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Exploitation forestière et développement économique en milieu rural. Analyse du problème en territoire de Bagata, province de Bandundu (RDC)

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par P. Basile Sakata Selebay
Université Catholique de Louvain - Master complementaire en Développement, environnement et société 2011
  

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1.1.2. Au niveau local : le territoire de Bagata

A. Localisation

Le territoire de « Bagata » est situé au centre-ouest de la République démocratique du Congo. Il fait partie du district de Kwilu dans la province de Bandundu. Il a pour entités limitrophes, la ville de Bandundu et les districts de Mai-Ndombe et Plateau au Nord, le territoire d'Idiofa à l'Est et les territoires de Bulungu et Masi-manimba au Sud.

Le territoire de « Bagata », comprend cinq collectivités à savoir : Kizweme, Kwango-Kasaï, Kwilu Ntobere, Manzasay et Wamba et deux cités Bagata et Fatundu. Les secteurs sont subdivisés en groupements (un groupement comprend 1 à 7 villages).

Figure 1 : Carte du territoire de Bagata

B. Les populations

Selon les statistiques officielles de l'Institut national des Statistiques, organisme dépendant du Ministère du Plan et de l'Administration du territoire, sur base du recensement scientifique intervenu au mois de juillet 1984, le territoire de Bagata couvre une superficie de 16.898 km² et compte 214.231 habitants soit 13 habitants par km² dont 9.077 seulement habitent la cité de Bagata, chef-lieu du territoire, et 3.960, la cité de Fatundu17(*).

Le territoire de « Bagata », est territorialement occupé par les Yanzi à près de 90%. Les autres tribus sont les Teké et les Mbala. Le dialecte des Bayanzi est le Kiyanzi. Ils appartiennent au groupe des usagers du kikongo, une des quatre langues nationales que compte la RD Congo.

Pour comprendre comment et dans quelle mesure les cultures humaines diffèrent entre elles, si ces différences s'annulent ou se contredisent, ou si elles concourent à former un ensemble harmonieux, il faut d'abord essayer d'en dresser l'inventaire. Mais c'est ici que les difficultés commencent, car nous devons nous rendre compte que les cultures humaines ne diffèrent pas entre elles de la même façon, ni sur le même plan. Nous sommes d'abord en présence de sociétés juxtaposées dans l'espace, les unes proches des autres. Nous devons compter avec des formes de la vie sociale qui se sont succédé dans le temps et que nous ne pouvons connaître par expérience directe18(*).

En ce qui concerne la question de l'organisation sociale, les Bayanzi19(*) sont matrilinéaires c'est-à-dire que chaque individu est lié au clan de sa mère. Basée sur la famille élargie, les structures de la parenté se présentent comme suit :

Le « ndwo » est le clan. Il regroupe les descendants d'un ancêtre supposé être unique. Les membres d'un même « ndwo » ne se connaissent pas forcément entre eux mais ils possèdent une même devise et sont soumis aux mêmes interdits. Le mariage est interdit entre membres du même « ndwo » quand bien même ils ne sont pas de même famille.

Une autre subdivision est celle appelé le « zum » le ventre. Le « zum » correspond à la lignée et regroupe tous les descendants en ligne maternelle d'un ancêtre défunt. C'est une subdivision importante car chacun sait de quel « zum » il dépend et les liens entre ses membres sont très forts tant dans le monde présent que pour l'au-delà. C'est pour cette raison qu'ils sont généralement enterrés à une même place au cimetière.

Enfin, vient le « nzo » la maison, celui-ci rassemble toutes les personnes vivantes placées sous l'autorité du membre le plus âgé du « nzo ». Ce dernier s'appelle « nganzo » qui signifie littéralement celui qui possède la maison. Le « nganzo » est le responsable de l'ordre social et religieux du clan. En cas de procès, c'est lui seul qui a le droit de prendre la parole au nom des membres de son clan. Il est le gérant des biens de la famille, les forêts, la rivière, les plantations...

Sur le plan religieux, il garde les fétiches de la famille et leur offre les sacrifices qu'il convient. Il incarne le contact que le clan garde avec ses ancêtres défunts ainsi qu'avec tous les membres décédés du clan.

Seuls les neveux de l'oncle peuvent succéder au « nganzo ». Plus précisément, c'est le garçon le plus âgé, parmi les enfants des soeurs de l'oncle qui peut prétendre à la succession. Les neveux font partie de la Cour de l'oncle.

Ce système matrilinéaire en matière de succession trouve sa justification dans le postulat selon lequel le cordon ombilical constitue l'argument le plus pertinent pour établir l'appartenance de la personne à la lignée, et que d'autre part, on est plus certain de la maternité de l'enfant que de sa paternité.

Seuls les hommes peuvent devenir « nganzo ». Le fardeau spirituel des charges à assumer ne saurait permettre à la femme, pense-t-on, de cumuler ces fonctions avec celles des incessants travaux des champs20(*).

Chez les Bayanzi traditionnels, le système matrilinéaire décrit ne permet pas d'accorder une grande importance à la famille restreinte composée du père, mère et enfants. La solidarité se manifeste autour du nzo « maison » tel que brièvement défini.

Certains traits particularisent cette tribu notamment le fait que lorsqu'un « Muyanzi » meurt en ville, on lui coupe ses ongles et ses cheveux qui sont rapatriés au village où un deuil est organisé en grandes pompes. L'objectif poursuivi est d'assurer la réintégration du mort dans la structure villageoise et clanique.

La plus grande particularité est celle du kétyul. En effet, lorsqu'un enfant, quel que soit le sexe, naît avec ou sans défaut, brave ou non, existe déjà pour lui un conjoint potentiel dans un groupe de personnes bien définies. G. De Plaen le note plus clairement en ces termes : «  le mariage est réglementé par certaines règles qui désignent à chacun un groupe de personnes au sein duquel il peut se marier. C'est généralement en fonction d'une union antérieure contractée par son clan que l'homme doit choisir son épouse dans un clan défini et à une génération précise.21(*)». S'agissant des religions, les Bayanzi sont animistes.

Tous ces développements nous permettront de mieux comprendre les interactions existant entre les populations de Bagata et la gestion des forêts.

* 17 Institut National de la Statistique, Ministère du Plan et Aménagement du territoire, Volume I, Kinshasa, Bas-Zaïre, Bandundu, Equateur et Haut-Zaïre, Kinshasa, 1992, pp. 58 et ss. Nous faisons remarquer que depuis 1984, aucun autre recensement officiel n'a eu lieu.

* 18 C. LEVI-STRAUSS, Race et histoire, Denoel, Paris, p. 2.

* 19 G. De PLAEN, La structure d' Les structures d'autorité des Bayanzi, Editions universitaires, Paris,1974, 336 pp.

* 20 De PLAEN, G., idem, pp. 51-52.

* 21De PLAEN, G. op.cit., p.63.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand