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Les marques sur les réseaux sociaux et l'implication des consommateurs au sein des plateformes de marques

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par Diawo KEBE
INSEEC business school - Master en marketing opérationnel 2010
  

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1.2.2 Le comportement des consommateurs sur les réseaux sociaux

Les marques ont su identifier l'importance des consommateurs sur les plateformes sociales, mais les consommateurs l'ont eux aussi compris, que les cartes avaient été redistribuées en leur faveur. C'est pour cela, qu'ils on relevé leur niveau d'exigence, car après avoir été inondé de publicités et offres commerciales en tout genre pendant des années, sans avoir leur mot à dire, ils ont aujourd'hui, la possibilité et l'envie de dialoguer, de juger, de participer et de rechercher eux-mêmes les informations dont ils ont besoin. Cette nouvelle position de meneur de jeu dont bénéficient les consommateurs sur les plateformes sociales, leur permet d'adopter différents comportements sur les plateformes. De l'ambassadeur au militantisme anti-marque, la nouvelle génération de consommateurs en fait voir de toutes les couleurs aux marques. Nous étudierons donc au cours de

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cette section, la place occupée par les consommateurs sur les réseaux sociaux, les principales motivations qui les poussent à interagir avec les marques, leurs attentes et la perception de celles-ci par les marques, ainsi que la fiabilité qu'ils accordent aux contenus publiés sur les pages de marques. Enfin nous conclurons avec la mise en relief de certaines limites à l'engouement des consommateurs pour les marques sur les réseaux sociaux.

Le consommateur à changé de statut, il est passé de spectateur à « consommacteur », cette nouvelle génération de consommateur est responsable, engagé, et a une attitude réfléchie vis-à-vis de sa consommation. Les consommacteurs utilisent cet engagement pour influencer plus ou moins directement le monde dans lequel il vit, en relayant les informations auprès de leurs égaux. D'après une étude réalisée par le cabinet Ethicity (2008) dévoila que 83% des français estiment qu'à travers leurs choix d'achats, ils agissent au service de leurs convictions. Ils sont également 77% à faire attention à ne pas acheter de marques appartenant à une entreprise dont ils réprouvent le comportement. Cette nouvelle influence des consommateurs est motivée par ce besoin humain de base à vouloir être utile en donnant des conseils, mais aussi par cette jouissance commune que les gens partagent dans la recherche de précieuses informations (Smith, Coyle, Lightfoot, Scott, 2007). Les consommacteurs produisent, publient, diffusent, indexent, partagent, critiquent du contenu sur les réseaux sociaux ; il existe tout de même différent niveau d'implication et différents profils de consommateurs présents sur les plateformes sociales. Une étude réalisée en juin 2010 par Performics (Groupe Publicis) portant sur le comportement des internautes et son évolution au sein des réseaux sociaux, nous soumet une typologie intéressante des consommacteurs à travers le site social Facebook (Figure 6).

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Cette typologie fait ressortir cinq profils d'utilisateurs différents, qui ont été composés en fonction du niveau d'engagement des internautes ainsi que leur niveau d'intérêt envers les pages de marques sur les réseaux sociaux :

- Les réseauteurs (11%) sont très impliqués, ils ont tous déjà consulté des pages de marques, et sont fan d'au moins une page de marque. Ils participent pas mal aux groupes et savent utiliser la totalité des fonctionnalités offertes par les logiciels sociaux. Les réseauteurs affirment à 63% être prêts à acheter des produits via les réseaux sociaux. Ce type de profil est majoritairement représenté par un public masculin de plus de 35 ans.

- Les participantes (20%) ont un usage très variés des réseaux sociaux car elles connaissent et utilisent les fonctionnalités proposées. Elles participent à des groupes, partagent du contenu (vidéos, photos, musique...), posent des questions et soulèvent des interrogations. Si l'appellation de ce profil à une connotation féminine, c'est parce qu'il est représenté à 74% par des femmes, dont 55% ont moins de 35 ans.

- Les communicantes (38%) ont un usage avancée des réseaux sociaux mais principalement axé sur les relations personnelles. Elles connaissent et utilisent les fonctionnalités proposées, principalement les applications. Ce sont de grandes consommatrices des différents types de messagerie (message personnel, messagerie instantanée, mur...). Les participantes ne consultent aucune page de marques sur les réseaux sociaux, ce n'est pas l'une de leur motivation première lorsqu'elles se rendent sur les plateformes. Ce type de profil est lui aussi majoritairement représenté par un public féminin (73%) plus jeune que la moyenne des utilisateurs.

- Les Avertis réservés (26%) ont un usage modéré des réseaux sociaux, ils connaissent les fonctionnalités principales des réseaux sociaux, sans chercher à en découvrir davantage. Les fonctionnalités principales leurs permettent de maintenir à jour leurs relations, et de rester averti. C'est un type de profil qui ne consulte pas de page de marques sur les réseaux sociaux.

- Les consultatifs (6%) ont un usage restreint des réseaux sociaux. Ils ne sont pas très à l'aise avec toutes les fonctionnalités proposées sur les réseaux sociaux. Ils ont un niveau de participation et un taux de connexion assez faible. Ce type de profil majoritairement représenté par les utilisateurs les plus âgés, ne consultent pas de pages de marques sur les réseaux sociaux.

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Les cinq profils précédemment détaillés montrent la diversité des internautes, et les différents rôles que peut adopter chaque consommateur sur les plateformes sociales, en fonction de leurs types et degré de participation. Il faut cependant savoir que tous les consommateurs ont un rôle de prescripteur qu'il soit voulu ou non. Selon T. Stenger et A. Coutan (2009), il existe différent types de prescription allant de la moins délibérée aux démarches plus conscientes et volontaires. Ils définissent en se basant sur ce constat trois degré de prescription :

· « La prescription a minima est constituée par la simple notification d'une activité menée par l'utilisateur (Installation d'une application, ajout d'un ami, d'une photo de vacances...) qui peut inciter son réseau d'amis à effectuer la même activité.

· Une forme intermédiaire de volontariat dans l'expression de ces prescriptions se trouve dans les statuts (texte mais aussi vidéos, musiques, liens, articles) ainsi que dans les pages des groupes auxquels adhèrent les utilisateurs. C'est aussi le cas des commentaires qu'ils effectuent à partir du contenu de leur profil ou de celui de leurs amis.

· La forme la plus explicite de prescription est constituée par les nombreuses applications fleurissantes autour des activités d'évaluation et de recommandation. Elles peuvent être intégrées par défaut au dispositif, telles les possibilités d'évaluation des profils et blogs sur Skyrock ou les « j'aime », « causes » ou l'onglet d'informations personnelles de Facebook. L'option « partager » disponible sous toutes les notifications relève de cette même catégorie puisque l'utilisateur choisit alors consciemment de faire connaître ce contenu à ses amis. Beaucoup peuvent aussi être ajoutées comme les applications Facebook « top five », « compare » ou l'application à succès du début d'année 2009 : « living social », permettant de créer ses classements sur tous les sujets imaginables (cinéma, voyages, sport, gastronomie, mode, culture...). Elles témoignent cette fois d'un soutien explicite, revendiqué, aux thèmes sélectionnés. »

Les consommateurs ou devrions nous dire, les consommacteurs, peuvent prendre différente forme et occuper des places divers et variées, tout en étant évolutives au sein des plateformes de marque, mais tout cela va dépendre du type et du degré de motivation qui les poussent à interagir. De nombreuses études mettent en évidence un accueil favorable des marques sur les réseaux sociaux par les consommateurs, ainsi qu'un désir d'échange avec celles-ci (Convergys, 2010). La réaction positive des consommateurs à l'égard des marques sur les réseaux sociaux, est motivée par différents facteurs qui les poussent à vouloir interagir avec elles. Ces principaux facteurs de

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motivations, ont pu être recueillis à l'aide de deux études, l'une réalisée par Spintank et Opinionway (2010) et l'autre par Performics (2010). Les résultats obtenus nous permettent de les classifier selon leur nature :

· l'accès à des réponses précises, qualifiées et mises à jour de la part de l'entreprise ou de la marque,

· le désir de rester informer sur les activités de l'entreprise et d'entrer en contact avec la marque,

· l'expression d'une insatisfaction, d'une critique ou l'envie de peser sur la conduite de l'entreprise (environnement, responsabilité sociale),

· Pour manifester son intérêt pour la marque ou parce qu'ils se sentent proche de la marque,

· la recherche de bons plans, de l'exclusivité et la réception de compensation (réductions, cadeaux, avantage...),

· Pour le plaisir ou la rencontre et le partage avec d'autres utilisateurs,

· Par curiosité, pour expérimenter une pratique nouvelle qui a retenu leur attention.

D'après cette hiérarchisation les marques semblent donc avoir matière à convaincre et à satisfaire cette nouvelle génération de consommateur. Cependant, une étude récente réalisée par IBM Institute for Business Value (2011) nous pousse à nous poser des questions sur la perception des attentes des consommateurs par les marques. En effet, cette étude nous fait part d'un écart de perception entre ce que les consommateurs attendent réellement de leurs interactions avec les marques sur les réseaux sociaux, et les suppositions que les marques se font de leurs attentes. En outre, de l'étude il ressort que les attentes des consommateurs à l'égard des entreprises et marques concernaient à hauteur de 61% le désir d'obtenir des remises, et à 55% l'acte d'achat lui-même ; alors que les marques elles plaçaient au premier plan de ce qu'elles estimaient être les attentes des consommateurs, la volonté d'acquérir des informations sur les produits (71%) et le désir d'obtenir des informations d'ordre général (73%). Ce constat nous pousse à nous demander dans le cadre de nos recherches, si la capacité d'une marque à percevoir les attentes des consommateurs au sein des plateformes de marques à un effet sur l'implication des consommateurs dans celles-ci. Ce constat nous mène donc à l'hypothèse suivante :

H1 : Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

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Dans ce sens, une autre étude réalisée et récemment publiée par LightSpeed Research (2011) du Group WPP, met l'accent sur le manque d'intérêt ainsi que le manque de fiabilité perçu par les consommateurs envers les avis postés sur les réseaux sociaux. En effet, 72% des répondants affirment chercher des avis sur les produits via les moteurs de recherches contre seulement 5% qui disent utiliser les réseaux sociaux. Ce qui met en avant un taux d'intérêt faible pour les avis postés sur les plateformes sociales, dont la nature semblerait être la perception d'un manque de fiabilité vis-à-vis de ces mêmes avis. En outre, l'étude révèle que les internautes consommateurs accordent à 56% leur confiance aux avis provenant des associations de consommateurs, qui semblent être à leurs yeux des entités fiables et neutres. De plus, ils accordent leur confiance à hauteur de 48% aux avis et recommandations qui leurs sont faites par leurs proches et amis « réels », alors qu'ils affirment accorder à seulement 13% leur confiance aux avis postés sur les réseaux sociaux. Ce chiffre est d'autant plus représentatif lorsqu'on y ajoute les 63% des consommateurs mis en exergue dans l'étude, qui estiment que les réseaux sociaux ne sont pas une source fiable ! A première vue, ces résultats semblent un peu tirés par les cheveux, mais une seconde étude réalisée par Goldman Sachs en mars 2011 confirme les révélations faite par LightSpeed Research (2011). Dans cette étude, une question portant sur la hiérarchie en matière de source d'information en rapport avec l'acte de consommation met en évidence les mêmes tendances que la précédente. Effectivement, les résultats sont riches d'enseignements car près de 31% des répondants affirment utiliser comme source d'information prioritaire les moteurs de recherche alors que seulement 5% affirment utiliser les réseaux sociaux dans le même cas.

Ces études nous font donc comprendre que le consommateur à besoin d'objectivité, d'expertise, de neutralité, de prix, de comparatifs lorsqu'il est à la recherche d'information relatives à un produit ou une marque, et qu'il n'est pas encore prêt à faire confiance aux réseaux sociaux comme sources d'information fiable.

La précédente analyse nous amène donc à nous demander dans le cadre de notre étude, si le niveau de fiabilité accordé aux informations postées sur les pages de marques à un effet sur le degré d'implication des consommateurs dans celles-ci. Cette analyse nous mène donc à l'hypothèse suivante :

H2 : Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

Nous avons pu expliciter au cours de cette section, l'évolution comportementale qu'ont connue les consommateurs sur les réseaux sociaux, les différents positionnements que pouvaient adopter les consommateurs, ainsi que les principaux facteurs de motivations qui les poussent à interagir avec

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les marques. De nombreuses études, montrent une réelle volonté d'interagir pour les consommateurs et une montée en puissance de leurs échanges avec les marques, il serait toutefois intéressant de joindre à notre analyse certaines limites à cet engouement.

D'après une étude académique menée par Thomas STENGER et Alexandre Coutant, l'engouement pour les marques présenté dans les différentes études doit être pris en compte avec une certaine réserve. Cette étude a été réalisée selon un protocole d'enquête pluriel, soit 24 mois d'observations en ligne, 67 entretiens individuels et de groupe, 637 questionnaires en ligne et 7041 profils analysés avec le logiciel Tétralogie. Elle révéla que de nombreux consommateurs présents sur les plateformes de marque, du type « Fan Page Facebook », déclarent ne pas avoir noué de relation avec des marques. Plus encore, certains consommateurs révèlent même que malgré leur présence sur des pages ou des groupes de marques, qu'ils ne les soutiennent pas réellement et qu'il s'agit plutôt de clins d'oeil entre pairs. D'autres répondants affirment même ne jamais avoir participé ou visité les pages auxquelles ils ont adhéré. Les interrogés reconnaissent aussi oublier ces groupes aussi vite qu'ils s'y sont inscrits (Stenger, Coutant, 2009). Les résultats publiés par les différents cabinets d'étude qui sont strictement basés sur le nombre d'adhérents à des pages de marques se trouvent fortement discrédités par la réelle nature de ces adhésions. Ces révélations qui remettent tout en cause, nous poussent à nous demander si l'adhésion à une plateforme de marque garantie réellement l'implication du consommateur dans celle-ci. Ces révélations nous mènent donc à l'hypothèse suivante :

H3 : L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantit pas son implication dans celle-ci.

4 Toutes les analyses portant sur la présence des marques et des consommateurs sur les réseaux sociaux ont montré l'importance qu'ont prise les réseaux sociaux pour les marques, les opportunités qu'elles leurs offrent et les facteurs stratégiques importants que les marques doivent maîtriser pour réussir leur implantation et leur pérennité sur ces plateformes. L'évolution majeure sur les réseaux sociaux, est la position centrale qu'occupe cette nouvelle génération de consommateur, qui a maintenant une place sur le devant la scène. En effet, ils peuvent adopter différents rôles et positionnements, en fonction des principales motivations qui les poussent à interagir avec les marques. De nombreuses études, montrent une réelle volonté pour les consommateurs et une montée en puissance de leurs interactions avec les marques, il a toutefois été démontré qu'il existait certaines limites à cet engouement, souvent trop mis en avant. Il ressort en outre, de certaines études et recherches, qu'il existe un écart de perception entre ce que les consommateurs attendent

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réellement de leurs interactions avec les marques sur les réseaux sociaux, et les suppositions que les marques se font de leurs attentes. De plus, deux études, l'une réalisée par LightSpeed Research, et l'autre par Goldman Sachs, dégagent que les consommateurs ne sont pas encore prêts à faire confiance aux réseaux sociaux comme source d'information fiable. Enfin, les recherches et observations réalisées par T. Stenger et A. Coutant, nous ont démontré que l'adhésion à une page de marque ne garantissait pas forcément une implication ou un intérêt pour celle-ci, mais aussi, qu'il existait de nombreux consommateurs présents sur des pages de marques qui avouent ne s'être jamais rendus sur la page et n'avoir jamais noués de relation avec ces marques.

Toutes ces contradictions, nous conduisent à nous interroger sur la réelle implication des internautes à l'égard des pages de marque auxquelles ils sont associés, ainsi que l'effet de différentes variables sur cette implication. Nous tenterons donc dans la seconde partie de ce mémoire, de mener une étude permettant d'évaluer le degré d'implication réelle des consommateurs dans les pages de marques auxquelles ils sont associés, ainsi que les différentes variables ayant un effet sur celui-ci. Pour cela, nous articulerons cette étude, en nous efforçant de vérifier les hypothèses de recherche précédemment émises, et présentées ci -dessous :

· Hypothèse 1 (H1) 4 Le degré d'implication d'un consommateur dans une plateforme de marque est conditionné par la capacité de la marque à percevoir ses attentes.

· Hypothèse 2 (H2) 4 Le niveau de fiabilité accordé aux informations publiées sur les plateformes de marque a un effet sur le degré d'implication des consommateurs au sein de ces plateformes.

· Hypothèse 3 (H3) 4 L'adhésion du consommateur à une plateforme de marque ne garantit pas son implication dans celle-ci.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera