WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La présomption d'innocence dans la presse quotidienne burkinabè

( Télécharger le fichier original )
par Ouaogarim Roger SANKARA
Institut des sciences et techniques de l'information et de la communication ( ISTIC ) de Ouagadougou - Conseiller en sciences et techniques de l'information et de la communication 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. La protection de l'innocence par l'image dans L'Observateur Paalga

La protection de la présomption d'innocence se décline de diverses façons. La protection du droit à l'image des personnes poursuivies constitue un aspect de la protection de leur innocence. Le principe est de ne pas fixer et diffuser la photo d'un suspect sans son consentement. C'est généralement lors des présentations de présumés délinquants que ces images sont prises. Puisque, s'agissant des comptes rendus d'audience, la possibilité pour un journaliste d'effectuer des prises de vue lors d'un procès est minime, la loi l'interdisant.

Même concernant les photos prises à l'occasion de présentation de suspects par les officiers de police judiciaire, il est difficile d'accuser le journaliste d'atteinte à la présomption d'innocence. Celui-ci pouvant se prévaloir d'une exception au principe : lorsque la personne photographiée se trouvait dans un lieu public, son autorisation n'est pas requise si la photo prise est relative à l'actualité.

Qu'à cela ne tienne, une certaine opinion continue de considérer que la publication des photos à visage découvert de personnes poursuivies constitue une atteinte à leur innocence.

A travers les articles étudiés, on voit que L'Observateur Paalga procède à un traitement des photos qui tient compte de ce droit fondamental de l'Homme. Deux articles comportent des photos qui corroborent nos propos.

La technique utilisée par L'Observateur Paalga consiste à cacher les visages des personnes interpellées par une bande noire. Dans le numéro 8 280 du lundi 10 septembre 2012, à la page 4, le journal fait état de l'arrestation de deux réseaux de présumés délinquants. Les photos des deux groupes de suspects sont placées côte à côte, le visage de chacun d'eux étant traversé par une bande noire. Il est vrai que malgré une telle disposition, les personnes photographiées peuvent être identifiées par leur entourage. Toutefois, cette identification demeure presque impossible à toute personne étrangère aux intéressés.

Dans son numéro 8 820 du lundi 24 décembre 2012, L'Observateur Paalga rapporte que des cybercriminels ont escroqué la somme de 18 millions. La photo du groupe d'individus arrêtés par la gendarmerie présente huit personnes difficiles à identifier. Cela est dû à la bande noire placée sur chaque visage.

C'est seulement dans les deux articles cités que nous avons pu constater un traitement de l'image respectueux de l'innocence dans L'Observateur Paalga.

Ce nombre s'explique par le fait que certains articles, notamment les faits divers et les brèves contenus dans la rubrique « Une lettre pour Laye» et même les comptes rendus des audiences ne sont pas illustrés. La plupart des articles illustrés portent sur des présentations de présumés délinquants par les services de police et de gendarmerie. Même pour ce type d'articles, bon nombre d'illustrations ne montrent pas les personnes poursuivies. La plupart des photos sont soit celles des premiers responsables de forces de sécurité dont les agents ont réussi à mettre aux arrêts les suspects, soit celles montrant le matériel et biens saisis entre les mains des personnes mises en cause.

L'article publié à la page 12 du n° 8 242 du lundi 29 novembre 2012 et titré : « SONAPOST Sidéradougou : Le receveur et le gardien tués » est un fait divers, sans aucune illustration. C'est également le cas de l'information portant sur « Commune rurale de Pobé Mengao : Un conseiller municipal UPR froidement abattu » et publiée dans le numéro 8 275 du lundi 17 décembre 2012. Ce fait divers n'est pas illustré. La brève contenue dans « Une lettre pour Laye », à la page 6 du numéro 8 175 du vendredi 20 au dimanche 22 juillet 2012 et rapportant la liberté provisoire accordée à l'ex-directeur général des Douanes, Ousmane Guiro, n'est pas assortie d'illustration.

L'article portant le titre « Enrôlement de mineurs à Ouahigouya : une enquête est ouverte » et publié à la page 7 du numéro 8 187 du mercredi 8 août 2012 comporte de nombreuses illustrations. Mais aucune d'entre elles ne montre les personnes suspectées de fraude électorale. Au contraire, on reconnaît sur les différentes photos, le substitut du procureur près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya, le commissaire régional de la CENI au Nord et deux opérateurs de kits, considérés comme des témoins.

Il y a une absence remarquable de photos de personnes poursuivies si bien que l'on se demande si le journal les aurait présentées à visage découvert ou non. Mais on pourrait interpréter le nombre insignifiant des photos des suspects dans les colonnes du journal comme une autre forme de respect de la présomption d'innocence. Tous ces articles ne montrant pas les photos des personnes soupçonnées de la commission d'infractions, ont déjà été répertoriés comme respectant la présomption d'innocence par l'usage de la terminologie. Si l'on devrait créer une catégorie les concernant, ils seront comptabilisés doublement.

A travers l'étude de plusieurs numéros de L'Observateur Paalga, on constate un mode de traitement de l'actualité judiciaire respectant la présomption d'innocence des personnes poursuivies. Le choix des terminologies désignant les suspects, certaines illustrations d'articles ou même l'absence des photos de personnes poursuivies dans certains articles procèdent de la protection de l'innocence présumée.

Quid du quotidien Le Pays ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard