WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Apport des tic dans la performance des PME: cas du Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Bernard Jérome NEOSSI DEMANOU
Institut sous Régional Multisectoriel de Technologie Appliquée, de planification et d'Evaluation de Projets de Libreville au Gabon - DESS 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre IV : Technologie de l'Information et de la

Communication et performance des PME: une

tentative d'évaluation empirique.

L'impact des TIC sur la performance des entreprises peut être cernée à travers la productivité de ce facteur de production. S'il est vrai que la productivité n'est pas une condition suffisante de la performance des entreprises, elle peut tout au moins être une de ses proxies dans la mesure où le succès d'une entreprise dépend aussi de sa capacité à fournir de plus en plus d'output en utilisant de moins en moins d'input.

La productivité des investissements en TIC ne peut être déterminée à priori. En effet, si les TIC sont théoriquement des facteurs de la productivité, il est ressorti des analyses précédentes que l'utilisation que l'entreprise en fait compte, de même que plusieurs autres facteurs pertinents liés, cette fois, à l'environnement de l'entreprise. L'objet de ce chapitre est de faire ressortir, de manière globale, l'impact des TIC sur la productivité des PME qui les ont adoptées.

En l'absence d'instruments appropriés, cet objectif peut s'avérer irréalisable. C'est d'ailleurs une des raisons à la base du paradoxe de solow. Il n'est pas possible, sans recourir à des techniques adaptées et des données appropriées, de retrouver la trace des TIC dans la productivité. Par ailleurs, on ne peut espérer mettre en évidence l'impact des TIC sur la productivité au moyen des simples corrélations, sans contrôler les autres facteurs de productivité. Une approche économétrique semble donc plus intéressante.

L'économétrie est la mesure de l'économie. A partir des données, elle permet de mesurer l'effet de telle variable sur telle autre, puis de tester la significativité de cet effet. En d'autres termes, elle permet de mesurer les causes en contrôlant les effets des autres variables (raisonnement « toutes choses égales par ailleurs »).

63

Ce chapitre a deux principales articulations : La première est consacrée à l'approche méthodologique ; la deuxième, à la présentation des résultats empiriques.

IV-1 Méthodologie

On peut être dubitatif sur la possibilité d'estimer l'impact global des TIC avec un degré de confiance raisonnable, eu égard aux problèmes de spécification et d'estimation du modèle. Il convient dès lors de porter une attention, non seulement sur la spécification du modèle économétrique (1), mais aussi sur les problèmes d'estimation qui peuvent se poser (2).

IV-1-1 Spécification du modèle économétrique

La productivité se définit comme le rapport entre la production et l'ensemble ou une partie des ressources mises en oeuvre pour la réaliser. La production représente la quantité de biens et services produits. Les ressources utilisées (c'est-à-dire les moyens utilisés ou facteurs de production) sont traditionnellement le travail, le capital14. Dans le cadre de cette étude, le facteur capital est décomposé en deux catégories : le capital TIC et le capital ordinaire (hors - TIC). Le modèle que nous voudrions spécifier devra nous permettre, de mettre en évidence l'effet du capital TIC sur la production, soit, de déterminer sa productivité apparente.

Par définition, la productivité apparente (unifactorielle) met en relation le produit crée avec chaque facteur de production. Elle est mesurée en supposant que l'on fait varier un facteur en maintenant l'autre fixe. En pratique, la productivité apparente d'un facteur de production est donnée par son élasticité par rapport à l'output.

Pour mesurer l'élasticité de l'input TIC par rapport à l'output, la plupart des études utilisent une fonction de production classique de type Cobb-Douglas (Bryjolfsson et Hitt, 1996) puisqu'en général, elle est une bonne description des processus de production (Jorgenson, 1992). Soit donc la fonction suivante :

Y ? F A L TIC K ? A L TIC K

?

? , , , ? * 1 *

? 2 * 3

? [1]

i i i i i i i i i

14 Ces ressources comprennent aussi l'énergie, les matières premières, etc.

64

Y est l'output;

K est le stock de capital hors TIC ;

L est la force de travail ;

TIC est le stock de capital TIC ;

A est un paramètre de productivité ;

i est un indice qui désigne les unités d'observations ( i = 1 ....N), c'est-à-dire,

les PME retenues dans notre échantillon ( N au total) ;

?j est l'élasticité de l'output par rapport à l'input j .

Ici, l'utilisation de l'approche économétrique permet d'avoir des hypothèses flexibles, notamment sur la nature des rendements d'échelle. Il n'est pas nécessaire de supposer des rendements constants. En effet, les rendements constants ne sont nécessaires que si l'on ne dispose pas d'informations suffisantes pour calculer le taux de rendement du capital. Ainsi, lorsque le taux de rendement est calculé par des méthodes économétriques (comme dans le cas présent), les rendements peuvent être croissants, décroissants, ou constants.

L'équation [1] permet d'obtenir le modèle économétrique suivant, en utilisant la forme log-linéaire qui présente l'avantage que les coefficients de pente qui seront estimés représentent directement les élasticités de facteurs:

LnY = +

y a + a [2]

i i 1 LnL i 2 LnTIC LnK

+ a +

i 3 i i

yi mesure la productivité multifactorielle de l'entreprise i ;

ei est un terme d'erreur qui représente la part de l'output non expliquée par le

modèle. Il résume l'information manquante dans le modèle (erreur de mesure, erreur de spécification, erreur de fluctuation d'échantillonnage).

Le modèle spécifié en [2] a ses limites : le problème essentiel est l'omission de certaines variables pertinentes dans l'analyse : le membre de droite n'est qu'une liste incomplète des déterminants de la production. D'autres éléments tels que l'ouverture sur l'extérieur de l'entreprise, l'intensité de la recherche et développement, peuvent

65

aussi jouer un rôle non négligeable dans l'explication du niveau de l'output. L'omission de ces variables peut être une source de biais notable pour l'estimation des effets des facteurs principaux ou considérés comme d'intérêt premier, s'ils se retrouvent corrélés avec le facteur omis. Dans la section suivante, nous aborderons la manière de tenir compte de ce biais dans la procédure d'estimation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault