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Analyse des déterminants de l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols au Burkina Faso

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par Janvier Kini
Université de Ouagadougou - DEA 2007
  

Disponible en mode multipage

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BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE ES SCIENCES ECONOMIQUES ET

DE GESTION

(UFR/SEG)

DEPARTEMENT DE TROISIEME CYCLE
PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE INTERUNIVERSITAIRE EN ECONOMIE
(PTCI/Economie)

ANALYSE DES DETERMINANTS DE

L'ADOPTION DES TECHNOLOGIES

DE CONSERVATION DES EAUX ET

DES SOLS DANS LE PLATEAU

CENTRAL DU BURKINA FASO

EN VUE DE L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ETUDES
APPROFONDIES

 
 
 

Présenté et soutenu par :
KINI Janvier

 

Sous la Direction de :

Pr. Kimseyinga SAVADOGO Dr. Souleymane OUEDRAOGO

 
 
 

KINI Janvier, 12eme Promotion, DEA/PTCI

 

DED/CACE

Ce travail est entièrement dédié à :

· Ma Mère

· Mon Oncle

· Mes frères et soeurs

WEWIEWCIEWIEWTS

A l'endroit du Professeur Kimseyinga SAVADOGO, qui malgré la distance et son emploi de temps chargé a bien voulu guider ce travail.

Au Docteur Souleymane OUEDRAOGO pour avoir donné l'occasion de traiter d'un sujet aussi passionnant et de nous confronter à la réalité de la recherche scientifique.

Aux Docteurs Pam ZAHONOGO, Yiriyibin BAMBIO, Tambi Samuel KABORE pour leur soutien multiforme à la réalisation de ce travail.

A tout le personnel de l'INERA Kamboincé pour leur l'accueil au sein de l'institution. A tous les étudiants de la XIIème promotion du DEA/PTCI pour la famille fondée.

Au personnel et aux amis et camarades du PTCI pour la grande famille dont on forme à jamais

A tous les amis et camarades qui d'une manière ou d'une autre ont contribué à la mise en oeuvre de ce document.

Résumé

La présente étude veut analyser les facteurs qui motivent les ménages à adopter les techniques de conservation des eaux et des sols (CES) dans le Plateau Central du Burkina Faso. De façon spécifique, l'on veut montrer l'importance des droits de propriété fonciers dans l'adoption de ces technologies ainsi que le rôle fondamental que joue l'action collective dans cette prise de décision par les ménages.

L'étude s'appuie sur la théorie de la pression créatrice ainsi que la théorie de l'innovation induite pour comprendre les facteurs motivateurs de l'adoption des innovations agricoles. Une analyse en composantes principales a été utilisée ainsi qu'un modèle empirique le logit multinomial pour estimer la probabilité qu'un ménage adopte une combinaison donnée de techniques (CES).

Il ressort que le coût d'adoption des techniques CES est le facteur déterminant le plus significatif des ménages face à l'adoption de ces techniques. La taille des ménages, la superficie aménagée, les rendements escomptés ainsi que la perception de l'utilité des CES sont également des facteurs déterminants de l'adoption des CES dans le plateau central.

En définitive, il serait intéressant que des mesures soient prises en vue de réduire les coûts d'adoption des pratiques CES pour assurer une agriculture productive

SIGLES ET ABREVIATIONS

CES : Conservation des Eaux et des Sols

CILSS : Comité Inter Etats de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel INERA : Institut de l'Environnement et des Recherches Agricoles INSAH : Institut du Sahel

NPK : Azote Phosphore Potassium

PDRD : Programme de Développement Rural et Durable

PS-CES/AGF : Programme Spécial pour la Conservation des Eaux et des Sols et de l'agroforesterie

RNA : Régénération Naturelle Assistée

SPAD : Système Potentiel d'Analyse des Données

TABLES DES WATIERES

Introduction 9

I. Revue de littérature 13

1.1. Les caractéristiques du Plateau central 13

1.2. Les différentes technologies de conservation des eaux et des sols 14

1.2.1. Le Zaï 15

1.2.2. Le Paillage ou mulching 16

1.2.3. Les cordons pierreux 17

1.2.4. La fumure organique et le compostage 18

1.2.5. Les demi-lunes 20

1.2.6. La régénération naturelle assistée (RNA) 20

1.2.7. Les haies vives 21

1.2.8. Les aménagements sur les bassins versants 21

II. Cadre théorique de la recherche : les facteurs déterminants de l'adoption 24

2..1. La théorie de la diffusion de l'innovation 24

2.2. Le modèle d'acceptation de la technologie 25

2.3. La théorie de l'action raisonnée 26

2.4. Théorie de la pression créatrice de la population et la théorie de l'innovation

induite 27

2.5. Etudes empiriques sur les facteurs déterminants de l'adoption des CES 29

2.6. Définition des différents concepts de l'étude 34

2.7. Modèle économétrique 35

2.8. Présentation du modèle Logit multinomial théorique. 36

III. Analyse des données de l'enquête auprès des ménages dans le Plateau Central 40

3.1. Analyse statistique des données 41

3.2. Analyse économétrique des données 50

3.2.1. Modèle théorique 50

3.2.2. Résultats des estimations empiriques 51

3.2.3. Validité économique des coefficients 53

3.2.4. Implications économiques des résultats de l'estimation et recommandations57 Conclusion générale 61

Introduction

En déclarant 2006, année internationale des déserts et de la désertification, les Nations Unies ont mis en lumière la nécessité de protéger et restaurer les terres arides afin d'accroître les espaces vivriers du monde rural. Ceci expose les multiples problèmes auxquels sont confrontés les sols sur toute la surface de la terre. En effet, la dégradation accélérée des sols en est un exemple. Cette dégradation des sols est due principalement à l'érosion de ceux-ci. L'érosion est une usure de la couche supérieure fertile des sols les rendant improductifs à l'activité agricole. En plus de l'érosion, les systèmes d'exploitation agricoles sont de véritables sources de dégradation des ressources environnementales. C'est l'exemple des cultures sur brûlis, l'extension des superficies cultivées qui engendrent un défrichement exagéré des forêts exposant l'environnement à la désertification. A cela il faut ajouter les demandes en bois comme source d'énergie et comme matériel de construction. Ces demandes sont à la base de la destruction de la couverture végétale de plusieurs zones contribuant ainsi à la dégradation des sols. L'ensemble de ces facteurs compromet la réussite des activités agricoles, principales sources d'alimentation des populations dans de nombreux pays en développement dont le Burkina Faso.

A cause des contraintes de sols et de ressources environnementales, augmenter la production alimentaire dans les pays en développement exige l'introduction de nouvelles technologies visant à améliorer la production et la productivité des ressources. Ces technologies couvrent à la fois les technologies externes et internes. Les technologies externes sont celles qui ont été importées de l'extérieur tandis que les technologies internes concernent celles qui sont développées à l'intérieur d'un pays. Ouédraogo et Illy (1996) désignent par nouvelle technologie une technique ou une innovation susceptible d'améliorer la production agricole qu'elle provienne du milieu rural ou qu'elle soit introduite de l'extérieur. A cet égard, la fumure organique, la fumure minérale, la culture attelée ainsi que les pratiques traditionnelles de conservation de eaux et des sols (zaï, paillage, cordons pierreux, etc.) sont considérées comme des technologies (Ouédraogo et Illy, 1996). En particulier, la conservation des eaux et des sols (CES) peut être définie comme l'ensemble des activités menées localement pour maintenir ou augmenter la capacité de production de la terre dans les zones sujettes à la dégradation ou déjà dégradées (Agenda 21 du Sommet de la terre, 1992). Dans ce sens, la CES inclut la prévention ou la réduction de l'érosion, de la compaction et de la salinisation, de même que la conservation ou le drainage de l'humidité, le maintien ou l'amélioration des

sols. Pour ce qui est des technologies CES, c'est l'ensemble des pratiques agronomiques et végétales, des structures physiques et des modes de gestion à même de maîtriser la dégradation du sol et d'améliorer la productivité des champs. Le problème qui se pose est de connaître les facteurs et le degré d'adoption des technologies CES par les producteurs dans les pays en développement et dans le Plateau Central du Burkina Faso en particulier. En effet, la partie sahélienne du Burkina Faso est l'une des plus exposées aux caprices de la dégradation des sols et nécessite que des actions concrètes soient menées afin de réduire les effets de ce phénomène.

De nombreuses initiatives de développement sur l'adoption des technologies visant l'amélioration de la productivité agricole ont été frustrées par les faibles taux d'adoption de ces technologies. Ainsi, malgré le nombre important de projets de développement initiés dans les pays les moins avancés en vue de réduire les contraintes majeures à l'adoption des innovations technologiques, on observe toujours de faibles taux d'adoption de celles-ci (Feder et al, 1985) En conséquence, la production alimentaire dans bien de pays en développement n'est pas en concordance avec la croissance de la population (Stevens et Jabara, 1988).

Comprendre alors le rôle des facteurs influençant les décisions d'adoption peut être d'un apport important à la réussite du développement agricole. A cet égard, Jamison et Lau (1982) ont trouvé que les raisons des faibles taux d'adoption des technologies agricoles étaient d'ordre social, économique, technique et environnemental. De même, les différences dans la diffusion de l'information peuvent être d'importants déterminants des décisions d'adoption des technologies (Feder et al, 1985). Dadi et al (2004), introduisent la notion du temps-variant et de temps-invariant comme facteurs influençant la vitesse d'adoption des fertilisants et des herbicides dans les hautes montagnes Ethiopiennes. Mais, ils aboutissent au fait que les incitations économiques comme les prix des facteurs de production et des produits sont les déterminants les plus importants de l'adoption de ces technologies. Kebede et al (1993) prennent en compte la production des connaissances dans l'analyse des déterminants de l'adoption des technologies. Kebede, en Ethiopie, souligne l'importance du rôle des connaissances traditionnelles dans l'adoption des technologies nouvelles. En effet, la plupart des études sur l'adoption de technologies ne prenaient pas en compte de façon approfondie cet aspect. Juste une approche indirecte sur l'évaluation de l'impact des connaissances traditionnelles était utilisée et se basait sur des variables de gestion (Kebede, 1993). Or, les ménages évoluent dans un environnement socio-économique à forte inter et intra-influence de ceux-ci, ce qui joue sur le processus de prise de décision (Eisemon et al, 1988). Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent l'importance des droits de propriété et de l'action collective

dans la gestion des ressources naturelles comme facteurs déterminants de l'adoption des technologies CES. Ces deux facteurs agissent sur d'autres facteurs qui sont également des déterminants de l'adoption. Il s'agit des infrastructures et de l'information, des risques environnementaux et commerciaux, de la richesse, du crédit, de la main d'oeuvre, des lois, des règles communautaires, des normes de la société.

Zoungrana (2004), dans le cas du Burkina Faso, trouve que l'adoption des technologies CES est influencée entre autres par des facteurs sociaux (taille de ménage, âge du chef de ménage), économiques (revenu du chef de ménage, prix d'output). Sanders et al (1990) formulent la théorie du développement de technologie agricole avec une pression démographique et une dégradation de la terre pour le cas du Burkina. Selon ces auteurs, la baisse en qualité et en disponibilité des terres combinée à la productivité réduite du travail amène le gouvernement du Burkina à promouvoir de nouvelles technologies. De même, l'adoption de nouvelles technologies par les producteurs est influencée par ces deux facteurs fondamentaux. A ces facteurs, il faut ajouter les prix des facteurs de production ainsi que les prix des produits sur le marché qui sont également des signaux économiques à même d'influencer l'adoption de nouvelles technologies (Sanders et al, 1990).

Dans la théorie de la diffusion de l'innovation proposée par Rogers en 1962, cinq facteurs principaux déterminent l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Il s'agit de l'avantage relatif, la complexité, la compatibilité, la testabilité et l'observation (Rogers, 1995). Mais selon Rogers (1983), une combinaison de ces facteurs a plus d'impact positif sur l'adoption des technologies. Tornatzky et Klein (1982) ont montré que la compatibilité, les avantages relatifs et la complexité d'une technologie influençaient davantage l'adoption de celle-ci.

Davis et al (1989) dans leur modèle d'acceptation de la technologie trouvent deux facteurs d'ordre psychologique qui détermineraient l'adoption d'une technologie. Il s'agit de la perception de l'utilité et la perception de la facilité d'utilisation de la technologie. Ainsi, face à deux systèmes offrant les mêmes fonctionnalités, l'utilisateur trouvera plus utile celui qu'il pense facile à utiliser (Dillon et Morris, 1996). Bien que la perception de l'utilité et la perception de la facilité de l'utilisation influencent l'attitude générale de l'utilisateur face à la technologie, la facilité d'utilisation influence plus significativement l'adoption d'une technologie à travers l'auto efficacité et l'instrumentalité (Davis et al, 1986).

Au regard de toutes ces analyses, il est clair que l'ensemble des facteurs économiques,
sociaux, environnementaux, psychologiques, ont été abordés dans les travaux sur l'adoption
de nouvelles technologies tant en théorie que dans la pratique. Bien qu'ayant été conçues pour

des questions industrielles et informationnelles au départ, ces théories d'adoption de technologie s'appliquent aussi bien au domaine agricole dont les technologies de conservation des eaux et des sols.

Cette étude vise principalement à analyser les facteurs qui stimulent les ménages à adopter une technologie de conservation des eaux et des sols dans le Plateau Central. Pour ce faire, un modèle économétrique a été utilisé. Des recommandations seront dégagées de cette analyse et serviront à élargir et enrichir l'arsenal d'outils dont dispose le pouvoir décisif sur d'éventuelles politiques de développement du secteur agricole.

Pour atteindre ces objectifs, dans un premier temps une revue de littérature détaillée pourrait définir le cadre théorique de l'étude et servir de base pour présenter le modèle qui sera utilisé. Dans un second temps, l'analyse des résultats de l'estimation du modèle sera objet d'attention. Enfin, une synthèse du travail sera menée en vue de faire des recommandations pouvant servir d'instruments de politiques économiques dans le domaine agricole.

I. Revue de littérature

1.1. Les caractéristiques du Plateau central

Le Plateau central est une zone agro-alimentaire homogène couvrant une superficie de 70 778 km2, soit environ 32% du territoire national (INSD, 1991). Il s'étant sur 13 provinces : Bam, Bazèga, Boulgou, Boulkiemdé, Ganzourgou, Kadiogo, Kouritenga, Namentenga, Oubritenga, Passoré, Sanmatenga, Yatenga et Zoundwéogo.

Le climat du Plateau central est de type soudano-sahélien. Celui-ci est en général caractérisé par la succession d'une saison sèche d'Octobre à Mai et d'une saison pluvieuse de Juin à Octobre. Les précipitations sont mal réparties dans l'espace et dans le temps et connaissent une grande variabilité (300 à 900 mm) selon l'INSD (1991). Des, poches de sécheresse fréquentes apparaissent pendant la période agricole et constituent la contrainte majeure des activités paysannes dans les différentes régions de la zone. Ces contraintes sont accentuées par les ruissellements qui privent les sites cultivés d'une partie de l'eau pluviale. Les pluies sont souvent violentes, de courtes durées et forte intensité constituant ainsi le facteur le plus important de l'érosion.

Le potentiel en terres cultivables comprend une diversité de sols classifiés selon leurs caractéristiques physiques et chimiques. Les sols présentant un intérêt agronomique composés de vertisols, des sols bruns et des sols ferrugineux tropicaux. Les vertisols sont caractérisés par une forte capacité d'absorption et un drainage interne réduit rendant difficile le labourage. Les sols bruns ont une bonne couverture végétale et sont aptes à la culture. Enfin les sols ferrugineux ont une faible teneur en matière organique et sont très sensibles au ruissellement. Le second type de sols concerne les terres de fertilité moyenne. Ce sont de sols humifère très pauvres et moins épais favorable à l'érosion. Le troisième type de sols est constitué des sols incultes composés des lithosols et des halomorphes. Ce sont des sols à épaisseur faible empêchant le développement des racines.

Le plateau central correspond principalement au territoire mossi. La population y est en pleine croissance (2.9% par an) selon l'INSD, en 1991 si bien que les densités varient considérablement d'une région à l'autre. Selon le recensement de la population de 1991, les densités fluctuaient entre 41 et 80 habitants au km2 dans le Passoré et entre 80 et 139 habitants au km2 dans Kadiogo.

Cette concentration démographique entraîne une occupation totale des superficies et une surexploitation des sols.

Les activités de production sont basées sur la culture pluviale. Les céréales occupent environ 82% des superficies cultivées (INSD, 1991). L'augmentation démographique a entraîné une occupation de l'espace se traduisant par une mise en culture des terres marginales. Ceci implique des rendements bas variables d'une année à l'autre et d'une région à l'autre. L'élevage constitue la seconde activité source de revenu pour les populations. Il porte principalement sur les caprins, les ovins et les bovins.

Tous ces facteurs ont favorisé la rupture de l'équilibre homme/terre et ont entraîné les systèmes dans une impasse. C'est pour restaurer cet équilibre que des mesures anti-érosives sont nécessaires dans la zone.

2.2. Les différentes technologies de conservation des eaux et des sols

La dégradation des ressources environnementales est une des préoccupations majeures dans le monde entier et dans le monde en développement en particulier. En effet, dans ce dernier l'agriculture est la principale source d'alimentation des populations. Cette agriculture est aujourd'hui confrontée à de sérieux problèmes dont la dégradation des ressources environnementales et celle des sols en particulier. Le problème est que cette dégradation touche les ressources naturelles renouvelables à un point critique tel qu'il convient de connaître les causes réelles de celle-ci afin de lui affronter une lutte curative. Les causes de cette dégradation sont multiples, variées et liées à l'activité de l'homme. Dans ce sens, Malthus avait trouvé que la croissance exponentielle de la population était à la base de cette dégradation environnementale. En effet, pour lui, plus la population s'accroît, plus les espaces et ressources disponibles par tête diminuent engendrant ainsi une pression démographique sur les sols, en particulier, qui supportent l'activité de production. Southgate et al (1990) trouvent qu'en plus de cette pression démographique, les politiques gouvernementales et les attributions des droits de propriété jouent sur la dégradation de ces ressources environnementales. L'érosion des sols est aussi citée comme une des causes principales au phénomène de dégradation. Pour le cas du Burkina Faso, Mazzucato et al (2000) attestent la dégradation des sols aux taux élevés de croissance démographique conjugués à une pauvreté très répandue ainsi qu'à un manque d'intensification agricole. Bandré et Batta (1998)

distinguent cinq causes majeures de la dégradation des terres au Burkina Faso : les pratiques traditionnelles1, la sécheresse, l'utilisation des tracteurs et autres machines pour la préparation du sol, l'exploitation intensive des pâturages, le changement du répertoire des semences2.

Face à ce phénomène, les techniques ou stratégies développées par les agriculteurs et la recherche sont variées. Ces techniques visent toutes le contrôle de l'érosion, le maintien de la matière organique et des propriétés physiques du sol (Bandré et al 1998). L'importance accordée à la conservation des sols ou à la récupération de l'eau peut varier selon la moyenne pluviométrique, le type de sol et la situation du terrain dans le relief. Ainsi, dans les zones humides où le lessivage des éléments nutritifs du sol et l'érosion en nappe sont des problèmes pour la production agricole, les mesures de conservation des sols sont d'une importance capitale. Par contre, dans les zones sèches où l'eau est la contrainte de la production agricole, les techniques de collecte d'eau sont à valoir (Bandré et al, 1998).

Selon donc les zones agro-climatiques dans le pays on dénombre une panoplie de techniques traditionnelles de conservation des eaux et des sols à effet plus ou moins efficace dans la préservation et la restauration des ressources naturelles. Ces techniques comprennent le zaï, le paillage, le cordon pierreux, la fumure organique, les demi-lunes, la régénération naturelle assistée, les haies vives, le compostage en tas et les aménagements sur les bassins versants.

1.2.1. Le Zaï

Une des techniques traditionnelle de CES pratiquée dans le Plateau Central du Burkina est le « Zaï ». Dans cette zone, la pluviométrie moyenne est de 562 mm (Bandré et al, 1998) et les sols y sont fortement encroûtés. Par définition, les « Zaï » sont des trous ou des cuvettes à diamètre compris entre 20 et 30 cm avec une profondeur de 10 à 15 cm (Bandré et al, 1998). Les dimensions des Zaï varient en fonction des types de sols sur lesquels ils sont creusés. Ainsi, sur les sols latéritiques à capacité de rétention d'eau limitée, ils sont le plus souvent grands. Par contre, sur les sols argileux moins perméables à l'eau, les « Zaï » sont plus réduits. La terre excavée est déposée en croissant vers l'aval du creux afin de capter les eaux de ruissellement. Le nombre de cuvettes par hectare est fonction de leur espacement et fluctue entre 12.000 et 15.000. Les lignes de Zaï doivent être décalées et perpendiculaires à la plus grande pente du terrain

1 Il s'agit des feux de brousse, des cultures sur brûlis, la coupe du bois

2 C'est l'utilisation abusive des produits chimiques due aux variétés modernes

Cette technique est surtout utilisée dans l'optique de réhabiliter les sols latéritiques et sabloargileux devenus dénudés. La période appropriée pour mettre en place le zaï est la saison sèche (Novembre à Mai) en raison de la disponibilité de la main d'oeuvre nécessaire.

Le temps nécessaire à la mise en « zaï » d'un champ de l'ordre d'un hectare est d'environ 60 jours de travail. Les « zaï » captent la litière et les sables fins transportés par le vent. A cela, les paysans ajoutent une certaine quantité de fumier dans les cuvettes afin d'attirer les termites. Les termites quant à eux creusent des galeries et facilitent ainsi l'infiltration profonde des eaux de pluie et de ruissellement. En plus de leur contribution à l'amélioration de la porosité des sols et à la capacité de rétention de l'eau, les termites transportent également les éléments nutritifs des couches supérieures profondes vers des horizons supérieurs et inversement. Les zaï sont efficaces parce qu'ils concentrent l'eau et la fumure en un même point (Ouédraogo et Kaboré, 1996). Les rendements en céréales (mil et sorgho) à partir des zaï sont remarquables en année de pluviométrie normale avec environ 500 à 1000kg/ha (Bandré et al, 1998). Pendant la seconde année de culture de zaï, les paysans sèment à nouveau dans les cuvettes existantes ou dans de nouvelles cuvettes si l'espacement entre les anciennes cuvettes permet d'en creuser de nouvelles. Ainsi, après environ cinq années de culture, l'ensemble de la surface aménagée est amélioré par les zaï et l'action des termites (Roose et al, 1994). Dans le Plateau central, le zaï a un taux d'adoption compris entre 60 et 80% (Ouédraogo et al, 2006).

1.2.2. Le Paillage ou mulching

Cette technique de conservation des eaux et des sols est bien répandue dans le plateau central du Burkina Faso. En effet, dans cette région, peu de résidus de culture restent sur le champ après la récolte du fait qu'ils sont utilisés aussi bien pour l'alimentation du bétail que pour servir de source d'énergie.

Le paillage consiste à couvrir le sol avec une épaisseur d'environ 2 cm d'herbe sèche, ce qui correspond à une quantité de 3 à 6 tonnes/ha. Pendant les périodes sèches, les paysans entreprennent la fauche de l'herbe, le Loudetia togoensi en particulier, généralement rencontré sur les sols pauvres des collines environnantes. Là où cette herbe n'est pas suffisante, certains producteurs utilisent les feuilles sèches de différents arbres, en particulier du Butyrospermum parkii.

La technique présente des avantages relatifs à sa simplicité et au fait qu'elle est facilement maîtrisée par les producteurs. En plus, elle permet la fertilisation des sols grâce à la décomposition des résidus végétaux augmentant ainsi les rendements des cultures de l'ordre de 210 kg/ha (Ouédraogo et al, 2006). Cette fertilisation des sols est aussi soutenue par l'action des termites qui creusent des couloirs dans les sols et à la surface des sols. Ainsi, grâce aux termites, la porosité et la perméabilité du sol augmentent de façon considérable. L'ensemble de ces facteurs crée des conditions plus favorables pour le développement des racines. Le relief créé par les paillages après la consommation par les termites suffit pour absorber une certaine quantité de pluie et pour diminuer le ruissellement.

Ouédraogo et al (2006) ont estimé le taux d'adoption de la technologie de paillage dans le cas du Plateau Central à 34%.

Cependant, cette technique a des exigences non négligeables. Il s'agit de la nécessité de respecter l'utilisation de la paille de 1,5 à 2 tonnes/ha pour contrôler l'érosion éolienne, de l'augmentation de la sensibilité des cultures au stress hydrique en raison d'une grande teneur en matières organiques mal décomposées. En plus, le paillage expose aux risques de parasitose par les insectes dans le sol (Ouédraogo et al, 2006).

1.2.3. Les cordons pierreux

Le cordon pierreux est un alignement semi-perméable constitué de 2 à 3 lignes de pierres rangées selon les courbes de niveau de façon à se renforcer l'une l'autre. C'est une technologie locale d'aménagement anti-érosif, améliorée par la recherche, dans le but de contribuer à la prévention de la dégradation des terres et à la réhabilitation ou réduction des terres dégradées. Cette technique permet de ralentir le ruissellement afin qu'il s'infiltre plus rapidement provoquant ainsi la sédimentation successive des sables, des particules fines humifères. Le cordon filtre également les pailles et diverses matières organiques flottantes.

La pratique de cordons pierreux exige de déterminer les courbes de niveaux en vue de la détermination de la pente. Il s'agit alors d'ouvrir un sillon de 10 à 15 cm de profondeur et de 15 à 20 cm de largeur et d'y disposer une ligne de grosses pierres. Cette ligne doit être renforcée en aval avec une autre ligne de petites pierres. Enfin, l'on couvre le tout par une couche de terre afin de consolider l'assise du cordon pierreux. Le temps nécessaire de travail est estimé à environ 60 à 80 jours et la durée de vie des cordons pierreux est de 10 ans en moyenne (Ouédraogo et al, 2006).

La technique de cordons pierreux est appliquée dans la zone nord soudanienne et sahélienne où la pluviométrie varie entre 300 et 900 mm d'eau par an. La technique exige un travail collectif ou une main d'oeuvre familiale importante, une disponibilité des cailloux à proximité des zones à aménager. Elle exige également une bonne maîtrise des méthodes de détermination des courbes de niveau, une disponibilité de la matière organique et/ou une maîtrise des techniques de compostage. Enfin, la technique de cordons pierreux implique aussi que le producteur soit propriétaire du terrain à aménager. Ainsi, celui-ci pourra véritablement bénéficier des retombées de son investissement et avoir la possibilité d'accéder au crédit ou d'être subventionné afin de supporter les coûts d'acquisition du matériel de traçage et de transport des cailloux sur le site.

Les cordons pierreux, en fonction de leur écartement et de la pluviosité, permettent une réduction du ruissellement, des pertes de terre et une augmentation du taux d'humidité du sol (Ouédraogo et al, 2006). Les tests de mesure d'amélioration des rendements pour les aménagements de type cordon pierreux ont révélé des gains de l'ordre de 100 kg/ha pour le sorgho et le mil (Bandré et al, 1998). Dans le plateau central, le taux d'adoption des cordons pierreux par les producteurs est compris entre 80 et 90% (Ouédraogo et al, 2006). Ceci confirme la classification des cordons pierreux parmi les technologies de gestion des ressources naturelles à niveau d'adoption élevé dans les pays du CILSS (CILSS/INSAH, 2003).

1.2.4. La fumure organique et le compostage

La fumure organique est un moyen d'enrichissement des sols et d'amélioration des rendements agricoles. La fumure organique est une pratique collective et dont l'utilisation s'effectue par l'intermédiaire de plusieurs procédés. Ainsi, les champs collectifs peuvent être fumés soit par des troupeaux de bovins qui y stationnent, soit par l'épandage des déjections d'animaux et des détritus domestiques recueillis dans l'enceinte des habitations. La mise en oeuvre de ce dernier procédé nécessite le transport de l'engrais depuis les lieux d'habitation jusqu'au lieu de culture. Ce sont donc les champs les plus proches de la résidence qui bénéficient en général de la fumure domestique tandis que les champs les plus éloignés sont engraissés par le stationnement de troupeaux d'éleveurs. Ouédraogo et al (2006) ont trouvé que la fumure organique est adoptée par les producteurs à un taux compris entre 55 et 70% dans le plateau central. Pour obtenir la fumure organique, un moyen mis au point par la

recherche est le compostage. Le compostage est une pratique agronomique mise au point par la recherche, visant à promouvoir une agriculture performante et durable à travers la valorisation agricole des ressources disponibles localement. C'est une opération consistant à faire subir aux matières premières végétales et animales une fermentation dirigée et contrôlée. Ceci aboutit à la formation d'un produit stabilisé, hygiénique qui est le compost. Du point de vue biologique, le compostage est la décomposition des matières organiques et leur transformation en humus par l'action de d'un grand nombre de microorganismes dans le milieu chaud et humide.

La technique met à la disposition des producteurs des quantités appréciables de matières organiques et permet une meilleure disponibilité du phosphore. Elle permet également de restaurer, d'améliorer et de maintenir la fertilité des sols. Le compostage est utilisé particulièrement pour améliorer la structure du sol, ce qui est un effet d'amendement organique. De même, il est utilisé pour apporter des éléments nutritifs au sol sous forme organique et minérale, ce qui est un effet fertilisant ; et permettre l'activité biologique du sol. Le compostage permet de recycler la paille de céréales perdue par le feu pour la fertilisation du sol. En effet, les intrants pour le compostage sont essentiellement constitués de la paille de céréales, des résidus de battage, des balles et du son de riz, du fumier de ferme, des déchets d'animaux. Le compostage en tas présente des avantages tels que la réduction des distances entre les champs et les sources des matières premières et de l'eau, la facilitation des opérations de plein air, la réduction du temps de compostage et la possibilité d'utiliser l'eau de pluie.

Les dimensions idéales d'un tas de compost sont telles que la largeur est comprise entre 1,5m et 2m et la hauteur atteignant 1,5 m au maximum. La construction du tas de compost exige de commencer la base par un matériau végétal grossier2 car l'air y circule plus aisément et tout excès d'eau peut être rapidement évacuer. Le compostage s'achève 2,5 à 6 mois après sa mise en place et la durée du compostage dépend de la qualité des substrats utilisée, des retournements opérés et de la technicité du manipulateur. A ce moment, le compost ne dégage plus d'odeur. Pour son utilisation, le compost doit être mélangé avec couche superficielle de terre au cours de la préparation du lit de semences. Ceci permet d'éviter le risque de perte des éléments nutritifs due à la pluie, l'eau d'irrigation et les rayons du soleil. La profondeur avec laquelle le compost doit être est estimée à 10-15cm

1 Ce matériau végétal grossier est constitué de branches d'arbre, de tiges de sorgho, de mil, de maïs

1.2.5. Les demi-lunes

La demi-lune est une pratique de collecte des eaux de ruissellement consistant à creuser une cuvette en forme de demi-cercle de diamètre compris entre 2 et 6 mètres et une profondeur de 15 à 20 cm. Introduite à partir du Niger, cette technologie est une méthode de réhabilitation des terres qui vise à collecter l'eau de ruissellement nécessaire à la croissance des cultures dans les zones arides et semi-arides. Elle est pratiquée sur les terres encroûtées et dénudées. La terre excavée est déposée en aval sur le demi-cercle en forme de banquette. Cette dernière est quelque fois revêtue de blocs de pierres. Selon la pratique traditionnelle, une charretée de compost ou de fumier à 30% d'humidité en moyenne est déposée dans la demi-lune, soit une dose moyenne de 10,2 tonnes/ha (Ouédraogo et al, 2006).

Une demi-lune occupe une surface théorique de 1.57 à 14.13 m2 et le nombre de demi-lunes par hectare est de l'ordre de 312 à 417 selon l'espacement entre celles-ci (Ouédraogo et al, 2006).

Les demi-lunes s'appliquent dans les zones sahéliennes où la pluviométrie est inférieure à 600 mm. Dans les autres zones, leur application est exposée à des risques d'inondations. En plus, la technologie des demi-lunes convient mieux aux sols lourds limoneux ou argilo-limoneux qui ont une capacité assez élevée de rétention d'eau. Les demi-lunes exigent également un travail collectif ou d'une main d'oeuvre familiale importante et une disponibilité des matières organiques. Ouédraogo et Lompo (2006) trouvent que dans le plateau central, la demi-lune est adoptée à 10% par les producteurs.

1.2.6. La régénération naturelle assistée (RNA)

La régénération naturelle assistée est une pratique agroforestière mise au point par la recherche dans le but d'apprendre aux producteurs les différentes techniques de régénération naturelle, d'augmenter la fertilité des sols. Elle vise à produire de produits forestiers secondaires, reconstituer le couvert végétal et à obtenir les arbres dans les champs et ce à moindre coût. La RNA est une méthode permettant d'enrichir les parcs agroforestiers en termes de diversité mais aussi d'augmenter le nombre de pieds d'espèces ligneuses. Elle s'effectue soit par ensemencement des champs avec des espèces choisies, soit par entretien de la régénération naturelle.

La RNA présente des avantages en ce qu'elle permet l'enrichissement de la diversité
biologique des parcs agroforestiers, l'accroissement de la disponibilité des produits forestiers

ligneux et non ligneux. Les contraintes auxquelles fait face cette pratique sont, entre autres, l'absence d'un dispositif de suivi et de règles de gestion rationnelle, la pénibilité du travail de repérage et d'entretien de la régénération naturelle, et la difficile protection des jeunes pousses contre les animaux. Néanmoins, le taux d'adoption de cette technologie est faible, estimé à 31% dans le plateau central selon Ouédraogo et al (2006).

1.2.7. Les haies vives

Les haies vives sont des formations denses alignées d'arbres ou d'arbustes utilisées le plus souvent en agroforesterie

Elle est introduite par la recherche et vise à matérialiser les propriétés ; protéger les jardins, les vergers ou les champs de cultures contre le passage des animaux. Elle vise également à créer une clôture de bétail, à produire des sous-produits ligneux et non ligneux, fixer les ouvrages anti-érosifs. Enfin, les haies vives visent à lutter contre l'érosion des sols et à mobiliser les eaux de ruissellement à partir des cuvettes.

Installées en bandes perpendiculaires à la direction du vent dominant au bord et à l'intérieur des champs, les haies vives permettent également d'atténuer les effets de l'érosion éolienne. Pour des surfaces clôturées de petite taille, les haies vives sont suffisamment protégées et présentent des taux de réussite d'environ 80% pour la plantation et de 60% pour les semis directs (Bandré et al, 1998). Les espèces les plus utilisées pour la réalisation des haies vives sont entre autres l'Acacia nilotica, le Prosopis juliflora, le Bauhinia rufescens pour les semis directs. Quant à la plantation, il s'agit des espèces telles que le Ziziphus mauritiana, l'Acacia nilotica et la Bauhinia rufescens.

Bien que cette technique semble intéressante, son taux d'adoption reste faible à 2% dans le Plateau Central (Ouédraogo et al, 2006).

1.2.8. Les aménagements sur les bassins versants

Les aménagements des bassins versants servent entre autres à ralentir le ruissellement de l'eau pour mieux l'infiltrer dans le sol, à retenir l'eau pour cultiver soit la dedans, soit lorsque l'eau se retire, et à retenir l'eau pour l'abreuvement du bétail ou la culture irriguée par pompage. On distingue alors les digues filtrantes, les diguettes de bas-fonds, les digues de retenue et les marres surcreusées.

· Les digues filtrantes sont des dispositifs en pierres, libres ou partiellement liées en forme de gabion4, construits dans des cours d'eau à écoulement temporaire ou dans un bas-fonds. Le but visé est l'écrêtement des pointes de crue, l'épandage des écoulements et la création de champs de cultures en amont de l'ouvrage qui provoque la sédimentation des apports solides. La combinaison de cette sédimentation et de l'infiltration du sol a un effet bénéfique pour les cultures.

· Les diguettes de bas-fonds sont situées dans les zones soudaniennes et diffèrent des digues filtrantes par ce qu'elles tentent de retenir l'eau jusqu'à la maturité du riz. Elles relèvent aussi le niveau de la nappe phréatique, permettant son exploitation pour des petites cultures maraîchères. La plupart du temps, les digues ont moins de 1,0 m de hauteur et sont construites au dessus de fondations étanches avec un déversoir en maçonnerie. Cette pratique est répandue un peu partout dans les pays soudanosahéliens.

· Les digues de retenue ou barrages de décrue servent à retenir l'eau pendant un mois ou deux jusqu'à ce que le sol soit assez humide. Les digues sont ensuite ouvertes pour permettre la culture du sorgho en particulier dans des terres exondées par la décrue. Pour ce qui est des barrages, il faut des études techniquement solides afin d'éviter les ruptures fréquentes lors de fortes crues.

· Les marres surcreusées, encore appelées boulis lorsqu'elles sont près des villages, sont un moyen de stocker de l'eau. En effet, le volume habituel d'une mare est de quelques milliers de mètres cubes desquels doit être déduit le volume évaporé. Pour que les marres durent longtemps, elles doivent avoir des talus latéraux à pentes très faible entre 1/7 et 1/10 pour éviter que la terre des déblais ne soit ramenée dans la mare, on doit la déposer loin de la mare. L'entretien des marres surcreusées consiste à recreuser de temps en temps la mare.

Il faut noter qu'à coté des technologies ci-dessus présentées, il existe encore bien d'autres comme les cultures associées, les technologies traditionnelles améliorées, la plantation d'arbres, les bandes enherbées, les semences améliorées, la jachère.

Les cultures associées consistent à produire sur un même espace différentes cultures qui ont pratiquement des besoins en éléments nutritifs similaires. C'est l'exemple de la culture du sorgho associée au niébé beaucoup pratiqué dans le plateau central.

4 Le gabion, ce sont des caisses de grillage de dimension 2m x 1m x 0,5m remplies de pierres. Il est fixé dans une tranchée d'encrage creusée perpendiculairement au sens d'écoulement de l'eau.

Les technologies traditionnelles améliorées quant à elles concernent l'association des différentes technologies CES en vue d'une plus grande productivité agricole. C'est ainsi qu'on peut rencontrer des technologies où sont pratiqués à la fois le cordon pierreux et la fumure organique. Cette pratique implique que le sol soit d'abord aménagé en cordon pierreux, puis on y ajoute du fumier. Ce type de pratiques est plus intéressant que les pratiques à aménagements simples en ce sens qu'il accroît davantage les rendements des cultures. Ainsi, le PS-CES/AGF (1998) a fait une évaluation économique de cette pratique et a montré que les rendements en sorgho avaient augmenté de 12% par rapport à la pratique à aménagement simple sans fumure organique.

Les bandes enherbées sont constituées de lignes de végétations naturelles ou plantées. Une bande peut avoir une largeur d'environ 20 à 50 cm. Les bandes enherbées jouent le rôle de filtre et permettent de freiner le ruissellement et l'érosion.

La jachère quant à elle est une technique consistant à laisser une terre au repos sans l'exploiter pendant une certaine période au cours de laquelle elle reconstitue les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des cultures. Cette pratique exige une grande disponibilité en terre pour chaque producteur. Or, le plateau central du Burkina est une zone à densité de populations très élevée rendant pratiquement impossible la mise en jachère des terres.

Toute cette gamme de technologies de conservation des eaux et des sols est pratiquée au Burkina et en particulier dans la zone du Plateau central. Parmi ces technologies, les plus pratiquées dans les pays du CILSS sont les aménagements de bassin versant, les cordons pierreux, le zaï ou tassa, les cultures associées, la fumure organique (CILSS/INSAH, 2003). Selon Ouédraogo et al, (2006), les technologies CES les plus pratiquées dans le plateau central sont le cordon pierreux (80 à 90%), le zaï (60 à 80%) et la fumure organique (55 à 70%). Dans la présente étude, toutes les technologies CES seront retenues. Ceci permettra non seulement de comprendre les raisons des différents degrés d'adoptions constatées de ces technologies mais aussi de prendre en compte les décisions d'adoption par les ménages des autres technologies qui ne sont pas assez utilisées. Dans ce sens, on appellera technologie CES toute pratique quelconque qui est adoptée par un producteur. Ainsi, seuls les facteurs qui expliquent les décisions d'adoption de telle ou telle autre pratique CES semble être la préoccupation de premier ordre dans cette étude.

II. Cadre théorique de la recherche : les facteurs déterminants de l'adoption

Cette section se veut le lieu du débat théorique sur la question de l'adoption des technologies et des technologies CES en particulier. La section passe en revue des théories sur l'adoption de technologies ainsi que des études empiriques menées en vue de confirmer ou infirmer ces théories. La section se donne également pour objectif de décrire les facteurs susceptibles d'influencer l'adoption des techniques CES. Enfin, il sera question de la spécification du modèle économétrique à utiliser comme outil d'analyse.

2.1. La théorie de la diffusion de l'innovation

Cette théorie a été proposée par Rogers en 1962. Le but de cette théorie est d'expliquer la manière dont une innovation technologique évolue du stade d'invention vers celui de son utilisation élargie. Selon Rogers (1983), la diffusion est un processus par lequel une innovation est communiquée à tout moment aux membres d'un système social à travers certains canaux. Une innovation quant à elle, est une idée, une pratique ou objet perçu comme nouveau par un individu ou d'autres unités. Le modèle de diffusion de l'innovation stipule qu'une technologie a circulé de sa source vers les utilisateurs finals par l'intermédiaire des agents. De plus, la diffusion de cette innovation par les utilisateurs potentiels est une fonction de la majorité des attributs personnels de l'utilisateur. Aussi, Rogers (1983) considère que l'adoption ne doit pas être vue comme un simple choix mais plutôt comme une série d'évènements menant à l'utilisation continue de la technologie étudiée. Dans ce sens, Rogers (1995) trouve cinq éléments qui détermineraient l'adoption ou la diffusion d'une nouvelle technologie. Ce sont l'avantage relatif, la compatibilité, la complexité, la testabilité et l'observabilité.

L'avantage relatif d'une innovation se réfère au degré auquel celle-ci est perçue comme étant meilleure que celles qui existent déjà. Ainsi, il n'est pas nécessaire que cette innovation possède beaucoup plus d'avantages que les autres, mais l'important, c'est que l'individu la perçoive comme étant avantageuse.

La compatibilité est la mesure du degré auquel une innovation est perçue comme consistante avec les valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques sociales et normes des utilisateurs. Ceci dit, une idée qui est incompatible avec les valeurs et normes actuelles mettrait plus de temps à être adoptée qu'une innovation compatible.

La testabilité quant à elle, consiste en la possibilité de tester une innovation et de la modifier avant de s'engager à l'utiliser. L'opportunité de tester une innovation permettra aux éventuels utilisateurs d'avoir plus de confiance dans le produit car il aura eu la possibilité d'apprendre à l'utiliser.

Enfin, l'observabilité mesure le degré auquel les résultats et bénéfices d'une innovation sont clairs. Ainsi, plus les résultats de l'adoption de l'innovation seront clairs et plus les individus l'adopteront facilement.

Cependant, chacune de ces caractéristiques, prise individuellement, n'est pas suffisante pour prédire l'adoption d'une innovation. En effet, Rogers (1995) a montré qu'une combinaison de celles -ci1 aura pour effet l'augmentation des chances d'adoption de l'innovation. Par ailleurs, Tornatzky et Klein (1982) ont démontré que trois des cinq caractéristiques influençaient davantage l'adoption d'une innovation. Pour eux, la compatibilité et les avantages relatifs seraient positivement liés à l'adoption tandis que la complexité y serait négativement liée.

Moore et Benbasat (1991) démontrent que les caractéristiques qui déterminent l'adoption d'une technologie étaient ceux mentionnées par la théorie de la diffusion de l'innovation de Rogers mais avec quelques modifications. En effet, ils ont également ajouté le concept d'image qui se réfère au degré auquel l'utilisation de l'innovation améliore le statut social de l'individu. Ils ont distingué de même deux dimensions dans l'attribution de l'observabilité, la visibilité de l'innovation et la possibilité d'en démontrer les résultats.

2.2. Le modèle d'acceptation de la technologie

Ce modèle a été développé par Davis en 1989 et concerne plus spécifiquement la prédiction de l'acceptabilité d'un système d'information. Le but de ce modèle est de prédire l'acceptabilité d'un outil et d'identifier les modifications qui doivent être apportées au système afin de le rendre acceptable aux utilisateurs. Ce modèle postule que l'acceptabilité d'un système d'information est déterminée par deux facteurs, la perception de l'utilité et la perception de la facilité d'utilisation.

La perception de l'utilité est définie comme le degré auquel une personne croit que
l'utilisation d'un système améliorera ses performances. La perception de la facilité

1 La combinaison concerne les avantages relatifs, une compatibilité avec les croyances et les normes, un niveau de complexité bas, une possibilité de tester l'innovation et un fort degré d'observabilité

d'utilisation se réfère quant à elle au degré auquel l'individu pense que l'utilisation d'un système lui sera dénuée d'efforts.

Il faut noter que le modèle d'acceptation de la technologie postule que l'utilisation d'un système d'information est déterminée par l'intention comportementale. Par contre, il stipule que cette intention est déterminée conjointement par l'attitude de la personne envers l'utilisation du système et la perception de l'utilité. Ainsi, selon Davis, l'attitude générale de l'individu face au système ne serait pas le seul déterminant de l'utilisation mais peut être basée sur l'impact qu'il aura sur ses performances. De ce fait, même si un employé n'apprécie pas un système, il a de grandes chances de l'utiliser s'il le perçoit comme améliorant ses performances au travail. De même, le modèle d'acceptation de la technologie montre un lien entre la perception de l'utilité et la perception de la facilité d'utilisation. Ceci signifie que face à deux systèmes offrant les mêmes fonctionnalités, l'utilisateur trouvera plus utile celui qu'il pense facile à utiliser (Dillon et Morris, 1996).

En plus, Davis (1986) trouve que la perception de la facilité d'utilisation influencerait significativement l'attitude d'un individu et cela à travers l'auto-efficacité et l'instrumentalité. En effet, selon la théorie de Bandura (1982), plus un système est facile à utiliser, plus l'utilisateur aura un sentiment d'auto-efficacité. Le sentiment d'auto-efficacité étant la conviction qu'a un individu d'être capable d'organiser et de réaliser les actions nécessaires à l'accomplissement d'une tâche, Bandura (1982). Lepper (1985) ajoute la facilité d'utilisation d'un outil donnerait également à l'utilisateur la sensation d'avoir un contrôle sur ce qu'il fait. Ces deux auteurs s'accordent pour dire ensemble que l'efficacité est l'un des facteurs principaux qui sous-tend la motivation intrinsèque d'un individu, d'où le lien direct entre la perception de la facilité d'utilisation et l'attitude (Bandura (1982) ; Lepper (1985)).

Enfin, Davis et al (1989) ont montré par leurs travaux que l'intention d'utiliser un système et la perception de l'utilité ont un lien plus fort que celui entre l'intention et la perception de l'utilité d'utilisation. Ainsi, on peut s'attendre à ce que l'élément qui influence le plus une utilisation soit la perception de l'utilité d'un outil.

2.3. La théorie de l'action raisonnée

C'est un modèle provenant de la psychologie sociale développé par Fishbein et Ajzen en 1975. Ce modèle définit les liens entre les croyances, les attitudes, les normes, les intentions et les comportements des individus. Selon cette théorie, l'attitude d'une personne serait déterminée par son intention comportementale à adopter. Cette intention serait quant à elle

déterminée par l'attitude de la personne et par ses normes subjectives relatives au comportement en question. Fishbein et Ajzen (1975) définissent alors les normes subjectives comme étant la perception de l'individu sur le fait que la plupart des personnes qui sont importantes à ses yeux, sont d'avis qu'il devrait ou ne devrait pas adopter le comportement en question.

Selon la théorie de l'action raisonnée, l'attitude d'une personne envers un comportement serait déterminée par ses croyances sur les conséquences de ce comportement multiplié par son évaluation de ces conséquences. Ainsi, les croyances sont définies par la probabilité subjective de l'individu sur le fait qu'adopter un comportement particulier va produire des résultats spécifiques. Ce modèle se base donc sur le postulat que les stimuli externes influencent les attitudes et cela modifie la structure des croyances de l'individu. Par ailleurs, l'intention d'effectuer un comportement est également déterminée par les normes subjectives, elles mêmes déterminée par les croyances normatives d'un individu et par sa motivation à se plier aux normes. La théorie de l'action raisonnée postule en outre que tous les autres facteurs influençant le comportement le font de manière indirecte, ce qui a un impact sur l'attitude ou sur les normes subjectives. Ces autres facteurs sont considérés comme des variables externes selon Fishbein et al (1975). Ce sont entre autres les caractéristiques des tâches, de l'interface ou de l'utilisateur ; la nature du développement, les influences politiques, la structure organisationnelle (Davis et al, 1989). Sheppard et al (1982), par une méta-analyse, montrent que le modèle de l'action raisonnée permettait d'effectuer de bonnes prédictions sur les choix que faisait un individu lorsqu'il se trouve face à plusieurs alternatives.

2.4. Théorie de la pression créatrice de la population et la théorie de l'innovation induite


· La théorie de la pression créatrice de la population

Cette théorie a été mise au point par E. Boserup en 1965. C'est une théorie qui donne une vision optimiste face à ce que l'on peut qualifier de désastre malthusien. Il faut rappeler que Malthus dans sa première publication en 1798 affirmait la croissance géométrique de la population face à une croissance arithmétique de la production alimentaire. Ainsi, Malthus montrait que les pressions démographiques peuvent dégrader l'environnement et conduire à la famine, la guerre, la maladie elles mêmes à mesure de contrôler la population. Pour Boserup (1965), du fait que les densités de population augmentent, l'intensification agricole fait de

même, et cela n'accroît pas seulement la production mais aussi stimule l'adoption des techniques de gestion des terres conservatrices des ressources naturelles. Boserup affirme donc que la pression démographique entraîne une réorganisation de la production agricole. Contrairement à l'analyse malthusienne, on ne peut séparer l'évolution de la production agricole de celle de la population. C'est la taille de la population et donc le niveau de subsistance nécessaire qui conduit à des modifications dans les modèles d'exploitations des terres. Ainsi, la pression démographique par exemple a obligé les pays du Nord à adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres agricoles. Boserup ajoute qu'une population clairsemée n'incite pas la société à changer le système d'utilisation du sol. La croissance démographique joue donc un rôle moteur dans le changement des techniques, c'est la pression créatrice.


· La théorie de l'innovation induite

Dotation
culturelle

Dotation en
ressources

Innovations
technologiques

Innovations
sociales

Innovations
institutionnelles

La théorie de l'innovation induite a été développée par Hayami et Ruttan en 1985. Selon eux, les progrès techniques et institutionnels sont : i) endogènes au système économique ; ii) en mutuelle interaction ; iii) dépendants des spécificités culturelles propres à chaque nation. C'est dire que les innovations qu'elles soient techniques, sociales ou instrumentales ne sont ni des phénomènes extérieurs venant influencer l'agriculture, ni des événements isolés les uns des autres. Le modèle de l'innovation induite stipule l'existence d'un équilibre général résultant également de l'interaction entre cinq éléments comme le montre le graphique cidessous

Ainsi, une modification dans la dotation en ressources, une diminution de la surface cultivable par exemple, aura une incidence sur le choix des innovations technologiques comme les variétés à hauts rendements ou l'utilisation d'intrants. L'inverse est également vrai : l'utilisation de variétés à hauts rendements pourra provoquer une diminution de la surface des terres et, de ce fait, une réduction de la charge de travail. Entre les innovations, des interactions réciproques existent également. L'organisation coopérative du crédit facilitera l'utilisation d'intrants. De même, l'utilisation d'une variété pluviale modifiera la gestion de distribution de l'eau d'irrigation.

Il faut remarquer que la majorité de ces théories sur l'adoption de technologies portent sur les technologies de l'information et informatiques à l'exception de la théorie de la pression créatrice. Bien que n'étant pas développées pour les technologies de conservation des eaux et des sols, leur application dans le domaine agricole est judicieuse. En effet, la question qui est commune aux deux situations est de connaître les déterminants de l'adoption d'une technologie quelconque par un individu. De ce fait, les mêmes facteurs peuvent être à la base de la motivation de l'individu d'adopter ou de ne pas adopter la technologie. Ainsi, les déterminants de l'adoption de technologie développés dans ces théories sont essentiellement psychologiques et sociologiques.

2.5. Etudes empiriques sur les facteurs déterminants de l'adoption des CES

Des études empiriques sur l'adoption des technologies de gestion des ressources environnementales en général et des technologies de conservation des eaux et des sols en particulier ont été menées par plusieurs auteurs. De ces études, plusieurs facteurs sensés influencés l'adoption de ces technologies ont été répertoriés.

Knox et Meinzen-Dick (1999) montrent qu'au moins six facteurs1 influencent le choix technologique des producteurs agricoles. En effet, selon eux, la détention des droits de propriété est un facteur déterminant de l'adoption d'une technologie visant à améliorer la productivité agricole. Les droits de propriété sont perçus non seulement comme étant l'appropriation des ressources conformément aux lois du pays, mais aussi une variété de droits issus du droit coutumier et des usages locaux (Knox et Meinzen-Dick, 1999). Ces droits

1 Il s'agit de la détention des droits de propriété, l'action collective, l'information, les risques environnementaux et commerciaux, la richesse, le crédit, la main d'oeuvre et les autres facteurs.

doivent prendre en compte des éléments tels que l'exclusion, la durée, la garantie. En effet, l'exclusion permet à ceux qui disposent de droits d'exclure les autres de l'utilisation d'une ressource particulière. De même, la durée permettra au détenteur de droits de récolter les fruits de son investissement et ce pour un horizon temporel suffisamment lointain. Enfin, les droits de propriétés doivent être garantis par des institutions compétentes capables de les faire appliquer en faveur d'un individu. Southgate et al (1990) estiment que les droits de propriété constituent un élément fondamental dans la motivation des agriculteurs à investir dans la conservation des ressources naturelles. Ils montrent que l'absence de ces droits décourage la conservation de l'environnement. Enfin, Barbier (1990) montre que la détention des droits de propriété influençait de façon significative la décision des agriculteurs indonésiens à investir dans le contrôle des sols perdus et en dégradation.

Knox et Meinzen-Dick (1999) soulignent également que l'action collective est aussi un facteur qui intervient lorsque l'on veut aborder la question du choix de technologie. L'action collective englobe les investissements conjoints destinés à l'achat, la construction et l'entretien des infrastructures locales et des équipements. L'action collective concerne aussi l'élaboration et la mise en oeuvre des règles d'exploitation d'une ressource et l'établissement de mécanismes de partage de l'information. En parlant d'information, ces deux auteurs pensent que l'adoption d'une technologie agricole passe par l'accès des exploitants à l'information sur la technologie et sur les avantages que ces exploitants pourraient en retirer. Ceci montre que l'action collective est en relation avec le facteur « information » en ce sens que l'action collective et la formation de réseaux entre les membres d'une communauté peuvent faciliter leur accès à l'information. Aussi, la diffusion des technologies et de l'information est liée aux droits de propriété.

L'adoption de technologie agricole est aussi soumise à l'influence des risques environnementaux et commerciaux. En effet, comme l'ont montré Knox et Meinzen-Dick (1999), les exploitants à faibles revenus sont peu motivés à prendre des risques et hésitent souvent à adopter de nouvelles technologies parce qu'ils ont besoin d'un revenu et des circuits de commercialisation stables. Kebede (1993) s'accorde avec cette notion de risque comme facteur influençant l'adoption de technologies agricoles. Ainsi, les réactions des paysans au développement des stratégies sont, en partie, expliquées en termes de comportement de prise de risques. Il ajoute que dans leur sélection des méthodes alternatives de réduction du risque, les ménages exhibent des degrés variés de comportements de prise de risques. Il aboutit au fait que le comportement averse face au risque des producteurs réduit la probabilité d'adoption des nouvelles technologies dans les régions d'étude en Ethiopie. De même, Ortiz

(1980), montre que la réticence des paysans à adopter les innovations n'est pas due à un comportement irrationnel, mais à leur désire de maximiser leur sécurité en minimisant leur risque. En relation avec les droits de propriété, Knox et Meinzen-Dick (1999) soulignent que l'action collective et les droits de propriété peuvent influer sur la capacité à gérer le risque. Quant à Feder et al (1981), ils distinguent deux sortes de risques. Les risques liés aux prix ou à l'instabilité de la pluviométrie qui affectent la confiance des paysans dans le court terme. Et les risques liés à l'insécurité de la détention des terres ainsi que le risque d'appropriation du capital qui affectent la confiance dans le long terme. Clay et al (1998) montrent qu'un grand risque conduit les paysans à baisser l'investissement dans la conservation des sols pour ceux qui sont averses au risque.

La richesse est aussi perçue comme un facteur déterminant de l'adoption de nouvelle technologie. Knox et Meinzen-Dick (1999) utilisent le terme de richesse pour désigner la possession d'actifs du ménage. Ces auteurs informent que le revenu est étroitement lié au pouvoir et aux droits de propriété sur les ressources naturelles, ce qui affecte l'adoption des technologies agricoles. Ainsi, au Pakistan, les exploitants qui possèdent plus de terre sont plus riches et plus motivés à installer des puits, et donc à maîtriser l'eau souterraine accroissant davantage leur revenu déjà élevé. En plus, Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent que les individus mieux dotés1 attacheront une valeur accrue à aux bénéfices à moyen et long terme que l'investissement technologique est susceptible de leur procurer. Clay et al (1998) font une distinction entre le revenu hors ferme et le revenu provenant de la ferme. Le revenu hors ferme est un facteur déterminant qui affecte l'investissement des paysans dans la conservation des eaux et des sols, en accroissant la capacité des ménages à adopter l'intensification basée sur le capital. De même, le revenu extra ferme est perçu comme une importante source de liquidité dans une situation de sous-développement des marchés de crédit, et est important pour les ménages pour payer les matériels, les animaux, le travail et tout ce qui est nécessaire à une intensification durable (Clay et al, 1998).

Knox et Meinzen-Dick (1999) ajoutent que l'action collective, considérée comme un dispositif de répartition du risque, peut diminuer les craintes d'insécurité liées au besoin de survie, ce qui réduit la crainte de perte future et atténue les obstacles à l'adoption technologique. De plus, ils mentionnent que l'action collective permet de rééquilibrer la distribution des gains provenant de l'exploitation d'une ressource en facilitant l'adoption des technologies plus avancées qui exigent de gros investissements.

1 Cette dotation est relative à l'ensemble des droits de l'individu et à la sécurité de ces droits, ajoutés à la valeur de ses biens, à son revenu et à sa sécurité alimentaire

Le crédit est également vu par Knox et Meinzen-Dick (1999) comme un facteur déterminant de l'incitation des paysans à adopter les technologies de conservation des eaux et des sols. En effet, le crédit, pour eux, peut être un moyen pour les pauvres d'investir. A ce propos, il est souvent argumenté que les exploitants doivent posséder un titre foncier comme garantie de crédit et leur donnerait accès à des services financiers reconnus. Cependant, dans de nombreuses régions rurales, les institutions financières sont rares et en particulier celles qui accordent des prêts agricoles considérés comme hautement risqués. Feder et al (1985) reconnaissent que le crédit est un facteur déterminant de l'adoption de technologie. Ils montrent que l'une des contraintes majeures à la rapide adoption des innovations est le manque de crédit destiné aux producteurs agricoles.

L'adoption de technologie de conservation des eaux et des sols est aussi déterminée par la disponibilité de la main d'oeuvre dans le ménage. En effet, chaque technique de conservation des eaux et des sols exige une certaine quantité de main-d'oeuvre nécessaire pour être efficace. Cependant, comme le relèvent Knox et Meinzen-Dick (1999), les difficultés qui résultent des demandes de main-d'oeuvre sont les obstacles à l'adoption technologiques notamment si ces technologies entraînent des périodes de pointes saisonnières qui chevauchent d'autres activités agricoles. Face à ces difficultés, les auteurs pensent que l'action collective peut constituer le moyen de surmonter le manque de main-d'oeuvre au sein des ménages, dont le niveau d'épargne et d'argent disponible est faible. Et cela peut faciliter l'emploi en plus grand nombre de technologies à main-d'oeuvre intensive.

Enfin, Knox et Meinzen-Dick (1999) pensent que certaines lois, règles communautaires, normes et idées sont à mesure d'influencer le choix de technologies. Ainsi, au Mexique, l'adoption de pratiques de conservation des labours est en partie due aux politiques agricoles de l'Etat, notamment la loi interdisant le brûlage des résidus de récoltes.

A côté de ces facteurs ci-dessus présentés, d'autres facteurs importants ont un poids dans la motivation des producteurs à adopter les technologies de conservation des eaux et des sols. Ainsi, Sanders et al (1990), dans le cas du Plateau Central du Burkina, montrent que le profit potentiel que les producteurs peuvent retirer de l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols était un facteur déterminant. De même, Ouédraogo (2005) mesure la profitabilité des nouvelles technologies et montre que celle-ci détermine la décision des producteurs du Plateau central d'adopter ces techniques de conservation des eaux et des sols. Kebede (1993) et Zoungrana (2004) quant à eux répertorient un certain nombre de facteurs dont le prix des inputs et de l'output, la taille du ménage, l'expérience, la superficie emblavée, le niveau d'éducation et surtout les connaissances traditionnelles. Le prix des

inputs concerne le prix d'acquisition de l'ensemble des éléments incorporés dans la production. Le prix de l'output est le prix de vente du produit issu de l'exploitation. Kebede (1993) insiste sur l'importance du rôle des connaissances traditionnelles sur l'adoption des technologies agricoles. En effet, celles-ci combinées à l'expérience ont un impact, non pas seulement positif, mais également plus grand que celui de beaucoup de variables économiques et sociales sur les décisions d'adoption de technologies.

Dadi et al (2004) introduisent la notion de durée dans l'analyse de l'adoption des technologies en Ethiopie. Le temps est scindé en deux parties dont le temps-variant et le temps-invariant. Selon eux, ces deux notion du temps ont un impact sur la rapide adoption des fertilisants et des herbicides par les petits fermiers dans les hautes montagnes éthiopiennes. Le temps dont il est question ici est le temps mis par les fermiers avant d'adopter de nouvelles technologies.

En somme, une panoplie de facteurs détermine l'adoption des technologies de gestion des ressources naturelles en général et de la conservation des eaux et des sols en particulier. De la théorie de l'adoption aux cas pratiques, on peut regrouper tous ces facteurs en plusieurs classes à savoir les facteurs économiques, sociaux, psychologiques, institutionnels et techniques comme l'ont montré Jamison et Lau (1982).

Dans la présente étude l'accent sera mis sur l'ensemble de ces facteurs et en particulier sur le risque environnemental. En effet, le problème majeur auquel sont confrontés les producteurs est le risque pluviométrique. Dans ce sens, l'enjeu de ce facteur nécessite qu'on lui accorde une importance assez particulière dans l'analyse. De même, l'on aura recours aux facteurs psychologiques selon la théorie de la diffusion innovation de Rogers et de Davis. Ainsi, les facteurs suivants semblent être les plus déterminants de l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols au dans le Plateau Central du Burkina Faso. Il s'agit des facteurs économiques tels l'accès au crédit, le revenu du ménage, le coût d'adoption de la technologie, le coût d'entretien, les rendements escomptés de l'adoption, la superficie emblavée, le coût des intrants, le prix du produit, l'information. Les facteurs environnementaux concernent le risque environnemental alors que les facteurs psychologiques sont la perception de l'utilité de la technologie et la perception de la facilité d'utilisation de la technologie. Enfin, le niveau d'éducation, la taille du ménage, l'adoption des fertilisants, des pesticides et des semences améliorées.

2.6. Définition des différents concepts de l'étude

n L'accès au crédit concerne la capacité d'un ménage à entrer en possession d'un crédit provenant des institutions financières de la place ou d'ailleurs. Dans ce sens, l'intérêt est accordé aux différentes sources de financement des activités agricoles. Ainsi, le crédit ici prend à la fois en compte le crédit bancaire, le crédit de micro finance et le crédit basé sur la caution solidaire.

n Le coût d'adoption de la technologie se réfère à l'ensemble des dépenses que le producteur engage dans l'acquisition de la technologie. Ce coût regroupe les coûts de transaction tels que les coûts de recherche de l'information sur la technologie, les coûts de transmission de la technologie depuis l'innovateur jusqu'à l'utilisateur de celle-ci.

n Le coût d'entretien est donné par l'ensemble des dépenses que le producteur supporte une fois la technologie adoptée. Ce coût sera mesuré en francs CFA.

n Les rendements escomptés. Il s'agit des rendements que le producteur souhaite obtenir lorsqu'il fait le choix d'adopter une technologie donnée. Autrement, c'est la quantité de produit par hectare que l'adoption d'une nouvelle technologie pourrait procurer au producteur selon ses estimations.

n La superficie emblavée est relative à la quantité de terre exploitée par le producteur et sur laquelle les technologies de conservation des eaux et des sols sont pratiquées. Elle est mesurée en hectares.

n Le coût des intrants n'est rien d'autre que le prix d'approvisionnement des producteurs en intrants agricoles. Les intrants dont il question concernent les fertilisants, les semences. Il sera mesuré en f CFA

n Le prix du produit est le prix de vente de produit agricole. Ce prix est fortement dépendant des performances de la campagne agricole.

n L'information. Il s'agit du degré de l'accès des producteurs à l'information sur les technologies disponibles et leurs caractéristiques particulières.

n Le risque environnemental dont il est question concerne le risque lié à la l'insuffisance et à l'irrégularité de la pluviométrie. Ainsi, le risque sera considéré comme élevé ou faible selon que les producteurs prennent plus de mesures de conservation des eaux et des sols.

n La perception de l'utilité de la technologie mesure le degré d'importance que le producteur accorde à la technologie en question. Ainsi, cette perception peut être forte, faible ou moyenne.

n La perception de la facilité d'utilisation de la technologie mesure le degré auquel le producteur pense que la technologie lui permettra d'économiser en travail, synonyme de sa facilité d'utilisation. Cette, perception peut alors être élevée, moyenne ou faible.

n Le niveau d'éducation concerne le niveau le plus élevé possible de scolarité atteint par le chef de ménage.

n La taille du ménage est relative au nombre total d'individus qui composent ce dernier. Autrement dit, c'est l'ensemble des personnes qui dépendent de retombées de l'activité du ménage.

n L'adoption des fertilisants, des semences améliorées et des pesticides. Il s'agit de l'utilisation additionnelle de ces intrants sur les superficies déjà aménagées par les pratiques CES. Ainsi, le producteur a la possibilité d'adopter ou de ne pas adopter l'utilisation de ces intrants.

2.7. Modèle économétrique

Bien d'études sur l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols ont utilisé des traitements économétriques. Le but de l'économétrie est de formaliser les phénomènes à étudier en vue d'une plus grande facilité d'explication.

Des modèles de programmation linéaire aux modèles de variables qualitatives limitées ou discrètes ont fait l'objet d'outils d'analyse. En effet, Sanders et al (1990), Ouédraogo (2005) et Barbier (1990), ont utilisé le modèle de la programmation linéaire pour mesurer l'impact de l'introduction d'une nouvelle technologie sur le profit des producteurs. Ce type de modèle est intéressant dans la mesure où il permet de baser la prise de décision d'adopter une technologie sur sa rentabilité économique. Cependant, ce modèle reste limité dans la mesure où il ne permet pas d'inclure une certaine catégorie de facteurs influençant l'adoption des technologies CES. C'est le cas des facteurs psychologiques et même socio-démographiques qui ne peuvent être pris en compte dans ce type de modèle.

Clay et al (1998) ont utilisé à la fois, le modèle Logit et le linéaire simple pour analyser les
déterminants de l'investissement des paysans rwandais dans la conservation des sols. Ces
modèles ont permis l'inclusion des facteurs économiques, sociaux, agronomiques,

psychologiques environnementales dans l'analyse de l'adoption des technologies de conservation des sols. En particulier, le modèle Logit qui permet d'inclure les variables discrètes donne une estimation de la probabilité d'adopter une technologie. L étude de Zoungrana (2004) a utilisé le modèle Probit pour analyser l'adoption des technologies de conservation des sols. Ce dernier modèle est similaire au modèle Logit en ce sens qu'il permet également d'utiliser à la fois les variables quantitatives et qualitatives. Enfin, ces deux modèles permettent d'estimer la probabilité qu'un producteur adopte une technologie donnée.

Cependant, ces modèles restent limités en ce sens qu'ils sont basés sur des variables dépendantes dichotomiques. Ceci ne prend pas en compte les variables dépendantes multinomiales qui montrent qu'un individu peut opérer un choix parmi plusieurs alternatives et donc d'estimer la probabilité associée à chaque alternative. Le modèle logit multinomial est un modèle qui permet de considérer les variables polytomiques. C'est un modèle qui est à même de mesurer la probabilité qu'un producteur adopte une ou plusieurs technologies CES à la fois. L'intérêt pour le logit multinomial est qu'il se base sur le modèle d'utilité aléatoire qui est un modèle théorique de comportement. Ce modèle admet une variable latente mesurant « l'utilité » ou l'attrait de chaque option pour l'individu adoptant. Au regard des caractéristiques du logit multinomial, il semble approprié dans la présente étude. Il est donc retenu comme outil d'analyse de l'adoption des technologies CES dans le plateau central

2.8. Présentation du modèle Logit multinomial théorique. Hypothèses de travail

Soient les hypothèses de travail suivantes : (i) tous les facteurs déterminants de l'adoption ont une influence significative sur le choix des techniques CES. (ii) la détention ou pas des droits de propriété n'a aucun impact sur l'adoption des techniques CES dans le plateau central. (iii) l'aménagement en techniques CES est individuelle dans le Plateau central

La modélisation en question porte sur des choix non ordonnés en ce sens qu'il est difficile de
classer a priori les différentes technologies ou combinaisons de technologies auxquelles fait
face l'individu. Cette modélisation repose en fait sur la maximisation d'une fonction d'utilité

aléatoire. La variable dépendante est donc une variable multinomiale et à modalités non ordonnées.

Dans la classe des modèles multinomiaux non ordonnés, on a les modèles logit multinomiaux non ordonnés regroupés en trois classes : les modèles logit multinomiaux indépendants ou modèles logit multinomiaux, les modèles logit multinomiaux conditionnels ou modèles logit conditionnels et enfin les modèles logit multinomiaux universels ou modèles logit universels. Tous ces modèles satisfont à l'hypothèse d'indépendance des alternatives non pertinentes selon laquelle le rapport de deux probabilités associées à deux événements particuliers est indépendant des autres événements. De ce qui précède, le logit multinomial dont il est question dans la présente étude est le logit multinomial indépendant. Par définition, le logit multinomial indépendant est un modèle pour lequel la fonction d'utilité est une fonction linéaire dont les paramètres diffèrent selon les modalités et pour laquelle les variables explicatives varient uniquement en fonction des individus.

Spécification du logit multinomial

Soit j = 0, 2, .....m les différentes alternatives possibles et par k = 1, 2, .....K les variables explicatives. Il convient de souligner l'existence de variables propres au choix et des variables propres à l'individu parmi ces variables explicatives comme le souligne. Une variable propre à l'individu est une variable qui reste la même quelle que soit l'option retenue par l'individu tandis qu'une variable propre au choix dépendant à la fois de l'individu et du choix opéré.

Ainsi, pour chaque choix j, l'utilité atteinte par un individu i s'écrit Uij = âj'xij + åij âj'xij est la partie déterministe de la fonction d'utilité et åij la partie aléatoire ou terme d'erreur. âj représente le paramètre associé à la variable explicative xi au regard de l'option j, la variable explicative étant un facteur déterminant l'adoption des techniques CES.

Soit yij une variable qui vaut 1 si l'individu i a réalisé le choix j et zéro dans le cas contraire. La probabilité que le choix j soit effectué par l'individu s'écrit :

P (yij = 1) = P (Uij = Uil) pour tout l ? j en remplaçant chaque fonction d'utilité par sa valeur P j'xij + åij ? âl'xil + åil) = P (åil - åij ? âj'xij - âl'xil).

De façon concrète, dans un logit multinomial, la probabilité que l'individu i choisisse la modalité j, ?j = 0, ... , m est définie par

'

'

j

exp(â

exp

(â

)

j

xij

Pr

)

=

ob

m

( yi=j)

xij

m

'

(â

)

j

exp

xij

'

(â

)

j

xij

1 + exp

j = 0 j=1

Où le vecteur âo est normalisé à zéro : âo = 0

Sous l'hypothèse de normalisation âo = 0, la probabilité associée à la modalité de référence 0

Pr

ob

(yi

0)

 
 

1

 
 
 
 

m

exp

(â

'

j

xij

)

1

m

est définie par :

'

(â

)

j

xij

1 + exp

j=0 j=1

Où les vecteurs de paramètres âj peuvent différer selon les modalités j

Ainsi, les paramètres du modèle s'interprètent comme des écarts au référentiel, c'est-à-dire aux paramètres de la modalité 0.

Estimation des paramètres du logit multinomial

La méthode d'estimation utilisée est la méthode du maximum de vraisemblance. Cette méthode est utilisée dans la plupart des modèles à variables qualitatives. En effet, la méthode a de l'intérêt dans la mesure où son estimateur est doté de propriétés d'efficacité et de normalité asymptotique rendant ainsi l'inférence statistique particulièrement intéressante.

La vraisemblance associée au logit multinomial indépendant à m+1 modalités s'écrit en fonction de m vecteurs de paramètres âj , j=1,..., m du fait de la normalisation âo = 0.

Ainsi, l'estimation des paramètres du modèle logit multinomial s'effectue alors en maximisant la log-vraisemblance par rapport aux vecteurs de paramètres ( â1 , â2,...âm ) .

N m

log ( , â , â ,... â )

L y = y ii log[Prob( y i = j)]

i= 0 j= 0

Avec Yij =1 si Yij = j et 0 sinon.

Dans la suite, j varie de 0 à 5 et concerne les combinaisons de technologies CES. De même, i varie de 1 à 134 et désignant l'indice associé au nombre de ménages.

Ce modèle est également utilisé pour estimer le risque pluviométrique. La variable
dépendante qui est le degré d'exposition au risque prenant les modalités 1, 2 et 3 et
correspondant respectivement au degré faible, degré moyen et degré élevé. Ceci montre

effectivement que la variable dépendante qu'est le dégré du risque est multinomiale et dont l'estimation par le logit multinomial est judicieuse. Les variables explicatives retenues sont la pluviométrie et l'indice de diversification des cultures utilisé par Kebede (1993). Cet indice se calcule selon la formule suivante:

K

Ii = 1 - Lk2 avec K le nombre total de spéculations produites sur l'exploitation du ménage i

k 1

et Lk la proportion de terre consacrée à la la spéculation k. Cet indice varie entre 1 et 0 dans le cas d'une monoculture.

Interprétation des coefficients du modèle

Dans la spécification du logit multinomial, le coefficient associé à la modalité 0 est normalisé
à 0 ( âo =0). Ceci fait que l'écriture de la probabilité sous la forme ci-dessus revient à

normaliser les paramètres du modèle qui correspondent aux différences entre les paramètres
originaux 9 et le vecteur de paramètres de la modalité de référence, en l'occurrence âo .

Ainsi, les paramètres du logit multinomial s'interprètent comme des écarts au référentiel, c'est-à-dire aux paramètres de la modalité 0. L'effet marginal d'une variable est obtenu en dérivant la probabilité associée à chaque choix par rapport à cette variable selon la formule suivante:

Comme dans le cas des modèles à variable dépendante binaire, l'interprétation des coeffients ne s'effectue pas directement. Il faut calculer les effet maginaux qui prennent en compte ces coefficients ainsi que des probabilités liées à chaque choix. Dans le cas du logit multinomial, les effets marginaux sont obtenus en multipliant les coefficients par une certaine combinaison de probabilités.

Les données utilisées

Les données utilisées dans cette étude sont essentiellement primaires. C'est dire que des enquêtes de terrain ont été réalisées auprès des ménages ruraux dans les deux provinces du Plateau Central du Burkina Faso. Il s'agit de la province du Yatenga, et du Passoré. Le critère retenu pour le choix de ces provinces est qu'elles sont couvertes par les Stations de l'Institut National d'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). De même, ces provinces sont appuyées par des projets de dévelpoppement rural comme l'ex PS/CES-AGF et le PDRD. Il faut noter que l'appelation du Plateau Central se refère à l'ancienne considération

de l'ensemble des régions Mossi regroupant les provinces à dominance Mossi. Les difficultés majeures rencontrées lors de cette collecte des données portaient principalement sur la non maîtrise de la langue locale :le mooré. Ceci a conduit à la sollicitation d'un interprète dans chaque village.

III. Analyse des données de l'enquête auprès des ménages dans le Plateau Central

3.1. Analyse statistique des données

Les données de l'enquête réalisée auprès des ménages montrent une très grande similitude entre les deux provinces du Plateau Central retenues pour l'étude. Bien qu'étant distantes d'environ 180 km, ces deux provinces ont en commun un certain nombre de contraintes à savoir les contraintes pluviométriques qui sont similaires.

Selon les données pluviométriques de la météorologie, la pluviométrie annuelle enregistrée au cours de l'année 2006 vaut en moyenne 575,1 mm pour le Yatenga contre 481,7 mm pour le Passoré (Direction Générale de la Météorologie). La différence pluviométrique entre ces deux provinces est certes nette, mais le faible niveau pluviométrique est commun aux deux provinces. Pour l'année 2006, l'ensemble des ménages enquêtés tant dans le Yatenga que dans le Passoré ont souligné de façon criarde l'insuffisance de la pluviométrie. Comme résultat imminent, les récoltes des cultures ont été précaires manifestant l'installation d'une famine dans bien des ménages enquêtés.

De même, quant aux techniques culturales adoptées par les ménages, l'enquête à révéler dans l'ensemble que, les mêmes techniques de conservations des eaux et des sols sont croisées dans les deux provinces. Pour plus de précision sur ces faits, les données collectées au cours de l'enquête ont d'abord été traitées sous le logiciel Excel ainsi que le logiciel Spad (système potentiel d'analyse des données). Sous Excel, un certain nombre de tableaux ont été conçus à base des données recueillies lors de l'enquête.

Il faut noter que pour l'ensemble des deux provinces, la taille moyenne des ménages enquêtés est de 12,57 personnes. A côté de ce chiffre, le nombre moyen des actifs que compte chaque ménage est de 6,66 personnes. De plus, la taille minimale des ménages vaut 3 personnes tandis que la taille maximale est de 40 personnes. Aussi, le nombre de d'actifs varie entre 2 et 30 individus. Au regard de ces chiffres, l'on perçoit l'importance de la population dans ces deux provinces et par ricochet dans le Plateau Central.

En s'intéressant à l'âge des chefs de ménages, l'on obtient que la moyenne de l'âge de celuici est d'environ 50 ans. Ceci montre que le chef de ménage représentatif est assez expérimenter pour prendre des décisions raisonnables et bénéfique au ménage tout entier.

Pour ce qui est des superficies aménagées en technologies de conservation des eaux et des sols par les ménages, elles valent en moyenne 4,33 hectares. Lorsqu'on effectue le ratio superficie moyenne aménagée/taille moyenne du ménage, l'on obtient la valeur 0,344 hectare par personne. Ceci traduit la faible capacité des individus à disposer de terre dans le Plateau Central. Ce qui explique de même la forte densité de population relevée dans cette partie du Burkina Faso et rendant ainsi difficile l'accès à la terre cultivable ou aménageable.

Concernant l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols, l'on peut noter que pour l'ensemble des deux provinces, les ménages font face à des coûts très élevés lorsqu'ils décident de les adopter. Ainsi, en moyenne, les coûts d'adoption des CES s'élèvent à 477634,27 Fcfa par hectare. L'estimation du coût d'adoption des CES prend en compte à la fois les aspects financiers et les aspects physiques.

En effet, pour les aspects financiers, les dépenses engendrées par les amortissements du matériel nécessaire à la mise en oeuvre de ces techniques sont comptabilisées. Dans ce cas, le prix de ce matériel signalé par le marché est considéré de même que la quantité de ce matériel. Pour la pratique du zaï par exemple, les charrettes, la pioche, la barre à mine, la dame de 10 kg, la charrue l'épandeuse sont nécessaires. De plus, pour les ménages en mesure d'embaucher de la main d'oeuvre, le coût de celle-ci doit être considéré ainsi que sa quantité. Pour ce qui est des aspects physiques, l'estimation du coût d'adoption essaie de valoriser l'effort physique que les ménages consacrent à la mise en pratique des techniques CES sur leur exploitation. A ce niveau, il est important de souligner que dans les deux provinces, la majorité des ménages sont caractérisés par le déploiement de leur propre effort physique lors de la mise en oeuvre des CES.

En rapport avec la notion de ménages pauvres et non pauvres, les données de l'enquête ont permis d'estimer le revenu de chaque ménage enquêté ainsi que le revenu par tête dans chacune des deux provinces. L'estimation du revenu s'est basée sur l'inventaire des différentes activités pouvant générer un revenu pour le ménage et de la contribution de chacune des activités au revenu total reçu par le ménage. En moyenne, pour l'ensemble des deux provinces, le revenu d'un ménage est de 340 109,18 Fcfa selon les données de l'enquête. Le revenu moyen par tête est estimé à 31657,54 Fcfa (données de l'enquête). En comparant ce revenu par tête avec le seuil de pauvreté estimé dans le Burkina à 82 672 Fcfa en 2003 selon les données du Ministère de l'économie et des finances. L'on peut alors faire le constat qu'en moyenne, l'ensemble des ménages enquêtés dans les deux provinces est pauvre.

Analysons le tableau ci-dessous

Tableau1 : Valeurs moyennes de quelques variables par province

Province taille

âge

actifs

Rescomp Superficecoutad

coutent

revenu

revenu/tête Indice

 

Yatenga

12,54

51,62

6,9

923,41

4,2

2821116,9

2062718

144760

2094,15

6,32

Passoré

12,61

48,48

6,44

1587,32

4,44

1400036,7

1245461

383688

35311,87

0,74

Source : Données de l'enquête réalisée par l'auteur

La taille moyenne des ménages dans le Yatenga est estimée à 12,54 contre 12,61 individus dans le Passoré. Quant au nombre d'actifs des ménages, dans le Yatenga leur moyenne vaut 6,90 individus contre 6,44 individus dans le Passoré Cela montre une relative identité entre ces deux provinces en matière de population et réaffirme la similitude dans les caractéristiques de la population évoquée plus haut..

De même, l'âge moyen du chef de ménage dans le Yatenga est de 51,62 contre 48,48 ans dans le Passoré. Ceci traduit une plus grande expérience des ménages du Yatenga pour la prise de décision sur la mise en oeuvre des CES que les ménages du Passoré.

En considérant la superficie aménagée, en moyenne 4,20 hectares sont aménagés au Yatenga tandis qu'au Passoré l'on a 4,44 hectares. Pour ce qui est des coûts d'adoption des CES (coutad), la différence entre les deux provinces est assez remarquable car dans le Yatenga, ce coût est estimé à 2 821 116,87 Fcfa en moyenne contre 1 400 036,70 Fcfa pour le Passoré, soit un écart de 1 421 080,1 Fcfa.

Le revenu moyen par tête au sein des ménages du Yatenga s'estime à 31657,3327 Fcfa contre 35261,1126 Fcfa.

Pour la diversification des cultures dans les deux provinces, l'indice moyen de diversification des cultures vaut 0,74 au Passoré tandis qu'il est de 0,72. Cet indice est élevé dans chacune des deux provinces et montre que les ménages diversifient leurs cultures pour se prémunir contre le risque auquel ils sont confrontés. Cependant, cette diversification n'est pas assez forte. En effet, lors de l'enquête, la majorité des ménages pratiquaient quatre cultures différentes sur leurs exploitations. Il s'agit du sorgho blanc, du sorgho rouge, du mil local et du niébé pour le Passoré. Par contre dans le Yatenga, presque tous les ménages enquêtés cultivent à la fois le sorgho blanc, le mil local, le niébé et les arachides.

Analysons le graphique suivant afin de faire une comparaison entre les différents villages qui ont été retenus pour l'enquête.

Graphique spad1 : graphique montrant la position relative des villages sur les deux axes
factoriels

Sur le graphique, sont représentés les cinq villages Bouro, Boursouma (Bours) pour le Yatenga et Baniou, Dana et Gomponsom (Gomp) pour le Passoré.

En se référant à l'axe factoriel 1 dont l'obtention a été effectuée avec une reconstitution de 14,22% de l'information totale fournie par la matrice des données, l'on peut observer les oppositions suivantes. Le village Baniou et Gomponsom dans le Passoré sont situé sur le même coté droit du graphique. L'explication sous jacente est que ces deux villages sont semblables. Autrement dit, les facteurs qui influencent l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols tendent à être identiques pour ces deux villages.

De même les trois villages Bouro, Boursouma et Dana opposés au premier groupe sont semblables sur le même axe factoriel signifiant la ressemblance du comportement de mise en oeuvre des CES. Rappelons que les villages Bouro et Boursouma sont de la province du Yatenga tandis que Dana est du Passoré. C'est dire que malgré la distance séparant ces deux

village

risque

facilité

utilité

fertilisant

semences
pesticides
crédit

niveau

mo

information

provinces, il se trouvent que les ménages ont une certaine similitude dans leur comportement face aux CES.

Cependant, prenons le cas des villages du Passoré. L'on peut remarquer que Dana est opposé aux deux villages Baniou et Gomponsom sur l'axe factoriel 1 montrant ainsi l'opposition des facteurs qui motivent les ménages à adopter les CES. Pourtant ces trois villages sont issus du même département de Gomponsom et sont voisins l'un de l'autre. Ceci traduit la nature complexe du comportement des ménages selon l'espace et même le temps. Quant à Bouro et Boursouma, ces deux villages du Yatenga sont semblables sur l'axe1 traduisant la ressemblance dans le comportement des ménages face aux techniques CES.

Pour compléter cette analyse graphique, utilisons le tableau ci-dessous qui présente la proportion des ménages affectée à chacune des variables ou facteurs influençant l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols.

Tableau 2 : Regroupement des ménages selon certains facteurs d'adoption des CES

 

Bouro

Boursouma Total Yatenga Baniou

Dana

Gomponsom Total Gompon

1

0

9,52

9,52

1,41

9,86

29,58

40,85

2

0

4,76

4,76

-

4,23

12,68

16,90

3

19,05

66,67

85,71

26,76

7,04

8,45

42,25

2

17,46

58,73

76,19

16,90

11,27

19,72

47,89

6

1,59

19,05

20,63

7,04

7,04

22,54

36,62

9

0,00

3,17

3,17

4,23

2,82

8,45

15,49

2

0

11,11

11,11

0

2,82

5,63

8,45

6

6,35

22,22

28,57

4,23

4,23

15,49

23,94

9

12,70

47,62

60,32

23,94

14,08

29,58

67,61

0

15,87

47,62

63,49

11,27

14,08

19,72

45,07

1

3,17

33,33

36,51

16,90

7,04

30,99

54,93

0

11,11

46,03

57,14

16,90

12,68

25,35

54,93

1

7,94

34,92

42,86

11,27

8,45

25,35

45,07

0

0

7,94

7,94

23,94

9,86

22,54

56,34

1

19,05

73,02

92,06

4,23

11,27

28,17

43,66

0

19,05

74,60

93,65

28,17

21,13

45,07

94,37

1

0,00

6,35

6,35

0

0

5,63

5,63

0

11,11

57,14

68,25

21,13

14,08

29,58

64,79

1

7,94

15,87

23,81

7,04

0,00

9,86

16,90

2

0

7,94

7,94

0,00

5,63

9,86

15,49

0

14,29

50,79

65,08

18,31

14,08

19,72

52,11

1

4,76

30,16

34,92

9,86

7,04

30,99

47,89

0

3,17

14,29

17,46

5,63

1,41

5,63

12,68

1

15,87

66,67

82,54

22,54

19,72

45,07

87,32

Source : Données de l'enquête réalisée par l'auteur

A partir du tableau l'on constate qu'en fonction du degré d'exposition des ménages au risque
pluviométrique et de leur attitude face à ce risque 9,52% des ménages du Yatenga contre

40,85% au Passoré y expriment leur faible degré d'exposition. Par contre, 85,71% des ménages dans le Yatenga contre 42,25% au Passoré estiment que le risque pluviométrique est une contrainte qui les enfonce en permanence dans l'angoisse. Ceci explique en partie le comportement de ces ménages vis-à-vis du risque car presque tous les chefs de ménages enquêtés adoptent les mesures de conservation des eaux et des sols et surtout les techniques CES améliorées. Rappelons que ces techniques améliorées sont une combinaison de différentes techniques CES traditionnelles.

La perception de la facilité d'utilisation des CES est un facteur déterminant de l'adoption de ces technologies et son importance est révélée par les chefs de ménages interrogés dans chacune des localités. Pour les ménages des deux provinces, l'adoption ou la mise en oeuvre des CES n'est pas une chose aisée car celles-ci nécessitent d'énormes efforts physiques. Ainsi, 76,19% des ménages au Yatenga contre 47,89% au Passoré perçoivent les CES comme des techniques très difficiles à mettre en oeuvre. A l'inverse, 3,17% des ménages du Yatenga contre 15,49% au Passoré estiment que ces pratiques sont relativement faciles à utiliser. Quant à la perception de l'utilité des CES, 60,32% des ménages du Yatenga contre 67,61% au Passoré perçoivent aux CES des techniques très utiles en ce sens qu'elles accroissent fortement leur capacité de production. L'on peut alors comprendre la raison qui emmène ces ménages à adopter plusieurs techniques à la fois. Par contre, 11,11% des ménages du Yatenga contre 8,45% des ménages du Passoré perçoivent en ces techniques un faible degré d'utilité.

L'intensification agricole suppose une utilisation plus accrue des facteurs production tels les fertilisants agricoles et tous les autres inputs. Ainsi, 36,51% des ménages du Yatenga adoptent, en plus du compost nécessaire à la mise en oeuvre des CES, des fertilisants en particulier les engrais chimiques NPK. En revanche, dans le Passoré 54,93% des ménages utilisent les fertilisants. Pour les ménages qui n'utilisent pas ces fertilisants chimiques, deux groupes se distinguent. Les ménages qui reconnaissent l'importance de l'utilisation des engrais en ce qu'ils accroissent fortement leur productivité agricole. Cependant, les coûts d'accès à ces fertilisants demeurent élevés puisqu'en moyenne, le sac de 50 kg de NPK vaut 15000 Fcfa. Ceci est coûteux selon ce groupe de ménages. Par contre, le deuxième groupe est celui des ménages qui pensent qu'en utilisant les engrais chimiques, ils détruiront davantage leur environnement déjà soumis à des contraintes de sécheresse sévères. Ainsi, par soucis de conservation de l'environnement ces ménages décident de ne pas utiliser les fertilisants sur leur exploitation. Pour ce qui est des semences améliorées, il faut dire que l'intensification

suppose également leur utilisation dans les activités agricoles. Dans ce sens, 42,82% des ménages du Yatenga contre 45,07% au Passoré adoptent les semences améliorées dans leurs activités. Par contre 58,18% des ménages du Yatenga contre 54,93% au Passoré n'utilisent pas les semences améliorées. L'on peut remarquer que les ménages qui adoptent les semences améliorées ont un nombre inférieur à ceux qui n'en adoptent pas. Ceci est dû au fait que la plupart des chefs de ménages enquêtés manifestent leur incapacité à y accéder. Ce faible accès des ménages aux semences s'explique selon eux par leur indisponibilité sur le marché local ainsi que par leur coût relativement élevé. Notons que certains chefs de ménages enquêtés avouent connaître les caractéristiques des semences améliorées tandis que bien d'être eux les ignorent. Il est alors évident que l'ignorance sur ces semences ne favorise pas leur adoption par les paysans.

Les pesticides entrent dans le cadre de l'intensification agricole. Dans le présent cas, les pesticides utilisés par les ménages sont en particulier celles qui permettent d'éliminer les insectes dévastateurs des semences. A l'exception de la poudre avec laquelle on mélange les semences lors des semis, les autres types de pesticides ne sont pas utilisés. Ainsi, 92,06% des ménages du Yatenga contre 43,66% au Passoré utilisent ces pesticides pour garantir la germination des semences.

Pour ce qui concerne l'accès à l'information sur les technologies CES, 82,54% des ménages du Yatenga contre 87,32% dans le Passoré affirment qu'il leur est facile d'accéder à celle-ci. En effet, pour les ménages du Passoré, des projets de développement rural tels que l'ex PSCES/AGF, le PDRD aident les paysans dans l'adoption des technologies CES. Des formations sont organisées par le projet pour le compte des paysans soit directement dans les villages ou par l'intermédiaire des représentants des groupements villageois. Quant aux 17,46% et des 12,68% des ménages qui trouvent difficile l'accès à l'information respectivement pour le Yatenga et pour le Passoré, les raisons avancées sont le manque de formation à domicile occasionnant des coûts de déplacement vers les centres de formations ou les lieux d'expérimentation des CES.

Le crédit est un élément important dans toute activité de production car il permet de produire efficacement dans la mesure où l'on doit le rembourser à partir de ses rendements. Dans ce sens, l'observation du tableau montre que 93,65% des ménages du Yatenga contre 94,37% au Passoré n'ont pas accès ou n'ont pas contracté de crédit agricole. Selon certains chefs de ménages, il leur est impossible d'obtenir un crédit même auprès des institutions de microfinance au regard des conditions que celles-ci exigent. Un des exemples est le cas de la

Baoré Traditionnelle d'Epargne et de Crédit à Gomponsom dans le Passoré et répandue un peu partout dans le Plateau Central. Les conditions minimales exigées par cette institution c'est la fourniture de documents attestant la possession de d'engin à deux roues, d'un âne et que les 75% du crédit au moins doit être utilisé dans l'activité de production. Si autant de ménages ne peuvent accéder à ce crédit, cela traduit dans une certaine mesure la pauvreté des ménages dans la localité. D'autres chefs de ménages par contre estiment être à mesure de contracter le crédit pour financer leurs activités. Cependant, ce qui les empêche de le faire est le risque pluviométrique auquel ils sont confrontés. En effet, pour eux, lorsque l'on contracte un crédit et qu'à la récolte la production n'est pas à mesure de couvrir les besoins du ménage du fait du manque de pluie, il serait alors difficile d'honorer les engagements pris vis-à-vis de l'institution de crédit.

Cette analyse sommaire sur les facteurs est complétée par l'analyse en composantes principales des mêmes variables en vue de percevoir lesquelles semblent les plus pertinentes. Le tableau spad2 dénommé matrice des corrélations en annexe montre l'ensemble des relations existant entre les différentes variables qui ont fait l'objet de l'enquête. En particulier, la corrélation entre la variable tech « nombre de technologies adoptées » et les autres variables y est bien indiquée. Il s'agit en fait des coefficients de corrélation partielle entre le nombre de technologies CES adoptées et les autres variables sensées être les facteurs déterminants de leur adoption. Ainsi, la taille du ménage est liée à la variable technologie (tech) à 21%. Cette liaison, certes faible indique une relation positive entre les deux variables. L'âge du chef de ménage et l'adoption des technologies sont corrélés à 13%, donc existence d'une relation positive entre les deux variables.

De même, la quantité de main d'oeuvre, la perception de l'utilité des CES, le rendement escompté, la superficie aménagée, l'utilisation des pesticides et des semences améliorées, le coût d'adoption et le coût d'entretien et enfin le revenu sont positivement liés à au nombre de techniques CES adopté par les ménages. On a par contre une corrélation négative entre la variable « technologie » et les autres variables telles que le niveau d'instruction du chef de ménage, l'utilisation ou pas de la main d'oeuvre, le coût de la main d'oeuvre, l'accès au crédit, la valeur du crédit, la facilité d'utilisation, l'accès à l'information, l'utilisation des fertilisants et les rendements avant les CES.

Au regard de ces différentes valeurs des coefficients de corrélation, il se dégage que certaines variables ont effectivement une liaison plus au moins importante que d'autres par rapport à la variable expliquée, le nombre de technologies adoptées. Dans la suite du travail, il ne sera considéré que les variables dont le coefficient de corrélation partielle est supérieur ou égal à

14%. Ceci permet de d'éliminer avant l'estimation économétrique les variables qui semblent ne pas être pertinentes et ne garder que celles qui peuvent l'être.

Cependant, avec les facteurs préalablement retenus lors de la formalisation du modèle logit multinomial, certains seront exclus pour des raisons de conformité avec la théorie. En effet, le coût d'entretien des technologies ne sera pas utilisé dans les estimations dans la mesure où ce coût n'est pas en réalité différent du coût d'adoption. Lors de l'enquête, la majorité des ménages ont signifié que l'entretien des technologies était une nouvelle adoption de celles-ci. En d'autres termes, ces coûts concernent le renouvellement des technologies sur le champ aménagé.

Au finish, les variables explicatives de l'adoption des technologies CES retenues sont le coût d'adoption, le nombre de techniques adoptées (tech), le coût d'adoption (cout), la perception de la facilité d'utilisation (facilte) la perception de l'utilité des CES (utilite), la superficie aménagée (superficie), la taille du ménage (taille), les rendements escomptés (escompt) et le risque pluviométrique (risque).Soit le tableau :

Tableau3 : pourcentages d'adoption des technologies

CES améliorées

 
 

Technologies

Pourcentage d'adoption

Aucune (0)

4,48

Cordon (1)

6,72

Cordon+compost (2)

17,16

Cordon+compost+zaï (3)

36,57

Cordon+comp+demi-lune (3)

2,24

Zaï +compost (2)

14,77

Demi-lune+compost

7,46

Zaï+demi-lune+compost (3)

0,00

Cordon+ zaï+paillage+demilune+compost (5)

0,00

Cordon+zaï+demi-lune+compost+haies vives (5)

0,75

Fumure ou compost (1)

 
 

0,75

Cordon+zaï+RNA (3)

5,97

Cordon+zaï (2)

0,75

Zaï (1)

1,49

Compost+zaï+cordon+paillage (4)

0,75

Source : données de l'enquête réalisé par l'auteur

Ce tableau montre que 4.48% des ménages enquêtés n'adoptaient aucune technologie de
conservation des eaux et des sols. Sur les 6 chefs de ménages n'adoptant aucune CES, 5 sont

du Passoré tandis que l'autre est du Yatenga. Les raisons avancées par ces derniers sont de deux ordres. Pour les uns, leur exploitation est située dans une zone assez fertile ne nécessitant pas une prise des mesures CES. Par contre, pour les autres, le manque de droits de propriété sur les terres qu'ils exploitent est un frein à leur mise en valeur. Pour eux, si l'on valorise ces terres dégradées par la pratique des CES, il est fort probable que le propriétaire de la terre vienne la récupérer.

La combinaison de technologies CES la plus utilisée par les ménages dans les deux provinces est celle portant sur le cordon pierreux, le compost et le zaï. Ainsi, sur les 49 ménages adoptant cette combinaison, 35 sont du Yatenga contre 14 du Passoré. Ceci montre l'importance ou l'expérience acquise par les ménages du Yatenga dans la mise en oeuvre des zaï par rapport au Passoré. Par contre, les technologies qui combinent cinq et quatre techniques CES sont les moins adoptées par les ménages qui ont été enquêtés. En effet, seulement deux ménages sur les 134 adoptent ces combinaisons et représentent 0,75% de l'effectif total pour chacune d'elles.

Il faut noter que seule dans la province du Passoré, les ménages utilisent uniquement la combinaison cordon pierreux + compost. De même, l'on peut remarquer que les demi-lunes sont plus utilisées dans le Yatenga que dans le Passoré au regard des données du tableau1 en annexe.

L'observation du tableau3 permet en outre de comprendre le nombre de technologies adoptées par les ménages dont il est question dans les estimations économétriques.

3.2. Analyse économétrique des données

3.2.1. Modèle théorique

Rappelons que le modèle empirique retenu pour l'étude est le modèle logit multinomial dont l'estimation s'effectue par la méthode du maximum de vraisemblance. Le modèle théorique quant à lui se base sur la théorie de l'innovation technologique de Rogers (1995), de la théorie de l'acceptation de technologie de Davis (1989), de la théorie de la pression créatrice de Boserup (1965). Selon ces théories les facteurs influençant l'adoption d'une technologie sont reliés à celle-ci selon une relation mathématique bien déterminée. C'est dans ce sens que

théoriquement, l'on s'attend à ce que le coût d'adoption des technologies soit négativement lié au nombre de CES adoptés.

De même, l'on fait l'hypothèse que les rendements escomptés influencent positivement sur l'adoption des technologies CES. Ainsi, plus les ménages escomptent des rendements élevés, plus la probabilité qu'ils adoptent de nouvelles technologies augmentera. Théoriquement, la perception de la facilité d'utilisation et la perception de l'utilité des CES sont respectivement liées à la probabilité d'adopter les CES selon une relation positive. C'est dire, plus les CES sont faciles à utiliser et plus le ménage en perçoit leur utilité, il aura un accroissement de la probabilité qu'il adoptent davantage de CES.

Quant à la taille des ménages, la superficie aménagée et le risque pluviométrique, l'on suppose qu'ils sont tous positivement liés au nombre de techniques CES adoptées.

Le modèle théorique s'écrit lors de la manière suivante :

Tech = a0 + a1 cout + a2 facilite + a3 utilite + a4 escompt + a5 superficie + a6 taille + a7 risque + & avec a1<0, a1, a2, a3, a4, a5, a6 et a7, 20

3.2.2. Résultats des estimations empiriques

Le modèle logit multinomial estimé sous le logiciel Stata version 8, permet d'obtenir les résultats consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau4 : Résultats de l'estimation du modèle logit multinomial

Variable dépendante : tech (nombre de technologies CES)

Variables

Coefficients

Std. Err

Z

Prob

Effet

Z

Prob

explicatives

 
 
 
 

marginal

 
 

P (tech=1) cout

-6.311008***

1.146958

-5.50

0.000

-0.0345488

-1.21

0.227

facilte

0.1244665

0.2675408

0.47

0.642

0.0028201

0.63

0.529

utilite

-0.1963432

0.3173703

-0.62

0.536

-0.0088051

-1.11

0.266

superficie

0.5927408

0.384076

1.54

0.123

-0.0004451

-0.08

0.934

 

KINI Janvier, 12eme Promotion, DEA/PTCI

 

52

 
 
 
 
 
 
 
 

taille

-0.1903279*

0.1127115

-1.69

0.091

-0.0026911

-1.00

0.315

escompt

-0.4874255

0.9535067

-0.51

0.609

0.0046512

0.29

0.770

risque

-0.7076787

0.6751335

-1.05

0.295

-0.0112062

-0.93

0.351

cons

92.83205

17.28966

5.37

0.000

-

-

-

P (tech=2) cout

-5.084995***

1.052767

-4.83

0.000

-0.3640332

-3.52

0.000

facilte

0.0057664

0.1857118

0.03

0.975

0.0172843

0.48

0.633

utilite

0.2291505

0.1758194

1.30

0.192

-0.017326

-0.38

0.704

superficie

0.7373844***

0.2795553

2.64

0.008

0.0813171

1.80

0.072

taille

-0.0709134

0.0618854

-1.15

0.252

-0.0123922

-0.95

0.340

escompt

-1.1359***

0.4612785

-2.46

0.014

-0.2736788

-2.42

0.016

risque

-0.1386203

0.4685017

-0.30

0.767

 

-0.04

0.967

 
 
 
 
 

-0.0036721

 
 

cons

77.5068

15.44663

5.02

0.000

-

-

-

P (tech=3) cout

6.311007***

1.146958

5.50

0.000

0.1466089

1.55

0.122

facilte

-0.1244665

0.2675408

0.47

0.642

0.00065

0.13

0.899

utilite

0.1963432

0.3173702

0.62

0.536

-0.0082387

-1.00

0.316

superficie

-0.5927408

0.384076

-1.54

0.123

-0.0198798

-1.49

0.135

taille

0.1903279*

0.1127115

1.69

0.091

0.0016906

0.86

0.392

escompt

0.4874255

0.9535067

0.51

0.609

0.0234432

1.04

0.299

risque

0.7076787

0.6751335

1.05

0.295

0.0042991

0.32

0.749

cons

-92.83205

17.28966

-5.37

0.000

-

-

-

P (tech=4) cout

-3.64195***

0.9988913

-3.65

0.000

0.2519731

2.69

0.007

facilte

-0.0940674

0.1803052

-0.52

0.602

-0.0207544

-0.59

0.557

utilite

0.3775534*

0.2277186

1.66

0.097

0.0343698

0.75

0.451

superficie

0.3982703

0.2571337

1.55

0.121

-0.0609923

-1.39

0.165

taille

-0.0046353

0.0534778

-0.09

0.931

0.0133927

1.08

0.279

escompt

0.1490242

0.5230435

0.28

0.776

0.2455845

2.17

0.030

risque

-0.0954299

0.4104068

-0.23

0.816

0.0105791

0.13

0.900

 

KINI Janvier, 12eme Promotion, DEA/PTCI

 

53

 
 
 
 
 
 
 
 

cons

47.5002

14.65516

3.24

0.001

-

-

-

P (tech=5) cout

-4.045883***

1.374478

-2.94

0.003

4.38e-10

0.00

1.000

Facilite

0.1033059

0.5123983

0.20

0.840

1.09e-10

-

-

Utilité

5.540855

1469.605

0.00

0.997

4.69e-09

0.00

0.999

superficie

0.7181979

0.6465843

1.11

0.267

9.10e-11

-

-

Taille

-0.4074238

0.3237387

-1.26

0.208

-3.15e-10

-0.05

0.958

escompt

0.6032348

1.35169

0.45

0.655

1.18e-09

0.00

0.999

Risque

16.50057

4408.814

0.00

0.997

1.48e-08

0.00

0.999

Cons

-46.24354

-

-

-

-

-

-

Mac Fadden

R2 = 0,5448

 
 
 
 
 
 

Sources : Données de l'enquête réalisée par l'auteur Z : Statistique test de la loi normale

Prob : probabilité de significativité des coefficients du model

3.2.3. Validité économique des coefficients

Adéquation d'ensemble du modèle

Dans le cas des modèles à variables dépendantes discrètes ou limitées, l'adéquation du
modèle est indiquée par l'indice du ratio de vraisemblance aussi appelé le R2 de Mac Fadden.

Son expression est donnée par R2 = 1 -

L 1

L0

avec L1 la vraisemblance du modèle avec

variables de valeur -90,7843 et L0 la vraisemblance du modèle sans variables de valeur - 199,4597. L'adéquation d'un modèle permet de rendre compte de la pertinence du modèle spécifié et estimé. L'indice du ratio de vraisemblance donne donc le pourcentage de la variation de la variable dépendante du fait de la présence des variables explicatives. Dans ce sens, R2 = 0,5448 signifie que 54,48% des variations de la probabilité d'adopter un nombre donné de technologies CES sont expliquées par l'ensemble des variables explicatives incluses dans le logit multinomial. Etant donné ce type de modèle, l'on peut dire que le modèle spécifié est adéquat dans son ensemble.

Le test de vraisemblance du modèle est également utilisé pour mesurer l'adéquation
d'ensemble du modèle. Le principe de ce test est basé sur le test de l'hypothèse que la « moins
double log vraisemblance » est nulle (Ho : -2LL = 0). La démarche consiste à tester

l'hypothèse que la différence entre la -2LL du modèle sans variable et la -2LL du modèle à tester est nulle. En calculant la différence des « moins double log vraisemblance » entre ces deux modèles, l'on obtient que la valeur calculée vaut 217,3507 tandis que la valeur théorique est de 20,01 lue sur la table de la loi de Chi2 avec 8 degrés de liberté au seuil de 1%. La valeur calculée étant supérieure à la valeur théorique à ce seuil, l'on rejette alors l'hypothèse de nullité de la différence entre les deux -2LL. En conclusion, le modèle est donc adéquat dans son ensemble

Significativité statistique des coefficients du modèle

La méthode utilisée pour tester la significativité individuelle des coefficients du modèle consiste à comparer la valeur de la probabilité de significativité de chaque coefficient au seuil de significativité retenu. Ce seuil est fixé à 1%, 5% et 10% respectivement pour les coefficients très significatifs, moyennement significatifs et significatifs à la limite.

Pour la probabilité que les ménages adoptent une seule technologie CES, les coefficients des variables cout et taille sont significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10%. Les coefficients des autres variables ne sont significatifs à ces seuils.

Concernant la probabilité d'adopter deux technologies, les coefficients des variables cout, superficie sont significatifs à 1% alors que le coefficient de escompt est significatif à 5%. Quant à la probabilité que les ménages adoptent trois technologies CES, les coefficients des variables cout et taille sont significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10%.

Enfin, les coefficients de la variable cout et de utilite sont significatifs respectivement au seuil de 1% et de 10% pour la probabilité que les ménages adoptent quatre technologies. Par contre la probabilité que le ménages adoptent cinq mesures CES, seul le coefficient de cout est significatif au seul de 1%.

Interprétation économique des coefficients

L'intérêt de cette partie porte sur les variables pour lesquelles les coefficients sont statistiquement significatifs. De plus, il s'agit de prendre en compte les signes des différents coefficients des variables ainsi que de leurs effets marginaux. Rappelons que les coefficients estimés du modèle ne sont pas directement interprétables, ils servent plutôt à donner orientation sur la nature de la relation entre la variable expliquée et la variable explicative en question. Seuls les effets marginaux du modèle estimé sont interprétés en se référant aux

coefficients de la modalité de référence, celle de la non adoption. Il faut également souligner que l'analyse se mène en se référant à la moyenne de l'échantillon. En d'autres termes, c'est l'impact de la variation de chaque variable sur le comportement du ménage moyen qui est analysé.

Remarquons que pour l'adoption d'une seule technologie CES, le coefficient de la taille du ménage est négatif de même que son effet marginal. Cela signifie que la taille des ménages a un effet individuel négatif sur la probabilité d'adopter une seule technique toutes choses égales par ailleurs. Autrement dit, lorsque la taille du ménage augmente d'une personne supplémentaire, la probabilité que ce ménage adopte une seule technique baisse de 0,0027 points. Ce résultat s'explique par le fait que l'arrivée d'un nouveau membre dans le ménage accroît la consommation globale du ménage. Celui-ci doit accroître sa production afin de répondre à ce besoin additionnel. Le ménage serait alors peu incité à rester sur l'utilisation d'une seule technique si celle-ci ne lui permet pas d'atteindre son nouvel objectif d'accroître sa production. Ce résultat est conforme à la théorie décrite plus haut.

La variable cout a également un coefficient de signe négatif de même que son effet marginal. Autrement dit, le coût d'adoption des CES a un effet négatif sur la probabilité que les ménages adoptent une seule technologie sur son exploitation. Ainsi, lorsque ce coût s'accroît de 1%, toutes choses égales par ailleurs, la probabilité que les ménages continuent à adopter une technique de conservation des eaux et des sols baisse de 0,0345point. Cela s'explique par le fait que la seule technique utilisée par le ménage peut être déjà coûteuse comme le zaï dont la réalisation sur un seul hectare a un coût estimé à 723 000 Fcfa (Rijks et al, 1997). Si ce coût doit encore s'accroître, il est clair que certains ménages seront peu motivés à adopter cette technique.

En considérant l'adoption de deux techniques CES, les coefficients des variables cout, superficie et escompt sont respectivement négatif, positif et négatif. Leurs effets marginaux sont également de même signe et significatifs à 1% pour la variable cout, 10% pour la variable superficie et 5% pour la variable escompt. Ainsi, lorsque le coût d'adoption s'accroît de 1%, la probabilité qu'un ménage adopte une combinaison à deux techniques CES baisse de 0,3603 point toutes choses égales par ailleurs en comparaison avec la situation de non adoption des CES. Ce résultat confirme l'hypothèse sur le signe du coût d'adoption par rapport à l'adoption des CES. En effet, dans l'estimation de ce coût, l'effort physique et financier est pris en compte. Plus ce coût est élevé, moins les ménages seront à mesure d'adopter deux techniques coûteuses.

Concernant la superficie aménagée, lorsqu'elle augmente d'un hectare, la probabilité que les ménages adoptent deux techniques s'accroît de 0,0081 point en considérant les autres facteurs constants et par rapport à la situation de non adoption. L'on peut expliquer ce résultat par le fait que le gain d'un nouvel espace non aménagé de terre augmente la chance que les ménages adoptent la combinaison de deux techniques toutes choses égales par ailleurs. En effet, dans la zone d'étude où la disponibilité en terre est rare, tout espace additionnel acquis par un ménage serait automatiquement mis sous mesures CES en vue de prétendre à un rendement de l'activité de production.

Quant aux rendements escomptés, si les ménages escomptent que ceux-ci vont s'accroître de 1% par rapport la situation où ils utilisent aucune technique CES, la probabilité d'adopter deux techniques CES baissent de 0,2737 points cétéris paribus. En effet, si les ménages espèrent plus en la technologie adoptée des rendements satisfaisant à ses attentes, ces ménages seront peu motivés à utiliser une combinaison de deux techniques sur leur exploitation.

Pour l'adoption de la combinaison à trois technologies, le coefficient de la variable cout et celui de la variable taille sont positifs de même que leurs effets marginaux. Ainsi, lorsque le coût d'adoption de ces techniques augmente de 1%, la probabilité que les ménages adoptent cette combinaison s'accroît de 0,1466 points tous les autres facteurs restants constants.

Ce résultat va en contradiction avec le signe théorique attendu de l'effet de cette variable sur la probabilité d'adopter un certain nombre de techniques. En effet, cela paraît paradoxal que les ménages adoptent davantage de techniques CES alors que leurs coûts de mise en oeuvre augmentent. Cependant, l'on peut comprendre ce fait lorsqu'on relâche une des hypothèses fondamentales du modèle. Cette hypothèse stipule que dans le plateau central, l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols est individuelle. Selon cette hypothèse, la mise en oeuvre des cordons pierreux et des autres techniques est effectuée par le ménage luimême.

Or, une des remarques importantes est que dans les localités qui ont été retenues pour la collecte des données de l'enquête, le point commun à celles-ci est qu'elles sont toutes situées sur les bassins versants (PS-CES/AGF). Ainsi, lors de l'enquête, l'on a remarqué notamment dans la province du Passoré que les paysans sont organisés en groupement villageois créant de la sorte un système d'entraide mutuelle entre eux. Ceci leur permet d'effectuer des travaux difficiles à réaliser individuellement comme la casse des pierres en vue de l'obtention des moellons pour la mise en oeuvre des cordons pierreux. De plus, des projets de développement existent dans la zone à l'instar du programme de développement rural durable (PDRD) qui

apporte une assistance technique et matérielle au groupement de paysans. L'assistance matérielle concerne la fourniture des groupements en matériel de casse des moellons, de camions de transport des moellons. L'ensemble de cette aide diminue les coûts réels d'adoption au niveau des ménages qui peuvent alors adopter des combinaisons avec un plus grand nombre de technologies. De ce fait, sous l'effet de l'action collective la probabilité que les ménages adoptent trois techniques augmente lorsque les coûts d'adoption s'accroissent. Remarquons aussi que 39,56% des ménages, soit 53 sur un effectif de 134, des deux provinces adoptent trois techniques CES.

Pour l'adoption de quatre et de cinq techniques, seul le coût d'adoption a un coefficient significatif à 1% et son effet marginal est négatif et significatif à 1% dans le cas de la combinaison à quatre techniques et non significatif dans le cas de la combinaison à cinq techniques. L'accroissement du coût d'adoption des mesures CES de 1% entraîne donc toutes choses égales par ailleurs une baisse de la probabilité que les ménages utilisent cinq techniques sur leur exploitation. De même, la perception de l'utilité des techniques CES a un coefficient positif ainsi que son effet marginal. L'on peut dire que lorsque le ménage perçoit un passage du degré d'utilité de la technologie du niveau faible au niveau moyen ou du moyen au élevé, la probabilité d'adopter une combinaison de quatre technologies augmente de 0,0347 point toutes choses égales par ailleurs. L'explication possible à ce résultat est que plus le ménage voit en la technologie le stimulateur de sa productivité, il sera mieux motiver à vouloir se l'approprier. Ce résultat est conforme à celui obtenu par Davis (1986). Noter que cette dernière combinaison de technique CES est faiblement adoptée (0,75% de l'effectif total) par les ménages qui ont été interviewés du fait du manque de l'indisponibilité en terre dans la région.

A travers cette analyse des impacts des différentes variables explicatives sur la variable dépendante, il serait important de connaître les implications sous-tendues par ces résultats.

3.2.4. Implications économiques des résultats de l'estimation et recommandations

Les résultats des estimations montrent que l'ensemble des variables explicatives retenues
expliquent de façon adéquate les probabilités d'adoption des différentes combinaisons de

techniques CES encore appelées techniques améliorées de conservation des eaux et des sols. Ce sont le coût d'adoption des CES, la taille du ménage, la superficie aménagée, les rendements escomptés par les ménages, la perception de l'utilité des CES et la perception de la facilité d'utilisation de ces pratiques et enfin le risque pluviométrique auquel sont exposés les ménages. L'élément intéressant est que le coût d'adoption des CES est un facteur significativement déterminant de la probabilité que les ménages adoptent une technique CES améliorée donnée. Autrement dit, les fluctuations sur les coûts de mise en oeuvre de ces techniques se font sentir sur le comportement des ménages face à l'adoption de celles-ci. C'est dire que pour une vulgarisation des techniques améliorées de conservation des eaux et des sols, non seulement dans les deux provinces mais aussi à l'étendue des autres provinces, il faudra tenir compte de leur coût comme instrument de politique économique. Ainsi, cette vulgarisation doit passer par un effort de diminution de ces coûts d'adoption en jouant sur les coûts des différents éléments qui interviennent dans l'estimation des coûts totaux d'adoption. Par exemple, l'on peut favoriser l'accès des paysans à l'accès au matériel de mise en CES des exploitations. Ce matériel concerne principalement les charrettes, les charrues, les pioches, les dames de 10 kg pour la casse des pierres. L'indisponibilité ou l'accès réduit des ménages à ce matériel a été souligné par ceux-ci lors de l'enquête. En effet, bien de chefs de ménages interviewés ne sollicitent que le matériel de travail afin de mener à bien leurs activités. « Nous ne demandons que le matériel de travail auprès de l'Etat » affirmait un chef de ménage de Boursouma. Pour ce faire, des mesures de subvention pourraient être prises en vue de réduire les coûts de ce matériel afin que le ménage le plus pauvre puisse l'acquérir avec de conditions minimales d'exclusion.

La perception de l'utilité des CES a seulement un effet individuel sur l'adoption de la combinaison à quatre techniques. Néanmoins, ce facteur psychologique a des effets même pour l'adoption des autres techniques bien que cet effet ne soit pas significatif. Ainsi, pour amener les ménages à adopter les combinaisons de quatre techniques, il faudrait inciter ces ménages à bien comprendre les avantages et les contraintes liées à ces techniques. Des séances de formations doivent être organisées périodiquement (mensuelles par exemple) par des techniciens de l'agriculture assistés par ceux de la recherche en vue de mettre à la disposition des ménages des informations détaillées sur les techniques améliorées par la recherche. Ces formations même si elles existent déjà demeurent insuffisantes car, certains ménages adoptent les CES juste en imitant leurs voisins d'exploitation pratiquant les CES à l'issue d'un encadrement technique reçu d'un projet par exemple.

La taille des ménages joue également un rôle dans l'adoption des techniques CES. Si l'accroissement de la taille du ménage conduit à une réduction de la probabilité que ce dernier adopte une technique CES, alors le ménage serait prêt à adopter plus d'une technique CES dès que son utilité totale induite augmenterait. En d'autres termes, l'accroissement de la population a un effet stimulateur sur l'innovation technologique car, les ménages chercheront à utiliser des techniques plus productives en vue de répondre à ce besoin supplémentaire apporté par l'impulsion démographique. Ce résultat confirme également la théorie de la pression créatrice de la population de Boserup (1965). La population est donc un facteur de développement très important auquel il faut accorder une attention particulière en préservant sa santé et en lui donnant un cadre approprié pour s'épanouir.

La superficie aménagée intervient comme facteur déterminant de l'adoption des techniques CES même si son effet est explicitement perçu sur la probabilité d'adopter deux techniques. Cet effet significatif traduit l'importance de la disponibilité des terres pour la mise en oeuvre des CES. En effet, si l'accès à la terre est réduit pour les ménages, ceux-ci ne seront pas à mesure d'utiliser plus de deux techniques même s'ils en perçoivent des amélioratrices de leur performance. Cette contrainte de la terre bien répandue dans la zone de l'étude peut être perçue comme un des facteurs influençant négativement sur l'accroissement de la productivité des sols. Cette contrainte est alourdie par l'existence des droits de propriété coutumiers qui exclus bon nombre de ménages. Ainsi, l'inexistence de droits de propriété pour certains ménages les conduits à ne pas investir davantage ou pas du tout en mesures anti-érosives et de collecte des eaux de surface.

Il est donc nécessaire de revoir cette question de la redistribution des terres. L'on peut inciter les populations détentrices des droits de propriété à dialoguer avec celles qui en sont démunies avec la participation des techniciens au développement afin de mettre à nue les avantages et les inconvénients de la restriction des droits sur l'économie du pays. En outre, un système de compensation peut être envisagé en vue d'inciter les détenteurs des droits fonciers à céder leurs terres aux autres. Ainsi, des facilités particulières d'accès au matériels agricoles et de crédits peuvent être données à ces propriétaires fonciers s'ils acceptent de d'attribuer leurs terres à ceux qui n'en possèdent pas.

Quant aux rendements escomptés par les ménages des pratiques anti-érosives, leur effet
marginal est significatif sur la probabilité d'adopter deux et quatre techniques. Cependant

l'effet sur la probabilité d'adoption des 2 techniques est négatif tandis que l'autre effet est positif sur l'adoption des quatre techniques. Les rendements escomptés affectent donc la décision des ménages d'adopter les CES. Il faut alors mettre en place des techniques CES plus performantes et montrer aux paysans leur caractéristiques particulières. Cela peut permettre à ces derniers d'accroître leurs croyances en ces techniques et ainsi inciter les ménages à les adopter sur leur exploitation.

Les limites majeures de l'étude concernent les difficultés observées depuis la collecte des données jusqu'à leur traitement statistique et économétrique. Le problème d'incompréhension de la langue locale des villages enquêtés peut être source de doute sur la fiabilité des informations recueillies lors de l'administration du questionnaire de l'enquête auprès des ménages. En effet, il a fallu trouver un interprète dans chaque village de niveau moyen, le cours moyens deuxième année (CM2), dont la compréhension du questionnaire reste limité. En plus, il faut compter avec les chefs de ménages susceptibles de fournir des informations erronées et biaiser ainsi les résultats de l'étude.

En plus des contraintes sur la collecte des données, l'on doit prendre en compte la méthode de codification de l'information recueillie ainsi que de l'estimation des valeurs de certaines variables dont le coût d'adoption et d'entretien des techniques CES et le revenu de chaque ménage. L'estimation des coûts d'adoption se réfère à une étude de Rijks et al (1997) sur les coûts des CES. Le problème majeur est que le questionnaire de l'enquête n'avait pas pris en compte la proportion des superficies aménagées réservées aux pratiques anti-érosives. Ceci a conduit à l'utilisation d'une base de calcul certes logique du point de vue scientifique mais qui pourrait sous-évaluer ou surévaluer ces coûts d'adoption par ménage. Le coût d'entretien est également évalué par la même méthode que le coût d'adoption. Cependant, les limites de cette estimation sont liées au fait que la plupart des ménages affirment renouveler les techniques plutôt que de les entretenir. Il s'en suit une grande similitude entre les valeurs de ces deux types de coûts.

Conclusion générale

L'étude s'était donnée pour objectif principal d'analyser les facteurs qui stimulent les ménages à adopter les mesures CES dans le Plateau Central. Spécifiquement, cette analyse visait à utiliser un modèle économétrique pour mieux rendre compte de l'impact de ces facteurs sur l'adoption des CES. Le problème majeur était de détecter les déterminants significatifs de l'adoption des CES dans le Plateau Central longtemps confronté à la dégradation des sols. A cette question fondamentale, certains auteurs apportent des réponses bien enrichissantes. Dadi et al (2004) trouvent que les prix des facteurs de production et des produits sont des facteurs déterminants de l'adoption des CES en Ethiopie. Pour Kebede (1993), la production des connaissances traditionnelles sur les mesures anti-érosives est un facteur déterminant de l'adoption de celles-ci. Knox et Meinzen-Dick (1999) montrent que la détention des droits de propriété et l'action collective sont de véritables déterminants de l'adoption des CES. Pour eux, ces deux facteurs agissent de façon directe sur les variables comme la richesse, le crédit, la main d'oeuvre et l'information ayant elles-mêmes un effet significatif sur l'adoption des CES. Boserup (1965) montre que la population et donc la taille d'un ménage influence significativement sur l'adoption de technologies de conservation des eaux et des sols.

La présente étude a abouti à des résultats selon lesquels la superficie aménagée est un facteur déterminant significatif de l'adoption des CES et en particulier pour la combinaison à deux techniques. Le coût d'adoption est un déterminant significatif de l'adoption des différentes combinaisons de techniques CES présentées. La taille du ménage est également un facteur déterminant qu'il faut prendre en compte dans l'analyse des facteurs de l'adoption car il a un effet significatif sur ce phénomène. Les rendements escomptés par les producteurs constituent aussi un instrument sur lequel l'on s'appuyer pour apprécier le comportement des ménages face à l'adoption des CES dans le Plateau Central. Cette adoption des CES est de même influencée par la perception de l'utilité que les ménages voient aux CES.

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AnnEXES

Tableau spad1 : Statistiques sommaires des variables continues

STATISTIQUES SOMMAIRES DES VARIABLES CONTINUES

EFFECTIF TOTAL : 134 POIDS TOTAL : 134.00

+ + +

+

| NUM . IDEN - LIBELLE EFFECTIF POIDS | MOYENNE ECART-TYPE | MINIMUM

 
 

+

+

 

134

134.00

| 1.00 0.00

|

1.00

134

134.00

| 12.57 6.92

|

3.00

126

126.00

| 50.05 15.88

|

17.00

134

134.00

| 0.49 0.76

|

0.00

134

134.00

| 6.66 3.82

|

2.00

134

134.00

| 0.42 0.49

|

0.00

134

134.00

| 5.63 10.63

|

0.00

134

134.00

| 5189.55 18831.27

|

0.00

134

134.00

| 0.06 0.24

|

0.00

132

132.00

| 6060.61 30944.91

|

0.00

134

134.00

| 2.49 1.10

|

0.00

134

134.00

| 7.54 2.23

|

2.00

134

134.00

| 3.84 2.45

|

2.00

134

134.00

| 1275.19 978.18

|

0.00

134

134.00

| 4.33 2.14

|

0.75

134

134.00

| 0.85 0.36

|

0.00

134

134.00

| 0.46 0.50

|

0.00

134

134.00

| 0.66 0.47

|

0.00

134

134.00

| 0.44 0.50

|

0.00

128

128.00

| 651.25 606.30

|

30.00

134

134.00

|2068156.131806342.00

|

 

127

127.00

|1645910.881703088.13

|

 

134

134.00

| 2.37 0.87

|

1.00

134

134.00

| 340109.19 261677.88

|

 

134

134.00

| 31657.34 24841.58

|

3574.74

134

134.00

| 0.72 0.07

|

0.49

134

134.00

| 648.47 143.77

|

357.50

MAXIMUM |

+

+

| 1 . - Nombre ménage

1.00 |

| 2 . C3 - taille

40.00 |

| 3 . C4 - âge

92.00 |

| 4 . C5 - niveau

3.00 |

| 5 . C6 - actifs

30.00 |

| 6 . AA_1 - MO

1.00 |

| 7 . C8 - Quantité MO

60.00 |

| 8 . C9 - Coût MO

175000.00 |

| 9 . AB_1 - crédit

1.00 |

| 10 . C11 - valeur crédit 225000.00 |

| 11 . C12 - technologies

5.00 |

| 12 . C13 - perception d'U

9.00 |

| 13 . C14 - perception facilité 9.00 |

| 14 . C15 - rendmt escompté (kg) 6000.00 |

| 15 . C16 - superficie

12.00 |

| 16 . AC_1 - information

1.00 |

| 17 . AD_1 - fertilisant

1.00 |

| 18 . AE_1 - pesticide

1.00 |

| 19 . AF_1 - semences amélio

1.00 |

| 20 . 1 - rendemt avt ces (kg) 4500.00 |

| 21 . 2 - coût d'adoption

0.007647530.00 |

| 22 . 3 - coût d'entretien

0.006851130.00 |

| 23 . 4 - risque

3.00 |

| 24 . 5 - revenu

28920.001765300.00 |

| 25 . 6 - revenu/tête 132483.00 |

| 26 . 7 - indice

0.88 |

| 27 . 8 - pluvimétrie

1090.60 |

KINI Janvier, 12eme Promotion, DEA/PTCI

 
 

66

+

 
 

+

 
 

+

 

+

 
 
 
 
 
 
 

Tableau spad2 : matrice des corrélations

entre les variables

 
 
 
 

MATRICE DES CORRELATIONS

 
 
 
 
 
 
 

| C3 C4 C5

C6

AA1

_

C8 C9

AB1

_

C11

C12

C13

C14 C15 C16 AC_1 AD_1

 
 
 
 
 
 
 

+

 
 
 
 
 
 
 
 

| 0.00

 
 
 
 
 
 
 

C3

| 0.00 1.00

 
 
 
 
 
 
 

C4

| 0.00 0.16 1.00

 
 
 
 
 
 
 

C5

| 0.00 -0.05 -0.11 1.00

 
 
 
 
 
 
 

C6

| 0.00 0.71 0.28 -0.05

1.00

 
 
 
 
 
 

AA_1

| 0.00 0.06 -0.13 0.02

0.02

1.00

 
 
 
 
 

C8

| 0.00 0.07 -0.07 -0.04

0.04

0.63

1.00

 
 
 
 

C9

| 0.00 0.04 -0.12 0.30

0.08

0.33

0.26 1.00

 
 
 
 

AB

_1

| 0.00 0.03 0.01 0.17

0.06

0.17

0.02 0.47

1.00

 
 
 

C11

| 0.00 0.02 -0.04 0.30

0.06

0.16

0.00 0.77

0.78

1.00

 
 

C12

| 0.00 0.21 0.13 -0.06

0.14

-0.09

-0.05 -0.19

-0.14

-0.17

1.00

 

C13

| 0.00 0.10 0.07 -0.03

0.05

0.09

0.10 -0.11

-0.06

-0.10

0.34

1.00

C14

| 0.00 -0.06 -0.08 0.05

-0.06

0.08

-0.03 0.17

0.18

0.26

-0.38

-0.42

1.00

 
 
 
 
 
 
 
 

C15

| 0.00 0.17 0.04 -0.05

0.06

0.01

0.13 -0.02

-0.09

-0.07

0.18

0.24

0.10

1.00

 
 
 
 
 
 
 

C16

| 0.00 0.51 0.13 -0.11

0.39

0.14

0.10 -0.06

-0.01

-0.06

0.27

0.08

0.00

0.32 1.00

 
 
 
 
 
 
 

AC_1

| 0.00 0.02 0.01 -0.15

0.06

-0.03

-0.08 0.05

0.02

0.01

-0.04

-0.06 -

0.03

0.18 0.15 1.00

 
 
 
 
 
 
 

AD_1

| 0.00 0.08 -0.17 0.04

0.02

0.28

0.16 0.10

0.02

-0.02

-0.17

0.04

0.09

0.05 0.13 0.09 1.00

 
 
 
 
 
 
 

AE_1

| 0.00 0.02 -0.03 0.00

0.06

0.09

-0.01 0.09

0.11

0.09

0.06

-0.01 -

0.22

-0.29 -0.01 0.06 0.03

 
 
 
 
 
 
 

AF_1

| 0.00 0.16 0.14 0.07

0.12

0.10

0.02 0.13

0.03

0.08

0.18

0.15 -

0.04

0.04 0.15 -0.01 -0.01

 
 
 
 
 
 
 

1

| 0.00 0.11 0.01 -0.03

0.05

0.03

0.10 0.03

-0.04

0.00

-0.13

-0.06

0.25

0.66 0.29 0.20 0.17

 
 
 
 
 
 
 

2

| 0.00 0.33 0.19 -0.08

0.24

-0.06

-0.03 -0.12

0.07

-0.05

0.52

0.16 -

0.31

0.04 0.50 -0.01 -0.04

 
 
 
 
 
 
 

3

| 0.00 0.21 0.17 -0.16

0.13

-0.13

-0.12 -0.15

0.10

-0.03

0.35

0.05 -

0.16

0.11 0.42 0.13 -0.04

 
 
 
 
 
 
 

4

| 0.00 0.11 0.14 -0.11

0.05

-0.15

-0.05 -0.08

0.00

-0.07

0.31

0.06 -

0.02

0.06 0.10 -0.09 -0.18

 
 
 
 
 
 
 

5

| 0.00 0.42 -0.15 0.01

0.33

0.42

0.27 0.32

0.26

0.26

0.05

0.13

0.06

0.30 0.47 0.03 0.24

 
 
 
 
 
 
 

6

| 0.00 -0.34 -0.27 0.08

-0.25

0.35

0.27 0.25

0.24

0.24

-0.07

-0.01

0.11

0.14 0.07 -0.05 0.16

 
 
 
 
 
 
 

7

| 0.00 0.02 -0.07 -0.05

0.01

0.03

0.01 -0.14

-0.02

-0.09

-0.03

0.36 -

0.03

0.04 -0.04 -0.08 0.03

 
 
 
 
 
 
 

8

| 0.00 -0.06 0.15 0.02

-0.11

0.11

0.07 -0.10

0.01

-0.09

0.02

0.17 -

0.23 -0.07 -0.12 0.08 -0.25

 
 
 
 
 
 
 

+

 
 
 
 
 
 
 

| C3 C4 C5

C6

AA

_1

C8 C9

AB

_1

C11

C12

C13

C14 C15 C16 AC_1 AD

_1

 
 
 
 
 
 
 

| AE_1 AF_1 1 2

3

4

5 6

7

8

 
 

+

 
 
 
 
 
 
 

AE_1

| 1.00

 
 
 
 
 
 
 

AF

_1

| 0.22 1.00

 
 
 
 
 
 
 

1

| -0.32 -0.04 1.00

 
 
 
 
 
 
 

2

| 0.12 0.03 -0.05 1.00

 
 
 
 
 
 
 

3

| 0.10 0.02 -0.01 0.84

1.00

 
 
 
 
 
 

4

| 0.03 -0.06 0.05 0.39

0.35

1.00

 
 
 
 
 

5

| 0.01 0.19 0.28 0.13

0.03

-0.02

1.00

 
 
 
 

6

| -0.07 0.03 0.16 -0.06

-0.09

-0.08

0.56 1.00

 
 
 
 

7

| -0.12 0.10 -0.10 -0.04

-0.02

-0.05

-0.07 -0.08

1.00

 
 
 

8

| -0.06 0.03 -0.06 -0.09

-0.06

0.04

-0.05 -0.02

0.14

1.00

 
 

+

 
 
 
 
 
 
 

| AE_1 AF_1 1 2

3

4

5 6

7

8

 
 

Tableau Excel : valeurs moyennes de quelques variables et leur écart type

Village

taille

âge

actifs

rendemt escompté (kg)

superficie

coût d'adoption

revenu

revenu/têt e

Indice

Pluviom étrie

Bours

8

56

5

600

4,5

2081650

432560

54070

0,692

575,1

8

55

7

900

4

3214960

36420

4552,5

0,7187

596

32

72

30

1500

8

4822440

407100

12721,875

0,6562

569,8

9

40

6

1200

3

1372146

378100

42011,111

0,7226

579,6

10

52

7

900

2

914758

208800

20880

0,625

733,9

6

42

3

900

2,5

1143435

254700

42450

0,72

577,8

12

40

5

600

4

1829076

246600

20550

0,6875

672,5

12

40

5

900

4

1844076

337300

28108,333

0,6875

671,3

12

43

5

1050

3

1659579

352500

29375

0,7225

590,9

12

75

11

1200

6

2209486

589120

49093,333

0,7225

730,4

5

39

3

600

4

1829076

362200

72440

0,6623

613,2

17

51

9

1200

4

3327460

540300

31782,353

0,7031

934,7

15

71

12

600

5,75

4822440

141620

9441,3333

0,5974

603,9

25

57

10

3000

7

3201674

851300

34052

0,6939

713,5

15

65

7

900

7,5

6028050

490400

32693,333

0,7289

679,5

17

70

10

2100

5

4018700

556500

32735,294

0,655

403,1

7

70

4

1200

3

2411220

234100

33442,857

0,7222

612

10

57

5

1500

3,5

1600837

717900

71790

0,6123

707,1

15

42

10

1800

4

3214960

593200

39546,667

0,6562

466,4

6

39

3

600

2,25

16500

144030

24005

0,6914

590,5

15

40

10

750

7,75

5425245

240900

16060

0,7451

420,3

8

39

4

900

2,25

16000

208500

26062,5

0,595

391

40

45

7

3000

12

4116437

794700

19867,5

0,7221

358,2

7

17

7

900

4,5

32000

269800

38542,857

0,7036

360,1

4

40

2

150

1,75

15000

57420

14355

0,7494

836,1

16

26

7

900

3,5

2411200

449700

28106,25

0,7755

576,1

15

60

10

750

6

2286910

501300

33420

0,7222

578,7

3

30

2

600

3,25

2302755

231050

77016,667

0,7574

775,9

17

50

6

800

4

3214960

355700

20923,529

0,6562

357,5

7

52

5

1500

2

1607480

324750

46392,857

0,75

520,1

15

60

8

1500

5,5

3896970

463900

30926,667

0,854

583,2

17

36

8

600

7

5626180

500900

29464,706

0,6969

758,2

4

60

3

900

2,5

1773100

423600

105900

0,63

477

16

70

11

900

7,5

6040550

421750

26359,375

0,6578

501,5

4

27

3

600

4

3214960

174900

43725

0,6592

481,4

25

39

15

1800

2,5

4744350

153990

6159,6

0,8

521,7

4

57

3

600

2,5

2011100

89140

22285

0,72

610,3

13

51

6

900

9,5

7647530

432100

33238,462

0,6312

596

8

35

3

1500

2

1612480

227800

28475

0,75

782,4

14

30

6

75

5

3544200

117670

8405

0,72

660,3

5

37

4

90

2

1612480

126660

25332

0,75

747

5

50

4

0

3

0

84320

16864

0,7222

589

9

50

5

60

3,5

2479890

42840

4760

0,6939

819,3

15

75

6

45

3

2130320

125570

8371,3333

0,7222

805,9

7

89

6

300

2

2135620

49170

7024,2857

0,7187

749

 

8

45

6

150

2

1608980

47850

5981,25

0,6875

622,7

6

60

5

300

1,5

1207110

28920

4820

0,6667

648,7

19

47

10

180

2

1608780

67920

3574,7368

0,75

742,6

15

71

10

600

2

1612480

83250

5550

0,75

712,3

16

65

10

225

3

2417220

123810

7738,125

0,7222

707,9

4

59

2

450

2,5

2015350

162810

40702,5

0,74

856,6

Bouro

20

53

7

600

4,25

7167125

225500

11275

0,6924

575,1

15

71

10

1200

3

2412720

114960

7664

0,7222

569,8

18

30

6

900

3,75

3016525

130560

7253,3333

0,5155

579,6

20

39

6

900

4,75

3823765

225400

11270

0,5431

733,9

5

30

3

900

7

5636180

371400

74280

0,6633

577,8

18

58

7

1200

7

3221673

249570

13865

0,7041

672,5

11

80

6

900

5

4028700

141660

12878,182

0,66

671,3

11

48

6

900

5

4033700

409020

37183,636

0,7686

590,9

16

76

12

1200

2,5

1153455

223260

13953,75

0,64

730,4

14

57

10

600

5

4024700

276720

19765,714

0,66

613,2

10

68

4

1800

4

3232960

317560

31756

0,6562

934,7

18

54

7

1800

5

4048700

389700

21650

0,575

603,9

Baniou

3

38

2

1800

3

1860600

397450

132483,33

0,7499

481,7

6

59

5

1800

5

4038700

208740

34790

0,795

598,8

5

 

5

2100

3,25

285600

233460

46692

0,7013

867,3

9

 

6

2700

3

1194246

302340

33593,333

0,7083

500,8

25

 

10

3000

5,5

4420570

538440

21537,6

0,7769

769,2

10

54

5

2400

8,75

4390700

897680

89768

0,7609

614,1

9

29

6

3000

6

4456640

787860

87540

0,7951

879,2

35

57

7

1050

7,5

6028050

920900

26311,429

0,8155

808,8

20

63

12

1200

4,5

1785869

386405

19320,25

0,7532

675,2

10

38

5

900

3

305600

239745

23974,5

0,7942

685,7

10

30

5

1500

4,25

524800

314680

31468

0,8027

707,3

5

59

4

1200

3,25

154325

426460

85292

0,7574

1090,6

16

60

8

1200

5

502000

272300

17018,75

0,78

492,3

35

79

16

900

9,5

3578700

1035370

29582

0,7369

695,3

8

52

3

6000

3,5

2598040

263220

32902,5

0,7654

793,3

6

58

4

6000

3

25000

143830

23971,667

0,6805

442

11

55

6

900

5

3558300

265885

24171,364

0,885

591,5

10

30

4

2700

6,25

4621500

732200

73220

0,7904

572,5

19

72

11

1800

5,5

3920970

393420

20706,316

0,7769

427

17

67

9

2100

6

4456640

399340

23490,588

0,7361

525

Dana

9

72

7

600

7,25

3058185

282860

31428,889

0,7276

481,7

9

72

5

1050

3,25

94250

301050

33450

0,78

598,8

12

 

6

1500

6,25

2175250

395410

32950,833

0,704

867,3

32

60

12

1800

6,5

2251060

191600

5987,5

0,71

500,8

12

55

5

3000

3,35

1335400

127570

10630,833

0,7265

769,2

15

25

9

1800

8,25

288650

383220

25548

0,8131

614,1

20

83

18

1800

11

1077200

302850

15142,5

0,781

879,2

10

58

7

1500

4

3911800

515550

51555

0,75

808,8

7

41

4

1500

4

1839528

106890

15270

0,7812

675,2

17

52

6

2000

2,75

107975

97560

5738,8235

0,8327

685,7

11

92

6

900

5

154500

192420

17492,727

0,78

707,3

23

55

5

1500

4,25

1831130

331140

14397,391

0,7751

1090,6

7

40

4

1800

5,5

4431570

93420

13345,714

0,7604

492,3

9

55

5

2700

6,5

2590710

101700

11300

0,7219

695,3

9

51

6

1500

3,5

2268550

149940

16660

0,7755

793,3

Gomp

15

26

8

750

3

98700

236240

15749,333

0,7917

481,7

12

 

7

750

2,5

238000

189840

15820

0,72

598,8

9

46

2

600

3,5

92700

91380

10153,333

0,7347

867,3

3

28

2

0

0,75

0

99330

33110

0,72

500,8

12

37

8

0

2

0

719360

59946,667

0,6875

769,2

7

52

3

600

3

2431220

246520

35217,143

0,7916

614,1

14

52

7

1200

2,5

2015350

238200

17014,286

0,7787

879,2

12

70

4

1500

2,5

1771350

103680

8640

0,76

808,8

6

27

4

900

4

139600

264820

44136,667

0,7812

675,2

4

44

2

750

2

898940

524440

131110

0,7812

685,7

10

50

5

0

4

0

281060

28106

0,7662

707,3

6

 

3

0

3

0

281060

46843,333

0,5197

1090,6

12

30

7

900

5

4058700

520300

43358,333

0,7578

492,3

12

56

3

1200

2

72800

112100

9341,6667

0,7162

695,3

10

55

5

1800

2

72800

105300

10530

0,75

793,3

9

54

9

1500

1,5

7500

118440

13160

0,6487

442

12

70

9

2700

10

977000

326240

27186,667

0,68

591,5

16

40

7

2100

3,5

349200

695320

43457,5

0,7334

572,5

6

32

3

900

2,5

12000

217720

36286,667

0,72

427

12

38

9

0

2

0

1020080

85006,667

0,58

525

4

50

4

1200

4

123600

201360

50340

0,75

574,5

15

 

6

1200

3

16000

332400

22160

0,6875

504,6

20

 

10

0

2

0

149200

7460

0,7656

570,1

17

27

7

900

5

164500

217915

12818,529

0,81

606,3

10

70

6

3000

4

123600

261000

26100

0,7812

694,7

16

40

6

1500

5

2307910

229420

14338,75

0,765

793,1

12

30

7

1200

4

1841528

332600

27716,667

0,8125

801,6

5

40

3

750

2

61800

223370

44674

0,8109

725,3

22

30

11

600

4

136600

414260

18830

0,7891

681,1

9

39

4

900

4

123600

191580

21286,667

0,7812

629,9

28

28

22

2100

5

175500

1765300

63046,429

0,815

657,6

7

22

3

900

2

61800

338260

48322,857

0,7812

640,6

10

68

4

1800

4

138600

489330

48933

0,4922

592,9

10

28

5

3000

10

324000

1189500

118950

0,5875

655,1

19

27

7

3600

7

216300

877850

46202,632

0,6003

463,5

21

37

7

2700

7

228800

904200

43057,143

0,603

588,4

Moyenne

12,57

50,05

6,66

1275,19

4,33

2068156,4

9

340109,18

31657,33

0,72

648,47

Ecart type

6,92

14,95

3,82

978,18

2,14

1806342,3

9

261677,86

24841,59

0,07

143,77

Questionnaire de l'enquête auprès des ménages dans le Plateau
Central : technologies CES

Date :

Province :

Département :

Village :

Nom du chef de ménage :

Quel est votre statut socio-économique dans le village ? Age du chef de ménage :

Taille du ménage :

Nombre d'actifs dans le ménage :

Niveau d'étude du chef de ménage :

Employez-vous de la main d'oeuvre hors de votre ménage ? Oui Non

Si oui, quelle quantité de main d'oeuvre employez-vous ?

A combien estimez-vous le coût total de cette main d'oeuvre embauchée ?

Avez-vous accès au crédit agricole ? Oui Non

Si oui de quelle institution l'obtenez-vous ?

Banque ONG ou association Micro finance1

Crédit informel

Quelle est la valeur du crédit que vous obtenez par campagne ?

Quelles sont les conditions d'attribution du crédit ?

Quelle technologie(s) agricole de conservation des eaux et des sols utilisez-vous ?

Durée d'utilisation de la (des) même(s) technologie(s) ?

L'aménagement que exploité a-t-il été collectivement ou individuellement réalisé ?

1 Il s'agit des Institutions de micro finance

Autrement dit, êtes-vous l'auteur de l'aménagement ou a-t-il été réalisé par projet pour le compte d'un groupe dont vous membre ?

Si oui, quel est ce projet ?

Selon vous, jusqu'à quel degré pensez-vous que l'utilisation de la technologie vous permettra d'améliorer vos performances (perception de l'utilité) ?

Faible degré Degré moyen Degré élevé

Selon vous, jusqu'à quel degré pensez-vous que l'utilisation de la technologie vous nécessitera d'efforts (perception de la facilité d'utilisation) ?

Faible degré Degré moyen Degré élevé

Combien cela vous a-il coûté lorsque vous utilisiez pour la première fois la technologie ? (Coût d'adoption) ?

Quel est le coût annuel de l'entretien de la technologie ?

Selon vous, avec l'adoption pour la première de la technologie, quelle quantité de produit par hectare (ha) pensiez-vous obtenir à la récolte (rendement escompté) ?

Quels étaient vos rendements avant l'adoption de la technologie ?

Selon vous, quel est votre degré d'exposition au risque environnemental ? Faible degré Degré moyen Degré élevé

Quelle est votre attitude face au risque ?

Comportement risqué Averse au risque Indifférent face au risque

Quelles sont les différentes cultures pratiquées sur votre champ ?

Quelle est la superficie allouée à chaque culture ?

Quelle est superficie totale de votre exploitation ?

Pour obtenir l'information sur les technologies disponibles et sur les autres domaines de l'économie en général, combien dépensez-vous :

- en temps

- en argent

Autrement dit, est-il facile pour vous d'accéder à l'information sur les technologies disponibles et leurs caractéristiques particulières ?

Quelles sont selon vous les contraintes de l'accès à l'information ?

Utilisez-vous de fertilisants ? Oui Non

Si oui lesquels ?

Si non pourquoi ne les utilisez-vous pas ?

Utilisez-vous de pesticides ? Oui Non Si oui lesquelles ?

Si non, pourquoi ?

Utilisez-vous les semences améliorées ? Oui Non Si non, pourquoi ?

Quelle quantité totale de produits avez-vous obtenu cette année ? Quelles sont les quantités par spéculation ?

Pendant la saison pluvieuse, avez-vous menées des activités parallèles à votre activité de culture ? Oui Non

Si oui, combien cela vous a-t-il rapporté ?

Avez-vous des activités rémunératrices en cette saison sèche ? Oui Non Si Oui, combien cela vous rapporte-t-il ?

Recevez-vous des fonds venant d'ailleurs ? Oui Non

Si oui, quel est le montant de ces transferts ?

Quels matériels agricoles utilisez-vous pour vos activités de production ?

Pensez vous que les prix des produits sont favorables ? Oui Non Si non quel prix souhaiteriez-vous obtenir ?






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams