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Relance de la coopération sous-régionale au sein de la communauté économique des pays des grands lacs:critiques et perspective

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par Félicien Mboyo
UNIKIN - Licence 2013
  

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III.2.3 Les conflits récurrents dans la sous région des grands lacs

La région des grands lacs a été le théâtre des violences récurrentes jusqu'à la moitié des années 1960, celles-ci n'ont pas été qu'étatiques (rébellions dans l'Est du Congo-Zaïre, attaque des inyenzi, cancrelat, cafards au Rwanda, affrontement interethniques au Rwanda en 1963-1964, au Burundi en 1965). A partir de la seconde moitié des années 1960, la violence est progressivement monopolisée par les Etats : répressions des rébellions au Congo Zaïre et avènement du régime Mobutu, fin des incursions des inyenzi et des pogroms anti-tutsi au Rwanda, consolidation du régime Micombero au Burundi (même si des éléments non-étatiques ont contribué au déclenchement des évènements de 1972, l'Etat y sera de lion le plus grand producteur de violence). Au Rwanda et un peu moins au Zaïre à l'époque, la violence politique prendra surtout des formes non-physique jusqu'à la fin des années 1980.

Ces trois pas nous servirons de repères permettant de rendre compte des formes d'expression de la violence, des différents acteurs (Etats, Groupes ethniques, d'intérêts politiques, etc), de leurs motivations, des mécanismes et des différents réseaux transfrontaliers qui ont contribué à régionaliser et à mondialiser cette crise de leur implication dans une dynamique de résolutions des conflits. Tout ceci sera observé et étudié depuis le miroir du contexte socio-politique congolais (Zaïrois) et s'attardera surtout sur la période 1959 à nos jours. Ce qui n'exclut pas d'opérer des incursions dans un passé plus reculé, pour expliquer les faits de cette période au cas où cela était nécessaire.

Au Rwanda, ce sont l'invasion des rebelles du FPR (Front Patriotique Rwandais) en 1991, les massacres organisés (souvent téléguidés par des milieux associé au pouvoir, mais ne représente pas l'Etat), les attentas et les assassinats, dont celui du Président Habyarimana et le génocide de 1994 qui ouvrent le champ des conflits à des acteurs autres que l'Etat.

Au Burundi, divers groupes non-étatiques (milices) hutu et tutsi s'engagent dans des affrontements qui connaissent leur apogée en 1993 par l'assassinat du Président et les rébellions qui s'ensuivirent.

Au Congo Ex. Zaïre, nombreux blocages des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), espoir d'un changement de régime, ont provoqué des pillages et des émeutes populations dans les rues des grandes villes du pays.

Au moment dans le Kivu (à l'Est du Congo), des luttes interethniques aux enjeux politiques, fonciers et régionaux relayés par des débats sur la nationalité douteuse des certains Congolais du nord Kivu font des milieux des morts dès 1992. C'est sur font de ces crises, enflée par une cohabitation hostile entre les réfugiés rwandais et les habitants du Kivu (Congo) et par les attaques contre le Rwanda orchestrées depuis les camps de réfugiés, que se greffera le démarrage de l'AFDL (alliance de force Démocratique pour la libération du Congo) dès septembre 1996 dont la rébellion actuelle est continuité.

La compréhension des conflits des grands lacs passe par celle des rôles, mobilises suivis et du degré d'engagement de leurs acteurs. S'ils peuvent être nombreux, leur implication effective n'a pouvant pas le même niveau, l'effort de connaissance nous poussera d'abord, après avoir identifié ces derniers ainsi que les objectifs qu'ils recherchent, à les percevoir dans une logique d'inter-subjectivité et de face à face : les enjeux d'alliances et de retournement d'alliance. Il s'agit de savoir qui combat contre qui, qui s'allie à qui et pour devenir compatibles pour le besoin de la cause. En recourant au schéma établi par Laurent REYCHLER, trois grands groupes d'acteurs sont indentifiables dans ces conflits des grands lacs à savoir :

1. Les parties primaires ;

2. Les parties secondaires ;

3. Les parties tertiaires.

Les acteurs connus, nous essayerons de comprendre les raisons et les objectifs qu'ils poursuivent et les poussent à user du langage de la violence politique. A cette occasion, il sera intéressant de voir comment des objectifs peuvent évoluer selon la dynamique prise par les conflits (dynamique qui pousse souvent à des changements d'acteurs, d'alliance et de degré de mobilisation).

Le cercle d'acteurs primaires rassemble les parties dont les intérêts dans la situation de conflit sont contradictoires ou sont présentés comme contradictoires et qui dépendent les unes des autres pour satisfaire leurs intérêts. Ils sont directement concernés par les conflits et leurs engagements est partisans.

Les acteurs dits secondaires, ce groupe rassemble des parties qui ne sont pas directement concernées par le conflit, mais ont un intérêt direct dans une issue bien déterminée du conflit et son donc par la même partisans.

Enfin les acteurs tertiaires, ce sont tiers observent avec résignation et ne veulent pas être impliqués dans le conflit, mais en subissent les conséquences négatives et qui désirent se maintenir à l'écart (comportement de la partie la plus fort). Cas du Kenya, de la Tanzanie, de la Zambie, de la RDC (pendant les massacres du rwandais de 1994) et de la Centrafrique.

Pour les trois pays des lacs étudiés, l'évolution récurrente des conflits pousse à privilégier des combinaisons des relations :

- Ethnicité et classe (intérêts professionnels) ;

- Classe politique ;

- Economie et politique, etc...

Mais partout c'est la politique qui a été l'élément central. Car les révoltes, les querelles ou les mouvements générés en général par une situation d'insatisfaction économique ou communautaire, ou par des litiges ont été orchestrés par des dirigeants des groupes pour leur donner une formulation politique. La violence a alors été instaurée en expression politique.

Au Rwanda et Burundi, les conflits se sont d'abord exprimés par le biais de l'identification communautaire. Les communautés se sont alors dirigé les unes contre les autres en prenant la forme d'affrontement, de querelles ou des massacres répétitifs. L'étape suivante a été l'intervention de l'Etat afin de tenter de rétablir une situation de non-guerre.

En RDC, avec une économie en lambeaux, le pays a accumulé plusieurs handicaps politiques (Parti Unique, régime totalitaire, régime militaire dictatorial, Conférence nationale Souveraine tronquée et mal achevée, la transition qui n'en finissait pas, l'élection repoussée, vacillement de l'appareil institutionnel, etc...) qui rendait les violences et contre-violences inévitables. La violence a été instaurée par l'Etat en stratégie politique envers sa propre population (auto-censure) et envers les opposants comme un moyen radical de freiner l'évolution vers la démocratique, tout en faisant régner une insécurité urbaine. Face à la violence étatique, les populations ont répondu par la violence populaire : ameutes et pillages ; conflits interethnique et puis la guerre civile de l'AFDL (agression ougandais-rwandaise, selon la violence officielle zaïroise) s'élan population de libérer la démocratie du pays.

III.2.3.1 Qu'est-ce qui nourrit les conflits

La sanglante actualité des dernières années semble s'inscrire dans la longue durée, comme un phénomène récurrent. Comme si l'Afrique des volcans serait une Afrique du feu.

Vu du Congo-Kinshasa, les cycles des violences au Rwanda et au Burundi s'expliqueraient suite aux luttes de pouvoirs politiques et à l'appropriation des terres par un des deux grands groupes qui composent la population du Rwanda et du Burundi : les éleveurs tutsi et les et les agriculteurs hutu.

Après les luttes des indépendances (60), les phénomènes de l'exil, les bannissements du territoire, les départs et les retours massifs des réfugiés, accompagnés d'épurations ethniques régulières sont devenus autant d'éléments qui rythmes désormais les prises de pouvoirs par la violence. Les cas rwandais illustrent bien ce fait : les groupes construits (identifiant) comme hutu et tutsi, se succèdent au pouvoir par les armes. L'arrivée au pouvoir et sur le territoire national (ou le retour) des uns suit un renversement des autres, dans l'exil et les massacres, loin d'être de simples règlements des comptes, les exils et les massacres sont des mécanismes poursuivant des objectifs communs ; l'élimination physique des « ennemis » champs politique et du territoire. Le binôme Hutu et Tutsi semble fonctionner alors au Rwanda et au Burundi selon une logique politique et territoriale d'exclusion réciproque. Et le pouvoir politique suprême acquis par l'un paraît lui conférer une certaine « légitimité de violence » et d'exclusion sur l'autre ; exclusion qui va jusqu'à à l'anéantissement physique par des méthodes d'élimination de masse : tuer à l'arme blanche ou en affament.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld