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Transport de voyageurs en Afrique subsaharienne : le sud Bénin doit-il se réconcilier avec le chemin de fer ?

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par Sebastien BRION
Ecole Supérieure des Transports (Paris) - Manager Transport et Logistique 2012
  

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CONCLUSION GENERALE

Alors qu'à peine un Béninois sur dix dispose d'une voiture particulière, le transport collectif de masse est le grand oublié au Sud du Bénin. Aussi, les infrastructures routières aléatoires (réseau routier peu développé, routes dégradées, voies impraticables durant la saison des pluies) n'ont jamais été en mesure d'assurer convenablement la desserte du territoire du Sud Bénin.

Les tendances observées entrainent une situation en matière de mobilité qui a atteint ses limites et qui impacte négativement la qualité de vie, l'environnement, l'économie, se traduisant par une mobilité circonscrite, une forme de corruption dans les transports, une discrimination spatiale ainsi qu'une mauvaise gestion administrative du territoire. Le réseau existant de transport de voyageurs ne répond pas aux besoins actuels et futurs de développement. La question de la production des transports collectifs de masse se pose inévitablement et demeure le grand chantier pour le Sud Bénin. Une mobilité durable s'impose.

Comme en témoigne l'existence d'un réseau, le train de voyageurs a pourtant existé, mais son exploitation a fini par échouer. Aujourd'hui, la croissance démographique soutenue, la politique de relance défendue par le gouvernement en place et son désir pour « un Bénin émergent », la fierté et la volonté des Sud Béninois de revoir des trains circuler et répondre à leur problème de mobilités grandissantes, les nouvelles pistes de financement envisageables (or noir, meilleure gouvernance des fonds, investissements privés) permettent plus que jamais d'espérer la mise en place d'un nouveau réseau, définitivement débarrasser des aléas et des motivations moles du passé.

Au terme de cette étude, la réconciliation avec le chemin de fer n'est donc plus un choix mais une nécessité. Nous proposons donc une rénovation complète de l'architecture du transport de voyageurs, afin de concevoir une mobilité performante et durable. Brièvement, il convient de :

· S'engager sans tarder dans une stratégie globale pour la mobilité durable,

· Proposer un nouveau format pour l'exploitation du chemin de fer, pour le transport de voyageurs, différent de celui des années 80,

· Privilégier la complémentarité entre les modes rail et route,

· Poursuivre une politique d'intégration régionale du transport de voyageurs.

Les obstacles à franchir pour arriver à la réconciliation nécessitent donc une stratégie. Finalement, ladite stratégie, constitue un cadre de référence pour la planification des transports et de ses infrastructures. La mobilité durable ne se réalisera qu'avec le rapprochement du chemin de fer et son intégration comme l'épine dorsale du système de transport de voyageurs au Sud Bénin. Le dénouement par un transport collectif de masse est la clé majeure pour retrouver des indicateurs de mobilité plus satisfaisants, harmoniser les territoires et doper l'économie locale (favoriser les échanges, créer de nouveaux emplois, attirer plus d'investissements privés).

En 2010, la remise en circulation d'un train de voyageur, pour tester la fonctionnalité des rails entre Cotonou et Porto Novo, a été qualifiée de « grand évènement » par le Directeur Général de l'OCBN. Soutenue par le gouvernement, cette opération a suscité un regain d'intérêt pour le transport ferré de voyageurs et relance l'espoir.

Aussi, la mobilité des hommes et la circulation des marchandises sont étroitement liées. Au même titre que la redéfinition du transport de voyageurs au Sud Bénin, il faudra nécessairement aussi saisir l'opportunité de développer le concept de l'envoi groupé de marchandises (ce peut être un wagon dédié pour les marchandises).

Il appartient désormais aux politiques concernées de choisir. Dans un premier temps, ils poursuivent un modèle économique qui aggrave l'économie informelle dans lequel une poignée d'individus s'enrichit au détriment du développement collectif. Ou ils choisissent selon un plan moderne et responsable, en optant pour une vision centrale du transport coordonnée, structurée, avec comme objectif la mobilité durable.

Comme nous l'avons vu, aujourd'hui toutes les conditions sont réunies pour qu'un tel projet puisse voir le jour. Mais, comme dans pratiquement toutes les problématiques de développement des pays émergents, la volonté et la maturité politique sont des éléments indispensables à cette réussite. La réforme du transport de voyageurs au Sud Bénin n'échappera pas à cette réalité.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry