WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude du centre-ville de Rufisque, mutations fonctionnelles et caractéristiques du paysage urbain

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Aliou Diallo
UCAD - Licence 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I : Des pôles fonctionnels non négligeables

Figure 6 : Carte de la localisation des fonctions principales du centre-ville de Rufisque

Source : réalisation personnelle

--A-- La fonction commerciale :

Photo 36 : le marché de Rufisque à l'époque colonial

Il n'est pas étonnant de voir, aujourd'hui, la place prépondérante occupée par le commerce dans l'espace de Rufisque. A l'origine, la fonction commerciale s'est très tôt intégrée dans ses activités majeures et avait pris une dimension importante dans l'économie de traite.

Cette époque est achevée mais la fonction commerciale est toujours présente dans le centreville et constitue la principale activité à travers laquelle Rufisque est reconnue en tant que pôle commercial exerçant son influence sur un vaste hinterland.

Cette fonction s'exerce au Marché Central du centre-ville dont les limites n'ont cessé de s'agrandir (sur la photo ci-dessus on peut apprécier les débuts du marché), et tout au tour des îlots qui le bordent (figure 9).

Ce commerce était localisé sur presque trois îlots avec comme composantes : le marché fruits et légumes, la halle aux poissons, le marché « bric à brac » tissus + produits secs, halle aux viandes. Mais ses franges ont connu une progression avec l'étalement de l'aire commerciale vers le Nord, du fait des nombreuses boutiques de grossistes et les différents étales qui ont conquis les alentours du marché. Le marché est composé de l'autre coté de la route nationale (au nord) par

77

79

des magasins de produits électroniques (radios, portables, téléviseurs etc.) et boutiques de réparateurs de radios, téléviseurs etc.

Même si sa contribution au budget municipal parait faible, la fonction commerciale apparaît comme le principal élément, favorisant le dynamisme de l'espace urbain et constituant le vecteur de développement de la ville.

Les autorités locales sont conscientes de la part qu'elle représente dans la mobilisation de recettes de fonctionnement et ont signé un contrat de ville avec l'Agence de Développement Municipal (en 1999) pour l'amélioration du niveau de recettes avec la réalisation d'équipements marchands.

--A--1Distribution des recettes commerciales:

Tableau 3 : Les recettes commerciales de la ville de Rufisque

Impôts locaux

Montant (francs CFA)

Contribution patente

3

056

558

453

Produits domaniaux

 
 
 
 

Droit de place

 

92

915

800

Location souks

 

26

626

700

Total

3

176

100

953

Source : Réalisation personnelle d'après les données recueillies auprès du responsable du bureau des recettes

Ces chiffres ont été arrêtés à la date du 30 septembre 2009 et représentent l'ensemble des recettes commerciales de la ville. La contribution patente représente 96,2% des recettes commerciales, 67,66 % du taux de recouvrement appartenant à la commune. Le reste va sur le compte de l'Etat (soit 32 %).

--A-- 2 Les recettes non commerciales :

Tableau 4 : recettes diverses

Impôts locaux

Montant (francs CFA

Le foncier bâti

384 173 363

Le non bâti

24

156

250

Taxe sur les véhicules

62

444

227

Taxe sur la plus value immobilière

30

931

779

Produits d'exploitation

 
 
 

Produits des abattoirs

19

220

000

Frais de bornage

35

846

000

Taxes municipales

 
 
 

Véhicules automobiles

7

053

400

Sur la publicité

38

122

900

Total

601

947

919

Source : Réalisation personnelle d'après les données recueillies auprès du responsable du bureau des recettes

L'analyse des deux tableaux montre que la ville de Rufisque tire l'essentiel de ses ressources de fonctionnement des recettes commerciales.

A elle seule, la contribution patente dépasse de loin le cumul de l'ensemble des autres recettes, d'où la part importante qu'elle occupe dans celles-ci. Cependant, il ne faut pas oublier les autres recettes qui représentent une part non négligeable.

--B-- La fonction administrative:

Du fait de son statut de chef lieu de département, la ville de Rufisque continue encore de «porter son blason » administratif et d'être un outil important dans l'organisation de ses différentes activités.

Ainsi le pôle administratif peut être divisé en deux entités.

--B--1 Le conseil municipal et l'administration:

Ø Le conseil municipal, conformément à l'article 98 du code des collectivités locales, (Loi
no 96-06 du 22 mars 1996), « est l'organe délibérant de la commune ». Il est divisé en

plusieurs commissions composées de conseillers et de conseillères, parmis lesquelles nous pouvons citer les commissions commerce et finance. Il est l'organe principal qui vote le budget de la commune.

> L'administration municipale, quand à elle est « l'organe exécutif de la commune ».Elle est

composée de plusieurs services et de directions parmi lesquels la DAF, la DST etc.

Force est de constater que l'administration municipale, même si elle semble respecter une certaine organisation, n'est pas indépendante pour mener à bien sa mission. Elle fait l'objet à chaque élection municipale, d'un changement de personnel, qui contribue à freiner le travail déjà entamé (les élections du mois de mars 2009 le confirment).

--B-2 L'administration décentralisée :

Avec la décentralisation, la ville s'est vue attribuer de nouvelles compétences (9 domaines de compétence), en application de la loi no 96-07 du 22 mars 1996, notamment dans les secteurs suivants :

> L'environnement et la gestion des ressources naturelles,

> La santé,

> la population et l'action sociale,

> La jeunesse, les sports et les loisirs,

> La culture,

> L'éducation,

> L'aménagement du territoire,

> La planification,

> L'urbanisme et l'habitat.

Pour mener à bien ses missions, la ville s'appuie en plus de l'administration municipale, sur les services de l'administration centrale et déconcentrée.

A Rufisque, nous pouvons noter le service des impôts et domaines, le service de l'urbanisme, le service du cadastre, le service de l'inspection départementale, qui sont les véritables symboles de la coopération décentralisée.

Cependant le véritable défi pour la ville de Rufisque est de lutter contre les carences manifestes qui gangrènent son administration, surtout l'administration municipale : manque d'expertise, moyens techniques limités, effectifs pléthoriques qui absorbent la plus grande part du budget de fonctionnement de la municipalité.

Il est plus qu'urgent de réorganiser le mode de fonctionnement de l'administration municipale et de recruter un personnel qualifié pour une amélioration des capacités du personnel en activité grâce à une politique de formation adéquate (la majeure partie est embauchée à la faveur de la politique).

--C-- La fonction éducative:

Si la fonction éducative a pris une dimension aussi importante au centre-ville de Rufisque, ce n'est que récemment. En effet, jusque dans les années 80, le centre-ville était encore doté que de quelques établissements scolaires dont ces quatre du secondaire :

Tableau 5 : établissements scolaires au centre-ville de Rufisque jusque dans les années 1980

Etablissements

Date de fondation

Niveau

CEM Matar Seck

1958

Secondaire moyen

Lycée Abdoulaye Sadji

1965

Secondaire 2 o degré

CEM Abdoulaye Sadji et Ex --annexe

1970

Secondaire moyen

Bloc Scientifique et Technique

1981

Secondaire moyen

Source : réactualisation d'après Guèye Mamadou, l'évolution de la population dans les quartiers centraux de Rufisque depuis 1970,1990-91

Les établissements primaires étaient déjà présents à Rufisque mais la majorité se trouvait dans les zones périphériques (sept écoles primaires dont la première école de Rufisque construite en 1885).

Aujourd'hui cette situation est autre avec l'apparition à chaque coin de rue du centre-ville, de nouveaux établissements scolaires qui viennent augmenter le lot existant.

Il s'agit pour l'essentiel de groupes d'enseignement privés crées par les professeurs qui exercent dans les établissements publics du centre-ville (par exemple le Groupe scolaire « les académiciens » appartenant aux professeurs du Lycée Abdoulaye Sadji).

Ce sont en grande majorité des établissements d'enseignement Général, regroupant les différents cycles, de l'enseignement élémentaire au secondaire 2o degré.

Nous pouvons citer l'école privée « synergie », le groupe scolaire« les académiciens », le groupe scolaire « les trois dauphins », l'école privée Mansour Sy, l'école privée El Hadji Ibrahima sakho, le groupe scolaire « les rufisquoises », le privé catholique St-Joseph (qui regroupe le préscolaire et l'élémentaire) etc.

La formation professionnelle est également présente au centre-ville avec l'école de formation « technisys ».

Ces écoles de formations sont pour la grande majorité des « échappatoires » pour les nombreuses élèves dont l'enseignement public n'a pas été favorable.

Aujourd'hui nous somme à mesure de dire que la fonction éducative occupe une part non négligeable au centre-ville de Rufisque.

Ce qu'il faut craindre, ce n'est point la dimension qu'elle ait prise aujourd'hui puisse qu'elle contribue à renforcer son poids fonctionnel, mais la manière dont elle se manifeste sur l'espace du centre-ville avec une perpétuelle conquête de tout bâtiment susceptible de l'accueillir.

Le renforcement des fonctions doit se faire en rapport avec une réelle volonté de délocalisation vers la proche périphérie afin de désengorger l'« ancien tissu » et d'asseoir les bases d'une réelle politique de valorisation culturelle.

--D-- Une fonction industrielle très limitée :

Elle est présente au centre-ville de Rufisque mais dans des proportions moindres. On peut citer l'ex-usine Petersen (actuel SENARH) qui avait repris ses activités de production il y'a trois années de cela. Mais des plaintes venant des populations, concernant la pollution dont elle était responsable, ont précipité l'arrêt de ses activités. Actuellement, il fonctionne en tant qu'usine

81

d'embouteillage et d'ensachage de l'huile produite depuis Dakar et fabrique à certaine occasion des bouteilles.

Il y'a aussi une usine de biscuits, une usine de conservation de produits halieutiques et une usine de glace localisées au quartier Keury Kao.

Si cette fonction industrielle est évaluée au-delà des limites du centre-ville, nous pouvons noter la présence de pôles industriels à grand rayonnement comme : la SOCOCIM, une usine de produits pharmaceutiques (VALDA), une usine de textiles COSETEX, une usine de textiles et de production de sacs à jute, des sociétés nationales représentées comme la Sénégalaise Des Eaux, la SONATEL ou la SENELEC.

Ces fonctions traditionnellement reconnues à Rufisque sont ses principaux moyens d'expression, qui lui permettent de faire figure de grand pôle dans l'armature urbaine du pays, en raison de leur forte influence sur un vaste hinterland.

Rufisque c'est avant tout le commerce, une source de revenus sûre, à travers laquelle elle trouve les moyens d'alimenter son budget de fonctionnement et d'être reconnue comme pôle commercial.

Mais au-delà de ces pôles qui l'ont toujours caractérisé, le centre-ville de Rufisque propose un nouveau paysage fonctionnel, très divers, symbole d'une réappropriation et d'une revalorisation du « vieux tissu ».

83

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault