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Besoin d'estime sociale et stratégies d'insertion professionnelle

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par Alfred Bessiga Bina
Université de Douala - Master II 2007
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIC OF CAMEROON

Peace - Work - Fatherland

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix - Travail - Patrie

UNIVERSITE DE DOUALA THE UNIVERSITY OF DOUALA

FACULTE DES LETTRES FACULTY OF LETTERS

ET SCIENCES HUMAINES AND SOCIAL SCIENCES

PHILOSOPHY AND

DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

ET PSYCHOLOGIE PSYCHOLOGY DEPARTMENT

LABORATOIRE DES SCIENCES BEHAVIOURAL SCIENCES

DES COMPORTEMENTS ET DE AND APPLIED PSYCHOLOGY

PSYCHOLOGIE APPLIQUEE LABORATORY

UNITE DE RECHERCHE N° 1 : RESEARCH UNIT N° 1:

PSYCHOLOGIE SOCIALE SOCIAL PSYCHOLOGY

BESOIN D'ESTIME SOCIALE ET STRATEGIES

D'INSERTION PROFESSIONNELLE

These presentee en vue de l'obtention du dipl8me de Master II en Psychologie.

Spécialité : Psychologie Sociale

Par :

Alfred BESSIGA BINA
Maître en Psychologie

Sous la direction de : Sous la supervision de :

Dr Samuel SAME KOLLE Pr. André EMTCHEU

Chargé de cours Maître de Conférences

SOMMAIRE

i

SOMMAIRE

iii

DÉDICACES

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES ABREVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES FIGURES viii

RESUME ix

ABSTRACT x

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE 5

Chapitre 1 : Problématique 6

1.1. Contexte général de l'étude 6

1.2. Problème de l'étude 9

1.3. Orientation théorique de l'étude 10

1.4. Question de recherche et hypothèse générale 14

1.5. Objectifs et buts de l'étude 15

1.6. Intérêts et pertinence de l'étude 16

1.7. Type d'étude 18

1.8. Délimitation de l'étude 18

Chapitre 2 : Cadre conceptuel 20

2.1. La jeunesse 20

2.2. Le besoin d'estime sociale 23

2.3. L'insertion socioprofessionnelle 30

2.4. Les stratégies d'insertion professionnelle 34

Chapitre3 : Orientation théorique 40

3.1. La théorie de la motivation 41

3.2. Quelques théories de la motivation 46

DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE 57

Chapitre 4 : Modèle d'analyse et outil d'investigation 58

4.1. Rappel du problème 58

4.2. Enoncé de la question de recherche 59

4.3. Formulation des hypothèses 59

Chapitre 5 : Population et échantillon 68

5.1. Le site de l'étude 68

5.2. La population 69

5.3. Echantillon et technique d'échantillonnage 69

5.4. Technique d'analyse 70

TROISIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE 74

Chapitre 6 : Présentation des résultats 75

6.1. Identification des répondants 75

6.2. Résultats obtenus à partir des modalités du besoin d'estime social 78

6.3. Résultats obtenus à partir des stratégies d'insertion professionnelle 92

Chapitre 7 : Analyse et interprétation des résultats 95

7.1. L'hypothèse de recherche no 1 (HR1) 95

7.2. L'hypothèse de recherche no 2 (HR2) 97

7.3. L'hypothèse de recherche no 3 (HR3) 100

7.4. Implications des résultats et suggestions 101

CONCLUSION GENERALE 104

BIBLIOGRAPHIQUE 107

ANNEXE iTABLE DES MATIERES 112

DEDICACE

A ma grand-mère Christine NGANDANG, qui par ses interrogations incessantes nous a donné le courage de poursuivre cette oeuvre.

A mes parents, M. et Mme BINA, afin que ce travail soit le couronnement des efforts par eux consentis pour notre éducation.

A ma fille Clarisse Thally NYANDZE, puisse ce travail lui servir d'exemple tout au long de sa scolarité.

REMERCIEMENTS

La réalisation de cette étude a nécessité la mobilisation d'énergies diverses. Au terme de ce travail, je tiens à témoigner ma reconnaissance à tous ceux qui ont aidé à l'atteinte de ce but.

De prime abord, j'adresse mes sincères remerciements au Pr. André EMTCHEU qui, malgré ses multiples sollicitations, a trouvé le temps de superviser ce travail. Mes remerciements vont à l'endroit du Dr SAME KOLLE dont les observations et conseils ont été déterminants dans la direction de cette recherche.

Mes remerciements s'adressent également à tous les enseignants du Département de Philosophie et de Psychologie, section Psychologie, de l'Université de Douala. Je pense aux Dr NKELZOK, Dr NJIENGWE et au Dr Mayi.

Mes remerciements vont aussi à l'endroit de Pr. André BOTTEMAN pour son expertise et toutes ses judicieuses critiques.

Je dis merci à Mr et Mme LISSOUCK pour leur hospitalité et l'indulgence dont ils ont fait preuve à mon endroit.

Mes remerciements s'adressent en outre à MM. Pierre SAVOM, Boris NGUEHAN et Mmes Suzanne NYABEL, Juliette NWAME pour leur aide morale, matérielle et financière.

Merci à mes aînés académiques que sont Claude NOUMBISSIE et Joachen BANINDJEL pour leur soutien.

J'adresse également mes sincères remerciements à mes amis Armand DOUALA, Gyscard POLA, Mireille Mii NDOUNGUE, Pascaline MAYOU, Michel NDJAB et à tous mes camarades qui ont bien voulu faire des commentaires sur ce travail.

A tous et à chacun, je présente le fruit de mes efforts.

LISTE DES ABREVIATIONS

BACC : Baccalauréat

BIT : Bureau International du Travail

BTS : Brevet de Technicien Supérieur

DEUG : Diplôme d'Etudes Universitaires générales

DEUP : Diplôme d'Etudes Universitaires Professionnelles

DUT : Diplôme Universitaire de Technologie

DSCN : Direction de la Statistique et de le Comptabilité Nationale ECAM : Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

EESI : Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel

FNE : Fonds National de l'Emploi

HG : Hypothèse Générale

HR : Hypothèse de Recherche

IES : Inventaire d'Estime de Soi Sociale

INS : Institut National de la Statistique

M : Modalité

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique RH : Reasearch Hypothesis

SFIP : Stratégies Formelles d'Insertion Professionnelle

SIIP : Stratégies Informelles d'Insertion Professionnelle

SIP : Stratégies d'Insertion Professionnelle

SPSS : Statistical Package for Social Sciences

VD : Variable Dépendante

VI : Variable Indépendante

LISTES DES TABLEAUX

Numéros Titres Pages

Tableau No 1 Plan factoriel des hypothèses de recherche 61

Tableau No 2 Récapitulatif des hypothèses, des variables, facteurs, modalités et indicateurs 63

Tableau No 3 Répartition des enquêtés suivant l'âge 75

Tableau No 4 Répartition des enquêtés suivant le sexe 76

Tableau No 5 Répartition des enquêtés suivant le type d'enseignement secondaire effectué 76

Tableau No 6 Répartition des enquêtés suivant l'état actuel d'étude 77

Tableau No 7 Répartition des enquêtés suivant le dernier diplôme obtenu 78

Tableau No 8 Répartition des enquêtés en fonction de la facilité dans les rapports 79

Tableau No 9 Répartition des enquêtés en fonction du sentiment d'aise 80

Tableau No 10 Répartition des enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour une meilleure

considération 81

Tableau No 11 Répartition des enquêtés en fonction l'influence de la famille restreinte sur les stratégies

d'insertion professionnelle 82

Tableau No 12 Répartition des enquêtés en fonction de l'utilité du jeune 83

Tableau No 13 Répartition des enquêtés en fonction de la bonne appréciation du jeune 84

Tableau No 14 Répartition des enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour répondre aux

sollicitations 85

Tableau No 15 Répartition des enquêtés en fonction de l'influence de la famille élargie sur les stratégies

d'insertion professionnelle 86

Tableau No 16 Répartition des enquêtés en fonction de la facilité de contact 87

Tableau No 17 Répartition des enquêtés en fonction de la confiance en sa valeur 88

Tableau No 18 Répartition des enquêtés en fonction de la nécessité de travail pour une meilleure

intégration 89

Tableau No 19 Répartition des enquêtés en fonction de l'impact du groupe de pairs sur les stratégies

d'insertion professionnelle 90

Tableau No 20 Répartition des répondants en fonction des niveaux de besoin d'estime sociale 91

Tableau No 21 Répartition des enquêtés en fonction du niveau d'accord quant à l'utilisation des

stratégies formelles d'insertion professionnelles 92

Tableau No 22 Répartition des enquêtés en fonction du niveau d'accord quant à l'utilisation des

stratégies informelles d'insertion professionnelle 94

Tableau No 23 Répartition des fréquences du croisement des variables de l'HR1 95

Tableau No 24 Analyse de la corrélation de l'HR1 96

Tableau No 25 Analyse de la corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies) 97

Tableau No 26 Répartition des fréquences du croisement des variables de l'HR2 98

Tableau No 27 Analyse de la corrélation de l'HR2 98

Tableau No 28 Analyse de la corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies) 99

Tableau No 29 Vue globale des résultats, décisions et différents seuils de signification pour l'HR1 100

Tableau No 30 Vue globale des résultats, décisions et différents seuils de signification pour l'HR2 101

LISTE DES FIGURES

Numéros Titres Pages

Figure No 1 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la facilité dans les

rapports 79

Figure No 2 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction du sentiment d'aise 80

Figure No 3 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la nécessité de

travail pour une meilleure considération 81

Figure No 4 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction l'influence de la

famille restreinte sur les stratégies d'insertion professionnelle 82

Figure No 5 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de l'utilité du jeune 83

Figure No 6 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la bonne

appréciation du jeune 84

Figure No 7 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la nécessité de

travail pour répondre aux sollicitations 85

Figure No 8 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de l'influence de la

famille élargie sur les stratégies d'insertion professionnelle 86

Figure No 9 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la facilité de contact 87

Figure No 10 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la confiance en sa

valeur 88

Figure No 11 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de la nécessité de

travail pour une meilleure intégration 89

Figure No 12 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction de l'impact du groupe

de pairs sur les stratégies d'insertion professionnelle 90

Figure No 13 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction des niveaux de besoin

d'estime sociale 91

Figure No 14 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction du niveau d'accord quant

à l'utilisation des stratégies formelles d'insertion professionnelle 93

Figure No 15 Diagramme en secteur des enquêtés en fonction du niveau d'accord quant

à l'utilisation des stratégies informelles d'insertion professionnelle 94

RESUME

La présente étude a été conduite autour du sujet : Besoin d'estime sociale et stratégies d'insertion professionnelle.

Le constat part d'un contexte marqué par le chômage en général et en particulier de celui des jeunes. La faillite des approches théoriques du capital humain donnant lieu au développement de la théorie des stratégies d'insertion professionnelle, des démarches sont mises sur pied. Dans notre contexte ce sont des stratégies non officialisées qui sont à l'ordre du jour. Aussi avons-nous projeté de rechercher le lien qui pourrait exister entre la quête de l'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

La question qui aura servi de fil d'Ariane à la présente étude est la suivante : Existe-t-il un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle ?

A cette question, nous avons projeté une réponse anticipée qui constitue notre hypothèse générale. Il existe un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

L'opérationnalisation de cette hypothèse générale passe par la détermination des différents niveaux de besoin obtenus à l'issu de la planification de l'enquête, d'où ces hypothèses de recherche :

- HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion

professionnelle.

- HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

- HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

L'enquête a touchée, en définitive, 110 demandeurs d'emploi par la méthode aléatoire simple. Les données, recueillies à l'aide de l'adaptation de l'Inventaire d'estime de soi sociale (IES) version Bouvard et coll., ont été analysées par le logiciel SPSS version 10.0

Les résultats obtenus, à l'aide du test de corrélation, sont les suivants. Les deux premières hypothèses (HR1 et HR2) entretiennent des liens avec les stratégies d'insertion professionnelle. La dernière hypothèse (HR3) est statistiquement invalide car représenté par un seul sujet. Ce cas de figure requiert une analyse de contenu sous-tendue par un entretien. Cependant, HR1 et HR2 étant vérifiées, l'hypothèse générale est vérifiée.

ABSTRACT

The present research was conducted around the following topic: Need of social esteem and the professional insertion strategies.

The remark came from a context marked by unemployment in general and that of the youths in particular. The collapse of the theoretical approaches of human capital leading to the development of the theories professional insertion strategies, steps are put in place. In this context, it is non officialised strategies that are on the agenda. Thus, we have projected to study the relationship that can exist between the quest for social esteem and professional insertion strategies.

The question that will guide this work is as follows: Is there a relationship between the levels of social esteem and the professional insertion strategies?

To this question we projected an anticipated answer which constituted our general hypothesis. There is relationship between the level of social esteem and the profession insertion strategies.

The conceptualization of this general hypothesis goes through the determination of different levels of the need obtained through the planning of the survey, to the research hypotheses:

-RH1: There exist a relationship between a strong need of social esteem and professional insertion strategies.

-RH2: There exist a relationship between an average need of social esteem and professional insertion strategies.

-RH3: There exist a relationship between a weak need of social esteem and professional insertion strategies.

The survey touched 110 job seekers through the method of simple random sampling. The data, collected with the aids of an adaptation of Bouvard and Coll version of the Social Self Esteem Inventory (SSEI), were analysed by the SPSS 10.0 version data base.

The results obtained with the aids of the test of correlation are as follows: The first two hypotheses (RH1 and RH2) have relationships with professional insertion strategies. The last hypothesis (HR3) is statistically invalid by being represented by only one subject. This particular case requires the use of content analysis sustained by an interview. Since HR1 and HR2 are verified, the general hypothesis is thus verified.

INTRODUCTION GENERALE

Dans les sociétés traditionnelles, le fait d'être un travailleur ne conférait aucun statut social particulier car aucun adulte normal à l'intérieur de la collectivité n'y demeurait sans participer à la production des moyens d'existence, à la fois pour lui et pour ceux dont le groupe lui reconnaissait la charge. Dans de telles sociétés dites primitives, personne n'a de privilège spécial à cause de la nature de son travail. Tous luttent pour leur subsistance par le biais de la chasse, de la pêche ou de la cueillette. La propriété communautaire apparaît ici comme fondamentale de la conception du travail et personne n'est privé des moyens de vivre. Il en est ainsi car la propriété des biens essentiels à l'existence tels le territoire de chasse, la terre de culture, le rivage marin ou de rivière, ainsi que les conditions qui la régissent sont, pour la plupart, détenus par une communauté, un groupe social ou un clan. Godelier (1975 : 37) écrit que :

« A sa naissance, avant même que l'individu ne commence à travailler, du seul fait de son appartenance à un groupe social qui possède et contrôle collectivement les conditions essentielles de production, l'individu se trouve à l'avance garanti d'avoir accès à des moyens matériels d'existence. La propriété privée du sol n'existe pas et l'individu ne peut être privé des moyens de travail sauf par la violence, la guerre ou l'expulsion de son groupe ».

Vu sous cet angle, le travail ne permet pas de distinguer les gens. Ainsi, malgré l'omniprésence du travail dans la vie quotidienne, ce dernier ne joue ni sur la définition de l'individu, ni sur son degré de dignité, ni même sur son statut socioéconomique. Selon Giddens (1991), l'une des caractéristiques des sociétés traditionnelles est que l'essentiel des activités se déroule dans le cadre de communautés bien localisées. Les relations de parenté y sont fondamentales. La tradition y est forte et un système religieux unique donne à chacun des assurances quant au sens de l'existence. Une forte structuration du temps et de l'espace, des routines et des rites de passage donnent une sécurité ontologique à chacun.

Dans les sociétés actuelles dites modernes et industrialisées, un individu est qualifié en fonction de son rapport spécifique à la production au sein de la société c'est-à-dire par son utilité économique, sociale ou socioéconomique. Et Tremolet de Villiers cité par Jaccard (1960) pense que le phénomène du travail économique et social à la base de

l'identité personnelle, est relativement récent dans l'histoire. C'est dans notre société actuelle que, les producteurs directs (ouvriers, travailleurs manuels), les technocrates ou les spécialistes de divers domaines, tout en étant libres de leur personne comme l'étaient les membres d'une communauté traditionnelle, sont néanmoins privés de la propriété des moyens sociaux de production. En raison de cette privation, ils sont donc contraints d'échanger contre un salaire, leur force de travail aux propriétaires desdits moyens de production (patrons des secteurs privé, public et parapublic) à l'Etat ou aux organismes à but non lucratif (ONG).

Désormais les agents modernes sont contraints de construire leur personne en établissant eux-mêmes un lien entre leur expérience individuelle et le changement social selon Giddens (op.cit.). Les relations sociales ne sont plus insérées dans leurs contextes locaux, les facteurs qui prévalaient dans les sociétés traditionnelles ne sont plus. L'avenir par conséquent est ouvert et apparaît comme fondamentalement incertain. Cette incertitude de l'avenir pousse les individus à revenir sur leur propre expérience passée pour se saisir, se construire. Ce qui suppose l'engagement de l'individu dans une voie lui permettant de réaliser. Cette entreprise consiste à préparer chacun à faire face à ses responsabilités dans la construction de soi dans le monde devenu instable qu'est le nôtre. Elias (1991) définit les sociétés industrialisées du 20e siècle comme des sociétés des individus où chacun est un sujet autonome, responsable et indépendant des configurations dans lesquelles il se trouve pris. Cette centration sur soi est, selon Giddens (op. cit.), la caractéristique des sociétés industrielles d'aujourd'hui. Les individus, dans le souci de se réaliser, se penchent vers le travail. Ils procèdent donc de diverses façons et font, par-là, montre de leurs différences. Ces dernières sont à la base des stratégies qu'emploie chacun dans la perspective d'une insertion qui garantirait la transition sociale.

Nous pensons ainsi mener une analyse des mécanismes psychosociaux qui soutendent les différentes manières de procéder qu'emploient les jeunes en quête d'une insertion professionnelle. Ces différentes façons peuvent constituer, dès lors qu'elles sont choisies dans un large éventail, des stratégies. La présente recherche se veut un apport aux travaux jusqu'ici réalisés dans ce domaine en se préoccupant des facteurs sociaux qui interagissent avec les processus psychologiques dans la détermination des buts et du choix des stratégies efficaces pour la réalisation de l'insertion socioprofessionnelle.

L'activité socioéconomique actuelle est caractérisée par un certain nombre de phénomènes lourds de conséquences pour la main d'oeuvre et le marché du travail dont ceux de la mondialisation des marchés et du développement rapide des technologies dans de nouveaux champs de l'activité humaine entre autres. Dans un tel contexte, l'insertion socioprofessionnelle devient de plus en plus préoccupant et retient l'attention des sociétés et des Etats. On accorde une place importante à la notion du travail dans l'activité économique et cette importance est corrélée aux difficultés qu'ont de nombreuses personnes et en l'occurrence les jeunes pour s'intégrer au marché du travail. L'insertion sociale et surtout professionnelle devient ainsi l'objet de préoccupations des instances politiques et attire l'attention dans les nombreux pays où sévit le chômage. La réussite de l'insertion professionnelle requiert une explication holistique du phénomène. Il convient de prendre en compte et surtout de respecter sa complexité. Il nous revient pour parvenir à une explication globale de respecter, avant tout, ce qui la détermine tant au plan psychologique qu'au plan social. La complexité de l'insertion socioprofessionnelle développe chez les jeunes qui y sont engagés des mécanismes susceptibles de favoriser sa réussite. Ces différents mécanismes constituent autant de stratégies qui diffèrent d'un jeune à un autre. Pour tenter de comprendre ce qui pourrait conduire à l'adoption d'une stratégie plutôt qu'une autre, ce sur quoi porte notre investigation, nous l'avons intitulée : BESOIN D'ESTIME SOCIALE ET STRATEGIE D'INSERTION PROFESSIONNELLE.

Une recherche ne peut être si elle n'est pas au préalable planifiée. La présente étude se subdivise en trois parties qui comportent chacune des chapitres.

La première partie, le cadre théorique de l'étude, comporte trois chapitres qui vont de la problématique aux fondements théoriques en passant par la revue de la littérature.

La deuxième partie intitulée cadre méthodologique, présente dans son premier chapitre la conception du modèle d'analyse et l'instrument de collecte de données. Le second chapitre comporte la population et la technique d'échantillonnage ainsi que la présentation de l'outil d'analyse des données.

La troisième partie, elle, constitue le cadre opératoire et se structure autour de deux chapitres. Le premier est la présentation des résultats de l'enquête et le second ou le dernier de la recherche, présente l'analyse et l'interprétation des résultats.

La conclusion énoncera en substance ce que la présente étude donne à retenir et quelles peuvent être les perspectives à venir.

PREMIERE PARTIE

CADRE THEORIQUE

Chapitre 1 : PROBLEMATIQUE

1.1. Contexte général de l'étude

L'insertion professionnelle qui impulse le jeune à un statut social remarquable est de plus en plus une préoccupation principale de ce dernier, et ceci devient davantage sérieux dans un contexte marqué par un ensemble de phénomènes, tels la précarité de l'emploi, la segmentation du marché du travail, le chômage, la crise économique etc.

Les transformations économiques actuelles ont pour leur part conduit à la segmentation du travail et de l'emploi. Selon la théorie de la segmentation, il n'existe plus un seul mais plusieurs marchés du travail cloisonnés. On distingue ainsi selon Tanguy (1986) le segment primaire dans lequel on retrouve des emplois intéressants et mieux payés. Dans ce segment, Orivel et Eicher (1975) catégorisent trois types de marchés.

- Le marché supérieur : c'est celui dans lequel les emplois exigent une formation initiale élevée de nature générale, une forte capacité de mobilité d'un emploi à un autre et même d'une entreprise à une autre.

- Le marché secondaire qui englobe les salariés de plus en plus nombreux mais est celui des emplois mal payés et exercés parfois dans des conditions déplorables. Sur ce marché, Maruani (1997) pense que les travailleurs n'ont besoin que de peu de formation.

- Le marché primaire, lui, nécessite une formation initiale plutôt technique et assez réduite. Pour de nombreux salariés, l'emploi est ainsi devenu précaire. Mais Paugam (2000) observe que ce n'est pas que l'emploi qui est désormais précaire. Le travail l'est devenu, lui aussi.

Maillard (1968) pense que l'entrée dans la vie active se fait mal, en ce qui concerne les jeunes, dans le domaine de l'emploi. Cette entrée dans la vie active est devenue une préoccupation pour l'humanité peut être, selon Evola (1996), à cause du chômage. Le phénomène du chômage peut s'expliquer par la croissance de la population active. Cette dernière est la tranche en age de travailler de la population totale et qui dispose d'un emploi ou est au chômage. Dans le manuel des concepts et définitions utilisés dans les publications statistiques officielles du Cameroun, la population active comprend toutes les personnes qui fournissent durant une période de référence spécifiée, la main d'oeuvre disponible pour la production des biens et des services. Ainsi, durant la période quinquennale 1996-2001, la population active camerounaise a cru faisant passer le taux d'activité de 68,3% à 71,3%.

Rappelons que le taux d'activité désigne, dans un pays donné, le niveau général de participation au monde du travail de la population en age de travailler et l'importance relative de la main d'oeuvre disponible pour la production des biens et services dans l'économie. Cette croissance de la population active a pour corollaire de nouvelles arrivées sur le marché du travail favorisées par la croissance démographique.

A coté de la croissance de la population active, il y a la crise économique qui a frappé les pays africains en général et le Cameroun en particulier à la fin des années 80. Elle a fait passer le marché du travail camerounais d'une structure formelle de l'emploi salarié à une structure de l'emploi fortement dominée par le secteur informel. Ceci s'explique par le gel des recrutements dans la fonction publique qui alors était le principal pourvoyeur d'emplois dans le secteur formel. On est ainsi passé d'environ 136000 recrutements dans la fonction publique camerounaise en 1996 à 119000 en 1999 d'après la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DSCN) de février 2000.

Le secteur formel, qu'il soit public ou privé, concentre selon l'INS (2005) moins de 10% des emplois repartis de façon quasi égale entre le privé et le public avec respectivement des taux de 4,7% (pour le privé) et 4,9% (pour le secteur public). Face à la baisse des recrutements dans le secteur public, les statisticiens de l'INS ont pensé que le secteur privé prendrait pour pérenniser les embauches dans l'économie formelle. Mais l'on a constaté que la majorité des nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi s'orientait vers le secteur informel. En terme de création d'emplois, l'économie informelle représente, au Cameroun, le plus grand pourvoyeur d'emplois avec près de 86% de la population active occupée en 2001 selon l'INS (op. cit.). La pauvreté et le peu d'emplois générés par le gel des recrutements dans le secteur « moderne » obligent les individus à s'orienter vers les segments précaires de l'emploi, tant en milieu rural dans l'agriculture de subsistance qu'en milieu urbain dans le petit commerce et les services comme le relève l'EESI (2005). Malgré cet intérêt pour le secteur informel, celui-ci présente des inconvénients. Il se caractérise par une très grande précarité car l'EESI (op. cit.) stipule que seulement 17,3% des unités de productions informelles disposent d'un local spécifique d'activité par exemple. Ce qui a pour conséquence de les priver d'accès aux principaux services publics que sont l'eau, l'électricité, le téléphone. La montée en puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié de la main d'oeuvre se traduit par la multiplication de la création des

unités de production informelle. Bien qu'il permette dans une certaine mesure, de soulager l'Etat face à l'épineux problème du chômage, il s'accompagne en même temps d'une précarisation croissante des activités et des emplois.

Les statistiques du chômage font montre de la difficulté qu'ont les jeunes à trouver un emploi. L'insertion professionnelle est ainsi, comme nous l'avons relevé précédemment, une question préoccupante pour les politiques et principalement le gouvernement. L'investigation menée par le FNE sur l'évolution annuelle des résultats dans l'Annuaire Statistique de Cameroun révèle que le taux de chômage entre 1991 et 1999 atteindrait 71,5%, conséquence d'un taux de placement (insertion) en emplois salariés de 28,5% durant la même période.

L'Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM) dans une étude sur l'ampleur et les caractéristiques du chômage au Cameroun en 1996 disait de ce dernier qu'il est principalement urbain. A cette période, ce taux est fixé à 8,1% sur l'échiquier national. Dans une étude plus récente, l'ECAM (2005) définit au plan national un taux de chômage de 4,4% en fonction des normes du Bureau International de Travail (BIT). Ce taux au niveau urbain s'élève 10,7%. Yaoundé et Douala affichant les valeurs les plus élevées avec respectivement 14,7% et 12,5%. Ces chiffres résultent dans de nombreux cas d'un chômage longue durée et selon l'ECAM (op. cit.) 47,3% des chômeurs sont des primo demandeurs d'emploi, 60% recherchent de préférence un emploi salarié, 22% un emploi indépendant et 18% sont indifférents.

Au sens du chômage élargi (chômeurs BIT + chômeurs découragés) le taux national est 6,2%, soit un écart de 1,8% par rapport au taux du BIT. Les chômeurs découragés sont en majorité des femmes.

1.2. Problème de l'étude

Le chômage frappe durement les jeunes car le taux de chômage chez ces derniers est près de trois fois plus élevé que celui des adultes. Ce taux croit avec le niveau d'instruction. L'ECAM (op. cit.) estime à moins de 10% le taux pour le niveau du premier cycle du secondaire. Il oscille entre 10,7% et 11,8% pour le second cycle du secondaire. Il est de 13,4% pour l'enseignement supérieur. Ces jeunes chômeurs sont pour la plupart à la recherche d'un premier emploi et ne sont pas, selon l'ECAM, détenteurs d'une qualification professionnelle. Cet impact qu'ont les actants sociaux (crise de l'emploi et économique,

chômage élevé) sur les plans de vie des jeunes engendre chez ces derniers des comportements tels : la baisse de l'enthousiasme et de l'ambition, le découragement, la démotivation. Les plus jeunes, influencés par les situations déplorables de leurs aînés qui, bien que possédant des diplômes et parfois des qualifications professionnelles, se retrouvent au chômage, sont déçus et découragés ; certains tendent vers l'arrêt des études. Obiang (2003 : 58) fixe le taux d'abandon de l'école à 75-80%. C'est aussi l'avis de Malcoms (1990 : 16) quand il traite des problèmes d'abandon d'école et des cours d'alphabétisation. Ces cas d'abandon ont des raisons soit économique, soit religieuse, soit culturelle. Mais audelà des considérations sus évoquées, ce sont la pauvreté, la faible création d'emplois et le système éducatif inadéquat orienté beaucoup plus vers l'enseignement général qui selon l'ECAM (op. cit.) seraient à l'origine du chômage des jeunes.

Au Cameroun, la particularité du système éducatif veut que ce soit après avoir dépassé l'âge de la jeunesse (au-delà de 25 ans) tel que définit par le BIT que les nouveaux demandeurs d'emplois diplômés font leur première entrée sur le marché du travail. La croissance démographique tendant à augmenter l'apport des jeunes à la demande d'emploi, l'accroissement du taux de scolarisation a pour effet de retarder l'entrée dans la vie active. Le système éducatif du pays oblige donc les jeunes à allonger leur parcours quitte à engranger de nombreux diplômes pour espérer décrocher un emploi salarié dans le secteur public ou le secteur privé formel. Levy-Leboyer (1971 : 187) pense que : « le niveau de diplômes obtenus peut décider des aspirations des individus, la qualité des compétences acquises et leur valeur dans la vie active. Les titres et les diplômes que les jeunes reçoivent à la fin de leurs études ne représentent pas seulement une attestation de savoir ou de mérite. Ils impliquent aussi le fait d'entrer dans un groupe social, large ou restreint, informel ou organisé selon le cas. Les études ont donc une double utilité : donner des aspirations élevées et fournir un moyen initial (une stratégie, à notre sens) de les satisfaire. »

Mais une scolarisation prolongée est coûteuse pour tous, même pour les familles moyennes qui ne sont pas arrêtées par cette considération. Et si les revenus de la famille sont modestes, il est quasi normal que les parents fassent pression sur les enfants pour qu'ils deviennent le plutôt productifs. C'est ainsi que celui qui sera rapidement détenteur du pouvoir financier sera gratifié d'une plus grande reconnaissance au mépris parfois de sa position dans la fratrie, voir dans la famille. La comparaison sociale qui peut naître d'une

pareille situation se fonde uniquement sur l'es avoirs matériels et financiers. Il y a comme une exaltation de l'argent au mépris des valeurs morales et intellectuelles. Ainsi, certains jeunes, étant donné l'incertitude qui plane sur leur avenir, se ruent sur tout ce qui s'offre à lui en terme d'activités, n'hésitant pas à saisir toutes les opportunités au mépris même des règles éthiques et déontologiques. La prolifération des sectes et mouvements ésotériques, la vulgarisation de l'homosexualité etc. en sont les preuves flagrantes. L'objectif étant d'obtenir un emploi, c'est-à-dire un gagne pain leur permettant de subvenir à leurs besoins et parfois par snobisme.

C'est eu égard de ce qui précède que nous avons défini notre travail de recherche. Nous pensons évaluer l'incidence du besoin d'estime sociale sur les stratégies d'insertion professionnelle.

1.3. Orientation théorique de l'étude

Les théories du capital humain représentent un corpus d'énoncés généraux servant à expliquer le processus par lequel les individus à la réalisation de leur insertion professionnelle. On retrouve parmi ces théories un ensemble d'approches qui appréhende l'insertion sur la base d'un certain nombre de déterminants. Les théories du choix professionnel s'intègrent dans cette optique en tant qu'approches. On les assimile à des modèles explicatifs. Elles procèdent par l'explication et la compréhension du processus de choix professionnel, utile pour l'insertion professionnelle qui assure la transition sociale. Les théories du choix professionnel s'inscrivent comme des approches théoriques (micro théories) de la théorie du capital humain. On distingue entre autres théories, l'approche du développement vocationnel de Ginsberg (1951), l'approche du développement de l'image de soi de Super (1985), l'approche de la carte cognitive commune des professions de Gottfredson (1981).

Ces différentes approches théoriques procèdent par la construction de l'identité personnelle et professionnelle. Cette construction de l'identité personnelle et professionnelle est inhérente au développement vocationnel et passe, selon Ginsberg, par l'école, par l'image de soi pour Super et par l'établissement d'une carte cognitive commune des professions au sens de Gottfredson. Le modèle théorique du capital humain sur lequel nous

fondons notre travail de recherche est l'approche du développement vocationnel de Ginsberg.

La théorie du développement vocationnel appréhende le processus d'insertion par le choix professionnel. Ce choix résulte d'une évolution progressive en étapes et se définit par la scolarisation. La théorie du développement vocationnel est, d'après Ginsberg et al, un processus continu qui prend sa source dans l'enfance et s'étend sur toute la vie d'un individu. Il s'élabore à travers trois périodes successives et irréversibles en ce qui concerne le choix et surtout la spécification professionnelle. Elle comprend les périodes du choix fantaisisme, de l'essayisme et celle du réalisme.

La période de choix fantaisistes constitue l'étape pendant laquelle l'individu fait des choix ne correspondant ni aux caractéristiques personnelles, ni à celles professionnelles. Elles correspondent uniquement à la petite enfance où l'enfant à tendance à imiter les personnages qui lui sont familiers : ce sont les parents, les vedettes, les héros, etc.

Les travaux de Wallon (1942) sur le développement de l'enfant ont permis à Ginsberg et al de postuler que c'est une période pendant laquelle il se constitue chez l'enfant des blocs syncrétiques d'impression et de réaction, qui lui font à l'occasion, revêtir des personnages ou des fragments de personnages distincts, suivant les situations par lesquelles il est passé et par où il repasse. De plus, la formulation du choix met en évidence le fait qu'il faille également, à un moment donné, tenir compte du facteur de réalité.

Dans la période des choix essayistes, Ginsberg identifie quatre stades. Les trois premiers sont ceux où l'enfant, loin d'être lui-même une source immédiate et primitive de connaissances d'où il tirerait des intuitions applicables à la réalité externe, commence par se confondre par sa sensibilité avec toute son ambiance. L'imitation de la première période cesse peu à peu et l'enfant cherche à extérioriser par l'expression de ses besoins, désirs intérêts et attitudes.

La période du réalisme s'exprime par la maturité professionnelle. Il s'agit de la réalisation du choix professionnel qui caractérise un projet réel. Et Evola (1996) pense, à ce sujet, que certaines personnes pour des raisons qu'elles jugent nécessaires, peuvent décider d'acquérir une formation très élevée pour accéder à une profession donnée, d'autres peuvent décider d'acquérir une formation moins élevée ou d'entrer dans la vie active en poursuivant leur formation ou y revenir plus tard. Certains peuvent tout simplement changer de choix

professionnel et par ricochet de stratégie d'insertion dans le cas d'une impossibilité majeure. Les stades ginsbergiens peuvent fournir des idées sur des facteurs qui, à certains moments donnés (ou à certaines périodes) doivent être considérés lors des choix professionnels ou pour connaître des stratégies devant être déployées au cours de ce processus.

L'idée centrale dans cette théorie est que le choix professionnel, déterminant de la stratégie d'insertion professionnelle, est le résultat d'un long processus de maturation. Pour Ginsberg, le développement de la personne se fait pendant toute sa vie à travers les périodes de l'enfance, de l'adolescence, d'adulte et de vieillissement et le développement vocationnel épouse le développement de la personne à travers les phases préalables de choix professionnels, d'activité professionnelle et de la retraite.

C'est ainsi la phase du modèle professionnel structuré se traduisant par l'élaboration d'un projet professionnel utilisé comme moyen ou mieux comme stratégie d'insertion professionnelle. Il s'agit pour le jeune, selon Ginsberg, de parvenir à ce stade par le biais d'une scolarisation généralement élevée. C'est donc dans la période du réalisme que le jeune va spécifier et son choix, et la méthode par laquelle il s'emploiera pour parvenir à une insertion qui constitue la finalité du processus de choix. C'est ainsi que Ginsberg et al conçoivent la stratégie d'insertion à travers la spécification professionnelle que confèrent l'école et les études. La spécification professionnelle est fondamentale pour la construction du projet et c'est ce projet professionnel qui est le principal outil utilisé dans le processus d'insertion.

Pour Ginsberg et al, l'insertion professionnelle est la résultante d'une construction identitaire qui est à la fois personnelle et professionnelle et passe par l'école et les études dans lesquelles sont engagés les jeunes.

Le modèle théorique de Ginsberg et al ne tient pas compte des multiples changements qui ont touché le domaine du travail et de l'emploi. Cette approche s'inscrit dans une perspective qui ne prend pas en considération la segmentation du marché tant du travail que de l'emploi, l'augmentation de la demande de travail inhérente à la croissance démographique ou encore la pauvreté ambiante corollaire du chômage dont les statistiques sont assez expressives. Nous n'ignorons pas que la paupérisation des populations, la rareté de l'emploi et même la corruption sont à considérer dans un contexte où, il faut le souligner, l'école seule n'est plus garante de l'évidence de l'insertion.

Ainsi avons nous pensé qu'il était utile de vérifier l'impact du concept de besoin d'estime sociale sur le choix d'une stratégie plus qu'une autre dans le processus d'insertion professionnelle. Le besoin d'estime sociale s'inscrit dans un environnement empreint d'un malaise profond causé par le chômage en général et du chômage des jeunes dont la population est en nette augmentation en particulier. Cet environnement est celui dans lequel sévissent dans la jeunesse les fléaux sociaux tels la prostitution, l'alcoolisme, la délinquance, la promiscuité, la toxicomanie etc. ; et, par l'adoption de ces comportements, les jeunes témoignent de leur révolte à l'endroit de la société et du pouvoir politique. Ils sont, par conséquent, hostiles à toute autorité parce qu'ils se sentent abandonnés à euxmêmes, laissés pour compte. La conséquence est, à n'en point douter, le problème actuel constaté dans notre société dans une frange de la population à savoir l'inertie de la jeunesse. On peut en déduire que l'environnement social joue un rôle important dans les comportements individuels ; comportement que Fortin et Poirier (1979 : 18) considèrent comme : « la résultante des facteurs psychologiques qui regroupent à la fois la combinaison des facteurs psychiques, biologiques et sociaux». C'est la raison pour laquelle notre choix théorique en terme explicatif se base sur la théorie des besoins d'Abraham Maslow. Cette théorie postule que les besoins s'expriment dans un ordre croissant, partant de ceux physiologiques aux besoins de réalisation de soi qui constitue le dernier stade. L'avant dernier stade étant celui d'estime sociale qui nous intéresse. C'est ainsi la théorie des besoins qui constitue le corpus d'énoncés généraux ayant valeur prédictive et explicative d'un certain nombre de comportements que nous comptons utiliser pour appréhender notre sujet dont la précision de l'interrogation centrale est nécessaire.

1.4. Question de recherche et hypothèse générale

Les données établies sur le chômage par l'ECAM (2005) dénotent d'un pour assez significatif pour ce qui est du niveau d'instruction du supérieur. Ces statistiques témoignent du malaise des jeunes sur l'étendue du territoire tant au plan du BIT que du chômage élargi. Le chômage affecte trois fois plus les jeunes et concerne en grande partie les métropoles urbaines de Douala et de Yaoundé qui sont les plus touchées. La forte demande de scolarisation est une des conséquences de ce chômage. Il y a à prendre en compte aussi la précarité de l'emploi et surtout la baisse de l'embauche dans le secteur formel tant privé que

public. Le souci du demandeur d'emploi plus tant le prestige ou le statut inhérent à l'exercice d'un métier mais plutôt la volonté d'être productif. Au regard de la pauvreté ambiante et de la misère rampante, il n'est plus question de rechercher des métiers déterminés à partir de la construction de notre identité personnelle et professionnelle par le moyen de l'école au sens de Ginsberg et Al (op.cit.). C'est la raison pour laquelle l'EESI (2005) ressort que 86,8% de chômeurs sont disposés à réviser leurs prétentions salariales à la baisse.

En considérant ce qui précède, l'interrogation qui nous guide dans cette étude est ainsi formulée : Existe-t-il un lien entre le niveau du besoin d'estime sociale et la stratégie d'insertion professionnelle des jeunes ?

La réponse à cette interrogation d'ordre holistique constitue notre hypothèse générale. En tant que réponse provisoire et anticipée à la question de recherche, cette hypothèse générale sera éprouvée par les résultats de l'enquête de terrain. Nous l'avons libellée ainsi que suit : Il existe un lien entre le niveau du besoin d'estime sociale détermine la stratégie d'insertion professionnelle des jeunes.

La présente hypothèse générale nous donne l'opportunité de dire ce qui nous a conduit à cette étude et les objectifs que nous entendons poursuivre.

1.5. Objectifs et buts de l'étude

Parler de l'objectif de cette étude revient à donner le bien fondé de celle-ci, c'est-àdire ce que l'on espère atteindre en le réalisant. C'est ainsi que principalement, cette analyse vise à apporter une contribution à la gestion des questions portant sur l'insertion professionnelle au travers des stratégies qu'utilisent les jeunes pour sortir d'une situation de chômage plus que pénible. Nous ambitionnons de relever la part du besoin d'estime sociale sur le choix desdites stratégies dans la perspective d'une insertion professionnelle qui se traduit par l'obtention d'un emploi.

De façon spécifique nous voulons, par ce travail, démontrer que les modalités du besoin d'estime sociale que nous avons répertorié ont une incidence sur les stratégies adoptées par les jeunes demandeurs d'emploi. Ainsi avons-nous postulé que :

- Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et la stratégie d'insertion
professionnelle. Par ce facteur, nous voulons montrer que, selon que le niveau du besoin

d'estime sociale du jeune demandeur inscrit au FNE est élevé, la stratégie dudit jeune prendra en considération ce facteur dans sa tentative d'insertion.

- Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et la stratégie d'insertion professionnelle dans la mesure où eu égard à ce niveau du besoin, la stratégie va subir des modifications dans le processus d'insertion.

- Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et la stratégie d'insertion professionnelle que pourra adopter un jeune diplômé du supérieur en quête d'emploi. Selon que son niveau d'aspiration sera bas, ce dernier adoptera une stratégie précise.

Ces articulations nous permettent d'évaluer l'incidence des modalités sus évoquées du concept d'estime sociale sur les stratégies des jeunes en quête d'emploi. Mais avant, il sera question de mener une analyse explicative du concept d'estime sociale. Ces objectifs s'inscrivent dans les buts que nous nous sommes assignés en décidant de mener cette investigation.

Le but de cette recherche est d'interpeller les pouvoirs publics, au cas où ils le consulteraient, sur la situation des jeunes dans le monde impitoyable du travail et de la demande d'emploi. Les nombreux problèmes auxquels ils font face méritent, un temps soit peu, de retenir l'attention. Nous comptons aussi, à travers ce travail de recherche, présenter aux décideurs, la nécessité d'oeuvrer davantage dans la lutte contre la pauvreté en dotant les jeunes d'un minimum vital leur permettant de mieux se prendre en charge. Il s'agit en outre de présenter à l'Etat la souffrance des diplômés en général et de ceux de l'enseignement supérieur en particulier. Il peut être question de voir dans quelle mesure recentrer le débat sur la valeur intellectuelle. Cette dernière qui est tributaire à la fois du bagage génétique et des apports sociaux, est garante du développement national et les politiques n'ont jamais cessé de le noter. Il est aussi question pour l'Etat d'entreprendre une structuration de ce nouveau secteur d'activité qu'est le secteur informel dont la capacité d'embauche concerne plus de 85% de ces nouveaux venus sur le marché de l'emploi, contribuant de ce fait à résorber l'épineuse question du chômage.

Enfin, nous n'ignorons pas la finalité première de cette étude qui est d'ordre académique. Il s'agit ainsi pour nous d'apporter notre contribution, aussi modeste soit-elle, au vaste domaine de la recherche en psychologie sociale en général et en psychologie de l'orientation surtout dans sa dimension portant sur l'insertion en particulier.

1.6. Intérêts et pertinence de l'étude

Le champ de la psychologie est si vaste et les rôles du psychologue si variés que les mêmes qualités ne sont pas requises partout. Ce qui nous amène à penser que cette étude pourrait intéresser les chercheurs évoluant dans le domaine de la psychologie du travail et des organisations. Cet outil, auprès des employeurs, permettant à ceux-ci de mieux insérer les jeunes au monde professionnel, en tenant compte de leurs formations, leurs aspirations et des besoins de l'économie.

Les caractéristiques du marché du travail influencent considérablement les comportements des jeunes face à l'insertion. Ainsi, cette étude se propose d'apporter un éclairage particulier aux psychologues exerçant dans l'entreprise, non seulement sur les variables significatives qui pourraient permettre de gérer les comportements des jeunes mais aussi sur des questions relatives à la compréhension des jeunes afin d'amoindrir l'inefficacité professionnelle dont ils font l'objet.

Ce travail ne devrait laisser indifférents les scientifiques et chercheurs qui oeuvrent dans le domaine de la compatibilité de l'homme avec les exigences des activités sociales, c'est-à-dire de ceux qui accordent une attention particulière à la réussite de le transition sociale chez les jeunes. Dans le but de la réalisation de l'insertion, les opérations mentales sont indissociables de l'action et comme le pense Dumora (1990), la pensée définit les objectifs, développe le processus pour les atteindre, permet d'analyser les situations réelles, d'anticiper sur les actions possibles, de faire des hypothèses, de choisir une action et d'en contrôler le déroulement. De ce point de vue, notre travail pense pouvoir fournir des informations susceptibles de générer des modifications favorables à l'aboutissement de l'insertion professionnelle d'un jeune. De même, de façon générale, l'éducateur peut s'y inspirer pour comprendre les véritables mobiles qui orientent le choix des stratégies d'insertion professionnelle des jeunes demandeurs d'emploi et peaufiner ainsi efficacement la méthode d'aide, d'orientation professionnelle.

La pertinence de ce travail s'établit au double plan scientifique et social.

Au plan scientifique, l'application du besoin d'estime sociale au processus d'insertion peut, si les hypothèses sont confirmées, permettre de recenser un nouveau déterminant des stratégies utilisées aux fins d'atteintes d'un objectif.

Au plan social, il est question d'apporter une explication conceptuelle, à la fois, sur les concepts de besoin d'estime sociale et de stratégies d'insertion professionnelle, à l'endroit d'un lecteur pas toujours avisé. Ce travail peut aussi servir au conseiller d'orientation professionnelle en terme d'apports nouveaux dans le cadre de l'exercice de sa profession.

1.7. Type d'étude

Cette investigation est à considérer sous un angle expérimental du fait de l'application de la démarche expérimentale. Elle est de type descriptif et corrélationnel.

- Descriptif, dans la mesure où elle décrit les facteurs qui soutendent le concept de besoin d'estime sociale de Maslow appliqué à notre contexte. Elle présente aussi les différentes stratégies d'insertion professionnelles par lesquelles les jeunes procèdent pour parvenir à une insertion réussie.

- Corrélationnel car elle fait référence à la relation qui existe entre les variables et veut voir la relation de dépendance ou d'indépendance qui peut s'établir entre le besoin d'estime sociale appréhendé à travers ses modalités et les stratégies d'insertion professionnelle des jeunes.

1.8. Délimitation de l'étude

Pour parler du cadre dans lequel notre investigation demeure fondamentale, nous l'avons délimitée au triple plan conceptuel, géographique et temporel.

Au plan temporel, notre étude est menée pour le compte de l'année académique 2006-2007, eu égard aux exigences de notre inscription. Elle est fixée dans le cadre de l'obtention du diplôme de Master II ou du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA).

Notre étude se déroule dans la zone géographique de la province du Littoral, département du Wouri et principalement au sein du Fonds National de l'Emploi situé dans l'arrondissement de Douala Ier. Nous avons choisi de travailler avec des jeunes chercheurs d'emploi titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Ce choix se fonde sur le fait que la ville de Douala est une métropole urbaine cosmopolite au sein de laquelle toutes les tendances ethniques du pays se trouvent représentées. Ce milieu est, de ce fait, le lieu d'un brassage culturel fort intéressant pouvant donner une vision holistique de ce que pourrait

être l'objet de notre préoccupation auprès de la population générale des chercheurs d'emploi sur l'étendue du territoire national.

Par ailleurs, la plupart des études ayant porté sur les jeunes tablent beaucoup plus sur les processus de choix ou de représentations professionnelles. Il nous est apparu intéressant de jeter un fondement en terme d'orientation sur la part des stratégies utilisées pour décrocher un emploi.

Du point de vue conceptuel, notre étude se propose d'appréhender la notion de besoin d'estime sociale, considérée selon Maslow comme étape importante dans la théorie des besoins pour parvenir à une auto reconnaissance (reconnaissance de soi) qu'à une reconnaissance par autrui. Il s'agit, en outre de voir le lien qu'il peut entretenir avec les différentes stratégies identifiées de l'insertion professionnelle. Il faut dire par ailleurs que ce développement conceptuel s'inscrit dans le cadre de la psychologie sociale en général.

C'est donc dans le cadre du Fonds National de l'Emploi que va se dérouler notre étude, dont le fondement théorique s'est inspiré d'une abondante littérature ayant abordée le phénomène qui fait l'objet de notre préoccupation.

Chapitre 2 : CADRE CONCEPTUEL

La notion de stratégie connaît un usage impressionnant dans les discours, écrits, articles, ouvrages, qu'ils soient politiques, scientifiques, historiques, économiques, etc. Beaucoup de domaines ont abordé le concept d'insertion à cause certainement des chiffres sur le chômage qui prennent des proportions alarmantes. C'est ainsi par exemple que nous nous sommes orientés, en parlant du besoin d'estime sociale, vers les stratégies d'insertion des jeunes et l'interaction pouvant exister entre ces deux notions. Ainsi, nous tenons à définir les principaux concepts que sont le besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle sans oublier toutes les notions y relatives avant que de passer à la présentation de la théorie qui constitue le fondement de ce travail de recherche. Cette clarification conceptuelle nous permettra par la suite de circonscrire le cadre dans lequel les différents concepts devront s'appliquer. Mais avant, il convient de présenter la notion de jeunesse à laquelle s'applique notre investigation.

2.1. La jeunesse

La jeunesse est une période faste du développement d'un individu. Elle a longtemps fait l'objet de questionnements à cause des nombreuses mutations dont elle est sujette. Ce sont ces multiples mutations qui ont rendu complexe la fixation d'une définition de ce concept par les scientifiques.

2.1.1. Définition et historique

La définition de la notion de jeunesse a connu une évolution pour parvenir à celle connue de nos jours. Cette évolution a traversé des époques et des âges.

Déjà au 17e siècle, l'on se représenta la jeunesse comme un rapport de filiation : les jeunes sont avant tout des fils. Cette qualité fondamentale leur prohibe toute idée d'autonomie. Pour Galland (1991), le jeune est celui qui est en attente de succession et, c'est ce rapport social qui sera à l'origine des représentations de la jeunesse qui s'articulent autour de l'impatience.

Le siècle des Lumières va, pour sa part, lier la jeunesse à l'éducation. Le jeune est désormais celui qui apprend pour être et non plus celui qui attend d'être virtuellement. La

frivolité disparaît pour laisser place aux études qui conduiraient à un idéal d'accomplissement personnel.

Le 19e siècle définit la jeunesse sur la base d'un rapport de générations. L'inquiétude du jeune face à la société dans laquelle ils ne trouvent plus toutes les potentialités pour leur accomplissement, se traduit par leur non-conformisme. Cette représentation est liée à la première moitié du siècle.

Dans la seconde moitié, la jeunesse va présenter un aspect un peu plus conformiste parce qu'encadrée par l'école et éduquée dans la famille. Le rapport de générations entre parents et jeunes laisse promouvoir dorénavant quelques intégrations. Cette évolution des représentations de la jeunesse est relative, selon Galland (op.cit.), au développement d'une culture rationaliste et scientifique.

Le 20e siècle est celui d'une révolution dans les représentations de la jeunesse. Elle devient, avec les apports de la psychologie, un processus et non plus une catégorie. Sur ce fait, Debesse (1958), Erickson (1972) et bien plus tard Sillamy (1990) s'accordent sur sa définition.

Aussi, Bloch et al (1997) la qualifient de période de développement qui inclut l'adolescence. Elle est considérée comme une phase au cours de laquelle s'opère le passage de l'enfance à l'âge adulte.

Touzard (1998) pense qu'elle est une période de la vie humaine comprise entre l'enfance et l'âge mûr. Elle recouvrirait par conséquent une partie de l'âge adulte. C'est la raison pour laquelle un certain nombre d'auteurs fixent sa fin à la trentaine.

Les jeunes qui nous concernent sont ceux qu'on peut appeler des jeunes adultes car ils sont composés des diplômés de l'enseignement supérieur. Dans notre travail, il va s'agir des jeunes &adultes en quête d'emploi régulièrement inscrits au FNE de la ville de Douala. Il faut dire que la jeunesse varie en fonction des cultures, des civilisations, des milieux et même de l'état physique des individus. La jeunesse devient alors un processus de socialisation. De ce fait, elle est dépendante du milieu de vie et est ainsi sujette au climat familial.

2.1.2. Jeunesse et milieu familial

Sur le plan social, la relation entre parents et jeunes est fixée. On la pense au travers de deux attitudes : d'une part, la bouderie et l'on constate que c'est une attitude qui concerne plus l'adolescence car le jeune se surprend, selon Leif et Delay (1968 : 388) « à en vouloir à ses parents de ne pas disposer de plus de grands pouvoirs et de n'être pas à mesure de satisfaire les désirs qu'il leur exprime ». D'autre part, la brusquerie par laquelle s'emploie le jeune, traduit l'agacement qu'il éprouve devant l'excès de soins et de vigilances. Elle témoigne non d'une tentative de rupture mais de libération à l'égard d'une protection ressentie comme étouffante, paralysante. Les attitudes susmentionnées sont tournées vers la famille. Elles témoignent selon Sillamy (1983) de la découverte de manière plus intime des êtres humains, de soi et des autres et corrélativement d'une prise de distance affective à l'égard des parents.

Ainsi, le jeune va développer une attitude lui permettant de renégocier les rôles respectifs des uns et des autres au sein de la famille. Cet état de chose aboutit à placer, pour Kracke et Noack cités par Rodriguez-Tomé (1997) sur un pied d'égalité de pouvoir le jeune et ses parents. On parle dans ce cas d'individuation du jeune. L'individuation permet aussi de concevoir les relations parents-jeunes car, Kracke et Noack (op.cit.) pensent que « les notions de conflits violents entre les parents et les jeunes et de fossé de générations ne correspondent pas à la réalité de la plupart des familles » (154).

Cette distanciation du jeune à l'endroit de ses parents se retrouve fortifiée par l'environnement social et ses apports en termes d'influence.

2.1.3. Jeunesse et environnement social

Les apports de l'environnement et leur influence sur les jeunes adultes se jouent à travers les groupes de pairs. Cette dernière est le lien qui unie des individus qui ont reconnu entre eux des similitudes. Ces similitudes créent une solidarité et une cohésion entre les jeunes. La solidarité se manifeste par le partage des soucis des uns et des autres à travers l'écoute. A ce titre, le fait de se mettre ensemble se trouve appuyée par un lien un peu plus fort, c'est l'amitié.

Avec l'école, le jeune est engagé dans un ordre de relations psychologiques qui a son originalité propre. La structure scolaire constitue, avant tout, une structure sociale qui a son

existence, son organisation, ses normes, ses impératifs, en un mot, ses usages et habitudes propres. En dehors de la structure sociale première dans laquelle le jeune est appelé à se développer, l'établissement scolaire apparaît comme une structure nouvelle. Et à chaque étape, l'organisation scolaire va manifester sa nouveauté par le biais de l'orientation. On distingue à juste titre l'orientation scolaire et professionnelle.

Or, il est reconnu généralement que les projets des jeunes s'élaborent à partir de l'orientation professionnelle vers laquelle ils tendent en fonction de leurs études spécialisées dans lesquelles ils sont inscrits, pour ceux scolarisés. C'est d'ailleurs l'école qui donne une certaine estime aux jeunes en fonction de leur formation.

2.2. Le besoin d'estime sociale

Pour comprendre les sens dans lequel nous avons utilisé ce concept, il convient avant tout d'apporter une définition de la notion de besoin qui permette de la saisir de façon générale et de présenter ensuite l'histoire qui entoure le besoin d'estime sociale.

2.2.1. La notion de besoin

De l'anglais need, le besoin renvoie à l'état psychologique ou psychophysiologique d'une personne qui ressent un manque. Dans le dictionnaire Le Petit Robert, le besoin est une aspiration naturelle et souvent inconsciente, un désir ardent. Bloch et al (1997) l'assimilent à un état de l'organisme résultant d'un déséquilibre entre d'une part, des normes physiologiques ou culturelles et d'autre part, des informations sur l'état du milieu intérieur ou extérieur, ou des représentations. Pour Sillamy (1990) le besoin constitue l'état psychologique ou psychophysiologique d'une personne qui ressent un manque. Le besoin agit comme un signal d'alarme et conduit l'individu à accomplir l'action nécessaire pour combler cette carence et le satisfaire. Richelle cité par Doron et Parot (1998) dit du besoin qu'il représente un état de déficit ou un écart à l'équilibre homéostatique qui déclenche chez l'organisme des comportements propres devant aboutir à l'acte de consommation pour combler le déficit ou encore rétablir l'équilibre. Cette définition de Richelle se situe au niveau de la notion physiologique d'homéostasie et elle convient mieux à la compréhension des besoins primaires de faim, de soif, de sommeil d'où la prise en compte des instruments travaillant à la réduction des dits besoins.

A coté des besoins primaires, on a postulé des besoins secondaires de l'incapacité des premiers à rendre compte de l'ensemble des conduites de l'homme. Ces besoins secondaires sont soit comme des motivations moins directement vitales mais en relation avec les besoins primaires, soit comme des motivations greffées par expérience à des objets de satisfaction intermédiaires par rapport aux satisfactions primaires ou dérivées d'elles. Il s'agit de ce que Doron et Parot appellent besoin (drive) acquis. Il désigne en outre les états de dépendance physiologique et psychologique qui se développent à la suite d'une consommation répétée de certaines substances telles l'alcool, la drogue, etc.

Bloch et al (op.cit) identifient deux groupes de besoins. Ils parlent de besoins organiques fondamentaux ou besoins primaires qui concernent la survie de l'individu et de son espèce. Ils sont liés au maintien de l'homéostasie du milieu intérieur (besoin d'eau, d'oxygène...), à la préservation de l'intégrité corporelle (évitement de stimuli douloureux), à la perpétuation de l'espèce (reproduction, soins parentaux). Il convient de considérer aussi comme primaires certains besoins liés au développement et au fonctionnement physique ou mental de l'individu (besoin de contact, de stimulation, de sommeil...)

Sur ces besoins se greffent par généralisation ou par conditionnement des besoins secondaires d'autant plus nombreux que le système nerveux est plus complexe : tels sont la plupart des besoins sociaux, cognitifs et culturels.

Murray cité par Sillamy (op.cit.) en a sélectionné vingt, considérés comme fondamentaux (tels que les besoins de plaire, de dominer, d'être indépendant). Mais il semble qu'on puisse en distinguer trois particulièrement importants :

- Le besoin de sécurité qui se reflète par exemple, dans le désir d'avoir un pays, une patrie, un lieu où l'on se sente chez soi.

- Le besoin d'une réponse affective venant d'autrui, qui est la racine même de la socialisation. En effet, l'homme a besoin de son prochain non point seulement pour recevoir son aide, mais encore pour pouvoir sympathiser avec lui, participer à ses conduites et ses émotions dans un mouvement d'extension symbolique de ses limites personnelles.

- Le besoin de nouveauté ou d'information qui conduit l'individu à faire de nouvelles expériences « pour voir ». Si le besoin est nécessaire à la conservation et de l'individu et de l'espèce, il sert surtout au développement et à l'épanouissement du sujet. Il sert à dire dans un sens ce qu'il attend de lui par ses objectifs et combien il s'estime.

2.2.2. La notion d'estime

L'estime de soi globale peut se définir comme la perception que l'on a de nous même en tant que personne. Elle est considérée de manière unidimensionnelle (comme une évaluation de soi globale) ou multidimensionnelle (comme diverses évaluations de soi spécifiques dans différents domaines). Elle est souvent définie comme la composante affective du soi (qui serait également composé du concept de soi qui serait la composante cognitive). Les différents auteurs parlent également d'une troisième composante du soi mais il n'y a pas réellement de consensus à son propos (une composante de présentation de soi)

L'utilisation de ce terme dans la vie de tous les jours et les divers termes et théories existants sur l'estime de soi dans le champ de la psychologie ne simplifient pas sa définition. Pour ne citer que des exemples : le terme concept de soi est parfois considéré comme un concept théorique distinct pour Martinot ou encore comme un concept que l'on peut utiliser de manière interchangeable avec l'estime de soi selon Marsh, le terme perception de soi est utilisé pour définir l'estime de soi spécifique dans différents domaines.

Les auteurs généralement retenu comme précurseurs dans ce domaine sont James (1890) et les auteurs du courant de l'interactionnisme symbolique (Cooley, 1902 et Mead, 1934). Pour James (1890), l'estime de soi est le résultat d'un rapport entre nos succès et nos prétentions dans les domaines importants de notre vie. En d'autres termes, le postulat de James est que l'estime de soi est le rapport entre ce que nous sommes (notre soi réel) et ce que nous voudrions être (notre idéal de soi). Certaines recherches empiriques montrent que plus l'écart entre le soi réel et l'idéal de soi est important, plus l'estime de soi est faible (Boldero & Francis, 1999; Higgins, 1987; Tangney, Niendenthal, & Barlow, 1998). Pour les interactionnistes symboliques l'estime de soi est le résultat de l'intériorisation des jugements d'autrui sur nous. Plus précisément, dans sa théorie du looking glass self, Coolley cité par De Koninck (2007) postule qu'autrui serait un miroir dans lequel nous nous percevons et que les jugements d'autrui sur nous seraient intériorisés et créeraient les perceptions que nous avons de nous. Mead (1934) postule lui que ce serait la moyenne de ces jugements qui serait intériorisée.

Pour Maslow (1970), l'estime de soi correspond à une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent et être reconnu par autrui. C'est qui a déterminé notre conception de besoin d'estime sociale que pour nous se situe à la nécessité d'être reconnu par autrui. C'est cet autrui qui se traduit dans le concept social

2.2.3. Le social

Pour ce qui est de l'adjectif « social », le dictionnaire Encyclopédique Quillet (1990 : 9642) le définit comme « ce qui se rapporte à une société, une collectivité humaine considérée comme une entité propre ».

Pour Doron et Parot (1998 : 667) c'est « le terme employé pour qualifier les interactions interpersonnelles effectuées dans un contexte relationnel pour en souligner la spécificité par rapport aux manifestations naturelles, biologiques ou physiques »

Selon Frölich cité par Sillamy (1990), le terme social désigne tous les genres de relations mettant en rapport interactif de façon directe ou indirecte deux ou plusieurs individus de même type ainsi que, les sortes et les formes de modifications de l'opinion et du comportement qui en résultent.

La définition qui convient à notre travail est celle qui relève les interactions interpersonnelles effectuées dans un contexte relationnel dans la mesure où les individus en relation sont issus de différents milieux. A notre avis, ces milieux sont à la fois la famille restreinte, la famille élargie, le groupe de pairs etc. C'est dans ces différents milieux que se développent les interactions qui sont à même d'influer les actes d'avenir du jeune. Et si la structure et les fonctions préexistent aux individus, elles modèlent, aux sens de Malrieu, la conception de la réalité et la signification sociale de l'identité. Avec Moscovici il est question de vérifier l'élaboration et les significations du lien social. C'est alors pour Bessiga (2005) que l'interaction symbolique considère la construction du sujet social à travers l'évolution des communications intersubjectives entre le moi, le je et autrui. Cette construction qui tient compte d'autrui implique en contre partie une forme de reconnaissance par ce dernier.

Ainsi le besoin d'estime sociale devient la nécessité pour un individu, un jeune, de rechercher la reconnaissance de son environnement. C'est donc cette quête de reconnaissance ou mieux d'une meilleure considération par l'autre qui définit le pôle des

indentifications du moi social du jeune. Le jeune qui est en quête d'une meilleure considération recherche une certaine distinction d'avec ses congénères en particulier ou d'avec les membres de son environnement en général. Cet environnement peut être composé des différentes formes de famille (restreinte, élargie) et peut s'étendre au groupe de pairs dans le cadre de notre recherche. Il s'agit là, à notre sens de l'estime sociale. Et la quête de cette reconnaissance par un individu peut aller au delà des membres de sa famille pour s'étendre à son groupe de pairs

Le groupe de pairs

Le groupe de pairs représente pour Hyman repris par Doron et Parot (1998 : 330) la caractéristique psychosociale reliant la participation d'un individu à sa position dans une structure sociale. Il est « celui où un sujet est impliqué entant que membre solidaire d'un ensemble de relations, d'activités et de valeurs qui modèlent ses conduites sociales ». Le groupe de pairs renvoie à un cadre psychosocial permettant d'établir des relations préférentielles entre un individu et les membres de son environnement. Ce style de groupe fournit au sens de Merton, des motifs de comparaison et partant, des aspirations permettant de changer de conduites en orientant des attitudes sociales selon une hiérarchie de valeurs. L'appartenance à un groupe sert à situer un individu dans l'échelle sociale, à structurer son champ cognitif, à satisfaire ses besoins d'affiliation et de reconnaissance pour au mieux définir son identité sociale. L'appartenance à un groupe présente pour De Greef deux issus : soit elle est source de stigmatisation sociale à cause de la résistance aux changements qu'elle engendre ; soit elle procure une satisfaction affective caractérisée par un degré élevé d'homophilie suite à l'interdépendance de ses fonctions normatives et comparatives.

Ainsi, lorsqu'une personne recherche l'approbation ou même la considération d'autrui, il s'inscrit dans une perspective de besoin. Le besoin dont il s'agira, dans ce cas, concerne l'approbation favorable d'une personne ou d'une chose qui a valeur sociale. Les différences auxquelles sont sujettes les personnes impliquées dans divers processus sociaux ont une certaine incidence sur les manières qu'elles ont de se percevoir et aussi sur la perception qu'ont d'elles les personnes de leur entourage. C'est ainsi que le besoin d'estime sociale passe par la quête de reconnaissance tant au milieu familial que dans le contexte social. S'agissant du milieu familial, l'estime sociale se développe par un certain nombre de

facteurs qui permettent de mieux le comprendre par les objectifs que se fixe le jeune chercheur d'emploi pour réussir.

2.2.4. Le besoin de réussite

Le besoin de réussite est une expression qui apparaît dans l'étude des motivations. Elle y est considérée comme l'une des trois conditions de l'attitude motivée, avec le contrôle d'une partie de la situation et l'anticipation temporelle.

De l'anglais `'need for achievement», il est défini par les théories de la motivation comme une

« Motivation voisine de l'implication mais plus personnelle, c'est-à-dire plus indépendante des situations concrètes de travail. Ce besoin est activé dans les situations concrètes de travail où les tâches sont présentées comme indicatrices des capacités du sujet. Son effet sur la performance est d'autant plus important que les tâches sont variées, autonomes, avec feedback »

Dans cette étude, il intervient pour signifier que le besoin d'estime sociale dans lequel il est compris se déploie via ses aspects. Le besoin de réussite recouvre le désir d'atteindre un but, un objectif fixé et dans le cadre de ce travail, il est efficace car il permet de spécifier le choix d'une stratégie. Il se fonde en outre sur d'autres variables qui davantage le définissent.

Le besoin d'estime sociale n'est pas identique chez tous les individus car il dépend, à notre avis, de l'origine socioprofessionnelle, du secteur d'activité choisi dans le processus de quête d'emploi et même du niveau d'aspiration.

Il convient de ce fait de présenter ces concepts dans le contexte de notre étude.

2.2.5. L'origine socioprofessionnelle

La famille, pour plusieurs raisons, a une grande importance sur le développement non seulement de la personnalité d'un sujet, mais aussi et surtout sur ses représentations professionnelles. Il faut relever que les premiers contacts significatifs d'un enfant surviennent avec les membres de sa famille qui vont lui inculquer des attitudes, des valeurs et croyances que ceux-ci vont considérer comme appropriées.

Bien avant qu'il ne vienne au monde, l'enfant est même souvent déjà l'objet de projets pour ses parents et pour son entourage. C'est d'ailleurs ce que pense Rocher cité par

Wassouo (2006 : 29) quand il affirme que l'enfant est « le véritable lieu où s'investissent les projections symboliques des parents ». Il est donc courant d'entendre les gens dire : « nous ferons de notre fils un haut cadre ». Des études ont démontré que des familles aisées ont plus d'ambitions pour leurs enfants [ elles inculquent à ces derniers une certaine vision de la vie] que les familles démunies qui ne disposent pas toujours de moyens pour accompagner la réalisation des ambitions de leur progéniture. Il faut préciser que lorsque le milieu familial est déterminé par un statut élevé en terme professionnel, les enfants pouvant bénéficier d'un réseau de relations susceptibles d'être utilisé en cas de nécessité. Dagenais (1997) pense à ce propos que lorsqu'un parent est d'une certaine classe sociale, celui-ci peut faire bénéficier à ses enfants, à quelques niveaux que ce soit, de son appartenance à cette catégorie sociale. Elle attribue le substantif « réseautage » à ce phénomène qui, dans une certaine mesure peut se traduire en une stratégie d'insertion assez efficace. L'origine socioprofessionnelle parentale étant acquise, il naît donc chez ces jeunes un optimisme qui fait d'eux, selon Levy-Leboyer (1971), de véritables ambitieux grâce à la connaissance des possibilités socialement acquises par la famille. Il est donc plus difficile pour les jeunes issus des classes modestes ou basses, de penser le niveau de leur classe contrairement à ceux des classes sociales élevées. Bien qu'ils ne le nient pas, ils considèrent que l'identification d'un sujet à son origine contribue encore plus sûrement à l'inscrire dans l'avenir probable de sa classe sociale. Il est aussi important, comme le relève Levy-Leboyer (op.cit. : 102), de mentionner que : « les membres des classes moyennes apprennent à leurs enfants qu'il est nécessaire de compter sur soi et souhaitable de tirer profit de ses efforts, plutôt que de s'appuyer sur autrui ». Ainsi donc, la stratégie d'insertion professionnelle du jeune peut être influencée par le statut et surtout l'origine socioprofessionnelle des parents. Cette influence peut se diversifier en fonction des secteurs d'activités choisis dans le processus d'insertion professionnelle.

2.3. L'insertion socioprofessionnelle

L'insertion socioprofessionnelle consiste en l'accompagnement de personnes qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi en raison, par exemple, d'un niveau de formation trop faible, d'un manque d'expérience professionnelle ou d'une inactivité prolongée. Vue sous cet angle, elle est un processus qui requiert des habiletés utiles à sa réalisation. Il faut néanmoins préciser qu'à cause des difficultés de définition de ce concept, on la par celui de transition qui détient un sens un peu plus global. Longtemps facteur d'insertion de l'individu, l'emploi devient un élément plus incertain au sein des transformations actuelles du système économique. C'est cette incertitude qui révèle le côté aléatoire d'un concept longtemps pris pour acquis dans la quête de compréhension du chômage des jeunes.

Le processus d'insertion socioprofessionnelle, dans le passé, était censé débuter à la fin de la scolarité et se terminer lorsque, selon Dagenais (op.cit), les jeunes sont considérés comme stabilisés dans leur vie professionnelle. Actuellement, après la fin de la scolarité, qui auparavant menait directement à un emploi stable, plusieurs entrent dans un processus transitoire indéterminé pouvant être long et fractionné.

Dans le processus d'insertion socioprofessionnelle, l'emploi des jeunes se percevait de façon différente de celui des adultes. Dans notre cas, l'insertion socioprofessionnelle renvoie à l'accès dans le monde professionnel du travail rémunéré que vise un jeune pour parvenir à une autonomie tant sociale que personnelle. Il s'agit d'une primo insertion. D'ailleurs, Tardif (1998) pense que la participation à l'économie formelle est une condition préalable à l'accès à la pleine citoyenneté. Perret (1995 : 25) justifie cette assertion lorsqu'il affirme : « l'argent concrétise l'autonomie sociale des personnes, mais seul le travail a vocation de le fonder ». Dagenais (op.cit.) pense qu'après la scolarité, les cheminements des jeunes au travail ne sont plus conformes au modèle théorique de l'insertion qui présupposait l'accès quasi automatique à une position sociale à partir d'un certain niveau de formation. Le chômage des jeunes, pour se résorber, nécessite une politique qui englobe plusieurs dimensions car le phénomène est fonction de plusieurs paramètres. On peut citer entre autres un marché de l'emploi où les déceptions, le manque d'emploi, le chômage et les

remises en question sont choses courantes. Exigeant aujourd'hui un long investissement de la part des jeunes, l'insertion socioprofessionnelle n'apparaît plus comme un moment prévisible, sans discontinuité, durant lequel les jeunes passent de la formation au plein emploi. Il s'agit aujourd'hui plus qu'hier d'un processus au cours duquel s'insèrent la formation, l'établissement d'un projet professionnel, la recherche d'emploi et si possible des entrées et sorties sur le marché du travail. Ces diverses étapes composent le niveau plus global de l'insertion qu'est la transition sociale.

2.3.1. La notion de transition sociale

L'insertion socioprofessionnelle offrait une vision linéaire s'appuyant uniquement sur l'individu et son offre de travail comme le soulignent les théories du capital humain. La notion de transition, approche de plus en plus admise, accorde aux dires de Ferrieux (1992) un rôle essentiel aux aspects institutionnels qui agissent à la fois sur l'offre et la demande de travail, pour mettre à mal le mythe que les difficultés d'insertion des jeunes tiendraient à l'absence ou à l'insuffisance des de qualifications. La transition offre une vision sociale et structurelle centrée sur les stratégies des acteurs, des pratiques de l'Etat, des entreprises ou encore des réseaux sociaux. On parle alors de plusieurs types de transitions car certains jeunes peuvent intégrer le marché du travail pour ensuite reprendre des études, ou encore travailler temporairement afin de poursuivre des études à temps plein. C'est ainsi que la transition sociale permet donc de reconnaître les multiples situations qui ont lieu entre les études (ou la formation) et le marché du travail.

Les processus de transitions socioprofessionnelles sont complexes et faits d'éléments mêlés regroupant une variété de statuts qui oscillent entre employé, chômeur, stagiaire, étudiant, etc. et parfois leur cumul. La transition implique des populations croissantes très diversifiées et non exclusivement des jeunes. Mais la question des jeunes est celle qui nous préoccupe et c'est la raison pour laquelle il convient de voir comment se structure leur transition.

2.3.2. La transition sociale juvénile

Après la scolarité, les cheminements des jeunes vers le monde du travail ne sont plus conformes au modèle théorique de l'insertion professionnelle qui présupposait l'accès quasi automatique à une position sociale à partir d'un certain niveau de formation aux dires de Ginsberg. Ce point de vue appartient à Dagenais (1997) qui pense que la logique de l'insertion ne permet de saisir pourquoi elle ne se réalise pas pour tous dans le passage du système de formation au marché de l'emploi. Avec la crise économique des années 80, le passage automatique de l'un à l'autre est de moins en établi. On comprend dès lors que pour Dagenais (op.cit : 74) « ce n'est pas le niveau scolaire qui induit un type d'emploi, mais ce sont les conditions du marché du travail qui valorisent ou dévaluent tel niveau scolaire ». C'est pourquoi l'explication trop courante et trop facile voulant que l'inadaptation de la formation initiale des jeunes soit le facteur déterminant des emplois déqualifiés et presque toujours instables qu'ils occupent, ou encore du chômage qui les touche, serait à nuancer.

Pour l'Associations des âges (1977 : 423) le processus d'insertion professionnelle, dans le passé, était sensé débuter à la fin de la scolarité obligatoire et se terminer lorsque « les jeunes sont considérés comme stabilisés dans leur vie professionnelle ». Mais aujourd'hui, l'entrée dans la vie active, se modelant sur une plus longue période qu'auparavant a perdu son instantanéité et le caractère aléatoire du processus d'insertion est renforcé. Actuellement, après la fin de la scolarité, qui auparavant menait directement à un emploi stable, plusieurs jeunes entrent dans une phase transitoire indéterminée, pouvant être long et quelque fois fractionnée.

Dans le processus de transition socioprofessionnelle, l'emploi des jeunes se percevait de façon différente de celui des adultes. Mais dans la mesure où l'emploi stable et définitif n'est plus l'ultime donnée déterminante, la notion de transition, habituellement appliquée de manière exclusive aux jeunes, et s'appuyant d'une part sur la formation et d'autre part sur l'emploi, doit être révisée.

2.3.3. La transition socio-économique

La notion de transition professionnelle offrait une vision linéaire et s'appuyant uniquement sur l'individu et son offre de travail. La notion de transition accorde un rôle

essentiel aux aspects institutionnels qui agissent à la fois sur l'offre et la demande de travail, pour mettre à mal le mythe que les difficultés d'insertion des jeunes tiendraient uniquement à l'absence ou à l'insuffisance de qualifications. Elle offre une vision sociale et structurelle centrée sur les stratégies des acteurs.

L'évolution des systèmes productifs de biens et de services ainsi que l'évolution du rapport au travail changent. Au niveau macro-sociologique et macro-économique, l'ouverture internationale des frontières a impliqué la naissance de la production flexible. Du point de vue micro-économique, la concurrence internationale oblige l'entreprise à adopter un régime de production plus souple.

Suite à ces mutations, le travail stable et le passage linéaire : formation - emploi - retraite deviennent de nos jours de plus en plus rares. Dans ce cadre, la notion de transition revêt une importance primordiale de par sa fréquence et sa longueur croissantes.

Or, nous sommes actuellement entre deux modèles de passage de l'école au travail. Le modèle traditionnel était linéaire, structuré et impliquait un seul choix. Les jeunes suivaient de façon linéaire leurs études pour ensuite entrer directement dans le monde du travail, avec des bonnes perspectives de stabilité et de carrière. Le modèle émergent est beaucoup plus confus : il est fait de réajustements continus, de fragmentations, de retours en arrière, de phases d'attente et implique plusieurs choix professionnels provisoires.

Dans un contexte social et économique imprévisible et en mouvement continuel, l'individu est donc d'autant plus sollicité à changer d'orientation et de contexte personnel et professionnel, et cela peut créer des problèmes identitaires et adaptatifs majeurs auprès de jeunes qui affrontent cette phase de vie en situation de vulnérabilité (Donati & Solcà, 1999 ; OCDE, 1999)

Dans les ouvrages de références (Havighurst, 1972) on relève que le jeune doit effectuer une double transition, soit celle du passage de l'adolescence à l'âge adulte et celle du passage de l'école au marché du travail. Les auteurs Perret-Clermont & Zittoun (2002) comparent la notion de transition et celle de développement, pour en conclure que la première n'est pas toujours le synonyme du deuxième. En dépit de toutes ces réflexions, il n'en demeure pas moins vrai que les jeunes développent des stratégies pour parvenir à un emploi.

2.4. Les stratégies d'insertion professionnelle

Il convient, avant de présenter quelques types de stratégies, de définir ce qu'est une stratégie. Nous comptons ainsi donner un aperçu du concept tout en évoquant son histoire.

2.4.1. Définition

La notion de stratégie a évolué pour s'appliquer aujourd'hui à tous les domaines de la connaissance. A l'origine, pour Sillamy (op.cit), ce mot appartient au vocabulaire militaire, mais on le retrouve désormais dans bien d'autres domaines parmi lesquels la psychologie sociale. Le concept de stratégie qui comporte à la fois l'aspect de « connaissance » et l'aspect d' « habileté » signifie fondamentalement, selon Sillamy (op.cit : 1143) « créer les pires conditions pour l'ennemi et les meilleurs pour soi-même » ou « s'assurer des avantages pour les uns et des désavantages pour les autres ». D'une façon plus générale, si pour Sillamy, le terme est actuellement entendu comme tout programme minutieusement établi pour parvenir à une fin déterminée, tout plan dressé pour atteindre un but précis malgré des conditions particulièrement instables, Bloch et al (op.cit) lui reconnaissent trois définitions :

- Elle est premièrement une coordination planifiée de moyens pour atteindre un but, les moyens étant en psychologie, les connaissances, les opérations cognitives, les actions.

- Deuxièmement, la stratégie renvoie, selon la théorie de la décision, à une règle finalisée permettant de choisir une option parmi les options possibles.

- Troisièmement enfin, la psychologie cognitive la conçoit comme une règle ou procédure permettant d'opérer une sélection parmi les options qui sont déjà disponibles ou même d'en construire de nouvelles. On lui reconnaît dans ce cas, les synonymes de métarègle et de métaprocédure. Son usage, en psychologie cognitive, s'est d'abord manifesté dans l'étude des décisions sous risque, puis dans celle du test d'hypothèse avant de se généraliser dans celle de la résolution des problèmes.

Nous entendons par stratégie, les activités par lesquelles le sujet choisit, organise et gère ses actions en vue, soit d'accomplir une tâche, soit d'atteindre un but. Appliqué à l'insertion socioprofessionnelle, elle renvoie à l'ensemble d'actions par lesquelles un individu, qui est demandeur d'emploi, procède pour parvenir à l'atteinte de son but ; c'est à dire assurer sa transition sociale.

Dans le domaine de l'emploi, plusieurs stratégies sont définies sous forme de modèles via lesquels un individu peut obtenir du travail.

2.4.2. Quelques types de stratégies

Si en psycholinguistique, un ensemble de stratégies de compréhension qui sont des procédures de traitement systématiquement utilisées par les enfants d'un âge donné pour interpréter des phrases simples ou complexes, a été mis en évidence à partir des années 1970, elles n'ont pas pour autant les mobiles. L'insertion professionnelle des jeunes adultes revêt une préoccupation majeure de nos jours parce qu'en particulier, plusieurs éprouvent des difficultés d'insertion et de stabilisation sur le marché du travail. Ces difficultés et la façon dont elles sont résolues s'avèrent souvent lourdes de conséquences pour l'ensemble de leur vie à la fois personnelle et professionnelle, pour Fournier et Croteau (1998). Fournier et Careau (1991) soulignent qu'à un certain âge, les jeunes adultes utiliseront tout un éventail de stratégies dans le but d'acquérir une indépendance financière et se montrer autonome aussi bien dans l'organisation de leur vie en général que dans l'organisation visant la réalisation de leur insertion professionnelle.

Ferrieux et Carayon, dans une étude sur l'impact du bilan de compétences sur le positionnement personnel et professionnel parue en 1996, relèvent un ensemble de démarches utilisées pour parvenir à une insertion ou une réinsertion. Elles définissent ainsi une douzaine de démarches qui sont en fait des stratégies. Il s'agit entre autres de :

- Consulter les petites annonces dans la presse

- Envoyer des lettres de candidatures spontanées

- Consulter les offres de l'ANPE

- Démarcher directement auprès des entreprises

- Faire appel à des relations

- Suivre des formations pour améliorer ou diversifier les compétences professionnelles - Suivre des actions pour apprendre à mener des recherches d'emploi

- Passer des concours

- Solliciter l'aide des amis

- Contacter des agences d'intérim

- Recontacter les entreprises où l'on a déjà travaillé

- Solliciter l'aide de la famille.

Dans le cadre de notre travail de recherche, nous avons identifié, aux dires du FNE un certain nombre de stratégies qui sont pour la plupart utilisé par les demandeurs d'emploi dans le but de décrocher un travail. Ainsi, les stratégies ci-après peuvent être retenues dans le cadre de cette recherche. Ce sont :

- démarcher directement auprès des entreprises

- passer des concours

- consulter les annonces (Presse, FNE)

- suivre des formations pour améliorer ou diversifier les compétences professionnelles - attendre les propositions des parents ou de la famille.

Les stratégies sus mentionnées peuvent être considérées comme des stratégies formelles. Elles sont un ensemble de démarches reconnues comme menant à l'insertion professionnelle.

A coté de celles-ci, nous avons relevé des démarches qui donnent aussi bien accès à l'insertion mais qui ne sont pas reconnues comme telles. Ce sont :

- La cooptation

- L'adhésion aux sectes

- L'entretien des rapports (hétérosexuels ou même homosexuels).

La cooptation s'inscrit dans un processus de négociation et de promotion sociale par la transition via l'intermédiation. L'intermédiaire prend dans ce cas le nom de parrain et c'est à lui de choisir le jeune qui devient son poulain, comme un manager. C'est dans ce sens que Zarka (2000) dit d'elle qu'elle est d'une personne influente capable d'utiliser son réseau relationnel en faveur de son protégé. Ce procédé n'est pas sans coût pour le jeune. Elle est conditionnée par des exigences individuelles et peut aller jusqu'à l'adhésion aux sectes.

Same Kolle (2007) pense à ce titre que les sectes ont pris en otage l'Etat. Tonye Bakot (2006 : 17) lui constate aujourd'hui « un activisme prosélyte débordant d'énergie pour recruter de nouveaux adeptes à la Rose Croix et à la Franc Maçonnerie ».

L'homosexualité dans notre milieu va au delà de l'attrait naturel d'un individu à l'endroit d'un autre de même sexe que relève Castaneda (2003). Doron et Parot (1998) parle de pédérastie lorsque ces pratiques sont tournées vers des individus d'âge inférieur. Tonye Bakot (op.cit : 6) déclare qu' « ils sont nombreux ces jeunes qui disent avoir été

instrumentalisés ; nombreux aussi les cas de pédophilie (...) et la presse (les médias) en fait état »

Si le prosélytisme souligné par Tonye Bakot cible comme catégorie de prédilection l'élite et surtout politique pour avoir la main mise sur l'administration, il s'étend néanmoins jusqu' « aux universités et grandes écoles de l'Etat » (ibid : 17). C'est pour parvenir à un meilleur statut social que ces différentes pratiques gagnent davantage de terrain et d'adeptes.

D'ailleurs Mimché (2006) pense que la pratique de l'homosexualité est une conditionnalité pour obtenir un emploi ou réussir à un concours. La pauvreté ambiante y tient elle aussi une place importante car « n'oublions pas que quatre camerounais sur dix (10) vivent en dessous du seuil du revenu annuel de 232 547 F CFA, soit 19 000 F CFA par mois » Tonye Bakot (op.cit : 12).

S'il faut prendre en considération la part de la famille, il convient tout aussi bien de relever la part du niveau d'aspiration dans le développement des stratégies des jeunes pour l'ensemble de leur vie.

2.4.3. Aspiration et famille

Sillamy (op.cit) conçoit l'aspiration comme un vif désir qui pousse l'homme vers un idéal, un but, alors que pour Bloch et al (op.cit), le niveau d'aspiration à avoir avec le seuil ou niveau que l'on souhaite et que l'on espère atteindre, soit au laboratoire dans une tâche répétée, soit à long terme dans des domaines concernant la vie tout entière (la profession et par extension l'insertion par exemple). Chaque personne a une image de soi qui conditionne son comportement et les objectifs qu'elle s'assigne. Les sujets les mieux adaptés visent des buts réalistes en rapport avec leurs capacités, et ne doutent pas de pouvoir les atteindre. D'autres, influencés par les conditions sociales (parce que leurs parents ou les professeurs le demandent par exemple), se fixent, selon Sillamy, des buts trop élevés et s'exposent par-là à des désillusions, ce qui risque de les conduire à une inadaptation. D'autres par contre ne se proposent que des objectifs inférieurs à ceux qu'ils peuvent réaliser.

Au concept de niveau d'aspiration, s'est presque toujours greffé celui de niveau d'expectation. Fraisse et Piaget parlant des recherches de Robaye et de Nuttin, retiennent que ces derniers ont entrepris un grand nombre de travaux sur le niveau d'aspiration et d'expectation. Ils pensent que c'est Robaye qui établira la distinction entre les deux

concepts. Le niveau d'expectation constitue, en son sens, le but que le sujet estime pouvoir atteindre, et c'est de ce niveau qu'il s'agit de mesurer dans les expériences où le sujet doit indiquer le degré de réussite auquel il s'attend. Si comme sus mentionné, le niveau d'aspiration concerne l'idéal du moi, le niveau d'expectation, lui, dépend non seulement d'une certaine confiance générale qu'a un jeune en lui-même, mais aussi de la confiance qu'il a en ses capacités. Les capacités dont il est question ici sont celles que l'école lui confère et les diverses formations qu'acquiert un jeune tout au long de sa scolarité. Cette dernière est jalonnée de réussite ou d'échecs. Ainsi, la réussite scolaire est fondamentale pour le niveau d'aspiration. D'ailleurs, Levy-Leboyer (op.cit : 37) déclare dans ce sens que « la réussite dans la tâche proposée élève le niveau d'aspiration alors que l'échec conduit le jeune à réduire ses prétentions ». Ainsi les jeunes qui ont réussi leurs études ont un niveau d'aspiration et même d'expectation élevé. Au contraire, ceux qui ont subi des échecs et dont la vision de l'avenir, pour reprendre Wassouo (op.cit), est mal adaptée, soit très basses, soit (le plus souvent) trop élevée, ont un niveau d'aspiration et d'expectation peu élevé. LevyLeboyer renchérit ce point de vue lorsqu'elle dit que l'expérience du succès stimule l'individu, et celle de l'échec le perturbe assez pour qu'il négative la réalité ; c'est là une tentative pour effacer l'angoisse de l'insuccès et ses conséquences.

Il faut donc dire que c'est chaque jeune qui évalue son comportement par rapport à des critères qu'il choisit lui-même ou que son milieu lui impose et il fixe alors son aspiration et son expectation en fonction du point de ressemblance qu'il entrevoit dans les résultats escomptés. Ainsi, le jeune fixera son choix de stratégie selon qu'il pense que celleci sera rentable pour lui. La rentabilité du processus est corrélée à la transition sociale.

Ainsi, l'élaboration ou mieux le choix d'une stratégie par rapport à une autre est le lieu d'une pléthore d'influences définie dans la motivation et les différentes approches théoriques sur lesquelles nous nous sommes fondés dans le cadre de ce travail de recherche.

Chapitre 3 : ORIENTATION THEORIQUE

Il convient, pour aborder cet aspect de notre travail, de présenter avant tout le concept clé de théorie qui constitue l'objet du développement. Eu égard à l'inscription de cette étude dans le vaste champ de la psychologie sociale, nous avons jugé opportun de procéder par un rappel de l'objet même de cette branche de la psychologie.

Pour Maisonneuve (1985), l'émergence et le développement croissant de la psychologie proviennent de l'incapacité de la sociologie ou de la psychologie prise séparément de rendre compte de la totalité des conduites humaines concrètes. C'est dans ce sillage que Fischer propose la définition ci-après :

« La psychologie sociale est un domaine de la psychologie qui étudie les relations et les processus de la vie sociale inscrits dans les formes organisées de la société (groupes, institutions, etc.) d'une part, et pensées et vécus par les individus, d'autre part ; l'approche du social comme ensemble de processus relationnels met en lumière la nature dynamique des conduites et des phénomènes sociaux, qui se traduit par l'importance des influences sociales et la valeur des représentations en oeuvre dans un contexte déterminé » (1996 : 14)

C'est dire donc que la psychologie sociale est l'étude des rapports interpersonnels, des rapports intergroupes et des rapports individu-groupe.

Ainsi, Citeau et Engelhardt-Bitrian (1999) en reprenant Stoetzel ont circonscrit le champ d'intervention et d'investigation des psychosociologues autour de cinq grands secteurs d'intérêt :

- Les problèmes des rapports entre l'individu et la culture ;

- L'étude des aspects divers de l'interaction entre les personnes ;

- Les comportements dans les grands groupes ;

- La personnalité du point de vue psychosocial ;

- L'étude des comportements psychologiques dans des conditions sociales.

Ce dernier aspect est celui dans lequel nous situons notre étude. Compte tenu du fait qu'elle a un ancrage en psychologie sociale, quelle (s) est (sont) la (les) théorie (s) sur laquelle (lesquelles) s'appuie une recherche pareille ? Et d'entrée de jeu, qu'est ce qu'une théorie ?

Selon Fischer, la théorie peut être définie comme : « la formulation d'énoncés généraux, organisés et reliés logiquement entre eux » (op.cit : 17)

Elle permet de décrire un domaine d'observation et de fournir à son sujet un système explicatif général, c'est à dire de dégager des lois propres et spécifiques qui peuvent servir à comprendre des phénomènes identiques. Il s'agit en outre de « propositions cohérentes qui tendent à montrer pourquoi tels comportements se produisent et quelles relations peuvent être établies entre tel phénomène et telle attitude » (Fischer, 1996 : 17)

Appliquée à un domaine précis, la théorie formule un ensemble cohérent et organisé d'énoncés capables de rendre compte et d'analyser ce domaine d'observation. Le domaine d'observation dans lequel notre théorie a été prélevée est celui du travail car ses premiers développements sont en rapport avec la vie de l'homme au travail : il est question de la motivation.

3.1. La théorie de la motivation

Avant de présenter ses divers développements et principalement les approches dans lesquelles s'inscrit cette recherche, il convient de retracer son histoire, relever ses différentes définitions pour après parvenir aux approches pouvant rendre dans l'explication de cette investigation.

3.1.1. Historique

Le concept de motivation est apparu comme objet de recherche pour la première fois dans les travaux de Tolman (1932) et Lewin (1936). Ces études portent d'abord sur la famille, l'école, l'église, le parti politique, etc.

La psychologie expérimentale, quant à elle, orientât ses premières recherches sur la motivation vers les notions de besoin et d'impulsion (drives) liées aux conditions physiologiques. Le souci ici était alors d'évaluer l'influence des phénomènes tels que la soif, la faim, la sexualité, le besoin de respirer, de dormir, d'évacuer etc. sur le comportement. Les behavioristes estiment que la motivation est une notion holistique et peu scientifique. Pour eux, elle ne saurait être responsable de l'impact des états physiologiques sur le comportement. Ils postulent que la psychologie traite de tous les déterminants du

comportement sans en isoler ou grouper quelques-uns uns sous le vocable de motivation. D'ailleurs le paradigme S-R postule que l'excitant conditionne le comportement car la réponse est fonction du stimulus. Vu sous cet angle, les behavioristes tiennent à l'écart le phénomène motivationnel. Ils concluent donc à la prédiction de tout comportement une fois le stimulus le déclenchant est identifié. La motivation devient un leurre car l'organisme étant essentiellement réactif, le comportement n'est plus que réponse spécifique aux stimulations spécifiques.

Certains psychologues, expérimentalistes en particulier, dépassant les thèses behavioristes, pensent que l'organisme ne réagit pas toujours à l'excitant que le milieu lui propose. Ils préconisent pour cela une explication de ce phénomène par l'influence du facteur de motivation. Ce dernier, selon eux, permet d'expliquer le passage de l'organisme d'un état stable à un état d'activité. Kelli (1958) récuse cette thèse car il estime qu'elle est une conception statique de l'organisme : l'état naturel de l'être vivant serait celui d'inactivité et il faudrait faire appel à un ressort spécial pour expliquer son passage à l'activité. En considérant l'organisme vivant comme en soi actif, faire appel à la motivation deviendrait donc superflu.

L'accent a donc été mis sur l'activité spontanée du système nerveux et l'activité comportementale serait inhérente à la vie même de l'organisme, de même que l'activité physiologique.

3.1.2. Définition

Etymologiquement, le terme vient de l'anglais et a, autant que possible, gardé son sens original car il recouvre un ensemble de facteurs jouant un rôle primordial dans la vie de l'homme au travail.

Les travaux sur la motivation remontent au XXe siècle où elle renvoyait à la justification d'un acte et à l'exposé des motifs d'une décision. Cette notion apporte des éclaircissements sur l'origine te le pourquoi des comportements dans un groupe, dans une société. Elle permet de répondre à la question qu'est ce qui pousse ou qu'est ce qui suscite la décision de

l'individu de se comporter de telle ou telle manière selon le contexte, d'agir dans telle ou telle direction selon sa décision ou sous la pression exercée sur lui.

Dans le grand dictionnaire de la psychologie, la motivation renvoie au :

« Processus physiologiques et psychologiques responsables du déclenchement, de l'entretien et de la cessation d'un comportement ainsi que de la valeur appétitive ou aversive conférée aux éléments du milieu sur lesquels s'exerce le comportement. »

La motivation est un processus psychophysiologique car elle dépend des activités du système nerveux et des activités cognitives. Du point de vue neurophysiologique, la motivation est une variable qui rend compte des fluctuations du niveau d'activation, c'est à dire du niveau d'éveil ou de vigilance d'une personne. Du point de vue psychologique, elle correspond aux forces qui entraînent des comportements orientés vers un objectif, forces qui permettent de maintenir ces comportements jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. En ce sens, la motivation procure l'énergie nécessaire à une personne pour agir dans son milieu.

Vallerand et Thill (1993 : 18) affirment que : « le concept de motivation représente le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement ». Ce qui met en évidence la difficulté d'observer directement la motivation d'une personne. La motivation confère trois caractéristiques à toute conduite : la force, la direction et la persistance. En effet, toute conduite est orientée vers un but (direction) auquel la personne attribue une certaine valeur. Cette dernière est tributaire de la force du besoin (pris au sens large) dont elle est issue et de la valeur sociale à laquelle l'objectif visé est associé. L'intensité ou la force et la persistance de l'action dénotent la valeur qu'attribue la personne à l'objectif qu'elle poursuit ou, mieux, l'Internet que représente la finalité du comportement pour le jeune.

Francès (1979) propose une définition plus mathématique de la motivation. La force de la motivation appliquée au travail (m) serait la somme des résultats attendus, dans un emploi (A), multipliée par la valence (V). A correspond aux attentes de l'emploi et V étant la désirabilité, l'importance, la valence plus ou moins grande des attentes.

On relève trois éléments fondamentaux dans toutes les définitions de la motivation : - Elle inclut ce qui pousse une personne à agir

- Elle est décrite comme un processus (c'est à dire dynamique) où l'on retrouve des concepts comme le choix, la direction et l'objectif du comportement

- Enfin, pour Jones (1955), elle doit tenir compte de la façon dont le comportement est déclenché, soutenu, interrompu et de la sorte de réaction subjective qui est présente dans l'organisation alors que tout ce processus est en marche.

Ces facteurs de motivations internes ou dispositionnels et externes ou situationnels sont variables et fluctuent d'un individu à l'autre et dans le cadre de notre recherche, d'un jeune à un autre. Pinder (1984 : 8) pense que le niveau de motivation peut être « soit fort, soit faible, variant à la fois entre les individus à des moments déterminés, et chez une même personne à différents moments et selon les circonstances »

3.1.3. Eléments constitutifs de la motivation

Les psychologues s'accordent sur les principales caractéristiques de la motivation et en distinguent quatre éléments constitutifs de ce construit. Il s'agit du déclenchement, de la direction, de l'intensité et de la persistance du comportement. Il convient de présenter sommairement ce que signifie chacun de ces concepts.

Le déclenchement du comportement.

C'est la situation de transition entre l'absence d'activité et l'exécution des tâches qui requièrent une dépense d'énergie physique, intellectuelle ou mentale. La motivation à ce niveau, fournit l'énergie nécessaire pour effectuer le comportement. On se situe, ici, à la mise en route de l'action, du comportement.

La direction du comportement

La motivation dirige l'action ou le comportement dans le sens qui convient c'est à dire vers les objectifs que s'est fixé l'individu et qu'il doit atteindre. C'est dans cette optique qu'on dit d'elle qu'elle est une force incitatrice qui oriente :

- l'énergie nécessaire pour la réalisation des buts à atteindre ;

- les efforts pour réaliser le mieux possible et selon ses capacités, le travail attendu.

L'intensité du comportement

La motivation pousse à la dépense d'énergie à la mesure des objectifs à atteindre. Elle se manifeste par le niveau des efforts physiques, intellectuels et mentaux déployés.

Lapersistance du comportement

La motivation incite à dépenser l'énergie nécessaire à la réalisation régulière d'objectifs, à l'exécution fréquente des tâches pour atteindre un ou plusieurs buts. Elle se manifeste par la continuité dans le temps des caractéristiques de direction et d'intensité de la motivation.

Nous comprenons dès lors que la manifestation la plus proche de la motivation est l'ensemble de l'effort déployé dans le travail dirigé avec intensité et de manière persistante vers les objectifs attendus.

3.1.4. Le phénomène motivationnel

En tant que phénomène, la motivation s'applique à toutes les situations de la vie courante. En effet, toutes les activités de l'homme sont suscitées par la motivation et pour Fraisse et Piaget (1979 : 8) « la conduite humaine est conçue spontanément comme guidée et dominée par un effort de réaliser ou d'atteindre un objet but. »

L'individu dans son environnement est en situation d'interaction avec les faits, les objets, les évènements, etc. parmi lesquels il a des préférences pour certains et non pour d'autres. Il a donc tendance à rechercher certaines catégories d'objets qui l'intéressent et à éviter celles des objets qui ne l'intéressent pas. C'est de cette façon que ses conduites sont orientées de manière sélective vers les objets préférés ou recherchés, d'où la direction intrinsèque et l'organisation du comportement. Cet objet désiré peut ne pas être connu de l'individu ou être retrouvé au travers d'une relation comportementale innée ou acquise (apprise) qui dirige le sujet. Cependant, quand l'objet but recherché est absent ou inexistant, il acquiert dans l'organisme une importance capitale ; et les fonctions imaginatives et cognitives de l'individu lui permettent de construire l'absent de façon anticipative ou compensatrice. Cette conduite de l'homme envers ce qu'il désire occupe une place privilégiée dans la motivation. Fraisse et Piaget (op.cit : 9) affirment à ce sujet que : « cette orientation active, persistante et sélective qui caractérise le comportement constitue le

phénomène motivationnel de base qui s'exprime sous une multitude de formes suivant le type de conduites (innée ou acquise par exemple) et le niveau de développement de l'organisme. »

Ce phénomène motivationnel présente deux aspects :

- l'aspect dynamique en ce que la motivation est source d'activité ;

- l'aspect directionnel en ce que la motivation dirige le comportement vers l'objet-but à atteindre.

C'est fondamentalement autour du phénomène motivationnel que se sont construites la majorité des approches théoriques de la motivation. Nous allons essayer de présenter quelques-unes unes pour ensuite parler de celles qui nous concernent.

3.2. Quelques théories de la motivation

Campbell et al (1970) ont distingué une taxinomie catégorisant les théories de la motivation en deux grands groupes. Ce sont les théories de contenu et les théories de processus. Plus tard, devenue exiguë pour contenir tous les développements théoriques et rigides pour la classification de certaines d'entre elles, la taxinomie de Campbell a connu de nombreux amendements. C'est alors que Kanfer (1990) propose une taxinomie qui intègre les derniers modèles théoriques de la motivation et repose sur trois paradigmes qui sont : celui des besoins - mobiles - valeurs, celui du choix cognitif et celui de l'autorégulationmétacognition.

Les théories des besoins - mobiles - valeurs sont des approches qui examinent les déterminants personnels c'est à dire internes et ceux situationnels (externes) du comportement humain. Dans ce groupe de théories, la taxinomie repère trois grands courants théoriques. Ce sont les théories des besoins, les théories classiques de la motivation intrinsèque, les théories de la justice organisationnelle et de l'équité. Toutes ces théories tentent d'identifier les besoins, les mobiles et les valeurs qui sont à l'origine du comportement et de répondre à la question quelles sont les forces internes et externes qui agissent comme stimulus ? L'approche qui nous concerne est celle des besoins et nous pensons présenter les différents aspects qui entrent dans ces conceptions. Les théories des besoins dont il s'agit dans ce travail sont la théorie des besoins de Maslow, la théorie des

besoins d'Alderfer et ses différentes applications avant de les situer dans le cadre de notre travail.

3.2.1. La théorie des besoins de Maslow

Abraham Maslow est un psychologue américain qui développe le premier modèle théorique qui sera appliqué plus tard et abondamment dans les organisations. Maslow propose, dès 1943, une théorie de la hiérarchie des besoins à partir d'observations cliniques. Cette théorie veut donner une réponse à la question qu'est ce qui motive ? Quels sont les facteurs de motivation ? En guise de réponse, Maslow postule que la motivation de tout individu serait suscitée par la volonté de satisfaire des besoins (force interne). Dès lors que l'individu a cette volonté, il agit, on dit qu'il est motivé. Maslow observe que les sujets hiérarchisent les besoins et cherchent à les satisfaire selon un ordre prioritaire croissant. Il construit une échelle de besoins en cinq points : besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins d'amour (de rapports sociaux, d'affection, d'appartenance à un groupe), besoins d'estime (de reconnaissance) et enfin les besoins de réalisation de soi ou d'actualisation de soi (de progresser, de se développer, de s'épanouir).

Pour Maslow (1970), le comportement est aussi notre désir conscient de croissance personnelle. Les humanistes soulignent même que certains individus peuvent tolérer la douleur, la faim et beaucoup d'événements qui sont sources de tension pour atteindre ce qu'ils considèrent comme un accomplissement personnel. Selon Maslow, les besoins humains sont organisés selon une hiérarchie où, à la base, on retrouve les besoins physiologiques élémentaires et à son sommet, on retrouve les besoins psychologiques et affectifs d'ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui créent la motivation humaine.

Besoins physiologiques

Dans la hiérarchie des besoins de Maslow, les besoins physiologiques sont prioritaires. Généralement, une personne cherche à satisfaire ses besoins physiologiques avant tous les autres (Maslow, 1970).

o Par exemple, une personne qui manque de nourriture, de sécurité et d'amour cherche habituellement à satisfaire son besoin de nourriture avant de satisfaire son besoin d'amour.

· Les besoins physiologiques sont les besoins dont la satisfaction est importante ou nécessaire pour la survie. Les êtres humains ont huit besoins physiologiques fondamentaux : les besoins d'oxygène, de liquides, de nourriture, de maintien de la température corporelle, d'élimination, de logement, de repos et de rapports sexuels.

o Un nourrisson doit avoir de l'aide pour satisfaire ses besoins de nourriture, de logement, de liquides, de maintien de la température corporelle et d'élimination.

· À mesure qu'une personne croît et se développe, elle est de plus en plus en mesure de satisfaire ses besoins physiologiques.

o Un enfant de deux ans qui veut de l'eau sait habituellement où se trouve l'eau et comment en avoir. Bien que ses efforts puissent être mal dirigés, s'il est très motivé et n'a personne pour l'aider, il réussira à obtenir son verre d'eau. Habituellement un adulte en santé est en mesure de satisfaire ses besoins physiologiques sans aide.

· Les très jeunes enfants, les personnes âgées, les pauvres, les malades et les handicapés dépendent souvent des autres pour satisfaire leurs besoins physiologiques fondamentaux. L'infirmière a souvent pour fonction d'aider le client à satisfaire ses besoins physiologiques.

Besoins de protection et de sécurité

Les besoins de protection et de sécurité physique et psychologique viennent immédiatement après les besoins physiologiques dans l'ordre de priorité des besoins.

Sécurité physique

o Lorsqu'un nourrisson vient au monde, sa sécurité physique dépend entièrement des gens qui l'entourent. Puis, à mesure qu'il grandit et se développe, il parvient progressivement à une plus grande autonomie pour la satisfaction de ses besoins. Généralement un adulte peut combler lui-même

ses besoins de sécurité physique. Toutefois, une personne âgée, malade ou handicapée peut ne pas être en mesure de satisfaire sans aide ses besoins de sécurité physique.

· Le maintien de la sécurité physique implique la réduction ou l'élimination des dangers qui menacent le corps ou la vie de la personne. Le danger peut être une maladie, un accident un risque ou l'exposition à un environnement dangereux.

o Un client malade peut ne pas être en mesure de se protéger d'un danger

comme l'infection. Sa protection face à un tel danger dépend alors des

professionnels de la santé.

· Parfois, la satisfaction des besoins de sécurité physique est plus importante que la satisfaction des besoins physiologiques.

o Par exemple, une infirmière qui s'occupe d'un client désorienté devra peut-être veiller à le protéger pour qu'il ne tombe pas de son lit avant de lui dispenser des soins visant à satisfaire ses besoins nutritionnels.

Sécurité psychologique

· Pour se sentir en sécurité psychologiquement une personne doit savoir ce qu'elle peut attendre des autres, y compris des membres de sa famille et des professionnels de la santé, ainsi que des interventions, des expériences nouvelles et des conditions de son environnement

· Toute personne sent sa sécurité psychologique menacée lorsqu'elle fait face à des expériences nouvelles et inconnues. Généralement, ces personnes ne disent pas ouvertement qu'elles sentent leur sécurité psychologique menacée, mais leur conversation peut indirectement révéler leurs sentiments.

o Un étudiant qui entre au collège peut ressentir une certaine insécurité s'il ne sait pas à quoi s'attendre ; une personne qui commence un nouvel emploi peut se sentir intimidée à l'idée d'avoir à entrer en contact avec des inconnus ; un client qui doit subir une épreuve diagnostique peut être effrayée par les techniques utilisées.

Besoins d'amour et d'appartenance

Après les besoins physiologiques et les besoins de sécurité viennent les besoins d'amour et d'appartenance.

Généralement, une personne ressent le besoin d'être aimée par les membres de sa famille et d'être acceptée par ses pairs et par les membres de sa communauté. Habituellement, le désir de combler ces besoins survient lorsque les besoins physiologiques et les besoins de sécurité sont satisfaits, car ce n'est que lorsqu'une personne se sent en sécurité qu'elle a le temps et la force de rechercher l'amour et l'appartenance et de partager cet amour avec d'autres (Rogers, 1961).

· Une personne qui est généralement en mesure de satisfaire ses besoins d'amour et d'appartenance est souvent incapable d'y arriver lorsqu'une maladie ou un traumatisme vient interrompre ses activités.

o De plus, lorsqu'un client est hospitalisé, il lui est encore plus difficile de satisfaire ces besoins. Le client est obligé de s'adapter à certains aspects du système de santé, comme l'organisation, les horaires, les contraintes du milieu, les heures de visite. Il lui reste donc peu de temps ou d'énergie pour satisfaire ses besoins d'amour et d'appartenance avec sa famille ou les personnes clés dans sa vie.

Besoins d'estime de soi et de considération

· Toute personne doit éprouver de l'estime pour elle-même et sentir que les autres ont de la considération pour elle.

· Le besoin d'estime de soi est rattaché au désir de force, de réussite, de mérite, de maîtrise et de compétence, de confiance en soi face aux autres, d'indépendance et de liberté. Une personne a aussi besoin d'être reconnue et appréciée des autres.

· Lorsque ces deux besoins sont satisfaits, la personne a confiance en elle et se sent utile ; s'ils ne sont pas satisfaits, la personne peut se sentir faible et inférieure (Maslow, 1970).

Besoin d'actualisation de soi

Les besoins d'actualisation de soi se trouvent au sommet de la hiérarchie des besoins humains de Maslow.

· Lorsqu'une personne a satisfait tous les besoins des niveaux précédents, c'est dans l'actualisation de soi qu'elle parvient à réaliser pleinement son potentiel (Maslow, 1970).

· La personne qui s'est actualisée a l'esprit mûr et sa personnalité est multidimensionnelle ; elle est souvent capable d'assumer et de mener à terme des tâches multiples et elle tire satisfaction du travail bien fait.

o Elle peut juger de son apparence, de la qualité de son travail et de la façon dont elle résout les problèmes sans se soumettre entièrement à l'opinion des autres.

o Bien qu'elle ait des échecs et des doutes, elle y fait généralement face avec réalisme.

· La façon dont une personne réussit à satisfaire le besoin d'actualisation de soi dépend de ses besoins actuels, de son environnement et des agents stressants.

o Pour s'actualiser, le client doit créer un équilibre entre ses besoins, les agents stressants et sa capacité d'adaptation aux changements et aux exigences de son organisme et de son environnement.

· L'actualisation de soi se définit par de multiples caractéristiques :

- résoudre ses propres problèmes

- aider les autres à résoudre leurs problèmes

- accepter les conseils des autres

- témoigner un grand intérêt pour le travail et les questions sociales

- posséder de bonnes aptitudes à la communication, tant pour écouter que pour communiquer

- contrôler son stress et aider les autres à contrôler le leur

- apprécier son intimité

- rechercher de nouvelles expériences et de nouvelles connaissances - prévoir les problèmes et les résoudre

- s'accepter.

Maslow postule que, tant que l'individu n'a pas satisfait les premiers besoins de l'échelle, la motivation se prolonge ; ce qui crée une tension. Cette tension n'est réduite que lorsqu'il a assouvi les besoins inférieurs, puis il se trouve face à une nouvelle classe des besoins, et ainsi de suite jusqu'au cinquième niveau de l'échelle, celui de la réalisation ou de l'actualisation de soi. Une seconde théorie est développée quelques années plus tard.

3.2.2. La théorie des besoins d'Alderfer

La théorie d'Alderfer est encore appelée théorie ERD (ERG 1) et est à l'origine appliquée aux situations de travail. Elle suggère que la motivation humaine est provoquée par une tension (force interne), en l'occurrence la nécessité de satisfaire trois types de besoins :

- les besoins d'existence (E)

- les besoins de rapports sociaux (R)

- les besoins de développement personnel (D)

Les motivations n'entretiennent pas des rapports hiérarchiques, mais peuvent agir concomitamment et sont fonction de l'intensité du besoin, qui dépendrait elle-même du degré de satisfaction du désir. Plus l'individu les satisfait, moins ils sont intenses. Cette classification d'Alderfer reposerait plutôt sur un continuum allant du plus concret (besoin d'existence) au plus abstrait (besoin de développement personnel) en trois catégories. Seulement, l'intensité est subjective, fluctuante dans le temps et compensable par un autre besoin (frustration-régression) d'un individu à l'autre en fonction des attentes de chacun. Il n'existe pas de préséance d'une catégorie par rapport aux autres au sens de Maslow.

Cette théorie est graphiquement représentée sous la forme :

Frustration des besoins de progression

Importance des besoins de progression

Importance des besoins de progression

Frustration des besoins de relation

Importance des besoins de

relation

Importance des besoins de relation

Représentation graphique de la théorie SPR d'Alderfer

Frustration des besoins désir ou force satisfaction des besoins

Frustration des besoins de subsistance

 
 
 
 

Importance des besoins de subsistance

 
 

Importance des besoins de subsistance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Landry, Psychology of work behavior, 3e édition, Dorsey, 1985, p 324.

Les lignes discontinues traduisent le caractère frustrant d'un besoin non assouvi.

Les lignes continues présentent le cheminement normal du processus de mise en place et surtout de réalisation par la satisfaction des besoins.

Il s'agit de la relation entre les différents besoins et le processus de leur réalisation.

3.2.3. Implications de la théorie des besoins

Les travaux sur l'approche des besoins ont eu de nombreuses applications. Elle a d'abord été a l'origine appliquée au domaine des organisations. Elles ont été étudiées sur des ensembles d'individus dans l'optique d'améliorer les capacités productives. La théorie des besoins de Maslow, elle, a fait l'objet de nombreuses applications à la médecine. C'est ainsi qu'Henderson est parvenu à identifier quatorze besoins chez les malades.

Henderson pour définir sa conception du rôle de l'infirmière à défini quatorze besoins fondamentaux de tout être humain (souvent formalisé sous forme d'une grille). Ces

différents besoins sont : I. Respirer - II. Boire et manger - III. Éliminer - IV. Se Mouvoir et maintenir une bonne posture - V. Dormir et se reposer - VI. Se vêtir ou se dévêtir - VII. Maintenir sa température - VIII. Être propre soigné, protéger ses téguments - IX. Éviter les dangers - X. Communiquer - XI. Agir selon ses croyances ou ses valeurs - XII. S'occuper en vue de se réaliser - XIII. Besoin de se récréer - XIV. Besoin d'apprendre.

Polleti, infirmière suisse, dans une conférence donnée en 1979, a précisé le contenu des besoins qu'elle classe par ordre de priorité :

Besoins physiologiques de base :

Oxygénation - Équilibre hydrique et sodé - Équilibre alimentaire - Équilibre acide-base - Élimination des déchets - Température normale - Sommeil - Repos - Relaxation - Activité - Mobilisation - Énergie - Confort - Stimulation - Propreté - Sexualité.

Besoins de sécurité :

Protection du danger physique - Protection des menaces psychologiques - Délivrance de la douleur - Stabilité - Dépendance - Prédictibilité - Ordre.

Besoins de propriété :

Besoin de maîtrise sur les choses, sur les événements - Besoin d'impact, de pouvoir sur l'extérieur et donc besoin important de connaissances pour y arriver.

Besoins d'appartenance :

Amour et affection - Acceptation - Relations et communications chaleureuses - Approbation venant des autres - Être avec ceux qu'on aime - Être avec des compagnons.

Besoins d'estime de la part des autres :

Reconnaissance - Dignité - Appréciation venant des autres - Importance, influence - Bonne réputation - Attention - Statut - Possibilité de dominer.

Besoins d'estime de soi :

Sentiment d'être utile, valorisé - Haute évaluation de soi-même - Se sentir adéquat, autonome - Atteindre ses buts - Compétence et maîtrise - Indépendance.

Besoins de se réaliser :

Croissance personnelle et maturation - Prise de conscience de son potentiel - Augmentation de l'acquisition des connaissances - Développement de son potentiel - Amélioration des valeurs - Satisfaction sur le plan religieux et/ou philosophique - Créativité augmentée - Capacité de percevoir la réalité et de résoudre les problèmes, augmentée - Diminution de la rigidité - Mouvement vers ce qui est nouveau - Satisfaction toujours plus grande face à la beauté - Moins de ce qui est simple, plus de ce qui est complexe.

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous saisissons l'approche des besoins comme stimulateur au niveau des stratégies d'insertion professionnelle auprès des jeunes demandeurs d'emploi. Eu égard de l'ancrage en psychologie sociale de la théorie des motivations en général, et de l'approche théorique des besoins en particulier, le besoin d'estime sociale se trouve compris dans le quatrième stade de l'approche hiérarchique de Maslow. Le cadre méthodologique va donc présenter la méthode utilisée pour la saisir.

CADRE METHODOLOGIQUE

DEUXIEME PARTIE

Chapitre 4 : MODELE D'ANALYSE ET OUTIL
D'INVESTIGATION

Dans ce chapitre, nous nous évertuons à mettre en exergue les méthodes et techniques d'approche du sujet que nous avons utilisé dans le cadre de ce travail. Grawitz dit à propos qu' « au sens le plus élevé et le plus général du terme, la méthode est constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie » (2001 : 345). Ainsi nous nous proposons avec Kaplan repris par Grawitz (op.cit) d'aider à comprendre au sens le plus large, non pas les résultats de la recherche scientifique, mais le processus de recherche luimême.

Ce chapitre présente donc le modèle d'analyse et l'outil d'investigation utilisé dans la collecte des données, ainsi que l'énoncé de la question de recherche. Auparavant, il convient de rappeler le problème qui aura conduit à cette investigation scientifique.

4.1. Rappel du problème

Les statistiques sur le chômage représentent un épineux problème pour les gouvernements de la quasi-totalité des Etats du monde entier. Ces chiffres sont évocateurs du malaise que crée la situation de manque d'emplois dans les groupes où il se manifeste. Cette situation est le fait, dans notre pays, de la crise économique des années 80 qui s'est traduit par le gel des recrutements dans la fonction publique passée pour être le principal consommateur de la main d'oeuvre issue des écoles. A coté de cette crise économique, on déplore la segmentation accrue du marché du travail. Ces différents phénomènes permettent de conclure de l'inadéquation de la formule formation/emploi fort chère aux approches théoriques de la théorie du capital humain. Dès lors se sont développées des stratégies pour répondre au souci d'insertion professionnelle. Ainsi, le processus d'insertion a déterminé un ensemble de stratégies reconnues comme démarches d'insertion professionnelle au sens de Ferrieux et Carayon. A coté de ces stratégies, se sont mises en place d'autres stratégies ayant pour but de permettre la transition sociale par le biais de l'insertion professionnelle. Faisant suite à ce constat, nous avons pensé à la notion de besoin de Maslow et principalement de besoin d'estime non pas de soi mais d'estime sociale d'une part. Il s'est

ensuite agi de voir les questions relatives aux stratégies d'insertion professionnelle d'autre part. Le problème de la recherche ainsi rappelé s'organise autour d'une question centrale qu'il convient, en plus, de mentionner.

4.2. Enoncé de la question de recherche

Compte tenu de l'abondante littérature sur le concept d'estime et principalement d'estime de soi, eu égard à la conception de Grawitz selon laquelle « le concept n'est pas seulement une aide à percevoir, mais une façon de concevoir » (op.cit : 385), nous en sommes parvenus à considérer le besoin d'estime sociale. Il nous revient, pour mener à son terme une recherche, d'énoncer une question.

Dans le cadre de ce travail, elle est libellée telle que suit : Existe-il- un lien entre le niveau du besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle ?

Quelles réponses sont à envisager à cette interrogation principale de recherche ? Par la formulation des hypothèses, une réponse sera apportée à cette question. Cette réponse permettra de vérifier la qualité de la relation entre le besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

4.3. Formulation des hypothèses

Cet aspect concerne l'ensemble constitué des hypothèses, variables, facteurs, modalités et indicateurs que nous nous proposons de combiner. La formulation de l'hypothèse générale trouve sa réponse dans la question de recherche préalablement posée. A cet effet, Rossi (1989 :16) affirme que l'hypothèse est « une prédiction consistant à mettre en relation des variables et un comportement » Seule l'évaluation de l'hypothèse générale nous permettra de formuler des hypothèses de recherche dont la confirmation ou l'infirmation se fera par le truchement des variables indépendante et dépendante. Robert (1998 : 70) distingue, en plus de l'hypothèse générale, l'hypothèse de recherche qui s'intéresse « aux manifestations et observations empiriques qu'on entend effectivement réaliser ».

Quant à la variable, Doron et Parot (op.cit. : 745) la définissent comme une « entité qui sans changer de nature, varie (modalité ou valeur numérique) d'un élément à l'autre »

La planification de l'enquête nous permettra de dégager les modalités des hypothèses après un éclatement de l'hypothèse générale.

4.3.1. Planification de l'enquête

En guise de réponse anticipée à notre question de recherche, nous avons posé l'hypothèse générale suivante :

« Il existe un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle des jeunes ».

Cette hypothèse générale met en relation deux variables. La variable indépendante est intitulée : le niveau de besoin d'estime sociale et la variable dépendante est les stratégies d'insertion professionnelle.

La planification de l'enquête requiert que nous nous intéressions à la variable indépendante, car c'est elle qui est, aux dires de Grawitz (op.cit.), susceptible de manipulation par le chercheur. Nous étudierons les composantes qui la constituent et la nature des relations qu'elle entretient, à travers ses modalités. Il s'agit des relations de croisement et d'emboitement.

En référence aux travaux de Maslow (1970), Coopersmith (1967) et Bouvard (2003), il apparaît que notre variable indépendante, à savoir le niveau de besoin d'estime sociale peut revêtir en définitive trois modalités qui représentent des niveaux du besoin. Ces différents niveaux sont :

M1 : Fort besoin d'estime sociale

M2 : Moyen besoin d'estime sociale

M3 : Faible besoin d'estime sociale.

Ces différents niveaux découlent des scores issus de la cotation des modalités des facteurs que sont la famille restreinte, la famille élargie et le groupe de pairs. Nous avons recensé quatre modalités pour chacun des facteurs. C'est à partir de ceux-ci qu'ont été élaborés des items du questionnaire. Les indicateurs sont en rapport avec le degré d'accord avec les items. Les indicateurs oscillent entre « fortement en désaccord » et « fortement en accord » en passant par des degrés intermédiaires. Les scores obtenus, à partir de la cotation des indicateurs en fonction des modalités de chacun des facteurs, ont été regroupés pour permettre d'obtenir un score global associé à un facteur. Ces différents scores ont permis

par un processus de regroupement de parvenir à des intervalles. Ces intervalles sont obtenus sur la base du calcul de l'écart théorique par intervalle (valeur maximale théorique moins valeur minimale théorique divisé par trois (nombre de modalités relatif au score global : faible, moyen, élevé)). Ce sont ces intervalles qui sont à la base des trois niveaux du besoin d'estime sociale. En rappel, ce sont : le fort besoin d'estime sociale, le moyen besoin d'estime sociale et le faible besoin d'estime sociale.

La variable dépendante, à savoir les stratégies d'insertion professionnelle, comprend deux modalités :

VD1 : Stratégies formelles d'insertion professionnelle

VD2 : Stratégies informelles d'insertion professionnelle

Compte tenu de l'impossibilité de vérifier directement ces variables, il convient de procéder à l'opérationnalisation. Le recours au plan factoriel nous permettra d'observer les différentes combinaisons possibles de la variable indépendante. Il nous revient comme le précisent Parot et Richelle (1996 : 322-323) à « mettre en évidence non seulement leurs effets respectifs, mais aussi leurs éventuelles interactions »

C'est ainsi que l'analyse factorielle mise au point par Spearman en 1924 constitue pour Grawitz (op.cit.) une méthode qui permet d'analyser un facteur unique contenu dans le test d'intelligence. Par analogie, nous appliquerons à notre étude et les variables, indépendante et dépendante ainsi que les liens, sont contenus dans le tableau suivant :

Tableau no 1 : Plan factoriel des hypothèses de recherche

VI

VI1 VI2 VI3

VD

VD

VI1xVD VI2xVD VI3xVD

 
 

De cette analyse factorielle, découlent nos hypothèses de recherche.

HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

Ces hypothèses, variables, modalités et indicateurs mis en lumière précédemment sont à l'origine du tableau ci-dessous.

Tableau no 2 : Récapitulatif des hypothèses, des variables, facteurs, modalités et indicateurs

HG

VI

Facteurs

Modalités

Indicateurs

Il existe un

Niveau de besoin

Famille

Facilités dans les

-Tout à fait en

lien entre le

niveau de
besoin

d'estime sociale

restreinte

rapports,

Sentiment d'aise, Nécessité du travail

désaccord,

-En désaccord, -Indécis

d'estime

sociale et les

stratégies d'insertion professionnelle

 
 

pour une meilleure considération, Incidence de la
famille restreinte sur les SIP

-D'accord,

-Tout à fait d'accord

 
 

Famille élargie

Utilité du jeune, Bonne appréciation, Nécessité de travail comme réponse aux sollicitations, Influence de la famille élargie sur les SIP

-Tout à fait en

désaccord,

-En désaccord, -Indécis

-D'accord,

-Tout à fait d'accord

 
 

Groupe de

pairs

Facilités de contact,
Confiance en sa

valeur face au groupe, Nécessité de travail pour une meilleure

intégration,

Impact du groupe de pairs sur les SIP

-Tout à fait en

désaccord,

-En désaccord, -Indécis

-D'accord,

-Tout à fait d'accord

 

VD :

Stratégies

Attendre les

-Tout à fait en

 

Stratégies d'insertion professionnelle

formelles d'insertion professionnelle

propositions

parentales

Passer des concours

désaccord,

-En désaccord, -Indécis

 
 
 

Solliciter un

recrutement

-D'accord,

-Tout à fait d'accord

 
 
 

Perfectionner son

niveau académique

 
 
 

Stratégies informelles d'insertion professionnelle

Cooptation,

Adhésion aux

sectes,

Rapports sexuels

-Tout à fait en

désaccord,

-En désaccord, -Indécis

 
 
 
 

-D'accord,

-Tout à fait d'accord

Le tableau précédent a l'avantage de donner un aperçu sur les différents aspects pris en compte dans la construction de l'instrument de collecte de données.

4.3.2. L'instrument de collecte de données

En sciences sociales, les techniques servent à observer les réactions et attitudes humaines par le recueil de données à des fins d'analyse. Il n'est donc pas question de

constater en bloc des différences mais plutôt selon Grawitz (op.cit. : 740) de distinguer les « composantes des attitudes, réactions et comportements »

Si un chercheur est amené à comparer et à chercher la proportion de tel élément par rapport à tel autre, il voudra recueillir les données nécessaires de la manière la plus apte à faciliter son travail. C'est dans cet optique que Grawitz (ibid. : 740) pense que :

« La méthode la plus employée est la méthode des échelles. Elle demande au sujet de réagir verbalement par une approbation ou une réprobation, un accord ou un refus à une série d'interrogations ou de propositions standardisées. Le propre de l'échelle consiste à transformer des caractéristiques qualitatives en une variable quantitative, et pour cela à attribuer automatiquement à chaque sujet, d'après ses réponses, une position le long d'une échelle allant d'une approbation enthousiaste à une désapprobation totale, en passant par des stades intermédiaires »

Dans le cadre de cette recherche, notre choix s'est porté sur une échelle de mesure. Celui que nous avons utilisé à notre travail est l'inventaire d'estime de soi sociale, la version de Bouvard et Coll. de 2003. Ne pensant pas l'utilisé tel quel, nous l'avons adapté d'où la version présentée ci-après.

Présentation du questionnaire

L'instrument qui nous a inspiré, à savoir l'inventaire d'estime de soi sociale, a été à l'origine conçu par les anglais Lawson, Marshall et Mc Grath en 1979. Cette première version a été traduite en français par Gauthier, Samson et Turbide en 1981. La version qui a inspiré la construction de notre échelle est l'adaptation de Bouvard et coll. présentée en 2003. Cette échelle a été développée pour évaluer l'estime de soi dans les situations sociales. Bouvard (2003 : 236) pense qu'il a « l'avantage de n'évaluer qu'une dimension de l'estime de soi »

Il convient de préciser que cet inventaire est utilisé à des fins thérapeutiques car il présente une visée diagnostique. Les études menées pour sa validation concluent de sa liaison à « des capacités d'affirmation de soi mais aussi à la dépression et à l'anxiété » (Bouvard, ibid. : 238). C'est la raison pour laquelle, dans notre énoncé, nous avons supprimé les items relatifs l'anxiété et à la dépression pour n'adapter que ceux inhérents à l'affirmation de soi. Il s'est agi en outre d'arrêter un paramètre relatif à une indifférence dans l'incidence des

différents groupes sociaux sur l'enquêté dans l'ensemble du questionnaire. La méthode de l'IES exige de signifier la similarité du sujet avec les énoncés proposés sur une échelle de six (6) ponts. Cette échelle va de 1 « complètement différent de moi » à 6 « complètement comme moi ». Les notes de 2 à 5 représentent des cotations intermédiaires définies. Afin de permettre à un individu de signifier son indifférence pour ce qui est du besoin d'estime de sociale d'un des groupes dans notre étude, nous avons opté pour l'échelle de Likert à 5 dimensions. C'est cette cotation qui est utilisée dans notre adaptation du Bouvard. Ce dernier comprend :

En I les informations sur le répondant sur 5 questions allant de l'âge à l'état actuel d'étude.

En II, le besoin d'estime sociale pour lequel nous avons élaboré une vingtaine d'items afin de mieux apprécier les différents niveaux. Les sept premiers se rapportent à la famille restreinte. De l'item 8 à l'item 13, il s'agit de besoin d'estime sociale au sein de la famille élargie. De l'item 14 à l'item 20, le besoin se rapporte au groupe de pairs.

La dernière partie du questionnaire porte sur les stratégies d'insertion professionnelle qui se divisent en deux sous groupes. Le premier est relatif aux stratégies formelles et va de l'item 1 à 4. A partir de l'item 5 jusqu'à la fin il est question des stratégies informelles.

La version de l'instrument utilisée sur le terrain figure en annexe. Elle est tributaire des modifications issues de la pré-enquête.

4.3.3. La pré-enquête

Par la pré-enquête, on entend essayer sur un échantillon réduit les instruments qui ont été prévus pour effectuer l'enquête. D'après Fortin « le pré-test (pré-enquête) consiste à faire remplir le questionnaire par un petit échantillon reflétant la diversité de la population visée (entre 10 et 30 sujets) afin de vérifier si les questions peuvent être bien comprises. Cette étape est tout à fait indispensable et permet de corriger ou de modifier le questionnaire, de résoudre les problèmes imprévus et de vérifier le libellé et l'ordre des questions » (1996 : 251).

Notre pré-enquête a été conduite sur échantillon réduit à 14 jeunes rencontrés au FNE avec 11 déjà inscrits et 3 venus le faire. Elle a permis d'une part de reformuler les items en transformant tous les énoncés de la forme négative à la forme affirmative. Lé but ici étant de

permettre une certaine uniformité devant faciliter la compréhension. D'autre part, la préenquête nous aura permis de supprimer certains items (4) dont la compréhension n'était pas fluide. En plus, ces items jouaient un rôle de filtre.

4.3.4. La collecte des données

Elle a été facilitée par le fait que nous avions entrepris auparavant une démarche administrative auprès des dirigeants du FNE. Nous leurs avons adressé une demande d'enquête justifiée. Nous tenons à préciser que malgré cette démarche, nous avons été sujet à suspicion, ce qui nous aura fait perdre trois jours et un accès limité à nos besoins. L'enquête proprement dite s'est déroulée au sein du FNE du 22 au 31 Octobre en fonction des jours ouvrables de la semaine.

Du fait de l'implication de l'administration, les demandeurs d'emploi nous étaient envoyés dans une salle d'attente apprêtée pour la circonstance. Le téléviseur qui meublait la salle d'attente a été éteint pour éviter des nuisances devant perturber les sujets. Des indications en termes de consigne étaient auparavant apportées pour faciliter le remplissage. Ce dernier s'effectuait en notre présence. Ceci nous aura permis de récupérer le maximum de questionnaires. Ceux des enquêtés qui estimaient n'avoir pas assez de temps étaient immédiatement remplacés. Cet échantillon était extrait de la population existante sur le site de l'étude.

Chapitre 5 : POPULATION ET ECHANTILLON

Ce chapitre comporte en son sein la population à partir de laquelle nous avons constitué l'échantillon. Ce dernier a été élaboré à partir d'une technique précise qui sera elle-même présentée. Ce chapitre se termine par la technique de traitement de données collectées lors de l'enquête. Mais avant, notre étude exige que nous présentions le site de la recherche, le Fonds National de l'Emploi (FNE).

5.1. Le site de l'étude

Le FNE est un organisme public jouissant d'une autonomie juridique et financière. Il est l'instrument privilégié de l'Etat au service de l'entreprise d'une part et des chercheurs d'emploi, d'autre part. Il a été créé le 27 Avril 1990 et est devenu opérationnel au cours de l'exercice 1991-1992. Cette structure a pour mission générale, la promotion de l'emploi sur l'ensemble du territoire national en favorisant l'accroissement des possibilités d'emploi par :

- La diffusion des informations sur le marché de l'emploi

- L'insertion dans les circuits de production des jeunes camerounais en quête d'un premier emploi

- La réinsertion des travailleurs licenciés des entreprises du secteur public, parapublic ou privé pour des raisons économiques.

- La conception, le financement et le suivi des programmes ayant trait :

* la formation formelle,

* l'autocréation d'emploi,

* l'appui à la création de micro-entreprises,

* éventuellement tout autre programme en fonction des exigences du marché de l'emploi.

Le FNE comprend 7 agences reparties sur l'ensemble du territoire national gérées par une direction générale située à Yaoundé.

L'agence de Douala est celle qui nous concerne car c'est au sein de celle-ci que nous avons mené notre enquête. Elle est située à Bali dans l'arrondissement de Douala Ier C'est de cette structure qu'est issue la population à partir de laquelle a été extrait notre échantillon.

5.2. La population

Elle renvoie selon Grawitz (op.cit. : 876) à « un ensemble dont les éléments sont choisies parce qu'ils possèdent tous une même propriété et qu'ils sont de même nature ». Il peut s'agir d'un ensemble de personnes classées suivant un critère donné. La population concernée par cette recherche a été retenue sous le principal critère de demandeur d'emploi. Au sein du FNE, les demandeurs d'emploi inscrits se subdivisent en quatre catégories. Ce sont : les porteurs de projets, les déscolarisés, les compressés et les diplômés.

Sur l'échiquier national, toutes ces catégories forment au sein du FNE une population d'environ 215 000 individus inscrits.

Ces statistiques, nous les avons à partir des brochures d'informations qui nous ont été remis au service de la documentation de l'agence de Douala. Il ne nous a pas été permis d'accéder aux données relatives à l'agence qui nous concernait. Ainsi avons-nous recouru à d'autres critères pour parvenir à la construction de notre échantillon.

5.3. Echantillon et technique d'échantillonnage

Si le sondage scientifique est celui qui obéit au hasard, Grawitz pense que le terme hasard ne signifie pas fantaisie ou improvisation car l'étude des grands nombres montre que le hasard lui-même présente des régularités. La construction de l'échantillon dans le cadre de ce travail respecte la méthode probabiliste d'échantillonnage. Il s'agit en effet de la technique de sondage aléatoire. D'après Grawitz (ibid. : 537) elle « permet de soustraire l'échantillon à un choix arbitraire ou personnel et de procéder à un véritable tirage au sort ». Il s'agit par cette méthode d'accorder à chacune des unités de la population une chance connue, non nulle d'appartenir à l'échantillon.

Il faut retenir que le sondage aléatoire requiert une liste complète des éléments de la population. Et comme nous l'avons relevé précédemment, n'ayant pas pu accéder aux informations (statistiques) portant sur la population, nous avons arrêté des critères supplémentaires dans la technique d'échantillonnage.

Seuls les diplômés ont d'abord été retenus parmi les quatre catégories existantes sur le site de l'étude. Dans ce sous groupe, nous n'avons pas eu, une fois de plus, les statistiques. Mais nous tenons de la gestionnaire de fichiers de l'agence (Douala) qu'ils seraient plus de dix mille à l'échelle nationale. Nous avons alors appliqué le critère de diplômés du

l'enseignement supérieur, donc des individus titulaires au moins du Bacc, quel qu'il soit (général ou technique). A partir de ce dernier critère, nous avons déterminé un échantillon de 120 sujets auprès de qui nous mènerions l'enquête. Ceux-ci étaient choisis de façon aléatoire sur le base d'être titulaires au moins du Bacc.

Les questionnaires étaient distribués aux 120 sujets ; mais ce sont 116 qui nous sont revenus. Au cours du dépouillement, nous avons constaté que 2 sujets ne remplissaient pas le critère fondamental de diplômé du supérieur. Ce qui a conduit à l'annulation pure et simple desdits questionnaires. Quatre (4) autres étaient mal remplis. En définitive, ce sont 110 questionnaires qui sont soumis à l'analyse.

5.4. Technique d'analyse

Par cet aspect du travail, nous présentons la méthode utilisée dans l'analyse des données récoltées sur le terrain à la suite de l'enquête. Néanmoins, nous tenions à présenter le procédé de contrôle des questionnaires.

5.4.1. Contrôle des questionnaires

Le contrôle des questionnaires s'est effectué à deux niveaux, sur le terrain et après la saisie des données à la machine.

Sur le terrain, nous parcourions rapidement l'exemplaire du questionnaire rempli et en cas de réponse manquante ou de doublons de réponses, nous essayions de revoir l'intéressé afin qu'il y apporte des compléments.

Après la saisie des données, un tri a permis de déceler des réponses manquantes sur quelques modalités. La recherche dans la base de données des individus concernés a, fort heureusement, donné lieu à ces oublis de saisie. Ces deux niveaux de contrôle ont abouti à l'obtention d'un masque de saisie efficace à 100% à partir des réponses obtenues des items des 110 questionnaires définitivement exploités.

La saisie des données s'est faite sur le logiciel informatique Excel. Les données ont ensuite été transportées par le logiciel statistique Stat Transfert. Il était question par ce transport de l'exploitation de celles-ci. Elles ont fait l'objet d'une analyse par le logiciel statistique SPSS (Statistical Package for Social Sciences) dans sa version 10.0

5.4.2. Technique de vérification des hypothèses

Avant de faire état de la technique d'analyse, il nous paraît pratique de définir les scores qui ont déterminé les indicateurs. Ils se présentent tel que suit :

1 = fortement en désaccord

2 = en désaccord

3 = indécis

4 = en accord

5 = fortement en accord

Cet exercice a donné lieu à l'obtention des scores au besoin d'estime sociale. C'est à partir du score total que nous avons construit des intervalles ayant pour finalité l'établissement des niveaux du besoin d'estime sociale.

Les différents niveaux obtenus sont :

- Fort besoin d'estime sociale avec un score total compris entre 71 et 100 - Moyen besoin d'estime sociale dont le score est compris entre 46 et 70

- Faible besoin d'estime sociale dont le score oscille entre 20 et 45.

Du point de vue de la statistique, on interprète la relation de causalité entre deux variables ordinales en termes de dépendance, de liaison de deux variables ou de concordance des classements des individus à partir de deux variables. Les hypothèses de recherche seront dès lors interprétées de la manière suivante du point de vue statistique :

HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

5.4.3. L'analyse de corrélation

Elle touche à l'interaction pouvant exister entre deux ou plusieurs variables. Il s'agit en fait de mesure de relation. Elle a pour finalité de mesurer et de décrire la force de la relation ou de l'interaction entre les variables.

Le coefficient de corrélation de Bravais-Pearson que nous avons choisi pour vérifier nos résultats est le plus utilisé. Il mesure la force et l'orientation de la relation entre deux variables. Le coefficient de corrélation d'échantillon symbolisé par r ou rxy est une valeur exprimant la force selon laquelle deux variables sont reliées l'une à l'autre. Les données doivent au préalable satisfaire trois conditions :

- La linéarité positive ou négative du nuage de points

- La normalité c'est-à-dire que les deux variables doivent impérativement suivre une distribution normale

- La possibilité pour les variables d'être mesurer dans une échelle de mesure par intervalle.

Le coefficient de corrélation d'échantillon peut être donné sous forme de rapport. On aura alors :

dégré

avec lequel les

variables ient ensemble

var

rxy =

dégré avec les iables ient séparément

var var

On peut aussi avoir

covaiance des iables

var

rxy = variance des var

 

iables séparément

Plusieurs formules sont alors possibles

a) la formule des données brutes

n

xy

-

x

y

rxy

 
 
 

[ nx2 - ( ) ] [

x 2 n y 2

- - ( ) ]

y 2

b) la formule de la covariance

( )

cov x y

,

( )( )

x x y y

- -

1

r xy = =

( )

n S Y

- 1 n -

x x

c) la formule Z réduit

y

avec Z

r xy

Z Z

x

1

x

n

-

x- x

Sx

Z

 

y-y

y

Sy

Nos données ont été analysées par les logiciels statistiques SPSS 10.0. Une corrélation linéaire parfaite est identifiée par une valeur de +1 ou -1. Elle indique un parfait ajustement de la relation. Une corrélation de 0 n'indique aucune relation. Les valeurs intermédiaires d'une corrélation entre 0 et 1 reflètent quelle relation existe entre les variables. Elle peut être positive ou négative. L'interprétation du coefficient se conforme au schéma ci-après :

Valeur

Décision

 

0

Aucune corrélation

]0 - 0,20]

Faible corrélation

]0,20 -

0,40]

Corrélation faiblement significative

]0,40 -

0,60]

Corrélation moyenne

]0,60 -

0,80]

Corrélation significative

]0,80

- 1[

Corrélation forte

1

 

Corrélation parfaite

TROISIEME PARTIE

CADRE OPERATOIRE

Chapitre 6 : PRESENTATION DES RESULTATS

Ce chapitre traite des résultats de l'enquête et comporte une série de tableaux portant sur les caractéristiques de l'échantillon. Il débute par les informations sur les répondants et s'achève par les différentes fréquences obtenues dans les stratégies.

6.1. Identification des répondants

Il est question de revisiter ici les fréquences obtenues à partir des items inhérents à l'âge, le sexe, le type d'enseignement secondaire effectué, l'état actuel d'étude et le dernier diplôme obtenu.

6.1.1. Répartition des répondants en fonction de l'âge Le tableau ci après présente les enquêtés suivant le critère de l'âge.

Tableau no 3 : Répartition des enquêtés suivant l'âge

Intervalle d'âge du répondant

Intervalles

Fréquences

Pourcentages

De 20 à 24 ans

28

25,5

De 25 à 29 ans

51

46,4

De 30 à 34 ans

23

20,9

De 35 à 39 ans

6

5,5

+ 39 ans

2

1,8

Total

110

100,0

La répartition des répondants suivant leur fait état d'une majorité de jeunes de la tranche des 25-29 ans. Ceux-ci ont un pourcentage de 46,4% pour un ensemble de 51 individus. Plus de 70% des jeunes inscrits au FNE ont un âge qui varie entre 20 et 29 ans. La catégorie la moins représentée, avec un pourcentage de 1,8% pour seulement 2 sujets de notre échantillon est celle des plus de 39 ans.

6.1.2. Répartition des répondants en fonction du sexe

Il s'agit ici des individus de l'échantillon considérés en fonction du sexe.

Tableau no 4 : Répartition des enquêtés suivant le sexe

Sexe du répondant

Sexe

Fréquences

Pourcentages

Masculin

71

64,5

Féminin

39

35,5

Total

110

100,0

Il appert de ce tableau que 64,5% soit 71 individus de notre échantillon est constitué des hommes et les 39 autres personnes sont des individus de sexe féminin, pour un pourcentage de 35,5%.

6.1.3. Répartition des répondants en fonction du type d'enseignement secondaire
effectué

Dans le tableau ci-dessous, les individus sont repartis en fonction du type d'enseignement secondaire qu'ils ont effectué au cours de leur scolarité à ce niveau.

Tableau no 5 : Répartition des enquêtés suivant le type d'enseignement secondaire effectué.

Type enseignement secondaire effectué

Type

Fréquences

Pourcentages

Général

50

45,5

Technique

60

54,5

Total

110

100,0

Ce sont 60 sujets pour un taux de 54,5% qui se sont orientés vers l'enseignement technique au cours de leur scolarité. A coté de ceux-ci, 50 autres ont été soumis à un

système d'enseignement qualifié de général. Ces derniers représentent 45,5% de l'échantillon.

6.1.4. Répartition des répondants en fonction de l'état actuel d'étude

Dans ce tableau, nous tentons de relever la situation des sujets qui composent notre échantillon sur le plan de la poursuite ou de l'arrêt des études.

Tableau no 6 : Répartition des enquêtés en fonction de l'état actuel d'étude

Etat actuel d'étude

Etat

Fréquences

Pourcentages

continu

41

37,3

arrêt

69

62,7

Total

110

100,0

Pour 62,7% de l'échantillon soit 69 individus, la recherche d'emploi via une inscription au FNE est incompatible avec la poursuite des études, d'où l'arrêt. Seulement 41 individus pensent que faute d'avoir un emploi, il vaut mieux continuer d'aller à l'école. C'est la raison pour laquelle, malgré le fait d'être demandeur d'emploi officiellement inscrits au FNE, ils continuent leurs études.

6.1.5. Répartition des répondants en fonction du dernier diplôme obtenu Dans ce tableau, nous présentons les différents parchemins qui ont sanctionné le dernier pallié pour nos sujets.

Tableau no 7 : Répartition des enquêtés en fonction du dernier diplôme obtenu

Dernier diplôme obtenu

Diplômes

Fréquences

Pourcentages

BAC

41

37,3

BTS

23

20,9

DEUG, DUT, DEUP

15

13,6

LICENCE

10

9,1

MAÏTRISE et +

21

19,1

Total

110

100,0

Le diplôme le plus représenté au FNE est pour les sujets de notre échantillon le Baccalauréat. Ce diplôme est celui de 41 individus, soit 37,3%. Quant au BTS, il appartient à 20,9% alors que ce sont 19,1% qui sont titulaires de la Maîtrise ou plus. Le diplôme le moins représenté est la Licence avec seulement 10 sujets pour 9,1%.

6.2. Résultats obtenus à partir des modalités du besoin d'estime social

Il s'agit dans ce cas des différentes modalités qui sont pris en compte dans la détermination des scores ayant permis d'établir les différents niveaux du besoin d'estime sociale chez les sujets de l'échantillon. Les tableaux présentés ici vont des modalités définies dans la famille restreinte à celles de la famille élargie pour se terminer par celles définies dans le groupe de pairs.

6.2.1. Modalités définies dans la famille restreinte

Elles sont au nombre de quatre et commencent par la facilité dans les rapports pour se terminer par l'incidence de cette catégorie sur les SIP.

- La facilité dans les rapports

Elle se présente sous forme de tableau et de diagramme.

Tableau no 8 : Répartition des enquêtés en fonction de la facilité dans les rapports.

Facilité dans les rapports

niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

10

9,1

moyen

32

29,1

fort

68

61,8

Total

110

100,0

Figure no 1 : Diagramme en secteur de la facilité de rapports

De ce tableau et de ce diagramme, il appert que les jeunes demandeurs d'emploi présentent pour la plupart une forte facilité à entretenir des rapports en dépits de leur situation. Ceci se justifie par le fait que ce sont les scores de plus de la moitié de l'échantillon, 68 sujets qui se sont exprimés à ce niveau. Une faible facilité dans les rapports est le choix de seulement 10 personnes, soit 9,1%. Le niveau moyen de facilité est signifié par 29,1%.

- Le sentiment d'aise

On retrouve dans cet aspect, le sentiment d'aise qu'éprouve le jeune au sein de sa famille. Tout comme précédemment, on va procéder par commentaire du tableau et du diagramme qui composent cette modalité.

Tableau no 9 : Répartition des répondants en fonction du sentiment d'aise.

Sentiment d'aise

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

16

14,5

moyen

35

31,8

fort

59

53,6

Total

110

100,0

Figure no 2 : Diagramme en secteur du sentiment d'aise

On constate à partir de ce tableau et de ce diagramme que l'indicateur dominant est le niveau fort avec une fréquence de 59 sujets pour un taux de 53,6%. L'ordre est décroissant et c'est le niveau moyen qui est second avec 31,8% et le dernier niveau, celui qui est qualifié de faible est le moins représenté avec 16 individus, soit 14,5%. C'est dire que le sentiment d'aise en famille est fortement partagé par les jeunes demandeurs d'emploi en dépit de leur situation de quête d'emploi.

- Nécessité de travail

Il est question de la nécessité qu'éprouve le demandeur d'emploi. Cette nécessité est en rapport avec le souci d'une meilleure considération au sein de la structure familiale.

Tableau no 10 : Répartition des répondants en fonction de la nécessité de travail.

Nécessité de travail

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

4

3,6

moyen

10

9,1

fort

96

87,3

Total

110

100,0

Figure no 3 : Diagramme en secteur de la nécessité de travail

De ce tableau, il appert que la majorité des jeunes en quête d'emploi via le FNE recherchent du travail pour répondre à une meilleure considération au sein de leur famille nucléaire car il faut le reconnaître la société africaine est collective. C'est ainsi la quasitotalité de l'échantillon à savoir 87,3% des jeunes qui est en quête de travail pour une meilleure considération. Seulement 10 sujets, soit 9,1% relèvent le caractère moyen de cette entreprise et 3,6% soulignent la faiblesse de cette modalité à leur niveau.

- Incidence de la famille sur les stratégies d'insertion professionnelle

La famille a une certaine influence sur les stratégies d'insertion professionnelle et à travers le tableau et le diagramme ci-dessous, les jeunes signifient les différents niveaux de ces influences.

Tableau no 11 : Répartition des répondants en fonction de l'incidence de leur famille sur les stratégies d'insertion professionnelle.

Incidence de la famille restreinte

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

36

32,7

moyen

42

38,2

fort

32

29,1

Total

110

100,0

Figure no 4 : Diagramme en secteur de l'incidence de la famille restreinte

On constate au regard de ce tableau, un certain équilibre dans la distribution des effectifs en rapport avec l'incidence de la famille restreinte sur les stratégies d'insertion professionnelle. Le taux le plus élevé appartient au niveau moyen, soit 38,3%. Le taux le mois représenté étant les personnes qui pensent que la famille a une forte influence sur les stratégies.

6.2.2. Modalités définies dans la famille élargie

Dans ce facteur, nous avons regroupé les modalités que sont l'utilité du jeune pour sa famille élargie, la qualité de l'appréciation de son entourage avec en plus la nécessité de travail et l'impact de la famille élargie sur les stratégies.

- Utilité du jeune

Les jeunes demandeurs d'emploi nous donnent leur niveau d'accord avec l'idée de leur utilité auprès de leurs oncles, tantes.

Tableau no 12 : Répartition des répondants en fonction de l'utilité du jeune

Utilité du jeune

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

22

20,0

moyen

34

30,9

fort

54

49,1

Total

110

100,0

Figure no 5 : Diagramme en secteur de l'utilité du jeune

Nous avons, à partir de ce tableau, environ 50% de l'échantillon est d'accord quant au caractère fort de l'idée qu'ils restent d'une certaine utilité pour leur famille élargie même s'ils sont encore sans travail. Seulement 20% pensent que leur utilité est assez faible.

-Bonne appréciation du jeune

Cette modalité revient à la perception du jeune de l'appréciation de ses cousins et cousines à son endroit. Ces derniers, il convient de le relever, appartiennent, à notre sens, à sa famille élargie.

Tableau no 13 : Répartition des répondants en fonction de la bonne appréciation

Bonne appréciation

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

13

11,8

moyen

25

22,7

fort

72

65,5

Total

110

100,0

Figure no 6 : Diagramme en secteur de la bonne appréciation du jeune

Plusieurs jeunes sont fortement en accord avec l'idée de bénéficier d'une bonne appréciation. Nous avons de ce tableau, un effectif de 72 personnes pour 65,5% pour le degré fort et 22,7% pour le niveau d'accord moyen. Le reste, soit 11,8% pensent qu'ils sont, auprès de leurs cousines et cousins sujets à mauvaise appréciation.

- Nécessité de travail comme réponse aux sollicitations

Dans cette modalité, nous mettons en exergue les fréquences des différents degrés d'accord des jeunes avec l'idée que le travail leur permettrait de répondre davantage aux sollicitations des membres de la famille élargie.

Tableau no 14 : Répartition des répondants en fonction de la nécessité de travail

Nécessité de travail en faveur de la famille élargie

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

20

18,2

moyen

44

40,0

fort

46

41,8

Total

110

100,0

Figure no 7 : Diagramme en secteur de la nécessité du travail

Le travail est faiblement nécessaire pour 20 personnes lorsqu'il s'agit pour elles de répondre aux sollicitations de leur entourage élargi. Mais pour les 90 personnes restantes, soit plus de 80%, le travail est soit moyennement nécessaire (40%) soit il l'est fortement (41,8%). C'est dire une fois de plus qu'un individu ne recherche pas du travail uniquement pour lui.

- Influence de la famille élargie sur les stratégies d'insertion professionnelle

La famille éloignée, à notre avis, a une incidence dans le processus de quête d'emploi d'un jeune diplômé du supérieur. C'est aussi l'avis des sujets de notre échantillon et à la fois le tableau et le diagramme le montrent.

Tableau no 15 : Influence de la famille élargie sur les stratégies d'insertion professionnelle

Influence de la famille élargie

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

37

33,6

moyen

56

50,9

fort

17

15,5

Total

110

100,0

Figure no 8 : Diagramme en secteur de l'influence de la famille élargie sur les stratégies d'insertion professionnelle

Le taux le plus représenté ici est le niveau moyen soit 50,9% pour 56 personnes qui trouvent que la famille élargie agit dans stratégies. Pour 37 autres personnes, la famille élargie ne peut qu'agir faiblement alors que les 15,5% restant sont fortement an accord pour ce qui est de l'influence de cet aspect de l'entourage individuel.

6.2.3. Modalités définies dans le groupe de pairs

Nous entendons par groupe de pairs, l'entourage secondaire et non directement familial que une personne peut avoir à travers l'établissement de liens sociaux. Dans cette optique que nous avons pris en compte quelques indicateurs sociaux tel la facilité de contacts, la confiance en sa valeur en face des pairs etc. Ce sont ces modalités qui sont présentées dans la série de tableaux qui suivent.

- Facilité dans les contacts

Le jeune demandeur d'emploi se définit dans un groupe qui impose une certaine dynamique à partir des différents statuts des uns et des autres. C'est dans ce cadre que se développent des interactions caractérisées par l'influence sociale et ses corollaires.

Tableau no 16 : Répartition des répondants en fonction de facilités dans les contacts

Facilité dans les rapports

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

13

11,8

moyen

25

22,7

fort

72

65,5

Total

110

100,0

Figure no 9 : Diagramme en secteur de la facilité des rapports

Dans la diagramme qui illustre le tableau précédent, on constate 65,5% de notre échantillon est d'avis que les rapports leur sont hautement faciles en dépit de la situation dans laquelle ces personnes se trouvent. Néanmoins, 13 personnes, soit 11,8% ne partagent pas cet avis et trouvent que leur facilité de rapports est faible. Les 25 personnes restantes (22,7%) sont moyennement d'accord avec cet énoncé.

- Confiance en sa valeur face au groupe depairs

Les jeunes estiment qu'ils ont une certaine valeur même si celle-ci n'est pas reconnue dans leur entourage. C'est ce que relèvent le tableau et le diagramme ci-après.

Tableau no 17 : Répartition des répondants en fonction de leur confiance face au groupe de pairs

Confiance face au groupe de pairs

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

7

6,4

moyen

33

30,0

fort

70

63,6

Total

110

100,0

Figure no 10 : Diagramme en secteur de la confiance face au groupe de pairs

Une majorité conséquente de personnes de notre échantillon garde de façon élevé confiance face à leur semblable possédant une meilleure situation. Elles sont 70 à le signifier, soit 63,6%. Par contre, quand 33 d'entre elles (30%) estiment perdre moyennement confiance en elles, très peu (7 personnes) soit 6,4% n'ont pas assez confiance en elles face à leurs semblables à cause de leur situation.

- Nécessité de travail pour une meilleure intégration dans legroupe de pairs

Les individus pensent qu l'on ne devrait être qu'avec ceux qui sont comme nous. Il est question de voir dans quelle mesure cet état de fait s'applique chez les jeunes en quête d'emploi et ce travail est il ce qui pourrait les permettre de mieux appartenir à un groupe ? Le tableau et le diagramme en apportent une réponse.

Tableau no 18 : Répartition des répondants en fonction de la nécessité de travail

Nécessité de travail pour une meilleure intégration

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

7

6,4

moyen

28

25,5

fort

75

68,2

Total

110

100,0

Figure no 11 : Diagramme en secteur de la nécessité de travail

Pour répondre aux attentes de son groupe de pairs, les jeunes ont davantage besoin de travailler. Il s'agit non de travailler pour frustrer les autres, mais c'est tout au moins afin de se savoir supérieur à eux lorsqu'on leur offre un pot. C'est près de 70% qui le pense de façon forte. Si on ajoute à eux les 25,5% dont l'accord est moyen, l'on se situe à environ 95%. Il ne reste plus que 7 personnes pour qui la quête d'un emploi n'a qu'un faible rapport avec la quête de l'intégration au sein du groupe de pairs.

- Impact du groupe de pairs sur les stratégies d'insertion professionnelle

Le tableau et le diagramme nous présentent les différentes fréquences de l'impact que le groupe de pairs peut avoir sur les stratégies des jeunes dans leur quête d'emploi. C'est la dernière modalité qui entre dans la détermination du niveau de besoin d'estime sociale.

Tableau no 19 : Répartition des répondants en fonction de l'impact du groupe de pairs

Impact du groupe de pairs

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

faible

22

20,0

moyen

50

45,5

fort

38

34,5

Total

110

100,0

Figure no 12 : Diagramme en secteur de l'impact du groupe de pairs

Pour ce qui est de ce tableau et de son illustration (diagramme), le plus grand effectif qui pense que le groupe de pairs a un impact sur les stratégies appartient au niveau moyen ; cet effectif est de 50, soit 45,5%. Le faible niveau lui n'est représenté qu'à hauteur de 22 personnes pour 20% et 34,5 qui correspond à 38 personnes partage l'idée d'un impact considérable du groupe de pairs sur les stratégies.

Les précédentes modalités sont celles dont les scores ont été à l'origine de la détermination des trois différents niveaux du besoin d'estime sociale.

Tableau no 20 : Répartition des répondants en fonction des niveaux de besoin d'estime sociale

Besoin d'estime sociale

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

Faible besoin

1

0,9

Moyen besoin

59

53,6

Fort besoin

50

45,5

Total

110

100,0

Figure no 13 : Diagramme en secteur des différents niveaux de besoin d'estime sociale

Nous référant au tableau du besoin d'estime sociale, nous constatons que le faible besoin d'estime sociale n'est représenté que par un seul sujet, soit 0,9%. Les deux autres niveaux, à savoir le besoin d'estime sociale moyen est le plus signifié dans cette étude avec 59 sujets pour 53,6% contre 45,5%, soit une fréquence de 50 pour le besoin d'estime sociale fort. Il revient à dire que les jeunes demandeurs d'emploi sont pour la plupart déterminés par la quête de reconnaissance de la part d'autrui à un degré qui varie du moyen au fort.

L'instrument que nous avons utilisé pendant l'enquête étant réparti en trois, la dernière dimension était inhérente aux stratégies d'insertion professionnelle. C'est d'elle qu'il s'agira dans la dernière partie de ce chapitre.

6.3. Résultats obtenus à partir des stratégies d'insertion professionnelle

Les résultats qui portent sur les stratégies ont été regroupés en deux catégories. Nous avons recensé les stratégies dites formelles et les stratégies dites informelles. Les tableaux de cette partie seront donc présentés en tenant compte des différentes stratégies énumérées dans l'instrument de collecte de données. C'est la raison pour laquelle nous n'avons que deux tableaux qui sont composés des mêmes modalités que ceux du besoin d'estime sociale. Il s'agit une fois de plus des différents niveaux d'accord avec l'utilisation des ces stratégies.

6.3.1. Stratégies formelles d'insertion professionnelle

Nous présentons à travers ce tableau, le résumé des réponses qu'ont donné les demandeurs d'emploi inscrits au FNE. Dans ce tableau, nous ressortons les effectifs liés à l'attente des propositions parentales, la possibilité de faire acte de candidature à concours, la quête du recrutement et enfin le perfectionnement académique (poursuivre ses études ou suivre des formations)

Tableau no 21 : Répartition des répondants en fonction du niveau d'accord quant à l'utilisation des stratégies formelles d'insertion professionnelles

Stratégies formelles d'insertion

niveaux

Fréquences

Pourcentages

Faible

6

5,5

Moyen

60

54,5

Fort

44

40,0

Total

110

100,0

Figure no 14 : Diagramme en secteur des stratégies formelles d'insertion

Le tableau est l'illustration du contexte à notre avis, dans la mesure où, les stratégies telles que se présenter aux concours sont celles qui ont sous-tendu et défini le niveau faible dans l'utilisation des stratégies pourtant reconnues formelles. Le niveau élevé d'accord a été préféré pour les stratégies telles la quête de recrutements, d'où un effectif de 44 soit 40%. Le taux le représenté est le niveau d'accord moyen car les jeunes pensent les stratégies formelles perdent davantage de terrain. Néanmoins le niveau d'accord moyen est exprimé par 60 pour un pourcentage de 54,5%

S'il en est ainsi des stratégies formelles, que dire des stratégies informelles d'insertion professionnelle ?

6.3.2. Stratégies informelles d'insertion professionnelle

Le tableau qui va suivre parle des stratégies qui ne sont pas admises officiellement comme donnant accès à l'insertion professionnelle. Elles sont néanmoins de plus en plus objet de débats et participent dans une certaine mesure de l'insertion. Certaines d'entre elles sont même déjà admises et à ce titre, nous avons la cooptation qui s'emploie par un interventionnisme relationnel. L'insertion professionnelle fait partie des merveilles que miroite l'adhésion à des sectes de nos jours. Et d'autres stratégies telles la pratique de l'homosexualité ou dans le « meilleur » des cas l'entretien des rapports hétérosexuels sont autant de moyens dont nous requerrons dans le tableau ci après le niveau d'accord des jeunes quant à l'utilisation de ces stratégies.

Tableau no 22 : Répartition des répondants en fonction du niveau d'accord quant à l'utilisation des stratégies informelles d'insertion professionnelle

Niveaux

Fréquences

Pourcentages

Faible

40

36,4

Moyen

57

51,8

Fort

13

11,8

Total

110

100,0

Figure no 15 : Diagramme en secteur des stratégies informelles d'insertion

Nous constatons que, pour ce qui est de l'utilisation des stratégies informelles, certains jeunes ne sont que faiblement d'accord. Ceux-ci sont une quarantaine, soit un taux de représentativité de 36,4%. Ceux qui sont totalement d'accord sont peu nombreux car ce sont là des pratiques non encore intériorisées dans nos moeurs. Ils ont un taux de 11,8%, alors qu ceux qui admettent que ces stratégies existent déjà notre société et qui admettent de façon moyenne leur utilisation ont le pourcentage le plus élevé. Ce pourcentage est de 51,8% pour dire plus de la moyenne.

Si les stratégies à la fois formelles et informelles sont autant de moyens pour parvenir à l'insertion professionnelle, peut-on affirmer qu'elles sont en relation avec le besoin d'estime sociale en général et les différents niveaux de ce besoin en particulier ? C'est la réponse que l'analyse de résultats tente d'apporter.

Chapitre 7 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce chapitre constitue le dernier de notre recherche. Il porte sur l'analyse et l'interprétation des résultats de l'étude. Par analyse, nous entendons vérification des hypothèses de recherche et par ricochet de l'hypothèse générale.

L'analyse des résultats se fera suivant l'ordre des hypothèses de recherche, et nous utiliserons le test statistique de la corrélation de Bravais-Pearson. Le signe du coefficient de corrélation d'échantillon indique la direction de la relation et sa valeur absolue l'intensité du lien. Les valeurs absolues plus grandes indiquent une forte liaison. Les valeurs sont comprises entre -1 et +1.

7.1. L'hypothèse de recherche no 1 (HR1)

Cette hypothèse est intitulée : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

Tableau no 23 : Répartition des fréquences du croisement des variables de l'HR1

Niveau de besoin d'estime sociale

Stratégies d'insertion

Stratégie
formelle

Stratégie
informelle

Total

Fort besoin d'estime

19

31

50

Total

19

31

50

Au regard de ce tableau de croisement, on a une fréquence moindre du fort besoin d'estime sociale pour les stratégies formelles car seulement 19 personnes ont signifié leur accord (fort ou moyen) quant à l'utilisation de ces stratégies alors que les 31 personnes restantes sont en accord avec les stratégies informelles. Seul le test de corrélation nous permettra de tirer une conclusion à partir de sa valeur.

Tableau no 24 : Analyse de la corrélation de l'HR1

Mesures symétriques

 

Valeur

Erreur standard
asymptotique (a)

T
approché
(b)

Signification
approchée

Intervalle par

Intervalle

R de Pearson

,222

,095

2,471

,015(c)

Ordinal par Ordinal

Corrélation de Spearman

,228

,087

2,540

,012(c)

Nombre d'observations valides

50

 
 
 

a- L'hypothèse nulle n'est pas considérée.

b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans l'hypothèse nulle.

c- Basé sur une approximation normale.

 

La valeur du coefficient de corrélation de Pearson pour cette dimension, c'est-à-dire pour les 50 sujets de notre échantillon qui ont un fort besoin d'estime sociale, est 0,22. Ce qui signifie que la relation est positive mais faiblement significative. Autrement dit, il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle. C'est dire donc que l'HR1 est vérifiée. Cependant, nous avons poussé l'analyse pour définir le type de stratégies qui correspond le mieux au fort besoin d'estime, d'où le tableau suivant.

Tableau no 25 : Analyse de la corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies)

Mesures symétriques

 

Valeur

Erreur standard
asymptotique (a)

T
approché
(b)

Signification
approchée

Intervalle par

Intervalle

R de Pearson

,463

,065

5,673

,000(c)

Ordinal par Ordinal

Corrélation de Spearman

,473

,066

5,834

,000(c)

Nombre d'observations valides

31

 
 
 

a- L'hypothèse nulle n'est pas considérée.

b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans l'hypothèse nulle.

c- Basé sur une approximation normale.

 

L'analyse de l'HR1 avec les stratégies informelles d'insertion professionnelle (SIIP) nous donne une valeur différente de celle issue de l'analyse avec les stratégies combinées. La valeur de la corrélation est dans ce cas égale à 0,46. La croissance de cette valeur signifie tout simplement que le fort besoin d'estime sociale est beaucoup plus lié aux stratégies informelles qu'aux stratégies formelles. Ce qui revient davantage à confirmer notre hypothèse de recherche. Sommes-nous capable de dire pareille pour la deuxième hypothèse ?

7.2. L'hypothèse de recherche no 2 (HR2)

Cette hypothèse est celle en rapport avec le moyen besoin d'estime sociale et est intitulée : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

Tableau no 26 : Répartition des fréquences du croisement des variables de l'HR2

Niveau de besoin d'estime sociale

Stratégies d'insertion

Stratégie
formelle

Stratégie
informelle

Total

Moyen besoin d'estime

48

11

59

Total

48

11

59

Le besoin d'estime sociale moyen est inégalement reparti entre les stratégies d'insertion professionnelle. Il est fortement dans les stratégies formelles d'insertion professionnelle (SFIP) par 48 sujets contre 11 seulement pour les stratégies informelles d'insertion. Cette répartition aura, à n'en point douter, des répercussions sur l'analyse à donner au niveau de cette hypothèse de recherche.

Tableau no 27 : Analyse de la corrélation de l'HR2

Mesures symétriques

 

Valeur

Erreur standard
asymptotique (a)

T
approché
(b)

Signification
approchée

Intervalle par

Intervalle

R de Pearson

-,150

,093

-1,579

,117(c)

Ordinal par Ordinal

Corrélation de Spearman

-,167

,093

-1,756

,082(c)

Nombre d'observations valides

59

 
 
 

a- L'hypothèse nulle n'est pas considérée.

b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans l'hypothèse nulle.

c- Basé sur une approximation normale.

 

La valeur du coefficient de corrélation d'échantillon de Pearson est dans ce cas égale à -0,15. Cette valeur est ici négative et ainsi, ce n'est pas dire qu'il n'existe pas de relation. Si les valeurs du coefficient de corrélation varient entre -1 et +1, c'est, à juste titre, pour indiquer le sens de la relation. C'est la valeur absolue qui permet de comprendre l'intensité

de cette relation. Dans le cas spécifique de cette hypothèse, cette valeur est de 0,15 et elle indique une faible corrélation du besoin d'estime moyen avec les stratégies d'insertion professionnelle en général, c'est-à-dire que l'HR2 est, elle aussi, vérifiée. Comme précédemment, nous avons vérifié quel type de stratégies sied au moyen besoin d'estime sociale.

Tableau no 28 : Analyse de la corrélation avec la V.D. secondaire (Type de stratégies)

Mesures symétriques

 

Valeur

Erreur standard
asymptotique (a)

T
approché
(b)

Signification
approchée

Intervalle par

Intervalle

R de Pearson

,253

,091

2,840

,005(c)

Ordinal par Ordinal

Corrélation de Spearman

,258

,093

2,895

,005(c)

Nombre d'observations valides

59

 
 
 

a- L'hypothèse nulle n'est pas considérée.

b- Utilisation de l'erreur standard asymptotique dans l'hypothèse nulle.

c- Basé sur une approximation normale.

 

La valeur du coefficient de corrélation pour cette analyse est différente du fait qu'il s'agit du croisement de la variable indépendante de l'hypothèse de recherche no 2 avec une modalité de la variable dépendante, à savoir les stratégies formelles d'insertion professionnelle (SFIP). On constate alors que cette valeur est positive et même supérieur à la précédente. Nous pouvons dès lors affirmé qu'il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies formelles d'insertion professionnelle, malgré que cette relation soit faiblement significative.

7.3. L'hypothèse de recherche no 3 (HR3)

Cette hypothèse était en rapport avec le faible besoin d'estime sociale et nous l'avons libellé : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

Elle n'a pas été prise en compte par le logiciel lors de l'analyse parce que, dans notre échantillon, seul un sujet a présenté ce niveau de besoin. Ne pouvant donc pas vérifié l'hypothèse, il était nécessaire de procéder à une analyse de contenu. Eu égard au fait que cette étude traite du lien entre les deux variables que sont le besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle par l'utilisation du test de corrélation de Pearson, nous avons retenu l'idée du rejet ou mieux de l'infirmation de cette hypothèse de recherche.

L'hypothèse de recherche no 3 est donc rejetée.

Le tableau ci après récapitule les résultats mais, en plus, définie le seuil de signification pour chacun des résultats obtenus par hypothèse de recherche.

Tableau no 29 : Vue globale des résultats, décisions et différents seuils de signification pour l'HR1.

 

Stratégies
d'insertion
professionnelle

Stratégies
informelles
d'insertion

Fort besoin d'estime sociale

Corrélation
de Pearson

,222(**)

,463(**)

Sig. (bilatérale)

,005

,000

N

50

31

** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).

Si le fort besoin d'estime sociale est ainsi faiblement significatif lorsqu'il est corrélé aux stratégies d'insertion professionnelle, c'est inhérent au fait que la part des stratégies informelles est conséquente par rapport aux stratégies formelles. Néanmoins, le seuil de signification selon le logiciel s'élève à 99% pour certifier de la fiabilité de ces analyses.

Tableau no 30 : Vue globale des résultats, décisions et différents seuils de signification pour l'HR2.

 

Stratégies
d'insertion
professionnelle

Stratégies
formelles
d'insertion

Moyen besoin d'estime sociale

Corrélation
de Pearson

-,150(*)

,253(**)

Sig. (bilatérale)

 

,316

N

59

48

** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).

En ce qui concerne l'hypothèse de recherche no 2 la valeur négative signifie tout simplement que plus la valeur de la corrélation baisse, plus la relation régresse ; c'est dire que plus la valeur absolue tendra vers 0 et moins on aura de chance d'obtenir un lien significatif. C'est la raison pour laquelle le seuil de signification pour ce qui est de cette analyse est de 95% alors que la fiabilité du lien avec les stratégies formelles est de 99%.

7.4. Implications des résultats et suggestions

Deux des trois hypothèses de recherche préalablement définies ont été vérifiées et bien que la troisième hypothèse soit rejetée, l'hypothèse générale est confirmée. On peut affirmer qu'il existe un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle desjeunes demandeurs d'emploi inscrits au FNE de la ville de Douala.

De façon générale, l'absence de faible besoin d'estime sociale se traduit par le souci des jeunes à s'insérer professionnellement pour satisfaire aux exigences des membres de leur entourage et par là, pour davantage acquérir une considération qui passe aujourd'hui par la capacité des uns et des autres à répondre aux demandes qui leurs sont adressées. Selon la théorie de la motivation en général, et de l'approche hiérarchique des besoins, la quête de reconnaissance sociale devrait apparaître après qu'un individu ait satisfait les besoins précédents. La quête de besoin d'estime sociale se révèle chez les jeunes en

situation de demande d'emploi. On peut dire que certains des besoins inférieurs ne sont pas encore satisfaits quand la plupart de jeunes, selon l'INS 2005) arrivent pour la première fois sur le marché du travail entre 28 et 29 ans. Ils sont encore dépendants des parents avec qui ils habitent encore, pour la grande majorité. La hiérarchisation des besoins tout comme l'a souligné Alderfer, n'est pas toujours respectée. Certains besoins permettent de satisfaire d'autres et les jeunes le démontrent au travers de ces résultats. Le niveau d'accord quant à l'utilisation d'une stratégie dénote de la permissivité dont jouie cette démarche auprès du sujet. S'il faut, pour résoudre les besoins d'ordre inférieurs, utiliser toutes les stratégies, les résultats démontrent, une fois de plus que, plus le besoins s'intensifient et plus le niveau d'accord quant à l'utilisation d'une stratégie croît. Les déviances tant constatées et décriées par les média ne sont pas des expressions du naturel ou du génétique individuel, mais tout simplement des moyens pour parvenir à un but. La misère aidant, l'on est prêt à tout pour paraître aux yeux de ses semblables car dit-on «qui n'a rien, n'est rien».

Si la jeunesse d'aujourd'hui représente l'avenir de demain, il est temps de tirer la sonnette d'alarme et d'interpeller les uns et les autres au débat. Un travail de fond devra être abattu en aval et en amont. En amont, il est urgent pour les pouvoirs publics de revaloriser l'intellect. Cette revalorisation permettra aux uns et aux autres de reprendre en main leur destinée léguée aux mains de ceux qui peuvent subvenir matériellement et financièrement, aux besoins aussi primaires soient ils, des nécessiteux. La refondation du système universitaire peut être la clé du succès de la valorisation de l'intellect. Elle passe inexorablement par une meilleure considération des enseignants et d'un processus d'assistance à l'endroit des étudiants en général et de ceux des niveaux relativement élevés en particulier. En aval, la pauvreté est un fléau à combattre avec la dernière énergie car c'est encore elle qui avilie l'homme. Aussi, un travail de sensibilisation sociale sur la valeur intellectuelle est nécessaire pour générer une meilleure considération de ceux qui ont choisi de faire de longues études. Ils sont des laissés pour compte car l'imaginaire populaire les considère comme des personnes qui ne servent à rien. En définitive, c'est à ce prix et à ce prix uniquement que la sérénité sera retrouvée au sein de la jeunesse.

CONCLUSION GENERALE

La quête de la reconnaissance sociale entretient-elle une relation avec les stratégies d'insertion professionnelle dans le domaine de l'insertion professionnelle ? Tel a été le fil conducteur au moment où nous démarrions cette recherche. Au cours du voyage devant nous conduire à la réponse à cette question, deux escales importantes ont été envisagées, question de nous procurer les nécessaires provisions pour le voyage. La gare d'embarquement était constituée des observations empiriques inhérentes à toutes ces déviances sociétales (prolifération des sectes, pratique de l'homosexualité, « droit de cuissage», etc.). Ces dernières sont en rapport avec le questionnement sur les pratiques tant sectaires que sexuelles relayées en grande pompe par les médias.

Le premier point d'ancrage était la littérature sur les principales notions en relation avec le sujet d'étude. Y ont été identifiés, les principaux concepts en rapport avec le thème central de notre recherche à savoir le besoin d'estime sociale chez les jeunes demandeurs d'emploi. Le choix de cette population se trouve dans les statistiques liées au chômage dans lesquelles les jeunes tiennent le haut du pavé. Au sortir de cette étape, nous nous sommes orientés vers notre domaine d'étude, la psychologie sociale pour nous enquérir de la considération à ce thème accordée. Cet exercice a permis de constater que les recherches sur le besoin d'estime sociale ont un fondement en psychologie sociale. On le situe dans le domaine de la motivation et principalement sur les approches théoriques des besoins.

Fort de ces constats, nous avons posé le problème de l'étude : la présumée relation entre le besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle. Aussi, la question de recherche posée était la suivante : Existe-t-il un lien entre le niveau de besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle ? A cette question de recherche, une réponse provisoire a été donnée. Elle constitue notre hypothèse générale, libellée ainsi que suit : Il existe un lien entre le besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle. L'opérationnalisation de cette hypothèse a donnée lieu à trois hypothèses de recherche. Ce sont :

HR1 : Il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR2 : Il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle

HR3 : Il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle.

Le second point d'ancrage nous a mené sur le terrain pour collecter les données nécessaires à la vérification des hypothèses. Devant travailler avec les demandeurs d'emploi, notre investigation nous a conduit au FNE, retenu comme cadre d'étude. Ont en définitive constitué l'échantillon, 110 sujets obtenus par la méthode d'échantillonnage aléatoire. Ce sont des jeunes, demandeurs d'emploi, diplômés de l'enseignement supérieur. L'instrument de collecte de données, l'inventaire d'estime de soi sociale (IES) de Bouvard, a été adapté pour permettre une application de nos facteurs dans la détermination des différents niveaux de besoin. Ces niveaux sont issus du score global obtenu à partir des items inhérents au dit besoin d'estime sociale.

Les données collectées ont été saisies sur le logiciel informatique Excel, puis ont été transportées pour exploitation vers le logiciel statistique SPSS version 10.0

L'outil d'analyse retenu pour la vérification des hypothèses était le test du coefficient de corrélation d'échantillon de Bravais-Pearson. Les résultats ci après ont été obtenus.

En ce qui concerne l'hypothèse de recherche no 1, il existe un lien entre le fort besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle, le test de corrélation indique une relation positive entre la variable indépendante et la variable dépendante. Cette relation est faiblement significative.

Pour ce qui est de l'hypothèse de recherche no 2, à savoir il existe un lien entre le moyen besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle, la relation est, elle aussi, positive mais faible en terme de signification.

La dernière hypothèse de recherche intitulée, il existe un lien entre le faible besoin d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle, n'est pas vérifiée car elle est invalide du point de vue statistique. Cette situation est inhérente au fait qu'il n'existe qu'un seul sujet chez qui s'exprime le faible besoin d'estime sociale, dans notre échantillon. Dès lors, la méthode d'analyse conseillée est une analyse de contenu soutendue par un entretien comme instrument de collecte de données, entre autres.

Les hypothèses de recherche no 1 et no 2 étant confirmées et dans l'ensemble significatives, l'hypothèse générale est confirmée : il existe un lien entre le niveau de besoin

d'estime sociale et les stratégies d'insertion professionnelle des jeunes demandeurs d'emploi.

De ces résultats, quelques observations peuvent être dégagées. Premièrement, seules deux dimensions du besoin d'estime sociale s'expriment majoritairement dans notre échantillon. Ce sont le fort et le moyen besoin d'estime sociale. Ceci est en confirmation le développement de la question du pouvoir financier dans notre contexte au mépris des valeurs éthiques et morales qui fondent la vie sociale et déterminent, par conséquent, l'individu qui s'y meut. C'est dans cette optique que s'inscrit, à notre sens, l'usage des stratégies informelles. Ainsi, avons-nous constaté que plus le besoin d'estime sociale croît, plus la tendance est à l'utilisation des stratégies informelles d'insertion professionnelle reléguant par là même la qualification et la compétence, maîtres mots du discours officiel et par ricochet, des stratégies formelles. Secondairement, nous constatons que l'environnement social est un facteur coercitif favorable à l'usage d'un type de stratégies. Aussi, les stratégies sont liées au contexte et les jeunes s'orientent en fonction de la donne sociale en terme d'offres professionnelles. Ceci revient à dire que ce travail ne saurait être généralisable du fait du fait de l'emprise de l'environnement dans le choix des stratégies.

Cependant, au plan théorique, il convient de dire que l'approche stratégique dans l'insertion professionnelle doit prendre en compte la notion de motivation en général, et en particulier le besoin d'estime sociale. Ce dernier ne s'inscrivant pas dans la perspective de Maslow par une succession hiérarchique, il correspond davantage au schéma d'Alderfer et se situe au niveau II, le besoin de rapports sociaux, sans prise en compte d'une quelconque préséance. En outre, il convient à l'approche stratégique de s'inscrire dans la contextualisation des démarches d'insertion professionnelle afin d'accroître son efficacité. C'est, en définitive, sous cet angle que nous entreprenons d'axer nos recherches à venir.

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www.wikipedia.org/wiki

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE i

DEDICACES iii

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES ABREVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES FIGURES viii

RESUME ix

ABSTRACT x

 

INTRODUCTION GENERALE

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE Chapitre 1 : Problématique

1

5

6

1.1.

Contexte général de l'étude

6

1.2.

Problème de l'étude

9

1.3.

Orientation théorique de l'étude

10

1.4.

Question de recherche et hypothèse générale

14

1.5.

Objectifs et buts de l'étude

15

1.6.

Intérêts et pertinence de l'étude

16

1.7.

Type d'étude

18

1.8.

Délimitation de l'étude

18

 

Chapitre 2 : Cadre conceptuel

20

2.1.

La jeunesse

20

2.1.1.

Définition et historique

20

2.1.2.

Jeunesse e milieu familial

22

2.1.3.

Jeunesse et environnement social

22

2.2.

Le besoin d'estime sociale

23

2.2.1.

La notion de besoin

23

2.2.2.

La notion d'estime

25

2.2.3.

Le social

26

2.2.4.

Le besoin de réussite

28

2.2.5.

L'origine socioprofessionnelle

29

2.3.

L'insertion socioprofessionnelle

30

2.3.1.

La notion de transition sociale

31

2.3.2.

La transition sociale juvénile

32

2.3.3.

La transition socio-économique

33

2.4.

Les stratégies d'insertion professionnelle

34

2.4.1.

Définition

34

2.4.2.

Quelques types de stratégies

35

2.4.3.

Aspiration et famille

38

Chapitre3 : Orientation théorique 40

3.1. La théorie de la motivation 41

3.1.1. Historique 41

3.1.2. Définition 42

3.1.3. Éléments constitutifs de la motivation 44

Le déclenchement du comportement 44

La direction du comportement 45

L'intensité du comportement 45

La persistance du comportement 45

3.1.4. Le phénomène motivationnel 45

3.2. Quelques théories de la motivation 46

3.2.1. La théorie des besoins de Maslow 47

Besoins physiologiques 48

Besoins de protection et de sécurité 49

Besoins d'amour et d'appartenance 50

Besoins d'estime de soi et de considération 51

Besoins d'actualisation de soi 51

3.2.2. La théorie des besoins d'Alderfer 52

3.2.3. Applications de la théorie des besoins 54

DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE 57

Chapitre 4 : Modèle d'analyse et outil d'investigation 58

4.1. Rappel du problème 58

4.2. Enoncé de la question de recherche 59

4.3. Formulation des hypothèses 59

4.3.1. Planification de l'enquête 60

4.3.2. L'instrument de collecte de données 64

Présentation du questionnaire 65

4.3.3. La pré enquête 66

4.3.4. La collecte de données 67

Chapitre 5 : Population et échantillon 68

5.1. Le site de l'étude 68

5.2. La population 69

5.3. Echantillon et technique d'échantillonnage 69

5.4. Technique d'analyse 70

5.4.1. Contrôle des questionnaires 70

5.4.2. Technique de vérification des hypothèses 71

5.4.3. L'analyse de corrélation 72

TROISIEME PARTIE : CADRE OPERATOIRE 74

Chapitre 6 : Présentation des résultats 75

6.1. Identification des répondants 75

6.1.1. Répartition des répondants en fonction de l'âge 75

6.1.2. Répartition des répondants en fonction du sexe 76

6.1.3. Répartition des répondants en fonction du type d'enseignement secondaire effectué 76

6.1.4. Répartition des répondants en fonction de l'état actuel d'étude 77

6.1.5. Répartition des répondants en fonction du dernier diplôme obtenu 77

6.2. Résultats obtenus à partir des modalités du besoin d'estime social 78

6.2.1. Modalités définies dans la famille restreinte 78

6.2.2. Modalités définies dans la famille élargie 82

6.2.3. Modalités définies dans le groupe de pairs 86

6.3. Résultats obtenus à partir des stratégies d'insertion professionnelle 92

6.3.1. Stratégies formelles d'insertion professionnelle 92

6.3.2. Stratégies informelles d'insertion professionnelle 93

Chapitre 7 : Analyse et interprétation des résultats 95

7.1. L'hypothèse de recherche no 1 (HR1) 95

7.2. L'hypothèse de recherche no 2 (HR2) 97

7.3. L'hypothèse de recherche no 3 (HR3) 100

7.4. Implications des résultats et suggestions 101

CONCLUSION GENERALE 104

BIBLIOGRAPHIQUE 107

ANNEXE iTABLE DES MATIERES 112

ANNEXES

QUESTIONNAIRE D'EVALUATION

CONSIGNE

Ce questionnaire porte sur le besoin d'estime sociale et est strictement personnel. Vous n'y mettrez que des réponses correspondant à vos opinions.

Ne vous inquiétez pas car l'anonymat et la confidentialité de vos réponses sont garantis. Vous êtes priés de signifier votre choix en mettant une croix dans la case correspondant à votre opinion. Il est question de nous dire à quel degré vous êtes d'accord avec l'énoncé sous la forme suivante. Garder à l'esprit que vous êtes un demandeur d'emploi.

Fortement en désaccord si vous êtes totalement contre l'affirmation

En désaccord si votre désaccord n'est pas strict

Indécis si votre avis sur l'affirmation est mitigé ou si vous êtes indifférent quant à l'énoncé En accord si votre accord n'est pas strict

Fortement en accord si vous êtes totalement d'avis avec l'affirmation.

Seule votre sérieux et votre sincérité garantiront la validité de ce travail. Merci d'avance de participer au progrès de la science.

I- Renseignements sur le répondant

1- Age ans

2- Sexe : Masculin Féminin

3- Type d'enseignement : Général Technique

4- Etat actuel d'étude :

5- Dernier diplôme obtenu : II- Besoin d'estime sociale

Nos

Intitulé de l'item

Fortement en
des accord

En des accord

Indecis

En accord

Fortement en
accord

1

J'ai des facilités à m'entretenir avec mes parents

 
 
 
 
 

2

Mes frères et soeurs ont besoin de me savoir productif

 
 
 
 
 

3

Je me sens à l'aise en famille malgré mon statut

 
 
 
 
 

4

Je serais pris un peu plus au sérieux si j'ai un travail

 
 
 
 
 

5

Je m'entends bien avec mes frères et soeurs malgré mon statut

 
 
 
 
 

6

Je suis assez utile pour ma famille en dépit de mon statut

 
 
 
 
 

7

Ma famille a une influence sur ma stratégie d'insertion professionnelle

 
 
 
 
 

8

Je reste utile pour mes oncles et tantes malgré mon statut

 
 
 
 
 

9

Mes cousins et cousines me trouvent intéressant malgré ma situation

 
 
 
 
 

10

J'ai des facilités à rendre mes oncles et tantes à l'aise malgré mon statut

 
 
 
 
 

11

Je recherche du travail pour davantage répondre aux sollicitations de mes oncles et tantes

 
 
 
 
 

12

Mes cousins et cousines apprécient à juste titre ma compagnie

 
 
 
 
 

13

Mes oncles, tantes, cousins et cousines ont un impact sur ma stratégie d'insertion professionnelle

 
 
 
 
 

14

Je me fais des ami(e)s facilement malgré ma situation

 
 
 
 
 

15

Quand je suis avec les copains, je reste confiant malgré mon statut

 
 
 
 
 

16

J'entre facilement en contact avec des personnes en dépit de mon statut

 
 
 
 
 

17

Je garde une certaine valeur face aux ami(e)s malgré mon statut

 
 
 
 
 

18

J'ai besoin de travailler pour mieux intégrer le groupe de personnes de mon âge

 
 
 
 
 

19

Je demeure solliciter par les personnes de mon âge malgré mon statut

 
 
 
 
 

20

Mes ami(e)s, copains et personnes de mon âge ont un impact sur ma stratégie de recherche d'emploi

 
 
 
 
 

III- Stratégies d'insertion professionnelle

Voici des stratégies d'insertion professionnelle ; Dites à quel degré vous êtes d'accord quant à leur utilisation. Aujourd'hui, les jeunes

1

préfèrent attendre les propositions de leurs parents

 
 
 
 
 

2

préfèrent passer des concours

 
 
 
 
 

3

préfèrent solliciter un recrutement

 
 
 
 
 

4

préfèrent continuer les études ou suivre des formations pour améliorer leur niveau.

 
 
 
 
 

Au cas où ces précédentes stratégies s'avèrent inefficaces, dites à quel degré vous êtes d'accord quant à l'utilisation des stratégies suivantes. Les jeunes

5

préfèrent me faire aider par un parent influent

 
 
 
 
 

6

préfèrent solliciter l'aide d'une tierce personne influente

 
 
 
 
 

7

préfèrent adhérer à des sectes magico religieuses

 
 
 
 
 

8

préfèrent entretenir des rapports hétérosexuels

 
 
 
 
 

9

préfèrent entretenir des rapports homosexuels

 
 
 
 
 

Merci pour votre sincérité et votre précieuse collaboration






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore