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Les déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC

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par Achille Dargaud FOFACK
Université de Douala - Cameroun - Master 2 recherche en économie monétaire et bancaire option finance 2012
  

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Conclusion

Au terme de cette revue de la littérature, il convient de noter que le spread des taux d'intérêt bancaires est déterminé non seulement par les facteurs spécifiques à l'activité et à l'industrie bancaires, mais également par les facteurs liés à l'environnement - économique et institutionnel - dans lequel les banques exercent leurs activités.

Le prochain chapitre sera quant à lui consacré à l'analyse descriptive du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC.

Chapitre 2

Analyse descriptive du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC

Introduction

La tarification bancaire a été révisée par l'ensemble des établissements de crédit exerçant leurs activités dans les pays de la zone CEMAC en raison des décisions prises en 2008 par la BEAC et la COBAC de supprimer respectivement le taux débiteur maximum (TDM) et les frais de tenue de compte pour la clientèle des particuliers. En outre, les banques de la sous-région sont désormais contraintes d'afficher l'intégralité de leurs conditions tarifaires dans toutes leurs agences.

La suppression du taux débiteur maximum ne s'est pas traduite par la hausse des taux d'intérêt appliqués aux différents segments de la clientèle bancaire. Ces taux ont plutôt évolué à la baisse en raison de la surliquidité des banques existantes et de la concurrence croissante occasionnée par l'entrée de nouvelles banques.

La suppression des frais de tenue de compte sur la clientèle des particuliers a quant à elle crée un manque à gagner qui incite les banques à réviser leurs conditions tarifaires. En effet, cette mesure remet en question l'existence des agences situées dans l'arrière pays puisque leur exploitation et leur rentabilité sont fortement dépendantes de ces prélèvements. Afin de faire face à ce manque à gagner, certaines banques ont instauré des prélèvements sur les retraits effectués aux guichets et/ou aux distributeurs automatiques de billets11(*). Elles ont également crée de nouvelles commissions et révisé la facturation d'un large éventail de services bancaires.

Le présent chapitre est consacré à l'analyse descriptive d'un aspect particulier de la tarification bancaire : La marge d'intermédiation. Il évoquera tout d'abord l'évolution de cette marge d'intermédiation bancaire dans les pays de la zone CEMAC, son impact sur l'épargne et sur le crédit, ainsi que sa corrélation avec les caractéristiques des banques installées dans ces pays (Section 1). La suite du chapitre abordera quant à elle, l'évolution de la structure de marché du secteur bancaire, de l'environnement macroéconomique et du cadre institutionnel des pays de la zone CEMAC. Elle mettra également en exergue la corrélation entre le spread des taux d'intérêt bancaires et des variables représentant chacun de ces groupes (Section 2).

Section 1 : L'évolution du spread des taux d'intérêt bancaires et des caractéristiques des banques installées dans les pays de la zone CEMAC

Le coût moyen des ressources et le taux effectif moyen des crédits d'une banque englobent respectivement les fonds obtenus par celle-ci et les différents concours accordés aussi bien à sa clientèle qu'à ses correspondants bancaires. La marge d'intermédiation qui découle de ces deux taux varie non seulement d'une banque à une autre, mais également d'un pays à un autre.

Cette section sera consacrée à l'étude de l'évolution du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la CEMAC et à la comparaison de cette marge d''intérêt a celles appliquées dans d'autres pays.

A- Le spread des taux d'intérêt bancaires est élevé dans les pays de la zone CEMAC

Le système bancaire des pays de la zone CEMAC a toujours été caractérisé par des marges d'intermédiation élevées. En effet, ces marges sont largement supérieures à celles appliquées dans les pays riches et généralement plus élevées que celles des autres pays en développement. Même si leur évolution récente traduit une tendance générale à la baisse.

1- L'évolution récente du spread des taux d'intérêt bancaires

La suppression du taux débiteur maximum (TDM) décidée en 2008 par la BEAC n'a pas entraînée une hausse des taux débiteurs. En effet, il ressort que les banques ont décidé de fixer par elle-même, un taux nominal maximum de 15% qui correspond au niveau du TDM avant sa suppression. Cependant, cette mesure pourrait bien avoir des effets néfastes en cas de retournement de la conjoncture si les pays de la zone CEMAC ne font pas respecter un taux d'usure.

La figure 1 montre l'évolution du spread des taux d'intérêt bancaires de chacun des pays de la zone CEMAC entre 1997 et 2008. Il en ressort qu'en dépit d'une évolution mitigée, la tendance générale est à la baisse.

En effet, dans le cas du Cameroun, on observe clairement une baisse spread qui passe de 14,12% en 2000, à 7,03% en 2008. Cette baisse est essentiellement due à la forte concurrence qui prévaut sur certains segments du marché, notamment celui des grandes entreprises.

On constate également la baisse tendancielle de la marge d'intermédiation dans le cas de la République Centrafricaine. Cependant, cette baisse est limitée en raison de la faiblesse de la concurrence que les banques de la place se livrent sur le segment des PME et sur celui des particuliers. Laissant présager une entente tacite entre elles pour proposer des taux assez semblables sur ces segments.

Le Congo et le Gabon présentent quant à eux des évolutions assez mitigées. En effet, après un pic observé respectivement en 1999 et en 2000, le spread des taux d'intérêt présente une tendance à la baisse dans chacun de ces pays jusqu'en 2007 où il remonte et atteint respectivement 14,51% et 12,46% avant de décliner par la suite. La baisse de la marge d'intérêt des banques est impulsée par la pression concurrentielle croissante, mais cet effet est limité par l'étroitesse de ces économies.

Concernant la Guinée Equatoriale et du Tchad, la tendance générale est également à la baisse. Cette baisse est principalement due à l'attrait que le secteur des BTP et le secteur pétrolier exercent sur les banques. Cependant, l'étroitesse de l'économie équato-guinéenne constitue une entrave au développement des activités de banques de détail.

En somme il convient de noter que dans les pays de la zone CEMAC, la marge d'intermédiation diminue de manière substantielle avec le temps. Malgré cette tendance baissière, il n'en demeure pas moins que le spread des taux d'intérêt bancaires de ces pays est largement supérieur aux standards internationaux.

Figure 1 : Evolution du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC

Source : Construit par l'auteur à partir des rapports annuels de la COBAC

* 11 Ces prélèvements effectués sur les retraits se font en violation de la loi. En effet, le Règlement 02/03/CEMAC/UMAC/CM relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement stipule que « l'ouverture d'un compte de dépôt donne droit à la délivrance d'une formule de retrait au profit du titulaire du compte ». Par conséquent, les établissements de crédit ne doivent pas prélever de frais sur toutes formules de retrait (chèque, carte de retrait ou tout autre moyen de paiement) que pourrait bien posséder un usager.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon