parmi les premières personnes qui peuvent sensibiliser les élèves ;

Ø les parents s'activent à lutter contre l'alcoolisme en portant plus d'attention aux difficultés de leurs enfants ;

Ø les élèves prennent conscience du grave danger que constitue l'alcoolisme pour leur santé et leur éducation. L'avenir du Cameroun est entre leur main.

En définitive, en croyant avoir apporté notre modeste contribution à la lutte contre l'alcoolisme, nous avons terminé ce mémoire avec un sentiment de satisfaction. Cependant, cette étude peut être approfondie en traitant les problèmes spécifiques de consommation d'alcool dans le premier ou le second cycle, des garçons ou des filles ; des drogues en générale ou des rapports sexuels à risque.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire de l'enquête

ANNEXE 2 : Copie de la note de recommandation

ANNEXE 3 : Liste des établissements d'enseignement secondaire général de Yaoundé

ANNEXE 4 : Autres variables non liées à la situation de consommation

ANNEXE 5 : Boissons alcoolisées préférées des élèves

ANNEXE 6 : Autres tableaux

ANNEXE 7 : Listing de l'ACM

ANNEXE 1

Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

(CEMAC)

INSTITUT SOUS-REGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE APPLIQUEE

(ISSEA)

Organisation internationale

BP : 294 Yaoundé (République du Cameroun) Tél. : 222 01 34

ETUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE (ECAS) :

Cas de l'enseignement secondaire général dans la ville de Yaoundé

Questionnaire

NB : Les informations collectées à la suite de ce questionnaire sont strictement confidentielles au terme de la loi N° 91/023 du 16 décembre 1991 et seront utilisées uniquement à des fins académiques.

NUMERO DU QUESTIONNAIRE [__|__|__] (Ne pas remplir)

Établissement : ________________________________________________________ [__]

Type d'établissement : [__] 1=Public 2=Privé laïc 3=Privé catholique

Section 1 : RENSEIGNEMENTS GENERAUX

S101 Sexe : [__] 1=Masculin 2=Féminin

S102 Age : [__|__] ans

S103 Niveau d'étude : [__] 7=Tle 6=6ème 5=5ème 4=4ème 3=3ème 2=2nde 1=1ère

S104 Nombre de redoublements depuis la SIL : [__]

S105 Nombre d'enfants : a) De la mère [__|__] b) Du père [__|__] c) Vous même [__|__]

S106 Votre rang à la naissance : [__|__]

S107 Votre religion : [__] 1=Catholique 2=Protestante 3=Autre religion chrétienne 4=Animiste 5=Autre (préciser) _____________________________

S108 État matrimonial du Chef de Ménage [__] 1=Célibataire 2= Marié ou Concubin 3=Divorcé ou Séparé 4=Veuf

S109 a) Domaine d'activité du Chef de Ménage [__] 1=Éducation 2=Santé 3=Transport 4=Agriculture/élevage 5= Commerce 6=Autre (préciser) _____________________ b) Que fait-il exactement ? __________________________________________________

Section 2 : CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISEES

S201 Avez-vous déjà consommé une boisson alcoolisée depuis votre naissance ? [__] 1=Oui 2=Non (Si NON aller à Section 3)

S202 a) À quel âge avez-vous bu pour la première fois ? [__|__] ans b) Combien de redoublements avez-vous connus depuis cet âge ? [__]

S203 Comment êtes vous devenus consommateur d'alcool ? [__] 1=Initiation en famille 2=Initiation par les amis 3=Curiosité 4=Snobisme 5=Rébellion 6=Mal-être 7=Autre (préciser) _____________________________

S204 Quelle est votre consommation  maximale au cours d'une seule prise ? (b.=bouteille v.=verre) a) Bière : [__|__] b. et [__|__] v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v. c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.

S205 Quelle est votre consommation  minimale au cours d'une seule prise ? (b.=bouteille v.=verre) a) Bière : [__|__] b. et [__|__] v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v. c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.

S206 a) En cet instant, quelle durée approximativement êtes-vous restés sans boire ? [__|__] an(s) [__|__] mois [__|__] semaine(s) [__|__] jour(s) [__|__] heure(s) [__|__] minutes b) Si durée > ou = 1 an, avez-vous définitivement arrêter de boire ? [__] 1=Oui 2=Non (Si OUI aller à section 3)

S207 Quelle est votre consommation d'alcool moyenne par mois ? a) Bière : [__|__] b. et [__|__]v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v. c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.

S208 Combien dépensez-vous par mois pour consommer ? [__|__|__|__|__|__] FCFA

S209 Comment trouvez-vous, en général, le prix des boissons alcoolisées ? [__] 1=Cher 2= Normal 3=Moins cher

S210 Vous aimez consommer des boissons alcoolisées: a) Période [__] ? Entre : 1=05H-10H 2=10H-14H 3=14H-19H 4=19H-04H b) Compagnie [__] ? 1= Avec des jeunes comme vous 2=Avec des grandes personnes 3=Avec votre conjoint(e) 4=Seul

S211 Avez-vous déjà eu l'impression que vous buviez trop ? [__] 1=Oui 2=Non

S212 Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ? [__] 1=Oui 2=Non

S213 Vos parents ou enseignants sont-ils au courant de votre consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non

S214 Avez-vous déjà consommé de l'alcool dans votre établissement scolaire ? [__] 1=Oui 2=Non

Section 3 : ALCOOL, SANTE ET EDUCATION

S301 Parmi les attitudes de consommation suivantes, lesquelles pensez-vous être dangereuse pour la santé ? 1=Oui 2=Non a) Consommation abusive [__] b) Consommation modérée [__] c) Conduite en état d'ivresse [__] d) rapports sexuels après avoir bu [__] e) Possession d'une arme en étant ivre [__] f) Abstinence (non consommation) [__] g) Exercices physiques après avoir beaucoup bu [__]

S302 D'après vous, lorsqu'un individu est ivre, peut-il ? 1=Oui 2=Non a) Raconter n'importe quoi [__] b) Avoir une tremblote [__] c) Entendre seul des voix [__] d) Avoir des hallucinations [__] f) avoir des difficultés à marcher [__]

S303 a) Connaissez-vous une maladie due à la consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non b) Si OUI, citez-en au maximum trois (3) _______________________________________ _________________________________________________________________ [__]

S304 a) Avez-vous déjà été ivre ? [__] 1=Oui 2=Non 3= Ancien ou Non buveur (Si 3 aller à S309) b) Si OUI, combien de fois depuis la rentrée scolaire 2005-2006 ? [__|__] c) Combien de fois au cours des 12 derniers mois ? [__|__]

S305 Avez-vous déjà eu besoin d'alcool dès le matin pour vous sentir en forme ? [__] 1=Oui 2=Non

S306 Vous a-t-on déjà diagnostiqué une maladie de foie ou une cirrhose ? [__] 1=Oui 2=Non

S307 Avez-vous déjà négligé ou interrompu un cours ou eu une mauvaise note à cause d'une consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non

S308 a) Avez-vous déjà eu d'autres problèmes scolaires en raison de votre consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non b) Si OUI, précisez : _____________________________________________________

S309 Avez-vous déjà vu ou entendu parler des personnes qui souffrent des problèmes d'alcoolisme ? [__] 1=Oui 2=Non

Section 4 : INCITATION A LA CONSOMMATION D'ALCOOL

S401 Avez-vous déjà goûté les drogues suivantes ? 1=Oui 2=Non a) Tabac (ou cigarette) [__] b) Cocaïne [__] c) Colle [__] d) Cannabis [__] e) Opium [__] f) Autres (précisez) __________________________ [__]

S402 Habituellement, comment faites-vous pour consommer des alcools? [__] 1=Vous achetez avec votre propre argent. 2=Vos proches ou amis vous aident 3=Ancien ou Non buveur (Si 3 aller à S508)

S403 Parmi ces endroits, lesquels fréquentez-vous souvent pour boire ? 1=Oui 2=Non a) Bar/Buvette [__] b) Fête/Foire/Manifestation [__] c) Domicile/Particulier [__] d) Restaurant [__] e) Boîte de nuit/Snack-bar [__] f) Autres (précisez) ______________ [__]

S404 Combien y a-t-il d'endroits où on peut boire à proximité de votre établissement ? [__] 1=Trop 2=Suffisamment 3=Peu 4=Aucun

S405 En général, d'où provient l'argent que vous utilisez pour acheter à boire ? [__] 1=Subvention familiale 2=Petit job 3=Loyer/Rente

S406 Vous consommez souvent des boissons alcoolisées pour : 1=Oui 2=Non a) Éviter l'ennui [__] b) Vous sentir en forme [__] c) Faire plaisir à vos amis [__] d) Avoir la puissance ou le courage [__] e) Vous ne savez pas le pourquoi [__] f) Autre (précisez) _________________________________________________ [__]

S407 Est-il déjà arrivé qu'on refuse de vous servir à boire alors que vous avez de l'argent ? [__] 1=Souvent 2=Parfois 3=Jamais

S408 Pouvez-vous donner votre marque de boisson préférée pour chacun des groupes suivants : a) Bière : ____________________ b) Vin : ___________________ c) Liqueur ou spiritueux : ____________________

S409 Est-ce que vos parents vous offre à boire ? [__] 1=Souvent 2=Parfois 3=Jamais

S410 Comment les supports publicitaires suivantes vous motivent à mieux consommer des boissons alcoolisées ? 1=Agressif 2=Modéré 3=Inoffensif a) Télévision [__] b) Radio [__] c) Affiche publicitaire [__] d) Presse écrite [__]

S411 Comment varie votre consommation des boissons alcoolisées lors d'une promotion de vente (baisse des prix) ? [__] 1= Augmente 2= Inchangée 3=Diminue

S412 Seriez-vous disposé à consommer plus une boisson alcoolisée qui peut vous permettre de gagner un bien (voiture, portable, gadget, bouteille, tee-shirt, stylo, ...) ? [__] 1=Oui 2=Non

Section 5 : LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL

S501 Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non

S502 Vos enseignants vous parlent-ils des méfaits de la consommation d'alcool ? [__] 1=Souvent 2=Parfois 3=Jamais

S503 Vos parents ou professeurs vous ont-ils déjà blâmé ou puni pour votre consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non

S504 Avez-vous déjà demandé de l'aide ou des conseils à autrui au sujet de vos habitudes alcooliques ? [__] 1=Oui 2=Non

S505 Avez-vous déjà été arrêté, par les forces de l'ordre, en raison d'un état d'ivresse ? [__] 1=Oui 2=Non

S506 Voulez-vous arrêter définitivement de consommer des boissons alcoolisées ? [__] 1=Oui 2=Non (Si NON aller à SUGGESTIONS)

S507 Quel est votre raison principale de refus de consommation d'alcool ? [__] 1=Maladie 2=Mal à l'aise après avoir bu 3=Interdiction des parents 4=Manque d'argent 5=Interdiction religieuse 6=Mauvais goût 7=Mauvaise odeur 8= Prix élevé 9=Autre (précisez) __________________________________________ [__]

S508 Si la raison que vous avez évoquée précédemment (S508) ne se posait plus, pourriez-vous consommer des boissons alcoolisées ? [__] 1=Oui 2=Non

SUGGESTION : Que pensez-vous de la consommation d'alcool chez les élèves ? ________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

FIN

PARTIE RESERVEE A L'AGENT CONTROLEUR

Nom du contrôleur _____________________________ [__]

Nom de l'enquêteur _____________________________ [__|__]

Numéro du questionnaire [__|__] Numéro établissement [__]

Date de l'enquête [__|__] [__|__] [ 0 | 6 ]

ANNEXE 2

ANNEXE 3 : Liste des établissements d'enseignement secondaire général de Yaoundé

Établissements publics

Établissements privés

1

Lycée bilingue d'Application

1

City bilingual Academy

2

Lycée bilingue d'Essos

2

Collège adventiste de Yaoundé

3

Lycée bilingue d'Etoug-Ebé

3

Collège bilingue d'Etoudi

4

Lycée d'Anguissa

4

Collège de la Mefou

5

Lycée de Biyem Assi

5

Collège de La Retraité

6

Lycée de la Cité Verte

6

Collège Ebanda

7

Lycée de Mballa II

7

Collège Fleming

8

Lycée de Mendong

8

Collège Intellexi

9

Lycée de Mimboman

9

Collège Jean Tabi

10

Lycée de Nkol Eton

10

Collège Madeleine

11

Lycée de Nkolbisson

11

Collège Merici Frassati

12

Lycée de Nkoldongo

12

Collège Mongo Beti

13

Lycée de Nsam Efoulan

13

Collège privé Atangana Essomba

14

Lycée de Tsinga

14

Collège privé de l'Espérance

15

Lycée d'Ekounou

15

Collège privé Du Savoir

16

Lycée d'Elig-Essono

16

Collège privé laïc Effa Gaston

17

Lycée d'Emana

17

Collège Privé Montesquieu

18

Lycée Général Leclerc

18

Collège samba

 

 

19

Collège Shakespeare

 

 

20

Collège Vogt

 

 

21

Collège protestant Johnson

 

 

22

Institut bilingue d'Etoudi

 

 

23

Institut Matamfen

 

 

24

Institut Mbe

 

 

25

Institut privé de l'Espoir

 

 

26

Institut privé laïc Central

 

 

27

Institut privé laïc Effa Gaston

 

 

28

Institut Samba

 

 

29

Institut Tana Ahanda

 

 

30

Institut Victor Hugo

 

 

31

Notre Dame de Victoire

 

 

32

Séminaire Sainte Thérèse

 
 
 
 

Source : OBC, « Palmarès des meilleurs lycées du Cameroun », 2004

ANNEXE 4 : Autres variables non liées à la situation de consommation

Variables

÷2

ddl

P

Ordre d'enseignement

1,966

2

0,374

Rang de naissance

19,334

16

0,252

Domaine d'activité du Chef de ménage

3,945

6

0,696

Nombre d'enfants

- de la mère

- du père

- de l'élève

12,787

27,847

6,928

14

27

6

0,543

0,419

0,328

Connaissances des attitudes de consommation

-Consommation abusive

-Consommation modérée

-Conduite en état d'ivresse

-Rapport sexuel après avoir bu

-Possession d'une arme en étant ivre

-Abstinence (non consommation)

-Exercices physiques après avoir beaucoup bu

1,224

1,164

0,855

1,721

0,515

2,030

0,160

1

1

1

1

1

1

1

0,269

0,324

0,355

0,190

0,473

0,154

0,689

Connaissances sur l'ivresse

- Raconter n'importe quoi

- Avoir une tremblote

- Avoir des hallucinations visuelles

- Avoir des difficultés à marcher

0,057

0,655

0,339

0,760

1

1

1

1

0,811

0,418

0,560

0,783

Connaissance des alcooliques

1,381

1

0,240

Consommation d'autres drogues

- Cannabis

- Cocaïne

- Opium

1,744

1,381

1,381

1

1

1

0,187

0,240

0,240

ddl : degré de liberté

Source : ECAS, nos calculs

ANNEXE 5 : Boissons alcoolisées préférées des élèves

BIERES

Effectif

 

SPIRITUEUX ET VINS PÉTILLANTS

Effectif

CASTEL

126

 

WHISKY *

32

GUINNESS

91

 

CHAMPAGNE *

28

GORDON'S SPARK

86

 

GRANT'S

19

MUTZIK

48

 

PASTIS

14

"33" EXPORT

39

 

CHIVAS

13

TUBORG

15

 

BAILEYS

11

WHISKY BLACK

15

 

JONNHY WALKER

9

AMSTEL

11

 

MARTINI

9

GUINNESS SMOOTH

10

 

MOET

7

ISENBERK

8

 

J&B

5

BEAUFORT

5

 

MARTINIQUE

5

HEINEKEN

2

 

VIN DE MESSE

5

KING

2

 

KING ATHUR

4

SATZENBRAU

2

 

VODKA

4

GIN TONIC

1

 

COGNAC

3

TOTAL

461

 

501

2

 

 

 

BLACK LEBEL

2

VINS

Effectif

 

CLAN CAMPBELL

2

BARRON DE VALLÉE

175

 

GOLDEN AMARULA CREAM

2

GANDIA

18

 

KITOKO

2

BARRON DE VALLS

16

 

ODONTOL**

2

ROUGE *

19

 

BARK MOLIN

1

VINOSOL

14

 

BILI-BILI **

1

PENASOL

10

 

CAMPAI

1

CASANOVA

9

 

COK

1

TIO DE LA BOTA

8

 

CONDOM

1

JP CHENET

7

 

CRÈME DE CASSIS

1

BORDEAUX (VIN DE)

6

 

CRÈME IRLANDAISE

1

BLANC *

3

 

DUC CHARLES

1

VINO TINTO

3

 

EAU-DE-VIE *

1

CHÂTEAU DE MARSEILLE

2

 

ESPERON

1

FRANCE

2

 

FIESTA CLARK

1

CABERNET D'ANJOU

1

 

FIGHTER

1

BARRON ECOSSAIS

1

 

GORDON'S GIN

1

BERLISE

1

 

JORDAN

1

BOURBON

1

 

LA CUVÉE DU PATRON

1

CELUER DES DAUPHINS

1

 

LA FAMILLE DE MOLIER

1

COMMUNION (VIN DE LA)

1

 

LE SOLITAIRE

1

FLUENTE

1

 

MALIBU

1

LA TIGNA

1

 

MARIE

1

PARISIEN

1

 

MARTINI

1

PENASOL

1

 

MATANGO

1

PILOT

1

MOUSSEUX

1

PORTO

1

NIKITA GOLBON

1

ROSÉ *

1

 

RHUM VIEUX

1

TABERNO

1

 

SHOTCH

1

TOTAL

306

 

SKAILLE

1

 
 

 

VERMUTI

1

 
 

 

WILLSON

1

CIDRE

1

 

WINCHESTER

1

 
 

 

TOTAL

209

Source : ECAS, nos calculs

 
 

* Autres ** Traditionnels

ANNEXE 6 : Autres tableaux

Tableau A : Répartition des élèves suivant le nombre d'enfants de la mère

Enfant

Buveur

Non buveur

Total

1

34

21

55

2

62

22

84

3

98

41

139

4

104

51

155

5

130

64

194

6

89

43

132

7

60

41

101

8

47

15

62

9

18

5

23

10

14

7

21

12

3

2

5

15

0

1

1

17

1

0

1

18

1

0

1

19

1

0

1

Total

662

313

975

Source : ECAS, nos calculs

Tableau B : Répartition des élèves suivant le nombre d'enfants de père

Enfant

Buveur

Non buveur

Total

1

31

18

49

2

57

17

74

3

75

31

106

4

75

47

122

5

112

62

174

6

80

33

113

7

57

30

87

8

46

19

65

9

25

6

31

10

15

10

25

11

10

5

15

12

17

2

19

13

7

2

9

14

2

2

4

15

4

3

7

16

4

2

6

18

1

0

1

19

1

1

2

20

3

0

3

21

0

1

1

22

1

0

1

23

2

1

3

24

2

0

2

25

1

0

1

29

1

0

1

30

0

1

1

32

0

1

1

42

1

0

1

Total

630

294

924

Source : ECAS, nos calculs

Tableau C : Répartition des élèves suivant l'ordre d'enseignement

Enseignement

Buveur

Non buveur

Total

Public

320

136

456

Privé laïc

247

128

375

Privé catholique

130

56

186

Total

697

320

1017

Source : ECAS, nos calculs

Tableau D : Répartition des élèves suivant leur nombre d'enfants

Enfant

Buveur

Non buveur

Total

0

548

275

823

1

25

9

34

2

5

1

6

3

3

0

3

4

1

0

1

6

3

0

3

7

0

1

1

Total

585

286

871

Source : ECAS, nos calculs

Tableau E : Répartition des élèves suivant leur rang de naissance

Rang

Buveur

Non buveur

Total

1

150

82

232

2

133

64

197

3

130

50

180

4

85

43

128

5

62

27

89

6

32

19

51

7

21

13

34

8

21

2

23

9

7

2

9

10

8

1

9

11

0

1

1

12

1

0

1

13

3

0

3

14

3

0

3

15

1

1

2

17

1

0

1

19

2

0

2

Total

660

305

965

Source : ECAS, nos calculs

Tableau F : Répartition des élèves suivant le domaine d'activité du chef de ménage

Activité

Buveur

Non buveur

Total

Éducation

102

45

147

Santé

49

33

82

Transport

55

26

81

Agriculture/Élevage

30

12

42

Commerce

162

66

228

Force publique

48

23

71

Autre

207

100

307

Total

653

305

958

Source : ECAS, nos calculs

Tableau G : Répartition des élèves suivant la danger de la consommation abusive

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

587

281

868

Non

66

24

90

Total

653

305

958

Source : ECAS, nos calculs

Tableau H : Répartition des élèves suivant le danger de la conduite en état d'ivresse

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

588

274

862

Non

60

22

82

Total

648

296

944

Source : ECAS, nos calculs

Tableau I : Répartition des élèves suivant le danger des rapports sexuels après consommation d'alcool

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

417

204

621

Non

201

80

281

Total

618

284

902

Source : ECAS, nos calculs

Tableau J : Répartition des élèves suivant le danger de la possession d'une arme étant ivre

 

Buveur

Non buveur

 

Oui

575

266

841

Non

74

29

103

Total

649

295

944

Source : ECAS, nos calculs

Tableau K : Répartition des élèves suivant le danger d'un exercice physique après consommation

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

315

146

461

Non

286

125

411

Total

601

271

872

Source : ECAS, nos calculs

Tableau L : Répartition des élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut raconter n'importe quoi

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

600

274

874

Non

60

29

89

Total

660

303

963

Source : ECAS, nos calculs

Tableau M : Répartition des élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut avoir une tremblote

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

462

201

663

Non

153

76

229

Total

615

277

892

Source : ECAS, nos calculs

Tableau N : Répartition des élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut avoir des difficultés de marcher

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

601

276

877

Non

47

20

67

 

648

296

944

Source : ECAS, nos calculs

Tableau O : Répartition des élèves suivant la consommation de cocaïne

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

3

0

3

Non

694

320

1014

Total

697

320

1017

Source : ECAS, nos calculs

Tableau P : Répartition des élèves suivant la consommation de cannabis

 

Buveur

Non buveur

Total

Oui

8

1

9

Non

689

319

1008

Total

697

320

1017

Source : ECAS, nos calculs

ANNEXE 7 : Listing de l'ACM

HISTOGRAMME DES 19 PREMIERES VALEURS PROPRES

+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+

| NUMERO | VALEUR | POURCENT.| POURCENT.| |

| | PROPRE | | CUMULE | |

+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+

| 1 | 0.4638 | 12.21 | 12.21 | ******************************************************************************** |

| 2 | 0.3323 | 8.75 | 20.95 | ********************************************************** |

| 3 | 0.2556 | 6.73 | 27.68 | ********************************************* |

| 4 | 0.2406 | 6.33 | 34.01 | ****************************************** |

| 5 | 0.2206 | 5.81 | 39.82 | *************************************** |

| 6 | 0.2164 | 5.70 | 45.51 | ************************************** |

| 7 | 0.2105 | 5.54 | 51.05 | ************************************* |

| 8 | 0.2062 | 5.43 | 56.48 | ************************************ |

| 9 | 0.2015 | 5.30 | 61.78 | *********************************** |

| 10 | 0.1955 | 5.14 | 66.93 | ********************************** |

| 11 | 0.1929 | 5.08 | 72.00 | ********************************** |

| 12 | 0.1840 | 4.84 | 76.85 | ******************************** |

| 13 | 0.1732 | 4.56 | 81.41 | ****************************** |

| 14 | 0.1674 | 4.41 | 85.81 | ***************************** |

| 15 | 0.1572 | 4.14 | 89.95 | **************************** |

| 16 | 0.1476 | 3.88 | 93.83 | ************************** |

| 17 | 0.1165 | 3.07 | 96.90 | ********************* |

| 18 | 0.0892 | 2.35 | 99.25 | **************** |

| 19 | 0.0286 | 0.75 | 100.00 | ***** |

+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+

COORDONNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES MODALITES ACTIVES

AXES 1 A 5

+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+

| MODALITES | COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |

|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|

| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 |

+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+

| 2 . Âge |

| 1021 - [9 ;12[ 1.47 12.56 | 1.58 1.48 -1.61 -0.76 -0.26 | 7.9 9.8 14.9 3.5 0.4 | 0.20 0.18 0.21 0.05 0.01 |

| 1022 - [12 ;15[ 5.76 2.47 | 0.97 0.08 0.72 0.44 0.06 | 11.7 0.1 11.6 4.7 0.1 | 0.38 0.00 0.21 0.08 0.00 |

| 1023 - [15 ;18[ 5.98 2.35 | -0.10 -1.00 -0.03 -0.65 0.15 | 0.1 18.0 0.0 10.4 0.6 | 0.00 0.43 0.00 0.18 0.01 |

| 1024 - [18 ;21[ 5.35 2.74 | -0.95 0.12 -0.63 0.63 -0.35 | 10.5 0.2 8.4 8.9 3.0 | 0.33 0.01 0.15 0.15 0.04 |

| 1025 - [21 ;24[ 1.18 15.95 | -1.47 1.74 0.95 0.08 1.36 | 5.5 10.8 4.1 0.0 9.9 | 0.14 0.19 0.06 0.00 0.12 |

| 1026 - [24 ;27[ 0.26 77.23 | -1.90 2.49 2.63 -4.08 -2.34 | 2.0 4.8 6.9 17.7 6.4 | 0.05 0.08 0.09 0.22 0.07 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 37.7 43.7 45.9 45.2 20.4 +--------------------------+

| 3 . Niveau d'étude |

| 1031 - 6ème 2.85 6.01 | 1.35 1.04 -0.90 -0.28 -0.13 | 11.3 9.4 9.1 0.9 0.2 | 0.31 0.18 0.14 0.01 0.00 |

| 1032 - 5ème 2.83 6.06 | 0.87 0.00 1.12 0.96 -0.22 | 4.6 0.0 13.8 10.8 0.6 | 0.13 0.00 0.21 0.15 0.01 |

| 1034 - 4ème 2.83 6.06 | 0.40 -0.77 0.68 -0.44 0.59 | 1.0 5.1 5.1 2.2 4.5 | 0.03 0.10 0.08 0.03 0.06 |

| 1035 - 3ème 2.79 6.16 | -0.10 -0.80 0.16 -0.59 0.30 | 0.1 5.4 0.3 4.0 1.1 | 0.00 0.10 0.00 0.06 0.01 |

| 1035 - 2nde 2.69 6.42 | -0.45 -0.71 -0.81 -0.29 -0.35 | 1.2 4.1 6.9 0.9 1.5 | 0.03 0.08 0.10 0.01 0.02 |

| 1036 - 1ère 2.75 6.26 | -0.93 0.31 -0.53 0.66 -0.02 | 5.1 0.8 3.0 5.0 0.0 | 0.14 0.02 0.04 0.07 0.00 |

| 1037 - Tle 3.24 5.16 | -1.05 0.77 0.21 -0.03 -0.16 | 7.7 5.8 0.6 0.0 0.4 | 0.21 0.12 0.01 0.00 0.00 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 31.0 30.6 38.6 23.9 8.4 +--------------------------+

| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL |

| 1041 - 0 7.20 1.78 | 0.86 0.27 0.03 -0.27 -0.01 | 11.5 1.6 0.0 2.2 0.0 | 0.42 0.04 0.00 0.04 0.00 |

| 1042 - 1-2 9.30 1.15 | -0.21 -0.57 -0.17 0.24 -0.03 | 0.9 9.0 1.1 2.2 0.1 | 0.04 0.28 0.03 0.05 0.00 |

| 1043 - 3-7 3.48 4.75 | -1.23 0.96 0.35 -0.12 0.23 | 11.3 9.7 1.7 0.2 0.8 | 0.32 0.19 0.03 0.00 0.01 |

| 4_ - réponse manquante 0.02 999.99 | 1.34 -0.38 7.99 6.96-18.95 | 0.1 0.0 4.9 4.0 32.0 | 0.00 0.00 0.06 0.05 0.35 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 23.8 20.3 7.7 8.5 32.9 +--------------------------+

| 6 . État matrimonial du CM |

| 1081 - Célibataire 2.34 7.55 | -0.44 0.24 0.63 -0.17 0.73 | 1.0 0.4 3.7 0.3 5.7 | 0.03 0.01 0.05 0.00 0.07 |

| 1082 - Marié ou Concubin 14.00 0.43 | 0.18 -0.01 -0.17 0.07 0.07 | 1.0 0.0 1.6 0.3 0.3 | 0.08 0.00 0.07 0.01 0.01 |

| 1083 - Divorcé ou Séparé 1.57 11.71 | -0.21 -0.45 0.37 -0.02 -1.81 | 0.1 1.0 0.8 0.0 23.3 | 0.00 0.02 0.01 0.00 0.28 |

| 1083 - Veuf 1.69 10.83 | -0.44 0.05 -0.04 0.46 0.54 | 0.7 0.0 0.0 1.5 2.2 | 0.02 0.00 0.00 0.02 0.03 |

| 6_ - réponse manquante 0.39 49.85 | -1.19 0.66 0.99 -3.49 -1.94 | 1.2 0.5 1.5 19.9 6.7 | 0.03 0.01 0.02 0.24 0.08 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 4.1 1.9 7.6 22.0 38.3 +--------------------------+

| 8 . Avez-vous déjà goûté du tabac (ou cigarette) ? |

| 4011 - fumeur 3.93 4.09 | -0.56 -0.49 -0.09 -0.13 -0.06 | 2.7 2.9 0.1 0.3 0.1 | 0.08 0.06 0.00 0.00 0.00 |

| 4042 - non_fumeur 16.07 0.24 | 0.14 0.12 0.02 0.03 0.01 | 0.7 0.7 0.0 0.1 0.0 | 0.08 0.06 0.00 0.00 0.00 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 3.3 3.6 0.2 0.4 0.1 +--------------------------+

AXES 6 A 10

+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+

| MODALITES | COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES |

|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|

| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 6 7 8 9 10 | 6 7 8 9 10 | 6 7 8 9 10 |

+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+

| 2 . Âge |

| 1021 - [9 ;12[ 1.47 12.56 | 0.71 0.05 -0.17 -0.07 0.77 | 3.4 0.0 0.2 0.0 4.4 | 0.04 0.00 0.00 0.00 0.05 |

| 1022 - [12 ;15[ 5.76 2.47 | -0.31 0.01 0.02 -0.03 -0.21 | 2.5 0.0 0.0 0.0 1.4 | 0.04 0.00 0.00 0.00 0.02 |

| 1023 - [15 ;18[ 5.98 2.35 | 0.27 0.13 -0.06 -0.10 0.05 | 2.1 0.5 0.1 0.3 0.1 | 0.03 0.01 0.00 0.00 0.00 |

| 1024 - [18 ;21[ 5.35 2.74 | -0.38 -0.25 -0.04 0.22 0.08 | 3.5 1.6 0.0 1.3 0.2 | 0.05 0.02 0.00 0.02 0.00 |

| 1025 - [21 ;24[ 1.18 15.95 | 1.57 0.31 0.52 -0.24 -1.02 | 13.4 0.5 1.6 0.3 6.3 | 0.15 0.01 0.02 0.00 0.07 |

| 1026 - [24 ;27[ 0.26 77.23 | -2.97 0.17 0.30 0.12 2.17 | 10.4 0.0 0.1 0.0 6.2 | 0.11 0.00 0.00 0.00 0.06 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 35.3 2.7 2.0 2.0 18.5 +--------------------------+

| 3 . Niveau d'étude |

| 1031 - 6ème 2.85 6.01 | 0.28 -0.05 -0.03 0.16 0.17 | 1.1 0.0 0.0 0.4 0.4 | 0.01 0.00 0.00 0.00 0.00 |

| 1032 - 5ème 2.83 6.06 | -0.58 -0.08 0.02 -0.81 0.30 | 4.4 0.1 0.0 9.2 1.3 | 0.06 0.00 0.00 0.11 0.01 |

| 1034 - 4ème 2.83 6.06 | 0.24 0.87 0.10 1.49 -0.03 | 0.8 10.1 0.1 31.2 0.0 | 0.01 0.12 0.00 0.37 0.00 |

| 1035 - 3ème 2.79 6.16 | 0.51 -1.22 -0.65 -0.89 -0.45 | 3.3 19.7 5.7 11.0 2.9 | 0.04 0.24 0.07 0.13 0.03 |

| 1035 - 2nde 2.69 6.42 | -0.17 0.79 0.80 -1.08 0.43 | 0.4 8.1 8.3 15.6 2.5 | 0.00 0.10 0.10 0.18 0.03 |

| 1036 - 1ère 2.75 6.26 | -0.19 0.36 -1.72 0.39 -0.44 | 0.5 1.7 39.4 2.1 2.8 | 0.01 0.02 0.47 0.02 0.03 |

| 1037 - Tle 3.24 5.16 | -0.09 -0.56 1.28 0.60 0.02 | 0.1 4.8 25.6 5.7 0.0 | 0.00 0.06 0.31 0.07 0.00 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 10.5 44.5 79.2 75.2 9.9 +--------------------------+

| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL |

| 1041 - 0 7.20 1.78 | 0.07 0.02 0.00 -0.11 -0.23 | 0.2 0.0 0.0 0.4 1.9 | 0.00 0.00 0.00 0.01 0.03 |

| 1042 - 1-2 9.30 1.15 | -0.21 -0.12 0.07 0.30 0.24 | 1.8 0.6 0.2 4.0 2.7 | 0.04 0.01 0.00 0.08 0.05 |

| 1043 - 3-7 3.48 4.75 | 0.34 0.26 -0.17 -0.55 -0.19 | 1.9 1.1 0.5 5.2 0.6 | 0.02 0.01 0.01 0.06 0.01 |

| 4_ - réponse manquante 0.02 999.99 | 10.28 2.11 -2.20 -2.91 2.48 | 9.6 0.4 0.5 0.8 0.6 | 0.10 0.00 0.00 0.01 0.01 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 13.5 2.1 1.1 10.5 5.8 +--------------------------+

| 6 . État matrimonial du CM |

| 1081 - Célibataire 2.34 7.55 | 0.34 -0.80 -0.77 0.11 1.98 | 1.3 7.1 6.6 0.1 47.0 | 0.02 0.08 0.08 0.00 0.52 |

| 1082 - Marié ou Concubin 14.00 0.43 | -0.19 -0.17 0.18 -0.01 -0.33 | 2.4 1.9 2.3 0.0 7.8 | 0.09 0.07 0.08 0.00 0.25 |

| 1083 - Divorcé ou Séparé 1.57 11.71 | 1.79 0.12 -0.04 0.74 -0.19 | 23.2 0.1 0.0 4.2 0.3 | 0.27 0.00 0.00 0.05 0.00 |

| 1083 - Veuf 1.69 10.83 | 0.07 2.19 0.00 -0.77 0.59 | 0.0 38.7 0.0 4.9 3.0 | 0.00 0.45 0.00 0.05 0.03 |

| 6_ - réponse manquante 0.39 49.85 | -2.64 0.85 -1.83 0.02 -1.85 | 12.7 1.3 6.4 0.0 6.9 | 0.14 0.01 0.07 0.00 0.07 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 39.6 49.1 15.3 9.3 64.9 +--------------------------+

| 8 . Avez-vous déjà goûté du tabac (ou cigarette) ? |

| 4011 - fumeur 3.93 4.09 | 0.23 -0.26 0.31 -0.35 -0.19 | 0.9 1.3 1.9 2.3 0.7 | 0.01 0.02 0.02 0.03 0.01 |

| 4042 - non_fumeur 16.07 0.24 | -0.06 0.06 -0.08 0.08 0.05 | 0.2 0.3 0.5 0.6 0.2 | 0.01 0.02 0.02 0.03 0.01 |

+------------------------------------------+--------- CONTRIBUTION CUMULEE = 1.1 1.6 2.3 2.9 0.9 +--------------------------+

COORDONNEES ET VALEURS-TEST DES MODALITES

AXES 1 A 5

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| MODALITES | VALEURS-TEST | COORDONNEES | |

|---------------------------------------------|-------------------------------|------------------------------------|----------|

| IDEN - LIBELLE EFF. P.ABS | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | DISTO. |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 2 . Âge |

| 1021 - [9 ;12[ 75 75.00 | 14.2 13.3 -14.4 -6.8 -2.3 | 1.58 1.48 -1.61 -0.76 -0.26 | 12.56 |

| 1022 - [12 ;15[ 293 293.00 | 19.6 1.7 14.5 9.0 1.3 | 0.97 0.08 0.72 0.44 0.06 | 2.47 |

| 1023 - [15 ;18[ 304 304.00 | -2.0 -20.8 -0.6 -13.5 3.1 | -0.10 -1.00 -0.03 -0.65 0.15 | 2.35 |

| 1024 - [18 ;21[ 272 272.00 | -18.4 2.3 -12.2 12.2 -6.7 | -0.95 0.12 -0.63 0.63 -0.35 | 2.74 |

| 1025 - [21 ;24[ 60 60.00 | -11.8 13.9 7.6 0.7 10.9 | -1.47 1.74 0.95 0.08 1.36 | 15.95 |

| 1026 - [24 ;27[ 13 13.00 | -6.9 9.0 9.5 -14.8 -8.5 | -1.90 2.49 2.63 -4.08 -2.34 | 77.23 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 3 . Niveau d'étude |

| 1031 - 6ème 145 145.00 | 17.6 13.6 -11.7 -3.7 -1.7 | 1.35 1.04 -0.90 -0.28 -0.13 | 6.01 |

| 1032 - 5ème 144 144.00 | 11.3 0.0 14.4 12.4 -2.9 | 0.87 0.00 1.12 0.96 -0.22 | 6.06 |

| 1034 - 4ème 144 144.00 | 5.2 -10.0 8.8 -5.6 7.7 | 0.40 -0.77 0.68 -0.44 0.59 | 6.06 |

| 1035 - 3ème 142 142.00 | -1.3 -10.3 2.0 -7.5 3.8 | -0.10 -0.80 0.16 -0.59 0.30 | 6.16 |

| 1035 - 2nde 137 137.00 | -5.7 -8.9 -10.2 -3.6 -4.4 | -0.45 -0.71 -0.81 -0.29 -0.35 | 6.42 |

| 1036 - 1ère 140 140.00 | -11.9 3.9 -6.7 8.4 -0.2 | -0.93 0.31 -0.53 0.66 -0.02 | 6.26 |

| 1037 - Tle 165 165.00 | -14.7 10.8 2.9 -0.4 -2.3 | -1.05 0.77 0.21 -0.03 -0.16 | 5.16 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL |

| 1041 - 0 366 366.00 | 20.6 6.4 0.7 -6.4 -0.3 | 0.86 0.27 0.03 -0.27 -0.01 | 1.78 |

| 1042 - 1-2 473 473.00 | -6.2 -16.9 -5.1 7.1 -1.0 | -0.21 -0.57 -0.17 0.24 -0.03 | 1.15 |

| 1043 - 3-7 177 177.00 | -18.0 14.1 5.2 -1.8 3.3 | -1.23 0.96 0.35 -0.12 0.23 | 4.75 |

| 4_ - réponse manquante 1 1.00 | 1.3 -0.4 8.0 7.0 -19.0 | 1.34 -0.38 7.99 6.96 -18.95 | 1016.00 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 6 . État matrimonial du CM |

| 1081 - Célibataire 119 119.00 | -5.1 2.8 7.3 -1.9 8.5 | -0.44 0.24 0.63 -0.17 0.73 | 7.55 |

| 1082 - Marié ou Concubin 712 712.00 | 9.0 -0.7 -8.3 3.6 3.4 | 0.18 -0.01 -0.17 0.07 0.07 | 0.43 |

| 1083 - Divorcé ou Séparé 80 80.00 | -2.0 -4.2 3.4 -0.2 -16.9 | -0.21 -0.45 0.37 -0.02 -1.81 | 11.71 |

| 1083 - Veuf 86 86.00 | -4.3 0.5 -0.4 4.4 5.2 | -0.44 0.05 -0.04 0.46 0.54 | 10.83 |

| 6_ - réponse manquante 20 20.00 | -5.4 3.0 4.5 -15.8 -8.8 | -1.19 0.66 0.99 -3.49 -1.94 | 49.85 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 8 . Avez-vous déjà goûté du tabac (ou cigarette) ? |

| 4011 - fumeur 200 200.00 | -8.8 -7.8 -1.5 -2.1 -0.9 | -0.56 -0.49 -0.09 -0.13 -0.06 | 4.09 |

| 4042 - non_fumeur 817 817.00 | 8.8 7.8 1.5 2.1 0.9 | 0.14 0.12 0.02 0.03 0.01 | 0.24 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 1 . Situation de consommation |

| SDC1 - Buveur 697 697.00 | -4.9 -2.2 -0.4 0.5 -1.4 | -0.11 -0.05 -0.01 0.01 -0.03 | 0.46 |

| SD - Non_buveur 320 320.00 | 4.9 2.2 0.4 -0.5 1.4 | 0.23 0.10 0.02 -0.02 0.07 | 2.18 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

AXES 6 A 10

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| MODALITES | VALEURS-TEST | COORDONNEES | |

|---------------------------------------------|-------------------------------|------------------------------------|----------|

| IDEN - LIBELLE EFF. P.ABS | 6 7 8 9 10 | 6 7 8 9 10 | DISTO. |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 2 . Âge |

| 1021 - [9 ;12[ 75 75.00 | 6.3 0.5 -1.6 -0.6 6.9 | 0.71 0.05 -0.17 -0.07 0.77 | 12.56 |

| 1022 - [12 ;15[ 293 293.00 | -6.2 0.2 0.5 -0.7 -4.3 | -0.31 0.01 0.02 -0.03 -0.21 | 2.47 |

| 1023 - [15 ;18[ 304 304.00 | 5.7 2.8 -1.3 -2.2 1.1 | 0.27 0.13 -0.06 -0.10 0.05 | 2.35 |

| 1024 - [18 ;21[ 272 272.00 | -7.2 -4.8 -0.7 4.2 1.6 | -0.38 -0.25 -0.04 0.22 0.08 | 2.74 |

| 1025 - [21 ;24[ 60 60.00 | 12.5 2.5 4.2 -1.9 -8.1 | 1.57 0.31 0.52 -0.24 -1.02 | 15.95 |

| 1026 - [24 ;27[ 13 13.00 | -10.8 0.6 1.1 0.4 7.9 | -2.97 0.17 0.30 0.12 2.17 | 77.23 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 3 . Niveau d'étude |

| 1031 - 6ème 145 145.00 | 3.7 -0.6 -0.4 2.1 2.2 | 0.28 -0.05 -0.03 0.16 0.17 | 6.01 |

| 1032 - 5ème 144 144.00 | -7.5 -1.1 0.3 -10.5 3.9 | -0.58 -0.08 0.02 -0.81 0.30 | 6.06 |

| 1034 - 4ème 144 144.00 | 3.1 11.2 1.3 19.3 -0.3 | 0.24 0.87 0.10 1.49 -0.03 | 6.06 |

| 1035 - 3ème 142 142.00 | 6.5 -15.6 -8.3 -11.4 -5.7 | 0.51 -1.22 -0.65 -0.89 -0.45 | 6.16 |

| 1035 - 2nde 137 137.00 | -2.1 10.0 10.0 -13.6 5.4 | -0.17 0.79 0.80 -1.08 0.43 | 6.42 |

| 1036 - 1ère 140 140.00 | -2.4 4.6 -21.9 5.0 -5.7 | -0.19 0.36 -1.72 0.39 -0.44 | 6.26 |

| 1037 - Tle 165 165.00 | -1.2 -7.8 17.9 8.3 0.3 | -0.09 -0.56 1.28 0.60 0.02 | 5.16 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL |

| 1041 - 0 366 366.00 | 1.8 0.4 -0.1 -2.6 -5.4 | 0.07 0.02 0.00 -0.11 -0.23 | 1.78 |

| 1042 - 1-2 473 473.00 | -6.2 -3.4 2.1 8.8 7.1 | -0.21 -0.12 0.07 0.30 0.24 | 1.15 |

| 1043 - 3-7 177 177.00 | 5.0 3.8 -2.4 -8.1 -2.7 | 0.34 0.26 -0.17 -0.55 -0.19 | 4.75 |

| 4_ - réponse manquante 1 1.00 | 10.3 2.1 -2.2 -2.9 2.5 | 10.28 2.11 -2.20 -2.91 2.48 | 1016.00 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 6 . État matrimonial du CM |

| 1081 - Célibataire 119 119.00 | 4.0 -9.2 -8.9 1.3 23.0 | 0.34 -0.80 -0.77 0.11 1.98 | 7.55 |

| 1082 - Marié ou Concubin 712 712.00 | -9.4 -8.3 9.0 -0.4 -16.0 | -0.19 -0.17 0.18 -0.01 -0.33 | 0.43 |

| 1083 - Divorcé ou Séparé 80 80.00 | 16.6 1.1 -0.3 6.9 -1.8 | 1.79 0.12 -0.04 0.74 -0.19 | 11.71 |

| 1083 - Veuf 86 86.00 | 0.7 21.3 0.0 -7.4 5.7 | 0.07 2.19 0.00 -0.77 0.59 | 10.83 |

| 6_ - réponse manquante 20 20.00 | -11.9 3.8 -8.3 0.1 -8.3 | -2.64 0.85 -1.83 0.02 -1.85 | 49.85 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 8 . Avez-vous déjà goûté du tabac (ou cigarette) ? |

| 4011 - fumeur 200 200.00 | 3.6 -4.1 4.9 -5.5 -3.0 | 0.23 -0.26 0.31 -0.35 -0.19 | 4.09 |

| 4042 - non_fumeur 817 817.00 | -3.6 4.1 -4.9 5.5 3.0 | -0.06 0.06 -0.08 0.08 0.05 | 0.24 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

| 1 . Situation de consommation |

| SDC1 - Buveur 697 697.00 | 0.8 1.2 1.4 -1.2 1.0 | 0.02 0.03 0.03 -0.03 0.02 | 0.46 |

| SD - Non_buveur 320 320.00 | -0.8 -1.2 -1.4 1.2 -1.0 | -0.04 -0.06 -0.06 0.05 -0.05 | 2.18 |

+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+

Plan factoriel 1-2

* 1 Neuropsychiatre à l'hôpital La Quintinie à Douala

* 2 D'après l'OMS, il s'agit de la probabilité d'une issue sanitaire défavorable ou un facteur qui augmente cette probabilité.

* 3 Denis-Clair Lambert, « La santé, clé du développent économique : Europe de l'Est et Tiers Monde », L'Harmattan 2001

* 4 Conférence ministérielle européenne de l'OMS sur les jeunes et l'alcool en février 2001

* 5 « Médecine d'Afrique Noire », 1992, page 39

* 6 www.census.gov/ipc , valeur pour 2005

* 7 Vin autre que le champagne qui produit des bulles par fermentation naturelle (Dictionnaire Encarta 2006)

* 8 www.oasis-org.ifrance.com/presentation.htm « Des faits et des chiffres »

* 9 www.unesco.org

* 10 Extrait de l'article 35 de loi n°98/004 du 14/04/1998 portant orientation de l'éducation au Cameroun.

* 11 Unesco, 3,45% en 1999 et 3,40% en 2000-2001, op. cit

* 12 Organisation Mondiale de la Santé, « Rapport sur la santé dans le monde », 1999, page XVI

* 13 D-C Lambert, op. cit, page 15

* 14 Prix Nobel d'économie partagé avec l'économiste britannique Sir J. Hicks

* 15 K. J. Arrow, « Incertitude et économie du bien-être des soins médicaux », traduction en français par la revue Risques 1996 n° 26, page 141

* 16 D-C. Lambert, « Lexique d'économie de la santé », L'Harmattan, 1985, page 52

* 17 N. G. Mankiw, « Principe de l'Économie », page 956

* 18 OMS, op. cit.

* 19 J. F. Nys, « La santé : consommation ou investissement », Economica, 1980

* 20 D.-C. Lambert, op. cit, page 79

* 21 D-C Lambert, page 294, op. cit.

* 22 Prix en vigueur au Cameroun

* 23 OMS, « Déclaration d'Alma Ata : Prévenir », 1986, page 67

* 24 N. G. Mankiw, op. cit, page 958

* 25 Cf. absinthe, « Dictionnaires français Hachette », Hachette Multimédia, 2001

* 26 Membrane qui recouvre la face antérieure de l'oeil et la partie interne des paupières

* 27 A. Lévy, M. Cazaban, J. Duffour et R. Jourdan, « Manuel de Santé publique », MASSON, 1989, page 85

* 28 Molécule introduite dans un organisme vivant pour suivre son évolution

* 29 Léopold CHENDJOU, « Produits importés: la nouvelle taxation des boissons et cigarettes », Le Messager, 10 janvier 2005

* 30 www.rfi.fr/ actufr/articles/060/edito_chro_32579.asp

* 31 Neuropsychiatre à l'hôpital La Quintinie à Douala

* 32 Richard MÜLLER, « l'alcool », Prévention des cancers : Stratégies d'actions à l'usage des ONG européennes, Lausanne, Suisse, 2004, page 126

* 33 www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier147-1.php , « Alcool, effets sur la santé », 2002

* 34 www.frankpaillard.chez-alice.fr/infirmier_psychiatrie.htm « Alcoolisme »

* 35 J. M. Boutot, « Aide-mémoire d'hygiène alimentaire », Lanore, page 50

* 36 Troisième Enquête Démographique et de Santé au Cameroun réalisée en 2004

* 37 OUA / UA, « Déclaration et du Plan d'action sur la lutte contre l'abus et le trafic illicite de la drogue en Afrique (2002-2004) », adoptés lors de la 38ème session ordinaire de la Conférence tenue à Durban (Afrique du Sud)

* 38 OMS, « Journée Mondiale de la Santé : Situation actuelle de la Santé mentale au Cameroun et Perspectives d'avenir », Centre Municipal de Yaoundé, 2001

* 39 www.grioo.com/info/forum C'est la source de toutes les citations de cette partie 1, sauf mention

* 40 Slogan de la marque de bière «33« EXPORT

* 41 Le test de proportion teste l'hypothèse nulle selon laquelle les données sont issues d'une distribution dont chacun des 2 groupes (garçons ou filles) à la même probabilité (1/2). Nous acceptons l'hypothèse nulle si p>0,05 ; c'est-à-dire qu'il n'y a pas une différence significative entre les 2 proportions.

* 42 Le test de Khi-deux teste l'hypothèse nulle selon laquelle les variables sont indépendantes. Le test de Khi-deux de Pearson est la forme habituellement utilisée. Une statistique p>0.05 permet d'accepter l'hypothèse nulle. Cependant, le test de Khi-deux n'indique pas le degré ou la direction de l'association.

* 43 De la SIL au CM2

* 44 De la 6ème en 3ème

* 45 Page 12

* 46 Lieux de consommation de masse tels que le Manège, Rond-point Nlongkak, Carrefour Bastos, etc

* 47 Le V de Cramer est une statistique comprise entre 0 et 1, calculée à partir du Khi-deux, qui mesure l'association entre deux variables. Lorsque le V de Cramer a une valeur basse (proche de 0), l'intensité de la liaison entre les deux variables est assez faible.

* 48 Toutes les conditions du test de Khi-deux ne sont pas remplies : 1 cellule (soit 8,3% des 12 cellules) a un effectif théorique inférieur à 5

* 49 Cas d'un élève qui débute à l'âge de 6 ans à la SIL

* 50 6 cellules (33,3%) ont un effectif théorique inférieur à 5

* 51 Résultat à prendre avec précaution : le tableau comprend 2 cellules d'effectifs théoriques inférieures à 5.

* 52 0,2=1/n, où n est le nombre de variables active (cf. G. SAPORTA). 0,2=3,8/19 est la moyenne des valeurs propres (critère empirique de Kaiser)

* 53 Pr. Christophe HURLIN, « Économétrie des Variables Qualitatives », Polycopié de Cours, Université d'Orléans Maîtrise d'économétrie, janvier 2003

* 54 Pr. Robert NGONTHÉ, « Économétrie », Support de cours, ISSEA 4ème année IAS, 2005-2006

* 55 Dans ces interprétations, les valeurs entre parenthèses « ( ) » désignent les odds ratio. De plus, certains odds ratios sont appréhendés à l'unité près.

* 56 Locution proverbiale






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