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Analyse des déterminants de l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols au Burkina Faso

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par Janvier Kini
Université de Ouagadougou - DEA 2007
  

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2.2. Les différentes technologies de conservation des eaux et des sols

La dégradation des ressources environnementales est une des préoccupations majeures dans le monde entier et dans le monde en développement en particulier. En effet, dans ce dernier l'agriculture est la principale source d'alimentation des populations. Cette agriculture est aujourd'hui confrontée à de sérieux problèmes dont la dégradation des ressources environnementales et celle des sols en particulier. Le problème est que cette dégradation touche les ressources naturelles renouvelables à un point critique tel qu'il convient de connaître les causes réelles de celle-ci afin de lui affronter une lutte curative. Les causes de cette dégradation sont multiples, variées et liées à l'activité de l'homme. Dans ce sens, Malthus avait trouvé que la croissance exponentielle de la population était à la base de cette dégradation environnementale. En effet, pour lui, plus la population s'accroît, plus les espaces et ressources disponibles par tête diminuent engendrant ainsi une pression démographique sur les sols, en particulier, qui supportent l'activité de production. Southgate et al (1990) trouvent qu'en plus de cette pression démographique, les politiques gouvernementales et les attributions des droits de propriété jouent sur la dégradation de ces ressources environnementales. L'érosion des sols est aussi citée comme une des causes principales au phénomène de dégradation. Pour le cas du Burkina Faso, Mazzucato et al (2000) attestent la dégradation des sols aux taux élevés de croissance démographique conjugués à une pauvreté très répandue ainsi qu'à un manque d'intensification agricole. Bandré et Batta (1998)

distinguent cinq causes majeures de la dégradation des terres au Burkina Faso : les pratiques traditionnelles1, la sécheresse, l'utilisation des tracteurs et autres machines pour la préparation du sol, l'exploitation intensive des pâturages, le changement du répertoire des semences2.

Face à ce phénomène, les techniques ou stratégies développées par les agriculteurs et la recherche sont variées. Ces techniques visent toutes le contrôle de l'érosion, le maintien de la matière organique et des propriétés physiques du sol (Bandré et al 1998). L'importance accordée à la conservation des sols ou à la récupération de l'eau peut varier selon la moyenne pluviométrique, le type de sol et la situation du terrain dans le relief. Ainsi, dans les zones humides où le lessivage des éléments nutritifs du sol et l'érosion en nappe sont des problèmes pour la production agricole, les mesures de conservation des sols sont d'une importance capitale. Par contre, dans les zones sèches où l'eau est la contrainte de la production agricole, les techniques de collecte d'eau sont à valoir (Bandré et al, 1998).

Selon donc les zones agro-climatiques dans le pays on dénombre une panoplie de techniques traditionnelles de conservation des eaux et des sols à effet plus ou moins efficace dans la préservation et la restauration des ressources naturelles. Ces techniques comprennent le zaï, le paillage, le cordon pierreux, la fumure organique, les demi-lunes, la régénération naturelle assistée, les haies vives, le compostage en tas et les aménagements sur les bassins versants.

1.2.1. Le Zaï

Une des techniques traditionnelle de CES pratiquée dans le Plateau Central du Burkina est le « Zaï ». Dans cette zone, la pluviométrie moyenne est de 562 mm (Bandré et al, 1998) et les sols y sont fortement encroûtés. Par définition, les « Zaï » sont des trous ou des cuvettes à diamètre compris entre 20 et 30 cm avec une profondeur de 10 à 15 cm (Bandré et al, 1998). Les dimensions des Zaï varient en fonction des types de sols sur lesquels ils sont creusés. Ainsi, sur les sols latéritiques à capacité de rétention d'eau limitée, ils sont le plus souvent grands. Par contre, sur les sols argileux moins perméables à l'eau, les « Zaï » sont plus réduits. La terre excavée est déposée en croissant vers l'aval du creux afin de capter les eaux de ruissellement. Le nombre de cuvettes par hectare est fonction de leur espacement et fluctue entre 12.000 et 15.000. Les lignes de Zaï doivent être décalées et perpendiculaires à la plus grande pente du terrain

1 Il s'agit des feux de brousse, des cultures sur brûlis, la coupe du bois

2 C'est l'utilisation abusive des produits chimiques due aux variétés modernes

Cette technique est surtout utilisée dans l'optique de réhabiliter les sols latéritiques et sabloargileux devenus dénudés. La période appropriée pour mettre en place le zaï est la saison sèche (Novembre à Mai) en raison de la disponibilité de la main d'oeuvre nécessaire.

Le temps nécessaire à la mise en « zaï » d'un champ de l'ordre d'un hectare est d'environ 60 jours de travail. Les « zaï » captent la litière et les sables fins transportés par le vent. A cela, les paysans ajoutent une certaine quantité de fumier dans les cuvettes afin d'attirer les termites. Les termites quant à eux creusent des galeries et facilitent ainsi l'infiltration profonde des eaux de pluie et de ruissellement. En plus de leur contribution à l'amélioration de la porosité des sols et à la capacité de rétention de l'eau, les termites transportent également les éléments nutritifs des couches supérieures profondes vers des horizons supérieurs et inversement. Les zaï sont efficaces parce qu'ils concentrent l'eau et la fumure en un même point (Ouédraogo et Kaboré, 1996). Les rendements en céréales (mil et sorgho) à partir des zaï sont remarquables en année de pluviométrie normale avec environ 500 à 1000kg/ha (Bandré et al, 1998). Pendant la seconde année de culture de zaï, les paysans sèment à nouveau dans les cuvettes existantes ou dans de nouvelles cuvettes si l'espacement entre les anciennes cuvettes permet d'en creuser de nouvelles. Ainsi, après environ cinq années de culture, l'ensemble de la surface aménagée est amélioré par les zaï et l'action des termites (Roose et al, 1994). Dans le Plateau central, le zaï a un taux d'adoption compris entre 60 et 80% (Ouédraogo et al, 2006).

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