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Apport de la thermodynamique à  la compréhension des processus métamorphiques

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par Laurent Mulamba Kitoko
universite de Goma - graduat en geologie 2012
  

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III.2. FACIES ET GRADIENTS METAMORPHIQUES

Le concept de faciès métamorphiques a été introduit par le pétrologue ESKOLA au début du siècle dernier.

Comparant ses travaux à ceux de GOLDSHMIDT (1927) qui étudiait une autre auréole de contact, il émit l'idée que les roches de composition similaires présentant des assemblages minéralogiques différents avaient pu connaître des conditions de pression (P) et de température (T) de cristallisation différentes. Sa vision plus globale que les concepts de l'époque, prenant en compte les assemblages minéralogiques (et donc les équilibres thermodynamiques entre plusieurs phases) et non plus exclusivement des minéraux indicateurs de l'intensité du métamorphisme, permit la définition des faciès métamorphiques.

Ceux-ci sont l'expression de la relation entre l'assemblage minéralogique (la paragenèse, l'association de minéraux à l'équilibre) et la composition de la roche totale.

Les faciès métamorphiques varient donc selon P et T, comme l'illustre la Figure1. Ils ont été définis originellement pour des paragenèses de roches mafiques. Les limites entre les différents faciès peuvent donc être clairement représentées pour ces roches uniquement, et on pourrait définir un faciès pour chaque protolithe différent. Limiter le nombre de faciès en leur fournissant une définition dans l'espace PT a fait de ceux-ci des outils simples de communication.

Fig.25 : Diagramme P-T présentant les principaux faciès métamorphiques

La notion de gradient métamorphique s'est imposée sur l'observation de terrain du métamorphisme régional spatialement croissant. Reportés dans l'espace P-T, on observe une ligne, évolution régulière reliant les pics de métamorphisme rencontrés par les roches. En résumé, les trois gradients principaux (HP/BT, MP/HT, HT/BP) correspondent chacun à un contexte géologique différent, respectivement de subduction, d'épaississement crustal puis de métamorphisme de contact ou d'amincissement crustal. Dans l'espace P-T, les gradients métamorphiques sont limités par les conditions physiques régnant actuellement sur Terre : il y a une limite inférieure au gradient de HP/BT, environ 5°C/km, tout comme il y a des températures et pressions maximales que les roches terrestres n'ont aucune chance de franchir en conditions naturelles.

III.2.1. Les variables du métamorphisme

Les réactions métamorphiques ont lieu lorsque les roches sortent de leur environnement d'origine.

Nous devrons nous intéresser aux environnements initiaux et finaux pour comprendre ces réactions. On pensera tout d'abord à la composition de la roche.

Les minéraux bien sûrs, dont la structure est aussi importante que la composition, mais également les fluides, dont le rôle est difficile à apprécier lorsqu'ils ne sont pas connus. La composition de la roche totale et des fluides et autres éléments volatils interagissant avec elles définiront le système chimique, permettant ou non à certains minéraux de se développer. Cette notion fondamentale est très simple à illustrer par un exemple : le métamorphisme d'un carbonate pur, quel qu'en soit l'intensité, ne permettra pas l'apparition du moindre silicate. Les contraintes externes appliquées au système sont d'importance prépondérante.

Parmi elles, P et T sont très souvent citées, mais l'état de contrainte et particulièrement la contrainte déviatorique peuvent agir de façon non négligeable. Les autres variables couramment utilisées, telles que fugacité d'oxygène ou activité d'eau, dépendent des précédentes. Si l'on connaît tous les éléments cités plus haut et leurs effets, alors l'on devrait être en mesure de prédire l'évolution des roches ou d'en retracer l'histoire, comme nous le verrons plus loin. L'outil thermodynamique est pour cela très précieux. Toutefois, une dernière variable, outil majeur ou obstacle difficile à surmonter, est d'importance dans l'étude du métamorphisme : le temps (t). Quand bien même tous les processus et variables définissant l'équilibre seraient connus et correctement décrits, il n'en resterait pas moins que les roches à la surface de la croûte terrestre sont majoritairement constituées de minéraux bien loin de leurs conditions de formation et d'équilibre. La faute aux cinétiques des réactions chimiques, aux très faibles vitesses de diffusion à basses températures, aux barrières énergétiques difficiles à franchir qui empêchent les minéraux de réagir pour amener entre les mains du géologue des roches n'ayant pas subi de changement notable depuis le manteau qu'elles connurent des dizaines de millions d'années plus tôt. Pour cette raison, la thermobarométrie et la création de chemins P-T-t sont possibles à basse température, mais plus compliquées qu'à haute température, au point que la stabilité même des argiles soit questionnée (Jiang et al. 1990 ; Essene et Peacor, 1995).

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