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Etude épidémiologique et clinique de l'insuffisance cardiaque, cas de l'hôpital SNCC de Lubumbashi

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par Prince Kibikiabo
Université de Lubumbashi - Docteur en Médecine 2013
  

Disponible en mode multipage

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« ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE ET CLINIQUE DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE »

CAS DE L'HOPITAL SNCC DE LUBUMBASHI.

Par : KIBIKIABO LUBANGE

Mémoire présenté et défendu à huit-clos le 13/07/2013, devant le Jury de Médecine Interne des Cliniques Universitaires de Lubumbashi, en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine.

JURY:

Président:Professeur Dr. MUTETA WA PAMANDA

Membres : Dr. KAKOMA, Dr. KASONGO, Dr. MULEKA

Directeur : C.T. Dr. MWAMBA MULUMBA

Codirecteur : Dr. KAKISINGI

Année - Académique : 2012 - 2013

IN MEMORIUM

A ma grand-mère Albertine MUTOMBO et à mon frère Johnny KIBIKIABO.

Par des profonds remords, je pense à vous, vous voilà au monde de repos. Avec foi de vous revoir dans le pays de tranquillité, je ne peux que vous souhaiter la paix à vos âmes et que le ciel vous soit reconnaissant.

EPIGRAPHES

Le manque de science n'est bon pour personne.

Proverbes 19 : 2a.

Celui qui retient ses paroles connait la science ; Et celui qui a l'esprit calme est un homme intelligent.

Proverbes 17 : 27.

DEDICACES

A toi, Eternel DIEU, pour ta bonté, ta grâce, ta protection, ton amour et pour le souffle de vie ainsi que toutes tes bénédictions dans notre vie.

A vous, Chers parentsJoseph KATSHUNG KAPEND et Bernadette ILUNGA KISHIKO :les mots ne suffisent pas pour exprimer toute l'affection que j'éprouve pour vous ; je vous dois ma réussite, mon éducation, ma fierté. Vous m'avez aimé très profondément et vous avez toujours été des parents idéals. Merci d'avoir fait de moi un homme des sciences.

A vous, Cher pèreLambert KIBIKIABO KHIUMINET,pour votre présence dans ma vie, votre rigueur, votre soutient et vos précieux conseils.

A vous, Chers onclesBellarmin MWANZA NSHIMBA, Valérien MIKOMBE LUBANGE et Augustin MWAMBA TSHIPAKA pour votre sens de contribution à nos études par des conseils, des dons et tant d'autres biens faits, ainsi qu'à toutes vos familles. Puissiez-vous trouver, dans ce travail, un réconfort.

A vous, ma famille : Joseph KATSHUNG, Rachel NSHIMBA, Tharcisse KIBIKIABO, Tendresse KATSHUNG, Gracia KATSHUNG, Sarah KATSHUNG, Junior KATSHUNGpour l'union, la complicité et la joie de vivre qui ont toujours existé dans la famille et qui m'ont permis de faire naître ce modeste travail. Soyez en rassuré, je serais toujours là pour vous.

A vous grand-père Norbert LUBANGE et à vous cousins et cousines, neveux et nièces : Christian NGOY, Theddy NGOY, Chalange MBOMBO, Ogilvie BAHATI, Dan MBAL, Yan NAWEJ.

A toi, mon âme-soeurRachel KAUNDA MANSANG,pour ton affection, ta patience, ton soutien tant psychique, spirituel que matériel.

A tous les insuffisants cardiaques : puissiez-vous trouver, ici, des renseignements sur votre pathologies.

Je dédie ce travail.

REMECIEMENTS

«  Un grand édifice tenant débout, dit-on n'est pas toujours l'oeuvre d'une seule personne ; et que la moisson de ce jour est le produit fini des efforts et sacrifices consentis par les semeurs. »

Au terme de nos études de Médecine générale, il nous a été demandé de rédiger un mémoire en rapport avec un problème réel de santé, auquel est confronté la population, d'en dégager son épidémiologie et sa clinique. C'est dans ce cadre que nous avons opté pour « l'Insuffisance cardiaque ».

Nous ne pouvons ignorer qu'avant d'y arriver, nous avons bénéficié du concours de diverses personnalités tant morales que physiques. Nous nous faisons cet agréable devoir de les remercier.

De manière spéciale, nous adressons notre gratitude au DocteurMWAMBA MULUMBA et au DocteurKAKISINGI qui, en dépit de leurs innombrables et lourdes tâches, ont bien voulu accepter de diriger ce travail ; pour le nombre conséquent d'observations et de conseils qu'ils nous ont fourni en vue de son élaboration et de nous avoir ouvert les horizons de la science.

Nous remercions le Chef des travaux Jacques KAMBULU, Dr. Serge MATANDAet Mr. Elie ETSHILONIqui nous ont apporté la collaboration de leurs expériences scientifiques. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre gratitude.

Nos remerciements s'adressent à tous les professeurs, chefs des travaux et assistants de la faculté de Médecine de l'Université de Lubumbashi et en particulier à ceux du département de Médecine Interne pour nous avoir conduits sur le chemin du savoir. Par ceci, maîtres, recevez les gratitudes venant du fond de notre coeur, que notre Dieu vous soit le miséricordieux pour toujours.

Que les travailleurs de l'hôpital SNCC/Lubumbashi trouvent ici l'expression de nos sincères remerciements pour la collaboration et l'encadrement combien meilleurs dont ils nous ont fait jouir tout au long de notre stage de fin d'étude.

Nous serons ingrats si nous ne remercions pas les familles : Alain TSHANTA, Célestine KASOKWE, Jean KASONGO, Jean MUJINGA, Joseph YAV, Isidore LENGE, Laurent MUSHE, Léon NGOY et Louise KASONGO pour leur bienveillance qui nous est d'un grand secours.

Notre profonde gratitude va également aux familles : Norbert KABINGA, Stanislas KALOMBO, KASONGO BANZA M et Jean MUTEBA ainsi qu'à tous les membres de la Paroisse Evangélique de la Ville de Kolwezi et à ceux de la Paroisse Protestante de l'UNILU pour leurs conseils, prières et soutiens nous accorder.

A nos amis et compagnons de lutte : Elisée MUKAMBU, Franck SHABANI, James TSHINGAMBO, Vincent Degrace AYOMBO, Blaise LANTO, Charlie KATUMBA, Dora KIPAYKO, Dorcas NTANGA, Fiston KAFUKU, Franck KAPEND, Eddy KINGANDA, Elvine KEYI, Fortunat KANYINDA, Trésor KABWE et Trésor KABWITA; nous disons grand merci en raison de la franche collaboration qui régnait parmi nous aux études comme dans le stage de fin d'étude.

Enfin, nous remercions tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à la réalisation de ce travail et/ou à faire de nous ce que nous sommes.

Ce travail est ouvert aux critiques et suggestions pour un apport fructueux sur le plan scientifique.

KIBIKIABO LUBANGE

Prince Leva

SOMMAIRE

SOMMAIRE 3

LISTE DES ABBREVIATIONS 10

INTRODUCTION 12

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE 14

Chapitre I. GENERALITES SUR L'INSUFFISANCE CARDIAQUE 15

1.1. Définition 15

1.2. Epidémiologie 15

1.3. Classification 15

A. Classification fonctionnelle 15

B. Classification hémodynamique 16

C. Classification anatomique 16

1.4. Etiologie 16

1.4.1. Pathologies sous-jacentes. 16

1.4.2. Facteurs déclenchants. 17

1.4.3. Facteurs de risque cardiovasculaire. 17

1.5. Physiopathologie. 18

1.6. Clinique 19

1.6.1. Manifestations cliniques 19

1.6.2. Formes cliniques. 21

1.7. Paraclinique. 23

1.7.1. Télécoeur 23

1.7.2. Electrocardiogramme 23

1.7.3. Echodoppler cardiaque 23

1.7.4. Examens biologiques 24

1.8. Pronostic et évolution 25

1.9. Traitement 26

1.9.1. Principes de traitement 26

1.9.2. Mesures d'ordres générales 26

1.9.3. Arsenal thérapeutique 27

DEUXIEME PARTIE : APPROCHE PRATIQUE 31

CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODE 32

2.1. Type et période d'étude 32

2.2. Cadre de recherche 32

2.3. Population d'étude 33

2.4. Sélection des patients 33

a. Critères d'inclusion 33

b. Critères d'exclusion 33

c. Collecte des données. 34

2.5. Echantillonnage et effectif des patients 34

2.6. Analyses statistiques 35

2.7. Difficultés rencontrées 35

Chapitre III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS 36

1. Distribution des patients selon les paramètres épidémiologiques 36

2. Distribution des patients selon les facteurs de risque. 39

3. Distribution des patients selon leurs antécédents médicaux. 41

4. Distribution des patients selon les paramètres cliniques. 43

5. Distribution des patients selon les paramètres paracliniques 47

6. Distribution des patients selon les paramètres thérapeutiques. 51

7. Distribution des patients selon leur évolution 53

DISCUSSION 56

I. Paramètres épidémiologiques 56

1. Fréquence 56

2. Age 56

3. Sexe 57

4. Provenance 57

II. Facteurs de risque cardiovasculaire et antécédents médicaux. 57

III. Paramètres cliniques. 57

1. Motif de consultation 57

2. OEdèmes des membres inférieurs 58

3. Dyspnée 58

IV. Paramètres paracliniques 58

V. Paramètres thérapeutiques 59

VI. Evolution 59

CONCLUSION 60

RECOMMANDATIONS 61

REFERENCES 62

ANNEXES 64

LISTE DES ABBREVIATIONS

- - ARA II : Antagoniste des Récepteurs de l'Angiotensine II

- AVC : Accident vasculaire cérébral

- AT 1 : Angiotensine 1

- BNP : Brain Natriuretic peptid

- B2 : 2ème Bruit cardiaque

- CMDC : Centre Médical Du Centre

- CUK : Centre Universitaire de Kolwezi

- CUL : Cliniques Universitaires de Lubumbashi

- ECG : Electrocardiogramme

- F : Effectif

- Fo : Effectif observé

- Ft : Effectif théorique

- FEVG : Fraction d'éjection ventriculaire gauche

- g : Grammes

- HAD : Hypertrophie auriculaire droite

- HAG : Hypertrophie Auriculaire gauche

- Hb : Hémoglobine

- HTA : Hypertension artérielle

- HVD : Hypertrophie ventriculaire droite

- HVG : Hypertrophie ventriculaire gauche

- IC : Insuffisance Cardiaque

- IEC : Inhibiteurs de l'enzyme de conversion

- IRC : Insuffisance rénale chronique

- IVD : Insuffisance ventriculaire droite

- IVG : Insuffisance ventriculaire gauche

- K+ : Potassium

- Kg : Kilogrammes

- l : Litres

- mg : Milligrammes

- MHD : Mesures hygiéno-diététiques

- min : minutes

- ml : Millilitres

- Na: Sodium

- NYHA : New York Heart Association

- OAP : OEdème aigu du poumon

- OD : Oreillette droite

- OG : Oreillette gauche

- OMI : OEdèmes des membres inférieurs

- pcg : Picogrammes

- SNCC : Société nationale des chemins de fer du Congo

- UNILU : Université de Lubumbashi

- VD : Ventricule droite

- VG : Ventricule gauche

INTRODUCTION

Le coeur a des fonctions qui sont principalement celles de recevoir le sang du système veineux, de le délivrer au niveau pulmonaire où il sera oxygéné puis de délivrer le sang oxygéné vers l'ensemble des tissus de l'organisme [1].

Suite à un état pathologique, ces fonctions peuvent être altérées. En réponse à cela, l'organisme met en place un système compensatoire, qui une fois dépassé, laisse place à un état physiopathologique où le coeur est incapable d'assurer ses fonctions afin de satisfaire aux besoins de l'organisme malgré des pressions de remplissage élevée. Cet état est connu sous la dénomination « Insuffisancecardiaque » et se manifeste par une dyspnée, une asthénie de repos et/ou d'effort et par des oedèmes [2].

L'insuffisance cardiaque est un problème majeur de santé publique. Sa prévalence est sans cesse croissante : 1 à 2 % des patients européens entre 50 et 59 ans, et environ 5 à 10 % chez les personnes de 80 à 89 ans [3], 20 % de la population à 80 ans aux états unis d'Amérique risquent de la développer ; et 14,9 % des patients en Australie en sont décédés [4].

Elle touche à travers le monde environ 15 millions d'individus dont approximativement 5 millions aux états unis d'Amérique où 550 000 nouveaux cas sont diagnostiqués [5].

La pathologie cardiovasculaire représente 7 à 10% des admissionsdans plusieurs paysanglophones africains, dont 3 à7% pour insuffisance cardiaque[6].Une étude récente portant sur sept pays d'Afrique francophone rapporte une proportion de 27,5% de patients hospitalisés en urgence pour une poussée d'insuffisance cardiaque en classe IV de laNYHA [7]. En Afrique, l'insuffisance cardiaque concerne souvent une population beaucoupplus jeune que dans les pays développés où la majorité des patients appartiennent aux troisième et quatrième âges[8].

Si la prévalence de l'insuffisance cardiaque est connue dans les pays occidentaux, elle est mal connue en Afrique noire malgré l'émergence des affections cardiovasculaires.

Néanmoins, une étude sénégalaise menée en 2002 a montré que l'insuffisance cardiaque est fréquente avec 37,7 % des admissions et grave [9], et une autre menée à Kinshasa en 2005 révèle que 67.6 % des patients ayant souffert de cette pathologie avaient plus de 60 ans [10]. Etant donné que les études lushoises relatives à l'insuffisance cardiaque sont rares et souvent passent inaperçues, ceci nous a motivé et ainsi notre sujet de mémoire trouve sa place.

On se pose la question de savoir si l'insuffisance cardiaque est une pathologie fréquente dans notre milieu. Ainsi, nous nous sommes fixés des objectifs que sont :

- Objectif général : contribuer à une meilleure connaissance locale de l'insuffisance cardiaque.

- Objectifs spécifiques :

· Déterminer les aspects épidémiologiques (fréquence, âge, sexe, provenance) de patients insuffisants cardiaques hospitalisés au complexe médical SNCC/Lubumbashi.

· Déterminer les principales caractéristiques cliniques de ces patients.

· Déterminer les caractéristiques électrocardiographiques et échographiques.

· Déterminer le traitement appliqué et l'évolution de ces patients.

Le présent travail comprend deux parties, une première, essentiellement théorique et une seconde relatant les observations pratiques.

Une conclusion et des recommandations mettront fin à ce travail.

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE

Chapitre I. GENERALITES SUR L'INSUFFISANCE CARDIAQUE

1.1. Définition

L'insuffisance cardiaque est un syndrome ou mieux un état physiopathologique dans lequel une anomalie de la structure ou de la fonction cardiaque est responsable de l'incapacité du coeur à se remplir et/ou à éjecter le sang de façon adaptée aux besoins du métabolisme tissulaire [11] ou lorsqu'il ne le fait qu'aux prix des pressions de remplissage élevées [12].

1.2. Epidémiologie

L'insuffisance cardiaque représente un problème de santé publique ; on estime que 15 millions de personnes ont une insuffisance cardiaque chronique dans le monde [2]. Elle est responsable de près de 1 millions d'hospitalisations et de 50000 décès par an aux états unis d'Amérique [1]. Elle touche 1 à 2 % de la population entre 50 et 59 ans et environ 10 % des sujets ayant plus de 80 ans en Europe [5]. Par ailleurs, 37.7 % des admissions au Sénégal sont motivées par l'insuffisance cardiaque [9] et environ 14.9 % des patients en sont décédés en Australie [4].

1.3. Classification

A. Classification fonctionnelle[3], [11]

C'est la classification de l'insuffisance cardiaque selon la NYHA est encore en vigueur et est la plus utilisée, elle repartie l'insuffisance cardiaque en 4 grades.

Tableau I. Classification fonctionnelle

Grade I

Pas de symptômes au repos (aucune limitation fonctionnelle

Grade II

Limitation fonctionnelle modérée

Grade III

Limitation marquée de l'activité physique

Grade IV

Les symptômes de l'insuffisance cardiaque sont présents au repos.

B. Classification hémodynamique[2]

On distingue dans cette classification :

1. I.C. congestive : elle est liée aux perturbations de la balance hydrosodée, où le rein et le système rénine - angiotensine - aldostérone jouent un rôle essentiel. Elle est due à l'augmentation du volume plasmatique avec accumulation de liquide dans les poumons, le foie et les tissus périphériques

2. I.C. à bas débit : observée lorsque le débit cardiaque est nettement diminué.

3. I.C. à haut débit : est caractérisée par les symptômes usuels d'I.C., mais avec une tachycardie marquée, un pouls bondissant, un coeur hyper cinétique et des extrémités chaudes.

C. Classification anatomique[13]

La classification anatomique est basée sur la valeur de la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) mesurée par échocardiographie. Elle différencie 4 stades.

Tableau II. Classification anatomique.

Stade

Fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG)

A

FEVG > 45 %.

B

FEVG entre 35 et 45 %

C

FEVG entre 25 et 35 %

D

FEVG < 25 %.

Il n'existe pas de corrélation obligatoire entre le stade fonctionnel clinique NYHA et le stade anatomique[13].

1.4. Etiologie

L'I.C. peut être la conséquence de la plupart des cardiopathies :

1.4.1. Pathologies sous-jacentes.[1]

- Cardiopathies ischémiques

- Cardiomyopathies

- Cardiopathies congénitales, valvulaires et hypertensives

1.4.2. Facteurs déclenchants.[1]

Lorsqu'on évalue un malade atteint d'insuffisance cardiaque, il est important d'identifiernon seulement la pathologie sous-jacente mais aussi les facteurs déclenchants. Les plus fréquents sont :

- Infections : par augmentation de la demande métabolique responsable d'une charge nouvelle sur un myocarde déjà surchargé.

- Troubles du rythme,

- Excès physiques, alimentaires, hydriques et émotionnels,

- Infarctus du myocarde,

- Embolie pulmonaire,

- Anémie,

- Grossesse,

- Hypertension artérielle,

- Myocardite rhumatismales, virales et d'autres étiologies

- Endocardites infectieuses.

1.4.3. Facteurs de risque cardiovasculaire.

L'étude de Framingham a apporté des éléments prégnants en faveurs de l'idée que certains facteurs sont corrélés au risque cardiovasculaire. Ces facteurs sont repris dans le tableau ci-dessous.

Tableau III. Facteurs de risque cardiovasculaire [1]

Hyper cholestérolémie

Tabagisme

Hypertension artérielle (=149/90 mm Hg)

Diabète

Antécédents familiaux de maladie coronaire précoce :

- Cardiopathie ischémique avant 55 ans chez des hommes ou avant 65 ans chez des femmes au premier degré.

Age (hommes =45 ans et femmes = 55 ans)

Facteurs liés au mode de vie :

- Obésité

- Sédentarité

- Régime alimentaire athérogène

Facteurs de risque émergents :

- Lipoprotéine, Homocystéine

- Facteurs pro thrombotiques

- Facteurs pro-inflammatoires

- Intolérance au glucose

- Athérogenèse infra clinique.

 

1.5. Physiopathologie.

L'insuffisance cardiaque peut initialement être déclenchée par :

- La baisse de la contractilité myocardique

- Les surcharges hémodynamiques

- Les anomalies du remplissage ventriculaire et dysfonction diastolique.

L'état d'insuffisance cardiaque étant déclenché, l'organisme réagit à cet effet par :

1. Des mécanismes d'adaptation [11] qui comprennent :

- Les mécanismes de Starling qui agissent par une augmentation de la pré-charge.

- L'hypertrophie compensatrice observée en cas d'augmentation de la post-charge qui rétablit à son tour une tension pariétale du ventricule gauche normale.

- Le remodelage ventriculaire qui s'accompagne des modifications de la taille, de la masse et de la configuration du ventricule secondaire aux variations hémodynamiques qui accompagnent la surcharge mécanique, l'hypertension artérielle et l'infarctus du myocarde. Le ventricule remodelé prend souvent une forme plus sphérique qui diminue l'efficacité de l'éjection.

- La redistribution du débit cardiaque subnormal : en diminuant le flux destiné à la peau, aux muscles squelettiques et aux reins ; et en maintenant le débit sanguin destiné au cerveau et au coeur.

2. Activation neuro-hormonale [11], [12] :

En réponse à la réduction du débit cardiaque, du volume artériel inadéquat et à l'hypertension atriale, des séries complexes de changements neurohormonaux prennent place dans l'insuffisance cardiaque, à savoir :

- Pour les systèmes vasoconstricteurs, il y a activation de :

o Système rénine angiotensine aldostérone

o Système nerveux sympathique

o Système arginine-vasopressine

o L'Endothéline.

- Pour les systèmes vasodilatateurs, il y a productions de :

o Peptides natriurétiques : BNP...

o Monoxyde d'azote

o Prostacyclines

o Endothelium Derivated Relaxing Factor

3. Des manifestations en amont du coeur [14] :

- Dyspnée suite à la transsudation du liquide du lit vasculaire vers l'interstitium.

- OEdème pulmonaire : transsudation du liquide du lit vasculaire vers le lit alvéolaire.

1.6. Clinique

1.6.1. Manifestations cliniques

Dans l'IC modérée, le malade n'a pas de gêne au repos hormis, parfois un inconfort après quelques minutes de décubitus alors que dans IC plus sévère, on observe une diminution de la pression pulsée et une augmentation de la pression diastolique, conséquence d'une vasoconstriction généralisée [1].

Les manifestations cliniques se diffèrent selon qu'il s'agit de l'insuffisance ventriculaire gauche ou de l'insuffisance ventriculaire droite ou IC globale :

A. Insuffisance ventriculaire gauche

A.1. Signes fonctionnels [12], [15], [17]:

- Dyspnée : d'effort ou orthopnée ou dyspnée paroxystique nocturne.

- Palpitations

- Asthénie

- Nycturie

- Toux

- Oligurie

- Rarement : confusion, amnésie, anxiété, céphalée, insomnie, cauchemar.

A.2. Signes physiques [15], [16]:

· Périphériques :

- Râles crépitants symétriques ou sous crépitants, perçues aux bases, aux tiers ou deux-tiers inférieures de deux champs pulmonaires.

- Epanchement liquidien bilatérale ou unilatérale (surtout droite).

· Cardiaques :

- Choc de pointe étalé, dévié en bas et à gauche.

- Tachycardie, bruit de galop apexien, souffle cardiaque.

· Au niveau artériel :

- Pouls souvent rapide.

- Pression artérielle normale ou basse.

B. Insuffisance ventriculaire droite

B.1. Signes fonctionnels [12], [15]:

· Hépatalgie d'effort ou de repos.

· Signes digestifs :

- Nausées

- Anorexie

- Sensation de ballonnement abdominal

- Constipation.

· Dyspnée : elle n'est pas importante dans l'IVD isolée.

B.2. Signes physiques [15], [17]:

· Périphériques :

- Hépatomégalie : douloureuses, de volume variable, à surface lisse, régulière, ferme et à bord inférieur mousse.

- Reflux hépato jugulaire.

- Turgescence spontanée des jugulaires.

- OEdèmes : bilatéraux, blancs, prenant le godet, déclives et indolores.

- Autres : ascite, cyanose, ...

· Signes cardiaques :

§ Palpation : on peut noter le signe de Harzer.

§ Auscultation : on peut noter

- Une tachycardie

- Un souffle systolique xiphoïdien majoré à l'inspiration (signe de Rivero Carvalho).

- Un éclat du B2 pulmonaire si hypertension artérielle pulmonaire.

- Un bruit de galop xiphoïdien.

C. I.C. globale

L'insuffisance cardiaque globale est le résultat non seulement de maladies qui touchent les deux ventricules en même temps ; mais surtout l'aboutissement plus ou moins lointain de l'insuffisance ventriculaire gauche. Communément appelée l'asystolie, elle associe les symptômes rencontrés au cours des insuffisances cardiaques gauche et droite. L'aspect du malade est très évocateur[18].

1.6.2. Formes cliniques.

L'IC peut être décrite comme systolique ou diastolique, à débit élevé ou à bas débit, aigue ou chronique, droite ou gauche, et d'amont ou d'aval. Si ces qualificatifs sont utiles en clinique, notamment au début de l'évolution, les différences sont souvent atténuées à un stade tardif de l'évolution [1]:

1. IC systolique et diastolique[2] :

La distinction entre ces deux types d'IC repose essentiellement sur le fait que l'anomalie principale est l'incapacité des ventricules soit à se contracter normalement et à éjecter une quantité suffisante de sang (IC systolique), soit à se détendre et/ou se remplir normalement (IC diastolique).

Les manifestations cliniques majeures de l'IC systolique liées à l'inadéquation du débit cardiaque sont une fatigue, une diminution de la tolérance à l'effort et d'autres symptômes d'hypo perfusion alors que celles de l'IC diastolique sont essentiellement associées à une élévation des pressions de remplissage des ventricules gauche et ou droite.

2. IC à débit élevé et à bas débit [2]:

L'IC à bas débit est due aux cardiopathies ischémiques, hypertension artérielle, cardiomyopathies ou valvulopathies alors que celle à haut débit s'observe chez les malades qui ont une IC et une hyperthyroïdie, une anémie, une grossesse, des fistules artério-veineuses ou un béribéri. Cependant, en pratique, il n'est pas toujours aisé de faire la distinction entre ces deux types d'IC.

3. IC aigue et chronique [2]:

L'archétype de l'IC aigue est l'apparition brutale d'un infarctus du myocarde étendue ou la rupture d'une valvule cardiaque chez un patient jusqu'alors en parfaite santé. Dans l'insuffisance cardiaque aigue, la chute brutale du débit cardiaque provoque souvent une hypotension systémique sans oedème.

L'IC chronique s'observe chez les patients qui ont une cardiomyopathie dilatée ou une poly valvulopathie d'aggravation progressive. La congestion vasculaire est fréquente dans l'IC chronique, mais la pression artérielle est généralement longtemps préservée.

4. IC droite et IC gauche [2]:

La plupart des manifestations cliniques de l'IC sont dues à l'accumulation de liquide en excès en amont d'une ou de deux ventricules. L'IC gauche est caractérisée par les signes de congestion pulmonaire (dyspnée, orthopnée) alors que l'IC droite est caractérisée par les signes de congestion hépatique, une distension veineuse et des oedèmes.

5. IC d'amont et IC d'aval [2]:

Le concept d'IC d'amont implique que l'un ou les deux ventricules ne peuvent pas se vider ou se remplir normalement. Il se produit alors une augmentation de la pression dans l'oreillette et le système veineux en avant du ventricule défaillant qui a pour effet de provoquer une rétention hydrosodée et une transsudation secondaire de liquide dans l'espace interstitiel.

Selon le concept de l'IC d'aval, la rétention hydrosodée est la conséquence de la diminution de la perfusion rénale et de l'excès de réabsorption de sel par le tubule proximal, ainsi que d'une absorption tubulaire distale excessive due à l'activation du Système rénine angiotensine aldostérone. On a, ici, une décharge inadéquate de sang dans le système artériel.

1.7. Paraclinique.

Le diagnostic de l'IC est habituellement clinique mais il doit être complété par la recherche de la cause et quelques fois du retentissement.

1.7.1. Télécoeur

Il peut révéler [1], [12], [19] :

· Une cardiomégalie ;

· Signes d'hypertension veineuse pulmonaire :

o Congestion veineuse pulmonaire : redistribution vasculaire vers les sommets : stade I ;

o OEdème interstitiel : oedème péri bronchique et péri vasculaire ; accentuation de la trame bronchique : stade II ;

o OEdème alvéolaire : opacité floconneuse à prédominance péri-hilaire, respectant bases et sommets et donnant l'aspect en ailes de papillon : OAP.

Les signes d'hypertension artérielle pulmonaire (dilatation des artères et rareté des vaisseaux périphériques) peuvent être notés. Parfois le Télécoeur met en évidence des épanchements pleuraux uni ou bilatéraux.

1.7.2. Electrocardiogramme

Rarement normal dans l'IC et sa normalité doit remettre en cause le diagnostic [12].

Il peut révéler une tachycardie, des troubles du rythme et de conduction, des signes de surcharge et d'hypertrophie des cavités cardiaques [16].

1.7.3. Echodoppler cardiaque

Elle est surtout utile au bilan étiologique et permet de poser le diagnostic. Elle permet également d'évaluer les fonctions ventriculaires et le retentissement de la maladie [19].

L'echodoppler cardiaque met aussi en évidence la cardiopathie sous-jacente. Elle constitue une étape essentielle du diagnostic de l'insuffisance cardiaque, permettant de séparer les dysfonctionnements systoliques et diastoliques qui différent tant par leur pronostic que par leur traitement [20]. Cet examen autorise :

- Une étude de la fonction ventriculaire gauche systolique,

- Une étude de la fonction ventriculaire gauche diastolique grâce à la mesure doppler des flux aortique et mitral permettant la détermination de la FEVG,

- Une évaluation des pressions artérielles pulmonaires,

- La quantification d'une éventuelle insuffisance mitrale fonctionnelle.

1.7.4. Examens biologiques

a. Le peptide natriurétique cérébrale (BNP) [12]

· Diagnostique et de sévérité, valeur seuil : 100pcg/ml si supérieure : dysfonctionnement ventriculaire gauche.

· Optimisation de traitement à l'entrée du patient.

· Optimisation du traitement à la sortie du patient : si taux > 700 pcg/ml est un indicateur fort et indépendant de décès ou de réadmission après un épisode d'IC.

b. Le dosage des taux sanguins de Na+ et K+ [11]

L'hyponatrémie est un élément de mauvais pronostique dans l'IC. L'hyperkaliémie et l'hypokaliémie sont fréquentes dans l'IC.

c. La numération formule sanguine [12]

Le dosage de l'Hb est nécessaire car l'anémie est un élément de mauvais pronostique.

d. Le dosage de troponine [12]

Elle joue un rôle diagnostique et pronostique dans le syndrome coronarien aigu, l'élévation du taux de troponine peut orienter vers le problème au niveau de l'artère coronarienne.

e. L'analyse des fonctions hépatique et rénale [19]

Les index de fonctions rénale et hépatique reflètent la gravité de l'insuffisance cardiaque. On peut observer une augmentation de :

· Transaminases hépatiques

· Phosphatases alcalines

· Gamma-GT

· Bilirubine.

Et on peut aussi observer :

· Des taux d'urée et de créatinine plasmatiques légèrement augmentés.

· Le taux d'électrolytes dans les limites de la normale en absences des diurétiques.

1.8. Pronostic et évolution

Le pronostic est réservé dans l'IC secondaire à l'infarctus du myocarde, aux cardiomyopathies et aux pneumopathies chroniques. L'IC causée par des lésions opérables ou par des causes extrinsèques (anémie, hyperthyroïdie, ...) a un pronostic plus favorable à condition que le traitement causal soit entrepris avant que la défaillance du myocarde ne soit trop avancée [12].

Le pronostic de l'IC congestive est habituellement réservé sauf si la cause peut être corrigée. La moitié des patients insuffisants cardiaques symptomatiques décèdent dans les 4 ans ; et chez les patients ayant une insuffisance cardiaque grave, plus de 50 % meurent dans la première année [19]. Il existe des facteurs de mauvais pronostic de l'insuffisance cardiaque, résumés dans le tableau IV, qu'il sied de connaitre.

Tableau IV. Facteurs de mauvais pronostic[21]

Paramètres cliniques

- Classes NYHA III et IV

- Persistance d'un galop

- Insuffisance rénale

- Hyponatrémie

- Index cardiothoracique>0.55

Evolutivité de la maladie

- Ancienneté de la maladie

- Nombre de décompensations

- Mauvaise réponse au traitement

- Nécessité de recours aux drogues inotropes positives

- Antécédents d'arrêt circulatoire ou de syncope

Paramètres hémodynamiques (sous traitement)

- FEVG <28%

- Index cardiaque<2.5 l/min/m2.

- Diamètre télé diastolique du VG>80mm

- Pression capillaire>16 mm Hg

Paramètres neurohormonaux

- Noradrénaline>800 pcg/ml

- Facteur atrial natriurétique>122 pcg/ml

- Endothéline>5pcg/ml

Paramètres fonctionnels

VO2 max<10mL/min/Kg

Paramètres rythmiques

- Troubles du rythme ventriculaires

- Troubles du rythme supra ventriculaire

- Potentiels tardifs positifs

- Altération de la variabilité sinusale.

Les complications évolutives peuvent être [12]:

- Thromboemboliques artérielles et veineuses ;

- Des troubles du rythme ;

- Iatrogènes : hypokaliémie, hyponatrémie, intoxication digitalique, hypotension artérielle.

- Autres : hépatomégalie persistante avec insuffisance hépatique, ictère, splénomégalie, insuffisance rénale.

1.9. Traitement

La diversité des étiologies, des aspects hémodynamiques, des manifestations cliniques et de la sévérité rend impossible la formulation d'un traitement de l'IC.

1.9.1. Principes de traitement[1]

Le traitement de l'IC peut être divisé en 5 principes :

- Mesures générales.

- Correction de la maladie sous-jacente.

- Suppression du facteur déclenchant.

- Prévention de la détérioration de la fonction cardiaque.

- Contrôle de l'état cardiaque congestif.

1.9.2. Mesures d'ordres générales[12], [15]

· Régime hyposodé :

- Un régime sans sel strict est prescrit à la phase aiguë et en cas de poussée évolutive.

- Un régime modérément salé (1 à 2 g) est proposé par la suite.

· Activité physique :

- Repos au lit en cas de poussée d'insuffisance cardiaque.

- L'intensité de la réduction de l'activité dépend de la sévérité de la dysfonction ventriculaire et de l'état du patient.

- Un reclassement professionnel sera proposé.

· Autres mesures :

- Eviter les écarts de régime.

- Eviter les grossesses, les oestro-progestatifs, l'alcool et le tabac.

- Réduire la surcharge pondérale.

1.9.3. Arsenal thérapeutique

A. Moyens médicamenteux

Tableau V. Médicaments couramment utilisés [19]

1. Diurétiques 

Pour contrôler le syndrome congestif et la rétention hydrosodée, les diurétiques sont efficaces pour réduire la dyspnée et les oedèmes.

Il peut s'agir, selon l'importance de la surcharge, des diurétiques :

- De l'Anse : Furosémide, Bumetamide, Pirétanide, ...

- Thiazidiques : Hydrochlorothiazide, Indapamide, Chlortalidone

- Distaux ou antagonistes de l'aldostérone : Spironolactone, Amiloride, Triamterene, ...

Les diurétiques peuvent entrainés : une hypokaliémie, une hyper uricémie, une hyponatrémie, une hypotension, une hypovolémie, un diabète mellitus, ... [22]

2. Vasodilatateurs

a. Inhibiteurs de l'enzyme de conversion

(IEC)

En plus de leur action vasodilatatrice avec réduction des résistances périphériques, bloquant les effets de l'Aldostérone, ce qui fait une bonne élimination des oedèmes.

On retrouve dans cette classe : Captopril, Enalapril, Perindopril, Lisinopril, Ramipril (Triatec), Quinalapril ...

b. Antagonistes des récepteurs AT1 de l'Angiotensine II (ARA II)

Ils ont des effets comparables à ceux des IEC qui restent préférables, sauf en cas d'effets secondaires gênant (toux surtout). Il s'agit de : Losartan, Valsartan, Irbesartan, Candesartan, ...

c. Agonistes â-adrénergiques

Sont utilisées dans les situations d'IC aigue pour restaurer l'hémodynamique. Au cours du traitement chronique de l'IC, l'utilisation d'agoniste béta-adrénergiques s'est heurtée soit à une perte d'efficacité par désensibilisation soit à une toxicité excessive responsable de trouble rythme cardiaque et d'une aggravation de la mortalité.

On a dans cette classe : Dobutamine, Dopamine...

d. Inhibiteurs calciques

Ils ont en commun la propriété de bloquer les canaux calciques voltage-dépendants de type L sur les neurones et de type T présents au niveau des glandes sécrétrices. On distingue trois groupes dont les deux derniers sont représentés principalement chacun par une seule substance :

- les dihydropyridines comme la nifédipine (Adalate®), la nicardipine (Loxen®), l'amlodipine (Amlor®).

- les phenyl-alkylamines : le verapamil (Isoptine®).

- les benzothiazépines : le diltiazem (Tildiem®).

e. Autres vasodilatateurs

Hydralazine, Nitroprussiate de Sodium, Diazoxide, ...

Les vasodilatateurs peuvent être responsables des effets indésirables comme : une toux sèche, une protéinurie et une neutropénie avec les IEC ; des vertiges, une hypotension, des rougeurs à la face et un oedème des chevilles avec les antagonistes calciques ; une tachycardie reflexe, des maux de tête et une rétention d'eau, ... [22]

3. Bétabloquants

Actuellement reconnue dans le traitement de l'IC de gravité modérée, notamment en cas de dysfonction ventriculaire gauche. En effet, l'insuffisance cardiaque est associée à une stimulation sympathique importante et permanente, d'où l'intérêt porté à ces médicaments afin de réduire l'hyperactivité sympathique.

Il s'agit de : Bisoprolol, Carvedilol, Metorpolol, Propanolol, Timolol, ...

Les bétabloquants sont responsables des effets suivants : bradycardie, les cauchemars, les insomnies, l'asthme, les troubles de conduction auriculo-ventriculaire, hypoglycémie, impuissance, nausées, vomissements, ... [22]

4. Digitaliques

Ils ont un rôle important dans le traitement de l'IC car ils améliorent la contractilité myocardique.

Ces produits sont : Digoxine, Digitaline, Lanatoside.

Ils sont bien supportés mais si intoxication, celui-ci se manifeste par des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), neurologiques (céphalées, vertiges) et cardiaques (troubles du rythme), ... [22]

5. Anti-arythmiques

Ont une activité anesthésique locale (blocage des canaux sodiques voltage-dépendants) ou sont des antagonistes calciques. Ils diminuent l'automatisme de cellules pacemaker et augmentent la période réfractaire effective des fibres auriculaires, ventriculaires et de Purkinje.

Leur classification se présente comme suit :

-- Classe I : bloqueurs des canaux Na+ rapides « stabilisateurs de membranes ». C'est le cas de : Quinidine, Disopyramide, Propafénone, Flécainide, etc.

-- Classe II : bêtabloquants adrénergiques.

-- Classe III : substances prolongeant le potentiel d'action (Amiodarone ou Cordarone).

-- Classe IV : antagonistes calciques

Les anti arythmiques peuvent donner les effets indésirables suivants : troubles du rythme, bradycardie sinusale, nausées, vertiges, ... [22]

6. Anticoagulants et antiagrégants plaquettaires

Ils réduisent le risque de la formation d'embole.

- Anticoagulants : Héparine, Anti vitamine K

- Antiagrégants plaquettaires : Aspirine, Ticlopidine, Clopidogrel, Dipyridamol

 

B. Traitements non-pharmacologiques[12]

1. La resynchronisation cardiaque par pacemaker tri chambre.

2. Défibrillateur automatique implantable.

3. Thérapie cellulaire.

4. Transplantation cardiaque.

5. Cardiomyoplastie de Carpentier.

6. Plastie valvulaire.

C. Indications du traitement [12]

a. I.C. asymptomatique (Stade I de la NYHA) : MHD + IEC.

b. I.C. symptomatique (Stade II de la NYHA) : MHD + IEC + Diurétiques.

c. I.C. Stade III, IV + Atteinte de la fonction systolique : IEC, Diurétiques, Bétabloquants.

d. I.C. réfractaire : MHD + IEC + Bétabloquants, Diurétiques, Digoxine, Dérivés nitrés. Si les thérapeutiques conventionnelles ont échouées, on indique une transplantation cardiaque.

e. I.C. diastolique : aucune recommandation fondée sur des preuves.

DEUXIEME PARTIE : APPROCHE PRATIQUE

CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODE

2.1. Type et période d'étude

La présente étude, descriptive, a analysé de manière rétrospective les dossiers des patients hospitalisés entre Janvier 2011 et Juin 2012 dans le service de Médecine Interne de l'hôpital SNCC de Lubumbashi.

2.2. Cadre de recherche

Nous avons effectué notre étude au sein du service de Médecine interne de l'hôpital SNCC de Lubumbashi dont la description est la suivante :

a. Situation géographique

L'hôpital SNCC de Lubumbashi est situé presque au centre de la ville de Lubumbashi, dans la zone urbaine de Kampemba. Il se trouve sur le côté gauche de l'extrême droit de la chaussée de Kasenga, à côté du tunnel Ruashi, de la station FINA-Congo.

b. Capacité d'accueil

L'hôpital SNCC de Lubumbashi fonctionne avec deux compositions à savoir, les dispensaires et le service d'hospitalisation : les dispensaires servent environ 200 malades par jour, tandis que le service d'hospitalisation a une capacité de 274 lits.

c. Répartition des services

La répartition des services est conçue de la manière suivante :

- Le service administratif pour l'accueil des malades

- Les dispensaires de :

§ Médecine générale

§ Chirurgie

§ Dentisterie

§ Gynécologie et obstétrique

§ Pédiatrie

§ Oto-rhino-laryngologie.

§ Ophtalmologie

§ Neuropsychiatrie.

- Les salles hospitalisations :

§ Médecine Interne

§ Chirurgie

§ Pédiatrie

§ Gynécologie et obstétrique

d. Service de Médecine Interne

Ce service comprend en somme 3 pavillons dont un pour l'hospitalisation des hommes, un pour les femmes et un troisième destiné aux cas d'isolement.

Signalons qu'en plus des pavillons de l'hôpital, prévus pour la classe ouvrière et leur siens, le service de médecine interne a aussi des chambres au nombre de 5 du côté pavillon clinique qui a été construit pour la classe directrice.

2.3. Population d'étude

La population étudiée a été constituée des patients ayant été pris en charges dans le service de Médecine interne de l'hôpital SNCC de Lubumbashi durant la période susmentionnée. Ces patients étaient tous :

· Noirs

· Congolais

· Vivants au Katanga

2.4. Sélection des patients

a. Critères d'inclusion

Etaient inclus dans la présente étude, les patients répondant aux critères suivants :

- Avoir un diagnostic clinique d'insuffisance cardiaque.

- Avoir été hospitalisé dans le service de Médecine interne pendant la période d'étude.

b. Critères d'exclusion

- Patients de moins de 18 ans.

- Patients avec dossier médical ne contenant pas certains paramètres nécessaires à notre étude (clinique, paraclinique, traitement).

- Patients ambulants.

c. Collecte des données.

Dans notre étude, nous avons utilisé des fiches de récolte des données résumant le protocole d'étude (en annexe) et contenant les paramètres nécessaires à notre étude, des registres des pavillons de Médecine interne et les dossiers médicaux.

Il s'agit des paramètres d'étude ci-après :

· Eléments socio-environnementaux

- Age,

- Sexe, 

- Commune de provenance,

- Profession

· Motifs de consultation

· Antécédents

- Médicaux 

· Données de la Clinique

· Données de la Paraclinique

- Biologie et Biochimie sanguine réalisées aux laboratoires de l'hôpital SNCC, des CUL et du Centre médicale CMDC.

- Radiographie Thorax Face réalisée à l'hôpital SNCC

- ECG réalisé et protocolé à la polyclinique Medicare.

- Echodoppler cardiaque réalisée et protocolée à la polyclinique Medicare.

· Traitement reçu

· Durée d'hospitalisation

· Evolution

2.5. Echantillonnage et effectif des patients

Nous avons recensé tous les cas d'insuffisance cardiaque cliniquement diagnostiqués et sur base des données disponibles, un échantillon a été constitué. L'effectif de l'échantillon constitué est de 89 patients.

2.6. Analyses statistiques

Pour les variables quantitatives de notre échantillon, le regroupement en classe a été fait et a nécessité l'étude de variable totale, le nombre de classe ainsi que l'intervalle de classe. Chaque classe a des limites, une supérieure et une inférieure, incluses dans la classe.

Pour interpréter les résultats, on a recouru à l'analyse descriptive en faisant usage des mesures de tendance centrale (Mode, Moyenne Arithmétique) et celles de dispersion (variance, écart-type), et les tests de Khi carrée et de Ficher-Snedecor (avec ?=0.95) ont été utilisés pour comparer certaines variables (intervalle de confiance de 0.05).

Les données retenues ont été analysées sur ordinateur avec les logiciels de traitement : Microsoft Office Excel 2010 et SPSS 17. Les données obtenues ont été représentées dans les tableaux de fréquence ou par des graphiques selon le cas.

2.7. Difficultés rencontrées

La principale limite de notre étude était imputable aux manques de données dans certains dossiers médicaux.

Les principales difficultés rencontrées, étaient liéesaux résultats de certains examens complémentaires recopiés partiellement.

Pour contourner ces difficultés, nous n'avons pris en considération que les patients avec éléments des paramètres étudiés disponibles.

Notons aussi qu'au service des archives de l'hôpital SNCC de Lubumbashi aucun ordre n'est établi, tant pour l'arrangement que pour le classement et la conservation des dossiers et fiches des patients.

Chapitre III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

1. Distribution des patients selon les paramètres épidémiologiques

Au cours de notre étude, nous avons recensé 1495 patients hospitalisés dont 89 faisant une insuffisance cardiaque, soit une fréquence de 6.0 %.

· Répartition des patients en fonction de l'âge.

Tableau VI. Répartition des patients en fonction de l'âge.

Tranche d'âge

Effectif

%

27 - 36

04

4.5

37 - 46

07

7.9

47 - 56

21

23.6

57 - 66

23

25.8

67 - 76

30

33.7

77 - 86

02

2.2

87 - 96

01

1.1

97 - 106

01

1.1

Total

89

100

Il ressort de ce tableau que la tranche d'âge la plus touchée est celle comprise entre 67 et 76 ans, soit 33.7 % de notre population étudiée. L'âge moyen de ces patients est de 60.8 #177; 12.9 ans.

Masculin

40.4 %

Féminin

59.6 %

L'insuffisance cardiaque est plus fréquente chez les patients de sexe féminin (59.6 %) que chez ceux de sexe masculin (40.4 %) avec un sexe-ratio de 1.48 en faveur des femmes (Graphique I)

Graphique I. Répartition des patients selon le sexe.

En rapport avec le lieu de provenance, on remarque que la commune Kampemba a la fréquence la plus élevée (31.5 %), suivi de la commune Lumbubashi (21.3 %) alors que la commune Kamalondo a une fréquence la plus basse (3.4 %) (Graphique II).

Graphique II. Répartition des patients selon leur provenance.

2. Distribution des patients selon les facteurs de risque.

Tableau VII. Répartition des patients selon les facteurs de risque cardiovasculaires.

Facteurs de risque cardiovasculaires

Effectif

%

Diabète

22

24.7

Hypertension artérielle

33

37.1

Tabagisme

15

16.8

Autres *

12

13.5

Aucun

07

7.8

Total

89

100

Autres * :Hyperlipidémie, Sédentarité

Il ressort de ce tableau que 37.1 % présentaient l'hypertension artérielle et24.7 % le diabète et 16.8 % la prise de tabac.

Tableau VIII. Répartition des patients selon les facteurs de risque cardiovasculaires par rapport au sexe.

Sexe

Facteur de risque

Masculin

Féminin

Total

Khi2

Fo

Ft

%

Fo

Ft

%

Fo

%

Diabète

10

8.90

11.2

12

13.10

13.5

22

24.7

0.2

HTA

08

13.35

09

25

19.65

28.1

33

33.7

3.6

Tabagisme

15

6.07

16.9

00

9.83

00

15

16.9

22.1

Autres *

02

4.85

2.2

10

7.15

11.2

12

13.4

2.8

Aucun

01

2.83

1.1

06

4.17

6.7

07

7.8

2.0

Total

36

36

40.4

53

53

59.6

89

100

30.7

Autres* : Hyperlipidémie, Sédentarité.

F de Fisher-Snedecor = 0.84

Il ressort de cette répartition que le sexe féminin (59.6 %) présentait plus des facteurs de risque cardiovasculaires que le sexe opposé (40.4 %). La différence observée est statistiquement significative (Khi2Cal = 30.7 > Khi20.05 = 9.488). Cependant, on note la forte présence de l'hypertension artérielle chez les patients de sexe féminin avec 28.1 % et le facteur Tabagisme prédomine chez ceux de sexe masculin avec 16.8 %. Pour le facteur Tabagisme, la différence est significative (Khi2Cal = 22.1 > Khi20.05 = 9.488). Ces facteurs de risque agissent chacun pour son compte (F de Fisher-Snedecor Cal= 0.84 < F de Ficher-Snedecor 0.05 = 5.19).

3. Distribution des patients selon leurs antécédents médicaux.

Tableau IX. Répartition des patients en fonction des antécédents médicaux

Antécédents médicaux

Effectif

%

Asthme

11

12.3

Diabète

22

24.7

Hypertension artérielle

33

37.1

Goitre

03

3.4

Cardiopathie *

14

15.7

Aucun

06

6.7

Total

89

100

Cardiopathie* : cardiopathie hypertensive, cardiopathie valvulaire, myocardiopathie.

L'HTA était l'antécédent le plus fréquent avec 37.1 % alors que le goitre n'a été mentionné que chez 3.4 % des patients.

Tableau X. Répartition des patients selon les antécédents médicaux par rapport au sexe.

Sexe

Antécédents médicaux

Masculin

Féminin

Total

Khi2

Fo

Ft

%

Fo

Ft

%

Fo

%

Asthme

06

4.45

6.7

05

6.55

5.6

11

12.3

0.90

Diabète

11

8.9

12.35

11

13.1

12.35

22

24.7

0.83

HTA

08

13.35

09

25

19.65

28.1

33

37.1

3.60

Goitre

00

1.21

00

03

1.79

3.4

03

3.4

2.03

Cardiopathie

07

5.66

7.9

07

8.34

7.9

14

14.8

0.53

Aucun

04

2.43

4.5

02

3.57

2.2

06

6.7

1.70

Total

36

36

40.45

53

53

59.55

89

100

9.69

Cardiopathie* : cardiopathie hypertensive, cardiopathie valvulaire, myocardiopathie.

Khi2 = 9.69 F de Fisher-Snedecor = 0.38

Nous remarquons que les sujets de sexe féminin avaient plus d'antécédents médicaux (59.55 %). Notons également la forte présence de l'HTA avec 28.1 % chez les patients de sexe féminin et celle du diabète chez ceux de sexe masculin avec 12.4 % ; la différence observée entre les deux sexes est statistiquement non significatif (Khi2Cal = 9.69 < Khi20.05 = 11.070) et les antécédents sont indépendants (F de Fisher-Snedecor Cal= 0.38 < F de Ficher-Snedecor 0.05 = 4.53).

4. Distribution des patients selon les paramètres cliniques.

Tableau XI. Répartition des patients selon le motif de consultation.

Motif de consultation

Effectif

%

Essoufflements

30

33.7

Asthénie

25

28.1

Palpitations

21

21.6

Toux

17

19.1

OEdèmes des membres inférieurs

33

37.1

Précordialgie

12

13.5

De ce tableau, nous retenons que 33.7 % des patients se plaignaient des essoufflements alors que ceux qui se plaignaient des oedèmes des membres inférieurs étaient plus fréquent avec 37.1 %.

Tableau XII. Répartition des patients selon les signes objectifs

Signes objectifs

Effectif

%

OEdèmes des membres inférieurs

33

37.1

Turgescences des veines jugulaires

26

29.2

Hépatomégalie

27

30.3

Arythmie

17

19.1

Dyspnée

30

33.7

Râles crépitants

10

11.2

Autres *

08

8.9

Autres * : Tachycardie, souffles cardiaques, carotides soufflantes.

Il ressort de ce tableau que chez 37.1 % des patients les oedèmes des membres inférieurs ont été retrouvés à l'examen objectif alors que les râles crépitants l'ont été chez 11.2 % des patients.

Tableau XIII. Répartition des patients selon les caractéristiques des OMI.

OMI

Effectif

%

Bilatéraux

33

100

Douloureux

03

9.1

Prenant le Godet

27

81.8

Ne prenant pas le Godet

06

18.2

Indurés

06

18.2

Indolores

30

90.0

L'analyse de ce tableau révèle que tous les patients présentaient des oedèmes bilatéraux et ces oedèmes étaient indolores chez 90.0 % de ces patients.

Tableau XIV. Répartition des patients ayant présenté les dyspnées selon les stades de la NYHA.

Stade de la NYHA

Effectif

%

I

05

16.7

II

04

13.3

III

18

60

IV

03

10

Total

30

100

Il ressort de ce tableau que 60 % des patients avec dyspnées étaient au stade III de la NYHA alors que 10 % étaient au stade IV.

5. Distribution des patients selon les paramètres paracliniques

Tableau XV. Répartition des patients selon les examens paracliniques réalisés.

Examens paracliniques réalisés

Effectif

%

Télécoeur de face

58

65.2

ECG

65

73.0

Echographie doppler coeur

46

51.7

Examens sanguins non spécifiques

70

78.6

Ce tableau montre que lesexamens sanguins non spécifiquesont été la paraclinique la plus réalisée avec 78.6 % suivi de l'ECG.

Tableau XVI. Répartition des patients selon les résultats du Télécoeur de face.

Résultats du Télécoeur de face

Effectif

%

Cardiomégalie

15

25.8

Image de surcharge

13

22.4

Epanchement pleural

10

17.2

Signes d'hypertension artérielle pulmonaire

12

20.7

Aucune anomalie décelée

08

13.8

Total

58

100

Ce tableau montre que 25.8 % des patients insuffisants cardiaques ayant réalisé un Télécoeur de face avaient une cardiomégalie ; 22.4 % des images de surcharge alors que 13.8 % ne présentaient aucune anomalie radiologiquement décelable.

Tableau XVII. Répartition des patients en fonction des résultats de l'ECG.

Résultats ECG

Effectif

%

Troubles du rythme *

15

23

Troubles de conduction **

08

12.3

HVG

18

28

HVD

12

18

HAG

06

9.2

HAD

05

8

Aucune anomalie décelée

01

1.5

Total

65

100

Troubles du rythme* = Brady arythmie, tachyarythmie, Extrasystole, fibrillation auriculaire.

Troubles de conduction** = Blocs auriculaires, blocs de branche, blocs auriculo-ventriculaires.

L'HVG est l'anomalie ECG la plus rencontrée chez nos patients avec 28 %, suivi des troubles du rythme avec 23 % alors que chez 1.5 % des patients aucune anomalie ECG n'a été décelée.

Tableau XVIII. Répartition des patients selon les résultats de l'écho doppler coeur.

Résultat de l'écho doppler coeur

Effectif

%

Dilatation cavitaire

35

76.1

Anomalie valvulaire

27

58.7

Hypertrophie pariétale

21

45.6

FEVG normale

16

34.8

FEVG altérée

30

65.2

Aucune anomalie

08

17.4

Sur les 46 patients ayant réalisé l'échographie doppler cardiaque, 76.1 % présentaient une dilatation cavitaire, 34.8 % une FEVG normale alors que 17.4 % n'avaient aucune anomalie décelable.

6. Distribution des patients selon les paramètres thérapeutiques.

Tableau XIX. Répartition des patients selon le traitement médicamenteux reçu.

Traitement médicamenteux

Effectif

%

IEC ou ARA II

54

60.7

Diurétiques

50

56.2

Bétabloquants

14

15.7

Digitaliques

20

22.4

Dérivés nitrés

25

28.1

Anti arythmiques

06

6.7

De ce tableau, nous retenons que les IEC ou ARA II ainsi que les diurétiques ont été plus utilisés avec respectivement 60.7 % et 56.2 % alors que les Bétabloquants et anti arythmiques ont été les moins utilisés avec respectivement 15.7 % et 6.7 %.

Tableau XX. Répartition des patients selon la conduite du traitement

Conduite du traitement

Effectif

%

MHD + IEC ou ARA II = (1)

17

19.1

(1) + diurétiques = (2)

22

24.7

(2) + bétabloquants + digitaliques = (3)

38

42.7

(3) + dérivés nitrés

12

13.5

Total

89

100

Pour la conduite du traitement, 38 patients sur 89 étaient sous MHD + IEC ou ARA II + Diurétiques et bétabloquants + digitaliques alors que 17 patients sur 89 étaient sous MHD + IEC ou ARA II.

7. Distribution des patients selon leur évolution

Dans l'évolution de ces patients, 18 % despatients étaient décédés alors que 82 % ont été stabilisés.(Graphique III).

Patients décédés

18 %

Patients stabilisés

82 %

Graphique III. Répartition des patients selon leur issue.

Bon nombre des patients avaient un séjour de moins de 10 jours soit 32.6 % avec un séjour moyen de 23 jours. (Graphique IV).

Graphique IV. Répartition des patients en fonction du séjour à l'hôpital.

Tableau XXI. Répartition des patients décédés selon les complications probables.

Complications probables

Effectif

%

AVC

02

12.5

Choc cardiogénique

01

6.2

Embolie pulmonaire

04

25

IRC terminale

03

18.7

OAP

05

31.2

Non précisées

01

6.2

Total

16

100

L'OAP a été mentionné chez 31.2 % des patients décédés comme complication la plus fréquente et l'embolie pulmonaire l'a été chez 25 % des patients.

DISCUSSION

Notre étude, descriptive, s'étendant sur une période de 18 mois a été menée dans le service de Médecine interne de l'hôpital SNCC de Lubumbashi.

I. Paramètres épidémiologiques

1. Fréquence

Sur 1495 patients admis dans ce service, 89 patients présentaient une IC ; soit une fréquence de 6.0 %.

Nos résultats se rapprochent de ceux observés aux CUL par NDALA où lafréquence était de 8.12 % [23] alors qu'ils ne correspondent pas avec ceux observés dans les consultations de médecine générale au Congo Brazzaville où la fréquence a été estimée à 50 % [24]. Ceci peut s'expliquer par le fait que la population étudiée au Congo Brazzaville avait plus de 60 ans alors que dans notre étude l'âge inférieur était de 18 ans ; et l'insuffisance du plateau technique dans notre milieu d'étude justifie le taux bas observé.

2. Age

Notre étude nous révèle que la tranche d'âge la plus affectée est celle comprise entre 67 et 76 ans soit 33.7 % et l'âge moyen de ces patients était de 60.8 #177; 12.9 ans.

IKAMA [24] trouvait 70.4 #177; 6.2 ans, MOUANODJI trouvait un âge moyen de 32 ans [25], VAILLOND, en France, trouvait un âge moyen de 54 ans [26] et NANAKAN 72.5 #177; 6.9 ans[26]. Bien que nos résultats semblent être différents de ceux d'autres auteurs [24, 25, 26, 27], nous pouvons retenir que l'IC affecte plus les sujets âgés.

Concernant l'âge moyen de cette population d'étude, celui-ci concorde avec les résultats obtenus aux CUL par NDALA (61.08 #177; 15.12 ans)[23] et ceux observés au Maroc par BENYASS et Al. (58 #177; 11,5 ans)[28] mais celui-ci s'éloigne quelque peu des résultats observés en France par POUCHAIN (73.5 ans)[13].

Le retard dans la consultation des structures sanitaires dans notre milieu pourrait expliquer cette discordance.

3. Sexe

Notre étude nous rapporte que le sexe féminin est le plus touché avec 59.6 % et un sex-ratio de 1.47en faveur des femmes ; résultatsse rapprochant deceux décrits dans d'autres littératures [13, 23] mais demeurent différents de ceux observés à Kinshasa par MUPINSIE [10] où le sex-ratio de 1.38 a été observé en faveur des hommes.

L'augmentation de la fréquentation hospitalière par les femmes katangaises pourrait expliquer nos résultats.

4. Provenance

Il ressort de notre travail que la majeur partie des patients insuffisants cardiaques résidaient à Lubumbashi où la commune de Kampemba est la plus affectée avec 31.5 %, ceci pouvant s'expliquer par le fait que l'hôpital SNCC est le seul grand hôpital de cette commune et aussi par le fait que bon nombre des malades habitent cette commune et sont agents de la SNCC.

II. Facteurs de risque cardiovasculaire et antécédents médicaux.

Comme chez d'autres auteurs : MEBAZZA[3], NDALA[23] et NANAKAN[27], nous avons constaté que le facteur de risque cardiovasculaire le plus fréquent était l'HTA (37.1 %), et ce facteur semble être plus fréquent chez les femmes avec 28.1 %. La différence observée entre les patients de sexe masculin et ceux du sexe opposée est statistiquement significative (Khi2 = 30.7); ceci pouvant s'expliquer par le fait que les femmes sont plus exposées et sensibles au stress et aussi par le rôle de la ménopause.

La plupart de ces patients avaient un antécédent médical d'HTA. Nos résultats rejoignent ceux des autres auteurs [3, 23, 27] qui révèlent une fréquence de l'HTA chez leur patients.

III. Paramètres cliniques.

1. Motif de consultation

Les oedèmes des membres inférieurs ont été les motifs de consultations les plus fréquents dans notre étude (37.1 %).

Nos résultats ne sont pas identiques à ceux trouvés par NDALA [23], NANAKAN [27] et DIALLO [28] où les dyspnées étaient la première motivation de consultation.

2. OEdèmes des membres inférieurs

Notre étude révèle qu'à l'examen physique, bon nombre des patients présentaient des oedèmes des membres inférieurs soit 37.1 % et ces oedèmes prenaient le godet chez 81.8 % de ces patients.

Ces résultats ne se rapprochent pas de ceux trouvés par NANAKAN (62.1 %) [27]et CHEICK (57.4 %) [29]. L'association avec d'autres pathologies au Mali, notamment rénales, peut en être l'explication.

3. Dyspnée

Au cours de notre étude, nous avons constaté que nos patients en grande majorité consultaient avec une dyspnée au stade III soit 60 % alors qu'au cours d'une étude faite au Tchad, ceux-ci se présentaient avec dyspnée au stade I [25]. La sensibilisation pour le diagnostic précoce de l'IC dans les communautés tchadiennes peut être la raison de ce fait.

IV. Paramètres paracliniques

Notre étude révèle que la biologie sanguine non spécifique était l'examen le plus réalisé avec 78.6 % suivi de l'ECG avec 73.0 % alors que l'echodoppler était réalisé dans 51.7 %. Ceci pouvant être expliqué par le niveau socio-économique bas.

Concernant l'ECG, 28 % de ces patients présentaient une HVG suivi des 23 % des patients avec troubles du rythme.

Nos résultats se rapprochent de ceux observés auxCUL [23], Mali [27]et au Maroc [28]où les troubles du rythme et l'HVG occupaient les premières places des anomalies ECG.

Ces résultats prouvent que nombreux de ces patients présentaient des complications de l'IC.

Concernant l'echodoppler, 76.1 % des patients présentaient une dilatation cavitaire suivi de 65.2 % des patients avec FEVG altérée. Ces résultats se rapprochent de ceux observés aux CUL où la dilatation cavitaire était l'anomalie la plus fréquente [23].

V. Paramètres thérapeutiques

Le traitement médicamenteux prescrit chez ces patients va dans le sens de progrès réalisés au cours des vingt dernières années [13]. En effet, les IEC ou les ARA II et les diurétiques ont été plus prescrits : 60.7 % des patients étaient sous IEC ou ARA II et 56.2 % sous diurétiques alors que 22.5 % étaient sous digitaliques.

Ces résultats vont dans le même sens que ceux observés à Kinshasa [10] et au Maroc où les IEC et les diurétiques ont été les plus utilisés [28].

VI. Evolution

Bon nombre des patients étaient stabilisés (82.0 %) alors que 18.0 % sont décédés.

Ces résultats semblent être sur la même ligne que ceux observés par NDALA [23] et sont légèrement inférieurs à ceux observés par THIAM et Al. qui a obtenu 25.9 % des cas de décès [9].

L'association de l'IC avec d'autres pathologies peut expliquer ce taux de mortalité.

La durée d'hospitalisation moyenne de nos patients était de 23 jours.

Cette durée était de 12.08 #177; 9 jours pour NDALA [23] et de10 jours pour NANAKAN [27].

CONCLUSION

Notre étude rétrospective, portant sur l'épidémiologie et la clinique de l'insuffisance cardiaque chez les patients hospitalisés au sein du service de Médecine interne de l'hôpital SNCC de Lubumbashi, a permis de révéler que :

- La fréquente de l'IC est de 6.0 %.

- Le sexe féminin est le plus touché avec un sex-ratio de 1.47 en faveur des femmes.

- L'âge moyen des patients est de 60.8 #177; 12.9 ans.

- Bon nombre de ces patients habitaient la commune Kampemba.

- Le facteur de risque et l'antécédent le plus fréquent chez ces patients étaient l'Hypertension artérielle avec une forte présence chez les sujets du sexe féminin (37.1 %).

- L'examen objectif de ces patients révèlent que nombreux sont ceux qui présentaient les oedèmes des membres inférieurs et la dyspnée.

- Bon nombre des patients ont réalisé la biologie non spécifique et l'ECG alors qu'une minorité a réalisé l'échographie doppler cardiaque. Les anomalies ECG les plus fréquentes sont l'HVG et les troubles de rythme et de conduction alors que celles échographiques sont la dilatation cavitaire, la FEVG altérée et les anomalies valvulaires.

- Le traitement de ces patients a consisté, pour la plupart, en l'association MHD, IEC ou ARA II et diurétiques.

- La majeure partie des patients ont été stabilisés.

RECOMMANDATIONS

De ce qui précède, nous formulons les recommandations ci-après :

1. A l'état congolais :

- Intensifier la sensibilisation du public lushois et même congolais sur les risques cardiovasculaires.

- Doter les hôpitaux des moyens d'exploration cardiovasculaire adéquats.

- Renforcer la promotion des comportements à moindre risque cardiovasculaire.

2. A l'hôpital SNCC :

- Aux administratifs : de rendre les dossiers médicaux des malades accessibles et de les mettre à jour afin de faciliter les recherches dans le domaine sanitaire.

- Au personnel soignant : d'élaborer un programme d'éducation sanitaire des patients sur l'observance des mesures générale et thérapeutique inhérents à leur état de santé.

REFERENCES

1. KASPER L. D. et Col., Principes de Médecine interne, Harrison, 16ème édition, Flammarion, Paris 2006 :p 1367 - 1378.

2. FATTORUSSO V. et RITTERO., Vadémécum clinique, Du diagnostic au traitement, 18ème édition, Masson, France 2006 :p 1608 - 1616.

3. MEBAZZA A. et PAYEN D., le point sur l'Insuffisance cardiaque aigue, édition Springer-Verlag, France 2006 :p 16 - 32.

4. NAJAFI F. et Al., Evolution de la mortalité par insuffisance cardiaque en Australie. Une analyse des données officielles de mortalité de 1997 à 2003, disponible sur www.who.int/fr, extrait le 04 / 01 /2013.

5. COREY F. et Al., Washington Manuel of medical Therapeutics; The 33rd edition, Lippincott Williams & Wilkins-Washington 2010: p 155 - 200.

6. MAYOSI B. M., Contemporary trends in the epidemiology and management of cardiomyopathy and pericarditis in sub-Saharan African, Heart 2007; 23: 1176 - 83.

7. PAULE P. et Al., Insuffisance cardiaque d'origine non infectieuse en zone tropicale ; Approche étiologique et principes thérapeutiques ; Méd. Trop. 2007 ; 67 : 579 - 586.

8. BERTRAND E. et Col., Urgences cardiovasculaires en Afrique Subsaharienne, Arch. Mal Coeur Vaiss. 2006 ; 99 : 1159 - 65.

9. THIAMM., Insuffisance cardiaque en milieu cardiologique africain; Bull. soc Pathol Exot ; 2003, 96, 3 ; 217 - 218.

10. MUPINSIE L., caractéristique clinique et épidémiologique de l'insuffisance cardiaque congestive à Lomo médical. Université Simon Kimbangu, Mémoire de Médecine, 2005.

11. KAPEND A K. L. et NGOY N. D., Cours de Médecine interne - Cardiologie ; D1 Médecine/UNILU 2008 - 2009 (inédit).

12. NGOY N. D., Elément de cardiologie, Médiaspaul, Lubumbashi 2008 ; p 27 - 35.

13. POUCHAIND., la prise en charge du patient insuffisant cardiaque chronique, Exercer - Janvier/Février 2003 n° 66 : 1 - 4.

14. KAPEND A K. L. et MUYUMBA K. E., Cours de physiopathologie spéciale, G3 SBM/CUK - UNILU 2007 - 2008. (inédit).

15. HASLETTE C. et Col., Davidson, Principes et pratiques de Médecine Interne, 2ème édition Française, Maloine, France 2004 ; p 831 - 888.

16. AUBERT F. et GUITTARDP., L'essentiel Médical de poche, édition Marketing/Ellipse, Paris 1990 ; p 75 - 85.

17. HORTONG., De la maladie vers la santé, Manuel de pathologie ; Médiaspaul, Kinshasa 2004 ; p 180 - 201.

18. TRAORE D.F., Manifestations digestives au cours de l'insuffisance cardiaque dans le service de Médecine du CHU Gabriel, Université de Bamako 2009, thèse de médecine.

19. GOLDMAN L. et Col., Cardiologie du praticien, édition Piccun Nuava, Padoue-Italie 2001 ; p 410 - 436.

20. GALINIER M., Insuffisance cardiaque, disponible sur www.google.com, fichier du 25/07/2012.

21. POUSSETF., Insuffisance cardiaque, tire du manuel du généraliste; cardiologie, 2dition Tsunami, Elsevier, Paris 1999 ; 2-0200.

22. NEALM., Pharmacologie Médicale, 3ème édition De Boeck, Canada 2001; p 87- 124.

23. NDALA K. F., Profil épidémio-clinique des insuffisances cardiaques : cas des cliniques universitaires de Lubumbashi, Université de Lubumbashi, Juin 2012, Mémoire de Médecine.

24. IKAMA M. S. et Al., Insuffisance cardiaque du sujet âgé à Brazzaville : Aspects cliniques, étiologiques et évolutifs ; Méd. trop 2008 ; 68 : 257 - 260.

25. MOUANODJI, Profil Clinique de 55 patients sidéens avec manifestations cardiaque en milieu africain, Médecine d'Afrique noire : 1996, 43 (5).

26. VAILLONDJ. M., Les facteurs pronostics de l'insuffisance cardiaque : suivi rétrospectif de 113 patients, université de Marseille, Avril 2002, Thèse de Médecine.

27. NANAKAN N., Insuffisance cardiaque et trouble du rythme supra ventriculaire chez le sujet âge, Université de Bamako, 2009-2010, Thèse de Médecine.

28. BENYASS A. et Al., Regard sur la prise en charge de l'insuffisance cardiaque au Maroc, Médecine du Magreb-n°187- Juin 2011 ; 35 - 41.

29. CHEICK A. K. D., Aspects cliniques et échocardiographiques de la cardiomyopathie dilatée chez l'insuffisant rénal chronique dans le service de néphrologie et d'hémodialyse de l'hôpital du point G, Université de Bamako, 2008 ; Thèse de Médecine.

30. ANDERSON HO K. K. et AL., Survey after the onset congestive heart failure in Framingham Heart study; subjects circulation, 1993; 88: 107 - 115.

ANNEXES

FICHE DE RECOLTE DES DONNEES

« Etude épidémiologique et clinique de l'insuffisance cardiaque »

Cas du complexe médical SNCC/Lubumbashi.

Fiche N° : ........... N° Références dossiers : ...................................

· Eléments socio-environnementaux

Age  :.......................................... Sexe : M - F Commune de provenance : ...............................

Etat civil : .................................. Profession : ...........................................................

· Motifs de consultation

.................................................................................................................................................................................

· Antécédents

Médicaux : HTA:Oui - Non Diabète : Oui - Non Angine : Oui - Non Anémie : Oui - Non Goitre : Oui - Non Infection : Oui - Non

Toxico-allergique : Alcool : Oui - Non Tabac : Oui - Non

Médicaments : Oui - Non Aliment : Oui - Non

Autres : ................................................................................................................................................................................................................................................

· Eléments de la Clinique

Asthénie : Oui Non Arythmie : Oui Non Dyspnée : Oui Non Hépatalgie d'effort : Oui - Non Palpitations : Oui Non Râles : Oui Non

Précordialgie : Oui Non Souffles cardiaques : Oui - Non

Turgescence jugulaire : Oui Non OMI : Oui Non

- Dyspnée : I II III IV

- OMI : * Godet : + - * Douloureux : + -

* Indurés : + - * Bilatéraux : + -

Autres : ................................................................................................................................................................................................................................................

· Paraclinique réalisée 

Laboratoire : ...............................................................................................................................................................................................................................................

Télécoeur : ...............................................................................................................................................................................................................................................

ECG : ..............................................................................................................................................................................................................................................

Echodoppler cardiaque : ................................................................................................................................................................................................................................................

· Traitement reçu :

........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

· Autres

Hospitalisé du ...... /...... /....... au ....... / ...... / ........

Sortie : Oui Non

Décès : Oui Non






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon