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Le système judiciaire en Haiti et les obstacles qui paralysent son développement

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par Gina BOURGEOT
Universite d'Etat Haiti (Faculte de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince) - Licence en Droit 2001
  

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Conclusion

L'objectif général de cette étude était de faire des propositions pour l'avènement d'un État de droit favorisant la promotion de la Démocratie qui, à son tour, contribuera à la réforme du système judiciaire. Au terme de cette étude, nous avons passé en revue nombre d'aspects du problème. Nous avons été curieux d'interroger le fondement des rapports entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et leur interrelation dans les structures étatiques.

Cette étude nous a permis de comprendre que la création du pouvoir judiciaire n'a pas été faite selon les normes. Elle se veut plutôt une initiative autoritariste et exclusiviste de bon nombre de Présidents en violation des dispositions de la Constitution en vigueur, ce qui est à la base de ce que fustige Gérard GEORGES, cité par les auteurs du Petit samedi soir/ un siècle de Constitutions haïtiennes [1888-1983] :

« Les diverses Constitutions qui ont successivement régi le pays depuis l'indépendance ont conduit les constitutionnalistes à parler d'Haïti comme une `'MANGEUSE DE CONSTITUTION''. Qu'est-ce qui explique cet appétit constitutionnel ? L'instabilité des régimes ? L'inconstance des hommes au pouvoir ? la réponse de toute la réponse est que les hommes d'État haïtiens se sont toujours évertués à adapter la `'LOI DES Lois'', la Charte fondamentale à leur vision personnelle des affaires de l'État au lieu de s'adapter aux exigences constitutionnelles ». 1

Comment peut-on consacrer l'application réelle de l'indépendance du pouvoir judiciaire dans les faits eu égard aux dispositions constitutionnelles et légales établies face à ces pratiques rétrogrades qui nécessitent des corrections urgentes ?

Après maints recherches et entretiens, nous demeurons convaincu que les enjeux de l'indépendance du pouvoir judiciaire sont de taille.

________________________________

1- Le Petit samedi soir, un siècle de Constitutions haïtiennes (1988-1983)

D'abord, il y a le déséquilibre des pouvoirs qui s'explique à partir d'un vernis démocratique, une démocratie qui ne tient pas compte de la réalité haïtienne voire refléter les aspirations et inspirations de ce peuple.

Ce déséquilibre est dû à l'application mythique des dispositions du principe de la séparation des pouvoirs qui n'a donc pas du tout évité l'empiétement tant de l'exécutif que du législatif sur les attributions du pouvoir judiciaire.

En outre, c'est normal qu'un pouvoir judiciaire qui ne gère pas son budget, donc sous tutelle, soit tenu en état par un exécutif dont il dépend pour fonctionner et qui intervient parfois dans les décisions des juges très conformes à la Constitution mais ne reflétant pas ses desiderata pour les interdire au détriment d'un État de droit démocratique et constitutionnel.

De ce diagnostic, nous recommandons pour résoudre les problèmes du pouvoir judiciaire en Haïti et pour son indépendance effective, l'établissement d'un État de droit démocratique et constitutionnel, la réforme de l'État, la réforme du droit et de la justice.

Cependant, cette réforme de l'État, pour être une réussite, exige la redéfinition et la correction des structures de l'État.

Pour encourager ce projet combien ambitieux, l'État d'Haïti doit reconnaître que la promotion de la loi et sa vulgarisation constituent plus une nécessité.

Aussi, pour y parvenir, faut-il redéfinir le rôle du Parquet pour le faire dépendre exclusivement du pouvoir judiciaire et non du Ministère de la justice que l'on doit absolument destituer et instituer la Cour Constitutionnelle pour la révision des arrêts de la Cour de Cassation, ce pour arriver à l'instauration dudit État de droit.

Ces propositions n'ont pas la prétention de porter sur tous les problèmes judiciaires. Certains emportent de grands changements. D'autres sont de simples améliorations pratiques. Elles ont en commun la recherche de remèdes pour des situations qui ne sont plus acceptables. C'est ce que nous nous sommes efforcé de faire en examinant, dans une première partie, l'organisation judiciaire haïtienne. Dans la seconde partie ont été abordés les obstacles à la justice haïtienne et des stratégies d'une réforme devenue nécessaire, voire urgente.

En guise de mot de la fin, nous espérons que ces réflexions sur la problématique du système judiciaire en Haïti, susciteront un vif engouement pour la question d'un pouvoir judiciaire indépendant qui est d'une brûlante actualité.

Définition des Sigles

C.E.P. : Conseil Électoral Permanent

C.I.C. : Code d'Instruction Criminelle

C.S.C.C.A. : Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif

O.E.A. : Organisation des États Américains

O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale

O.N.U. : Organisation des Nations Unies

U.L.C.C. : Unité de Lutte Contre la Corruption

U.S.A.I.D. : United States Agency for International Development

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein