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La mobilisation de la démarche judiciaire dans le processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit: le cas du Rwanda

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par Claudette Chancelle Marie-Paule BILAMPASSI MOUTSATSI
Université protestante d'Afrique Centrale - Master II en paix et développement 2012
  

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Paragraphe III : L'effacement des preuves du génocide de 1994

Dix-huit ans viennent de passer après le génocide perpétré contre les tutsi. Malgré l'action de mémoire des tutsi tués pendant ce temps, il est toujours difficile de savoir comment et dans quels endroits, au niveau des collines, ces innocents ont été tués, pour les rescapés qui veulent savoir comment les leurs ont été tués, et les responsables de tels actes. Plusieurs pratiques illustrent cependant l'effacement des traces du génocide qui entravent le processus de justice

La mobilisation de la démarche judiciaire dans le processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit : le cas du Rwanda.

transitionnelle et un retour à la paix. D'après nos différentes lectures par exemple, la façon fréquente d'effacement des traces du génocide se remarque dans la fuite des informations recueillies au cours de la période de collectes d'informations au niveau des cellules, de telle sorte que les informations qu'on donne après, au cours des procès, sont loin de celles dont ont disposait avant. Ceci a d'ailleurs eu des conséquences négatives.

A. Les responsables des massacres, les lieux ou les Tutsi ont été tués et le patrimoine pillé

Il est difficile de connaitre les responsables des massacres parce que leur objectif est de continuer d'effacer les traces. Un rwandais nous affirme que « la responsabilité de chacun ne peut être connue. Si X est accusée par exemple d'avoir tué quelqu'un, et que dans le cadre des processus Gacaca c'est sa soeur ou un membre de famille qui est élue comme personne intègre des Juridictions Gacaca, le témoignage précédent sera confisqué... »255.

De plus, à l'heure actuelle, certains rescapés du génocide ne savent toujours pas les lieux où les corps des leurs ont été jetés. Avant le génocide, les relations entre les hutu et les tutsi étaient bonnes, mais après le génocide, il est difficile qu'un voisin dise la vérité sur ce qu'il a vécu et sa responsabilité. Le constat c'est que de façon générale, personne ne veut révéler l'endroit où les gens ont été jetés, à moins qu'il y ait d'autres efforts pour servir de base dans la recherche des données.

S'agissant du patrimoine pillé, pour le moment, il est encore très difficile d'identifier le patrimoine pillé pendant le génocide. Les rescapés du génocide ne cessent de demander au Gouvernement du Rwanda d'aider dans le remboursement de leurs biens pillés, et les rescapés ont souvent un problème à localiser leurs biens si ce n'est avec l'assistance des responsables des massacres. Concernant l'effacement des preuves sur le patrimoine pillé, ceux qui ont plaidé coupables acceptent leur participation aux attaques et précisent souvent leur compagnie mais refusent de parler du patrimoine pillé. On remarque ainsi une différence dans l'effacement des traces du génocide. Certains disent qu'ils ont pillé peu de choses et de moindre importance. Ce fait, entrave tout simplement le processus de réparation de la justice transitionnelle.

255 Entretien mené auprès d'un Rwandais, Kigali, 24 février 2012.

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