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La consommation d'alcool en milieu scolaire : cas de la ville de Yaoundé

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par Ulrick Lilyan MVE ONA
Institut Sous-régional des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur 2006
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de ce travail, nous pouvons dire que l'alcool est une drogue dont la nocivité n'est plus à mettre en doute. D'après l'OMS, l'alcool fait partie des premiers risques de morbidité et de mortalité dans le monde. La revue de la littérature montre que les théories économiques expliquent parfaitement la corrélation qui existe entre les problèmes de santé et d'éducation au Cameroun. De plus, pour lutter contre la consommation d'alcool, les économistes de la santé proposent aux pouvoirs publics d'interdire la commercialisation ou de taxer fortement les boissons alcoolisées. Les victimes de l'alcool doivent être prises en charge rapidement car l'alcool a un fort effet de dépendance. En dépit des nombreuses mesures de prévention contre l'alcoolisme, initiées par certains agents économiques, le marché des boissons alcoolisées se porte très bien. L'offre et la demande sont sans cesse croissantes. Or, la consommation d'alcool détruit l'organisme, cause des troubles familiaux, occasionne des déperditions scolaires... ; il s'agit d'un véritable problème de santé publique.

Par ailleurs, cette étude nous a permis d'apprécier les attitudes alcooliques des jeunes scolaires.

D'abord, nous observons que la majorité des scolaires (30% de l'ensemble) ont entre 15 et 18 ans. De plus, le nombre d'apprenants par classe décroît de la 6ème (145 élèves) en 1ère (137 élèves). Mais les élèves, sous l'effet des échecs au BAC, culminent en classe de terminale (160 élèves). Par ailleurs, la plupart des parents offrent à leurs enfants (44,7%) un enseignement public à moindre coût.

Ensuite, concernant la consommation des boissons alcoolisées, nous apercevons que la proportion des garçons ayant déjà goûté à l'alcool (84,3%) est supérieure à celle des filles (82,4%). La majorité des apprenants (36,6%) ont commencé à prendre de l'alcool entre 6 et 12 ans à l'école primaire. Ce sont la curiosité (42,5%), les initiations en famille (35,6%) et par les amis (15,3%) qui sont les premiers motifs de consommation d'alcool. Actuellement, la quasi-totalité des élèves (83,5% des garçons et 81,5% des filles) sont des buveurs d'alcool. Environ 20% d'entre ces derniers dépensent au moins 10 000 FCFA par mois dans l'achat des boissons alcoolisées. Ces élèves buveurs d'alcool connaissent de graves difficultés sanitaires dont 32% sont victimes de l'alcoolisme aigu, 30,4% sont en phase de dépendance et 3,7% des buveurs ont déjà connu la cirrhose alcoolique. De même, les élèves consommateurs (12,5%) ont de graves difficultés scolaires liées à l'alcool, entre autre, 3,7% ont déjà négligé ou interrompu un cours.

Généralement les élèves n'achètent pas les alcools qu'ils boivent avec leur argent de poche ; ils consomment grâce aux offres de leurs aînés et amis (78,7%). C'est avec l'argent donné (à d'autres fins) par les parents que les majorités des élèves (72,7%) offrent souvent à boire.

En outre, les politiques de vente des alcooliers n'influencent pas beaucoup les prises d'alcool ; alors que 38% des apprenants sont sensibles à la promotion des ventes, seuls 13,6% des buveurs trouvent que les supports publicitaires sont agressifs. De plus, la consommation d'alcool est imputée à d'autres risques corporels, puisque la moitié des élèves (53,9%) aiment boire à des heures tardives (entre 19 h et 05 h) accompagnés de leurs pairs (50,9%).

Par ailleurs, c'est pendant les fêtes, les foires et les manifestations que la plupart des élèves se soûlent « la gueule », soient 32,7%. D'autres élèves boivent souvent dans des domiciles privés (26,8%). En plus, les apprenants affirment généralement qu'ils ne connaissent pas la raison de leur engouement à l'alcool (41,7%).

Concernant la lutte contre l'alcoolisme juvénile, c'est la politique d'augmentation des prix qui fonctionne le mieux (61,5% des élèves trouvent la boisson chère). Seuls 29,8% des scolaires prétendent qu'il n'y a aucun débit de boisson dans le voisinage de leur établissement et 7% se sont souvent vu refuser la vente de boissons alcoolisées. Alors que la majorité des enseignants (54%) abordent souvent des problèmes d'alcoolisme dans les salles de classes, les parents (57,4%), quant à eux, ne font pas attention aux prises d'alcool de leurs enfants. Généralement les élèves connaissent les personnes alcooliques (83,9%), mais la plupart (53,8%) ne tiennent pas à arrêter leur consommation d'alcool. De plus, la ténacité à rester dans l'alcool croit en fonction de la classe fréquentée (de 41,2% en 6ème à 66,4% en terminale).

Enfin, l'analyse des différentes variables montre que l'âge, la religion, l'état matrimoniale du chef de ménage, le niveau d'étude, le nombre de redoublement, la connaissance des hallucinations auditives en cas d'ivresse, la première prise d'alcool et la consommation du tabac pourraient expliquer le fait pour un élève d'être consommateur d'alcool ou non. L'analyse en correspondances multiples (ACM) indique, quant à elle, une nette opposition entre les habitudes alcooliques des élèves âgés du second cycle qui consomment beaucoup d'alcool par rapport à leurs cadets. De plus, les élèves des familles désunies et ceux ayant connu un nombre élevé d'échecs sont plus disposés à consommer des alcools. L'application du modèle LOGIT nous a conduit à proposer un modèle de la situation de consommation d'alcool ou non dont les variables exogènes sont l'âge, la situation familiale, la première prise d'alcool et la consommation du tabac.

Au vu de ce qui précède nous suggérons que :

Ø les autorités compétentes mettent plus de rigueur sur les politiques antialcooliques telles que l'interdiction de vente des boissons alcoolisées aux alentours des établissements et l'augmentation des prix des alcools ;

Ø le Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD) intervienne dans les établissements ;

Ø les élèves bénéficient de plus d'assistances sociales qui les écoutent et leur proposent des solutions aux problèmes familiaux ;

Ø les méthodes de prévention des enseignants soient améliorées par des séminaires. Les enseignants sont parmi les premières personnes qui peuvent sensibiliser les élèves ;

Ø les parents s'activent à lutter contre l'alcoolisme en portant plus d'attention aux difficultés de leurs enfants ;

Ø les élèves prennent conscience du grave danger que constitue l'alcoolisme pour leur santé et leur éducation. L'avenir du Cameroun est entre leur main.

En définitive, en croyant avoir apporté notre modeste contribution à la lutte contre l'alcoolisme, nous avons terminé ce mémoire avec un sentiment de satisfaction. Cependant, cette étude peut être approfondie en traitant les problèmes spécifiques de consommation d'alcool dans le premier ou le second cycle, des garçons ou des filles ; des drogues en générale ou des rapports sexuels à risque.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard