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Déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA

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par Yaovi AZANLEKO
Université de Lomé Togo - Master en économie de Développement 2012
  

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Introduction

La contribution de l'Afrique subsaharienne à l'économie mondiale reste en général très marginale. Entre 1995 et 2010, l'Afrique Sub-saharienne a enregistré un taux de croissance de près de 5%, signe d'un léger redressement économique. La situation des pays de l'UEMOA1 est plus préoccupante dans la mesure où tous les huit pays que compte l'Union depuis 1997 restent toujours des pays à faible revenu avec un taux de croissance moyenne de 3.7%2 pour la zone sur la période 1995 - 2010.

Pour rattraper ce retard de croissance par rapport à l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne et amener les performances économiques des pays de la zone à des niveaux proches de ceux des pays émergeants, des reformes multisectorielles sont entreprises et un accent particulier a été mis sur la mobilisation des ressources intérieures et extérieures des pays. Ainsi, des efforts sont fournis pour attirer davantage les capitaux étrangers et faciliter les investissements directs étrangers (IDE). De même des mesures concrètes sont prises pour garantir aux donateurs d'une bonne utilisation des fonds d'aide au développement.

En effet, de nombreuses initiatives ont été prises au niveau international afin d'accroître le volume de l'aide publique au développement (APD) et son élément don aux pays pauvres. Mais ce qui n'a pas beaucoup évolué c'est le peu d'attention que les responsables politiques africains accordent à la mobilisation de l'épargne intérieure. La forte dépendance à l'égard de l'aide étrangère pour financer les besoins de développement a certainement joué un rôle dans cette attitude. A l'origine, l'aide était censée compléter les ressources financières internes afin de stimuler les efforts de développement et d'aider les pays à sortir du sous-développement. Malheureusement, elle a plutôt fini par étouffer l'épargne intérieure et à créer une forte dépendance des économies africaines. L'efficacité limitée de l'APD en termes de développement a été imputée pour partie à l'utilisation inefficiente de l'aide, ce qui signifie que seuls des montants relativement restreints ont été effectivement utilisés aux fins du développement (CNUCED, 2006a).

1 L'UEMOA est composée de huit pays dont le Bénin, le Burkina Faso, la côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

2 Nos calculs à partir des données des la Banque Mondiale, ADI 2011

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Déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA

Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers les pays d'Afrique dont l'UEMOA, bien qu'en hausse ces dernières années, restent trop limités sur le plan géographique et trop concentrés sur les industries extractives pour avoir un effet notable en termes de création d'emplois et de croissance économique. En plus, l'environnement politique et le climat des affaires n'ont pas encouragé les investissements directs étrangers dans ces pays. Et pour un grand nombre d'acteurs économiques, les politiques de financement extérieur ont eu pour effet d'accroître le niveau d'endettement extérieur des pays en développement, ce qui a fini par pénaliser leur croissance. Ces constats s'accompagnent d'une prise de conscience progressive des vertus de la mobilisation de l'épargne intérieure dans la conduite du développement.

En effet, pour réussir le processus du développement économique, l'on ne saurait recourir continuellement aux ressources extérieures qui sont d'ailleurs instables et très sensibles à l'environnement économique international caractérisé actuellement par des crises à répétition. D'où la nécessité mobiliser et de mettre à contribution les ressources domestiques disponibles de ces pays. En tirant parti des ressources financières intérieures, on pourrait réduire le déficit de ressources disponibles et accélérer le processus de développement économique. Telle mobilisation peut provenir à la fois du secteur public et du secteur privé.

La mobilisation de l'épargne domestique vers les projets d'investissement constitue une condition cruciale pour la réussite des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu, comme l'ont souligné les expériences historiques d'industrialisation des pays aujourd'hui développés ou en Asie de l'Est. Une grande part de la disparité dans les performances de croissance entre les pays du Sud est souvent attribuée aux différences entre les taux d'épargne et d'investissement. De faibles taux d'épargne peuvent maintenir la croissance à des niveaux faibles (Solow, 1956).

Ainsi, lorsque les ressources domestiques n'arrivent pas à financer entièrement les besoins d'investissement, il est possible de recourir aux ressources externes pour combler le gap et non l'inverse. Bien que la dépendance à l'épargne extérieure a ses avantages, elle expose davantage le pays aux chocs extérieurs. Et contrairement à l'interprétation répandue de la «théorie du cercle vicieux», force est de constater qu'aucun pays n'est en effet trop pauvre pour épargner. Les études menées dans le domaine de la microfinance ont mis en exergue chez les populations démunies des pratiques d'épargne très variées. Dès lors, l'épargne domestique demeure une source privilégiée de financement de l'investissement par souci de

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Déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA

réduire au maximum la vulnérabilité de l'économie aux fluctuations de l'économie internationale.

Au cours de ces dernières années, nombre de travaux empiriques se sont intéressés aux déterminants de l'épargne aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Ce regain d'intérêt pour les déterminants de l'épargne est motivé par la chute croissante dans les taux d'épargne pour la plupart des pays de l'OCDE et le fossé grandissant entre l'épargne et l'investissement dans les pays en développement (Athukorala et Sen, 2004). En ce qui concerne les économies de la zone l'UEMOA, l'investissement n'a été en moyenne que de 17% du PIB réel entre 1995 et 2010 bien qu'il connaît une tendance en légère hausse ces dernières années. L'épargne domestique ne fait pas exception puisque durant la même période son taux moyen n'est que de 12.85% du PIB3.

Il n'y a plus de doute que le défi est de promouvoir l'épargne domestique dans les pays pour augmenter le taux d'investissement et atteindre des taux de croissance plus élevés. Pour cette raison, la connaissance des principaux déterminants de l'épargne domestique des pays de la zone UEMOA revêt d'une importance capitale dans la formulation des politiques économiques pouvant permettre de rehausser les niveaux des taux d'épargne domestique pour répondre aux besoins de la croissance économique.

Il devient, dès lors, nécessaire de se demander quels sont les principaux facteurs qui guident les comportements d'épargne dans les pays de l'UEMOA ?

C'est à cette interrogation que tente de répondre ce travail de manière générale.

Plus spécifiquement il s'agit de:

- déterminer les variables macroéconomiques qui affectent l'épargne domestique dans l'UEMOA,

- identifier les facteurs démographiques qui influencent les performances d'épargne intérieure des pays de la dite zone.

Pour atteindre ces objectifs, nous posons les hypothèses suivantes :

? Les variables macroéconomiques affectent différemment, et selon leur nature, le taux d'épargne domestique dans l'UEMOA.

? Les variables démographiques déterminent négativement, et dans une certaine mesure, les taux d'épargne domestique dans l'espace UEMOA.

3 Nos calculs à partir des données de la BCEAO, 2010

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Déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA

Le reste du travail est organisé comme suit : le chapitre 1 présente structure de l'épargne domestique et l'analyse des comportements d'épargne dans l'UEMOA; le chapitre 2 est consacré à la revue littéraire sur l'épargne ; le chapitre 3 traite de la méthodologie et présente les résultats et les discussions suivies des implications de politiques économiques et la conclusion.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld