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L'Open Gov et l'administration publique

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par Trabelsi Iheb
Ecole Nationale d'Administration de Tunis - Cycle Supérieur de formation des Conseillers des Services Publics 2012
  

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Paragraphe 2 : Limites culturelles

Par «limites culturelles» on vise l'état d'esprit qui règne au sein des administrations publiques et qui ne s'accommode pas avec la philosophie d'open. En fait, des administrations vont se sentir perdantes, parce que le monopole qu'elles ont sur les données publiques constitue une sorte de rente (ou monopole). Une certaine réticence est alors prévisible et selon Augustin Landier62 des sophismes sont attendus de type :

? «Trop d'infos tue l'info» : Si on leur donne la donnée brute, ils ne vont pas comprendre, ils vont paniquer, se tromper dans l'interprétation. Il vaut mieux leur mâcher le travail, agréger l'information...

? «Ça coûte trop cher» : Selon cette logique, les journalistes ou les citoyens peuvent orienter des données pour appuyer leurs propos, articles ou points de vue. On se retrouve alors face au problème de l'interprétation de l'information brute, de la même façon que même les meilleures statistiques sont toujours ouvertes à interprétation et à la prospective.

62Landier (A), « Gouverner en informant », in « Quelle politique pour les données publiques ? », Colloque 10 novembre 2011 - Assemblée nationale, p 7.

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Si la résistance de l'administration publique quant à l'ouverture des données publiques s'explique par des facteurs culturels et même s'il est vrai que « la tradition culturelle d'un système administratif a un impact crucial sur le degré efficace d'ouverture de ce système... la culture peut rapidement changer, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'administration »63.D'ailleurs, les administrations peuvent aussi prétendent que des limites techniques empêchent leurs insertions dans une approche d'open government.

Paragraphe 3 : Limites techniques

Face aux problèmes de limites de stockage des données et afin de diminuer le coût de la mise des données publiques sur le web, une technique appelée cloud computing est envisageable (cf. Annexe n° 2).

Le cloud computing, ou informatique virtuelle ou encore dématérialisée, est un concept qui consiste à déporter sur des serveurs distants des stockages et des traitements informatiques traditionnellement localisés sur des serveurs locaux ou sur le poste de l'utilisateur.

Les utilisateurs ou les entreprises ne sont plus gérants de leurs serveurs informatiques mais peuvent ainsi accéder de manière évolutive à de nombreux services en ligne sans avoir à gérer l'infrastructure sous-jacente, souvent complexe. Les applications et les données ne se trouvent plus sur l'ordinateur local, mais dans un nuage ou « cloud » de serveurs distants interconnectés au moyen d'une excellente bande passante indispensable à la fluidité du système.

On peut distinguer trois formes de cloud computing :

- Les clouds privés internes : gérés en interne par une entreprise

pour ses besoins,

63Savino (M), op. cit, p 15.

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- Les clouds privés externes : dédiés aux besoins propres d'une seule

entreprise, mais dont la gestion est externalisée chez un prestataire,

- Les clouds publics : gérés par des entreprises spécialisées qui

louent leurs services à de nombreuses entreprises.

Le recours des entreprises à des services de cloud computing dans le domaine de l'hébergement de leurs infrastructures et applications informatiques est une tendance qui ne cesse de se développer de plus en plus.

A ce propos, en novembre 2010, le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique a lancé une politique de cloud prioritaire afin de réaliser des économies substantielles sur son budget annuel informatique de 80 milliards de dollars, par la consolidation d'au moins 40 % des 2 100 data-centres d'ici 2015.

En guise de conclusion, il ne suffit pas de créer un wiki ou un blogue pour développer une culture favorable au Gouvernement 2.0. Des hauts fonctionnaires, des investissements stratégiques en technologie, des changements organisationnels sont nécessaires pour surmonter les obstacles culturels, technologiques et stratégiques qui peuvent freiner la progression des gouvernements.

Les gouvernements à coté de leur volonté et détermination politiques vers l'instauration d'une administration ouverte sont tenus aussi d'observer les différentes exemptions précédemment mentionnées pour à la fois réaliser les objectifs de l'open government d'une part et préserver la pérennité de l'Etat et des intérêts privés d'autre part.

De même, face à certains types de limites des remèdes sont préconisés afin de réussir le processus de gouvernement ouvert. En fait, la tâche des décideurs politiques dépasse la simple volonté politique d'instaurer l'administration ouverte pour oeuvrer pour convaincre l'administration parfois

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rétive à lâcher ce qui «fait» son pouvoir. Et comme l'a signalé Danielle Bourlange un travail d'éducation est indispensable : «nous faisons beaucoup de sensibilisation afin d'expliquer aux services les enjeux économiques et sociaux de l'Open data. Nous les rassurons notamment sur les garanties qu'un système de licences adapté peut apporter pour la bonne utilisation de certaines données

»64.

64Bourlange (D), cité in « Pourquoi mettre à la disposition de tous les données publiques », aout 2011, www.rslnmag.fr

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand