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Etude des facteurs entravant la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural. Cas du CMA de Kongso Bafoussam III

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par Clotide MAGNE
Ecole des infirmiers diplômés d'état. de Bafoussam - Diplôme d'infirmier d'état 2012
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACES

Qu'il nous soit permis de partager la joie de cette réalisation avec tous ceux qui nous sont chers :

A Mes parents papa NZOGANG Jean et maman MADEBU Jeanne

A mon époux DASSI Blaise

A ma fille DASSI SIGHE Godlove Divine

REMERCIMENTS

Tout auteur éprouve un sentiment de gratitude envers ceux qui l'ont soutenu et aidé dans la rédaction de son travail. C'est ici donc le moment de remercier mon Dieu, le Créateur des cieux, de la terre et mon créateur, pour la santé qu'il m'a accordée sans laquelle je n'aurais pas atteint l'objectif de terminer cette formation.

Mes remerciements sont adressés à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce travail ; je pense sincèrement à :

Ø mon coordonateur M.SIEKOUEWOUE DJIMENI Michel qui, malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger ce travail.

Ø M.TENE Jean Léonard surveillant général de l'hôpital régional de Bafoussam pour son aide et ses multiples conseils dans la réalisation de ce travail.

Ø Tout le personnel enseignant de l'EIDE de Bafoussam pour leur encadrement durant toute la formation

Ø Dr GATCHO Modeste médecin chef du CMA de Kongso-Bamougoum pour son orientation et son encouragement dès le début de mon travail.

Ø Au responsable de la bibliothèque de la délégation régionale de la santé de l'Ouest pour sa documentation.

Ø Mon grand frère KENGNE Justin pour son soutien tant financier que morale et son encouragement dans la réalisation de ce travail ; reçoit ici le symbole de ma gratitude.

Ø Papa DJOUNDA Joseph et Mme DJOUNDA Jeanne à qui je dois toute ma reconnaissance, trouvez en ce travail toute ma sympathie.

Ø Mon petit frère CHOUPO NZOGANG Patrice pour son soutien matériel et moral, trouve en travail le résultat de tes encouragements.

Ø Papa FOSSI Daniel son soutien moral

Ø Ma belle-mère maman TAMTCHAP Brigitte pour son soutien financier et moral.

Ø Ma petite soeur MBONLON Stephanie et son mari M.TAYO Simplice Mitterrand pour votre soutien financier et moral ; trouvez en ce travail le fruit de vos encouragemens.

Ø Mon ami DEFFO Rodolphe, je m'en réjouis de ton assistance matériel et moral ; reçoit ici le symbole de ma gratitude.

Je remercie aussi ma famille pour les sacrifices consentis pendant les périodes les plus difficiles lors de la rédaction de ce mémoire.

Mes remerciements sont adressés enfin à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce travail et à tous mes camarades avec qui nous gardons certainement en mémoire beaucoup de souvenirs inoubliables de trois années passées ensemble à l'EIDE de Bafoussam.

LISTE DES PERSONNELS

LISTE DU PERSONNEL DE L'ECOLE DES INFIRMIERS DIPLOMES D'ETAT DE BAFOUSSAM

PERSONNEL ADMINISTRATIF

NOMS ET PRENOMS

GRADE

FONCTION

1

M.MANFOUO DAVID

ISP

DIRECTEUR

2

Mme FORETIA Linda epse ASONGAYI

IS

Chef SES

3

Mme AGBOR Celine

IS

Chef SAAF

4

Mme NUBED Claudine

IS

S.G

5

Mme NKAM Hélène

AE

Secrétaire

PERSONNEL ENSEIGNANT A TEMPS PLEIN

NOMS ET PRENOMS

GRADE

FONCTION/ENSEIGNEMENTS ATTRIBUES

1

M.SIEKOUEWOUE DJIMENI Michel

IS

-Coordinateur 1éré Année

2

Mme SIMO Foyou Myleine

IS

-Nutrition

3

M. ENOW Agbor

IS

---------------

PERSONNEL D'APPUI

NOMS ET PRENOMS

GRADE

FONCTIONS

1

Mr NDONFACK Victor

AE

AGENT D'ENTRETIEN

2

M FEUDJIO Bernard

AT

GARDIEN DE NUIT

PERSONNEL ENSEIGNANT A TEMPS PARTIEL

NOMS ET PRENOMS

GRADE

ENSEIGNEMENTS ATTRIBUES

1

M. TCHONANG Emmanuel

ISP

-S.I en Chirurgie

-affections Respiratoire

-Soins Réanimation et Urgence

2

M. WANANG Theodore

ISP

-Démarche des sons

3

M. AZANGUE

ISP

-Affections Digestives

4

M. KENTSOP Jean

ISP

-Ethique

-Concepts et économie de la santé

5

M. TIGANG

ISP

-Affections Appareil Reproducteur

6

M. FEUDJIO Gabriel

ISP

-Méthode du travail

7

M. TCHINDA Abel

ISP

-Entomologie

-S.I en Psychiatrie

8

M. TENE Jean Léonard

ISP

-Hygiène Hospitalier

-Politique et système de santé

9

M. KOUEKAM François

ISP

-SIS

-S.I au Bloc

-Pharmacologie

10

M. NSANGOU Idrissou

TMS

-Technique de laboratoire

11

M. TCHEDJOU Phillipe

ISP

-Recherche

12

M. TEFFO Etienne

IDEP

-Ophtalmologie

13

M. NGOUALEM Moïse

TMS

-S.I ORL

14

M. KUE Pierre

IDEP

-Premier Secours

15

M. FOPA Blaise

TMS

-Kinésithérapie

16

M. MBALLABOUOM Alexis

ADS

-Principe de l'administration et documents administratifs

17

M. TCHEICHA Adalbet

M SC

-Sociologie

18

M.MOUGANG Ignace

IDEP

-S.I en Médecine

19

M. METIGO Bernard

IDEP

-S.I en Chirurgie

20

M . KUATE

Médecin

-Prophylaxie

21

Mme SOGNIA Madeleine

IDEP

-S.I en Médecine

22

Dr . SIMO Elie

Médecin

-Vaccination

23

M. NGUIFFO Théodore

ISP

-Planification Familiale

24

M. INOUSSA NKOUONGNAM

MSP

-Médecine Traditionnelle et Alternative

-Mutuelle de santé

25

M.KOUAM Brice

IIM

-Imagerie Médicale

26

Mme NJIPAP Monique

IDEP

-PCIME

27

M. LEKOUNA

ISP

-Psychologie

28

M. KEPMAFO Camile

ISAR

-Anesthésie

29

Mme NGASSA M Arlette

MSP

-Epidémiologie

30

Mme BOUMSONG Collette

ISP

-SONEU

31

Mme WAGOU

IDEP

-PTME

32

Mme MOMO

Nutritionniste

-Pathologies Nutritionnelles

33

Mme MASSOH Pascale

IDEP

-Maladies infectieuses

34

M . HASSAN MVUH

IS

-Bio statistique

35

M.TCHOUAT Joseph

ISP

-Système Nerveux

-Déontologie

36

Mme MANEJE Marie P

IDEP

-Système Sensoriel

37

M. KENE Felix

MSC

-Biologie

38

M. DONCHI David

ISSR

-SONEU

39

M .KEMETIA

IS

-Anthropologie

40

M. SEIDOU V

Informaticien

-Informatique

41

M. NSANDJO Tchinda

MSP

-Notion de la santé

-Organisation sanitaire au Cameroun

42

Dr. KAPTUE Irène

Pharmacien

-Gestion des Médicaments

43

M. IDRISSOU Toumanche

Juriste

-Législation et ses rapports avec la profession

44

M. CHOUNDONG Léonel

M .Sc.I

-CPN Recentrées

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : distribution des habitants selon leur fréquentation de l'hôpital

Figure 2 : Répartition des habitants selon la cause de non fréquentation de l'hôpital

Figure 3 : répartition des habitants selon la cause de non importance des soins de santé

Figure 4: répartition des habitants selon leur connaissance sur l'existence du médecin au CMA

Figure 5: répartition de répondants selon leur connaissance sur l'éducation sanitaire

Figure 6 : répartition des habitants selon l'agent visiteur

LISTE DES TABLEAUX

Tableau statistique de l'aire de santé de Kongso selon le formulaire de recueille des données pour le RMAI..................................................25

Tableau I : répartition des répondants par sexe....................................31

Tableau II : profession de répondants et fréquentation de services de santé

Tableau III : fréquentation de services de santé et niveau d'études de répondants

Tableau IV :  répartition des répondants selon leur état civil.

Tableau V: répartition des enquêtés selon les classes d'âge.

Tableau VI : utilisation des services de santé et taille de la famille de répondants

Tableau VII : fréquentation de l'hôpital par rapport au revenu mensuel

Tableau VIII : répartition des habitants selon la facilité d'être reçu aux soins de santé.

Tableau IX : répartition des habitants selon la cause de non acceptation aux soins de santé

Tableau X : répartition des habitants selon la connaissance sur l'importance des soins de santé

Tableau XI : répartition des habitants selon l'importance des soins de santé

Tableau XII : Répartition des habitants selon les visites à domicile

Tableau XIII : répartition des habitants selon l'abonnement à une mutuelle de santé

LISTE DES ABREVIATIONS

APAD : Association euro-africaine pour l'anthropologie du changement social

et du développement

ASRAMES : Association Régionale d'Approvisionnement en Médicaments.

BM : Banque Mondiale

CMA : Centre Médical d'Arrondissement

CS : Centre de Santé

CSI : Centre de Santé Intégré

Dr : Docteur

ECAM III : troisième enquête camerounaise auprès des ménages

EIDE : Ecole des Infirmiers Diplômés d'Etat

FEPED: Femme pour l'environnement et le développement

FMI : Fond Monétaire International

FS : Formation Sanitaire

HD : Hôpital de District

IDA : International Développement Association

Km : Kilomètre

INS : Institut National des Statistiques

M. : Monsieur

Mme : Madame

MII : moustiquaire imprégnée d'incertitude

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

% : Pourcentage

RDC : République Démocratique du Congo

RECO : Relais Communautaire

RMAI : Rapport Mensuel d'Activités des formations sanitaire du Premier échelon

RSSP : Réorientation des Soins de Santé Primaire

ZS : Zone de santé

RESUME

L'utilisation adéquate des services de santé est importante pour l'amélioration de la santé de la population. L'objectif de cette étude était d'étudier les facteurs entravant la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural plus spécifiquement dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum.

Nous avons été choqué de constater lors de nos stages de santé communautaires, que le CMA de Kongso, District de Santé de la Mifi Bafoussam, malgré ses grandes structures avait un taux de fréquentation très bas comme indiquent bien ces chiffres : 6,3 % en 2010 et 4,5 % en 2011. C'est alors ce constat patent qui nous a poussé à mener cette étude, afin de répondre à la question fondamentale à savoir : quels sont les facteurs qui entravent la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural dans cette zone. Pour y parvenir nous avons réalisé une enquête au près de 384 habitants repartis en 16 quartiers où, après enquête, dépouillement et analyse les données, nous avons obtenu les résultats suivants :

Parmi les facteurs démographiques qui ont l'influencés sur la fréquentation du CMA de Kongso-Bamougoum, nous avons retenu que la population a un âge très avancé ne les permettant plus d'exercer certains travaux générateurs de revenu pouvant leur donner accès facile aux soins de santé, sans mettre de côté la taille de la famille qui est particulièrement élevée ici à cause de la polygamie.

Comme dans toute zone rurale, la situation socio-économique est généralement précaire, car les professions qu'exercent les habitants ici ne leur apportent pas de revenu suffisant pour accéder aux soins de santé, subvenir à d'autres besoins liées à la survie de la famille.

Parmi les facteurs culturels nous avons constaté que les habitants sont peu scolarisés et ceux ayant fréquenté n'ont pas atteint un niveau d'études élevé. Ceci réduit les chances de postuler à un emploi, de réaliser un revenu pour se faire soigner. A cela s'ajoute l'ignorance de l'importance d'aller se faire soigner à l'hôpital. Quand bien même il leur arrive de se rendre dans la formation sanitaire, ils sont mal reçus et sont souvent obligés de recourir à la médecine traditionnelle.

Malgré l'organisation fréquente de l'éducation sanitaire dans les institutions de santé, les visites domiciliaires sont moins fréquentes et sont surtout faites par un relais communautaire qui n'est pas rodé en matière de sensibilisation en vue de leur participation.

ABSTRACT

The adequate use of the health services is important for the improvement of the health of the population. Before leading this survey, we had noted a weak use of the services of health of Kongso-Bamougoum as indicate these numbers well: 6.3% in 2010 and 4.5% in 2011. It is in this setting that this survey has been led in order to answer the fundamental question to know: what are the factors determining the weak use of the health services in this zone. To arrive there us achieved an investigate to the close to 384 inhabitant left in 16 quarters. So after having investigated, stripped and analyzed the data, we succeeded to the following results:

Going by the demographic factors, we realized that this area is made up of an aged population who does not have the force to engage in income generating activities thus lack the financial capacity to solicit medical attention alongside family responsibilities resulting from large family sizes owing to the fact that a majority of these people are polygamous nature.

Like all rural areas, the socio-economic situation of these inhabitants is generally poor, since the occupation of these inhabitants does not yields enough revenue to permit them seek medical attention in health centers, coupled with other family needs.

Among the factors, we found out that a majority of this people are not educated and the few that have gone to school have a low level of education . Thus making them ignorant of the importance of going to the hospital for treatment. Even when they do the poor reception from the medical staff of the hospital pushers them to resort to traditional treatment.

Despite the organization and education of health workers in community health care, contact with the population at home is very limited thus causing a low sensibilization the community about the importance of using health service.

INTRODUCTION GENERALE

L'Homme est un être complexe qui convient de considérer dans sa globalité pour mieux le saisir et le comprendre. Ceci est vrai tant dans le domaine social que celui de la santé. S'agissant des structures sanitaires que l'on trouve partout dans le monde, il est parfois difficile d'établir un ordre d'hiérarchie, chaque structure sanitaire étant aussi importante que l'autre.

Une définition appropriée nous permettrait de mieux nous familiariser avec les structures sanitaires ; aussi avons-nous cru opportun d'emprunter la définition donnée par KONDJI KONDJI D.(2005) à savoir « l'hôpital ou le centre de santé sont des sanctuaires de soins curatifs où il faut aller pour recouvrer sa santé » ceci dans les domaines du diagnostic, de la thérapeutique et des techniques de soins médico-sanitaires grâce à la recherche scientifique.

Les facteurs de la non utilisation des structures sanitaires constituent pour chaque institution un handicape sérieux pour son développement et l'épanouissement du personnel soignant.

Ces facteurs n'ont pas le même impact partout et différent selon les milieux, qu'ils soient Urbain ou Rural. C'est pour ne pas léser les populations minoritaires que nous avons centré le champ de notre étude sur les structures sanitaires en milieu rural. La bonne fréquentation constituant ainsi une préoccupation d'une grande importance.

Les facteurs de la faible fréquentation en milieu hospitalier est un problème assez répandu. Ces facteurs peuvent être : le manque moyen financier, le choix de la médecine traditionnelle, l'accessibilité géographique.

La faible fréquentation des structures sanitaires a une envergure nationale et devrait en principe nous préoccuper dans notre étude.

Au vu de tout ce qui précède nous avons jugé nécessaire de mener une étude sur : «  les facteurs entravant la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural ».

Notre travail s'articulera au tour de cinq chapitres essentiels

Chapitre I : Problématique

Chapitre II : Méthodologie

Chapitre III : Présentation des résultats

Chapitre IV : Discussion et synthèse

Chapitre V : Conclusion, suggestions et propositions

Chapitre I : PROBLEMATIQUE

I-ENONCE DU PROBLEME

Depuis plus de deux décennies, il a été observé à travers certaines régions du monde que la fréquentation des structures de santé est de plus en plus faible. Ceci peut se vérifier à travers un nombre important de constats :

Une étude de IZANDENGERA ABINTEGENKE A. (2011) révèle que selon l'OMS le taux de fréquentation des structures sanitaires dans la plupart des villes asiatiques et africaines est relativement faible, posant ainsi un véritable problème de santé publique.

Les études évaluatives des programmes en Afrique subsaharienne effectuées par S.FALL et I.SECK(2009) ont montré que le faible accès et l'utilisation des structures de santé est redoutable. En zone rurale 70% des cas des maladies sont traitées à domicile contre 50% en milieu urbain.

En 2010 les études sur le système des soins de santé menée par Dr V. DEKYSER révèlent que le taux de fréquentation des districts sanitaires est très faible, 0,24% par an au MALI 0,34% au BURKINA-FASO ; 0,30% au BENIN, malgré la présence des infrastructures viables.

Au Mali (2009), une étude a montré que l'utilisation des services de santé en fin 2003 est de 0,23 contact par habitant et plus faible dans la zone de Mopti qui est de 0,16 contact.

Cette gangrène sanitaire est également entrain de s'enraciner au Cameroun.

Une étude menée par R. IKELLE (2007) sur la qualité de gestion et d'attractivité de l'hôpital de District de Bonassama à Douala révèle qu'entre 2002 et 2006 le taux de fréquentation oscillait entre 10 et 13%.

Selon APAD (2006) le taux de fréquentation des structures sanitaires s'élève à 0,3 contact par an et par habitant.

En Décembre 2010, une enquête effectuée par l'INS Cameroun montre qu'en 2009 les formations sanitaires ont reçu en moyenne 12 patients par jour dont 2 admis en hospitalisation. Les formations sanitaires implantées en zone urbaine ont reçu en moyenne 12 patients par jour contre 8 en milieu rural. Cette demande varie aussi selon la catégorie et le statut de la formation sanitaire. En effet, les Hôpitaux de District (HD) ont reçu en moyenne 22 patients par jour contre 8 dans les CMA et 6 au niveau des CSI. De cette même étude il ressort par ailleurs qu'en 2009 suivant la catégorie de la formation sanitaire, 33% des patients ont eu recours aux HD contre 21% aux CMA.

Selon la même source, l'analyse des résultats des différentes données recueillies dans plus de 79 pays du monde y compris le Haïti, Niger, Cote d'Ivoire et le Cameroun révèle de façon formelle que le taux de fréquentation des services de santé dans nos pays n'a jamais franchi le cap de 50%. Ainsi, nous l'avons aussi observé au cours de notre stage de santé communautaire (Janvier 2012) dans le District de santé de la Mifi en général et particulièrement au CMA de Kongso dans l'aire de santé de Kongso par Bamougoum, en analysant les données statistiques annuelles des années 2010 et 2011, qui affichent un taux de fréquentation du centre respectif de 6,3% et 4,5%.

Au vue de ces différentes informations relatives à la fréquentation des structures sanitaires, il est clair qu'au niveau mondial en général, africain en particulier et spécifiquement dans notre pays le Cameroun, bon nombre de structures de soin n'a jamais atteint le seuil recommandé par l'OMS (2000), qui est de 50% pour la fréquentation d'une structure de santé par la population d'une aire de santé.

En effet au cours de nos stages pratiques en santé communautaire, particulièrement au CMA de Kongso-Bamougoum, passant souvent la semaine avec un seul patient à l'hôpital, nous avons lors de nos multiples descentes dans la communauté développée des thèmes d'éducation dans les réunions, à la chefferie, dans les établissements scolaires. C'est ainsi que nous rencontrions de nombreux cas de maladies nous emmenant à nous entretenir avec ces malades sur l'importance de la fréquentation du centre de santé. Pendant ces séances d'éducation, nous avons constaté le désintéressement des uns et des autres. Préoccupé par cette situation, nous leur avons posé la question de savoir pourquoi leur communauté ne fréquentait pas le CMA?

La réponse fut que cette population est animée par plusieurs raisons les emmenant à ne pas fréquenter leur CMA.

Ce phénomène se présente ainsi comme un handicap majeur à l'évolution de cette structure de santé et c'est à partir de ce point que nous nous sommes proposé d'étudier les facteurs qui pourraient entraver la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum.

Sachant que l'accès et la fréquentation des structures de santé est un déterminant clé permettant de juger l'état de santé de la population, il peut sans détour être accepté que la faible fréquentation de nos structures sanitaires constitue un problème de santé publique nécessitant une recherche scientifique active pour son dénouement.

Ce constat patent d'état des lieux en matière de fréquentation des structures sanitaires dans beaucoup de régions à travers le monde, l'Afrique et le Cameroun, est vraiment inadmissible et rétrograde au vue du plan d'action que l'OMS fixe pour nos pays dans les OMD et revêt l'importance du questionnement suivant :

II -QUESTION DE RECHERCHE.

Quels sont les facteurs qui entravent la bonne fréquentation des structures sanitaires dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum ?

Pour répondre à cette question nous nous sommes fixés des objectifs suivants :

III- OBJECTIF GENERAL

Contribuer de façon significative à une meilleure fréquentation des structures sanitaires dans l'aire de santé de KONGSO-Bamougoum.

IV- OBJECTIFS SPECIFIQUES

1- Identifier les habitants selon leurs caractéristiques socioculturelles dans l'aire de santé de Kongso.

2- Apprécier les connaissances de la population en matière de la fréquentation rationnelle du CMA

3- Relever les facteurs qui constituent une entrave à la fréquentation de la formation sanitaire.

4- Proposer sur la base des facteurs identifiés des mesures pouvant inverser la tendance et promouvoir une fréquentation acceptable de cette offre de service en milieu rural.

Pour mieux cerner les idées développées dans ce travail, une meilleure familiarisation avec certains termes clés que nous avons utilisées est indispensable et nécessitera la définition des variables et le déroulement des concepts.

IV- DEFINITION DES VARIABLES

- Facteur

Le Dictionnaire Maloine de l'infirmière définit le mot facteur comme un élément jouant un rôle important dans le déclenchement ou l'évolution d'une réaction, d'une maladie ou d'un phénomène quelconque.

Selon le Dictionnaire Larousse, le facteur est un élément qui agit, qui influe. Il convient de montrer la nuance qui existe entre facteur, étiologie et cause. Dans le cours de pathologies générales, l'étiologie a été définie comme étant l'étude des causes et conditions d'apparition de la maladie tandis que les causes font partie de l'étiologie. Bref, l'étiologie étudie les causes déterminantes des maladies et les facteurs influençant l'apparition d'une maladie. Dans le cadre de notre travail, les facteurs entravant la bonne fréquentation des structures sanitaires désignent l'ensemble d'éléments qui influencent de façon déterminante la bonne fréquentation des structures sanitaires.

- Entraver : embarrasser dans ses mouvements, ses actes, gêner, mettre ou constituer des obstacles (à la réalisation de quelque chose). Empêcher.

-Facteur entravant : obstacle à la réalisation d'une activité, un projet, au développement ou à l'évolution d'une structure ; il s'agit ici d'une structure de santé.

- Santé : Notion subjective, variable selon les individus, les sociétés, les époques, du fait de ses multiples composantes : biologiques, psychologiques, sociales, économiques, culturelles, etc. En 1946, l'OMS la définit comme étant « un état de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmités. »

En 1986, lors de la Conférence d'Ottawa, l'OMS, prenant en compte son caractère statistique, a revu la définition précédente en faisant ressortir « les concepts d'équilibre, de processus au cours duquel sont appelées les notions de capacités individuelles et communautaires à s'adapter à l'environnement. » (M. Moradell). Aujourd'hui, la définition de l'OMS retenue est la suivante : « Un état de complet bien-être physique, mental et social et non pas simplement l'absence de maladie ou d'infirmité. La santé est une ressource pour chaque jour de la vie, et n'est pas la finalité de la vie. C'est un concept positif, mettant en avant les ressources sociales et personnelles aussi bien que les capacités physiques. »

- Fréquenter : aller souvent dans un lieu, avoir des relations habituelles avec quelqu'un.

-Fréquentation des structures sanitaires : C'est le fait que la population se rend habituellement dans les formations sanitaires afin de bénéficier d'une prise en charge.

-Structure sanitaire : Ensemble d'infrastructures, d'équipements et de l'organisations mis en place pour prodiguer les soins de santé.

-Utilisation des services : la manière dont la population de l'aire de santé utilise les services au cours d'une période donnée. Elle reflète l'acceptabilité des services offerts qui est elle même influencée par plusieurs facteurs tels que les croyances socioculturelles relatives à la maladie, la disponibilité d'une autre alternative de soins et le prix de prestations de services de soins.

- Soins de santé : Moyens et techniques mis en jeu pour restaurer la santé à un malade.

- Aire de Santé : Etendue, entité géographique ou espace d'une région définie par certaines caractéristiques ou normes d'administration médicale de prestation de soin de base avec la pleine participation des bénéficiaires.

- Milieu rural : milieu qui est propre à la campagne ou non urbanisé. Dans le cadre de notre travail, il s'agit de Bamougoum, lieu où nous avons conduit notre étude.

- Accessibilité : caractère de ce qui peut être atteint, abordé ; de ce dont on peut approcher, atteindre, apprendre. C'est aussi la possibilité d'obtenir, possibilité de parvenir à (un lieu)

- Accessibilité économique : revenu pouvant permettre d'accéder à ce que l'on désire

- Accessibilité géographique : moyen permettant de parcourir la distance qui nous sépare du lieu où l'on veut se rendre.

VI- DEROULEMENT DES CONCEPTS

L'homme en tout temps et tout lieu doit être capable de s'adapter à toutes les situations que lui présente dans la vie. C'est dans ce sens que l'Etat Camerounais a comme ses pairs, mis sur pied la RSSP pour renforcer davantage le rôle participatif des populations qui sont appelées à acquérir et/ou maintenir un meilleur état de santé par leur propres comportements et leurs efforts personnels. Ainsi la population a son mot à dire dans tous les contours sanitaires de la communauté. Cependant l'accès aux services de santé de ses populations pourrait être influencé par une inaccessibilité géographique, financière ou économique, technique et socioculturelle.

Nous pensons comme DOROTHEA OREM dans le « self care », que ces actions qui permettent de maintenir la vie et la santé ne sont pas innées. Elles doivent être apprises. Elles dépendent des croyances, des habitudes et des pratiques du groupe auquel appartient l'individu. Ici l'engagement de l'individu trouve son fondement dans le système qui stipule que le patient est capable d'accomplir ou d'apprendre à accomplir certaines mesures de « self care »thérapeutique ; mais il doit être aidé pour y parvenir. Pour mieux comprendre les facteurs qui entravent la bonne fréquentation des structures de santé, nous avons parcouru différentes informations disponibles à travers diverses sources.

L'homme ici selon, Virginia H. en s'abstenant de se soigner convenablement, s'expose à la non satisfaction de certains de ses besoins fondamentaux, ce qui le pousse à rester constamment malade à cause du déficit de connaissance, d'exposition au danger et de ne pas pouvoir se réaliser. Plusieurs conditions motivent ce comportement négatif, et nous pouvons les regrouper sous différents facteurs à savoir :

1- Facteurs socioculturels

Cette section présente les facteurs tels que le niveau d'instruction de chef du ménage bas, la non appartenance à une mutuelle de santé, le manque de confiance au le personnel soignant, l'automédication ainsi que la fréquentation de la médecine naturelle;

1.1. Niveau d'instruction du chef de ménage

Le niveau d'instruction a une énorme incidence sur l'état de santé et la fréquentation des structures de santé.

Au Canada 51% des personnes qui détiennent un diplôme d'études secondaires ont consulté un dentiste contre 68% représentant ceux qui détiennent un diplôme d'étude collégiale ou universitaire

Dans une étude menée dans la commune de Gaba à Kinshasa par P. Kebela(2004) dans son article« santé pour tous : identification des facteurs explicatifs de l'accessibilité aux soins de santé » pour un échantillon de 289 ménages, il se révèle une interdépendance entre l'accessibilité et la religion, le revenu, la prise en charge des soins par les ménages. Il continue en disant qu'il ya une relation entre le niveau d'instruction et l'accessibilité aux soins.

Dans le domaine de consultation prénatale, Tabara Dieye(2002) dans son étude portant sur la mortalité maternelle dans le Fouladou (Sénégal), il affirme que cinq femmes sur dix au village de médina ne fréquentent pas les structures sanitaires pour CPN suite au niveau d'instruction très bas. De par ces trois études, nous pouvons penser qu'il est possible qu'il ait relation entre fréquentation des structures de santé et le niveau d'instruction du chef de ménage, car un chef de ménage qui est ignorant, qui ne connait pas l'importance des structures de santé ne peut pas consulter ou faire consulter les siens dans ces lieux.

1.2. Appartenance à une mutuelle de santé

La mutuelle de santé est une association à but non lucratif, basée sur les principes de solidarité et d'entraide entre des personnes physiques qui y adhèrent de façon libre et volontaire. Elle a pour objectif de mener des actions de prévoyances dans le domaine de la santé au moyen des cotisations des membres et à leur profit. Les membres définissent les objectifs, les modalités d'organisation et les activités de leur mutuelle et participent à son fonctionnement. Ils versent des cotisations qui ne sont pas liées à leur risque personnel de tomber malade. Grâce aux cotisations, la mutuelle garantit à ses membres le paiement (ou le remboursement) de tout ou une partie du coût de leurs soins de santé. Soins fournis par des prestataires avec lesquels la mutuelle a signé, le plus souvent, des accords portants, entre autres, sur les tarifs et la qualité des soins

Selon le rapport de l'OMS (2000) sur la santé dans le monde, il a été constaté que les paiements directs des soins sont généralement le mode de financement le plus dépressif et expose les consommateurs des services de santé à un risque de dépenses catastrophiques. Ainsi, elle recommande aux Etats qui ont un problème de fréquentation des structures de santé d'adopter le système de financement de la santé par prépaiement. Bon nombre de chercheurs ont affirmé qu'appartenir à une mutuelle de santé favoriserait l'utilisation des structures de santé. C'est le cas de Innocent Bayege(2004) à l'université nationale du Rwanda / Ecole de santé publique/Maîtrise. Dans son étude sur la contribution des mutuelles de santé à l'accessibilité de la population aux soins de santé, il déclare ce qui suit « six ans après le démarrage des mutuelles de santé dans le district de Byumba, l'utilisation des services de santé a doublé passant de 21%en 1999 à 48% en 2003 ». Le rapport du ministère de la santé du Rwanda(2004) confirme encore en disant que :« le taux d'utilisation rationnelle des institutions de santé modernes s'est multiplié de plus de quatre fois. Ainsi pour résoudre le problème de sous utilisation du paquet minimum d'activités y compris l'accès tardif aux soins, le gouvernement Rwandais préconise que chaque citoyen rwandais adhère à une assurance maladie et par là, tout membre mutualiste est à mesure de fréquenter son centre de santé de premier contact ».

En 2009, Didier RAMANANA & O. Barthes dans une étude sur le fonds d'achat des services de santé dans le Kassaï occidental (RDC), arrivent à comparer le système de financement des soins au Rwanda et la RDC, et terminant, ils s'expriment en ces termes « On ne peut comparer le Rwanda et la RDC en ce qui concerne l'utilisation des services des santés à cause du système de financement basé sur les mutuelles de santé ».

1.3. La confiance au le personnel soignant

Le manque de confiance au le personnel soignant est le fait que la population pense que les soins administrés par le personnel soignant ne leur sont pas efficaces. Selon D. Fountain et J.Coutejoie(2006) ; la confiance a été citée parmi les autres éléments jouant beaucoup sur l'utilisation des structures de santé. Ils se prononcent de la manière suivante « par ailleurs des malades restent chez eux, ne viennent ni à l'hôpital ni au dispensaire parce que l'hôpital est trop loin ou cher ou encore parce que on n'a pas confiance dans le traitement ». Il convient de dire que, même si les structures des soins sont à la portée de la population, il sera difficile à cette dernière de les fréquenter si elle n'espère pas trouver guérison ou le rétablissement de sa santé.

1.4. L'automédication

Elle peut se définir comme l'auto administration des médicaments en provenance des officines pharmaceutiques sans ordonnances médicales. Différentes études ont montré que l'automédication par la population constitue l'un des facteurs de la non consultation dans les services des soins de santé.

A ce sujet, une étude menée au Tchad par Dr Itama & Mbainadjina (2006) sur l'étude socio économique sur les coûts et accessibilité des populations aux soins de santé révèle que 61 % de la population font recours aux structures de santé lorsqu'ils sont malades, 20% vont chez les tradi-praticiens et 19% font recours à l'automédication.

Selon cette même source en Guinée, les études menées montrent que contrairement au Tchad où seulement 19 % font l'automédication en Guinée en dépit de la proximité des structures des soins de santé, 59% des personnes vivants en milieu rural utilisent l'automédication contre 20% en milieu urbain, ce facteur est considéré comme étant à la base de la sous utilisation des services des soins de santé. En 2011, à la journée mondiale des malades, l'OMS défend l'habitude de faire l'automédication et encourage la population à utiliser les services des soins de santé en vue de promouvoir une meilleure santé.

Nous remarquons avec clarté que si les individus n'utilisent pas les services des soins de santé qui sont à leur disposition en prenant des soins qui viennent dans les officines pharmaceutiques qui certainement ne s'accompagnent pas d'ordonnances médicales, cela aura effectivement un impact négatif sur l'utilisation de services de soins.

1.5 Fréquentation de la médecine traditionnelle

C'est le fait que la population consulte plus les tradi-praticiens que la médecine moderne. Une étude menée au Sénégal par SADIO&DIOP F (août1994) sur l'utilisation et demande des soins de santé a pu révéler plusieurs facteurs qui influencent sur l'utilisation des structures de santé dont le coût des soins, le revenu insuffisant et la grande fréquentation de la médecine naturelle.

« Parmi les 6331 individus de la zone de santé rurale ayant déclaré être tombés malades durant le mois précédent le passage de l'enquêteur, 50% n'ont pas cherché les soins au moment opportun compte tenu de la pauvreté, le secteur sanitaire moderne y compris les établissements sanitaires tertiaires de la santé publique servent essentiellement les couches aisées des populations rurales et la majorité de la population se dirige principalement vers les tradi-praticiens. Le revenu journalier joue un grand rôle dans l'entrée du secteur moderne car une augmentation du revenu de 100% augmente la probabilité d'entrer à temps dans le secteur moderne

En rentrant sur l'étude faite au Tchad, nous voyons que 20% de la population font recours à la médecine naturelle contre 19 et 61% qui utilisent respectivement l'automédication et la médecine moderne. Au fait, cette proportion n'est pas du tout alarmante mais chez nous Cameroun, dans la région de l'Ouest, particulièrement dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum, dans le district de la Mifi, il est important de savoir la proportion qu'occupe la médecine naturelle, car l'abus de celle-ci constitue un facteur de la faible fréquentation des structures de santé.

2. Facteurs socio économiques

Cette section comprend les facteurs tels que le revenu du ménage, le coût des soins ainsi que le chômage.

Dans la conférence tenue d` Alma Ata, en 1978, les organisations internationales dont l'OMS ont fixé les objectifs de la santé pour tous d'ici l'an 2000, visant l'accès universel de la population mondiale aux soins de santé primaires

Cependant, la crise financière des années 80, qui a frappé la plupart des pays africains sans épargner le Cameroun, les restrictions budgétaires imposées par les instances financières notamment la FMI et BM ont occasionné la réduction du budget alloué a la santé, ce qui a entrainé ces pays à mettre fin à la gratuité des services des soins entraînant comme conséquence la détérioration de la qualité des soins.

2.1. Revenu du ménage

L'état de santé est influencé aussi bien par les facteurs socio économiques que par l'état des systèmes des soins de santé existant. La politique imposée par la FMI et BM n'a fait augmenter que le niveau de pauvreté des pays africains qui ont un peu négligé le secteur de la santé.

Selon M HOUNKPATI, dans sa thèse de Doctorat santé au Togo, financement, statistique (2007) le revenu joue un rôle sur l'utilisation des services des soins« le financement de la santé est reparti de la manière suivante : 11% par des fonds publics, 84% par les ménages et 5% par les aides diverses. A signaler que 72,2% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. Les togolais ne consultent pas le médecin immédiatement, car ils savent que les frais de consultation pourraient engloutir le budget mensuel de la famille. Ils commenceront par voir un infirmier qui parfois n'est pas qualifié, mais qui conseillera d'acheter quelques produits»

Une étude menée dans la zone de santé de Minova en province du sud Kivu, par B KIBALONZA (2009) établie aussi une relation entre le revenu du ménage et utilisation des services de la santé. Voici les résultats de celle-ci « le faible pouvoir d'achat des populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer, ni aux pauvres d'accéder aux soins de santé. La pauvreté de la population et la précarité des revenus expliquent le fait que les ménages ne parviennent pas à couvrir les soins, 60% d'individus vivant avec moins d'un dollar par jour.»

Selon l'OMS(2002), la pauvreté conduit à une grave insuffisance d'utilisation des services de santé.

L'enquête menée en 2005 par un comité de santé au Nord Kivu sur l'accessibilité aux soins de santé dans la province du Nord Kivu, révèle que la santé constitue un problème prioritaire de la population: 44% des ménages ont vendu un bien de valeur pour recourir aux soins. Dans le cours d'Economie approfondie de la santé dispensé par prof. KAMBALE KARAFULI(2011), plusieurs variables ont été considérées comme étant à la base de la faible utilisation des services de santé. Parmi celles-ci le niveau de revenu bas. Il s'exprime sous cette citation « la demande des soins de santé est plus élastique au niveau bas de revenu »

L'étude globale organisée par ISIG-Goma en Janvier 2002 sur la situation socio-économique des ménages dans la ville de Goma après l'éruption volcanique a révélé que la majorité des membres (41,5%) gagnait entre 0 à 9 dollars le mois. La même enquête a révélé que la plus grande partie des résidents de Goma disposaient d'un revenu mensuel déclaré inférieur à 30 dollars américains soit 68,5% de répondants l'ont confirmé. Ces revenus déclarés semblaient bien dérisoires quand on sait que dans la plupart de cas, un ménage de plus de 6 personnes en moyenne devait vivre sur ce seul revenu.

Aussi, l'enquête menée par l'ASRAMES en 2002 a montré que 86% de la population de Goma vivaient en dessous de 1dollar US par jour. Ces statistiques ont été dégagées pour illustrer la situation économique médiocre que vit la population de Goma en particulier et de toute la Province du Nord-Kivu en général. Une étude faite également par KARAFULI et Al en 2005  dans la zone de santé de Karisimbi a révélé que les manages enquêtés vivaient en dessous du seuil de pauvreté selon laquelle les dépenses journalières moyennes de cette population pour le logement, l'alimentation, les soins de santé, le transport et l'éducation s'élèvent à 0,54 dollar par individu

Au Cameroun, une recherche mené par LEANDRE NGOGANG WANDJI (2009) à l'INS a montré que sur le plan spatial le phénomène de pauvreté est prédominant en milieu rural (55%) et qu'en effet plus de 8 individus pauvres sur 10 vivent en milieu rural. En Décembre 2009, la FEPED dans l'évaluation participative du droit à la santé au Cameroun révèle qu'une série d'étude et consultation gouvernementale montre que la fréquentation CS ralenti à cause de l'appauvrissement du patient. Dans ECAMIII (2009), L'INS montre qu'un individu est pauvre s'il vit dans un ménage qui dépense moins de 269443 frs CFA par an (seuil de la pauvreté en 2007 par équivalent adulte et par an). Chaque équivalent adulte de se ménage dépense donc moins de 22.454 frs CFA par moins, soit moins de 768 frs CFA par jour. Avec cet approche, on estime à près de 40% la proportion des habitants vivant en deçà du seuil de la pauvreté en 2007, soit environ 7,1 millions de camerounais. Sur le plan socio-économique l'incidence de la pauvreté décroit avec le niveau d'instruction. D'où la nécessité de mettre un accent accru sur l'éducation en vue de lutter contre la pauvreté. Par exemple les ménage dont le chef est sans niveau d'instruction concentre la proportion des pauvres la plus élevée de la population (48.7%). Le taux de pauvreté varie également avec la taille du ménage, l'âge et le sexe du chef de ménage.

2.2. Coût des soins

Le coût des soins intervient dans l'utilisation des structures des soins de santé. Une étude sur les priorités de l'économie de la santé en Afrique vient confirmer cette relation en stipulant ce qui suit. « De nos jours, il n'est pas étonnant d'entendre dire : ici les gens n'ont pas de sous, ils préfèrent mourir avec leurs maladies ». La généralisation du recouvrement du coût imposé par les bailleurs des fonds dans les formations sanitaires n'a-t-elle pas transformé celles-ci en centres des soins payant «pas d'argent, pas de soins» au point d'en vider les structures. Les tarifs de consultation très élevés pour 59% des populations pauvres constitue la première cause de non consultation ». Comme nous l'avons dit précédemment, Les togolais ne consultent pas le médecin immédiatement car ils savent que le prix de la consultation pourrait engloutir le budget mensuel de la famille.

Selon la recherche menée par l'OMS en 1998, la participation financière des usagers de services de santé diminuerait l'accès aux soins de santé de la population. L'étude menée au Niger montre par exemple que le paiement à l'acte serait préjudiciable notamment pour les maladies initialement considérées comme non sévères dans la mesure où la participation aux frais n'inciterait pas les patients à consulter rapidement et retarderait ainsi le premier recours aux soins.

Il est par ailleurs montré que si la participation financière des usagers et le prix des soins en particulier, ont un effet négatif sur l'utilisation des soins, ils seraient surtout discriminants en fonction du niveau des revenus des patients, les plus pauvres supportant davantage les conséquences du paiement des soins que les riches. Une augmentation du prix des consultations ne serait préjudiciable qu'aux groupes les plus vulnérables.

C'est pour les raisons diverses que bon nombre de personnes n'utilisent pas les services de soins de santé car le prix des soins est supérieur à leurs revenus mensuels

2.3. Le chômage

Le chômage comme état de ne rien faire, la période d'inaction, constitue aussi en grande partie une des causes de la sous utilisation des services de soins de santé et accompagnent les variables comme revenu et coût des soins. Au Togo, une étude mené par M HOUNKPATI(2007) sur l'utilisation illustre l'impact du chômage sur cette dernière «l'appartenance de la personne malade a`un ménage dont le chef est issu d'un groupe socioéconomique donné a une influence sur l'utilisation des soins médicaux. L'utilisation des structures sanitaires par les malades appartenant aux ménages dont le chef est salarié du secteur de l'Etat ou privé est plus forte avec des proportions respectives de 88 et 72%, que ceux dont le chef est inactif ou chômeur, 61% suivis des agriculteurs avec 58%

3. Facteurs démographiques

Ici, nous n'allons parler de la taille de la famille. Une étude menée à Kinshasa dans la zone de santé de Lemba par Vicky Ilunga, en analysant les facteurs explicatifs de la faible utilisation des services des soins curatifs déclare que «les facteurs aux quels il faudra agir pour améliorer l'utilisation des services des soins sont la taille du ménage, l'appartenance de la structure (selon qu'elle est étatique ou privée) et le revenu du ménage». Nous voyons qu'il est facile de penser que le revenu du ménage et la taille du ménage sont en interdépendance comme cet exemple l'explique mieux: «  le revenu proportionnel à deux personnes n'est pas suffisant pour cinq personnes ou plus ».

4. Facteurs organisationnels

Cette partie présente respectivement : la qualité des soins, les visites à domicile ainsi que les relais communautaires. L'organisation d'une structure de santé joue aussi un rôle sur son utilisation. Des recherches sont déjà faites relatives à cette section et en voici quelques unes.

4.1. Qualité des soins

Dans le rapport sur la santé dans le monde(2006), l'OMS révèle que de même que le principal objectif d'un service de santé est l'amélioration de la santé humaine, sa principale fonction doit être la prestation des services de santé. Un système de santé faillit donc gravement à sa mission lorsque des interventions sanitaires efficaces ne sont offertes à des populations qui en auraient besoin. C'est parfois parce que les prestataires n'ont pas les compétences nécessaires ou en raison d'une pénurie des médicaments et de matériel ; ce qui résulte des problèmes de formation et d'investissement.

Selon LUNJWIRE K.(2007), dans son étude sur le comportement de la population de Goma dans la recherche des soins, Etude des cas de la diarrhée», la qualité professionnelle du personnel, le bon accueil et la durée d'attente raisonnable sont les principaux facteurs qui motivent le choix d'une structure des soins.Au Niger, les déclarations de l'IDA (international développement association) sur l'utilisation des services des soins de santé se résument en ce terme «la qualité des soins et l'accès payant aux soins sont identifiés comme les principaux obstacles pouvant expliquer les difficultés d'accès aux structures sanitaires».

4.2. Visites à domicile

F. NKINAMUBANZI, dans son étude a pensé que les visites à domicile influenceraient l'utilisation des structures de santé. Après ses recherches dans la ZS de santé de Rubavu, il aboutit aux résultats selon lesquels les visites domiciliaires ne montrent statistiquement une association significative entre les deux variables

4.3. Relais communautaires

Les relais communautaires étant le point d'intersection entre la communauté (là où les maladies surviennent et observées) et les prestataires des soins (là où les maladies sont identifiées avec précision). Par cet aspect, nous pourrions dire que non seulement les RECO jouent le rôle de surveillance avec le personnel médical mais aussi peuvent amener la population à utiliser les structures de santé.

B . TULINABO, dans la ZS de Karisimbi en 2006, dans ses résultats sur les déterminants de la sous utilisation des activités curatives, a mis en évidence plusieurs facteurs notamment coût de soins, revenu, distance géographique,...Il est à signaler que 50% des ménages enquêtés ont confirmé ne pas participer au fonctionnement ou à la construction du centre de santé, c'est à la fin des travaux de construction qu'il ya eu intégration du comite de santé dans les structures.

Il est question aussi ici de savoir si les relais communautaires de l'aire de santé de Kongso sont vraiment dynamiques actuellement et participent pleinement aux activités sanitaires de façon à améliorer l'utilisation des services de santé

4.4. L'accueil

L'accueil est le premier maillon de la chaine de soins, il donne le ton, la première impression et peut faciliter ou compliquer la suite de la relation entre le patient et l'établissement sanitaire.D'après B. BOUTIN MOSTAFER (2006) dans l'accueil au CHU de Montpelier, l'accueil est décrit comme une véritable vitrine de l'hôpital, ces postes nécessitent de savoir appréhender toute situation, tout en sachant rester professionnel. Ces fonctions requièrent des aptitudes aux relationnels et des compétences acquises lors des formations.

5-facteurs géographiques

Pour l'OMS, pour 25 pays africains disposant des donnés fiable, plus de la moitié de la population habite à plus d'une heure de marche d'un centre de santé locale. Ceci pourrait les encourager à se diriger ailleurs en dehors de la structure de santé de leur localité. C'est ainsi qu'au Cameroun selon l'INS dans ECAM III (2009), on parle d'inaccessibilité géographique lorsque la population est à plus de 5km du centre de santé.

Chapitre II : METHODOLOGIE

I- CHOIX ET DESCRIPTION DU LIEU DE L'ETUDE

I-1 RAISONS DU CHOIX DU LIEU DE L'ETUDE

Le CMA de Kongso-Bamougoum a été retenu pour mener notre étude pour des raisons suivantes :

- le CMA de Kongso est l'un des centres choisis pour nos stages communautaires.

- il est un centre rural, dans le District de santé où est implantée notre institution de formation et a une accessibilité géographique aisée.

I-2 DESCRIPTION DU LIEU DE L'ETUDE

Chef lieu de l'arrondissement de Bafoussam III, Bamougoum couvre une superficie de 93,2 kilomètres carrés. Il a l'un des peuplements les plus denses de l'Ouest et même du Cameroun. Sa population est estimée à 80 000 habitants, dont 50 000 résidents . Géométriquement, Bamougoum a la forme d'une ellipse oblique légèrement aplatie à sa partie équatoriale. Son relief est constitué d'une chaîne de montagnes faisant limite au sud avec le village Bandjoun, et sur toute la limite ouest avec les villages Baméka et Bansoa.

Les plateaux typiques de la région se trouvent au centre et au nord du royaume (comme en témoignent les infrastructures de l'aéroport national de Bamougoum-Bassé). Au centre et près de la ville de Bafoussam, se dresse majestueusement le point le plus haut de Bamougoum : le Mont Doumdi, qui culmine à 1460 mètres d'altitude. Comme toute la région des hauts plateaux de l'Ouest, Bamougoum connait un climat camérounien d'altitude, dominé par deux saisons dont une sèche et une autre de pluies, aux données très aléatoires.

Huit villages sont limitrophes de Bamougoum : c'est pourquoi les dignitaires parlent de " tous les huit côtés de Bamougoum " lorsqu'ils évoquent le royaume dans son ensemble. Ces huit villages appartiennent à cinq Départements: Bapi et Badeng (Mifi) au nord, Bafounda (Bamboutos) au nord-ouest, Bansoa (Menoua) à l'ouest, Baméka (Hauts-plateaux) au sud-ouest, Bandjoun (Koung-khi) au sud, Baleng et Bafoussarn (Mifi) à l'est.

L'agriculture constitue la principale activité des ruraux, maïs, arachide, haricot, plantain, légumes et tubercules subviennent largement aux besoins alimentaires de la communauté. D'ailleurs, Bamougoum passe pour être un grenier pour la ville de Bafoussam, pour les grandes métropoles que sont Yaoundé et Douala, et même pour des pays voisins (notamment le Gabon et la Guinée Equatoriale).

- sur le plan socioculturel, Bamougoum est l'un des villages de l'Ouest parlant la langue « Nguemba » et érigé en une chefferie de premier degré.

- sur le plan sanitaire, ce village est divisé en quatre aires de santé : l'aire de santé de Wong I, de Djunang , Kouogouo et de Kongso. L'aire de santé de Kongso couvre 16 quartiers avec une population estimée à 10909 habitants. Le CMA de Kongso est situé au quartier « Kongso I».

Tableau statistique de l'aire de sante de Kongso selon le formulaire de recueille des données pour le RMAI.

quartiers

Population du quartier

Distance entre la résidence du patient le plus éloigné du quartier et la FS (km)

Temps moyen estime en heure de marche à pied

1

Djutcha

2537

6

3

2

Doumdi

628

6

3

3

Latsit I

2199

2

1

4

Latsit II

1004

2

1

5

Langhouo

895

7

4

6

Mbi I

1402

2

3

7

Latsit III

395

1

1

8

Mbi II

312

3

2

9

Fankouo I

639

2

1

10

Fankouo II

644

2

1

11

Kongso I

1562

1

1

12

Kongso II

1500

3

2

13

Kouabang I

284

1

1

14

Kouabang II

227

2

1

15

Kouabang III

273

2

1

16

Dedheuh

590

3

1

total

16

10909

 
 

II-DESSEIN DE L'ETUDE

Notre étude est exploratoire et vise à rechercher auprès des habitants de l'aire de santé de Kongso-Bamougoum les facteurs qui entravent la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural.

Au vue des résultats obtenus nous ferons des suggestions visant à mettre sur place des systèmes qui puissent emmener les populations à se rendre au centre de santé chaque fois qu'elles tombent malade.

III-DESCRIPTION DE L'INSTRUMENT

Pour collecter les données, nous avons utilisé un questionnaire confectionné à l'avance. Cet instrument comporte à l'entête les informations qui assurent le répondant, et deux grandes sections faite de 14 questions. Ces questions sont relatives à l'identification du répondant et aux connaissances, attitudes et pratiques de la population de l'aire de santé en vue de fréquenter l'hôpital.

IV- PRE-TEST

Pour nous assurer de la validité et de la fiabilité de notre instrument, un pré-test a été effectué le 15 Mars au quartier Kamkop I sur un échantillon de 15 personnes. A l'issu de ce pré-test, nous avons fait quelques retouches avant de procéder à notre enquête dans l'aire de santé de Kongso (Bamougoum).

V-VALIDATION DE L'INSTRUMENT

Notre instrument de collecte des données a été élaboré et soumis à l'appréciation de notre coordonateur qui a apporté les corrections nécessaires et l'a validé.

VI- POPULATION CIBLE

Notre population cible est constituée de tous les habitants de l'aire de santé de Kongso-Bamougoum.

VII-METHODE DE L'ECHANTILLONNAGE

VII-1-TECHNIQUE

Notre échantillon a été choisi par la méthode d'échantillonnage non probabiliste. Nous avons enquêté les habitants ayant un âge supérieur ou égal à 20 ans résidant dans l'aire de santé de Kongso.

Selon PEPLEAU pour une population de 10000 habitants la taille de l'échantillon doit être de 370 personnes et comme la population de l'aire est de 10909 habitants nous avons trouvé d'après nos calculs une taille de 404 personnes. Compte tenu de la modicité de nos moyens, nous nous sommes limités à un échantillon de 384 personnes à raison de 24 personnes par quartier. Pour y parvenir, nous nous sommes rendus d'abord chez le chef du quartier pour lui présenter l'accord du sous-préfet et nous avons considéré celui-ci comme notre premier répondant après son autorisation. Dès la sortie de chez lui nous procédions par une méthode au hasard qui consistait à lancer notre stylo et de suivre la direction de son bout. Ainsi donc nous avons soumis notre questionnaire aux habitants au fur et à mesure et après avoir atteint le chiffre escompté qui est de 24 personnes par quartier, nous nous sommes retirés.

VII-2- CRITERE D'ESCLUSION

Dans notre étude, nous excluons toute personne âgée de moins de 20 ans et les Bamougoum non résidant ou de passage.

VII-3- CRITERE D'INCLUSION

Nous incluons tous les habitants ayant au moins 20 ans.

VIII- RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA RECHERCHE

Dans le respect de l'éthique se rapportant à la recherche, il nous a semblé utile de nous entourer de toutes précautions nécessaires pour la sauvegarde des normes prescrites dans ce domaine. C'est ainsi que :

-Nous avons adressé à M. le sous-préfet de Bamougoum une demande d'autorisation d'enquête appuyée par celle de M. le directeur de l'EIDE de Bafoussam, lettre N° 416 AE/MSP/SG/DRH/DRSPO/EIDE/BFSM et accord nous a été donné pour faciliter notre introduction dans le lieu de l'étude.

-Une note explicative a été jointe aux questionnaires à l'intention de nos répondants, les exhortant à répondre ou non à nos questions tout en leur faisant savoir que leurs déclarations ne pourrons pas les nuire en aucun cas, l'étude étant purement académique.

IX-METHODE DE LA CLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES.

IX-1 METHODE DE COLLECTE

Au cours de l'enquête, un questionnaire a été adressé à chaque habitant qui acceptait de répondre à nos questions. Nous avons insisté sur l'importance de répondre immédiatement et de nous remettre sur place le questionnaire. Nous fournissions des explications à la demande pour faciliter la compréhension sans pour autant apporter une aide aux répondants. L'enquête se déroulait très tôt le matin et dans la soirée quand les habitants étaient disponibles, car certains étaient occupés en journée par leurs travaux champêtres. Ceux qui pouvaient lire et écrire remplissaient eux même leur questionnaire. Chez les analphabètes et les personnes âgées, nous prenions la peine de traduire le questionnaire en langue vernaculaire en les aidant à remplir selon leur proposition.

IX-2 METHODE DE TRAITEMENT DE DONNEES

Les réponses collectées ont été dépouillées manuellement par nous à l'aide des papiers format A4, crayon ordinaire, gomme. Les pourcentages ont été calculés à l'aide d'une calculatrice scientifique ; les résultats présentés et interprétés dans les figures et tableaux à l'aide d'un ordinateur et des logiciels Microsoft Word et Excel 2007.

X-DUREE DE L'ETUDE

Notre étude s'est déroulé de Décembre 2011 à Mai 2012, soit six mois. La collecte effective des données a duré du 02 au 16 Avril 2012 soit 15 jours.

XI-LIMITATION DE L'ETUDE

Depuis l'implantation des programmes tels que : la distribution des MII, du Mectizan*, les gens sont habitués à recevoir des dons du domaine de la santé. En nous voyant venir enquêter, certaines personnes pensaient que nous étions envoyés par les responsables sanitaires et s'attendaient à ces gestes habituels. Ainsi certains s'abstenaient à répondre à notre questionnaire car leur requête de pourboire n'ayant pas été satisfaite.

XII-BUDGET DE L'ETUDE

Pour réaliser ce travail d'intérêt académique, il a fallu un apport tant matériel que financier tous satisfait par nos familles et récapitulé de façon suivante.

DESIGNATION

MONTANT(FCFA)

1 rame du papier format

2 800

Instrument de collecte des données

9 600

Crayon ordinaire + gomme

300

Clé USB(2)

10 000

Recherche sur internet

7000

Saisie et impression

119000

Divers

45000

Total

193700

XIII- COMMUNICATION DES RESULTATS

Notre étude sera soutenue publiquement devant un jury et un exemplaire du document sera remis :

- au président du jury,

- à chaque membre du jury,

- au directeur du mémoire,

Après soutenance et éventuelles corrections :

- à la bibliothèque de l'école des IDE de Bafoussam,

- à la bibliothèque de la délégation régionale de la santé de l'Ouest

- au CMA de Kongso : lieu d'étude

- et éventuellement elle pourra être publiée.

Chapitre III : PRESENTATION DES RESULTATS

Dans ce chapitre nous présentons sous forme de tableaux et figures les résultats de notre enquête menée auprès population de l'aire de santé de Kongso-Bamougoum. Ces résultats sont répartis en 2 sections selon les différents facteurs entravant la fréquentation du CMA de Kongso-Bamougoum. Les données sont présentées dans des tableaux.

I-IDENTITE DES REPONDANTS

Tableau I : Relatif à la répartition des répondants par sexe

Sexe du répondant

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Féminin

98

41,88%

136

58,12%

234

60,94%

Masculin

23

15,33%

127

84,67%

150

39,06%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Il ressort de ce tableau que 150 soit 39,06% des enquêtés sont du sexe masculin et 234 soit 60,94% du sexe féminin et que les répondants de sexe féminin 98(soit 41,88%) fréquentent plus les services de santé que les répondants de sexe masculin, 23 soit 15,33% seulement.

Tableau II : Relatif à la profession de répondants et fréquentation de services de santé

Profession

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

Fréquences

Ménagère

8

9,20%

79

90,80%

87

22,66%

Cultivateur

13

13,13%

86

86,87%

99

25,80%

maçon

9

60,0%

6

40,0%

15

3,90%

Commerçant

17

73,91%

6

26,09%

23

5,99%

chauffeur

23

47,92%

25

52,08%

48

12,50%

enseignant

21

70,0%

9

30,0%

30

7,81%

Sans profession

13

23,08%

39

76,92%

52

13,54%

autres

17

56,67%

13

43,33%

30

7,81%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,0%

Dans le tableau II les résultats présentés montrent que les cultivateurs 99(soit 25,80%) ; les ménagères 87(soit 22,66%) et les sans profession 52(soit 13,54%) sont les plus nombreux à ne pas fréquenter le CMA.

Tableau III : Relatif à la fréquentation de l'hôpital et niveau d'études de répondants

Niveau d'études

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Sans étude

15

8,93%

153

91,07%

168

43,75%

Primaire

77

42,78%

103

57,22%

180

46,88%

Secondaire

29

80,55%

7

19,44%

36

9,37%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,0%

Ce tableau nous renseigne que la majorité des répondants dont le niveau d'études est du secondaire ont fréquenté les services de santé 29/36(soit 80,55%).

Plus de la moitié des répondants sans niveau d'études n'ont pas fréquenté les services de santé 153/168(soit 91,07%).

Tableau IV :  Relatif à la répartition des répondants selon leur état civil.

Etat civil

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Célibataire

23

76,67%

7

23,33%

30

7,81%

Marié(e)

71

24,91%

214

75,09%

285

74,22%

Veuf(ve)

27

39,13%

42

60,87%

69

17,97%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,0%

Il ressort de ce tableau que les mariés constituent la majorité 285/384(soit 74,22%) dont 71/285(24,91%) ont fréquenté le CMA.

Tableau V : Relatif à la répartition des enquêtés selon les classes d'âge.

Age en année révolue

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

20 à 30 ans

17

51,52%

16

48,48%

33

8,60%

31 à 40 ans

43

53,09%

38

46,91%

81

21,09%

41 à 50 ans

35

41,67%

49

58,33%

84

21,87%

51 à 60 ans

19

19,79%

77

80,21%

96

25%

61 ans et plus

7

7,78%

83

92,22%

90

23,44%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Ce tableau montre que la population échantillonnée est vieille ; la majorité des répondants se situe dans la tranche d'âge de 51 à 60ans ; 96/384 soit 25% des enquêtés. La majorité de ceux qui n'ont pas fréquenté les services de santé 83/263(92,22%) sont dans la tranche d'âge de 61 ans et plus.

Tableau VI : Relatif à la fréquentation de l'hôpital et taille de la famille des répondants

Taille de la famille

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

1 à 4

73

60,83%

47

39,17%

120

31,25%

5 à 10

39

16,25%

201

83,75%

240

62,5%

Sup à 10

9

37,5%

15

62,5%

24

6,25%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

 
 
 

Il ressort de ce tableau que seulement 39/240(soit 16,25%) des répondants ayant à charge 5 à 10 personnes ont fréquenté le CMA.

Tableau VII : Relatif à la fréquentation de l'hôpital par rapport au revenu mensuel

Revenu mensuel du ménage

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Inf. à 22500 frs CFA

28

10,07%

250

89,93%

278

72,39%

Sup à 22500frs CFA

93

87,73%

13

12,26%

106

27,60%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,0%

Selon les informations fournies dans ce tableau, la fréquentation des structures de santé est fonction du revenu mensuel (87,73% de ceux qui ont plus de 22500 frs CFA et 10,07% de ceux qui ont moins de 22500 frs CFA mensuellement). La non fréquentation est aussi due au revenu mensuel (89,93% de ceux ayant un revenu mensuel inférieur à 22500frs CFA n'ont pas fréquenté).

II-CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES DE LA POPULATION DE L'AIRE DE SANTÉ EN VUE DE FREQUENTERLE CENTRE DE SANTE

Figure 7 :Relatif à la distribution des habitants selon leur fréquentation de l'hôpital

Ce diagramme relève que seul 121/384(soit 31,51%) des enquêtés font recours aux structures de santé lorsqu'ils sont malades et 263/384(soit 68,49%) n'en font pas recours. Il reste à savoir si ceux qui y vont sont bien reçus.

Figure 8 : Relatif à la répartition des habitants selon la cause de non fréquentation de l'hôpital

Cet histogramme indique que 43/121(soit 16,35%) des répondants qui n'ont pas fréquenté l'hôpital avancent comme motif l'automédication, 97/121(soit 36,88%) ne se font pas soigner à cause du manque d'argent et 70/121(soit 26,61%) se servent de la médecine traditionnelle.

Tableau VIII : Relatif à la répartition des habitants selon la facilité d'être reçu aux soins de santé.

Facilité d'être reçu au soins de santé

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Effectifs

fréquence

Oui

18

100%

0

0,0%

18

4,69%

Non

96

28,74%

238

71,26%

334

86,98%

Pas de réponse

7

21,88%

25

78,12%

32

8,33%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100%

Ce tableau indique que 334/384 (soit 86,98%) de nos enquêtés ne sont pas facilement reçus au centre de santé pour les soins lorsqu'ils sont malades. 96/121 soit 28,74% de ceux qui ont fréquenté le CMA l'ont déclaré.

Tableau IX : Relatif à la répartition des habitants selon la cause de non acceptation aux soins de santé

Cause de non accès

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Manque d'argent

19

16,38%

97

83,62%

116

30,21%

Attente longue aux consultations

17

16,67%

85

83,33%

102

26,56%

Personnels souvent absent à leur poste

42

48,84%

44

51,16%

86

22,40%

Mauvais accueil

43

53,75%

37

46,25%

80

20,83%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Selon ce tableau 116/384(soit 30,21%) des répondants confirment qu'ils ne sont pas bien reçus à cause du manque d'argent 16,38% de ceux qui ont fréquenté le CMA l'ont confirmé soit 19/116. Par contre 42/86(soit 48,84%) de ceux qui ont fréquenté le CMA affirment que les personnels sont souvent absent à leur poste et 43/80(soit 53,75%) de ceux qui ont fréquenté le CMA disent qu'ils sont mal accueillir à l'hôpital

Tableau X : Relatif à la répartition des habitants selon la connaissance sur l'importance des soins de santé

Important d'aller à l'hôpital

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Oui

113

93,39%

200

76,05%

313

81,51%

Non

8

6,61%

63

23,95%

71

18,49%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Les données dans ce tableau reflètent que 313/384(soit 81,51%) des répondants affirment qu'il est important de se faire soigner à l'hôpital. La plupart des répondants n'ayant pas fréquenté le centre de santé, 200/263(soit 76,054%) savent qu'il est important d'aller se faire soigner à l'hôpital.

Tableau XI : Relatif à la répartition des habitants selon l'importance des soins de santé

Importance de soins de santé

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Recouvrir la santé

47

71,21%

19

28,79%

66

17,19%

Peur de la mort

33

17,84%

152

82,16%

185

48,17%

Réaction rapide de médicaments

23

37,09%

39

62,90%

62

16,15%)

Pas de réponse

18

25,35%

53

74,65%

71

18,49%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Il se dégage de ce tableau que 66/384(soit 17,19%) des répondants ont dit que l'importance d'aller se faire soigner à l'hôpital est de recouvrir la santé, 185/384(soit 48,17%) disent que c'est la peur de la mort et 62/384( soit 16,15%) disent que la c'est important de se faire soigner à l'hôpital car la réaction des médicaments est rapide.

Figure 9 : Relatif à la répartition des habitants selon la cause de non importance des soins de santé

Cet histogramme indique que la plupart des habitants, 29/384(soit 7,55%) ne se font pas soigner à l'hôpital croyant qu'il est réservé à ceux qui ont de l'argent et 5,47% disent que les soins modernes ne sont pas importants car ils sont fidèles à leur tradition

Figure 10: répartition des habitants selon leur connaissance sur l'existence du médecin au CMA

Il ressort de ce diagramme circulaire que 318/384 soit 82,81% des répondants ne savent pas qu'il existe un médecin au CMA.

Figure 11: Relatif à la répartition de répondants selon leur connaissance sur l'éducation sanitaire

Ce diagramme circulaire indique que 342/384(soit 89,06%) des répondants n'ont pas de connaissance sur l'organisation des séances d'éducation sanitaire au CMA

Tableau XII : Répartition des habitants selon les visites à domicile

Visite à domicile

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Oui

62

66,67%

31

33,33%

93

24,22%

Non

59

20,27%

232

79,73%

291

75,78%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Au regard du tableau ci-haut 291/384(soit 75,78% des répondants disent qu'ils ne sont pas visités à domicile pour raison d'éducation sanitaire. 231/263, (soit 79,73%) de chefs de ménage qui n'ont pas fréquenté le CMA n'ont pas reçu de visite à domicile.

Figure 12 : Relatif à la répartition des habitants selon l'agent visiteur

Les résultats de la figure ci-haut prouvent que le relais communautaire est l'agent qui fait des visites à domicile selon 16,41% de répondants

Tableau XIII : Relatif à la répartition des habitants selon l'abonnement à une mutuelle de santé

Abonnement mutuelle

de santé

Fréquentation du CMA

Total

Oui

Non

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

effectifs

fréquences

Oui

43

84,31%

8

15,69%

51

13,28%

Non

78

23,42%

255

76,58%

333

86,72%

Total

121

31,51%

263

68,49%

384

100,00%

Ce tableau renseigne que 333(soit86,72%) des répondants ne sont pas abonnés à une mutuelle de santé et 255/263(soit 76,58%) de ceux qui n'ont pas l`hôpital ne sont pas abonnés à une mutuelle de santé.

Chapitre IV : SYNTHESE ET DISCUSSION DES RESULTATS

Notre étude s'était assignée comme objectif principal d'étudier les facteurs entravant la bonne fréquentation des structures sanitaires en milieu rural dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum. Dans ce chapitre, nous allons analyser les résultats de notre enquête, les discuter en les confrontant au déroulement des concepts en vue de décider sur la validité de notre enquête.

Pour vérifier ces facteurs, nous avons soumis nos enquêtés à un questionnaire dont les résultats se présentent comme suit :

I-IDENTITE DU REPONDANT

1- Répartition par sexe

Pour le sexe des répondants l'enquête a révélé que les répondants de sexe féminin soit 41,88% fréquentent plus l'hôpital que les habitants de sexe masculin (15,51%). Ceci se justifie par le fait que ce sont les femmes qui sont plus vulnérables aux maladies et sollicitent plus souvent les services de santé. Ces résultats sont proches de ceux obtenus au Canada où 74% des hommes seulement contre 85% des femmes ont consulté un médecin de famille dans l'intervalle 1998 - 1999.

2- Répartition par catégorie socioprofessionnelle

Notre étude a voulu connaître l'influence des activités des habitants par rapport à la fréquentation des structures de santé. Les informations recueillies lors de l'enquête sont les suivantes :

Selon la profession, notre étude a révélé que 90,80% de ménagères n'ont pas fréquenté l'hôpital ; 86,87% de cultivateurs n'ont pas sollicité les services de santé et aussi 76,92% de sans emploi n'ont pas aussi fréquenté l'hôpital. Ces catégories ne fréquentent pas l'hôpital peut être à cause du revenu faible de leurs professions.

3- Répartition par niveau d'étude des habitants

Le niveau d'études a une grande influence sur la pratique des habitants dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum. La majorité des répondants n'a pas étudié, soit 43,75 % sont sans étude ; 46,88% sont du niveau primaire et 9,37% sont du niveau secondaire. sur les 263 habitants qui n'ont pas été au CMA, 153( soit 91,07%) sont sans niveau d'études. ce qui est proche des résultats de l'étude menée au canada où ont a démontré que 51% des personnes qui détiennent un diplôme d'études secondaires ont consulté un dentiste contre 68% de ceux qui détiennent un diplôme d'études collégiales ou universitaires. Les résultats de notre recherche dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum sont loin de la réalité obtenue par pierrot BUSHALA dans son étude sur le niveau d'étude de la population du groupement Mudja ; 45,4% n'ont pas un niveau d'étude, c'est-à-dire ils ne savent ni lire, ni écrire, seulement, 1,9% de niveau universitaire, 16,9% de niveau secondaire, contre 35,8% du niveau primaire. concernant la fréquentation de services de santé 28/42 qui n'ont pas fréquenté sont sans niveau d'études.

4-Répartition selon l'état civil des répondants

Selon les résultats de notre enquête sur l'état civil, les répondants mariés constituent la majorité des enquêtées, soit 74,22% dont 71/285(soit 24,91%) n'ont pas fréquenté l'hôpital. Ce qui peut être du au fait qu'ils ont plusieurs personnes à charges. 42/69 veufs (ve)s, n'ont pas fréquenté l'hôpital peut être parce qu'ils n' ont pas un responsable qui pourrait payer pour leurs soins de santé.

5-Répartition par tranche d'âge

Dans toute chose, l'âge constitue toujours un facteur déterminant. Lors de notre enquête, nous n'avons pas manqué de saisir les informations sur l'âge des nos enquêtées que nous présentons. Ainsi concernant l'âge des répondants, la majorité des répondants se situe dans la tranche d'âge de 51 à 60 ans (soit 25%) des enquêtés. La majorité de plus de 61 ans (soit 92,22%) n'a pas fréquenté l'hôpital. Notre population d'étude étant vieille, elle accède difficilement aux soins de santé. L'âge est un facteur qui influence l'aptitude de connaître l'importance de la santé et de s'intéresser à la fréquentation des services de santé lorsqu'on est malade.

6-La taille de la famille de nos répondants

La majorité de nos répondants (soit 201/240) ayant 5 à 10 personnes dans leur maison n'ont pas fréquenté l'hôpital, 15/24 (soit 62,5%) de ceux ayant plus de 10 personnes dans leurs maisons n'ont pas fréquenté. Plus on a plusieurs personnes à charge, plus la demande des services de santé est élevée et plus on a des difficultés à la satisfaire.

7-le revenu mensuel des répondants

L'influence du revenu de l'habitant sur la fréquentation des structures de santé dans l'aire de santé de Kongso se présente de cette manière : 250/280 (soit 89,93%) de nos répondants ayant un revenu inférieur à 22 .500FCFA n'ont pas fréquenté l'hôpital. Ceux qui ont un revenu un peu élevé (plus de 22500FCFA) ont fréquenté le CMA à 87,73%(93/106). Ces résultats s'approche de la réalité constatée par Pierrot BUSHALA où 58,5% de la population de Mudja qui ont le revenu mensuel inférieur à 50$ ne parvient pas à accéder à la nourriture et 54,6% n'ont pas accès à la scolarisation ni aux soins de santé primaire.

SECTION II : CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES DE LA POPULATION DE L'AIRE DE SANTÉ EN VU DE FREQUENTERLE CENTRE DE SANTE

8- Fréquentation de l'hôpital

S'agissant de la fréquentation de l'hôpital 121/384 habitants soit 31,51% ont fréquenté le CMA contre 263/384 soit 68,49% qui n'ont pas fréquenté. Ce qui peut constituer un frein au développement du CMA. 97 soit 36,88% de ceux qui n'ont pas fréquenté avancent comme raison le manque d'argent. 70 soit 26,31% font recours à la médecine traditionnelle.

9- Acceptation facile au CMA

Quant à la façon dont les habitants sont reçus aux CMA, 86,98% ont déclaré qu'ils sont mal reçus soit parce qu'ils n'ont pas d'argent selon 30,21% de répondants ou parce qu'ils attendent longtemps aux consultations selon 26,56% de répondants. Ce qui peut être décourageant. 97/263(soit 36,88%) qui n'ont pas fréquenté les services de santé disent que c'est par manque d'argent, 85/263(soit 32,32%) à cause de la longue attente aux consultations. Sur 121 qui ont fréquenté et qui n'étaient pas bien reçu au CMA de santé 43(soit 53,75%) disent que c'est à cause du mauvais accueil et 42(soit 48,84%) avancent l'absence du personnel au poste comme cause de non n'acceptation aux services de santé. Ces résultats corroborent avec la théorie de Waddington, C.J., Enyimayew, K.A qui soutient que : « La qualité (l'accueil, la marque de compassion, le respect du patient en tant que personne, le temps consacré au malade par le soignant, les explications prodiguées, l'honnêteté dans le comportement) perçue du service rendu par le personnel de santé a donc une influence non négligeable sur l'utilisation des services de santé et agit aussi sur la volonté à payer ces services ». De même les enquêtes anthropologiques menées dans cinq capitales d'Afrique de l'Ouest (Abidjan, Bamako, Conakry, Dakar, Niamey) en 1999 et 2000, relèvent non seulement une lourdeur importante dans le fonctionnement des structures de santé qui conduit à une perte de temps excessive pour l'usager mais également un comportement du personnel soignant, notamment dans les maternités, extrêmement négatif qui se traduisent par des attitudes face au patient anonyme.

10- Connaissance des répondants sur l'importance des soins de santé

Il est question de savoir si les enquêtés connaissent l'importance d'aller se faire soigner à l'hôpital. il ressort de cette étude que 71/384 habitants ignorent l'importance d'aller se faire soigner à l'hôpital. ce qui peut compromettre leur vie. Les résultats ont montré que 63/263(soit 23,95%) qui n'ont pas fréquenté les services de santé ignorent cette importance croyant que l'hôpital est réservé à ceux qui ont de l'argent. 152/384 (82,16%) de ceux qui ne fréquentent pas l'hôpital disent qu'il est important de se faire soigner à l'hôpital parce qu'ils ont peur de mourir à la maison ; bien qu'ils ne partent pas à l'hôpital, ils connaissent son importance :ce qui est à féliciter.

11- Existence du médecin au CMA

La figure montre que 318/384(soit 82,81%) de nos répondants ignorent l'existence d'un médecin au CMA contre 66/384(soit 17,19%). Ce qui peut influencer la fréquentation du centre, car la population n'est pas sensibilisée par rapport à l'arrivée du médecin chef de centre au CMA de Kongso. Ce qui peut être dû au fait que les structures de dialogue, le relais communautaire ne font pas leur travail qui est de mettre la population au courant de ce qui ce passe au centre de santé et aussi le centre de santé est resté longtemps sans médecin. Ceci nous amène à penser que non seulement les RECO jouent le rôle de surveillance avec le personnel médical mais aussi peuvent amener la population à utiliser les structures de santé.

12- Education sanitaire

L'éducation sanitaire a un impact sur la fréquentation des services de santé. Dans notre étude nous voulions savoir si les répondants savent qu'on organise des séances d'éducation sanitaire.

Il ressort que 89,06% des habitants ne savent pas qu'on organise des séances d'éducation sanitaire au CMA au moment où 10,94% le savent. C'est pendant ces séances qu'ils seraient mobilisés et apprendraient l'importance de se faire soigner à l'hôpital, l'hygiène, la nutrition, .... D'où ce facteur entrave la fréquentation des structures sanitaires. Or Fontaine et All ont soutenu que la participation de la population aux activités de la protection contre les maladies est nécessaire à la réussite de des mesures d'accessibilité aux soins de santé car c'est l'éducation sanitaire qui motive la population à la participation. Seule l'éducation sanitaire peut stimuler l'effort que nécessite une telle amélioration. C'est ainsi que l'éducation sanitaire est à la base de toute la santé communautaire. Sans éducation efficace, nos techniques de médecine préventive sont vouées à l'échec.

13- Visite à domicile

S'agissant de la visite à domicile, les résultats de cette recherche ont prouvé que 75,78% des habitants ne sont pas visités à domicile pour raison d'éducation sanitaire. 232/291, soit 75,73% des habitants qui n'ont pas fréquenté les services de santé n'ont pas reçu de visite à domicile. Ce qui affaiblit la fréquentation des sservices de santé. Lebukinda dans une étude menée sur l'utilisation de services santé, a démontré que les visites intensives à domicile par l'entremise des agents de santé communautaire formés et motivés ont amélioré, dans le groupe étudié, l'utilisation des services tant curatifs que préventifs.

14- L'agent de la visite à domicile

L'agent qui fait des visites domiciliaires est le relais communautaire selon 63/384 habitants soit 16,41% visités à domicile. Ceci peut être dû au fait que les agents relais communautaires ne sont pas motivés et respectés par la population du fait qu'ils n'ont pas le niveau des personnels soignants. Ils bénéficient certes de temps à temps de quelques avantages comme per diem pendant leur formation ou lors des campagnes de vaccination de masse. Ce sont des responsables de famille et chômeurs dans l'ensemble ; les autorités sanitaires devront être un peu plus regardantes en ce qui concerne leurs motivations. Pour renforcer leurs activités communautaires, les personnels soignants, considérés comme les plus chevronnés en matière d'éducation sanitaire et plus respectés par la population devaient aussi multiplier les visites à domicile.

15- Abonnement à une mutuelle de santé par les répondants

L'assurance pour les soins de santé est un déterminant non médical du recours aux soins mais c'est un paramètre qui peut être utilisé pour décrire la situation socio-économique de la population.

Le tableau n°XIII montre que 43 enquêtés sur 51 qui sont affiliés à la mutuelle de santé soit 84,3153% ont fréquenté le CMA contre 78 soit 23,42% qui l'ont utilisé n'étant pas de mutualistes. Le rapport du ministère de la santé du Rwanda confirme cette dépendance en disant que le taux d'utilisation des institutions s'est multiplié de plus de 4 fois dès l'adoption du système de prépaiement basé sur les mutuelles de santé

L'OMS recommande aux Etats qui ont un problème d'utilisation des soins de santé d'adopter le système de prépaiement.

Chapitre V : CONCLUSION ET PROPOSITIONS

V.1. CONCLUSION

Après analyse et de tous ces résultats et au regard de notre question de recherche, il se dégage les facteurs principaux tels : le manque d'argent, usage de la médecine traditionnelle, l'automédication et surtout l'ignorance de la population.

Nous pouvons conclure que les habitants de l' aire de santé de Kongso-Bamougoum, ont encore besoin d'informations relatives à la fréquentation rationnelle de l'hôpital.

Compte tenu des objectifs que nous nous sommes fixés et des conséquences de la non utilisation de l' hôpital, il convient de sonner une cloche d'alerte afin d' améliorer la situation d'où les propositions suivantes : 

V.2. PROPOSITIONS

A l'appréciation des résultats et conclusions de l'étude, nous proposons ce qui suit :

1. Aux habitants de l'aire de santé de Kongso-Bamougoum:

- de se rendre aux centres de santé chaque fois qu'ils sont malades car leur santé doit être une de leurs préoccupations majeures et se trouve à la base de leur développement ;

- de participer aux séances d'éducation sanitaire qui sont organisées par les centres de santé en vue de savoir comment promouvoir l'hygiène et l'assainissement de leurs habitats et lutter contre les maladies;

-de s'organiser en mutuelle communautaire de santé ou en association de financement des soins de santé.

2. Aux personnels soignants et aux relais communautaires:

- de s'impliquer sérieusement dans la sensibilisation des habitants à travers les visites domiciliaires interactifs, de bien améliorer les enseignements et comprendre que cette activité n'est pas l'apanage des seuls relais communautaires ;

- de recevoir et soigner les habitants en réduisant le temps d'attente dans les services de santé et en améliorant la qualité de l'accueil.

3. Au Ministre de la santé publique du Cameroun:

- d'intensifier la mobilisation sociale (MOBSOC) par des communications pour le changement de comportement (CCC) pour que ces populations fréquentent les services de soins de santé ;

- d'orienter les CS et faciliter l'adoption des systèmes de prépaiement des soins dans les aires de santé, Ce qui concentrerait le marché vers le secteur formel, améliorant ainsi l'accessibilité aux soins de santé de qualité et l'équité dans l'administration de ces soins ;

- d'améliorer les conditions de vie de la population en luttant contre le chômage.

5. A l'EIDE de Bafoussam et aux autres chercheurs :

- d'encourager les étudiants et autres chercheurs à étendre cette étude au niveau de toute la région, en faisant des recherches plus approfondies pour l'intérêt du bien -être des populations.

Chapitre VI : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET ANNEXES 

VI-1) REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) LIVRES ET PUBLICATIONS

- B.Boutin Mostafer(2006),Accueil au CHU de Monpellier ,

- D. Raman ana&O Barthes(2009), le fond d'achat des services de santé dans le Kassaï occidental, http://www.memoireonline.com, consulté le 2 Février 2012

- Dr Itama&Mb(2006), Etude socio économique sur le cout et accessibilité des populations aux soins de santé au Tchad,

- D Foutain& J Coute joie(2006), Infirmier comment bâtir la santé p16 ,41

- Fabien NKINAMUBANZI, (2008) I, Etude des déterminants de l'accès tardif aux soins intégrés dans les structures sanitaires de Rubavu, cas de l'aire de santé de nyundo, ULPGL p91

- FEPED évaluation participative du droit a la sante au Cameroun

- F. MUTABUNGA (2010), Eléments d'Epidémiologie Clinique et approfondie, p112

- Innocent Bayege(2004), Contribution des mutuelles de santé à l'accessibilité de la population aux services de santé, Kigali, Rwanda.

- KARAFULI(Juin 2005), K, Enquête de mise en place d'une mutuelle de santé dans la ZS de Karisimbi

- KONDJI KONDJI DOMINIQUE(janvier 2005),Politique et système de sante Evolution historique au Cameroun : de la conceptualisation à l'opérationnalisation, 1èreédition

-.KAMBALE KARAFULI(2011), Notes du cours d'économie approfondie de la santé, p 23.

- Lunjwire K (2007), le comportement de la population de Goma dans la recherche des soins, Etude des cas de la diarrhée», ville de Goma, ULPGL, p 64.

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- Meuwissen, E.L., (2002), Problems of cost recovery implementation in district health care: a case study from Niger, Health Policy and Planning, p17, 3, 304-313.

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- V. Ilunga Kambaji(2008), Analyse des facteurs explicatifs de la faible utilisation des services des soins curatifs dans la ZS de Lemba,

2- SITES INTERNET

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3-DICTIONNAIRES

- Larousse, Mini dictionnaire français, paris,2004,p239

- Jaques de la Mare, Dictionnaire Maloine de l'infirmière, 3e édition, paris 2002, P 167.

4-JOURNAUX

- NGUI PEH MUGOUM, organe d'expression du cercle des élèves et étudiants Bamougoum, 19ème numéro

- Eric Gauvrit et Raphaël Okalla, « La difficile mise en place des districts sanitaires urbains », Bulletin de l'APAD [En ligne], 21 | 2001, mis en ligne le 06 mars 2006, Consulté le 28 mars 2012. URL : http://apad.revues.org/186

VI-2-ANNEXES

- Carte de l'aire de sante de Kongso - Bamougoum.

- Demande d'autorisation d'enquête.

- L'instrument de collecte des données






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault