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Les marques sur les réseaux sociaux et l'implication des consommateurs au sein des plateformes de marques

( Télécharger le fichier original )
par Diawo KEBE
INSEEC business school - Master en marketing opérationnel 2010
  

Disponible en mode multipage

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MEMOIRE DE RECHERCHE APPLIQUEE

Présenté et soutenu par
Diawo KEBE

Les marques sur les réseaux sociaux et l'implication des consommateurs au sein
des plateformes de marques

Année 2010/2011

Pilote du mémoire : Madame Saida HABHAB

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REMERCIEMENTS

Avant d'entamer le développement du sujet de ce mémoire, il est important pour moi de procéder à quelques remerciements, à l'attention de ceux et celles qui m'ont permis de réaliser et d'avancer au cours de ce travail.

Je tiens tout d'abord à remercier, ma tutrice de mémoire, Madame Saida HABHAB, qui m'a accompagnée, aiguillée et donnée de précieux conseils tout au long de la réalisation de ce mémoire.

Aussi, je remercie Monsieur Alexandre COUTANT, Maitre de Conférences à l'Université de Franche-Comté, pour ses précieux conseils lors de la réalisation de mon étude empirique.

Sans oublier de remercier, Madame Sylvie LAURETTA, Professeur d'Economie et Droit à l'Université de Cergy-Pontoise, pour son aide lors de la rédaction et lors de la relecture de ce mémoire.

Enfin, je tiens à remercier toute ma famille pour leur aide et leur soutien quotidien, et particulièrement mon père et ma mère, Monsieur Harouna KEBE et Madame Coumba KEBE, pour avoir fait couler du goudron sur ma route, de mon premier jour d'école à aujourd'hui.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

I - REVUE DE LITTERATURE

1.1 De l'origine du réseau social aux réseaux socio-numériques

1.2 La présence des marques et des consommateurs sur les réseaux sociaux

II - ETUDE EMPIRIQUE 2.1 Collecte des données

2.2 Analyse des données et résultats CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

ANNEXES

RESUME - ABSTRACT

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INTRODUCTION

Le succès des réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter et bien d'autres, qui connectent entre eux les internautes par millions et bientôt par milliards, constitue un véritable phénomène de société. Saviez-vous que Facebook est aujourd'hui un support d'interactivité sociale équivalent à deux fois la population des Etats-Unis, à quasiment la totalité de la population européenne et à plus de neuf fois la population française ? Selon une « Carte Mondiale des réseaux sociaux » publiée en Février 2011 par RIA NOVOSTI, l'agence russe d'information internationale, Facebook aurait dépassé les 640 millions d'utilisateurs.

L'essor de ces communautés virtuelles a remis le dialogue et la conversation au coeur des relations sociales. Selon une étude réalisée par InSites Consulting, un utilisateur de média social possède en moyenne 195 amis sur son réseau, mais ce chiffre varie d'une zone géographique à une autre. En effet, cette moyenne peut atteindre jusqu'à 200 amis aux Etats-Unis, 236 au Portugal et jusqu'à 360 amis pour l'Amérique latine. Les Français, quant à eux, se situent plutôt dans le bas de la fourchette, avec une moyenne de 96 amis par utilisateur (TNS Sofres, 2010). Toutefois, le nombre moyen d'amis sur les réseaux sociaux n'est pas corrélé avec le degré d'engouement pour les réseaux sociaux d'un pays. En effet, un rapport du cabinet Comscore publié en janvier 2011, montre que plus de 80% des internautes français visitent régulièrement des sites de réseaux sociaux. Delphine Gatignol, directrice France des activités Internet de ComScore, affirme même que le taux de pénétration des réseaux sociaux en France a fortement augmenté, il était un des plus bas d'Europe, et s'élève aujourd'hui à 84,7 % des internautes, sans oublier qu'un internaute français passe en moyenne 4,1 heures par mois sur des réseaux sociaux.

Cet engouement pour ces plateformes sociales qui permettent désormais de faire part de son point de vue, d'échanger, de partager avec des centaines, voir de milliers de personnes à une vitesse vertigineuse n'est pas passé inaperçu auprès des marques. Elles ont vu là, l'opportunité de créer une nouvelle forme d'échange, de relation, et d'exploiter un nouveau canal de communication qui occupe une place de plus en plus importante dans la société actuelle. Par conséquent, après une courte période de réticence face à ce nouveau phénomène, les marques ont jeté l'encre sur les réseaux sociaux et un réel engouement s'est créé autour de ces plateformes.

Selon une étude réalisée par Burson-Marsteller, pas moins de 79 des 100 entreprises internationales classées dans le magazine « Fortune » utilisent au moins un réseau social pour interagir avec leurs

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parties prenantes. En outre, un rapport publié par eMarketer en décembre 2010, nous montre que 73% des entreprises américaines de plus de 100 salariés utilisent des médias sociaux à des fins Marketing, et les prévisions affichent un taux de 88% en 2012.

De plus, L'essor des marques sur les réseaux sociaux semble avoir été bien accueilli par les internautes. En effet, une étude réalisée par le cabinet Webtrends, fait ressortir que trois personnes sur quatre se déclarent favorables à la présence des marques sur les réseaux sociaux. Et les pages de marque Facebook comptabilisant plusieurs millions de fan, le confirme, à l'image de Starbucks et Coca-Cola, qui compte chacune d'elles plus de 20 millions de fan sur la plateforme (Facebook, 2011). Les pages de marques françaises, quant à elles, se trouvent beaucoup moins peuplé, car contrairement aux pages des multinationales, elles s'adressent à un public national. Cependant, les plus peuplées arrivent très bien à tirer leur épingle du jeu, à l'instar des marques Oasis et Disneyland Paris, qui compte pour l'une plus de 1,8 millions de fan et pour l'autre près de 1,3 millions fan (Facebook, 2011). La taille de ces communautés de marques prend d'autant plus d'importance lorsqu'on les compare à la population française Facebook qui s'élève à environ 22,5 millions d'internautes ( Checkfacebook.com, 2011).

De nombreux résultats publiés par différents cabinets d'étude et sites, mettent en avant des succès de pages de marque, en se basant strictement sur le nombre d'adhérents comptabilisé ; à l'image d'une étude publiée, par le groupe Vanksen qui est spécialisé dans le conseil en communication à 360°, dans laquelle il présente des classements de pages de marques par secteur d'activité avec pour unité de mesure le nombre de fans en milliers. Mais aussi, le site SocialBakers, où l'on trouve de nombreux classements actualisés de pages de marques, par pays et secteur d'activité, qui s'appuie exclusivement sur le nombre de fan.

Mais, qu'en est t-il de l'implication réelle de ces millions de consommateurs sur les pages de marques auxquelles ils sont associés ? Ces interactions, ces échanges, ces relations nouées avec les marques existent-elles réellement ? Ces millions de consommateurs qui peuplent les pages de marques sont-ils réellement là pour interagir avec les marques ? Ou sont ils motivés par d'autres raisons qui sortent totalement des logiques si souvent mises en avant par les marques ?

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C'est à travers toutes ces interrogations, que nous avons décidé de porter nos recherches sur l'implication des consommateurs au sein des pages de marques. Autrement dit, nous tenterons à travers ce mémoire de répondre à la problématique suivante :

Quelles sont les variables qui ont un effet sur l'implication des consommateurs dans les
plateformes de marques ?

Ce mémoire aura donc pour objectif d'étudier l'implication réelle des consommateurs qui s'associent à des pages de marques sur les réseaux sociaux. Pour enrichir notre étude, nous tenterons au cours de nos recherches de trouver également des variables pouvant avoir un effet sur l'implication de ces mêmes consommateurs.

Aujourd'hui, très peu d'étude empirique portant sur la réelle implication des consommateurs au sein des pages de marque ont été réalisée. En effet, la majorité des études portant sur l'analyse du comportement des consommateurs sur les réseaux sociaux ont été réalisées de manière très superficielle. Une étude académique très intéressante portant sur l'implication et l'intérêt des internautes au sein des pages de marques a toutefois été réalisé par T. Stenger et A. Coutant en 2010. Cette étude a permis de constater un niveau implication et un intérêt faible, voir nul de la part des internautes associés à une ou plusieurs pages de marque. Il semble donc intéressant de poursuivre notre étude dans ce sens, en analysant les variables pouvant avoir un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein des pages de marques.

Dans le but de comprendre notre environnement d'étude, nous réaliserons dans un premier temps, une revue de littérature, qui synthétisera les connaissances actuelles sur les réseaux sociaux et leur essor sur le web, l'arrivée des internautes sur les plateformes sociales, celle des marques, et la rencontre entre les consommateurs et les marques au sein des réseaux sociaux. Dans cette revue de littérature, nous ferons dans un premier temps (1.1) un retour en arrière sur l'origine de la notion de réseau social (1.1.1) avant de distinguer les concepts de réseaux sociaux traditionnels et réseaux socio-numériques, tout en détaillant l'adaptation et l'essor des réseaux sociaux sur le Web 2.0 (1.1.2). Dans un second temps (1.2), nous mettrons en avant l'arrivée des marques sur les réseaux sociaux, les stratégies qu'elles doivent adopter et les facteurs clés de succès qu'elles doivent maîtriser sur les réseaux sociaux (1.2.1) suivi d'une analyse du comportement des consommateurs sur ces plateformes sociales et de la place qu'ils occupent au sein de celles-ci. Cette première phase de notre travail nous permettra d'émettre différentes hypothèses portant sur le degré d'implication au sein des pages de marques et sur les variables ayant un effet sur cette même implication.

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Dans le but de vérifier les hypothèses précédemment émises, nous réaliserons dans un second temps, une étude quantitative auprès de consommateurs ayant adhéré à l'une des 10 pages de marques les plus peuplées de France. Dans cette partie, nous présenterons la méthodologie utilisée pour collecter les données (2.1) comprenant l'élaboration de l'échantillon (2.1.1) et du questionnaire (2.1.2), ainsi que le choix du mode d'administration (2.1.3). Ensuite, nous passerons à l'analyse des données collectées et à la vérification de nos hypothèses (2.2) et enfin nous tirerons des conclusions suite à notre étude (2.3).

Pour conclure ce travail, nous présenterons les limites de notre étude, les implications managériales et les axes de recherches qui pourraient être empruntés à l'avenir.

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VERS UNE COMPREHENSION DES RESEAUX SOCIAUX ET DE LA PRESENCE DES MARQUES SUR LES PLATEFORMES SOCIALES

1.1 De l'origine du réseau social aux réseaux socio-numériques

1.1.1 Retour sur l'origine de la notion de « réseau social »

Un « réseau social » est aujourd'hui défini comme étant constitué d'organisations ou d'individus reliés entre eux par des liens qui sont créés à l'occasion d'interactions sociales. Le terme réseau social (social network) a été mentionné pour la première fois par l'anthropologue anglais J. A. Barnes en 1954 (Balagué & Fayon, 2010). J.A Barnes a contribué à l'avancement des études sur les sciences sociales et la notion de « réseau », mais cet avancement n'aurait pu être possible sans les nombreuses recherches réalisées par ses prédécesseurs au cours du vingtième siècle.

Pour remonter à l'origine des analyses portant sur les interactions sociales, il faut s'intéresser aux explorations des formes sociales menées par le philosophe et sociologue allemand, Georg Simmel, reconnu le plus souvent par les analystes des réseaux sociaux comme étant l'initiateur de ce courant (Forsé, 2002). Georg Simmel, s'est positionné à un niveau intermédiaire entre l'analyse de l'individu et celui de la société dans son ensemble, qui est celui « des formes sociales » résultant de l'interaction entre les individus (Forsé, 2002). L'approche de G. Simmel est reconnue par bien des chercheurs comme une des plus importantes de l'analyse contemporaine des réseaux sociaux.

Après les fondations posées par G. Simmel à cet édifice, qu'est l'analyse des réseaux sociaux. Un grand homme du nom de Jacob L. Moreno, apporta à cette analyse des éléments importants. Ce médecin du travail, sociologue, philosophe, psychothérapeute de groupe, homme de théâtre et inventeur de « la sociométrie » a offert avec la création du « test sociométrique » et du « sociogramme » la possibilité d'étudier, d'examiner et de représenter la position de chaque individu dans une structure sociale et les relations d'attractions et de répulsions entre ces individus (Moreno, 1934). Ces inventions confèrent à J. L. Moreno le mérite d'avoir été le premier à tenter un examen empirique et une représentation des relations sociales au sein d'une structure.

L'anthropologue et ethnologue français Claude Lévi-Strauss ajouta à son tour sa pierre à l'édifice, à travers ses études portant sur les « systèmes de parenté », et plus précisément sur les corrélations

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entre les « systèmes d'appellation1 » et le « système des attitudes2 » (Lévi-Strauss, 1945). Pour mener à bien ses recherches, C. Lévi-Strauss repris le cas classique en anthropologie, celui de « L'Avunculat3 ». Ses observations lui permirent de définir une loi générale, qui dit que les quatre éléments (frère, soeur, père, fils) sont « unis entre eux par deux couples d'opposition corrélatives, et tels que, dans chacune des deux générations en cause, il existe toujours une relation positive et une relation négative » (Lévi-Strauss, 1945) ; ce qui veut dire que ce n'est donc pas entre les termes désignant les relations entre les membres de la parenté qu'il y a une relation, mais entre les relations entre les termes.

Dans le courant des années cinquante, les anthropologues de « l'Ecole de Manchester » ont ouvert de nouveaux chemins à l'analyse des réseaux sociaux à travers les travaux de J. A. Barnes et E. Bott. Cet à ce moment là de l'histoire, que l'anthropologue anglais, J. A. Barnes mentionna pour la première fois, le terme « social network » (réseau social) dans un article de « Human relations ». Ces travaux portaient sur l'analyse de l'organisation sociale d'une petite communauté grâce à l'étude de l'ensemble des relations existantes entres les individus de la ville de Bremnes en Norvège. Ces études permirent à cet anthropologue de bâtir un certain nombre d'hypothèses basées sur les réseaux qu'il observait. Il fit une hypothèse très importante portant sur la « densité » des relations au sein des réseaux ; il constata en premier lieu, que tous les individus de l'île pouvaient être indirectement connectés entre eux par une chaîne ne comprenant pas plus de quatre « relais intermédiaires » ; et en second lieu, il remarqua que le plus souvent lorsqu'un individu de l'île était en relation avec deux autres individus, il y avait une forte probabilité que ces deux autres individus soient eux aussi connectés. Ces recherches ont permis par la suite, l'ouverture à une nouvelle voie dans le développement des instruments d'analyse des réseaux.

Cette nouvelle voie fut très vite empruntée par Elizabeth Bott, une psychologue canadienne qui rejoignit le département d'anthropologie de l'Ecole de Manchester dans le début des années cinquante. Elle se pencha sur l'analyse des relations entre les individus d'un « groupe domestique4 » et la corrélation qu'elles pouvaient avoir avec les relations de ces mêmes individus avec des personnes extérieures. Après cette longue étude, elle se rendit compte qu'il y avait une forte

1 Les systèmes d'appellation sont des catalogues de termes pour désigner les différentes relations entre membres d'un groupe familial (Père, fils, neveu, cousin...).

2 Le système des attitudes lui sert à la définition des conduites associées à une appellation (Respect, Familiarité / Amitié, Hostilité).

3 Le terme avunculat est un terme technique utilisé, en anthropologie de la parenté, pour désigner la relation entre une personne de référence (Ego) et son « oncle maternel » ou, inversement, entre Ego et son neveu utérin ou Ego et sa nièce utérine. Le terme avunculat dérive lui-même du latin avunculus, un terme de parenté utilisé pour désigner, dans cette langue, le frère de la mère (MB) par opposition au frère du père patruus (FF).

4 Un « groupe domestique » est un réseau relationnel qui comporte des relations entre les membres du groupe, et des relations avec des personnes extérieures.

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corrélation entre l'intensité des relations dans un couple et la densité de leurs réseaux extérieurs. Autrement dit, plus les relations avec des personnes externes au groupe sont denses, plus les rôles du mari et de la femme au sein du groupe sont indépendants, et moins les relations entre eux sont intenses. Cette étude à permis une avancée dans l'analyse des réseaux sociaux pas uniquement grâce aux résultats obtenus, mais surtout grâce à la technique d'étude empirique utilisée par E. Bott. L'Ecole de Manchester a donc apporté à ce grand édifice, qu'est l'analyse des réseaux sociaux un bon nombre de concepts fondamentaux tels que la connexité, la multiplexité, la densité, la groupabilité ; qui sont des notions encore utilisées de nos jours et qui permettent une description des attributs formels des réseaux et l'analyse de leurs effets sur le comportement des individus.

Plus tard, l'introduction de quelques outils mathématiques tels que la théorie des graphes et l'application des calculs matriciels à l'analyse des données relationnelles ont toutefois favorisé un certain nombre d'avancées méthodologiques.

La théorie des graphes a permis de générer une méthode de représentation graphique plus aboutie que celles proposées par Moreno et Lévi-Strauss quelques années auparavant, mais elle offre surtout une formalisation qui permet de caractériser, de discerner et de catégoriser des structures relationnelles en fonction de propriétés fondamentales d'organisation des interrelations.

Cette avancée méthodologique est consolidée au début des années soixante-dix par l'introduction des méthodes algébriques et du calcul matriciel. Le grand homme de ce mouvement, fut Harrison White, un sociologue américain, actuellement professeur de sociologie à l'université de Columbia à New York. Il joua un rôle primordial grâce à l'élaboration de concepts d'analyse basés sur l'utilisation de modèles algébriques et matriciels permettant de représenter, d'analyser et de hiérarchiser un ensemble d'éléments relationnels (Mullins, 1973). La représentation des analyses matricielles se fait sous forme de tableaux, aussi appelés « Blockmodels », se type de présentation des données sacrifie la dimension graphique en faveur de la dimension analytique et offre un moyen plus performant pour distinguer certaines propriétés structurales des réseaux tels que la densité, la centralité, la popularité, l'isolement...

Toutes ses recherches ont conditionné la compréhension des réseaux socio-numériques tels que nous les connaissons aujourd'hui, depuis l'avènement du « Web 2.05 » et des sites de réseaux sociaux. Cependant, il est clair que toutes ses études ont porté sur les interactions sociales d'un

5 L'expression « Web 2.0 » désigne certaines technologies et des usages du World Wide Web qui ont suivi la forme initiale du web, en particulier les interfaces permettant aux internautes ayant peu de connaissances techniques de s'approprier les nouvelles fonctionnalités du web. Ainsi, les internautes peuvent interagir (partager, échanger, etc.) de façon simple, à la fois avec le contenu et la structure des pages, mais aussi entre eux, créant ainsi notamment le Web social.

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point de vue général, et sur les réseaux sociaux qualifiables de « traditionnels » et non « numériques » ; il serait donc intéressant dans la poursuite de notre analyse de définir la notion de réseau social traditionnel, la notion de réseau socio-numérique et la distinction entre ses deux concepts.

1.1.2. Des réseaux sociaux traditionnels aux réseaux socio-numériques

Le terme « réseau social traditionnel » ne désigne pas un concept particulier. L'utilisation du qualificatif « traditionnel » a pour but de désigner et différencier les « réseaux sociaux non numérique », autrement dit, ceux qui existent en dehors de la toile, et les « réseaux socio-numériques » à travers les sites de réseautage social présents sur le Web. Autrefois, les individus se regroupaient en fonction des limites géographiques qui les séparaient, de leurs traditions, de leurs religions ou de la classe sociale dans laquelle ils se situaient. Comme défini dans la précédente section, les réseaux impliquent des interactions entre individus. L'expansion des « réseaux sociaux traditionnels » était cependant freinée par des contraintes physiques, technologiques et sociales.

La grande différence entre les réseaux sociaux traditionnels et les réseaux socio-numériques porte principalement sur la possibilité de sortir des balises pré-énumérées et la possibilité de former des réseaux hétéroclites à travers le Web.

Pour comprendre et expliciter le concept de « réseaux socio-numériques », il est nécessaire de définir ce qu'est le Web 2.0, car les réseaux socio-numériques en sont une composante. Puis, de soumettre différentes définitions du concept, ses fondements et son principe de base, suivi d'un retour sur l'histoire de l'origine de ce phénomène, pour finir sur une classification des réseaux sociaux proposées par un spécialiste du domaine.

Le terme « Web 2.0 » a été introduit pour la première fois par Tim O'Reilly6 lors d'une conférence en octobre 2004. Selon David Fayon (2010), dans son ouvrage « Web 2.0 et au-delà », le Web 2.0 peut se définir selon trois dimensions :

- La première, technique, qui recouvre l'utilisation d'une combinaison de technologies (ergonomie des sites Web et interfaces utilisateurs, syndication7 de contenu, Ajax8, etc.) ;

6 Tim O'Reilly est le fondateur d'O'Reilly Media, une maison d'édition spécialisée dans l'informatique. Ses ouvrages et articles sont considérés comme des références par la communauté du World Wide Web. Il a été l'un des initiateurs du premier sommet de l'Open Source et celui de l'expression Web 2.0. En 2008, c'est un des leaders majeurs dans le monde de l'internet.

7 La syndication sur le web, est une forme de syndication dans laquelle une partie d'un site est accessible depuis d'autres sites. Cela est possible en y ajoutant une licence accordée à ses utilisateurs. Bien souvent, la syndication consiste à mettre à disposition un flux RSS avec l'en-tête du contenu récemment ajouté au site web (par exemple, les dernières news ou le dernier post du forum).

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- la deuxième est sociale, avec les interactions entre les utilisateurs et le partage (avec notamment les blogs, les wikis, les réseaux sociaux...) ;

- enfin la troisième est relative aux données collectées qui sont dépendantes de l'application Web 2.0, qui sont accessible quel que soit le lieu de connexion et quel que soit le moyen de se connecter à Internet (ordinateur, téléphone portable, Smartphone, etc.). Dans le même temps un souhait antagoniste exprimé par les internautes est l'interopérabilité des données (avec l'émergence du cloud computing9).

Du fait des évolutions précédemment présentées, l'appellation « Web 2.0 » a connu de nombreuses variantes au fil du temps, tels que Web participatif, Web communautaire, Web au carré... Il faut savoir que si on parle d'évolution, c'est que le Web 2.0 n'est rien d'autre que la grande évolution, la modernisation du « Web 1.010 ». Il était donc intéressant de joindre à cette définition, un tableau synthétique réalisé en 2005 par Tim O'Reilly, représentant les principaux changements opérés en terme d'applications et technologies entre les deux versions du Web (Figure 1).

Figure 1 - Evolution du Web 1.0 vers le Web 2.0 par Tim O'Reilly

8 En informatique, et plus particulièrement en architecture informatique, Ajax (acronyme de Asynchronous Javascript and XML) est une manière de construire des applications Web et des sites web dynamiques basés sur diverses technologies Web ajoutées aux navigateurs dans les années 1990. Ajax est la combinaison de technologies telles que Javascript, CSS, XML, le DOM et le XMLHttpRequest dans le but de réaliser des applications Web qui offrent une maniabilité et un confort d'utilisation supérieur à ce qui se faisait jusqu'alors - les Rich Internet Application (abr. RIA)

9 Le Cloud computing est un concept qui consiste à déporter sur des serveurs distants des traitements informatiques traditionnellement localisés sur le poste de l'utilisateur.

10 La version du web existante avant l'explosion de la bulle internet et l'avènement du Web 2.0.

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L'une des notions clés du Web 2.0 est la génération de contenu par les utilisateurs (UGC = User generated content), cela implique que l'internaute ne se contente plus de télécharger et consommer du contenu, mais qu'il devient aussi fournisseur de contenu. Cette nouvelle notion à complètement révolutionné la manière de naviguer des internautes, et a donné naissance à de nombreuses plateformes de partage de contenus numériques.

Pour synthétiser cette définition du Web 2.0 et celles de ses différentes composantes, il était intéressant d'y ajouter « the conversation prism » (Figure 2) réalisé par Brian Solis11 et Jesse Thomas12 en août 2008, qui est une représentation schématique des médias sociaux. Cette « carte des conversations » en ligne confirme la forte dimension sociale du Web d'aujourd'hui, car elle permet de hiérarchiser les principales composantes du Web 2.0 précédemment présentées.

Figure 2 - The « Conversation Prism » by Brian Solis & Jesse Thomas

11 Brian Solis est un cadre marketing, auteur et bloggeur reconnu pour ses travaux concernant les convergences entre les medias traditionnels et les medias sociaux. Fondateur du site web www.briansolis.com

12 Jesse Thomas est le PDG et fondateur de l'agence de communication JESS3, spécialisée dans la stratégie sur les medias sociaux.

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Pour mieux appréhender le concept de réseaux socio-numériques, il était nécessaire de passer par une définition du Web 2.0. Ceci étant fait, il est temps de définir le concept de « réseaux socio-numériques », couramment appelés « réseaux sociaux », même s'il s'agit là d'un abus de langage, c'est sous cette appellation que ces nouveaux services sont reconnus. Cette grande tendance du Web 2.0 sera définie ci-dessous à travers différentes propositions faites par des spécialistes du domaine : - Alain Lefebvre (2008), dans son ouvrage « Les réseaux sociaux .
· De Facebook aux nouveaux Intranets, la généralisation des réseaux sociaux »
définit un réseau social sur le web comme étant : « ...un service qui est centré autour du profil de l'individu (« profil centric » donc) et qui permet d'afficher la liste des connections de cet individu (réseau de contacts ou « d'amis » du profil en question). ».

- D'après Danah Boyd (2007) : « les services de réseaux sociaux peuvent se définir en trois points, comme étant des services web qui permettent aux individus .
·

1) De construire un profil public ou semi-public dans le cadre d'un système délimité,

2) D'organiser une liste d'autres utilisateurs avec lesquels ils partagent des relations,

3) De voir et de croiser leurs listes de relations et celles créées par d'autres à travers le système »

- Fred Cavazza (2009), propose la définition suivante : « Les médias sociaux désignent un ensemble de services permettant de développer des conversations et des interactions sociales sur internet ou en situation de mobilité ».

Il est clair que ces définitions sont très générales et qu'il existe différentes visions de ce concept, mais elles permettent tout de même d'en comprendre le fondement. Le principe de base des réseaux sociaux est la mise en place de communautés et la mise en relation des individus de ces mêmes communautés autour d'une plateforme unique ; les membres de la communauté vont étendre leurs réseaux relationnels, et cette même communauté, en invitant d'autres personnes déjà présentes ou pas sur la plateforme. Il y aura aussi, pour chacun des membres la possibilité d'entrer en contact avec d'autres membres par l'intermédiaire des membres qui lui sont directement connectés dans la communauté.

Aujourd'hui, Le Web est inondé par de nombreux sites de réseautage social qui ont des objectifs divers et variés ; chaque réseau social a bien entendu ses propres caractéristiques et un fonctionnement lui appartenant. Cependant, comme l'affirment Christine Balagué & David Fayon (2010), on retrouve toujours, à minima les caractéristiques communes suivantes :

- « Le réseau présente l'identité de ses abonnés avec éventuellement leur photo ou leur avatar (personnage représentant l'utilisateur)

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- Le carnet d'adresses constitue le pivot du réseau social, au même titre que les membres avec lesquels l'utilisateur est en contact.

- La mise en relation entre deux personnes inscrites suppose l'accord des deux parties. Concrètement, un membre demande à entrer en contact avec un autre membre sur le réseau, et cela se fait effectivement après accord du destinataire de la demande. Dès lors, le réseau s'accroît de part et d'autre d'un contact supplémentaire. Cette demande de mise en contact reste révocable à tout moment.

- Enfin, le profil d'un membre peut être public (visible par tous et accessible aux moteurs de recherche) ou privé (visible uniquement par ses contacts). »

Un réseau social peut être général, corporatif, associatif, professionnel... la liste est longue, la nouveauté réside dans leur arrivée sur la toile depuis l'avènement du Web 2.0 et la multiplication des sites participatifs. Mais avant, de vous soumettre les typologies des réseaux sociaux proposées par les spécialistes du domaine, il serait intéressant de retracer rapidement l'histoire de ce phénomène devenu omniprésent dans nos sociétés.

Le vrai lancement du « logiciel social » débuta en 2003, grâce à Marc Pincus13, Reid Hoffman14 et Jonathan Abrams15 qui ont fortement contribué au redécollage d'Internet après l'explosion de la bulle. Ces trois hommes qui avaient chacun un projet dans le domaine du logiciel social, ont lancé leurs services (Friendster, Tribe et Linkedin) au cours de la même année. Et ce fut le projet de Jonathan Abrams, du nom de « Friendster » qui lança le phénomène des réseaux sociaux tel que nous le connaissons aujourd'hui. Depuis, les sites de réseautage social ce sont multipliés, et les grands noms, tels que Facebook, MySpace ou Twitter sont arrivés sur le Web.

Pour retracer l'histoire de manière synthétique, j'ai jugé intéressant de réaliser une frise chronologique (Figure 3) reprenant la naissance des principaux réseaux sociaux de cette dernière décennie.

13 Mark Pincus est un entrepreneur internet mieux connu comme le co-fondateur de Zynga, qui conçoit des jeux sociaux en ligne. Il a aussi fondé Freeloader, Tribe Networks et SupportSoft.

14 Reid Hoffman est connu comme étant le fondateur du site Linkedin, un réseau social qui à pour but de créer des réseaux de connections dans le monde de professionnel.

15 Jonathan Abrams fut le créateur du premier grand réseau social, Friendster. Il est aussi le fondateur et le PDG de Socializr, un service en ligne de partage d'informations sur des évènements et festivités.

Figure 3 - History of Social Network by Diawo KEBE

La « Success Story » qu'ont connu les réseaux sociaux a déclenché un réel engouement autour du phénomène et une multiplication des plateformes sur la toile. Selon le blog « TechCrunch16 », un réseau social peut être généraliste ou spécialisé ; un réseau social généraliste a pour vocation première le maintien du contact avec d'autres personnes, alors qu'un réseau social spécialisé repose sur le lien social autour d'intérêts communs. Il est aussi dit que, la tendance de fond qui prévaut actuellement, est l'apparition de nouveaux sites, plus ciblés, et qui sont axés sur des centres d'intérêts (le sport, les animaux...). Aujourd'hui, il y a autant de classification des réseaux sociaux que de spécialistes du domaine. Il était malgré tout intéressant de joindre à cette analyse l'une des hiérarchisations proposées, et nous avons opté pour celle réalisée par Fred Cavazza en 2009, qui semble être l'une des plus complètes.

En effet, Fred Cavazza (2009), a proposé un panorama des médias sociaux (Figure 4), dans lequel il hiérarchise toutes les applications sociales relatives à l'expression, au partage, aux jeux et au réseautage. Au sein de ce panorama, il décline les différents types de sites de réseautage social comme ceci :

- Les réseaux de recherche : Ils permettent de retrouver des anciens camarades

(CopainsDavant, Trombi, MyYearBook), des personnes (MyLife) ou des « conjoints » (Badoo) ;

- Les réseaux de niche : Ils permettent des interactions autour d'un intérêt particulier

(Boompa, Dogster, PatientsLikeMe, Footbo...) ;

- Les réseaux BtoB (Linkedin, Plaxo, Xing, Viadeo) ;

17

16 TechCrunch est un blog américain traitant de l'actulalité du Web 2.0.

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- Les réseaux mobiles (Groovr, MocoSpace, ItsMy, Zannel) ;

- Les outils de création / gestion de réseaux (Ning, KickApps, CrowdVine, CollectiveX).

A ces cinq catégories de réseaux sociaux, Fred Cavazza (2009) va ajouter une catégorie supplémentaire qui est celle des « plateformes sociales » qui se trouve au centre de son panorama, qui représente les sites de réseautage social, qui ont petit à petit évolués, et qui ont fini par intégrer les différentes fonctionnalités proposées par les quatre grands domaines d'application (Expression, Jeux, Partage, Réseautage). Il fait aussi une distinction des réseaux sociaux en fonction de leur période de lancement, il fait une différenciation entre les réseaux sociaux de première génération comme étant ceux existants depuis plus de cinq ans et comptent entre 50 millions et 200 millions de membres, comme Facebook, MySpace, Friendster, Orkut, Skyrock... et les nouvelles plateformes sociales qui proposent quasiment les mêmes services mais qui comptent entre 20 et 50 millions de membres, comme Netlog, Imeem, Piczo, Lexode...

Figure 4 - Panorama des médias sociaux par Fred Cavazza

La classification proposée n'est pas la seule existante, mais elle permet de comprendre l'évolution qu'ont connu les typologies des réseaux sociaux, et d'en retirer une base, permettant la différenciation entre les différents types de plateformes existantes. Il faut tout de même savoir, qu'il

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est impossible d'établir une typologie standard des réseaux sociaux valable dans le temps. En effet, le positionnement des différentes plateformes existantes est évolutif en fonction des fonctionnalités qui leur sont ajoutées au fil du temps ; elles peuvent donc naître avec un objectif spécialisé et finir par devenir une plateforme généraliste et vice versa.

Au cours de cette section, nous avons pu définir le concept de « réseau social traditionnel » suivi de l'explicitation du concept de « réseaux socio-numériques » et de ses composantes. Il était donc intéressant pour conclure cette analyse de faire la distinction entre ces deux concepts, à travers un tableau synthétique (Figure 5) réalisée par Manuela Teixeira.

Figure 5 - Distinction entre Réseaux traditionnel et Réseau social en ligne par Manuela Teixeira

4 Toutes les analyses qui ont porté sur les réseaux sociaux (numériques) ont montré qu'il y avait un engouement réel pour ce phénomène, poussé par un accroissement rapide des utilisateurs de site de réseautage social et par la multiplication des plateformes. Ce moyen de communication privilégié à très vite attiré l'attention des marques qui ont vu là, une opportunité incontestée de créer un nouveau modèle relationnel avec les consommateurs. De nombreuses marques ce sont donc ruées sur les réseaux sociaux. Mais, elles ont vite compris que pour convaincre les consommateurs sur ce nouveau terrain, il fallait avoir des objectifs clairs, une stratégie subtile, mais surtout qu'il fallait laisser sa place au consommateur. C'est donc cet aspect que nous traiterons dans la seconde partie de cette revue de littérature, durant laquelle nous analyserons les motivations des marques, l'importance de leurs stratégies et les facteurs clés de succès sur les réseaux sociaux ; suivi d'une

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analyse portant sur la place qu'occupent les consommateurs sur les plateformes sociales, les principales motivations et attentes qui les poussent à interagir avec les marques, ainsi que la mise en relief de certaines limites à cet engouement pour les marques sur les réseaux sociaux, trop souvent mis en avant ces dernières années.

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1.2 La présence des marques et des consommateurs sur les réseaux sociaux

1.2.1 L'arrivée des marques sur les réseaux sociaux

Depuis toujours, la relation entre les marques et leurs consommateurs, était une relation à sens unique. Les marques géraient tout unilatéralement, elles créaient et diffusaient leurs messages aux consommateurs, sans interaction et sans que ceux-ci puissent avoir une influence quelconque ; le seul pouvoir de décision dont bénéficiaient les consommateurs était celui d'acheter ou pas le produit ou le service proposé. Mais, aujourd'hui tout a changé, l'avènement du Web 2.0 et l'explosion qu'ont connu les réseaux sociaux ont révolutionné les règles du jeu. Les plateformes sociales ont donné aux consommateurs le pouvoir de se faire entendre publiquement ; ce qui leur était difficilement accessible avec les médias traditionnels. Un consommateur peut désormais faire part de son point de vue sur une marque à des centaines, voir de milliers de personnes à une vitesse vertigineuse. Il est donc primordial pour les marques de s'adapter à cette nouvelle donne, en reconsidérant la place du consommateur, pour pouvoir tirer profit des opportunités qu'offrent ses nouvelles plateformes virtuelles. Il serait donc intéressant, au cours de cette section, de mettre en relief les différentes motivations qui poussent les marques à se positionner sur les réseaux sociaux, d'expliquer l'importance de la mise en place d'une stratégie sur ces plateformes, et enfin, de définir les facteurs clés de succès à travers des analyses portées par des spécialistes du marketing social.

Les marques ont désormais acceptées, la montée en puissance du consommateur dans cette nouvelle configuration ; mais, elles ont surtout détecté les nombreuses opportunités que pouvaient offrir ces innombrables sites de réseautage social. En effet, ces espaces leurs permettent de réinventer leurs relations avec le consommateur autour d'un dialogue. C'est à ce moment là, que les professionnels du Marketing interviennent, car c'est le fruit de ses interactions qui va être utilisé à des fins stratégiques. Une marque peut employer une plateforme sociale pour atteindre différents types d'objectifs que nous pouvons hiérarchiser selon leur nature :

- La diffusion d'informations : Elle permet à la marque d'informer les consommateurs sur l'actualité et les enjeux du marché, de faire la promotion de nouveaux produits et/ou services, et de sensibiliser les consommateurs à certaines offres spéciales ;

- La collecte d'informations et d'idées : Elle permet à la marque de mieux comprendre leurs clients, d'obtenir des informations marketing ciblées en fonction des profils en ligne, et de recueillir des ressources cognitives en vue de développer de nouvelles idées ;

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- La création d'interaction : Elle permet à la marque de développer sa relation avec ses consommateurs et donc de s'humaniser à travers des dialogues et divertissements, mais aussi d'impliquer les clients dans la conception de nouveaux produits et services, et enfin de créer et animer des interactions entre les clients autour de thème portant sur la marque ;

- L'amélioration du service : Elle permet à la marque d'améliorer ses services en utilisant les plateformes comme support de service (Réponse aux questions, conseils d'utilisation, dépannage à distance...) ;

- A des fins économiques et commerciales : Elles permettent à la marque de recruter de

nouveaux clients à travers le bouche à oreille, l'image véhiculée et éventuellement le buzz positif créé ; elles permettent aussi de réduire les coûts marketing car les dispositifs internet sont moins onéreux que les médias traditionnels (Télévision, Radio, Journaux, Campagne d'affichage...).

Ces multiples opportunités stratégiques attirent une ribambelle de marques sur les réseaux sociaux, mais seules celles qui sauront adapter une stratégie claire et cohérente pourront tirer leur épingle du jeu. Le point de départ pour les professionnels du Marketing, est la nécessité de comprendre qu'ils partagent désormais le contrôle de la marque avec les consommateurs, qui désirent engager avec eux un dialogue en ligne riche (Girard, Fallery, 2009). Ensuite, il est important pour une marque de définir ses objectifs à court, moyen et long terme pour se positionner sur les plateformes sociales. Puis, de collecter un maximum d'information sur ses consommateurs ; ce qu'ils recherchent, le temps qu'ils accordent à leurs recherches d'informations, les personnes avec lesquelles ils interagissent... Enfin, le choix du ou des types de plateforme à utiliser (réseaux sociaux, microblog) éclaircira le type de stratégie à adopter. Toutefois, cette phase préparatoire aussi importante qu'elle soit, ne conditionnera pas totalement la réussite d'une marque sur un réseau social, car à cela, il faut ajouter une cohérence entre les objectifs fixés et la stratégie adoptée, les attentes des consommateurs et le contenu, ainsi que le niveau d'intrusion à ne pas franchir et le mode de participation de la marque. Les réseaux sociaux étant principalement orientés sur l'individu, les marques ont donc intérêt à le replacer au centre de leur stratégie au risque d'être perçues comme trop intrusives. Pour générer un sentiment d'esprit de groupe et d'intérêts communs, les marques doivent inclure dans leurs communautés en ligne, un large éventail d'intérêts qui ont une connexion directe, mais non intrusive, avec la marque (Brown, Broderick, Lee, 2007). Le meilleur moyen d'éviter de paraître comme intrusif, c'est de détecter des relayeurs d'informations au sein de la communauté qui permettront une diffusion virale des informations et donneront plus de crédit au message. Le bouche à oreille est un canal de communication marketing dominé par les consommateurs, où l'émetteur du message est indépendant du marché, ce qui lui confère une

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fiabilité, une crédibilité et une certaine confiance par les consommateurs par rapport à la communication initiée par la marque elle-même (Brown, Broderick, Lee, 2007). Contrairement, à une notion communément admise qui affirme que l'influence du bouche à oreille proviendrait d'une élite, hautement connectée, une étude académique suggère plutôt que la plupart des gens modérément connectés sont tout aussi disposés à partager des messages marketing avec les autres (Smith, Coyle, Lightfoot, Scott, 2007). Dans ce cas là, les opportunités de relais d'informations par le bouche à oreille deviendraient très intéressantes pour les marques. Les praticiens du marketing doivent tout de même être conscients des risques pour leurs marques, que comporte leur tentative d'influence sur le bouche à oreille en ligne ; ils doivent veiller à ce que le dialogue reste ouvert, honnête et authentique s'ils ne veulent pas se retrouver face à des conséquences commerciales qui pourraient leur coûter cher (Smith, Coyle, Lightfoot, Scott, 2007).

De nombreuses motivations peuvent pousser une marque à tenter l'aventure des réseaux sociaux, et de multiples stratégies peuvent être mises en place pour atteindre les objectifs fixés, mais selon les spécialistes du domaine, leurs concrétisations seraient faussées sans le respect des facteurs clés de succès sur les plateformes sociales. Il serait donc intéressant de conclure cette section avec une hiérarchisation de ses facteurs clés proposées par Patrick Attalah.

Patrick Attalah (2010), propose une hiérarchisation en quatre règles :

· Règle n°1 = Ecoutez 4 Apprendre à connaitre son audience (Qui/Où sont-ils ? - Comment/Où consomment-ils ? - Comment/Où s'engagent-ils ? - Quels sont leurs intérêts ?)

· Règle n°2 = Ayez une stratégie 4 La question étant comment faire pour bien intégrer les réseaux sociaux (Dans quel but ? - Quels sont vos objectifs ? - Quels sont vos attentes ? - Quelles est votre ligne éditoriale ?)

· Règle n°3 = Soyez authentique 4 Faites entrer le consommateur, restez humain, ne censurez pas

· Règle n°4 = Engagez-vous 4 Faites les participer, l'objectif principal de ce projet étant de co-créer, par et pour les consommateurs.

A cette hiérarchisation, il était intéressant d'ajouter une dimension proposée par Michel Demoor (2007) qui est l'importance de la génération de contenus uniques et originaux. Et enfin, l'importance d'instaurer un dialogue avec un discours adapté, et avoir une vision long-termiste de la relation (Céline Puff, 2010).

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Les facteurs déterminants de la réussite sur les réseaux sociaux, sont tous mis en avant à travers la hiérarchisation précédemment proposée soit, l'importance de l'écoute et de l'ouverture du dialogue, l'honnêteté et la transparence de la marque, l'importance du discours et du contenu partagé, l'implication et la participation des consommateurs et enfin une stratégie adapté et un suivi sur le long-terme. La plupart de ces facteurs ont su être judicieusement utilisés par l'entreprise DELL selon NetEco, qui a réalisé 6,5 millions de dollars de ventes directes via une action menée sur Twitter en 2008. Le principe était simple, les « followers (suiveurs) » de DELL étaient avertis en temps réel des différentes promotions disponibles dans l'entrepôt de l'entreprise. Il s'agissait pour la plupart du temps de stocks d'invendus. Les followers de DELL, qui sont à l'affut de matériel informatique bradé pouvait donc acheter instantanément les produits ou faire suivre les offres à leurs propres followers.

A travers cette section, nous avons pu voir l'importance qu'a pris les réseaux sociaux pour les marques, les opportunités qu'ils leurs offrent et les facteurs stratégiques importants que les marques doivent maitriser pour réussir leur implantation et leur pérennité sur ces plateformes. Mais, les stratégies mises en place par les marques sont-elles suffisantes pour convaincre les consommateurs ? Cette interrogation nous mène à la seconde section de notre analyse, au cours de laquelle nous tenterons de définir les différents positionnements et la place occupée par les consommateurs sur les réseaux sociaux, les facteurs de motivations et les attentes qui les poussent à interagir avec les marques. Nous soulignerons au cours de l'analyse les contradictions et les limites à cet engouement envers les marques sur les réseaux sociaux trop souvent affiché au cours des dernières années.

1.2.2 Le comportement des consommateurs sur les réseaux sociaux

Les marques ont su identifier l'importance des consommateurs sur les plateformes sociales, mais les consommateurs l'ont eux aussi compris, que les cartes avaient été redistribuées en leur faveur. C'est pour cela, qu'ils on relevé leur niveau d'exigence, car après avoir été inondé de publicités et offres commerciales en tout genre pendant des années, sans avoir leur mot à dire, ils ont aujourd'hui, la possibilité et l'envie de dialoguer, de juger, de participer et de rechercher eux-mêmes les informations dont ils ont besoin. Cette nouvelle position de meneur de jeu dont bénéficient les consommateurs sur les plateformes sociales, leur permet d'adopter différents comportements sur les plateformes. De l'ambassadeur au militantisme anti-marque, la nouvelle génération de consommateurs en fait voir de toutes les couleurs aux marques. Nous étudierons donc au cours de

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cette section, la place occupée par les consommateurs sur les réseaux sociaux, les principales motivations qui les poussent à interagir avec les marques, leurs attentes et la perception de celles-ci par les marques, ainsi que la fiabilité qu'ils accordent aux contenus publiés sur les pages de marques. Enfin nous conclurons avec la mise en relief de certaines limites à l'engouement des consommateurs pour les marques sur les réseaux sociaux.

Le consommateur à changé de statut, il est passé de spectateur à « consommacteur », cette nouvelle génération de consommateur est responsable, engagé, et a une attitude réfléchie vis-à-vis de sa consommation. Les consommacteurs utilisent cet engagement pour influencer plus ou moins directement le monde dans lequel il vit, en relayant les informations auprès de leurs égaux. D'après une étude réalisée par le cabinet Ethicity (2008) dévoila que 83% des français estiment qu'à travers leurs choix d'achats, ils agissent au service de leurs convictions. Ils sont également 77% à faire attention à ne pas acheter de marques appartenant à une entreprise dont ils réprouvent le comportement. Cette nouvelle influence des consommateurs est motivée par ce besoin humain de base à vouloir être utile en donnant des conseils, mais aussi par cette jouissance commune que les gens partagent dans la recherche de précieuses informations (Smith, Coyle, Lightfoot, Scott, 2007). Les consommacteurs produisent, publient, diffusent, indexent, partagent, critiquent du contenu sur les réseaux sociaux ; il existe tout de même différent niveau d'implication et différents profils de consommateurs présents sur les plateformes sociales. Une étude réalisée en juin 2010 par Performics (Groupe Publicis) portant sur le comportement des internautes et son évolution au sein des réseaux sociaux, nous soumet une typologie intéressante des consommacteurs à travers le site social Facebook (Figure 6).

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Cette typologie fait ressortir cinq profils d'utilisateurs différents, qui ont été composés en fonction du niveau d'engagement des internautes ainsi que leur niveau d'intérêt envers les pages de marques sur les réseaux sociaux :

- Les réseauteurs (11%) sont très impliqués, ils ont tous déjà consulté des pages de marques, et sont fan d'au moins une page de marque. Ils participent pas mal aux groupes et savent utiliser la totalité des fonctionnalités offertes par les logiciels sociaux. Les réseauteurs affirment à 63% être prêts à acheter des produits via les réseaux sociaux. Ce type de profil est majoritairement représenté par un public masculin de plus de 35 ans.

- Les participantes (20%) ont un usage très variés des réseaux sociaux car elles connaissent et utilisent les fonctionnalités proposées. Elles participent à des groupes, partagent du contenu (vidéos, photos, musique...), posent des questions et soulèvent des interrogations. Si l'appellation de ce profil à une connotation féminine, c'est parce qu'il est représenté à 74% par des femmes, dont 55% ont moins de 35 ans.

- Les communicantes (38%) ont un usage avancée des réseaux sociaux mais principalement axé sur les relations personnelles. Elles connaissent et utilisent les fonctionnalités proposées, principalement les applications. Ce sont de grandes consommatrices des différents types de messagerie (message personnel, messagerie instantanée, mur...). Les participantes ne consultent aucune page de marques sur les réseaux sociaux, ce n'est pas l'une de leur motivation première lorsqu'elles se rendent sur les plateformes. Ce type de profil est lui aussi majoritairement représenté par un public féminin (73%) plus jeune que la moyenne des utilisateurs.

- Les Avertis réservés (26%) ont un usage modéré des réseaux sociaux, ils connaissent les fonctionnalités principales des réseaux sociaux, sans chercher à en découvrir davantage. Les fonctionnalités principales leurs permettent de maintenir à jour leurs relations, et de rester averti. C'est un type de profil qui ne consulte pas de page de marques sur les réseaux sociaux.

- Les consultatifs (6%) ont un usage restreint des réseaux sociaux. Ils ne sont pas très à l'aise avec toutes les fonctionnalités proposées sur les réseaux sociaux. Ils ont un niveau de participation et un taux de connexion assez faible. Ce type de profil majoritairement représenté par les utilisateurs les plus âgés, ne consultent pas de pages de marques sur les réseaux sociaux.

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Les cinq profils précédemment détaillés montrent la diversité des internautes, et les différents rôles que peut adopter chaque consommateur sur les plateformes sociales, en fonction de leurs types et degré de participation. Il faut cependant savoir que tous les consommateurs ont un rôle de prescripteur qu'il soit voulu ou non. Selon T. Stenger et A. Coutan (2009), il existe différent types de prescription allant de la moins délibérée aux démarches plus conscientes et volontaires. Ils définissent en se basant sur ce constat trois degré de prescription :

· « La prescription a minima est constituée par la simple notification d'une activité menée par l'utilisateur (Installation d'une application, ajout d'un ami, d'une photo de vacances...) qui peut inciter son réseau d'amis à effectuer la même activité.

· Une forme intermédiaire de volontariat dans l'expression de ces prescriptions se trouve dans les statuts (texte mais aussi vidéos, musiques, liens, articles) ainsi que dans les pages des groupes auxquels adhèrent les utilisateurs. C'est aussi le cas des commentaires qu'ils effectuent à partir du contenu de leur profil ou de celui de leurs amis.

· La forme la plus explicite de prescription est constituée par les nombreuses applications fleurissantes autour des activités d'évaluation et de recommandation. Elles peuvent être intégrées par défaut au dispositif, telles les possibilités d'évaluation des profils et blogs sur Skyrock ou les « j'aime », « causes » ou l'onglet d'informations personnelles de Facebook. L'option « partager » disponible sous toutes les notifications relève de cette même catégorie puisque l'utilisateur choisit alors consciemment de faire connaître ce contenu à ses amis. Beaucoup peuvent aussi être ajoutées comme les applications Facebook « top five », « compare » ou l'application à succès du début d'année 2009 : « living social », permettant de créer ses classements sur tous les sujets imaginables (cinéma, voyages, sport, gastronomie, mode, culture...). Elles témoignent cette fois d'un soutien explicite, revendiqué, aux thèmes sélectionnés. »

Les consommateurs ou devrions nous dire, les consommacteurs, peuvent prendre différente forme et occuper des places divers et variées, tout en étant évolutives au sein des plateformes de marque, mais tout cela va dépendre du type et du degré de motivation qui les poussent à interagir. De nombreuses études mettent en évidence un accueil favorable des marques sur les réseaux sociaux par les consommateurs, ainsi qu'un désir d'échange avec celles-ci (Convergys, 2010). La réaction positive des consommateurs à l'égard des marques sur les réseaux sociaux, est motivée par différents facteurs qui les poussent à vouloir interagir avec elles. Ces principaux facteurs de

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motivations, ont pu être recueillis à l'aide de deux études, l'une réalisée par Spintank et Opinionway (2010) et l'autre par Performics (2010). Les résultats obtenus nous permettent de les classifier selon leur nature :

· l'accès à des réponses précises, qualifiées et mises à jour de la part de l'entreprise ou de la marque,

· le désir de rester informer sur les activités de l'entreprise et d'entrer en contact avec la marque,

· l'expression d'une insatisfaction, d'une critique ou l'envie de peser sur la conduite de l'entreprise (environnement, responsabilité sociale),

· Pour manifester son intérêt pour la marque ou parce qu'ils se sentent proche de la marque,

· la recherche de bons plans, de l'exclusivité et la réception de compensation (réductions, cadeaux, avantage...),

· Pour le plaisir ou la rencontre et le partage avec d'autres utilisateurs,

· Par curiosité, pour expérimenter une pratique nouvelle qui a retenu leur attention.

D'après cette hiérarchisation les marques semblent donc avoir matière à convaincre et à satisfaire cette nouvelle génération de consommateur. Cependant, une étude récente réalisée par IBM Institute for Business Value (2011) nous pousse à nous poser des questions sur la perception des attentes des consommateurs par les marques. En effet, cette étude nous fait part d'un écart de perception entre ce que les consommateurs attendent réellement de leurs interactions avec les marques sur les réseaux sociaux, et les suppositions que les marques se font de leurs attentes. En outre, de l'étude il ressort que les attentes des consommateurs à l'égard des entreprises et marques concernaient à hauteur de 61% le désir d'obtenir des remises, et à 55% l'acte d'achat lui-même ; alors que les marques elles plaçaient au premier plan de ce qu'elles estimaient être les attentes des consommateurs, la volonté d'acquérir des informations sur les produits (71%) et le désir d'obtenir des informations d'ordre général (73%). Ce constat nous pousse à nous demander dans le cadre de nos recherches, si la capacité d'une marque à percevoir les attentes des consommateurs au sein des plateformes de marques à un effet sur l'implication des consommateurs dans celles-ci. Ce constat nous mène donc à l'hypothèse suivante :

H1 : Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

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Dans ce sens, une autre étude réalisée et récemment publiée par LightSpeed Research (2011) du Group WPP, met l'accent sur le manque d'intérêt ainsi que le manque de fiabilité perçu par les consommateurs envers les avis postés sur les réseaux sociaux. En effet, 72% des répondants affirment chercher des avis sur les produits via les moteurs de recherches contre seulement 5% qui disent utiliser les réseaux sociaux. Ce qui met en avant un taux d'intérêt faible pour les avis postés sur les plateformes sociales, dont la nature semblerait être la perception d'un manque de fiabilité vis-à-vis de ces mêmes avis. En outre, l'étude révèle que les internautes consommateurs accordent à 56% leur confiance aux avis provenant des associations de consommateurs, qui semblent être à leurs yeux des entités fiables et neutres. De plus, ils accordent leur confiance à hauteur de 48% aux avis et recommandations qui leurs sont faites par leurs proches et amis « réels », alors qu'ils affirment accorder à seulement 13% leur confiance aux avis postés sur les réseaux sociaux. Ce chiffre est d'autant plus représentatif lorsqu'on y ajoute les 63% des consommateurs mis en exergue dans l'étude, qui estiment que les réseaux sociaux ne sont pas une source fiable ! A première vue, ces résultats semblent un peu tirés par les cheveux, mais une seconde étude réalisée par Goldman Sachs en mars 2011 confirme les révélations faite par LightSpeed Research (2011). Dans cette étude, une question portant sur la hiérarchie en matière de source d'information en rapport avec l'acte de consommation met en évidence les mêmes tendances que la précédente. Effectivement, les résultats sont riches d'enseignements car près de 31% des répondants affirment utiliser comme source d'information prioritaire les moteurs de recherche alors que seulement 5% affirment utiliser les réseaux sociaux dans le même cas.

Ces études nous font donc comprendre que le consommateur à besoin d'objectivité, d'expertise, de neutralité, de prix, de comparatifs lorsqu'il est à la recherche d'information relatives à un produit ou une marque, et qu'il n'est pas encore prêt à faire confiance aux réseaux sociaux comme sources d'information fiable.

La précédente analyse nous amène donc à nous demander dans le cadre de notre étude, si le niveau de fiabilité accordé aux informations postées sur les pages de marques à un effet sur le degré d'implication des consommateurs dans celles-ci. Cette analyse nous mène donc à l'hypothèse suivante :

H2 : Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

Nous avons pu expliciter au cours de cette section, l'évolution comportementale qu'ont connue les consommateurs sur les réseaux sociaux, les différents positionnements que pouvaient adopter les consommateurs, ainsi que les principaux facteurs de motivations qui les poussent à interagir avec

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les marques. De nombreuses études, montrent une réelle volonté d'interagir pour les consommateurs et une montée en puissance de leurs échanges avec les marques, il serait toutefois intéressant de joindre à notre analyse certaines limites à cet engouement.

D'après une étude académique menée par Thomas STENGER et Alexandre Coutant, l'engouement pour les marques présenté dans les différentes études doit être pris en compte avec une certaine réserve. Cette étude a été réalisée selon un protocole d'enquête pluriel, soit 24 mois d'observations en ligne, 67 entretiens individuels et de groupe, 637 questionnaires en ligne et 7041 profils analysés avec le logiciel Tétralogie. Elle révéla que de nombreux consommateurs présents sur les plateformes de marque, du type « Fan Page Facebook », déclarent ne pas avoir noué de relation avec des marques. Plus encore, certains consommateurs révèlent même que malgré leur présence sur des pages ou des groupes de marques, qu'ils ne les soutiennent pas réellement et qu'il s'agit plutôt de clins d'oeil entre pairs. D'autres répondants affirment même ne jamais avoir participé ou visité les pages auxquelles ils ont adhéré. Les interrogés reconnaissent aussi oublier ces groupes aussi vite qu'ils s'y sont inscrits (Stenger, Coutant, 2009). Les résultats publiés par les différents cabinets d'étude qui sont strictement basés sur le nombre d'adhérents à des pages de marques se trouvent fortement discrédités par la réelle nature de ces adhésions. Ces révélations qui remettent tout en cause, nous poussent à nous demander si l'adhésion à une plateforme de marque garantie réellement l'implication du consommateur dans celle-ci. Ces révélations nous mènent donc à l'hypothèse suivante :

H3 : L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantit pas son implication dans celle-ci.

4 Toutes les analyses portant sur la présence des marques et des consommateurs sur les réseaux sociaux ont montré l'importance qu'ont prise les réseaux sociaux pour les marques, les opportunités qu'elles leurs offrent et les facteurs stratégiques importants que les marques doivent maîtriser pour réussir leur implantation et leur pérennité sur ces plateformes. L'évolution majeure sur les réseaux sociaux, est la position centrale qu'occupe cette nouvelle génération de consommateur, qui a maintenant une place sur le devant la scène. En effet, ils peuvent adopter différents rôles et positionnements, en fonction des principales motivations qui les poussent à interagir avec les marques. De nombreuses études, montrent une réelle volonté pour les consommateurs et une montée en puissance de leurs interactions avec les marques, il a toutefois été démontré qu'il existait certaines limites à cet engouement, souvent trop mis en avant. Il ressort en outre, de certaines études et recherches, qu'il existe un écart de perception entre ce que les consommateurs attendent

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réellement de leurs interactions avec les marques sur les réseaux sociaux, et les suppositions que les marques se font de leurs attentes. De plus, deux études, l'une réalisée par LightSpeed Research, et l'autre par Goldman Sachs, dégagent que les consommateurs ne sont pas encore prêts à faire confiance aux réseaux sociaux comme source d'information fiable. Enfin, les recherches et observations réalisées par T. Stenger et A. Coutant, nous ont démontré que l'adhésion à une page de marque ne garantissait pas forcément une implication ou un intérêt pour celle-ci, mais aussi, qu'il existait de nombreux consommateurs présents sur des pages de marques qui avouent ne s'être jamais rendus sur la page et n'avoir jamais noués de relation avec ces marques.

Toutes ces contradictions, nous conduisent à nous interroger sur la réelle implication des internautes à l'égard des pages de marque auxquelles ils sont associés, ainsi que l'effet de différentes variables sur cette implication. Nous tenterons donc dans la seconde partie de ce mémoire, de mener une étude permettant d'évaluer le degré d'implication réelle des consommateurs dans les pages de marques auxquelles ils sont associés, ainsi que les différentes variables ayant un effet sur celui-ci. Pour cela, nous articulerons cette étude, en nous efforçant de vérifier les hypothèses de recherche précédemment émises, et présentées ci -dessous :

· Hypothèse 1 (H1) 4 Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

· Hypothèse 2 (H2) 4 Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

· Hypothèse 3 (H3) 4 L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantit pas son implication dans celle-ci.

II - ETUDE EMPIRIQUE

Cette étude empirique a été menée afin de vérifier les hypothèses émises dans la première partie de mon travail. Mais aussi, dans le but de répondre à notre problématique de départ qui était :

Quelles sont les variables qui ont un effet sur l'implication des consommateurs dans les
plateformes de marques ?

Pour y répondre, nous avons décidé de réaliser une étude quantitative. Nous détaillerons au cours de cette partie, chacune des étapes qui ont conditionné la réalisation de celle-ci.

Dans la première section, nous traiterons des différentes composantes relatives à la collecte des données ; puis dans une seconde section nous analyserons les données et résultats obtenus. Enfin, dans une ultime section, nous tirerons des conclusions sur les chiffres obtenus, nous soumettrons des recommandations, sans oublier de souligner les limites de notre étude ainsi que les implications managériales.

Rappel des Hypothèses :

· Hypothèse 1 (H1) 4 Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

· Hypothèse 2 (H2) 4 Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

· Hypothèse 3 (H3) 4 L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantit pas son implication dans celle-ci.

 

32

33

2.1 Collecte des données

2.1.1 Définition de l'échantillon

Notre échantillon a été défini de manière à permettre la vérification des trois hypothèses précédemment soumises. Etant donné que notre sujet porte sur les marques dans les réseaux sociaux, nous avons décidé de prélever notre échantillon sur Facebook, qui est le réseau social le plus peuplé, le plus connu, et le plus développé en termes de pages de marque.

Nous avons réalisé notre prélèvement au sein des 10 pages de marques Facebook qui avait le plus de fans en France en Février 2011. Dans le but de vérifier du même coup, la valeur réelle du nombre de « fans » dans une page de marque, qui doit bien entendu, être représentée par le degré d'implication des fans ; et non pas seulement, par le nombre d'adhérents à la page. La récupération du classement a pu être possible grâce à l'entreprise tchèque Candytech, qui dispose d'un portail de statistiques spécialisées sur Facebook, du nom de « SocialBakers », qui offre de nombreux classements relatifs aux pages de marques.

Nous avons donc prélevé aléatoirement 50 fans dans chacune des 10 pages les plus peuplées de France, à qui nous avons soumis notre questionnaire via la messagerie privée Facebook. Notre échantillon s'est par conséquent construit à travers le taux de réponse obtenu sur chacune des pages de marques, comme détaillé ci-dessous :

ECHANTILLONNAGE

Classement
Page de Marque

Nombre de Fans

Questionnaire soumis

Total de réponses*

1) Oasis Fun Page

1 523 451

50

57

2) Disneyland Paris

1 118 171

50

20

3) Nike Football France

726 889

50

29

4) M&M's France

667 549

50

19

5) Effet Axe

520 048

50

10

6) Schtroumpf Haribo

456 471

50

17

7) La Vache Qui Rit

384 929

50

10

8) La Redoute

294 874

50

12

9) Carambar

282 192

50

3

10) KFC France

257 365

50

25

 

* Si, le nombre de réponses est parfois plus élevé que le nombre de questionnaire soumis, c'est parce que certains répondants sont associés à plusieurs des 10 pages de marques présentées ci-dessus.

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Ce procédé qui était le plus pratique, le plus accessible, et le plus adapté à nos contraintes de temps ; nous a permis de former un échantillon de 103 personnes, comprenant des fans issus des 10 pages de marques Facebook les plus peuplées de France (Février 2011).

2.1.2 Elaboration du questionnaire

Il est important avant de procéder à la réalisation du questionnaire, de définir les variables à étudiées. Ces différentes variables seront déterminantes dans la vérification des hypothèses émises. Le coeur de notre étude est composé de quatre variables, qui sont l'implication au sein de la page de marque, la satisfaction à l'égard de la capacité de la page de marque de répondre aux attentes des adhérents, la fiabilité accordée aux informations émises au sein des pages de marque et l'adhésion à la page de marque. La dernière variable n'est néanmoins pas représentée dans notre questionnaire car notre échantillon est exclusivement composé de personnes ayant adhéré à une page de marque.

La première variable concernant « l'implication au sein de la page de marque » est l'axe principal de notre étude. L'implication est une variable latente, c'est donc un concept abstrait, dont l'analyse est spécifique à chaque cas. Nous avons donc recherché dans nos lectures les indicateurs relatifs à « l'implication dans une page de marque » permettant d'analyser ce concept. Puis, en nous basant sur nos lectures, et en faisant appel à notre bon sens ; nous avons défini trois indicateurs permettant de mesurer le degré d'implication d'un consommateur sur une page de marque, qui sont :

· La fréquence de visite / l'assiduité au sein de la page

· Le niveau de participation à la vie de la page de marque

· La fréquence à laquelle un consommateur relaye les informations qu'il recueille sur la page de marque

Ces trois indicateurs semblent être les plus pertinents, car au sein d'une page de marque, le profil type d'un « fan impliqué » peut être défini comme étant, un internaute qui suit la vie de la page de marque de manière journalière ou quasi journalière ; qui contribue à la vie de cette page en participant aux interactions, en soumettant son opinion et ses idées, en prenant part aux différents évènements en ligne et éventuellement en co-créant avec la marque ; et enfin un internaute qui relaye les informations (bon plans, les évènements, les exclusivités...) recueillies sur ces pages auprès de son entourage online et offline.

Les deux autres variables importantes de notre étude, qui sont « La satisfaction à l'égard de la page de marque » et « la fiabilité accordée aux informations émises sur les pages de marques » sont des

35

variables manifestes ; nous avons donc dû pour les mesurer définir des modalités de réponses pertinentes. Nous avons pour cela, utilisé des échelles ordinales offrant 5 modalités de réponse, allant pour la première variable de « Très satisfaisante à Très insatisfaisante », et pour la seconde variable de « Très fiable à Pas fiable ».

Nous tenons à signaler à ce stade de l'étude, que nous utiliserons le degré de satisfaction des fans à l'égard de la capacité de la marque à répondre à leurs attentes sur Facebook, principalement pour vérifier notre première hypothèse (H1). En effet, notre première hypothèse (H1) porte sur la capacité de la marque à percevoir les attentes de ses fans, et l'impact de celle-ci sur l'implication des fans au sein de la page de marque. Nous avons donc estimé que le seul moyen de savoir si les marques percevaient bien les attentes de leurs fans sans être obligé d'interroger les deux parties, étaient de nous baser sur leur capacité à satisfaire leurs fans en les interrogeant directement.

C'est donc l'analyse des quatre variables précédemment exposées qui va nous permettre de vérifier nos hypothèses.

En vue de rendre notre étude plus complète, nous avons jugé intéressant d'ajouter d'autres variables qui permettraient d'approfondir notre enquête, telles que : Le nombre d'adhésions à des pages de marque, le nom des marques auxquelles les répondants sont associés, la manière dont ils ont pris connaissance de l'existence de la page de marque, les raisons qui ont poussé à l'adhésion, le type d'informations recherché au sein des pages de marques. Enfin, nous avons ajouté deux variables sociodémographiques (Âge, sexe) permettant d'obtenir plus d'informations sur notre échantillon. Pour une meilleure compréhension de nos choix, nous avons réalisé deux tableaux, l'un présentant les variables qui composent le coeur de notre étude qui sont toutes des variables quantitatives, et l'autre présentant les variables complémentaires qui permettent d'approfondir notre enquête.

36

Tableau 1 - Le Coeur de l'étude

 

Dénomination de la
variable

Items

Echelle de LIKERT

(5 modalités de réponses)

Niveau d'implication

IMP1 : A quelle fréquence visitez-vous la/les page(s) de marque dont vous êtes fan ?

4 Toujours ; Souvent ; Parfois ; Rarement ; Jamais

IMP2 : A quel niveau estimez-vous votre degré de participation au sein de la/des page(s) de marque dont vous êtes fan ?

4 Très fort ; Fort ; Moyen ; Faible ; Nul

IMP3 : Vous relayez autour de vous les informations recueillies sur la/les page(s) de marque dont vous êtes fan.

4 Toujours ; Souvent ; Parfois ; Rarement ; Jamais

Dénomination de la variable

Items + Modalités de réponse

Degré de satisfaction

Cette/Ces page(s) de marque répond(ent) à vos attentes de manière :

4 Très satisfaisante ; Satisfaisante ; Moyennement satisfaisante ; Insatisfaisante ; Très Insatisfaisante

Niveau de fiabilité accordée aux informations issue des pages de marques

A quel degré estimez-vous la fiabilité des informations émises sur les pages de marque ?

4 Très fiable, Fiable ; Moyennement fiable ; Peu fiable ; Pas fiable

37

Tableau 2 - Variables complémentaires

Dénomination de la variable

Items + Modalités de réponse

Nombre d'adhésion

De combien de pages de marques êtes-vous fan sur Facebook ?

4 1 marque ; 2 marques ; 3 marques ; 4 marques ; 5 marques et plus

Nom des marques auxquelles les
répondants sont associés

Parmi la liste suivante, de quelle(s) marque(s) êtes-vous fan sur Facebook ?

4 Oasis Fun Page ; Disneyland Paris ; Nike Football France ; M&M's France ; Effet Axe ; Schtroumpf Haribo ; La Vache qui rit ; La Redoute ; Carambar ; KFC France

Visite de la page de marque

Vous êtes-vous déjà rendu sur la/les page(s) de marque dont vous êtes fan ?

4 Oui ; Seulement à l'inscription ; Non

Prise de connaissance de la/des
page(s) de marque

Par quel(s) biais avez-vous pris connaissance de l'existence de cette/ces page(s) de marque ? 4 J'ai cliqué sur une publicité de la marque ; J'ai été invité par un/une ami(e) ; J'ai cherché la marque via un moteur de recherche ; Via un bouton accessible sur le site de la marque ; Via un bouton ; Via un bouton directement accessible sur Facebook ; Via un lien accessible sur un mail ; Autres

Participation à la vie de la page de
marque

Participez-vous à la vie de la/des page(s) de marques dont vous êtes fan ?

4 Oui ; Non

Raison de l'adhésion

Pour quelle(s) raison(s) principale(s) êtes-vous devenu fan de cette/ces marque(s) sur Facebook ?

Recherche d'information

Vous arrive t-il de chercher des informations au sein de la/des page(s) de marques dont vous êtes fan ?

4 Oui ; Non

38

Type d'information

Si Oui, quel(s) type(s) d'informations ?

Sexe

Vous êtes :

4 Un homme ; Une femme

Age

Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

4 12-17 ans ; 18-25 ans ; 26-35 ans ; 36-45 ans ; 46 ans et plus

Pour mesurer les raisons qui ont poussé les répondants à adhérer à une page de marque, nous avons décidé de soumettre une question ouverte, afin de ne pas influencer les répondants, mais aussi pour laisser émerger les raisons qui pourraient être très éloignées des logiques marchandes. Nous recoderons les réponses par la suite pour pouvoir les exploiter.

Nous avons également décidé de rester très ouverts pour recueillir les réponses concernant le type d'information recherché au sein des pages de marque par les répondants, nous regrouperons par la suite les résultats obtenus par catégorie afin de pouvoir les analyser.

4 Un exemple du questionnaire administré est disponible en Annexe 1

2.1.3 Choix du mode d'administration

Nous avons décidé d'administrer notre questionnaire en ligne, car la cible de notre étude est présente sur les réseaux sociaux. En effet, le coeur de notre enquête étant l'implication des consommateurs sur les pages de marque, il était logique de recruter nos répondants sur les plateformes en ligne. De plus, l'administration en ligne nous a permis de recruter nos répondants, de manière rapide et efficace, en touchant des internautes de différentes pages de marque, et en faisant tomber la barrière à la sincérité pouvant se dresser lors d'une administration en face à face.

Pour concevoir notre questionnaire en ligne, nous avons utilisé l'outil de création proposé par Google Document. Cet outil nous a permis de créer et hiérarchiser notre questionnaire, de le publier en ligne et de le soumettre grâce à un lien de redirection ; il nous a aussi permis de récupérer les réponses des interrogés grâce à un stockage automatique des réponses sur une feuille de calcul hébergé sur notre compte Google.

Nous avons donc prélevé aléatoirement 50 fans dans chacune des 10 pages les plus peuplées de France, à qui nous avons adressé un message personnalisé via la messagerie Facebook, expliquant le cadre de nos recherches, et donnant des orientations pour répondre à notre enquête, suivi du lien de redirection vers notre questionnaire en ligne. Notre échantillon s'est par conséquent construit à

39

travers le taux de réponse obtenu sur chacune des pages. Ce qui nous a permis de recueillir 103 répondants, soit un taux de réponse raisonnable de 20,6%.

2.2 Analyse des données et résultats

Cette partie de notre travail, va nous permettre d'estimer le degré d'implication des adhérents au sein des pages de marques, mais aussi de comprendre si le niveau de fiabilité accordé aux informations issues des pages de marques, et le degré de satisfaction des fans à l'égard de la capacité de la marque à répondre à leurs attentes sur Facebook. Nous pourrons donc par la suite valider ou réfuter nos hypothèses d'études.

Pour cela, nous avons organisé nos analyses en 3 étapes, présentées dans le tableau ci-dessous :

Etapes

Objectifs

Analyses

Méthode

1) Analyse de fiabilité

Vérifier la fiabilité de l'échelle de mesure

Analyse de fiabilité

Alpha de Cronbach

2) Analyses descriptives

Décrire les variables quantitatives et qualitatives utilisées

Effectifs, Fréquences, Moyenne, écart type

Description des données

3) Analyses explicatives

Vérifier les

hypothèses : H1 et H2

Régression multiple

- Le test de significativité globale

- Le t-test sur les

coefficients des variables -Le coefficient de détermination R-deux

 

Vérifier l'hypothèse H3

Analyse descriptive

- Déduction logique

Cette partie sera donc organisée en 3 étapes, la première portera sur l'analyse de fiabilité, la deuxième sur les analyses descriptives, et la dernière sur les analyses explicatives.

40

2.2.1 Analyse de fiabilité

L'utilisation du logiciel SPSS, nous a permis d'analyser la fiabilité de notre échelle de mesure grâce au calcul du coefficient alpha de Cronbach. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Analyse de Fiabilité - Alpha de Cronbach

Variable

Nombre
d'items

Alpha de
Cronbach

Suppression d'un
item

Alpha de Cronbach
après suppression
d'un item

Implication

3

0,806

IMP2

0,815

Nous pouvons constater que l'item IMP2 (l'estimation de son propre degré de participation par le répondant) baisse le niveau de fiabilité de l'échelle de mesure. Nous avons donc décidé de supprimer cet item afin d'avoir un meilleur niveau de fiabilité.

2.2.2 Analyses descriptives

> Description de l'échantillon :

Comme nous avons pu constater dans la section portant sur l'élaboration de l'échantillon notre échantillon est composé de membres appartenant aux 10 pages de marques françaises Facebook les

 

plus peuplées. Nous

pouvons constater

que la page de
marque « Oasis Fun Page » est la plus

représentée dans

notre échantillon.

Ceci s'explique,

tout d'abord, par le

grand nombre de
fans de cette page,

ECHANTILLONNAGE

Classement
Page de Marque

Nombre de
Fans

Questionnaire
soumis

Total de
réponses*

1) Oasis Fun Page

1 523 451

50

57

2) Disneyland Paris

1 118 171

50

20

 

726 889

50

29

 

667 549

50

19

 

520 048

50

10

 

456 471

50

17

 

384 929

50

10

 

294 874

50

12

 

282 192

50

3

 

257 365

50

25

 

soit près de 1,8 millions, et pas moins de 8% de la population française Facebook. Ensuite, parce que lors de la constitution de notre échantillon, il s'est avéré que de nombreux répondants appartenant aux 9 autres pages de marques étaient aussi fans de la page « Oasis Fun Page ».

 

Effectifs

Nombre

d'adhésion

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Valide

1

13

, 12,6

12,6

12,6

2

14

, 13,6

13,6

26,2

3

18

, 17,5

17,5

43,7

4

9

, 8,7

8,7

52,4

5 et +

49

, 47,6

47,6

100,0

Total

103

, 100,0

100,0

 

Ce tableau nous permet de voir le nombre de pages de marques auxquelles nos répondants sont adhérents. Nous pouvons constater que 47,6% des répondants sont fans de 5 pages de marques ou plus, 17,5% de

40,60%

Prise de connaissance de l'existence des pages de marques

16,54%

16,54%

8,27%

12,03%

6,02%

J'ai cliqué sur une publicité de la marque

J'ai été invité par un/une ami[e]

J'ai cherché la marque via un moteur de recherche

Via un bouton accessible sur le site de la marque

En la voyant dans le flux d'activité d'un[e] ami[e]

41

3 pages de marques, 13,6% de 2 pages de marques, 12,6% d'une page de marque et seulement 8,7% de 4 pages de marques.

Concernant le biais par lequel nos répondants ont pris connaissance de l'existence de la ou des pages de marque dont ils sont fans sur Facebook , nous constatons que 40,6% d'entre eux ont pris connaissance de l'existence de ces pages de marques via un bouton directement accessible sur Facebook . Nous observons ensuite que les interrogés ayant pris connaissance de l'existence des pages de marque auxquelles ils sont associés, en cliquant sur une publicité de la marque ou en la voyant dans le flux d'activité d'un(e) ami(e) sont représentés à part égale au sein de l'échantillon, soit 16,54% chacune. Enfin, nous remarquons que le reste de l'échantillon est composé de 12,03% d'interrogés ayant découvert l'existence des pages de marques suite à une invitation par un ou une amie, 8,27% via un bouton accessible sur le site de la marque et 6,02% en cherchant directement la marque sur un moteur de recherche.

42

Lorsqu'on se penche sur les raisons qui ont poussé les interrogés à devenir fans de la/des pages de marques auxquelles ils sont associés, on se rend compte que les motivations sont très variées mais surtout que très peu de répondants ont adhéré dans le réel but d'échanger avec la marque ou de bénéficier du contenu de la page de marque. Le tableau ci-dessous reprend les principales raisons qui ont poussé les répondants à l'adhésion, le nombre de répondants pour chaque motivation, et le pourcentage de chaque raison sur l'effectif total ainsi que des exemples de réponses recueillies au cours de l'enquête.

Pour quelle(s) raison(s) principale(s) êtes-vous devenu fan
de cette/ces marque(s) sur Facebook ?

Catégorie de la réponse

Nombre de
réponses

% sur le total de
réponses

Exemples de réponse

Adhésion dans le cadre
professionnel

6

5,8 %

pour mon travail, Intéressé par le webmarketing...

Afficher une image sur son profil

9

8,7 %

Ce type de page permet d'envoyer un message sur notre caractère, Permettre à mes amis facebook de mieux me connaitre par rapport à mes gouts...)

Affection pour la marque ou ses
produits

37

35,9 %

Parce que j'aime la marque, Ce sont des marques que j'apprécie particulièrement, I love this brand...

Consommation des produits de la
marque

11

10,7 %

Je consomme des produits de la marque, J'achète régulièrement des produits de la marque, Car je les consomme...

Intéressé par le contenu de la page
(Pubs, nouveautés, actualités,
jeux...)

17

16,5 %

Parce que les publicités sont amusantes, Pour son actualité et ses vidéos, L'info qu'elles renvoient...

Intéressé par les remises et
cadeaux proposées sur la page

4

3,9 %

Voir les éventuelles promotions, Des remises et des cadeaux, Cadeaux à gagner...

Pour échanger avec la marque

1

1 %

Pour échanger avec la marque...

Par simple curiosité

4

3,9 %

Par curiosité, Curiosité, Je souhaitais voir ce que l'on pouvait trouver sur cette page...

Clin d'oeil entre pairs

4

3,9 %

Délires entre potes, clin d'oeil à ma chérie...

Sans raison

10

9,7 %

Je n'en sais rien, comme ça, sans raison, aucune en particulier...

43

Malgré un mode d'échantillonnage aléatoire, les réponses obtenues ont permis d'avoir une parité homme/femme au sein de l'échantillon. En effet, il y a un effectif de 52 hommes et 51 femmes pour un total de 103 répondants.

 

Effectifs

Sexe

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Valide

Un homme

52

50,5

50,5

50,5

Une femme

51

49,5

49,5

100,0

Total

103

100,0

100,0

 

Pour finir sur la description de l'échantillon, nous pouvons constater qu'une grande majorité de nos répondants, soit 71,8%, sont issus de la tranche d'âge des 18-25 ans. Les répondants restants sont partagés à hauteur de 18,4% pour la tranche des 26-35 ans et 9,7% pour la tranche des 12-17 ans.

 

Effectifs

Age

Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Valide

12 - 17 ans

10

9,7

9,7

9,7

18 - 25 ans

74

71,8

71,8

81,6

26 - 35 ans

19

18,4

18,4

100,0

Total

103

100,0

100,0

 

> Description des variables quantitatives :

 

N

Statistiques descriptives

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Nombre d'adhésion

103

1

5

3,65

1,493

Fréquence de visite

103

1

5

1,93

1,123

Relai d'information

103

1

5

1,73

1,131

Degré de satisfaction

103

1

5

3,50

0,948

Fiabilité des informations

103

1

5

2,91

1,067

Ce tableau nous permet de voir le minimum, le maximum ainsi que la moyenne et l'écart type des variables quantitatives que nous avons utilisées.

44

2.2.3 Analyses explicatives

> Analyse n°1 4 Régression Multiple

Cette analyse a pour but de vérifier les hypothèses H1 et H2 précédemment émises :

Variables
indépendantes

 
 

Intérêt du modèle

Qualité du
modèle

 
 

Sig globale du modèle = 0,000

Sig T Bêta R-deux

Fiabilité

 

0,000

 

8,008

 

0,627

0,391

Satisfaction

 

0,813

 

-0,237

 

-0,019

Variable dépendante = Implication dans une page de marque

· Test de significativité global du modèle

La valeur critique de F est égale à 0,000 ; elle est donc inférieure à 0,05. Le modèle a par conséquent un sens au niveau global, ce qui veut dire qu'au moins l'une des deux variables indépendantes explique la variable dépendante (implication).

· Le T-Test

La variable Fiabilité a une statistique T égale à 8,008 ; elle n'est pas comprise entre -1,96 et 1,96. Elle a donc une influence sur la variable Implication. De plus, on peut ajouter que la variable Fiabilité affiche un coefficient Bêta égal à 0,627 ; elle a donc un impact fort sur la variable Implication.

La variable Satisfaction a une statistique T égale à -0,237 ; elle est comprise entre -1,96 et 1,96. Elle n'a donc aucune influence sur la variable Implication.

· Le coefficient de détermination R-deux

Les variables Fiabilité et Satisfaction expliquent 39,1% de la variance de la variable Implication. La qualité du modèle est donc moyenne, il y a donc une explication moyenne de la variable expliquée par les variables explicatives.

45

Nous concluons donc que :

L'hypothèse H2 est vérifiée. Le niveau de fiabilité accordé par les consommateurs aux informations publiées sur les plateformes de marque a un impact significatif sur son degré d'implication au sein de ces plateformes.

L'hypothèse H1 n'est pas vérifiée. La capacité de la marque à percevoir les attentes des consommateurs dans une plateforme de marque n'a pas d'impact significatif sur leur degré d'implication au sein des plateformes de marques.

> Analyse n°2 4 Déduction logique

Pour pouvoir être impliqué au sein d'une page de marque, un fan doit par logique se rendre au sein de cette même page. Comme nous l'avons vu précédemment, les items qui composent notre variable « implication dans une page de marque » sont la fréquence de visite de la page et le relai des informations recueillies au sein de celle-ci ; les deux items nous confirment donc qu'il est nécessaire de se rendre sur la page pour être un minimum impliqué.

Nous avons donc la possibilité de vérifier notre troisième hypothèse (H3) sans passer par le calcul de l'intensité de la liaison entre les deux variables ; en effet, l'adhésion à une page de marque est une constante dans notre cas car toutes les personnes composant notre échantillon sont fans d'au moins une marque sur Facebook. Nous avons donc vérifié notre hypothèse en nous basant sur les chiffres recueillis à travers la question « Vous êtes-vous déjà rendu sur la/les page(s) de marques dont vous êtes fan ? ». Le tableau ci-dessous présente les résultats obtenus :

Visite

Effectifs Pourcentage

Pourcentage
valide

Pourcentage
cumulé

Valide

Oui

56

54,4

54,4

54,4

Seulement à l'inscription

16

15,5

15,5

69,9

Non

31

30,1

30,1

100,0

Total

103

100,0

100,0

 

Après analyse de ceux-ci, nous pouvons confirmer que l'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantie pas son implication au sein de la plateforme car 30,1% de nos répondants disent ne jamais s'être rendus au sein de la ou des pages auxquelles ils sont associés.

46

Nous concluons donc que :

L'hypothèse H3 est vérifiée. L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantie pas son implication dans celle-ci.

47

Conclusion

> Rappel des objectifs et de la méthodologie utilisée :

L'objectif de ce mémoire de recherche était de trouver des variables qui pouvaient avoir un effet sur l'implication des consommateurs dans les plateformes de marques (ex : Page de marque Facebook), et de les tester pour savoir si elles avaient réellement un effet sur celui ci.

Pour cela, nous avons dans un premier temps fait de nombreuses recherches bibliographiques et webographiques, afin de trouver les différentes variables qui pourraient avoir un effet sur l'implication des consommateurs au sein des plateformes de marques. Nos recherches nous ont permis de formuler trois hypothèses. La première nous poussait à vérifier si la capacité d'une marque à percevoir les attentes des consommateurs dans les plateformes de marques avait un effet sur leur implication au sein de celles-ci. La deuxième nous amenait à vérifier si la fiabilité accordée aux informations publiées sur les plateformes de marques par les consommateurs avait un effet sur leur degré d'implication au sein de celles-ci. Et la dernière avait pour but de confirmer l'axe de recherche pris par A. Coutant et T. Stenger dans leur article intitulé « La prescription ordinaire de la consommation sur les réseaux socionumériques : De la sociabilité en ligne à la consommation ? », qui mettait en avant que l'adhésion d'une personne à une plateforme ou une page de marque ne garantissait pas son implication au sein de celle-ci.

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons réalisé une enquête par questionnaire en ligne, qui nous a permis de recueillir 103 réponses exploitables issues de chacune des 10 pages de marques les plus peuplées de France. Nous avions décidé de l'administrer auprès des pages les plus peuplées car le nombre d'adhérents à une page de marque est aujourd'hui trop souvent mis en avant sans savoir ce qu'il représente réellement. Notre questionnaire a été réalisé dans le but de vérifier nos hypothèses, mais aussi de comprendre le profil des fans qui peuplent ces pages de marques. Autrement dit, nous avons cherché à savoir : à combien de pages de marques ils étaient associés, le nom des marques appartenant au Top 10 dont ils étaient fans, la manière dont ils avaient pris connaissance de l'existence de ces pages de marques, les raisons qui les avaient poussées à l'adhésion et s'ils cherchaient ou pas des informations au sein de ces pages de marques. Enfin, cette étude nous a permis de confirmer deux des hypothèses émises, et d'en infirmer une.

48

> Les principaux résultats :

Notre première hypothèse a été infirmée :

H1 4 Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

Dans notre cas, il semblerait que la capacité de la marque à percevoir les attentes des consommateurs dans une page de marque n'a pas d'impact sur son implication au sein de celle-ci. Mais, nous mettons tout de même une réserve sur l'échelle de mesure que nous avons utilisée dont nous parlerons plus en détail dans la section traitant des limites de notre étude.

Notre deuxième hypothèse a été confirmée :

H2 4 Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

En effet, le niveau de fiabilité des informations publiées sur les plateformes de marque semble ne pas passer inaperçu pour le peuple de ces plateformes. C'est donc une variable à prendre en compte dans le combat des marques à l'implication de leurs fans !

Notre troisième hypothèse a été confirmée :

H3 4 L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantie pas son implication dans celle-ci.

En effet, notre étude a démontré que l'adhésion ne garantissait pas l'implication du consommateur au sein de la page de marque, ni même son intérêt pour la page. Il va donc falloir changer d'unité de mesure lors des classements des meilleurs pages de marques !

> Les implications managériales

Notre étude montre que l'adhésion à une page de marque est insuffisante pour qu'une marque puisse échanger, informer, puis créer une relation avec ses fans sur les réseaux sociaux. Il est donc temps d'arrêter la course aux adhérents inutiles ! En effet, un fan non impliqué n'a aucune valeur réelle pour la marque, il est donc important pour les marques de comprendre les facteurs qui ont un effet sur cette implication et de les maitriser ! Notre étude a prouvé que le degré de fiabilité accordé aux informations publiées avait un effet sur l'implication des fans, voila donc un facteur que les entreprises doivent prendre en compte pour pousser leurs fans à s'impliquer d'avantage au sein de leurs plateformes de marques. De ce constat naissent des questions, Comment faire percevoir les informations publiées en ligne comme étant fiables ? Comment les marques peuvent-elles maitriser

49

les informations publiées par les consommateurs sur leur page sans être intrusive et tout en préservant une certaine fiabilité ?

Dans une société ou les réseaux sociaux sont en train de devenir les numéros 1 du relai de l'information, les marques ont tout intérêt à comprendre les enjeux de ce nouveau canal de communication qui n'a pas fini de faire parler de lui. D'autant plus que ces plateformes sont peuplées de millions et bientôt de milliards de consommateurs ! Il est donc fondamental que les marques intègrent dans leurs stratégies les réseaux sociaux, si elles ne veulent pas rattraper ce retard dans quelques années.

Nous conclurons cette réflexion, en disant que notre étude n'était qu'un « petit pas », qui indique la direction à ne pas manquer dans la course au succès sur les réseaux sociaux. Et les vainqueurs de demain, seront ceux qui l'auront compris aujourd'hui !

> Les limites de nos recherches

Notre étude comporte un certain nombre de limites. Tout d'abord, la taille de notre échantillon n'était pas assez grande pour avoir des chiffres plus intéressants et plus représentatifs. De plus, notre échantillon ne représentait pas toutes les tranches d'âge (il manquait les 36-45 ans et les 46 ans et plus) et pas à part égale (majoritairement des 18-25 ans). Ensuite, nous aurions dû traiter notre variable portant sur « le degré de satisfaction des consommateurs à l'égard de la capacité de la marque à percevoir leurs attentes », comme une variable latente, en utilisant plusieurs items de mesure pour définir le concept plus précisément. Ce changement aurait peut-être eu un effet sur la vérification de notre première hypothèse qui fut infirmée. Enfin, pour être plus complète, notre étude aurait du tester plusieurs variables qui auraient pu avoir un effet sur l'implication des consommateurs au sein des pages de marques.

> Les prolongements possibles du mémoire

Comme nous l'avons affirmé à la fin de nos implications managériales, notre étude était petite mais elle ouvre une grande voie à la réflexion et à la recherche.

Pour aller plus loin, il serait intéressant de mener des recherches poussées qui permettraient de recueillir un maximum de variables qui pourraient avoir un effet sur l'implication du consommateur au sein d'une page de marque. Puis, de tester ces variables sur un échantillon beaucoup plus grand, mieux composé, et sur une période plus longue. En vue de connaitre les principales variables à maitriser pour impliquer un consommateur dans une page de marque.

50

Ceux qui réussiront sur les réseaux sociaux seront ceux qui maitriseront ces différents facteurs d'implication, comme une entreprise qui réussie dans un secteur maitrise les facteurs clés de succès du marché !

Mais, ces facteurs d'implication seront-ils universels ou donneront-ils naissance au Social Marketing One to One ?

51

Bibliographie

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Autres références :

http://www.facebook.com http://www.checkfacebook.com http://www.socialbakers.com http://www.fredcavazza.net http://www.mediassociaux.fr http://fr.techcrunch.com http://pro.clubic.com

Table des Matières

I - REVUE DE LITTERATURE

1.1 De l'origine du réseau social aux réseaux socio-numériques

1.1.1 Retour sur l'origine de la notion de réseau social p. 9-12

1.1.2 Des réseaux sociaux traditionnels aux réseaux socio-numériques p. 12-20

1.2 La présence des marques et des consommateurs sur les réseaux sociaux

1.2.1 L'arrivée des marques sur les réseaux sociaux

p. 21-24

1.2.2 Le comportement des consommateurs sur les réseaux sociaux

p. 24-31

II - ETUDE EMPIRIQUE

 

Présentation de l'étude

p. 32

2.1 Collecte des données

 

2.1.1 Définition de l'échantillon

p. 33-34

2.1.2 Elaboration du questionnaire

p. 34-38

2.1.3 Choix du mode d'administration

p. 38-39

2.2 Analyse des données et résultats

 

2.2.1 Analyse de fiabilité

p. 40

2.2.2 Analyses descriptives

p. 40-43

2.2.3 Analyses explicatives

p. 44-46

CONCLUSION

p. 47-50

BIBLIOGRAPHIE

p. 51-55

ANNEXE

p. 57-60

RESUME - ABSTRACT

p. 61

 

56

57

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE

Bonjour à tous,

Dans le cadre de la réalisation d'un mémoire de recherche, je mène une étude ayant pour sujet les marques sur les réseaux sociaux. J'ai donc décidé de réaliser une enquête par questionnaire afin de vérifier les hypothèses soumises dans la première phase de mon travail.

Je vous invite donc à répondre à ce questionnaire anonyme en toute sincérité. Je tiens avant tout à vous remercier du temps que vous consacrez à l'avancement de mon étude.

1) De combien de pages de marques êtes-vous fan ?

D 1 D 2 D 3 D 4 D 5 et +

2) Parmi la liste suivante, de quelle(s) marque(s) êtes-vous fan sur Facebook ? (Plusieurs réponses possibles)

D Oasis Fun Page

D Disneyland Paris

D Nike Football France

D M&M's France

D Effet Axe

D Schtroumpf Haribo

D La Vache qui rit

D La Redoute

D Carambar

D KFC France

3) Par quel(s) biais avez-vous pris connaissance de l'existence de cette/ces page(s) de marques ?

(Plusieurs réponses possibles)

D J'ai cliqué sur une publicité de la marque

D J'ai été invité par un/une ami(e)

D J'ai cherché la marque via un moteur de recherche

D Via un bouton accessible sur le site de la marque

D En la voyant dans le flux d'activité d'un(e) ami(e)

D Via un bouton directement accessible sur Facebook

D Via un lien accessible sur un mail

q 58

Autre(s) :

4) Vous êtes-vous déjà rendu sur la/les page(s) de marque dont vous êtes fan ?

q Oui Seulement à l'inscription Non

5) A quelle fréquence visitez-vous les pages de marque dont vous êtes fan ?

q Tous le temps Souvent Parfois Rarement

q Jamais

6) Participez-vous à la vie des pages de marques dont vous êtes fan ?

q Oui Non

· Si Oui, à quel niveau estimez-vous votre degré de participation ?

q Très fort

q Fort

q Moyen

q Faible

q [Nul = Réponse « Non » à la question 4]

· Et comment, participez-vous à la vie de la/des page(s) de marque dont vous êtes fan ?

q En Publiant des informations

q En discutant avec les autres membres

q En commentant les informations publiées

q En participant aux évènements en ligne

q Autres :

7) A quelle fréquence relayez vous autour de vous les informations recueillies sur la/les pages de marques dont vous êtes fan ?

q Tous le temps Souvent Parfois Rarement

q Jamais

59

8) Pour quelle(s) raison(s) principale(s) êtes-vous devenu fan de cette/ces marque(s) sur Facebook ?

9) Parmi la liste suivante, la/les page(s) de marque dont vous êtes fan répond(ent) à vos attentes de manière ?

D Très satisfaisante D Satisfaisante D Moyennement Satisfaisante

D Peu Satisfaisante D Pas satisfaisante

Page de Marque

1) Oasis Fun Page

2) Disneyland Paris

3) Nike Football

France

4) M&M's France

5) Effet Axe

6) Schtroumpf Haribo

7) La Vache Qui Rit

8) La Redoute

9) Carambar

10) KFC France

 

10) Vous arrive-t-il de chercher des informations au sein des pages de marque dont vous êtes Fan ?

D Oui D Non

· Si Oui, quel(s) type(s) d'information(s) ?

11) 60

A Quel degré estimez-vous la fiabilité des informations émises sur la/les page(s) de marque dont vous êtes fan ?

D Très fiable D Fiable D Moyennement fiable

D Peu fiable D Pas fiable

12) Vous êtes :

D Un homme D Une femme

13) Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

D 12 - 17 ans D 18 - 25 ans D 26 - 35 ans D 36 - 45 ans

D Plus de 45 ans

61

RESUME

Ce mémoire porte sur les marques sur les réseaux sociaux et l'implication des consommateurs au sein des plateformes de marques.

Dans la première partie de notre travail, nous avons mené des recherches en vue de faire l'état des connaissances actuelles sur les réseaux sociaux et leur essor sur le web, l'arrivée des internautes sur les plateformes sociales, celle des marques, et la rencontre entre les consommateurs et les marques au sein des réseaux sociaux. Cette première phase de notre travail nous a permis d'émettre différentes hypothèses portant sur le degré d'implication des consommateurs au sein des pages de marques et sur les variables ayant un effet sur cette même implication.

Dans la deuxième partie de notre travail, nous avons mené une étude empirique en vue de vérifier les hypothèses émises dans la précédente partie. Cette étude a permis de savoir si l'adhésion d'un consommateur à une page de marque conditionnait son implication au sein de celle-ci, si la fiabilité accordée par les consommateurs aux informations publiées en ligne avait un effet sur leur implication et enfin si la capacité de la marque à percevoir les attentes des consommateurs dans les pages de marques avait un impact sur leur implication au sein de celles-ci. Tous les résultats de l'étude son détaillé au sein du rapport.

ABSTRACT

This thesis is about the brands among all the social networks, and concerns as well the consumers' involvement within the brands platform.

In the first part of this work, we have carried out researches aiming for gathering all the actual knowledge about the social networks and their rapid development in the web. It has been as well fundamental to seek additional information regarding the coming of the internet users on the social platforms, the one of the brands, and the meeting between consumers and brands within the social networks. This first sentence of our research enabled us to put forward several hypothesis concerning the involvement level of the consumers in the brands' pages, and regarding the variables which have an effect on this same involvement.

In the second part of our work, we've conducted a survey so as to check all the hypothesis issued from the first part. This survey enabled to know if the consumer's belonging to a brand page meant an involvement in this page. Moreover, it helped to understand better if the viability given by the consumers to online information had an effect on their involvement. Finally, it has been fundamental to know if the brand's ability to perceive consumers' expectations in the brands pages.






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