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Etude comparative sur les luttes sectorielles en France et au Cameroun. Cas des déchets

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par Joseph BIKECK
Université de Limoges - Master 2 en droit international et comparé de l'environnement 2013
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

De manière générale, il a été question de s'interroger sur les systèmes juridiques de protection de l'environnement contre les déches en droit français et en droit camerounais. Il ressort qu'avant la moitié du XXe siècle, la protection de l'environnement en général n'était entreprise que de façon timide. C'est la Conférence de Stockholm à travers la Déclaration issue de celle-ci, qui a été le premier jalon dans le processus de protection de l'environnement. D'autres textes et instruments internationaux l'ont par la suite emboîtée le pas. Vingt ans après Stockholm, la Déclaration issue de la Conférence sur l'environnement et le développement tenue à Rio, complétée par l'Agenda 21, a définitivement posé des principes directeurs solides du droit international de l'environnement.

Comme un coup de Trafalgar, les déchets ont surpris tout le monde. Leur multiplication exponentielle a favorisé leur vagabondage de part en part dans le monde. Cette croissance inattendue a été la conséquence de la technologie qui a évolué, la production des biens avec et du changement du mode de consommation des hommes. Face à ce danger permanent auquel l'environnement était exposé, les pays ne sont pas restés inertes.

Le Cameroun a manifesté une certaine réticence quant à la transposition des règles juridiques internationales de protection de l'environnement. La plupart des textes et traités internationaux relatifs à la protection de l'environnemnt n'ont été ratifiés qu'une dizaine d'années après leur signature. Sur le plan national, ce n'est que tardivement que la protection de l'environnement sera intégrée dans la politique du pays. Bien que le droit de l'homme à l'environnement ait été proclamé au préambule de la Loi constitutionnelle, l'environnemnt n'a été sérieusement pris en compte qu'en 1996 avec l'adoption et la promulgation d'une Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement. Quant aux déchets et les principes directeurs qui gouvernent leur gestion, plusieurs dispositions de la Loi-cadre traitent du sujet. Un autre texte récemment signé et qui entrera en vigueur dans sa plénitude au 1er Avril 2014 est venu compléter l'élan entrepris par le Cameroun. Ce texte prescrit dans quelles conditions le déchet doit être géré ; c'est à dire de sa production jusqu'à son traitement. Pour accompagner l'arsenal juridique mis en place en matière de déchets, une stratégie nationale de gestion des déchets a été adoptée et des institutions ont été chargées d'accompagner et de rendre opérationnel ladite structure.

La France, contrairement au Cameroun, avait pris à bras le corps la question de la protection de l'environnement depuis longtemps. Dès 1971 un Ministère chargé de l'environnement avait été mis en place. La question de déchets a aussi été entamée très tôt ; En 1975, une Loi fixait déjà les conditions dans lesquelles ils devaient être traités. La France a été partie prise de la majorité des traités internationaux relatifs à la protection de l'environnement en général et aux déchets en particulier, en l'occurrence la Déclaration de Rio et la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et leur élimination. Aujourd'hui la majorité des dispositions régissant le droit des déchets en France sont contenues dans la loi portant Code de l'environnement. Bien qu'elle ait eu du mal à être adoptée, cette loi offre aujourd'hui aux yeux du monde un système juridique de lutte contre les déchets qui se fonde sur les grands principes de protection de l'environnement.

Tout au long de ce travail, des traits de ressemblances ont été relevés entre les deux systèmes juridiques : Tout d'abord la hiérarchie des déchets est la même dans les deux législations ; en effet, au Cameroun comme en France il ya un ordre de priorité à respecter en matière de gestion de déchets. C'est ainsi que l'action préventive est prioritaire parmi toutes les autres actions ; l'objectif étant de réduire les déchets au mieux à la source. Dans cet ordre de priorité, le dernier recours c'est l'élimination finale ; un déchet ne peut être éliminé dans les deux pays que s'il n'est plus écologiquement valorisable. Ensuite, on a constaté que les acteurs chargés de la lutte contre les déchets interviennent en France comme au Cameroun à des mêmes niveaux (central et local). Au niveau local, le Maire a un pouvoir prépondérant dans les deux pays en matière de gestion de déchets. Enfin, les sources juridiques en matière de déchets au Cameroun sont de la même nature que celles du droit français des déchets. Quant aux dispositions contenues dans les textes, certaines sont essentiellement identiques dans les deux systèmes juridiques.

Une autre ressemblance entre le droit camerounais et le droit français des déchets concerne la politique des déchets qui est la même à certains niveaux ; en effet, au niveau national, un plan de gestion des déchets a été adopté en France comme au Cameroun.

Cette étude révèle néanmoins que les deux systèmes ne sont pas identiques à tous les niveaux. La tradition juridique française que le Cameroun a héritée n'a pas été transposée dans les textes camerounais de façon absolue ; En effet, le Cameroun a adapté certaines de ses dispositions à son contexte culturel. C'est ainsi que la tarification incitative en matière de gestion des déchets pourtant pratiquée en France est absente au Cameroun.

Ce travail nous a aussi fait constater que contrairement à la France, une multitude de Ministères sont impliqués dans la gestion des déchets au Cameroun. Quant aux sanctions pénales prévues en cas de non respect d'une règle relative à la lutte contre les déchets, celles en vigueur au Cameroun sont plus dissuasives que celles en vigueur en France.

Malgré que Les deux systèmes juridiques assurent une gestion écologiquement rationnelle des déchets, ils font l'objet de certaines insuffisances. Aussi certains événements entravent la lutte contre les déchets dans les deux systèmes.

En France, la tarification qui est mise en place est loin d'être efficacement incitative ; la TEOM et la REOM mises en place sont beaucoup plus des dispositifs de financement du service public d'élimination des déchets que des dispositifs d'incitation.

Au Cameroun, les pouvoirs institutionnels dont certains sont des acteurs à part entière de la lutte contre les déchets sont, à quelques exceptions près, presqu'inexistants.

Les obstacles au droit francais des déchets, moins nombreux, ne sont pas à négliger ; en effet, le pouvoir judiciaire, garant d'une justice équitable, est confronté à un domaine dont il n'a pas encore la maîtrise parfaite.

Les obstacles au droit camerounais des déchets, plus nombreux, sont à prendre au sérieux si le Cameroun ne veut pas être freiné dans son élan en matière de gestion de déchets ; la croissance démographique, l'incivisme de la population, la pauvreté, le manque de moyens financiers, l'inexpérience du personnel des collectivités territoriales sont ente autres l'ensemble des obstacles au droit des déchets camerounais.

Alors que le compromis s'impose en France entre une tarification incitative en amont et une tarification incitative en aval, la formation du personnel judiciaire à la base constitue aussi une solution efficace pour la bonne santé de son système juridique de lutte contre les déchets.

Au Cameroun, la lutte contre la pauvreté et l'éducation au civisme environnemental de toutes les couches sociales sont des solutions sûres pour l'efficacité de la lutte contre les déchets.

Arrivé au terme de ce travail, une question principale vient à l'esprit. La libéralisation de l'économie n'est-elle pas en train de freiner la lutte contre les déchets dans le monde ? Et vice-versa ? Les industriels animés par l'envie du gain ne rendront-ils pas cette lutte vaine ? Qui laisse faire le trafic illicite des déchets dans le monde ?

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo