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Exploitation forestière et développement économique en milieu rural. Analyse du problème en territoire de Bagata, province de Bandundu (RDC)

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par P. Basile Sakata Selebay
Université Catholique de Louvain - Master complementaire en Développement, environnement et société 2011
  

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2.4.2. Les pratiques défavorables

Il s'est dégagé de l'examen de différents rapports aussi bien documentaires que des rapports de terrain que la transformation insuffisamment planifiée des terres forestières en terres agricoles ou de pâturages constitue la plus importance menace sur les écosystèmes forestiers. La pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis96(*), les feux de brousse incontrôlés et non autorisés ainsi que la carbonisation du bois constituent autant de mauvaises pratiques que l'on dénonce dans toutes les provinces du pays.

Les populations de Bagata déboisent chaque année plusieurs hectares des forêts pour en faire des terres de culture. Par conséquent, on enregistre des cas de destruction de la pédofaune et de réduction des forêts entrainant des érosions, la réduction des habitats des espèces rares et endémiques (gorilles) ainsi que des perturbations climatiques (irrégularités des pluies et augmentation de la chaleur). Les jachères de très courte durée sont également signalées comme une pratique négative, car elles ne favorisent pas la régénération des forêts.

Les enquêtes ont aussi relevé l'abattage incontrôlé des arbres pour recueillir du miel et des chenilles et pour la fabrication des pirogues, et celui des palmiers pour tirer le vin et faire l'huile de palme. On enregistre des cas d'abattage d'arbres, parfois de grande valeur économique pour des raisons de production de charbon du bois.

Une autre pratique défavorable consiste dans le braconnage et la chasse au moyen des arcs de guerre. Cette manière de chasser est très fréquente. La pêche par empoisonnement et à l'aide de substances toxiques, telles les herbicides ou les fongicides, est également citée comme une des pratiques défavorables. Presque tous les rapports d'enquêteurs ont fait état de ces pratiques dans les sites visités. Le non-respect des calendriers de chasse et de pêche est également à signaler.

2.4.3. Le système agroforestier de Mampu un outil de développement97(*)

Le site de Mampu, situé sur le plateau des Bateké et couvrant une superficie de 8 000 hectares accueille un système agroforestier avec des cultures vivrières d'une part (manioc et maïs) et des plantations d'acacias et d'eucalyptus d'autre part. Malgré un sol peu propice à l'agriculture et à la forêt, plus de 300 fermiers exploitent des parcelles de 25 hectares chacune en effectuant une rotation entre des reboisements d'acacias destinés à la production de charbon de bois et les cultures vivrières. Au-delà de la production agroforestière, le site de Mampu est une bonne illustration du potentiel que représente la séquestration du carbone en Afrique.

Ce projet, financé par la Commission européenne et géré par la Fondation Hanns Seidel en partenariat avec le Centre d'Appui au Développement Intégral/Mbankana, n'a jusqu'à présent jamais fait l'objet d'une évaluation quant à son bilan carbone.

Le système agroforestier de Mampu est remarquable par sa taille (80 km²) et sa forme régulière. Il se détache très nettement du reste de la savane dégradé.

Le projet agroforestier n'est pas renseigné comme puits de carbone même s'il remplit parfaitement et sans rétribution ce rôle.

Le système agroforestier de Mampu ne représente qu'une toute petite partie de l'offre en charbon de bois sur les marchés de Kinshasa. La grande différence, c'est que la production de charbon de bois produit à partir du système agroforestier de Mampu est durable. Et n'a pas arrêté la carbonisation sauvage traditionnellement exercée sur les Plateaux Batékés. Le développement d'une filière de commercialisation renforcée en moyens de transport et la présence d'un plus grand nombre de charbonniers pourraient même avoir eu un effet accélérateur sur la dégradation des galeries forestières.

a) Impacts sur la faune98(*)

Le principal impact positif sur la faune passe par le soulagement de la pression anthropique sur des formations naturelles qui sont riches en habitats. Ces habitats sont situés en petite partie dans les dernières galeries forestières des Batékés mais en grande partie dans d'autres

Zones du pays. L'augmentation de la chasse associée à la présence de nouveaux habitants à Mampu cause une diminution de la faune sauvage. C'est un impact négatif, mais il convient d'admettre que la destruction des galeries forestières pour le renouvellement des champs et la

production de charbon de bois aurait de toute façon causé la disparition de la faune par la destruction progressive de leurs habitats. Par contre, les peuplements d'acacias constituent quant à eux de nouveaux habitats pour la faune et la flore. Une parcelle

Agroforestière est biologiquement plus riche qu'une savane herbeuse dégradée.

b) Impacts abiotiques99(*)

Un projet forestier a toujours un impact négligeable sur le climat et un impact limité sur le microclimat. Le système agroforestier de Mampu modifie localement des facteurs comme l'évapotranspiration et la température au sol. Le visiteur qui se prête à l'observation notera assez facilement le gradient de température lorsqu'on passe de la savane au massif forestier. Cette fraîcheur relative est encore plus perceptible au sein d'une galerie forestière. Pourtant, l'humidité relative de l'air est localement plus élevée sur les surfaces boisées que dans les savanes. Un autre impact environnemental positif du massif forestier de Mampu est la séquestration permanente de carbone, donc de dioxyde de carbone. Certes, les arbres plantés séquestrent du carbone pendant leur croissance et ensuite, ce dioxyde de carbone est rejeté dans l'atmosphère. Une partie est rejetée assez rapidement lors de la fabrication du charbon de bois et lors de l'utilisation de celui-ci par les ménages kinois. Une autre partie est rejetée progressivement, notamment au cours de la lente biodégradation des racines et des souches. Néanmoins, en parallèle de ce cycle d'énergie renouvelable, le système agroforestier fonctionne avec une biomasse ligneuse présente en permanence.

* 96 La technique culturale de l'agriculture sur brûlis se trouve pratiquée dans la quasi-totalité des zones d'étude. Dans les provinces de l'est, cette technique consiste à constituer des tas de débris dans les champs en vue de les brûler sur des souches. Le Katanga est encore plus concerné par cette pratique, qui fait reculer aussi bien la faune sauvage que leurs habitats.

* 97 Http//www.delcod.itstel.ec.europa.eu. Projet d'activité agroforestieres de Mampu (RDC, Province de Kinshasa)

* 98 Http//www.delcod.itstel.ec.europa.eu. Op cit

* 99 Http//www.delcod.itstel.ec.europa.eu. Op cit.

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