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La présomption d'innocence dans la presse quotidienne burkinabè

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par Ouaogarim Roger SANKARA
Institut des sciences et techniques de l'information et de la communication ( ISTIC ) de Ouagadougou - Conseiller en sciences et techniques de l'information et de la communication 2013
  

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B. Les atteintes à la présomption d'innocence par le traitement des illustrations dans Sidwaya

Trois articles publiés dans la période d'étude contiennent des illustrations pouvant porter atteinte à la présomption d'innocence.

Le premier est paru dans le numéro 7 196 du jeudi 14 juin 2012 à la page 13. L'article est ainsi intitulé : «  Commissariat de police de Boulmiougou : 10 malfrats dont un enfant de 12 ans dans les filets ». La photo des dix personnes alpaguées par la police les présente à visage découvert. Le journal n'a pas fait recours à la bande noire parfois utilisée pour flouter les images en pareille circonstance. De ce fait, l'article peut être considéré comme préjudiciable à l'innocence présumée des personnes poursuivies.

Bien plus, dans la légende accompagnant l'image des suspects, le journal les qualifie de « bandits aux arrêts ». A l'étape policière de la procédure judiciaire, la formulation d'une telle légende ne tient pas compte de l'innocence. Le jugement n'étant pas encore prononcé, il aurait été convenable de traiter les personnes mises en cause comme étant des suspects ou encore des présumés bandits.

En procédant comme il l'a fait, le journal a risqué une plainte pour diffamation ou pour injure. L'emploi du terme « bandit » dans la légende pourrait échapper à la qualification de diffamation, si l'allégation ou l'imputation d'un fait précis n'est pas retenue. Mais il y a une forte probabilité qu'il tombe dans la qualification juridique de l'injure, définie comme une expression outrageante ou méprisante qui ne renferme pas l'imputation d'aucun fait précis.

Dans tous les cas, l'atteinte à la présomption d'innocence dans cet article est indéniable.

Le numéro 7 228 du mardi 7 août 2012 de Sidwaya comporte à sa page 31 un article où le journal n'est pas allé au bout de sa logique tendant au respect de la présomption d'innocence. Dans cet article portant le titre « Démantèlement d'un réseau de délinquants à Ouagadougou : « Satan» et ses compagnons entre les mailles de la gendarmerie », le journal a flouté à sa manière les visages des personnes arrêtées.

Mais les bandes cachant les visages sont très minces au point que leur effet se trouve réduit. De plus, à lire la légende des photos, on croirait que les suspects ont déjà été jugés coupables des faits à eux reprochés. En effet, le quotidien d'Etat formule successivement à propos des deux images : « Les faussaires ont été arrêtés et leurs produits confisqués » et « Ali Zida alias Satan à gauche, et les deux récidivistes en face de leur butin ».

Par ces légendes, les atteintes deviennent nombreuses dans cet article. Elles se manifestent à la fois par les images et les termes employés. Au-delà de l'atteinte de la présomption d'innocence par les illustrations, il y a également des signes de diffamation. Dire des personnes poursuivies qu'elles sont des faussaires, donc des auteurs de faux avant tout jugement peut tomber dans la qualification de la diffamation. Le fait d'ajouter que deux des personnes arrêtées sont des récidivistes peut également comporter un risque de diffamation. Car, lorsque les faits commis remontent à plus de 10 ans, ils bénéficient de l'oubli et le journaliste est interdit d'en parler. Dans ce cas, même si les faits sont avérés, la preuve de la vérité des faits ou l'exceptio veritatis, censée disculper le journaliste est inopérante.

L'article de la page 31 du numéro 7 228 du mardi 7 août 2012 précité, comme déjà mentionné, recèle plusieurs manifestations d'atteinte à la présomption d'innocence. Comme nous l'avons répertorié parmi les articles violant la présomption d'innocence, sa prise en compte dans une autre catégorie, nous aurait conduit à le comptabiliser doublement.

Dans sa livraison numéro 7 291 du jeudi 8 novembre 2012, Sidwaya rapporte à sa page 32 l'arrestation d'«une présumée voleuse d'enfant ». Le visage de la dame est traversé d'une bande noire. Mais le journal présente la dame en gros plan, si bien que l'effet de la bande est insignifiant. L'identification de la dame est bien possible, même au-delà du cercle familial. Ici l'usage du « zoom » entraîne une atteinte à l'innocence présumée, réduisant presqu'à néant la technique tenant à cacher le visage du suspect par la bande noire. La photo en question n'est pas légendée.

Tous ces exemples confirment qu'il subsiste des cas d'atteinte à la présomption d'innocence dans Sidwaya. Dans L'Observateur Paalga également, en dépit des efforts fournis pour respecter la présomption d'innocence, des atteintes audit principe demeurent.

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