WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le financement de l'économie béninoise: une analyse en équilibre général calculable

( Télécharger le fichier original )
par Anatole GOUNDAN
Ecole nationale de la statistique et d'analyse économique Sénégal - Ingénieur statisticien économiste 2012
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    République du Sénégal République du Bénin

    Un Peuple - Un But - Une Foi Fraternité - Justice - Travail

    Ecole Nationale de la Statistique et
    d'Analyse Economique
    ENSAE/Sénégal

    Projet de Renforcement des Capacités en
    Conception et Analyse des Politiques de
    Développement

    MÈMOIRE :

    STRATéGIES ALTERNATIVES DE MOBILISATION
    DES RESSOURCES POUR LE FINANCEMENT DE
    L'éCONOMIE BéNINOISE :

    UNE ANALYSE EN éQUILIBRE GéNéRAL CALCULABLE

    Réalisé par : Sous la Direction de :

    GOUNDAN Anatole ADJOVI G. S. Epiphane

    Elève Ingénieur Statisticien Economiste Ingénieur Statisticien Economiste

    Décembre 2011

    L'ENSAE et le CAPOD n'entendent donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.

    A la mémoire de mon cher père, feu Parfait GOUNDAN, arraché à notre affection le 22 septembre 2010.

    A ma mère.

    Abstract

    This study entitled "Alternative Strategies for resources mobilization to finance the Beninese economy: A computable general equilibrium analysis" seeks to determine the impact of different funding sources on the Beninese economy. In this study a computable general equilibrium model with sequential dynamic has been implemented for the Beninese economy. The model adapted was the model PEP-1-t developed by Decaluwé et al. (2010). Nine types of households and nineteen sector of activity are considered in this model. The simulations are made over a period of 10 years and focuses on three scenarios : a 15% increase external resources, 20% increase on VAT and a 25% increase on household income taxes. The results of the various simulations show that external resources have a positive impact on the growth and well-being of households. These resources also increase government revenue but they are also sources of inflation. The domestic resources mobilization (DRM), through an increase in direct taxes on households and an increase in VAT, generates a decline in production (a decrease of GDP) compared to the baseline. This form of mobilization deteriorates the overall well-being of households, but this depends greatly on the type of tax. These results led to some recommendations to the authorities :(i) favor the external resources mobilization (ERM) in economic recession period, (ii) use advisedly the resources mobilized, (iii) increase the ERM while reducing budget deficit, (iv) design specific taxes for each type of households, (v) implement compensation policies to mitigate the loss of welfare for the poorest households after the implementation of tax policies, (vi) The choice of a tax policy must be part of a long-term mobilizing resources goal.

    Keywords : resource mobilization, CGE, GAMS, taxes, financing, welfare.

    Résumé

    La présente étude intitulée « Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le financement de l'économie béninoise : Une analyse en équilibre général calculable » cherche à déterminer les impacts des différentes sources de financement sur l'économie béninoise. Pour ce faire, un modèle d'équilibre général calculable à dynamique séquentielle a été mis en oeuvre pour l'économie béninoise. Neuf types de ménages et dix-neuf branches d'activités sont considérés dans ce modèle. Les simulations sont faites sur une période de 10 ans et concernent trois scénariis : hausse des ressources extérieures de 15%, une augmentation des taxes sur la valeur ajoutée de 20% et une hausse des taxes sur le revenus

    des ménages de 25%. Les résultats des différentes simulations montrent que les ressources extérieures ont un impact positif sur la croissance et le bien-être des ménages. Ces ressources permettent aussi d'accroître les recettes de l'État quelle que soit l'orientation qu'on leur donne mais elles sont sources d'inflation. La mobilisation des ressources intérieures (MRI), à travers une augmentation des taxes directes sur les ménages ou une hausse de la TVA, engendre une baisse de la production (une baisse du PIB) par rapport à la situation de référence. Cette forme de mobilisation détériore globalement le bien-être des ménages mais cet effet dépend considérablement de la taxe considérée. Ces résultats ont conduit à faire quelques recommandations à l'endroit des autorités politiques. Il s'agit de (i) préférer la mobilisation des ressources extérieures (MRE) en période de récession économique, (ii) bien orienter l'utilisation des ressources mobilisées, (iii) accroître la MRE tout en limitant le déficit, (iv) élaborer des taxes spécifiques pour chaque type de ménage, (v) mettre en place des politiques de compensations afin de corriger la perte de bien-être pour les ménages les plus défavorisés suite à la mise en oeuvre des politiques fiscales, (vi) le choix d'une politique fiscale doit s'inscrire dans un objectif de mobilisation de ressources à long terme.

    Mots clés : mobilisation, ressources, MEGC, GAMS, taxes, financement, bien-être.

    i

    AVANT PROPOS

    L'école Nationale de la Statistique et de l'Analyse Économique du Sénégal (ENSAE) est une école sous-régionale réputée dans la formation des statisticiens et économistes aguerris pour renforcer le système statistique et économique de l'Afrique. A en croire Jean Bodin, « il n'est de richesse, ni de force que d'hommes »; ainsi une ressource humaine qualifiée est essentielle dans tout processus de développement efficient et durable.

    Dans ce cadre de formation intégrée, l'ENSAE, par son corps enseignant et administratif, a en permanence le souci d'assurer à ses étudiants un meilleur profil qui leur permettra une insertion facile dans le milieu professionnel. A cet effet, il convient de concilier les connaissances théoriques aux travaux pratiques pour permettre aux étudiants de pouvoir faire face aux réalités du marché de l'emploi et d'utiliser efficacement les outils statistiques, économiques et économétriques.

    C'est dans cette optique que s'inscrit le stage d'application de trois mois effectué par les élèves ingénieurs statisticiens économistes à la fin de leur deuxième année de formation. C'est ainsi que nous avons eu le privilège d'effectuer notre stage au sein de la structure dénommée : Projet de Renforcement des Capacités en Conception et Analyse des Politiques de Développement (CAPOD). Le thème sur le quel nous avons travaillé s'intitule : « Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le financement de l'économie béninoise : Une analyse en équilibre général calculable ». L'objectif de cette étude est l'identification de l'impact des ressources mobilisées (selon leur origine) sur l'économie et le social afin de mettre à la disposition des décideurs, des éléments destinés à orienter les politiques économiques.

    Ce travail a été réalisé sous la supervision de monsieur Épiphane Adjovi, Directeur du CAPOD. Cependant, l'auteur reste le seul responsable des imperfections qui subsistent dans ce document. Par ailleurs, nous accueillerons volontiers, tous les commentaires et critiques qui contribueront à améliorer ce travail.

    SOMMAIRE

    Avant propos i

    Liste des tableaux iv

    Liste des graphiques v

    Introduction 1

    1 Cadre analytique 4

    2 Mobilisation des ressources au Bénin 17

    3 Présentation du modèle et de la MCS 29

    4 Analyse des résultats des simulations 42

    Conclusion 52

    Bibliographie I

    A Equations et variables du modèle V

    B Quelques résultats des simulations XXI

    Table des matières XXVIII

    iv

    LISTE DES TABLEAUX

    3.1 Synthèse de la production et de la valeur ajoutée (en milliards de francs CFA) 37

    3.2 Commerce extérieur (en milliards de francs CFA) 38

    3.3 Revenu des ménages selon les origines (en milliards de francs CFA) 39

    4.1 Variation du revenu des agents (%) 45

    4.2 Variation du revenu des ménages après hausse des TVA (%) 47

    4.3 ratio Variation équivalente/Revenu (%) 48

    4.4 Variation du revenu des ménages suite à la hausse des taxes directes (%) . . 49

    4.5 Variation du bien-être des ménages suite à la hausse des taxes directes sur les

    ménages (%) 50

    B.1 Variation de la production par secteur, en milliards de FCFA, (SIM1A)) . . . XXI

    B.2 Variation de la production, en milliards de FCFA, (SIM1B) XXII

    B.3 Variation de la production par secteur, en milliards de FCFA, (SIM1C)) . . XXIII

    B.4 Variation de l'épargne des agents, en milliards de FCFA) XXIII

    B.5 Variation de la production, en milliards (SIM2)) XXIV

    B.6 Variation du prix de la valeur ajoutée) XXV

    B.7 Evolution de l'épargne et de la consommation finale (en milliards de FCFA)) XXV

    B.8 Variation de la production par secteur (en milliards de FCFA)) XXVI

    B.9 Variation des taxes directes sur les ménages et de l'épargne des agents (en

    milliards de FCFA)) XXVII

    v

    LISTE DES GRAPHIQUES

    2.1 Évolution des recettes publiques 18

    2.2 Composition des recettes publiques (en millions de FCFA) 18

    2.3 Évolution des recettes fiscales (% PIB) 19

    2.4 Évolution de la composition des recettes fiscales en milliards de FCFA 20

    2.5 Dynamique de l'impôt par habitant en FCFA 21

    2.6 Évolution des recettes non fiscales (% du IPB) 22

    2.7 Évolution de l'épargne 23

    2.8 Évolution des composantes de l'épargne en milliards de FCFA 24

    2.9 Évolution des dons (% PIB) 25

    2.10 Composition des dons en milliards de FCFA 26

    2.11 Dynamique des IDE au Bénin (% PIB) 27

    2.12 Transferts des migrants (% PIB) 28

    4.1 Variation du PIB 43

    4.2 Évolution de la VA 44

    vi

    LISTE DES ABRÉVIATIONS

    APD : Aide Publique au Développement

    BAD : Banque Africaine de Développement.

    BM : Banque Mondiale.

    CAA : Caisse Autonome d'Amortissement.

    CAE : Communauté de l'Afrique de l'Est.

    CAPOD : Projet de Renforcement des Capacités en Conception et Analyse

    des Politiques de Développement

    CEA : Commission Économique pour l'Afrique

    CEDEAO : Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest

    CES : Constant Elasticity of Substitution

    CET : Constant Elasticity of Transformation

    CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement

    DPC : Direction de la Prévision et de la Conjoncture

    DRM : Domestic Resource Mobilization

    FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

    FMI : Fonds Monétaire International

    FNRB : Fonds National des Retraites du Bénin

    FR : Fonds Routier

    IDE : Investissement Direct Étranger

    vii

    INS : Institut Nord-Sud

    LES : Linear Expenditure System

    MAMS : Maquette for MDG Simulations

    MDG : Millennium Development Goals

    MEGC : Modèle d'Équilibre Général Calculable

    MEPDEAP : Ministère de l'Économie, de la Prospective,d Développement et de l'Évaluati

    MCS : Matrice de Comptabilité Sociale

    MEF : Ministère de l'Économie et des Finances

    MRE : Mobilisation des Ressources Extérieures

    MRI : Mobilisation des Ressources Intérieures

    NU : Nations Unies

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    PEA : Perspectives Économiques en Afrique

    PEP : Poverty and Economic Policy.

    OREA : Regional Department East Africa

    PIB : Produit Intérieur Brut

    SARS : South African Revenue Service

    SCRP : Stratégies de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté.

    SRP : Stratégies de Réduction de la Pauvreté

    TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

    UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine.

    1

    INTRODUCTION

    L'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) est inscrite, depuis septembre 2000, au rang des priorités des gouvernements en particulier ceux des pays en développement qui tentent dès lors de tout mettre en oeuvre pour les atteindre. Ainsi, le Bénin s'est engagé à faire des efforts considérables pour réduire de moitié l'extrême pauvreté, assurer l'éducation de base à tous les enfants. Il doit par ailleurs promouvoir l'égalité des sexes, l'accès aux soins de santé, préserver l'environnement et lutter contre la corruption à travers la bonne gouvernance. L'échéance pour atteindre ces divers objectifs est l'année 2015. Pour ce faire, le Bénin a élaboré des stratégies de réduction de la pauvreté qui servent de « cadre stratégique de référence, de programmation et de budgétisation des actions du Gouvernement, ainsi que pour le dialogue avec les Partenaires Techniques et Financiers » 1. La mise en oeuvre de ces plans a permis de noter quelques améliorations notamment dans le domaine de l'éducation et celui de la santé (Bénin (2010)). Toutefois, beaucoup d'efforts restent à faire pour atteindre tous ces objectifs.

    Par ailleurs, la situation actuelle de l'économie béninoise laisse conjecturer que l'at-teinte des OMD à l'horizon 2015 est quasiment impossible. L'évolution de la croissance économique au Bénin est assez erratique. En effet, le pays a connu pendant la période 2001-2005 une baisse du taux de croissance, soit 2.9 % en 2005 contre 5% en 2001. L'alter-nance politique en 2006 et suite aux différentes politiques de relance économique mises en oeuvre par le nouveau gouvernement, l'économie béninoise a amorcé une reprise avec une croissance qui passe de 3.8% en 2006 à 5% en 2008. Cette reprise n'a toutefois pas perduré car, en 2009, l'économie béninoise est rattrapée par la crise économique et financière qui

    1. SCRP 2007-2009 : Stratégies de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté, version finale.

    Le Bénin est actuellement à la troisième génération de ces stratégies : la première génération couvre la période 2003-2005, la deuxième la période 2007-2009 et la troisième 2011-2015.

    2

    a fragilisé bon nombre d'économies en 2007. Le taux de croissance économique est alors passé de 5% en 2008 à 2.7% en 2009 et à 2.8% en 2010. Or, une condition nécessaire pour atteindre les OMD est une croissance au delà de 7%, un taux qui n'a jamais été atteint après dix années de mise en oeuvre des stratégies pour réaliser ces OMD. A quatre ans de l'échéance et compte tenu de la situation économique actuelle, une relance de l'économie s'avère indispensable. Le besoin de relance économique induit le problème de son financement c'est-à-dire de la mobilisation des ressources nécessaires.

    Une estimation des coûts2 nécessaires pour l'atteinte des OMD montre que le Bénin a besoin de 5 782.2 milliards de FCFA sur la période 2007-2015. L'État, doit de ce fait, mobiliser sur la période 1 411.261 milliards (24.4% du coût des OMD), les partenaires 3 546.406 milliards (61.3%) et les ménages le reste. L'atteinte des OMD se trouve ainsi fortement tributaire des ressources extérieures dont les flux sont largement imprévisibles. Selon cette même évaluation, en 2007, la capacité annuelle de mobilisation de ressources pour les investissements publics s'élève en moyenne à 123.7 milliards de FCFA constitués à 65% de ressources extérieures. A cela, s'ajoutent les charges courantes de l'Etat qui ne cessent d'augmenter. Le besoin de financement s'accroît et la mobilisation des ressources pour financer ce besoin se fait de plus en plus ressentir.

    La mobilisation des ressources, qu'elles soient intérieures ou non, constitue une préoccupation majeure des autorités politiques et des chercheurs. En 2002, lors de la conférence sur le financement du développement tenue à Monterrey (Mexique), les responsables politiques ont retenu la mobilisation des ressources intérieures et extérieures comme les deux premiers axes d'intervention pour financer le développement. Cette conférence a ainsi placé la question de la mobilisation des ressources au centre du débat sur le développement. Trois ans après, le deuxième forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide tenu à Paris s'est penché sur la question de l'efficacité de l'aide dans le processus de développement. La déclaration de Paris a défini un cadre en vue de mieux adapter les aides extérieures aux priorités des pays receveurs. Ces deux rencontres ont mis les différents gouvernements au coeur du processus de développement. De ce fait, le Bénin est le premier responsable de son processus de développement pour lequel il doit mobiliser les ressources nécessaires.

    Des études réalisées sur la mobilisation des ressources, il ressort que les ressources extérieures peuvent avoir des effets variables sur les pays en développement. Pour certains

    2. (MEPDEAP 2007) (2007), Plaidoyer pour la mobilisation des ressources en faveur des OMD

    3

    auteurs, il existe un lien négatif entre l'aide publique et la mobilisation des recettes publiques (Azam et al. 1999), c'est-à-dire qu'une augmentation du flux d'aide conduit les autorités à réduire les efforts fiscaux. Pour d'autres, cet impact est positif (Brun et al. (2008)). Par contre, une troisième catégorie d'auteurs a montré qu'il n'existe pas de lien direct entre l'aide publique au développement et la mobilisation des ressources intérieures (Morrissey (2006)). Selon Culpeper et Bhushan (2010), les pays en développement doivent améliorer leur capacité de mobilisation de ressources intérieures car selon ces auteurs, « Les pays en développement qui ont atteint et maintenu de forts taux de croissance y sont généralement parvenus en grande partie grâce à la mobilisation de leurs ressources intérieures. ».

    La présente étude a pour ambition d'identifier l'impact d'une mobilisation des ressources intérieures (MRI) et d'une mobilisation des ressources extérieures (MRE) pour le financement de l'économie béninoise à travers un modèle d'équilibre général calculable (MEGC). En effet, la mobilisation des ressources (MRE, MRI) peut influencer fondamentalement les différents agrégats macroéconomiques. Il sera également question de déterminer les incidences économiques et sociales des MRI et MRE. L'identification de ces impacts permettra de cerner la source de financement à privilégier.

    La suite du document est organisée en quatre chapitres. Le premier présente le contexte de l'étude et passe en revue quelques travaux portant sur la mobilisation des ressources financières. Le second chapitre fait le point sur la mobilisation des ressources au Bénin à travers l'analyse de l'évolution de certaines variables (recettes fiscales, épargne, aide publique au développement, etc.). Le troisième chapitre présente le modèle utilisé (MEGC) et propose une lecture de l'économie béninoise en 2007 par l'entremise de la Matrice de Comptabilité Sociale (MCS). Le dernier analyse les résultats des différentes simulations.

    CHAPITRE 1

    CADRE ANALYTIQUE

    4

    Ce chapitre comporte trois sections. La première présente la problématique de l'étude, la seconde met en exergue les objectifs et les hypothèses de travail, et la dernière traite de la revue de la littérature.

    1.1 Problématique

    La dernière crise économique et financière a poussé les gouvernements à procéder à diverses interventions visant à juguler ses effets pervers. Le gouvernement du Bénin a ainsi initié et mis en oeuvre plusieurs actions afin de limiter les conséquences de cette crise sur les ménages béninois. On peut citer entre autres les politiques d'exonérations fiscales et de soutien des prix notamment des produits de premières nécessités. Les dépenses publiques ont alors connu une tendance haussière considérable entre 2007 et 2009. En effet, elles sont passées de 585.5 milliards de FCFA en 2007 à 785.1 milliards en 2009, soit une croissance de 34% en deux ans. Cette hausse est due en grande partie à la forte croissance de la masse salariale qui a enregistré une hausse de 57.86% sur la même période. Tout laisse croire que ces dépenses vont poursuivre avec cette tendance les prochaines années.

    De plus, l'atteinte des OMD est subordonnée à une mobilisation accrue et soutenue des ressources et à la construction d'infrastructures suffisantes (MEPDEAP (2007)). Selon l'estimation des ressources nécessaires pour l'atteinte des OMD faite dans le cadre de l'étude précédemment citée, le Bénin doit mobiliser sur la période 2007-2015 un montant de 5782.37 milliards. Le besoin de financement des OMD est croissant au Bénin. En effet, de 380.885 milliards FCFA en 2007, le montant à mobiliser passe à 616.04 milliards en 2011 pour atteindre 964 .61 milliards FCFA en 2015. La contribution de l'État aux ressources

    5

    nécessaires aux OMD passe de 100.480 milliards en 2007 à 222.73 milliards en 2015. Le reste sera financé par les partenaires techniques et financiers (61.3% en moyenne) et les ménages (14.3%).

    Face à ces nombreux besoins de financement de l'économie, la question de mobilisation de ressources se pose avec acuité surtout dans ce contexte de conjoncture internationale. La mobilisation des ressources est plus qu'une urgence. Mais la mobilisation de ressources doit toutefois se faire de la meilleure des manières dans la mesure où elle peut avoir différentes répercussions selon les sources de financement. Deux voies s'offrent au gouvernement : la MRI et la MRE. Ainsi, la MRI et la MRE n'ont pas les mêmes impacts sur l'économie d'un pays. En effet, une forte mobilisation des ressources extérieures (MRE) pourrait engendrer certaines distorsions à l'économie. La principale distorsion est l'inflation car selon l'analyse monétariste, une hausse de la masse monétaire en circulation dans l'économie est source d'inflation. Elles sont également sources d'endettement pour les pays en développement qui doivent payer la dette et le service de la dette. Aussi, un accroissement de la MRE amènerait-il le gouvernement à diminuer ses efforts en termes de recettes publiques notamment les recettes fiscales (Azam et al. (1999)). Ce qui crée une situation de dépendance des pays en développement qui cherchent à satisfaire les bailleurs et non leurs citoyens. Ces ressources sont également très sensibles aux conjonctures des grandes puissances, donc assez volatiles.

    Quant aux ressources internes, bien que difficiles à mobiliser dans les pays à faible revenu, elles permettent d'éviter les problèmes précédemment énumérés. Elles permettent aux gouvernements de financer les politiques qu'ils ont eux-mêmes définies. L'une des retombées positives de la MRI est donc une plus grande appropriation du processus de développement. Toutefois, la mobilisation des ressources intérieures par une hausse des impôts n'est pas forcément favorable au développement des pays à faible revenu. Selon un rapport de la CNUCED (2010), une imposition excessive pourrait pénaliser l'investissement et la croissance sachant que les investissements publics ne sont souvent pas efficacement orientés.

    L'État béninois, conscient de l'importance de la mobilisation des ressources, a consenti beaucoup d'efforts notamment sur le plan fiscal. Les recettes fiscales ont doublé en l'intervalle de dix ans; de 233.9 milliards de FCFA en 2000, elles sont passées à 489.56 milliards en 2009.

    Vu l'urgence et l'importance de la mobilisation des ressources au Bénin, il importe avant tout de savoir les effets que pourraient avoir les ressources mobilisées sur l'économie et le

    6

    social. Cette étude pourra permettre aux décideurs d'abord de savoir les effets éventuels des ressources qu'ils seront amenés à mobiliser dans l'exercice de leurs fonctions. Aussi, de l'étude comparée des impacts des sources de financement sur l'économie et le bien-être des citoyens, les autorités pourront mieux orienter les efforts de mobilisation.

    1.2 Objectifs et hypothèses de recherche

    La mobilisation des ressources financières est une priorité nationale au regard des nombreux engagements du gouvernement (OMD, les dépenses publiques, etc.). L'objectif de cette étude est d'identifier l'incidence de la mobilisation des ressources intérieures et des ressources extérieures sur l'économie béninoise. De manière spécifique, nous aurons à :

    - Simuler une augmentation des ressources extérieures;

    - Simuler une hausse de la mobilisation des ressources intérieures (MRI) à travers une augmentation des taxes sur la valeur ajoutée (TVA);

    - Simuler également une augmentation de la MRI par le biais d'une hausse des taxes sur le revenu des ménages.

    L'analyse des résultats des simulations débouchera sur des recommandations de politiques économiques susceptibles d'orienter les décideurs sur les potentielles voies de mobilisation des ressources capables d'engendrer une croissance soutenue et favorable au bien-être de la population.

    En plus de ces objectifs, cette étude cherche à vérifier un certain nombre d'hypothèses. Ces hypothèses se formulent comme suit :

    - H1 : les ressources extérieures favorisent mieux la croissance économique mais engendrent une hausse du niveau général des prix;

    - H2 :la mobilisation des ressources intérieures à travers la TVA engendre une perte du bien-être des ménages;

    - H3 : l'augmentation des taxes sur le revenu des ménages affecte négativement le bien-être des ménages urbains.

    1.3 Revue de la littérature

    Cette partie a pour objectif de faire le tour d'horizon des travaux qui traitent d'un aspect ou d'un autre de la présente étude. D'abord, l'accent sera mis sur les principaux événements politiques qui ont touché et relancé le débat sur la question de la mobilisation des ressources (Quelques faits marquants). Enfin, il sera question des aspects de la mobilisation

    7

    des ressources souvent abordés dans la littérature (Mobilisation des ressources : un point de la littérature disponible).

    1.3.1 Quelques faits marquants

    L'objectif de cette partie est de présenter quelques rencontres internationales qui ont lancé le débat sur la mobilisation des ressources.

    1.3.1.1 Consensus de Monterrey

    Du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey (Mexique) a eu lieu une conférence internationale sur le financement du développement conformément aux résolutions

    55/245 A et 55/245 B de l'Assemblée Générale (Nations Unies), en date du 21 mars 2001. Une soixantaine de chefs d'États et de gouvernements venus aussi bien des pays du Nord que du Sud étaient présents à cette rencontre ainsi que les responsables des institutions spécialisées des Nations Unies. Le consensus de Monterrey est en fait le document issu des cinq jours qu'a duré cette conférence.

    L'objectif principal de ce consensus est de permettre particulièrement aux pays en développement de réduire de moitié la pauvreté à travers le renforcement du partenariat entre pays riches et pays pauvres. Les premiers sont invités à financer davantage le développement des derniers et ceux-ci à engager les réformes fiscales et administratives nécessaires à leur développement.

    Le consensus de Monterrey est composé de trois chapitres: Comment financer le développement : une question mondiale; principaux axes d'intervention; rester engagés.

    Comment financer le développement : une question mondiale : Ce chapitre du Consensus s'articule autour de neuf (09) points. Il met l'accent sur l'engagement des chefs d'États à financer le développement dans le monde et dans les pays en développement en particulier. Leur principal objectif est de réduire la pauvreté, atteindre une croissance soutenue et promouvoir un développement durable. Conscients que les moyens mobilisés sont insuffisants pour atteindre les OMD, les chefs d'États reconnaissent l'urgence de la mobilisation des ressources. Ils doivent non seulement mobiliser les ressources nationales et internationales nécessaires mais aussi ils chercheront des moyens d'utiliser plus efficacement les ressources financières mobilisées. La bonne gouvernance a été aussi au coeur des discussions. Chaque pays étant le premier responsable de son développement économique

    8

    et social, il importe de mettre en place des institutions solides et responsables dans tous les domaines.

    Principaux axes d'intervention : Au terme de cette conférence six principaux axes d'intervention sont identifiés :

    - Mobiliser des ressources financières nationales au service du développement;

    - Mobiliser des ressources internationales au service du développement : investissements étrangers directs et autres flux financiers;

    - Le commerce international, moteur de la croissance et du développement;

    - Renforcement de la coopération financière et technique internationale pour le développement;

    - Dette extérieure;

    - Règlement des problèmes systémiques : renforcement de la cohérence des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux d'appui au développement. Les deux premiers axes concernent la mobilisation des ressources. C'est la première fois que ces questions sont officiellement abordées par les gouvernements au cours d'une rencontre internationale.

    Rester engagés : « La création d'une alliance mondiale pour le développement nécessitera des efforts inlassables. Nous sommes donc pleinement résolus à poursuivre notre action, aux niveaux national, régional et international, pour que les accords adoptés et les engagements pris à la présente conférence reçoivent la suite voulue et à continuer d'établir des liens entre les organisations qui s'occupent de questions relatives au développement, aux finances et au commerce et les initiatives connexes dans le cadre de l'ordre du jour global de la Conférence. La coopération entre les institutions existantes doit être renforcée, sur la base d'une bonne compréhension et du respect de leurs attributions et de leurs structures administratives respectives. » 1.

    Ainsi, ce chapitre met l'accent sur la nécessité de travailler sans relâche afin d'atteindre les objectifs fixés.

    Six (06) ans après Monterrey, a eu lieu sous l'égide des Nations Unies le sommet mondial sur le financement du développement à Doha (Qatar) qui a permis de faire le point sur le Consensus de Monterrey et de prendre de nouveaux engagements (voir encadré 1).

    1. Consensus de Monterrey

    - la mobilisation des ressources naturelles : s'attaquer aux problèmes de fraude fiscale et de fuite des capitaux;

    - apports internationaux des capitaux étrangers : aider surtout les pays les moins privilégiés à attirer davantage de capitaux étrangers;

    - l'aide publique au développement : les partenaires sont invités à respecter leur engagement de consacrer 0.7% de leur PNB à l'aide à l'horizon 2015;

    - la dette : les pays en développement doivent éviter la résurgence de niveaux insoutenables d'endettement.

    Du 29 novembre au 02 décembre 2008 à Doha (Qatar) a eu lieu le sommet mondial sur le financement du développement. En plus d'examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, ce sommet a permis aux chefs d'États de retenir quatre nouvelles priorités qui sont :

    Encadré 1 :Sommet de Doha sur le financement du développement

    9

    Comme on le constate, la question de mobilisation des ressources est toujours d'ac-tualité six ans après Monterrey et s'impose comme le meilleur moyen pour financer le développement.

    1.3.1.2 Déclaration de Paris

    Le forum de haut niveau tenu à Paris du 28 février au 02 mars 2005, a engendré le document dénommé la « Déclaration de Paris ». Cette déclaration a pour objectif de réformer les modalités d'acheminement et de gestion de l'aide pour augmenter son efficacité, notamment en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités, de consolidation de la croissance, de renforcement des capacités et de progression vers les OMD. Elle implique les donateurs et les bénéficiaires de l'aide. Cinq (05) principes constituent la quintessence de la Déclaration de Paris.

    - Appropriation : Les pays bénéficiaires de l'APD exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent la coordination de l'action à l'appui du développement.

    - Alignement : Les donateurs font reposer l'ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays bénéficiaires de l'APD. Dans la continuité du principe d'appropriation, l'alignement suggère que les pays bénéficiaires soient les véritables acteurs de leur développement.

    - Harmonisation : Les programmes des donateurs sont mieux harmonisés et plus

    transparents, et permettent une plus grande efficacité collective. Il s'agit ici de réduire la complexité des procédures d'octroie et de gestion de l'APD grâce à une convergence à la source.

    - Gestion axée sur les résultats : Gérer les ressources et améliorer le processus de décision en vue d'obtenir des résultats. Cette méthode de contrôle de l'efficacité du processus grâce à l'identification d'un certains nombre d'indicateurs (12 indicateurs figurent dans la Déclaration de Paris) permet d'élaborer des cadres d'évaluation de manière à rendre compte de la progression des stratégies nationales et sectorielles de développement.

    - Responsabilité mutuelle : Les donateurs et les pays bénéficiaires sont responsables

    des résultats obtenus en matière de développement. Ce dernier principe entend

    concrétiser un lien réel de partenariat entre les deux acteurs du développement

    identifiés par la Déclaration de Paris, soit les bailleurs de fonds et les pays bénéficiaires. Comme pour le Consensus de Monterrey, la Déclaration de Paris a fait l'objet d'une actualisation à travers le programme d'action d'Accra qui est présenté dans l'encadré qui suit.

    En vue d'accélérer et d'amplifier la mise en oeuvre de la Déclaration de Paris, la capitale ghanéenne a servi de cadre pour le troisième forum de haut niveau du 02 au 04 septembre 2008. Cette rencontre a permis d'actualiser les résolutions de la Déclaration de Paris. Il a été question de faire le bilan par rapport à la Déclaration de Paris afin de prendre de nouvelles résolutions pour rendre l'aide publique au développement encore plus efficace. Trois défis essentiels sont retenus à Accra : - L'appropriation par tous les pays du processus du développement;

    - La mise en place de partenariats plus efficaces et davantage ouverts à tous au service du développement;

    - L'obtention de résultats sur le front du développement et la communication de ces résultats.

    Encadré 2 :Programme d'action d'Accra

    10

    La Déclaration de Paris renforcée par le programme d'action d'Accra définit les conditions d'aide et les réformes des pays receveurs de ces aides qui permettront d'atteindre les OMD. Contrairement au consensus de Monterrey qui met beaucoup plus l'accent sur la mobilisation des ressources intérieures, la Déclaration de Paris cherche à définir un cadre efficient d'utilisation des ressources extérieures et spécifiquement l'APD.

    En marge de ces rencontres internationales, suite à la dernière crise économique et financière, les pays africains ont senti la nécessité de réfléchir aussi sur la question de mobilisation

    11

    des ressources.

    1.3.1.3 Création du Forum Africain sur l'Administration Fiscale

    A Pretoria en Afrique du Sud, s'est tenue en Août 2008 la conférence internationale sur la fiscalité, le renforcement de l'État et le développement des capacités en Afrique. Cette rencontre a permis principalement d'aborder les trois points suivants :

    - l'importance de la fiscalité dans le renforcement de l'État;

    - le changement que connaît l'environnement fiscal en Afrique;

    - une initiative africaine : le renforcement des administrations fiscales africaines. C'est ce dernier point qui prévoit la mise sur pied d'un groupe de pilotage dont le rôle sera de préparer le lancement du Forum Africain sur l'Administration Fiscale (ATAF2 en anglais).

    Le lancement officiel de l'ATAF a été fait à Kampala en Ouganda en novembre 2009 avec la participation de 31 pays africains dont le Bénin, des représentants de plusieurs pays partenaires au développement et des responsables d'organismes partenaires. Le premier Président de l'ATAF élu à Kampala est le Commissaire de SARS3 , M. Oupa Magashula d'Afrique du Sud. Les principaux objectifs de l'ATAF sont:

    - devenir la principale plate-forme pour les administrateurs fiscaux africains;

    - définir les priorités fiscales africaines;

    - développer et partager les meilleures pratiques dans la région;

    - renforcer les capacités dans la politique et l'administration fiscales africaines

    Ainsi, les pays s'engagent donc à utiliser pleinement leur capacité fiscale afin de mobiliser davantage de ressources intérieures.

    Les autorités politiques et des organismes internationaux accordent de plus en plus d'intérêt à la mobilisation de ressources pour le financement du développement. Cet engouement est manifeste dans la littérature où l'on constate un nombre important d'articles, de documents de travail, etc. qui sont consacrés à cette question de mobilisation des ressources pour le financement du développement.

    2. African Tax Administration Forum

    3. South African Revenue Service (SARS)

    12

    1.3.2 Mobilisation des ressources : un point de la littérature disponible

    Cette section fait un point de la revue de littérature. Elle procède d'abord à un tour d'horizon général de certains résultats sur la question de la mobilisation des ressources financières et ensuite présente trois études réalisées au Bénin sur la même problématique.

    1.3.2.1 Impacts des ressources mobilisées

    Le développement durable des pays du Sud nécessite des ressources financières adéquates sans lesquelles il est impossible de mettre en oeuvre les politiques économiques et sociales indispensables. L'atteinte des OMD exige d'énormes investissements en matière d'infrastructures et des dépenses sociales importantes. Les gouvernements sont contraints de mobiliser des ressources pour financer le développement. Le Consensus de Monterrey a retenu la MRI comme premier axe d'intervention pour le financement du développement et la MRE comme deuxième axe. Ainsi, les gouvernements sont donc invités à améliorer leur capacité de mobilisation de ressources surtout de ressources intérieures. En effet, comme l'ont remarqué Culpeper et Bhushan (2010), les ressources extérieures ne permettront pas à elles seules d'atteindre une croissance durable et une réduction de la pauvreté.

    Culpeper et Bhushan (2009) ont cherché à distinguer les ressources intérieures des ressources extérieures. Pour ces auteurs la MRI englobe la mobilisation de l'épargne (publique et privée), le maintien de l'investissement domestique (public et privé) à un niveau élevé, l'accroissement de la capacité des marchés nationaux, l'amélioration des recettes publiques et l'élargissement de l'assiette fiscale et l'accroissement de la ressource humaine (à travers la création d'emplois et une bonne organisation du marché du travail). Les ressources extérieures concernent la mobilisation des IDE, les capitaux privés (bons de Trésor, investissement de portefeuille, etc.), l'APD, l'allégement de la dette extérieure, etc.

    L'institut Nord-Sud (INS) a entrepris une série d'études sur la mobilisation des ressources nationales en Afrique Sub-saharienne. Cinq pays sont retenus pour les études de cas : il s'agit du Burundi, du Cameroun, de l'Éthiopie, de l'Ouganda et de la Tanzanie. Ces études ont pour objectif de faire un état des lieux et de proposer les possibilités d'amélioration de la mobilisation des ressources intérieures (surtout les recettes fiscales). L'étude de Bhushan et Samy (2010), du même institut, a été un complément aux cinq études de cas. L'étude empirique faite par ces deux auteurs montre que l'aide n'a pas un impact significatif sur le taux d'imposition qui, selon eux, dépend surtout de la structure de l'économie. Ils pensent aussi que les donateurs peuvent aider les pays en développement à améliorer la mobilisation

    13

    des ressources intérieures. En effet, les donateurs peuvent appuyer les stratégies d'expansion et de diversification des recettes publiques. Ils peuvent aussi assister les gouvernements en ce qui concerne les infrastructures dans le secteur financier et le soutien au développement des marchés financiers locaux.

    L'urgence de la MRI a amené la Banque Africaine de Développement (BAD) à mener, à l'instar de l'INS, une série d'études sur la mobilisation des ressources intérieures pour la réduction de la pauvreté en Afrique de l'Est. Comme précisé dans la préface4 de ces études, l'objectif est de partager les leçons des expériences en matière de MRI à travers des études de cas des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), de l'Afrique du Sud et de certains pays d'Asie du Sud. Les leçons qu'on peut tirer de ces études se résument comme suit :

    - la stabilité politique améliore la capacité de développement;

    - les exonérations et les incitations peuvent compromettre l'équité et la justice;

    - la modernisation de l'administration fiscale peut améliorer l'effort fiscal;

    - la lutte contre les évasions fiscales doit être une priorité;

    - en Afrique du Sud, l'excellente collaboration entre le South African Revenue Service

    (SARS) et le Trésor Public a été très déterminante dans la mobilisation des ressources.

    Une autre étude qui mérite une attention particulière est celle de l'OCDE à travers les Perspectives Économiques en Afrique (PEA (2010)) et portant sur 50 pays africains. Selon la première note d'orientation de la Commission Économique pour l'Afrique (CEA (2011)), la question de la mobilisation des ressources par la fiscalité n'a pas encore reçu toute l'attention nécessaire. Selon la note d'orientation, c'est donc pour combler ces lacunes et proposer des solutions concrètes pour améliorer les ressources publiques, que les PEA se sont intéressées au thème « la mobilisation des ressources publiques et de l'aide en Afrique ». Cette étude a permis de conclure que la part des impôts dans le PIB sur le continent connaît une hausse depuis 1990. Cette augmentation est principalement liée à l'accroissement des revenus provenant de l'extraction des ressources naturelles. Les pays moins dotés en ressources naturelles ont fourni plus d'efforts pour améliorer leurs recettes fiscales. On constate enfin que les revenus des droits de douanes ont diminué du fait de la libéralisation. Ainsi, trois principaux défis sont identifiés dans le cadre de cette étude : le problème de l'informel, l'élargissement de l'assiette fiscale et le problème d'équité du

    4. The African Development Bank (AfDB) has partnered with the African Tax Administration Forum (ATAF) and the East African Secretariat on a project aimed at sharing lessons of experience from Domestic Resource Mobilization (DRM) though case studies for the East African Community partner states (EAC), South Africa and South Korea. For the purposes of this work, DRM is defined to include only tax policy and administration and excludes other possible components of DRM such as domestic financial markets.

    14

    prélèvement fiscal.

    D'autres études ont plutôt cherché à cerner les déterminants de la mobilisation des ressources intérieures. Ainsi, par une analyse sur données de panel, ? ont constaté que l'épargne et l'investissement agissent positivement sur la MRI. Mais en Afrique, le taux d'épargne est assez faible par rapport aux autres régions en développement (BM (2007)). Certaines études citées par Aryeetey (2009) ont tenté d'expliquer le faible taux d'épargne en Afrique. Ainsi, Hadjimichael (1995) ont montré que les réformes soutenues et un taux de croissance élevé engendrent un accroissement de l'épargne privée. Toutefois, Nissanke et Aryeetey (1998)ont remarqué que les réformes ont des impacts très limités sur la croissance de l'épargne. De même, une étude de la Banque Mondiale (1994) remarque qu'il y a très peu de preuves que les réformes économiques ont eu des impacts sur l'épargne. Pour mieux mobiliser les ressources intérieures, Aryeetey (2009) propose d'améliorer la mobilisation de l'épargne, de motiver les ménages à posséder des actifs financiers, de renforcer le système bancaire, de développer le marché des capitaux, la microfinance et d'élargir l'assiette fiscale. Les pays en développement ont donc besoin de poursuivre les réformes qui vont rendre la MRI plus significative et efficace (Aryeetey 2009). Cela réduira l'intensité d'exposition aux chocs extérieurs.

    Les études portant sur les ressources extérieures (surtout l'aide publique au développement) mettent l'accent sur leur incidence sur le pays receveur. Mais, les résultats empiriques sont très contradictoires. D'abord, le paradoxe micro-macro mis en évidence par Mosley (1987) qui a montré que même si l'aide a un impact positif d'un point de vue microéconomique, l'impact macroéconomique de l'aide est difficilement identifiable. D'autres auteurs ont montré que l'aide a un impact positif sur la croissance des pays à faibles revenus (Durbarry et Greenaway (1998); Berg (2000)). Mais quant à Clemens et Radelet (2003), l'aide n'a aucun impact si elle représente entre 15 et 45% du PIB. Doucouliagos et Paldam (2009) sont allés plus loin pour infirmer l'existence d'un quelconque lien entre l'aide et le développement. Mais ce dernier résultat a été rejeté par Tarp et Mekasha (2011) qui ont montré que l'hypothèse " d'effets fixes" utilisée par les premiers auteurs n'était pas réaliste. Ils concluent que l'aide a un impact positif et statistiquement significatif sur la croissance. De même, Arndt et al. (2009) ont conclu que l'aide a une incidence causale positive et statistiquement significative sur la croissance à long terme. Burnside et Dollar (2000) ont, quant à eux, obtenu des résultats plus nuancés : l'aide a un impact positif sur la croissance des pays en développement mais cet impact dépend de la qualité des politiques mises en oeuvre dans le pays.

    Une autre catégorie de chercheurs s'est plutôt penchée sur l'impact de l'aide sur la

    15

    gouvernance et l'effort fiscal. Depuis 1963, Kaldor pensait déjà qu'un flux important d'aide extérieure incite les autorités à réduire les efforts fiscaux. D'autres auteurs sont parvenus au même résultat Azam et al. (1999); Gupta et al. (2003); Morrissey (2006). Par contre, Brun et al. (2008) ont obtenu des résultats qui prouvent un effet positif de l'aide sur l'effort fiscal. Ces auteurs ajoutent que l'instabilité de cette ressource impose un effort fiscal supplémentaire pour faire face aux fluctuations sur le budget. Pour Culpeper et Bhushan (2010), l'aide étrangère est souvent assortie de conditions particulières ce que ces auteurs appellent de « l'aide liée ». Selon ces auteurs, l'aide ne permet pas aux gouvernements de définir librement les politiques de développement. Dans son article intitulé « Aid effectiveness reconsidered », Rahman (2008) affirme que l'efficacité de l'aide dépend fortement des institutions et de la politique des pays receveurs. Ainsi, une chose sera de mobiliser les ressources (MRI, MRE) mais l'autre sera de disposer des institutions responsables pour entreprendre les investissements économiquement et socialement efficaces.

    1.3.2.2 La revue de la littérature sur la mobilisation au Bénin

    Au Bénin, plusieurs études ont aussi traité de la mobilisation des ressources. Principalement trois retiennent notre attention. La première intitulée « Impact de mesures de politiques fiscales sur l'économie béninoise une analyse en Équilibre Général Calculable Dynamique » est réalisée par Djogbénou (2010). La deuxième est faite par la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC) du Ministère de l'Économie et des Finances (MEF) intitulée « Stratégies de financement pour l'atteinte des OMD au Bénin politique fiscale et aide publique au développement ». La dernière étude porte sur la MRI au Bénin et est réalisée par une équipe de chercheurs conduite par Épiphane Adjovi (2011).

    La première étude cherche à déterminer l'impact des réformes fiscales sur l'économie béninoise à travers un modèle d'équilibre général calculable (MEGC) dynamique appliqué à la MCS 2003. Les principaux résultats de cette étude sont les suivants :

    - L'augmentation des droits indirects entraîne une diminution du bien-être des ménages. - L'effet positif de la réduction des droits de douanes sur les ménages n'est remarqué que six (06) ans après la politique.

    - La transition fiscale par le biais des taxes indirectes réduit le PIB.

    L'objectif de l'étude de la DPC (2010) est de simuler différentes possibilités de financement (politique fiscale et APD) des OMD afin d'identifier le moyen de financement qui permettra de les atteindre en 2015. Pour ce faire, le modèle MAMS5 associé à un module de micro-

    5. Maquette for MDG Simulations (MAMS) est un modèle d'équilibre général calculable (MEGC), dynamique, conçu pour la simulation et l'analyse des stratégies de développement de moyen et long termes.

    16

    simulation est utilisé sur la MCS 2003. On retient de cette étude que la situation économique du Bénin en 2003 ne peut pas permettre l'atteinte des OMD en 2015. Le financement des OMD par les ressources nationales (notamment l'augmentation de l'imposition) permettra d'atteindre les OMD non monétaires au détriment de la pauvreté monétaire. Par contre, le financement des OMD avec les ressources extérieures (prêts et dons) permettra d'atteindre les OMD non monétaires et la réduction de la pauvreté monétaire. Ainsi, cette étude montre qu'il est plus efficace de financer les OMD avec les ressources extérieures qu'avec les recettes fiscales.

    La dernière, après une analyse de la situation de mobilisation des ressources intérieures au Bénin, a fait quelques recommandations pour l'amélioration des capacités de mobilisation du Bénin. On peut citer entre autres (i) la poursuite des réformes fiscales, (ii) l'institution d'une gouvernance efficace et efficiente, (iii) l'appréhension des matières et des personnes imposables, (iv) la promotion d'une fiscalité juste et équitable, (v) l'assouplissement des conditions de crédit et la défiscalisation des opérations bancaires, etc.

    Il importe de remarquer que la plupart des études sur l'impact de la mobilisation sur le développement ou la gouvernance utilisent des approches économétriques (Brun et al., 2008; Ogounleye et Fashina 2010; Bhushan et Samy 2010). D'autres études se contentent juste de faire l'état des lieux et de proposer des solutions pour améliorer la capacité des États à mobiliser les ressources (Matovu (2010); OREA (2010a); OREA (2010b), Adjovi et al. (2011)). Enfin, il faut préciser que deux études réalisées au Bénin, l'une sur les recettes fiscales (Djogbénou (2010)) et l'autre réalisée par le MEF portant sur l'atteinte des OMD via l'APD ou les recettes ont utilisé l'approche en équilibre général calculable. On voit bien à travers ces trois études que la question de mobilisation des ressources est une préoccupation importante. Ainsi, cette étude cherche donc à déterminer les effets des ressources mobilisées sur l'économie et le social. Pour ce faire, la prise en compte de tous les secteurs d'activité et des agents économiques dans un même modèle est indispensable. Ce qui motive le choix d'un modèle d'équilibre général calculable. Cette étude vient donc combler le vide constaté quant aux impacts des différentes sources de financement de l'économie.

    Il composé de trois modules : un module intra-périodique, un module dynamique et un module OMD.

    CHAPITRE 2

    MOBILISATION DES RESSOURCES AU

    BÉNIN

    17

    L'objectif ici est d'apprécier la capacité de mobilisation des ressources au Bénin. Pour ce, nous étudierons le comportement de certains agrégats dans le temps. D'abord, nous présenterons la tendance des ressources intérieures et ensuite celle des ressources extérieures.

    2.1 État des lieux de la MRI

    Cette section étudie l'évolution de la mobilisation des ressources intérieures au Bénin. Elle s'intéresse en particulier aux recettes publiques et à l'épargne intérieure brute.

    2.1.1 Recettes publiques

    Les recettes publiques constituent la principale ressource dont disposent les gouvernements. Elles permettent de financer la sécurité, l'éducation, la santé et l'investissement public. Elles représentent le moyen le plus accessible de mobilisation des ressources internes et son niveau détermine la capacité de mobilisation du gouvernement. Afin d'apprécier le niveau de mobilisation du gouvernement béninois, nous considérons la part des recettes publiques dans le PIB. Le graphique suivant montre l'évolution de la part des recettes publiques dans le PIB au Bénin de 1990 à 2008.

    10 12 14 16 18 20 22

    18

    Graphique 2.1: Évolution des recettes publiques

    l

    1990 1995 2000 2005

    Année

    Source :MEF

    De ce graphique, il ressort que les recettes publiques représentent une part croissante du PIB jusqu'en 2007. Ce qui dénote, dans une certaine mesure, d'une amélioration de la capacité des pouvoirs publics à mobiliser ces ressources. Toutefois sur la période étudiée (1990-2008), la moyenne du ratio des recettes publiques au PIB reste en dessous de 19%. Les efforts de mobilisation demeurent donc faible. Les recettes publiques sont composées des recettes fiscales et des recettes non fiscales. Le graphique suivant donne une idée du poids de ces deux composantes.

    Graphique 2.2: Composition des recettes publiques (en millions de FCFA)

    1990 1995 2000 2005

    0 50 100 200 300

    l t fil
    Recettes fiscales

    l t fil
    Recettes non fiscales

    Année

    Source : MEF

    19

    Les recettes fiscales représentent en moyenne plus de 86% des recettes publiques. En proportion, la part des recettes non fiscales dans les recettes totales diminue au fil du temps. Ce qui montre la forte dépendance du Bénin vis-à-vis de la fiscalité.

    2.1.1.1 Recettes fiscales

    Les recettes fiscales sont celles qui contribuent le plus à la formation des recettes publiques. Elles représentent sur la période considérée (1990-2008) en moyenne plus de 86% des recettes publiques. Le ratio des recettes fiscales au PIB mesure la pression fiscale dont l'évolution fait l'objet du graphique qui suit.

    Graphique 2.3: Évolution des recettes fiscales (% PIB)

    l

    l

    8 10 12 14 16 18

    1990 1995 2000 2005

    Année

    Source : MEF

    La pression fiscale varie pratiquement de la même manière que les recettes publiques. Ce qui montre que les recettes fiscales constituent l'élément déterminant des recettes publiques. La mesure de la pression fiscale est importante, car elle permet de savoir à quelle hauteur s'élèvent les recettes fiscales disponibles pour l'État en fonction de la taille de son économie (PEA (2010)). Elle a crû sur toute la période à l'exception de 2008. Toutefois, cette croissance n'a pas excédé 19% du PIB, ce qui reste encore modeste. En 2002, en Afrique, la pression fiscale était de 22% (BM (2005)) et de 32% en Europe. Par contre, compte tenu de la prépondérance du secteur informel dans l'économie béninoise (près de 85% des unités de production), les entreprises se plaignent du poids de la fiscalité sur leurs activités; les taxes sont donc payées par un nombre restreint d'entreprises.

    20

    Les recettes fiscales sont constituées des impôts directs et des impôts indirects, des impôts sur le commerce extérieur hors TVA au cordon douanier et les autres recettes fiscales.

    Graphique 2.4: Évolution de la composition des recettes fiscales en milliards de FCFA

    1990 1995 2000 2005

    0 100 200 300 400

    l Impôt direct

    l Impôt indirect

    l Impôt sur le Com. ext. (hors TVA)

    l Autres recettes fiscales

    Année

    Source : MEF

    Comme le montre le graphique ci-dessus, les impôts indirects génèrent plus de revenus à l'État. On peut expliquer la forte contribution des impôts indirects par le fait qu'ils sont plus faciles à collecter parce que constitués des taxes sur les biens et services intérieurs, la TVA et les droits d'accise. Les autres taxes et impôts sont plus difficiles à récupérer surtout dans une économie fortement informelle.

    Un autre indicateur qu'il importe de présenter ici est l'impôt par habitant ou impôt par tête. C'est le ratio des recettes fiscales à la population. Le niveau de l'impôt par habitant mesure le montant moyen des recettes fiscales dont un État dispose pour chacun de ses habitants. Son évolution au Bénin est présentée sur le graphique suivant.

    10000 30000 50000

    21

    Graphique 2.5: Dynamique de l'impôt par habitant en FCFA

    1990 1995 2000 2005

    Année

    Source : MEF

    Le niveau des recettes fiscales par habitant est croissant sur la période 1990-2007 et est passé de 8 600 FCFA en 1990 à 57 270 FCFA en 2007. Ce qui confirme que l'État a fait beaucoup d'efforts pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales. Un impôt par habitant faible donne très peu de moyens à l'État dans sa fourniture de biens publics tandis qu'un niveau élevé exige plus de responsabilité de l'Etat vis-à-vis de ses citoyens. Ce graphique met aussi en exergue l'impact de la crise économique et financière de 2007. En effet, on remarque une chute drastique de l'impôt par habitant entre 2007 et 2008 (de 57 270 FCFA en 2007 pour 38 685 FCFA en 2008).

    2.1.1.2 Recettes non fiscales

    Elles constituent la deuxième composante des recettes publiques mais moins contributive que la première. Les recettes non fiscales sont composées des cotisations de la sécurité sociale et des autres recettes non fiscales. Ces revenus ont une évolution très erratique comme le prouve le graphique suivant.

    1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

    22

    Graphique 2.6: Évolution des recettes non fiscales (% du IPB)

    l

    l

    1990 1995 2000 2005

    Année

    Source : MEF

    La grande instabilité de ce revenu de l'État est la preuve qu'il ne peut, à l'état actuel, soutenir le développement. D'ailleurs, les recettes non fiscales représentent en moyenne moins de 3% du PIB. Le faible niveau des cotisations sociales peut expliquer la faible contribution des recettes non fiscales. Cette situation contraint le pays à renforcer le dispositif de collecte des impôts. La plus forte contribution aux recettes non fiscales provient des autres recettes non fiscales qui représentent près de 60% des recettes non fiscales. Elles sont composées des recettes du Fonds Routier (FR), des recettes du Fonds National de Retraite du Bénin (FNRB), de la contribution des entreprises au service de la dette (recettes de la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA)), des recettes non fiscales des douanes, des recettes non fiscales des impôts et autres. Une analyse de la composition des recettes non fiscales montre qu'elles sont essentiellement constituées des recettes du FNRB et des recettes de la CAA (plus de 90%).

    Les recettes publiques sont très importantes dans le processus de mobilisation de ressources mais ne constituent pas les seuls canaux de mobilisation de ressources financières au niveau local.

    2.1.2 Épargne intérieure brute

    L'épargne intérieure brute est la somme de l'épargne des administrations publiques et de celle du secteur privé. Cet indicateur permet d'apprécier la capacité du pays à financer ses investissements, c'est-à-dire sa capacité ou son besoin de financement. L'épargne intérieure

    23

    brute diffère de l'épargne nationale qui n'est rien d'autre que la somme de l'épargne intérieure brute et des revenus nets provenant de l'extérieur. La dynamique de l'épargne intérieure brute en pourcentage du PIB au Bénin est présentée par le graphique qui suit.

    Graphique 2.7: Évolution de l'épargne

    1990 1995 2000 2005

    12 14 16 18

    l

    Année

    Source : MEF

    Le constat frappant est le faible niveau de l'épargne intérieure brute au Bénin : une moyenne de 14% sur la période 1990-2008. Le taux d'épargne intérieure est très faible au Bénin comparé à certaines régions du monde. En effet, en 2005, ce taux est de 26% en Asie du Sud, 24% en Amérique latine et dans les Caraïbes et près de 43% dans les pays d'Asie de l'Est et du Pacifique (BM (2007)). Le graphique suivant met en lumière la contribution des administrations publiques et du secteur privé à la formation de l'épargne intérieure.

    24

    Graphique 2.8: Évolution des composantes de l'épargne en milliards de FCFA

    1990 1995 2000 2005

    -400 -200 0 200 400 600

    l Épargne publique

    l Épargne privée

    Source : MEF

    Il est évident que seul le secteur privé mobilise l'épargne intérieure tandis que l'admi-nistration publique fait de la désépargne. Ceci montre que les ménages et les entreprises fournissent beaucoup d'efforts pour accroître le niveau d'épargne. L'épargne intérieure du secteur privé a un taux de croissance moyen annuel de 11% sur la période considérée. La propension à épargner dépend fortement du revenu des ménages. Ainsi une augmentation du niveau de revenus des ménages est souhaitable pour accroître la part de l'épargne dans le produit intérieur brut. S'il importe d'améliorer le taux d'épargne intérieure, il urge aussi de renforcer et d'améliorer la fiabilité des institutions de collecte d'épargne (banques, mutuelles et autres). Ce qui permettra une meilleure allocation de l'épargne aux investissements productifs susceptibles de soutenir la croissance.

    Au terme de cette analyse de l'état de mobilisation des ressources intérieures, on se rend compte, en dépit des croissances enregistrées surtout au niveau des recettes fiscales, que le niveau de mobilisation reste faible. On remarque aussi que les recettes non fiscales sont quasi marginales dans les recettes de l'État. Le Bénin doit encore faire des efforts pour élargir l'assiette fiscale. Il importe également d'inciter les ménages à épargner davantage et les institutions de collecte de l'épargne à allouer efficacement ces ressources pour financer les investissements indispensables au développement.

    25

    2.2 Point sur la MRE au Bénin

    Cette section fait le point de l'effort fourni par le Bénin en termes de mobilisation des ressources extérieures (MRE). Il sera question ici de l'évolution de l'aide publique au développement, des investissements directs étrangers et des transferts des migrants.

    2.2.1 L'aide publique au développement

    L'aide publique au développement (APD) est l'une des sources historiques de financement des pays en développement. Elle se traduit par l'assistance technique et financière des grandes puissances. Son importance au cours du temps dans le produit intérieur brut du Bénin est représentée sur le graphique suivant.

    Graphique 2.9: Évolution des dons (% PIB)

    1990 1995 2000 2005

    1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5

    l

    Année

    Source : MEF

    L'APD représente en moyenne moins de 3% du PIB et a atteint près de 5% en 1997. On voit que l'APD au Bénin est très volatile dans le temps. Depuis 2005, la question de l'efficacité de l'aide est au coeur des débats. L'objectif de la Déclaration de Paris est d'aligner les donateurs sur les priorités des pays receveurs de l'aide.

    Elle est composée des appuis budgétaires et des dons programmes. Les appuis budgétaires sont des fonds accordés aux receveurs qui l'utilisent selon leurs objectifs. Les dons programmes sont des fonds orientés pour le financement de projets définis par les bailleurs de connivence avec les pays receveurs. La part de ces deux types de dons dans l'aide se présente comme suit :

    26

    Graphique 2.10: Composition des dons en milliards de FCFA

    1990 1995 2000 2005 2008

    0 10 20 30 40 50

    l Appui budgétaire

    l Don programme

    Année

    Source : MEF

    On voit que la part des différentes catégories de dons varie beaucoup dans le temps. Mais un constat s'impose pour presque toutes les années : les dons-programmes sont plus importants que les appuis budgétaires. Ainsi, on peut donc dire que les partenaires techniques et financiers orientent globalement l'utilisation des dons accordés. Mais en 2008, la tendance est exceptionnelle : les appuis budgétaires sont les plus importants. Le Bénin a donc la liberté d'orienter ces fonds selon ses priorités. Ce changement est probablement dû à la situation de crise mondiale où les autorités avaient besoin de mener des politiques discrétionnaires pour juguler les effets de cette crise.

    2.2.2 Investissement direct étranger (IDE)

    L'IDE est une activité par laquelle un investisseur étranger obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité (entreprise) résidant dans un autre pays. Les investissements directs étrangers sont aussi des transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital. Ces investissements sont indispensables pour les pays à faibles revenus. Ces flux ont la particularité d'agir directement sur le développement des pays receveurs et de moderniser le système productif de leur économie. Les tendances de ces flux au Bénin se présentent comme suit :

    27

    Graphique 2.11: Dynamique des IDE au Bénin (% PIB)

    1990 1995 2000 2005

    0 1 2 3 4 5 6

    Année

    Source : MEF

    Le niveau des IDE est très bas proportionnellement au PIB. Les IDE sont des capitaux qui peuvent soutenir le processus de croissance. L'État béninois doit donc travailler à faire régner un climat économique de confiance. Mais comme l'a remarqué Deblock (2004), les IDE en direction des pays développés sont plus importants que ceux en direction des pays en développement (Deblock (2004)). Tandis qu'ils augmentent dans les pays du Nord, en Afrique les IDE diminuent constamment, soit de 4.6 % en 1980 à 2.6 % en 1990 et à 2 % en 2003. Les raisons évoquées par cet auteur sont : la taille des marchés, l'instabilité économique et politique, la gouvernance défaillante, la faible capacité d'absorption, la corruption, l'incapacité de nouer des liens économiques durables entre les réseaux locaux et les réseaux transnationaux, la faible compétitivité globale.

    La plupart de ces caractéristiques sont présentes dans la structure économique du Bénin. Des efforts pour corriger ces dysfonctionnements sont très souhaités. Pour citer Deblock (2004), le gouvernement béninois ne doit pas se contenter d'attirer les IDE et d'attendre les bénéfices dérivés du fait de leur seule présence, mais devrait être davantage conscient des coûts et des avantages de cette présence et avoir des politiques proactives qui mettent clairement en avant les priorités nationales en matière de développement.

    2.2.3 Transferts des migrants

    Les transferts des migrants vers leur pays d'origine sont considérés comme une importante source de financement du développement. Au niveau mondial, ils représentent le

    28

    deuxième plus grand flux de capitaux après les IDE. Le graphique suivant donne l'évolution de la part des transferts des migrants dans le PIB.

    2 3 4 5

    Graphique 2.12: Transferts des migrants (% PIB)

    1990 1995 2000 2005

    Année

    Source : MEF

    On constate qu'en pourcentage du PIB, cette grandeur est très instable. Toutefois en valeur, les transferts des migrants connaissent plutôt une évolution haussière. Pour les pays en développement, ils ont plusieurs avantages à part leur plus grande stabilité en valeur par rapport à l'APD et à l'IDE. En effet, ces transferts ne sont pas sources d'endettement pour les pays receveurs et présentent moins de risques de déperdition que l'APD et l'IDE (NU (2007)). Ces fonds n'ont pas d'effets négatifs sur les exportations des pays receveurs (CEA (2006)). Ainsi, la mobilisation de ces fonds est bénéfique à l'économie.

    De l'étude de ces trois grandeurs (APD, IDE et transfert des migrants), on retient que la mobilisation des ressources extérieures est encore très mitigée au Bénin. Compte tenu de l'importance de ces flux notamment de l'IDE, le Bénin devra mettre en oeuvre des politiques adéquates pour attirer davantage ces fonds pour le financement de l'économie.

    Mais il importe, avant toute politique de mobilisation, de savoir les impacts que ces fonds auront sur l'économie et le social. L'exposé de la méthodologie et l'identification de ces impacts font l'objet des deux prochains chapitres.

    CHAPITRE 3

    PRéSENTATION DU MODèLE ET DE LA

    MCS

    29

    Le modèle d'équilibre général calculable à dynamique séquentielle est un modèle qui ne provient pas d'une optimisation dynamique intertemporelle : c'est une succession d'équilibres statiques. Le modèle adopté ici est inspiré du modèle standard du réseau PEP dénommé « The PEP standard computable general equilibrum model single-country, recursive dynamic version : PEP-1-t ».

    L'objectif de cette section est de présenter quelques spécificités du modèle retenu pour cette étude. Il sera également question ici d'apprécier l'économie béninoise en 2007 à travers la MCS. Enfin, la calibration et les règles de bouclage viendront clore cette section.

    3.1 Modèle

    Nous présenterons dans un premier temps le modèle statique et ensuite celui dynamique.

    3.1.1 Modèle statique

    Cette partie présente les principaux blocs d'équations du modèle statique. Seules quelques équations y sont exposées, l'annexe présente toutes les équations du modèle.

    3.1.1.1 Production

    Comme le schéma ci-dessous le montre, la production (XST) est modélisée par une fonction du type leontief de la valeur ajoutée (V Aj) et de la consommation intermédiaire

    30

    totale (CI ) du secteur j. Autrement dit, la valeur ajoutée du secteur j et la consommation intermédiaire de ce secteur sont en proportions fixes de sa production et s'écrivent :

    Encadré 3 :Schéma de modélisation de la production

    La valeur ajoutée de chaque secteur est aussi du type CES (Constant Elasticity of Substitution) de la demande sectorielle de travail composite (LDC ) et de la demande sectorielle du capital (KD ).

    -1

    ñV A

    V A = BV A [âV A

    LDC_ñV A

    + (1 - âV A

    j )KD_ñV A j

    ]

    j (3.1)

    Où :

    BV A

    est le paramètre d'échelle dans la CES de la valeur ajoutée

    âV A

    est le paramètre distributif

    ñV A

    est l'élasticité dans la CES

    La maximisation du profit (ou la minimisation du coût) par les firmes permet d'obtenir la demande de travail et de capital. Pour les fonctions de type CES, la demande de travail dépend de la demande de capital.

    (3.2)

    óV A

    LDC = [ âV A

    j Rj j KDC 1_âV A W Cj ]

    j

    Avec :

    R est la rémunération sectorielle de Capital du secteur j

    31

    WCj est le taux de salaire sectoriel de travail composite

    óV A

    j est l'élasticité dans la CES.

    La demande du travail composite est une fonction CES des demandes des différents types de travail (LDi,j. La consommation intermédiaire pour chaque secteur est une combinaison des demandes intermédiaires (DIi,j)du secteur en proportion constante.

    3.1.1.2 Demande

    La demande des biens et des services (produits localement ou importés) englobe la consommation des ménages, la demande d'investissement, la demande des administrations publiques (Decaluwé et al. (2010)). On suppose que les ménages possèdent une fonction d'utilité du type de Stone-Geary. La spécificité de cette fonction est liée à l'existence d'une consommation incompressible (consommation minimale) des ménages. La demande de consommation dérivée de cette fonction s'écrit :

    Ci,h,tPCi,t = Cmin

    i,h,tP Ci,t + ãLES

    i,h [CTH - >j ij Cmin

    ij,h,tPCij,t] (3.3)

    où :

    Ci,h : Consommation du bien i par le ménage h

    C

    min i,h : Consommation minimale du bien i par le ménage h PCi : Prix à la consommation du bien composite

    ãLES

    i,h : Part marginale du bien i dans consommation du ménage h

    La formation brute de capital fixe est la différence entre l'investissement total et la variation de stocks. La demande d'investissement pour chaque bien ou service du secteur ou du secteur public représente une part fixe de leur dépense totale d'investissement.

    3.1.1.3 Revenus et épargne

    - Les ménages tirent leur revenu du facteur travail : travail qualifié et non qualifié. Ils reçoivent également des dividendes des entreprises et des transferts du gouvernement et du reste du monde. Une part du revenu est consacrée au paiement des impôts.

    L'épargne des ménages est considérée comme une part du revenu disponible.

    32

    - Les entreprises tirent leur revenu de la rémunération du capital. Elles versent des impôts au gouvernement et les dividendes aux ménages. Le résidu de leur revenu est épargné.

    - Le gouvernement reçoit ses revenus de la rémunération du capital, des impôts et des transferts du reste du monde. Il utilise ce revenu pour les transferts aux ménages, aux dépenses publiques et le reste à l'épargne.

    3.1.1.4 Prix

    Le Bénin est considéré économiquement comme un « petit pays » , il ne peut donc influencer les prix internationaux. Ainsi les prix des produits importés et exportés sont pour lui des données. Le modèle, du fait du grand de branches et de produits, comporte un nombre impressionnant de prix. Certains biens sont produits par plusieurs branches d'acti-vités; on peut donc distinguer des prix à la production d'une branche donnée, le prix d'un produit et même le prix d'un bien produit par une branche donnée. Les consommateurs ont le choix entre les biens et services locaux et ceux importés. Ainsi, il existe également un système de prix pour les biens composites (combinaison de biens locaux et de biens importés). Il en est de même pour les producteurs qui peuvent vendre leur production sur le marché national ou l'exporter. L'indice des prix à la consommation est aussi déterminé pour refléter le niveau le niveau général des prix dans l'économie.

    3.1.1.5 Commerce extérieur

    La modélisation du commerce extérieur exige deux hypothèses : l'hypothèse du petit pays et celle d'Armington. La première hypothèse revient à considérer le pays étudié comme preneur des prix internationaux. Le prix des importations et celui des exportations sont fixé sur le marché international. La deuxième hypothèse est celle de l'imparfaite substituabilité entre les biens locaux et importés. Cela veut dire que le consommateur du marché national peut choisir de consommer le bien produit localement ou le bien importé. Son utilité est donc une fonction CES pour les deux types de biens. Il en est de même pour les producteurs locaux qui choisissent de vendre leurs biens sur le marché national et sur le marché extérieur. Leur comportement de production est modélisé par une fonction de type CET (constant elasticity of transformation). Les principales équations pour le commerce extérieur sont :

    33

    XSj,x = BX j,xXT

    j,x EXp + (1 - âLT )DSñX

    j,x ]

    j,x (3.4)

    P Ex

    EXj,x = [1-âX j,x P Lx ]óX j,xDSj,x (3.5)

    âX j,x

    1

    Qm,t = BMm Mm IMmtm + (1 - âM)DSmtm]ñ i (3.6)

    IMm = [1-âM m PMm ]óM

    PDm m DDm (3.7)

    âM m

    IMm, DDm, Qm, EXj,x, âMm , PMm, PDm, PEx, óMm désignent respectivement la demande d'importation, la demande domestique du bien produit localement, quantité demandée du bien composite m , la demande d'exportation du bien x, le paramètre distributif, le prix du bien local, le prix du bien importé et l'élasticité CES.

    3.1.1.6 Équilibre

    Sur tous les marchés, l'équilibre entre l'offre et la demande doit être respecté. Le modèle suppose aussi un équilibre entre l'investissement et l'épargne ; il en est de même pour la demande et l'offre de facteurs.

    Qi,t = Eh Ci,h,t + Gi,t + INVi,t + V STKi,t + DITi,t + MRGNi,t (3.8)

    X

    LDl,j,t = LSl,t (3.9)

    j

    E KDk,j,t = KSk,t (3.10)

    j

    ITt = Eh SHh,t + > f SEf,t + SGt + SROWt (3.11)

    avec SROW, Gi et V STKi désignent respectivement l'épargne du reste du monde, la dépense du gouvernement dans l'achat du bien i et la variation de stock en bien i.

    34

    3.1.2 Module dynamique

    La dynamique tient compte de l'existence d'une relation d'une période à l'autre entre les différentes grandeurs. C'est une succession d'équilibres statiques (dynamique récursive). Ces différents équilibres sont issus de la résolution d'un MEGC statique qui est connectée aux précédentes et aux suivantes par l'actualisation des conditions initiales. La dynamique du modèle est transmise par un certain nombre de variables dont notamment l'accumulation du capital, l'accroissement de la population, l'offre de main d'oeuvre.

    - Pour l'accumulation du capital, la dynamique se traduit par:

    KDk,j,t+1 = KDk,j,t(1 - äk,j) + INDk,j,t (3.12)

    Avec äk,j le taux de dépréciation sectorielle du capital.

    - La demande d'investissement dynamisée se présente comme suit :

    INVi,t

    = k1t

    Ri t

    2

    + k2t

    Ri t (3.13)

    Ut

    Ki t

    Ut

    Ri t, Ut,k1t, k2t] désignent respectivement le taux de rendement du capital, le coût d'usage du capital et les deux derniers des paramètres positifs.

    Cette fonction est proposée par Bourguignon et al. en 1989. Le taux d'investissement est croissant par rapport au ratio du taux de rendement du capital par son coût d'usage.

    3.1.3 Détermination du bien-être des ménages

    La variation du revenu disponible des ménages modifie leur niveau d'utilité et donc a des répercussions sur leur bien-être. La mesure du bien-être part du fait que tous agents ne subissent pas la même perte d'utilité suite à une politique économique. Ainsi, notre étude s'intéresse à la variation du bien-être des huit types de ménages considérés suite à chaque simulation de politique. La mesure du bien-être utilisée dans ce modèle est la variation équivalente (VE) telle que retenue par Cloutier et al. (2004). Mathématiquement, elle s'écrit pour un ménage h comme :

    fiV Eh =

    i

    > >

    (P COi )ãLES

    i (CT Hh - Cmin

    h,ij P Cij) - (CT HOh - COmin

    h,ij P COij)(3.14)

    ij ij

    PCi

    35

    La variation équivalente mesure la hausse ou la baisse du revenu des ménages, par rapport à la situation de référence, nécessaire pour atteindre le niveau d'utilité de la nouvelle situation. Ainsi, le calcul de cette grandeur permettra d'apprécier la variation du bien-être des ménages suite aux différentes politiques simulées et de dire si ces politiques sont favorables aux ménages.

    3.2 Présentation de l'économie béninoise à travers la MCS

    La Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) est un tableau carré qui donne une vue synoptique de l'économie d'un pays ou d'une région donnée. C'est la source de données par excellente dans un MEGC. La MCS présente les informations relatives aux branches d'ac-tivités, aux facteurs de production, aux agents économiques, aux produits, etc. Ce tableau respecte l'égalité ressources/emplois. Les données en ligne représentent les ressources et celles en colonne les emplois.

    Cette section présente dans un premier temps quelques caractéristiques de la MCS 2007, et ensuite elle donne une lecture de l'économie béninoise à travers cette MCS.

    3.2.1 Spécificités de la MCS 2007

    Contrairement à la plupart des Matrices de Comptabilité Sociale (MCS) qui comptent cinq groupes de comptes, celle du Bénin de l'année 2007 en comporte six à savoir : (i) le compte des facteurs de production, (ii) le compte des agents, (iii) le compte des branches de production, (iv) le compte des produits, (v) le compte des produits d'exportation et (vi) celui d'accumulation. Ainsi, cette MCS permet de distinguer aisément les produits consommés localement (c'est-à-dire locaux et importés) des produits exportés. Le niveau de désagrégation est assez impressionnant : on distingue dix-neuf branches de production dont six du secteur primaire, quatre du secteur secondaire, six du secteur des services marchands et trois services non marchands. De même, cette Matrice prendre en compte

    36

    neuf types de ménages à savoir :

    - les agriculteurs vivriers (magriv);

    - les agriculteurs industriels (magrind);

    - les éleveurs (melev);

    - les pêcheurs (mpech);

    - les salariés du public (mpub);

    - les salariés du privé formel (mpinf);

    - les salariés du privé informel (mpf);

    - les indépendants et employeurs non agricoles (mnagr);

    - les chômeurs (mchom).

    Enfin, cette MCS compte six compte de fiscalité : (i) taxe directe sur le revenu, (ii) taxe

    sur la production, (iii) la taxe sur valeur ajoutée, (iv) les autres taxes indirectes, (v) taxe

    sur les importations et (vi) la taxe sur les exportations.

    Après cette brève présentation des caractéristiques de la MCS 2007, il importe maintenant de mettre un accent particulier sur la situation économique du Bénin vue à travers cette MCS.

    3.2.2 Situation économique du Bénin en 2007

    La Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) comme tout tableau comptable donne une synthèse de l'économie d'un pays sur une période donnée (une année). Nous présenterons ici la situation économique du Bénin à travers la production et la valeur ajoutée, le commerce extérieur et le revenu de l'État et des ménages.

    3.2.2.1 Production et valeur ajoutée

    Le tableau suivant présente une synthèse de la production et de la valeur ajoutée.

    37

    Tableau 3.1: Synthèse de la production et de la valeur ajoutée (en milliards de francs CFA)

    Branche

    Salaire

    Capital

    Valeur Ajoutée

    Production

     

    Valeur

    %

    Valeur

    %

    Valeur

    %

    Valeur

    %

    AGRIV

    403.56

    100.00

    0.00

    0.00

    403.56

    17.09

    536.23

    12.26

    AVRIEI

    68.94

    100.00

    0.00

    0.00

    68.94

    2.92

    107.89

    2.47

    ELEVC

    112.58

    100.00

    0.00

    0.00

    112.58

    4.77

    140.85

    3.22

    SYLV

    79.54

    97.67

    1.90

    2.33

    81.44

    3.45

    101.64

    2.32

    PECH

    29.20

    98.79

    0.36

    1.21

    29.55

    1.25

    38.99

    0.89

    ACTEX

    11.12

    97.41

    0.30

    2.59

    11.42

    0.48

    18.88

    0.43

    INDUS

    101.67

    96.25

    3.97

    3.75

    105.64

    4.47

    575.08

    13.14

    FABRIC

    56.23

    85.69

    9.39

    14.31

    65.62

    2.78

    181.31

    4.14

    AUTRIND

    94.53

    74.08

    33.08

    25.92

    127.60

    5.40

    402.31

    9.20

    EAU

    10.98

    28.76

    27.20

    71.24

    38.19

    1.62

    58.02

    1.33

    CONST

    204.20

    93.15

    15.01

    6.85

    219.20

    9.28

    439.61

    10.05

    COM

    200.93

    91.55

    18.56

    8.45

    219.48

    9.29

    397.92

    9.10

    RESTO

    50.57

    72.50

    19.19

    27.50

    69.76

    2.95

    202.48

    4.63

    TRANS

    215.68

    75.70

    69.25

    24.30

    284.93

    12.07

    408.43

    9.34

    FINANC

    24.48

    81.08

    5.71

    18.92

    30.19

    1.28

    84.67

    1.94

    ADMP

    129.40

    51.76

    120.59

    48.24

    249.98

    10.59

    296.95

    6.79

    EDUC

    55.94

    100.00

    0.00

    0.00

    55.94

    2.37

    67.73

    1.55

    SANTE

    14.41

    100.00

    0.00

    0.00

    14.41

    0.61

    37.64

    0.86

    AUTSERV

    172.20

    99.50

    0.86

    0.50

    173.06

    7.33

    278.49

    6.37

    TOTAL

    2036.14

    86.22

    325.35

    13.78

    2361.49

    100.00

    4375.13

    100.00

    Source :MCS 2007, calcul de l'auteur

    Globalement, on constate que l'économie béninoise a une très faible intensité capitalis-tique (13,78%) c'est-à-dire que l'économie béninoise est fortement dominée par le facteur travail, caractéristique essentiel des pays en développement. Ce constat est le même dans presque tous les secteurs. En effet, la rémunération du facteur travail représente en moyenne plus de 98% dans le secteur primaire, 87% dans le secteur secondaire, 74% dans les services marchands et 83% dans les services non marchands. Mais il importe de remarquer que tel n'est pas le cas au niveau de la branche « électricité, eau et gaz »où le facteur capital est dominant avec 71,24% des rémunérations. Ceci s'explique certainement par le fait que les différentes composantes de cette branche nécessitent de lourds investissements. En termes de production, le secteur industriel vient en tête avec 36,53% contre 32,68% pour les services marchands. Toutefois, ces services créent plus de richesses. En effet, les services marchands contribuent à 44,54% dans la richesse de l'économie (valeur ajoutée) suivis par le secteur agricole soit 29,96%.

    3.2.2.2 Commerce extérieur

    Le Bénin achète des biens et services de l'étranger (importation) et vend aussi au reste du monde (exportation). Le tableau suivant montre que le Bénin importe plus qu'il

    38

    n'exporte. Ceci se traduit par la balance commerciale qui est déficitaire.

    Tableau 3.2: Commerce extérieur (en milliards de francs CFA)

    Produits

    importation

    Exportation

     

    Valeur

    %

    Valeur

    %

    AGRIV

    75.34

    0.75

    145.55

    2.25

    AVRIEI

    2.81

    0.03

    299.69

    4.64

    ELEVC

    2.02

    0.02

    0.17

    0.00

    SYLV

    1.27

    0.01

    0.59

    0.01

    PECH

    0.14

    0.00

    0.00

    0.00

    ACTEX

    50.34

    0.50

    0.57

    0.01

    INDUS

    2133.70

    21.18

    1638.12

    25.35

    FABRIC

    857.02

    8.51

    1327.19

    20.54

    AUTRIND

    4269.58

    42.37

    1605.38

    24.84

    EAU

    285.48

    2.83

    0.00

    0.00

    CONST

    62.09

    0.62

    0.27

    0.00

    RESTO

    343.68

    3.41

    989.64

    15.31

    TRANS

    1435.61

    14.25

    68.13

    1.05

    FINANC

    231.00

    2.29

    29.58

    0.46

    ADMP

    54.91

    0.54

    98.61

    1.53

    AUTSERV

    271.27

    2.69

    258.93

    4.01

    TOTAL

    10076.26

    100.00

    6462.41

    100.00

    Balance Com

    -3613.85

    Source :MCS 2007, calcul de l'auteur

    On constate que les secteurs industriels sont ceux qui importent le plus au Bénin avec 72,68% des dépenses d ?importations. Par contre, le secteur agricole n ?importe pratiquement pas au Bénin (0,21% en moyenne). Quant à l ?exportation, elle est aussi dominée par la branche industrielle avec 70,73% de l ?ensemble.

    3.2.2.3 Revenu de l'État et des ménages

    Le revenu des agents provient de plusieurs sources. Les recettes publiques dépendent essentiellement des taxes qui représentent 80% de ces recettes (voir annexe). La TVA représente 30% suivie des impôts sur le revenu (19,56%) et des taxes sur les importations (19,32%). La rémunération du capital versée à l'État représente 19,42% de ses recettes. En ce qui concerne les ménages, le tableau suivant donne ses revenus suivant les sources.

    Les ménages tirent la plus grande part de leur revenu du travail soit en moyenne 88%. Les transferts nets reçus par les ménages représentent 10,36% du revenu des ménages. On retient de la MCS 2007 que le Bénin est caractérisé par un secteur très développé qui contribue majoritairement à la création de richesse, suivi par le secteur agricole (en termes

    39

    Tableau 3.3: Revenu des ménages selon les origines (en milliards de francs CFA)

    Ménages

    Source de revenu

    TOTAL

     

    Travail

    Firmes

    GOUV

    RDM

     

    MPUB

    129.40

    1.15

    10.42

    4.67

    145.65

    MPF

    1.54

    0.01

    0.12

    0.06

    1.73

    MPINF

    196.59

    1.75

    15.84

    7.10

    221.27

    MAGRIND

    79.65

    0.71

    6.42

    2.88

    89.65

    MAGRIV

    865.74

    7.70

    69.74

    31.27

    974.45

    MELEV

    8.29

    0.07

    0.67

    0.30

    9.33

    MPECH

    17.10

    0.15

    1.38

    0.62

    19.25

    MNAGR

    561.37

    6.71

    45.22

    20.28

    633.58

    MCHOM

    176.46

    1.57

    14.21

    6.37

    198.62

    TOTAL

    2036.14

    19.83

    164.01

    73.55

    2293.53

    Source :MCS 2007, calcul de l'auteur

    de valeur ajoutée). La balance commerciale en 2007 est déficitaire. Les recettes de l'État sont dominées par les recettes fiscales (80%). Les ménages eux, tirent la majeure partie de leur revenu de la rémunération du travail.

    3.3 Calibration et bouclage du modèle

    Cette section présente deux opérations importantes à la construction d'un modèle d'équilibre général calculable. Il s'agit de la calibration ou du calibrage du modèle et du bouclage.

    3.3.1 Calibration du modèle

    La calibration consiste en la détermination des paramètres du modèle. Certains paramètres du modèle sont fixés et sont dits les paramètres libres. Ils sont fournis par la littérature. Les autres sont calculés avec les données de la MCS. Ces paramètres ne changent pas lors des simulations. Les paramètres sont choisis ou calculés de sorte à reproduire la situation de référence qui sert à apprécier les résultats des différentes simulations. La situation de référence est une reproduction par le modèle construit des données de la MCS utilisée pour l'analyse. Ainsi, le modèle défini doit être capable de recréer la situation de référence. Sa complexité dépend largement des formes fonctionnelles utilisées.

    Les paramètres calibrés sont ceux des formes fonctionnelles retenues pour modéliser le comportement des agents. Il s'agit des coefficients des fonctions de leontief, CES, CET, les

    paramètres d'échelle, etc.

    3.3.2 Bouclage

    « Boucler un modèle revient donc à identifier les arguments en faveur de tel ou tel fonctionnement de l'économie capable de traduire le plus fidèlement possible ses réalités et ses caractéristiques et à mieux saisir l'impact des politiques simulées, tel que rapporté par les résultats des simulations effectuées sur la base du modèle. »(DE (2009)).

    Dans le modèle construit, le nombre de variables est supérieur au nombre d'équations. Il importe donc d'exogénéiser certaines variables afin d'avoir autant d'équations indépendantes que de variables. Il ne s'agit pas juste de lever la sous détermination mais de veiller à respecter certaines caractéristiques de l'économie modélisée. Les règles de bouclage influencent les signaux émis par les agents (les prix) de sorte à rendre leurs décisions compatibles avec la cohérence macroéconomique du modèle. En réalité, il s'agit d'identifier les variables qui vont s'ajuster afin qu'on obtienne l'équilibre ex post. Il existe dans la littérature plusieurs catégories de bouclages (voir encadré).

    On rencontre dans la littérature, quatre principales spécifications de bouclage :

    - le bouclage keynésien : il donne la possibilité de chômage dans l'économie. Ici, la demande de travail est endogène;

    - le bouclage kaldorien : on fait l'hypothèse ici que les facteurs ne sont payés à leur productivité marginale. L'équilibre entre l'épargne et l'investissement passe par une redistribution des revenus influant sur le taux d'épargne;

    - le bouclage à la Johansen : ici, l'investissement joue un rôle déterminant, la consommation ou l'épargne s'ajuste de façon résiduelle;

    - le bouclage néo classique : l'épargne joue un rôle moteur et c'est l'investissement qui varie pour s'ajuster ex post.

    Encadré 4 :Bouclage d'un MEGC

    40

    L'hypothèse selon laquelle le Bénin est un « petit pays »conduit à fixer les prix internationaux (prix des importations et des exportations). Le taux de change nominal est considéré comme le numéraire comme dans le modèle de Mitik et Decaluwé (2008), de Decaluwé et al. (2010). Les dépenses courantes du gouvernement sont exogènes et varient d'une année au même taux que la croissance démographique fixée à 3%. L'offre de travail

    41

    des ménages est exogène et varie annuellement de 3%. La balance commerciale est fixée afin d'éviter toute augmentation de la consommation financée par un accroissement de la dette extérieure. Ainsi, une augmentation des importations est compensée par une variation équivalente des exportations à travers une dépréciation du taux de change réel (Mitik et Berthomieu (2008)). Il est également exogénéisé la consommation incompressible des ménages de la fonction d'utilité de type Stone Geary (LES) ainsi que la demande d'investissement public.

    Après avoir présenté le modèle, les données utilisées ainsi que les règles de bouclage, priorité sera donnée à la présentation des simulations réalisées et à l'analyse des résultats obtenus.

    CHAPITRE 4

    ANALYSE DES RÉSULTATS DES

    SIMULATIONS

    42

    Ce chapitre vise l'interprétation des résultats des différentes simulations. L'objectif de ces simulations est d'augmenter les ressources financières mobilisées (intérieures ou extérieures) afin d'en identifier les impacts. Trois principales simulations sont faites. La première fait l'hypothèse d'une augmentation de 15% des ressources extérieures. Afin de mieux cerner l'impact de cette hausse, trois situations sont étudiées. Dans un premier temps, la ressource mobilisée est est utilisée pour financer les investissements dans le respect de la configuration de la MCS 2007 ; la deuxième option consiste à financer exclusivement les investissements privés, et enfin la dernière politique suppose le financement des investissements publics avec les ressources mobilisées. La deuxième simulation et la troisième envisagent des mesures fiscales : une augmentation de 20% des taxes sur la valeur ajoutée (deuxième simulation) et une hausse de 25% des taxes sur le revenu des ménages. Dans la suite, les analyses seront faites en termes de variation entre la situation après le choc et la trajectoire de référence. La trajectoire est référence ou encore scénario de base est le comportement de l'économie en l'absence de tout choc ou de toute modification de politiques économiques. Pour un modèle d'équilibre général dynamique, un certain nombre d'hypothèses sont faites sur la situation de référence. En ce concerne notre étude, on suppose une croissance économique égale à celle de la population (3%). Ce qui permet de maintenir le revenu tête. Afin de maintenir le niveau des dépenses publiques par tête, on considère aussi qu'elles croissent dans la même proportion que la population.

    43

    4.1 Impact d'une hausse des ressources extérieures

    Une augmentation des ressources extérieures dans l'économie influe sur la plupart des grandeurs macroéconomiques et aussi sur le bien-être des ménages. Une étude comparée de trois possibilités d'orientation de ces ressources est faite dans cette section. Les trois orientations étudiées sont (i) une allocation optimale des ressources par le libre jeu du marché (cette politique sera notée SIM1A), (ii) une augmentation des investissements privés (SIM1B) et (iii) un accroissement des investissements de l'Etat. Dans les trois, la totalité des ressources mobilisées est utilisée.

    Toute augmentation des investissements engendre inéluctablement un accroissement du produit intérieur brut (PIB) mais cet accroissement pourrait dépendre de la nature de l'investissement (privé ou public) et des secteurs financés. Le graphique suivant montre l'impact des trois politiques sur le PIB de référence.

    Graphique 4.1: Variation du PIB

    2 4 6 8 10

    1.80 1.85 1.90 1.95 2.00

    SIM1A
    SIM1B
    SIM1C

    Période

    Source :Résultats des simulations

    Lorsqu'on utilise les moyens mobilisés pour financer l'économie béninoise suivant le schéma d'investissement de l'année de base (SIM1A), l'écart à la situation de référence est plus important que pour les deux autres politiques. En effet, bien que toutes les courbes de ce graphique soient croissantes, on sent une nette différence dans le temps (position relative des différentes courbes). On note également un meilleur accroissement du PIB si toutes les ressources mobilisées sont utilisées pour financer les investissements privés plutôt que les investissements publics. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'en général

    les entreprises privées opèrent des choix d'investissement souvent plus efficaces que les pouvoirs publics qui ne poursuivent pas le même objectif de profit que les premières. Mais qu'en est-il de la production des différentes branches et de la création de richesses?

    D'abord, remarquons que la croissance du PIB enregistrée est due essentiellement à quatre branches de production : le secteur de la construction, la pêche, la sylviculture et les activités extractives. Pour les trois politiques simulées, la tendance est la même : la pêche et la sylviculture ont enregistré une croissance assez marginale (moins de 0.3%) tandis qu'on a une augmentation de la production du secteur de la construction de 6,85% en moyenne et de 2,81% pour les activités extractives. On note aussi un rattrapage du niveau de production de référence au niveau de certains secteurs tels que l'élevage, l'eau, la santé, les autres industries, les autres services et le secteur des transports. Le secteur de l'élevage et celui de l'eau ont mis deux années pour rattraper l'écart, tandis que le secteur de la santé et celui des autres industries ont pris trois années et le secteur services et la branche des transports ont pris respectivement quatre et sept années (voir annexe). Ce retard de croissance constaté dans ces secteurs peut être dû au fait que certains secteurs réagissent moins vite aux investissements que d'autres secteurs c'est-à-dire qu'on ne remarque l'impact d'un nouvel investissement qu'au bout d'un certain nombre d'années. Globalement, la première année de ces politiques, seuls quatre secteurs ont eu un accroissement de leurs produits mais sept ans après on en compte dix sur les dix-neuf que compte l'économie. Quant à la valeur ajoutée, le graphique suivant donne son évolution dans les trois cas.

    Graphique 4.2: Évolution de la VA

    2 4 6 8 10

    -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6

    SIM1A
    SIM1B
    SIM1C

    Période

    Source :Résultats des simulations

    44

    La première année de la mise en ?uvre des politiques simulées, la valeur ajoutée a baissé

    45

    par rapport à la situation de référence de 0,4% quelle que soit la politique cette année; mais la dynamique est différenciée selon le choix de politique. Le rattrapage de la valeur ajoutée de la situation de référence s'est fait après quatre ans de mise en ?uvre de la troisième politique (SIM1C), cinq ans pour la deuxième (SIM1B) et sept ans pour la première. Ce qui pourrait amener à conclure que l'investissement public permet de créer plus de richesses.

    Une autre grandeur importante est le revenu des agents dont la variation suite aux différentes politiques est consignée dans le tableau suivant.

    Tableau 4.1: Variation du revenu des agents (%)

    Période

    Firmes

    Gouvernement

    Ménages

     

    SIM1A

    SIM1B

    SIM1C

    SIM1A

    SIM1B

    SIM1C

    SIM1A

    SIM1B

    SIM1C

    1

    1.165

    1.165

    1.165

    2.088

    2.088

    2.088

    1.796

    1.796

    1.796

    2

    1.308

    1.289

    1.252

    2.152

    2.141

    2.121

    1.810

    1.802

    1.786

    3

    1.446

    1.407

    1.336

    2.213

    2.191

    2.152

    1.823

    1.807

    1.777

    4

    1.577

    1.519

    1.415

    2.271

    2.239

    2.182

    1.836

    1.812

    1.769

    5

    1.702

    1.625

    1.491

    2.327

    2.285

    2.211

    1.849

    1.816

    1.761

    6

    1.822

    1.726

    1.562

    2.381

    2.328

    2.238

    1.861

    1.820

    1.754

    7

    1.937

    1.822

    1.631

    2.432

    2.368

    2.264

    1.872

    1.824

    1.748

    8

    2.047

    1.913

    1.696

    2.481

    2.407

    2.290

    1.884

    1.828

    1.743

    9

    2.152

    2.000

    1.759

    2.527

    2.444

    2.314

    1.894

    1.831

    1.738

    10

    2.252

    2.082

    1.818

    2.572

    2.479

    2.337

    1.905

    1.834

    1.733

    Source :Résultats de nos simulations

    L'augmentation des ressources pour le financement de l'économie accroît le revenu de tous les agents économiques en particulier le gouvernement qui enregistre une augmentation de plus de 2% dans les trois cas. Quant aux ménages, on constate que la variation (en %) du revenu change très peu d'une catégorie à une autre (entre 1,7% et 1,9%). En ce qui concerne les firmes, elles connaissent un gain de revenu supérieur dans la première situation.

    Cette politique engendre une hausse du niveau général des prix de 1,22% la première année. Malgré le maintien de la hausse de ces ressources sur toute la période, l'écart de prix à la situation de référence diminue progressivement. Toutefois, la dynamique dépend de la politique menée. En effet, la diminution de cet écart varie assez rapidement dans les deux premières situations que dans la troisième.

    Les revenus des ménages ont connu une hausse sensible(1,8% en moyenne) de même que l'indice des prix à la consommation, ce qui amène à s'interroger sur la variation du bien-être des ménages. Pour ce faire, nous recourons à la variation équivalente pour chaque type de ménages.

    46

    Pour les trois politiques simulées et sur toute la période, la variation équivalente est positive pour tous les ménages : ce qui permet de conclure que les ménages ont eu un gain de bien-être. Le bien-être de tous les ménages est croissant pour les simulations SIM1A et SIM1B tandis que pour la simulation SIM1C, le bien-être de certains ménages est décroissant. C'est le cas des ménages inactifs, des ménages non agricoles, des salariés du public, ceux du privé formel et ceux du secteur informel. Or, la plupart de ces ménages sont concentrés dans les villes. On peut donc dire que la troisième situation profitent plus aux ménages ruraux.

    Au terme de cette analyse, on retient que la première hypothèse est vérifiée. En effet, la mobilisation supplémentaire des ressources extérieures pour financer les investissements accroît, sur toute la période, le PIB. Cette hausse est plus accentuée lorsque cet investissement respecte la structure de l'économie béninoise en 2007 (MCS 2007). Ces politiques occasionnent une hausse du niveau général des prix de plus de 1% sur la période. Le revenu de tous les agents augmente relativement à la situation de référence. On remarque que ces politiques sont assez favorables aux ménages en ce sens qu'elles entraînent une amélioration de leur bien-être. Mais comme on le constate la troisième politique (hausse des investissements publics) est moins favorable aux ménages urbains que les autres politiques.

    4.2 Hausse des taxes sur la valeur ajoutée

    Le but de cette simulation est d'identifier l'impact d'une augmentation des TVA sur l'économie béninoise. En effet, le gouvernement pour augmenter ses recettes peut de façon discrétionnaire décider d'augmenter les taxes indirectes sur les produits et notamment les taxes sur la valeur ajoutée.

    La hausse des taxes sur la valeur ajoutée engendre une hausse de la valeur ajoutée en volume suivie d'une baisse plus importante du prix de la valeur ajoutée sectoriel. Ce qui diminue la valeur ajoutée en valeur et donc entraîne une baisse du produit intérieur brut en valeur par rapport à son niveau de référence. Cette politique stimule la demande de capital composite dans tous les secteurs sauf dans celui de l'administration publique où elle est restée constante sur toute la période. Comme on s'y attend, la rémunération de ce facteur a baissé dans toutes les branches d'activités. Sur le marché du travail, on note une hausse de la demande du travail composite dans quatre secteurs (la construction, les activités extractives, l'administration et la sylviculture) mais avec une baisse sensible de la

    47

    rémunération de ce facteur dans tous les secteurs sur la période.

    Les taxes sur la valeur ajoutée sont des taxes sur la consommation; elles agissent donc directement sur les consommateurs donc les ménages. Nous allons particulièrement nous intéresser à la variation du revenu et du bien-être de chaque catégorie de ménages. Le tableau suivant donne la variation du revenu des ménages suite à l'augmentation des TVA par rapport à la situation de référence.

    Tableau 4.2: Variation du revenu des ménages après hausse des TVA (%)

    Période

    Variation du revenu des différents ménages

     

    magrind

    magriv

    mchom

    melev

    mnagr

    mpech

    mpf

    mpinf

    mpub

    Total

    1

    -0.480

    -0.494

    -0.367

    -0.460

    -0.415

    -0.478

    -0.307

    -0.342

    -0.317

    -0.434

    2

    -0.471

    -0.484

    -0.360

    -0.451

    -0.406

    -0.468

    -0.301

    -0.335

    -0.311

    -0.425

    3

    -0.462

    -0.475

    -0.353

    -0.442

    -0.398

    -0.459

    -0.296

    -0.329

    -0.305

    -0.417

    4

    -0.453

    -0.465

    -0.346

    -0.434

    -0.390

    -0.450

    -0.290

    -0.323

    -0.299

    -0.409

    5

    -0.444

    -0.457

    -0.340

    -0.425

    -0.383

    -0.442

    -0.285

    -0.317

    -0.294

    -0.401

    6

    -0.436

    -0.448

    -0.334

    -0.418

    -0.376

    -0.434

    -0.280

    -0.311

    -0.288

    -0.394

    7

    -0.428

    -0.440

    -0.328

    -0.410

    -0.369

    -0.426

    -0.275

    -0.305

    -0.283

    -0.387

    8

    -0.421

    -0.432

    -0.322

    -0.403

    -0.362

    -0.418

    -0.270

    -0.300

    -0.278

    -0.380

    9

    -0.413

    -0.425

    -0.316

    -0.396

    -0.356

    -0.411

    -0.266

    -0.295

    -0.274

    -0.373

    10

    -0.406

    -0.418

    -0.311

    -0.389

    -0.350

    -0.404

    -0.261

    -0.290

    -0.269

    -0.367

    Source : Résultats de nos simulations

    On note une baisse du revenu de tous les ménages et ceci sur toute la période. L'impact de cette taxation est assez uniforme pour les différents types de ménages. En effet, la variation du revenu des ménages est presque identique pour chaque catégorie de ménages. Cette taxe ne dépend ni du secteur l'activité ni du milieu de résidence du ménage mais agit sur chaque unité de bien consommée. Ce qui pousse à jeter un coup d' ?il sur la variation du bien-être des ménages.

    48

    Tableau 4.3: ratio Variation équivalente/Revenu (%)

    Période

    magrind

    magriv

    mchom

    melev

    mnagr

    mpech

    mpf

    mpinf

    mpub

    1

    -1.135

    -1.100

    -1.006

    -1.102

    -0.928

    -0.980

    -0.961

    -0.984

    -0.856

    2

    -1.123

    -1.085

    -0.991

    -1.087

    -0.913

    -0.965

    -0.947

    -0.969

    -0.842

    3

    -1.111

    -1.070

    -0.977

    -1.073

    -0.899

    -0.951

    -0.934

    -0.954

    -0.829

    4

    -1.100

    -1.055

    -0.963

    -1.059

    -0.885

    -0.937

    -0.921

    -0.940

    -0.816

    5

    -1.089

    -1.041

    -0.950

    -1.046

    -0.872

    -0.924

    -0.909

    -0.927

    -0.804

    6

    -1.078

    -1.028

    -0.937

    -1.034

    -0.860

    -0.911

    -0.897

    -0.914

    -0.792

    7

    -1.068

    -1.015

    -0.924

    -1.022

    -0.848

    -0.899

    -0.886

    -0.901

    -0.781

    8

    -1.059

    -1.003

    -0.913

    -1.010

    -0.836

    -0.887

    -0.875

    -0.889

    -0.771

    9

    -1.050

    -0.991

    -0.901

    -0.999

    -0.825

    -0.876

    -0.865

    -0.878

    -0.760

    10

    -1.041

    -0.980

    -0.891

    -0.989

    -0.814

    -0.865

    -0.855

    -0.867

    -0.750

    Source :Résultats de nos simulations

    Inévitablement, l'augmentation des taxes sur la consommation (TVA) détériore le bien-être de tous les ménages. La perte de bien-être, bien que général, est plus accentuée au niveau des ménages agricoles, les ménages éleveurs et les ménages inactifs. Mais on remarque une diminution de la perte de bien-être dans le temps même si elle est assez lente.

    Quant au gouvernement, ses recettes ont considérablement augmenté. Les recettes publiques ont connu sur la période une croissance moyenne de plus de 6% par année. Avec une hausse de la consommation publique assez faible sur la même période (moins de 0,06%), le gouvernement a pu donc accroître son épargne très fortement sur la période. En effet, l'épargne publique a connu une hausse de plus de 30% par an par rapport à la situation de référence. Cette politique permet donc à l'État de dégager un surplus qui peut servir à financer l'économie.

    Eu égard à tout ce qui précède, une augmentation des taxes sur la valeur ajoutée est défavorable à tous les ménages, car cette mesure engendre une baisse leur revenu et de leur bien-être. Le produit intérieur brut a diminué suite à cette politique sur toute la période. Mais la tendance de cette diminution laisse croire qu'à long terme, l'économie va renouer avec la croissance en dépit du maintien de ces taxes. Il en est d'ailleurs de même pour toutes les grandeurs. Ainsi, à long terme, l'économie va internaliser ce choc et croître normalement. Enfin, cette politique permet à l'État d'augmenter considérablement son revenu et d'en épargner une bonne partie (une hausse de plus 30% de l'épargne publique).

    49

    4.3 Impact d'une hausse des taxes sur le revenu des ménages

    La mobilisation des ressources intérieures par une augmentation des taxes directes sur les ménages influence fondamentalement les agrégats relatifs aux agents ménages et gouvernement. Si le Bénin opte pour une telle politique, quelles en seront les principales répercussions?

    D'abord, on note un ralentissement de l'activité économique les trois premières années de cette politique. En effet, durant les premières années de cette mesure, le produit intérieur brut a baissé par rapport à son niveau dans la situation de référence. Mais dès la quatrième année, l'économie renoue avec une croissance mitigée. La production des biens et des services a enregistré une faible augmentation par rapport à la situation de base (en moyenne 0,13%).

    Le revenu gouvernement a évidemment augmenté avec une croissance annuelle de près de 3%. L'État a réduit sa consommation en volume et donc a augmenté son épargne de plus 15% par an par rapport à la situation de référence.

    Quant aux ménages, le tableau suivant met en exergue la variation du revenu subit suite à une augmentation des taxes directes.

    Tableau 4.4: Variation du revenu des ménages suite à la hausse des taxes directes (%)

    magrind

    magriv

    mchom

    melev

    mnagr

    mpech

    mpf

    mpinf

    mpub

    -0.063

    -0.07

    -0.001

    -0.052

    -0.027

    -0.061

    0.031

    0.013

    0.026

    -0.056

    -0.063

    0.004

    -0.045

    -0.021

    -0.054

    0.036

    0.018

    0.031

    -0.049

    -0.056

    0.01

    -0.039

    -0.015

    -0.048

    0.04

    0.023

    0.036

    -0.043

    -0.05

    0.015

    -0.033

    -0.009

    -0.042

    0.045

    0.027

    0.04

    -0.037

    -0.043

    0.019

    -0.027

    -0.004

    -0.036

    0.049

    0.032

    0.044

    -0.031

    -0.037

    0.024

    -0.021

    0.002

    -0.03

    0.053

    0.036

    0.048

    -0.025

    -0.032

    0.028

    -0.016

    0.007

    -0.024

    0.056

    0.04

    0.052

    -0.02

    -0.026

    0.032

    -0.011

    0.011

    -0.019

    0.06

    0.044

    0.055

    -0.015

    -0.021

    0.036

    -0.006

    0.016

    -0.014

    0.063

    0.048

    0.059

    -0.01

    -0.016

    0.04

    -0.001

    0.02

    -0.009

    0.066

    0.051

    0.062

    Source : Résultats de nos simulations

    Comme on peut constater à la lecture de ce tableau, l'augmentation de ces taxes contrairement à une hausse des TVA n'influe pas sur le revenu des ménages de la même façon. Si globalement sur la période le revenu des ménages baisse légèrement, au niveau désagrégé le constat n'est pas le même. Les ménages salariés du public, ceux du secteur

    50

    privé formel et les ménages du secteur informel ont vu leur revenu augmenté sur toute la période en dépit de la mesure. Cinq ans après la mise en oeuvre de cette politique, on remarque également que les ménages non agricoles ont connu aussi une augmentation de leur revenu. Or, la plupart de ces ménages sont concentrés dans les grandes agglomérations; on peut dire donc que la hausse des taxes directes sur les ménages n'a pas un impact négatif sur le revenu des ménages urbains. Mais qu'en est-il du bien-être des ménages? Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer au regard du tableau précédent, la variation de bien-être des ménages ne suit pas forcément le signe de la variation du revenu mais prend en compte aussi celle du prix. Le tableau suivant donne une idée du gain ou de la perte d'utilité suite à l'augmentation des taxes.

    Tableau 4.5: Variation du bien-être des ménages suite à la hausse des taxes directes sur les ménages (%)

    magrind

    magriv

    mchom

    melev

    mnagr

    mpech

    mpf

    mpinf

    mpub

    -1.666

    -0.018

    0.046

    -0.001

    -1.634

    -0.005

    -1.640

    0.059

    -2.608

    -1.658

    -0.008

    0.056

    0.009

    -1.624

    0.005

    -1.631

    0.069

    -2.599

    -1.650

    0.002

    0.065

    0.018

    -1.615

    0.014

    -1.622

    0.078

    -2.591

    -1.643

    0.012

    0.074

    0.027

    -1.607

    0.023

    -1.614

    0.088

    -2.583

    -1.635

    0.021

    0.083

    0.036

    -1.598

    0.032

    -1.606

    0.097

    -2.575

    -1.628

    0.030

    0.092

    0.044

    -1.590

    0.040

    -1.598

    0.105

    -2.568

    -1.625

    0.033

    0.092

    0.046

    -1.589

    0.043

    -1.598

    0.104

    -2.569

    -1.615

    0.046

    0.108

    0.060

    -1.575

    0.056

    -1.584

    0.121

    -2.554

    -1.609

    0.054

    0.115

    0.067

    -1.568

    0.063

    -1.577

    0.129

    -2.548

    -1.604

    0.062

    0.122

    0.074

    -1.561

    0.071

    -1.570

    0.136

    -2.541

    Source :Résultats de nos simulations

    Les ménages inactifs et ceux du secteur informel ont tiré profit de cette politique en ce sens que leur utilité a augmenté tout au long de la période. Les ménages agricoles « vivriers », les éleveurs et les pêcheurs ont subi en début de période une perte de bien-être mais quelques années après ont enregistré un gain d'utilité. Les autres ménages ont subi sur toute la période une perte importante de leur bien-être équivalent à plus de 1,5% de leur revenu. Ces ménages sont ceux sur lesquels ces taxes sont prélevées. Autrement, les ménages qui contribuent directement à l'augmentation de cette taxe ont enregistré une perte de leur bien-être sur toute la période. Mais ce sont les ménages du secteur public qui ont observé la plus grande perte de bien-être, soit une baisse de plus de 2,5% de leur revenu de référence.

    On peut conclure à partir des analyses précédentes que cette mesure a entraîné un ralentissement de l'activité économique les trois premières années. Le revenu du gouvernement augmente ainsi que son épargne. Globalement, l'augmentation des taxes sur les

    51

    ménages entraîne une baisse de leur revenu. Mais de grandes disparités sont remarquées. En effet, cette politique n'influence pas négativement le revenu des ménages urbains. On note également un effet différencié quant à la variation du bien-être des ménages. Ainsi, la troisième hypothèse n'est pas vérifiée car la politique a affecté certes la plupart des ménages urbains (ménages du secteur public, ménages non agricoles et ménages du privé formel) mais elle a également entrainé une baisse du bien-être des ménages agricoles industriels qui sont considérés comme des ruraux.

    52

    CONCLUSION

    L'objectif de cette étude était d'identifier les impacts d'un recours aux différentes sources de financement sur l'économie béninoise. Pour ce faire, un modèle d'équilibre général calculable dynamique a été construit afin de tenir compte des interactions qui existent au sein de l'économie et aussi pour suivre l'évolution des différentes variables dans le temps. La MCS utilisée pour ce MEGC prend en compte neuf catégories de ménages, dix-neuf secteurs de production avec autant de produits. Trois principales simulations de politiques de mobilisations des ressources ont été réalisées : (i) augmentation des ressources extérieures pour financer les investissements, (ii) hausse des taxes sur la valeur ajoutée et (iii) hausse des taxes directes sur les ménages.

    De nos simulations, il en ressort qu'une mobilisation supplémentaire des ressources extérieures pour financer les investissements accroît le PIB sur toute la période. Toutefois, cette hausse dépend de la nature de l'investissement réalisé. Cette mesure accroît le revenu de tous les agents et entraîne également une amélioration du bien-être des ménages. Mais le financement des investissements publics accroît moins le bien-être des ménages en comparaison avec les autres scénarii. Il importe de remarquer que cette mesure est source d'inflation, soit un accroissement du niveau des prix d'environ 1.2%. En ce qui concerne l'amélioration de la mobilisation des ressources intérieures à travers une hausse de 20% des recettes liées à la TVA, on constate une baisse de l'activité économique par rapport à la situation de référence sur toute la période. De plus, cette politique est défavorable à tous les ménages, car ceux-ci enregistrent une baisse de leur revenu et de leur bien-être. Mais le revenu du gouvernement augmente considérablement au point où celui-ci parvient à dégager un surplus d'épargne de plus de 30% par rapport la situation de référence. Toutefois, on note que l'écart de la plupart de ces grandeurs à la situation de référence

    53

    diminue au fil du temps. Ainsi, à long terme, l'économie va donc internaliser ce choc et renouer avec une croissance supérieure à celle de la situation de base. La hausse de 25% des taxes sur le revenu des ménages a entraîné aussi un ralentissement de l'activité économique les trois premières années. Le revenu du gouvernement augmente ainsi que son épargne. Contrairement à l'augmentation de la TVA, cette politique n'agit pas sur les ménages de la même manière. Cette politique n'influence pas négativement le revenu des ménages urbains. Elle affecte négativement le bien-être des ménages qui payent ces taxes.

    On peut conclure sur la base de ces résultats que : (i) l'origine des ressources mobilisées (MRE ou MRI) a des impacts différents sur l'économie, (ii) à court terme, les ressources extérieures sont plus favorables à la croissance et l'amélioration du bien-être des ménages que les ressources mobilisées à travers les politiques fiscales, (iii) la MRE est source d'infla-tion dans l'économie, (iv) les politiques fiscales simulées accroissent le revenu de l'Etat et améliorent considérablement son épargne, (v) les effets néfastes de ces politiques fiscales sur l'économie et les ménages s'amenuisent avec le temps : à long terme ces effets disparaîtront, (vi) les taxes directes sur les ménages engendrent un impact qui diffère selon le type de ménage, (vii) les taxes sur la valeur ajoutée induisent une hausse du niveau général des prix.

    Au regard des résultats obtenus et de l'importance de la mobilisation des ressources financières pour le Bénin, nous jugeons nécessaire de formuler quelques recommandations à savoir que:

    - en période de récession économique, il est préférable de recourir aux capitaux étrangers du fait de leurs impacts à court terme;

    - une fois les ressources mobilisées, il importe de choisir de façon adéquate les secteurs à financer car l'impact sur l'économie et le bien-être des ménages en dépend;

    - en attendant de disposer d'une épargne intérieure suffisante seule gage de souveraineté économique et financière surtout du point de vue de l'acquisition d'une capacité d'autofinancement, il est nécessaire d'accroître la mobilisation des ressources extérieures mais sans oublier leur effet inflationniste et aussi de manière à éviter le surendettement;

    - du fait des effets néfastes des différentes taxes, l'élaboration de taxes spécifiques à chaque catégorie de ménages et à chaque type de produit peut s'avérer plus optimale voire réduire les inégalités intra-ménages dans la mesure où certaines politiques fiscales ont un impact qui diffère selon le type de ménage;

    54

    - les autorités doivent définir des politiques de compensation pour les ménages qui supportent la plus grande perte de bien-être suite à la mise en oeuvre d'une politique fiscale;

    - compte tenu de la diminution des effets négatifs des politiques fiscales dans le temps, il serait plus optimal que ces politiques visent des objectifs de mobilisation de ressources de long terme.

    Malgré les efforts de modélisation pour se rapprocher de la réalité, nous reconnaissons que cette étude n'est donc pas exempte de limites. Hormis les reproches habituels adressés à l'encontre du modèle d'équilibre général (confère Hérault (2004); Philip (2006); Piet (2002); Le Cacheux et Touzé (2002)), cette étude présente certaines limites qu'il importe de préciser. D'abord, la dynamique du modèle suppose que les agents ont des anticipations myopes, c'est-à-dire qu'ils ne révisent pas leur anticipation. Ce qui est peu réaliste. En plus de cela, on peut aussi mettre l'accent sur le caractère trop agrégé des ressources extérieures dans la MCS qui permet pas de simuler des politiques plus spécifiques. En effet, il aurait été bien de désagréger les ressources extérieures (par exemple en APD, IDE, les emprunts sur les marchés financiers, etc.).

    Ainsi, une perspective d'amélioration de cette étude serait d'utiliser des données plus récentes et de chercher les impacts de chaque type de ressources extérieures sur l'économie. De même, afin d'étudier l'impact de ces politiques sur le niveau de pauvreté des ménages, l'association à ce modèle d'un module de micro-simulation serait d'un apport considérable.

    I

    BIBLIOGRAPHIE

    Adjovi, E., Gnansounou, S., Guédou, M. et Tchokpon-Medenou, N. (2011), Mobilisation des ressources intérieures au bénin : États des lieux et stratégies d'amélioration, Technical report, CEDEAO.

    Arndt, C., Jones, S. et Tarp, F. (2009), `Aid and growth : Have we come full circle?', Discussion Papers.

    Aryeetey, E. (2009), `The global financial crisis and domestic resource mobilization in africa', African Development Bank Group,Working paper series (101).

    Azam, J., Devarajan, S. et O'Connell, S. (1999), `Aid dependence reconsidered', The Centre for the Study of African Economies Working Paper Series.

    Berg, E. (2000), `Aid and failed reform : The case of public sector management', Foreign aid and development : lessons learnt and directions for the future .

    Bhushan, A. et Samy, Y. (2010), `Enhancing domestic resource mobilization for effective development : The role of donors'.

    URL: http :// www.nsi-ins.ca/english/pdf/DonorPaperFINALPOST.pdf

    BM (2005), `Economic growth in the 1990s : Learning from a decade of reform', Banque Mondiale.

    BM (2007), `World development indicators', Washington: Banque Mondiale.

    Brun, J.-F., Chambas, G. et Guerineau, S. (2008), `Aide et mobilisation fiscale dans les pays en développement', AFD .

    Bénin (2010), Stratégies de croissance pour la réduction de la pauvretion, SCRP 3.

    II

    CEA (2006), `Rapport économique sur l'afrique 2006 : Flux de capitaux et financement du développement en afrique', Addis-Abeba: CEA. .

    CEA (2011), `Mobilisation des recettes fiscales intérieures pour le développement en afrique', Note d'orientation (1).

    Clemens, M. et Radelet, S. (2003), `The millennium challenge account : How much is too much, how long is long enough', Center for Global Development Working Paper 23.

    Cloutier, M., Cockburn, J. et Decaluwé, B. (2004), `Éducation et pauvreté au vietnam : Une analyse en équilibre général calculable', Papier de recherche .

    CNUCED (2010), `Réinscrire les omd dans les priorités de développement : Une démarche en quatre volets', Publication des Nations Unies .

    Culpeper, R. et Bhushan, A. (2010), `Why enhance domestic resource mobilization in africa?', Trade Negotiations Insights, ICTSD and ECDPM, Special Issue on Fiscal Implications of EPA and Domestic Resource Mobilization (6).

    DE (2009), Impact des accords de libre échange, Technical report, Direction des Etudes du Ministère du Commerce Extérieur du Maroc.

    Deblock, C. (2004), `Investissements directs étrangers et développement : Deux perspectives', La chronique des Amériques 35.

    Decaluwé, B., Lemelin, A., Maisonnave, H. et Robichaud, V. (2010), `Pep-1-t'.

    Djogbénou, A. (2010), Impact de mesures de politiques fiscales sur l'économie béninoise : une analyse en équilibre général calculable dynamique, Master's thesis, ENSEA.

    Doucouliagos, H. et Paldam, M. (2009), `The aid effectiveness literature : The sad results of 40 years of research', Journal of Economic Surveys 23(3), 433-461.

    DPC (2010), Stratégies de financement pour l'atteinte des omd : politique fiscale et aide publique au développement, Technical report, Ministère de l'économie et des Finances.

    Durbarry, R.and Gemmell, N. et Greenaway, D. (1998), New evidence on the impact of foreign aid on economic growth, Centre for Research in Economic Development and Internat. Trade, Univ. of Nottingham.

    Gupta, S., Clements, B., Pivovarsky, A. et Tiongson, E. (2003), `Foreign aid and revenue response does the composition of aid matter ?', IMF Working Paper No. 03/176 .

    III

    Hadjimichael, M. (1995), Sub-Saharan Africa : growth, savings, and investment, 1986-93, Vol. 118, Intl Monetary Fund.

    Hérault, N. (2004), `Un modèle d'équilibre général calculable (megc) pour évaluer les effets de l'ouverture au commerce international : le cas de l'afrique du sud', Document de travail (102).

    Le Cacheux, J. et Touzé, V. (2002), `Les modèles d'équilibre général calculable à générations imbriquées', Revue de l'OFCE (1), 87-113.

    Matovu, J. M. (2010), Domestic resource mobilization in sub-saharan africa : The case of uganda, Technical report, The North-South Institute.

    MEPDEAP (2007), Plaidoyer pour la mobilisation des ressources en faveur des OMD, Ministére de l'économie, de la Prospective, du Développement et de l'évaluation de l'Action Publique.

    Mitik, L. et Berthomieu, C. (2008), `L'impact de la libéralisation commerciale sur le travail des femmes. une analyse comparative entre l'afrique du sud et l'éthiopie à l'aide d'une approche en équilibre général calculable', Panoeconomicus (1), 69-88.

    Mitik, L. et Decaluwé, B. (2008), `The impact of trade on female labor and girls? education in south africa : a cge analysis'.

    Morrissey, O. (2006), `Aid or trade, or aid and trade ?', Australian Economic Review 39(1). Mosley, P. (1987), `Foreign aid, its defense and reform'.

    Nissanke, M. et Aryeetey, E. (1998), Financial integration and development : liberalization and reform in sub-Saharan Africa, Vol. 11, Psychology Press.

    NU (2007), `Summary by the president of the general assembly of the high-level dialogue on financing for development', A/62/550 .

    OREA (2010a), Domestic resource mobilization for poverty reduction in east africa : Burundi case study, Technical report, African Development Bank Group.

    OREA (2010b), Domestic resource mobilization for poverty reduction in east africa : Kenya case study, Technical report, African Development Bank Group.

    PEA (2010), La mobilisation de ressources publiques et l'aide en afrique, Technical report, Perspectives économiques en Afrique.

    IV

    Philip, J. (2006), Le recours aux megc pour l?analyse des politiques de libéralisation commerciale de leur impact sur la pauvreté : analyse des critiques et propositions d'améliorations, Technical report, Aix-Marseille Université, CERGAM.

    Piet, L. (2002), Spatialisation d'un MEGC pour l'étude de la localisation des activités agricoles à une échelle infra-nationale, PhD thesis, école Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts.

    Rahman, K. M. A. (2008), `Aid effectiveness reconsidered', International Research Journal of finance and Economics.

    Tarp, F. et Mekasha, T. (2011), `Aid and growth what meta-analysis reveals', Working Papers.

    ANNEXE A

    EQUATIONS ET VARIABLES DU MODÈLE

    V

    A.1 Équations du modèle

    A.1.1 Production

    1. VAj,t = íjXSTj,t

    2. CIj,t = iojXSTj,t

    3. VAj,t = BV A

    j V AjLDCj,t j A + (1 - â~ A)KDC~ t j A]

    -1

    ñV A j

     

    V A óV A

    4. LDCj,t = [1-/q9îA Rj

    4. ] j KDCj

    Nj ,t

    5. LDCj,t = B, D[>l âL

    Dl,jLDj t D]

    -1

    ñLD j

     

    ó

    6. LDl,j,t = [âLD

    l,j W Cj,t LD j )óLD

    W T Il,j,t ] j (BLD j -1LDCj,t

    7. KDCj,t = BKD

    j [Pl â(jDKDj t KD]

    l,j

    -1

    ñKD j

    ó

    8. KDl,j,t = [âKD

    l,j RCj,t KD j )óKD

    RTIl,j,t ] j (BKD j -1KDCj,t

    9. DIi,j,t = aiji,jCIj,t

    A.1.2 Revenus et Épargne

    Ménages

    10. YHh,t = Y HLh,t + Y HKh,t + Y HTRh,t

    11. YHLh,t = >l AW,lL [Wl,t >j LDl,j,t]

    12. YHKh,t = >k ARK

    h,k (>j Rk,j,tKDk,j,t)

    13. YHTRh,t = >ag TRh,ag,t

    14. YDHh,t = Y Hh,t - TDh,t - TRgov,h,t

    15. CTHh,t = Y DHh,t - SHh,t - >agng TRagng,h,t

    16. SHh,t = PIXCONçt sh0çt + sh1h,tY DHh,t

    Entreprises

    17. YEf,t = Y EKf,t + YET Rf,t

    18. YEKf,t = (1 - Agov - Arow) >j Rj,tKDj,t

    VI

    19. YETRf,t = >ag TRf,ag,t

    20.

    VII

    YDEf,t = Y Ef,t - TDEf,t

    21. SEf,t = Y DEf,t - >ag TRag,f,t

    Gouvernement

    22. YG t = Y GKt + Y GTRt + TDTt + TDETt + TPRODTt + TPRCTSt

    >

    23. YGKt = ëgov j Rj,tKDj,t

    24. YGTRt = >agng T Rgov,agng,t

    25. TDHTt = >h TDh,t

    26. TDETt = >j TDj,t

    27. TPRODTt = TIWTt + TIKTt + TIPTt

    28. TIPTt = >j TIPj,t

    29. TIWTt = >l,j TIWl,j,t

    30. TIKTt = >k,j TIKk,j,t

    31. TPRCTSt = TITt + TV ATt + TXTt + TMTt

    32. TITt = >i TIi,t

    33. TMTt = >m T Mm,t

    34. TXTt = >x TXx,t

    35.

    VIII

    TVATt = >i TV Ai,t

    36. TDHh,t = PIXCONçt ttdh0h,t + ttdh1h,t YHh,t

    37. TDFf,t = PIXCONçt ttdf0f,t + ttdf1f,t Y FKf,t

    38. TIWl,j,t = ttiwl,j,t WlLDl,j,t

    39. TIKk,j,t = ttikk,j,t Rk,tKDk,j,t

    40. TIPj,t = PPj,t XSTj,t

    41. TInm,t = ttinm,t(PLnm,t + >i PCnm,t tmrgi,nm,t)DDnm,t

    42. TIm,t = ttim,t (PLm,t + >i PCi,t tmrgi,m)DDm,t + [(1+ttmm) PWMm, te + >i PCi,t tmrgi,m,t]IMm,t

    43. TVAnm,t = ttvanm,t(PLnm,t + >i PCi,t tmrgi,nm)DDnm,t

    44. TVAm,t = ttvam,t(PLm,t + >i PCi,t tmrgi,m)DDm + [(1+ttmm,t) PWMm,te + >i PCm,t tmrgi,m]IMm,t

    45. TMm,t = ttmm,t PW Mx,teIMm,t

    46. TXx,t = ttxx,t (PEx,t + >i PCi tmrgi,x,t)EXDx,t

    47. SGt = Y Gt - >agng T Ragng,gov,t

    Reste du monde

    48. YROWt = e > >j Rj,tKDj,t + >

    m PW Mm,tIMm,t + ërow agd T Rrow,agd,t

    49. IX

    SROWt = Y ROWt - >x PEF OB

    x,t EXDx,t - %agd T Ragd,row,t

    50. SROWt = -CABt

    Transferts

    51. TRagng,h,t = ëT R

    agng,hY DHh,t

    52. TRgov,h,t = PIXCONçt tr0h + tr1hY Hh,t

    53. TRag,f,t = ëT R

    ag,fY DEf,t

    54. TRagng,gov,t = PIXCONçt T R0agng,gov,tpopt

    55. TRagd,row,t = PIXCONçt TR0agd,rowpopt

    A.1.3 Demande

    56. Ci,h,tPCi,t = Cmin

    i,h,tPCi,t + ãLES

    i,h [CTH - >ij Cmin

    ij,h,tPCij,t]

    57. FBCFt = ITt - >i PCi,tV STKi,t

    58. PCi,tINV PRI

    i,t = ãINV PRIITPRI

    i t

    59. PCi,tINV P UB

    i,t = ãINV PUBITPUB

    i t

    60. INVi,t = INVi,t P RI + INV P UB i,t

    61.

    X

    PCi,tCGi,t = ãGOV

    i Gt

    62. DITi,t = Ej DIi,j,t

    63. MRGNi,t = Ei,j tmrgi,ijDDij,t + Em tmrgi,mIMm,t + Ex tmrgi,xEXDx,t

    A.1.4 Offre de produits et commerce extérieur

    64. XST BxT [E QXTXSñ; Sj,i,t] ñ,T

    1

    j,t - j i j,i,t

    65. XSj,i,t = XSTj,t j [ Pj,i,t j
    (BXT

    j )1+óXT âXT j,i PTj,t ]óXS

    66. XSj,x,t = BX j,x[âXT

    j,x EXñX

    j,x,t + (1 - âXT

    j,x j,x )DSñXj,x,t]

    j,x

    67. XSj,nx,t = DSj,nx,t

    68. EXj,x,t = [1?âX j,x PEx,t

    PLx,t ]óX j,xDSj,x,t

    âX j,x

    69. EXDx,t= EXDO x,tpopt[etP W Xx,t P EF OB x,t

    ]óXD x

     

    1

    70. Qm,t = BMm Mm IM?ñM

    m,t + (1 - âM

    m m )DS?ñM m

    m,t ]

    m ñM

    71. Qnm,t = DDnm,t

    72. IMm,t = [1M P Dm,t

    m P Mm,t ]óM m DDm,t âM m

    A.1.5 Prix Production

    73.

    XI

    PPj,t = PV Aj,tV Aj,t+PCIj,tCIj,t XSTj,t

    74. PTj,t = (1 + ttprodj,t)PPj,t

    75. PCIj t = ~i PCiIj

    76. PVAj,t = WCj,tLDCj,t+RCj,tKDCj,t

    V Aj,t

    P

    lWT Il,j,tLDl,j,t

    77. WCj,t = LDCj,t

    78. WTIl,j,t = Wj (1 + ttiwl,j,t)

    79. RCk,t = ~l R KDCDk j t

    80. RTIk,j,t = Rk,j (1 + ttikk,j,t)

    Commerce extérieur

    81. PTj,t = Ei xsTX sj,i,t

    82. Px,t = PEx,tEXx,t+PLx,tDx,t XSx,t

    83. Pnx,t = PLnx,t

    84. PEF OB

    x,t = (PEx,t + >i PCi,ttmrgXi,x)(1 + ttdex,t)

    85. PDi,t = (1 + ttici,t)(PLi,t + >ij PCij,ttmrgij,i)

    86. PMm,t = (1 + tticm,t)((1 + ttdmm,t)etPWMm,t + >i PCi,ttmrgi,m)

    87. PCm,t = PMm,tIMm,t+PDm,tDm,t Qm,t

    88. PCnm,t = PDnm,t

    XII

    Indice des prix

    r 89. PIXGDPt = >j PV Aj,tV AOj >j PV Aj,tV Aj,t >

    >

    j PV AOj,tV AOj j PV AOj,tV Aj,t

    > >

    90. PIXCONt = i 7PCOij >h >h COij,h

    91. PIXINVP RI

    t = ~i(PCi,t

    PCOi)ãi NV PRI

    92. PIXINVP UB

    t = Qi( P Ci,t

    P COi )ãINV PUB

    i

    =

    93. PIXGOV (Pci,t )ryGOV

    t PCOi i

    A.1.6 Équilibre

    94. Qi,t = Eh Ci,h,t + Gi,t + INVi,t + V ST Ki,t + DITi,t + MRGNi,t

    95. Ej LDl,j,t = LSl,t

    96. Ej KDk,j,t = KSk,t

    97. ITt = Eh SHh,t + E f SEf,t + SGt + SROWt

    98. ITPRI t= ITt - IT PUB

    t - Ei PCi,tV STKi,t

    99. Ej DSj,i,t = DDi,t

    100. Ej EXj,x,t = EXDx,t

    XIII

    A.1.7 Produit Intérieur Brut

    101. GDPBP

    t = >j PV Aj,tV Aj,t + TPRODTt

    102. GDPMPt = GDP BP

    t + TPRDCTSt

    103. GDPIB

    t = >l,j Wl,tLDl,j,t + >k,j Rk,j,tKDk,j,t + TPRODTt

    + TPRDCTSt

    104. GDPF D

    t = >i PCi,t[>h Ci,h,t + Gi,t + INVi,t + V STKi,t]

    + >x PEF OB

    x,t EXDx,t - >m etPWMm,tIMm,t

    A.1.8 Module dynamique

    105. KDk,j,t+1 = KDk,j,t(1 - äk,j) + INDk,j,t

    106. ITPtUB = PKpUB >k pub INDk,pub,t

    107. ITPtRI = PKfRI >k,pri INDk,bus,t

    [ PCi,t PRI

    108. PKPRI -- 1 T7 ]ryINV

    t -- AK_PRI 8 ãINV PRI i

    109. PKPA _PUB NV

    UB = 1 7~ [ PCiP,tUB ]ãINV PUB

    K 8 ãI g

    XIV

    Rk,bus,t óINV

    110. INDk,bus = ök,bus[ Uk,bus,t] k,busKDk,bus,t

    111. Uk,bus,t = PKP RI

    t (äk,bus + IRt) et

    = PK3UUB (äk ,pub + IRt)

    Uk,pub,t

    A.1.9 Autre équation

    V EhT7 [PCOi]fLES(CTH CminPCi i) - (CTHO >.. COminPCOi i)

    = l li L PCi 1 i l h - ~ij h,ij z7 h z~ h,ij z7

    A.2 Glossaire des variables et des paramètres

    A.2.1 Variables de volume

    Ci,h,t : Consommation finale du ménage h pour le bien i

    Cmin : Consommation minimum du bien i par le ménage h

    i,h,t

    CGi,j,t : Consommation publique du bien i

    CIj,t : Consommation intermédiaire totale de la branche j

    DDi,t : Demande domestique du bien i produit localement

    DIi,j,t : Demande intermédiaire du bien i par la branche j

    DITi,t : Demande intermédiaire totale du bien i

    DSj,i,t : Offre de bien i de la branche j sur le marché local

    EXx,t : Quantité du produit x exportée par la branche j

    EXDx,t : Demande d'exportation mondiale du produit x

    INDk,j,t : Nouvel investissement en capital de type k par la branche j

    INVi,t : Investissement en produit i

    INV P RI : Investissements privés en produit i

    i,t

    INV P UB : Investissements publics en produit i i,t

    IMm,t : Quantité du produit m importée

    KDk,j,t : Demande du capital k par la branche j

    KDCj,t : Demande du capital composite par la branche j

    KSk,t : Offre du capital k

    XV

    LDl,j,t : Demande de travail du type l

    LDCj,t : Demande de travail composite par l'industrie j

    LSl,t : Offre de travail du type l

    Qi,t : Quantité de bien composite demandée

    V Aj,t : Valeur ajoutée de la branche j

    V STKi,t : Variation de stock du bien i

    XSj,i,t : Production du produit i par l'industrie j

    XSTj,t : Production totale de la branche j

    A.2.2 Prix

    et : Taux de change côté à l'incertain

    IRt : Taux d'intérêt

    Pj,i,t: Prix à la production du bien i par la branche j

    PCi,t : Prix à la consommation (incluant les taxes et les marges)

    PCIj,t : Indice des prix de la consommation intermédiaire de la branche j

    PDi,t : Prix domestique du produit I incluant les taxes

    PEx,t : Prix des exportations du bien x excluant les taxes

    PEF OB : Prix domestique des exportations (en monnaie locale)du produit x

    x,t

    PIXCONt : Indice des prixes à la consommation

    PIXGDPt : Déflateur du PIB

    PIXGV Tt : Indice des prix à la consommation gouvernementale

    PIXINV PRI : Indice des prix à l'investissement privé t

    PIXINV PUB : Indice des prix à l'investissement public t

    PKP RI : Prix du nouveau capital privé

    t

    PKP UB : Prix du nouveau capital public

    t

    PLi,t : Prix domestique du produit i excluant les taxes sur produits

    PMm,t : Prix domestique des importations du

    produit m (incluant les droits et les taxes)

    PPj,t : Coût unitaire de la branche j, incluant les taxes sur le capital
    et le travail et excluant les taxes sur la production

    PTt : Prix de base de la production sectorielle

    PV Aj,t : Prix de la valeur ajoutée du secteur j

    PWMm,t : Prix mondial du bien importé m (en monnaie étrangère)

    XVI

    PWXx,t : Prix mondial des exportations du produit x (en monnaie étrangère)

    Rk,j,t : Rémunération du capital du type k

    RCj,t : Rémunération sectorielle du capital composite

    RTIk,j,t : Taux de rémunération du capital k par la branche j (incluant les taxes)

    Uk,j,t : Coût d'usage du capital k par l'industrie j

    Wl,t : Taux de salaire du travail l

    WCj,t : Taux de salaire de l'industrie j pour le travail l

    WTIl,t : Taux de salaire de l'industrie j pour le type de travail l,

    incluant les taxes sur les salaires

    A.2.3 Variables nominales

    CABt : Balance courante des paiements

    CTHh,t : Consommation totale du ménage h

    Gt : Consommation publique totale

    GDPBP : PIB au prix de base

    t

    GDPFD : PIB au prix d'acquisition (optique dépense)

    t

    GDPIB : PIB, optique revenue

    t

    GDPMP : PIB au prix du marché

    t

    FBCFt : Formation brute de capital fixe

    ITt : Dépenses totales d'investissement

    ITPRI : Dépenses totales d'investissement privé

    t

    ITPUB : Dépenses totales d'investissement public

    t

    SEf,t : Épargne des firmes

    SGt : Épargne publique

    SHh,t : Épargne du ménage h

    SROWf,t : Épargne du reste du monde

    TDEf,t : Revenu fiscal de la taxation directe du revenu des firmes

    TDETt : Total du revenu fiscal de la taxation directe du revenu des firmes

    TDHh,t : Revenu fiscal de la taxation directe du revenu du ménage h

    TDHTt : Revenu total fiscal de la taxation directe du revenu des ménages

    XVII

    TVAi,t : Revenu des taxes sur la valeur ajoutée du produit i

    TV ATf,t : Revenu total de la TVA

    T Ii,t : Revenu des autres taxes indirectes sur le produit i

    TITt : Revenu total des autres taxes indirectes sur le produit i

    TIKk,j,t : Revenu de la taxation du capital k utilisé par le secteur j

    TIKTt : Revenu total des taxes sur le capital utilisé

    TMm,t : Revenu fiscal des tarifs sur les importations du produit m

    TMTt : Revenu fiscal total des taxes sur les importations

    TIPj,t : Revenu fiscal des Taxes sur la production de l'industrie j

    (excluant les taxes directes sur l'utilisation du capital et du travail)

    TIPTt : Revenu total des taxes sur la production (excluant les taxes
    directes sur l'utilisation du capital et du travail)

    TIWl,j,t : Revenu fiscal issu des impôts sur les salaires du travail du type l

    TIWTt : Revenu fiscal des impôts sur les salaires

    T Xx,t : Revenu fiscal des taxes sur les exportations du produit x

    TXTt : Revenu total des taxes sur les exportations

    TPRCTSt : Revenu total fiscal des taxes sur les produits et des importations

    TPRODt : Revenu total fiscal issu des taxes sur la production

    TRag,agjt : Transfert de l'agent agj à l'agent ag

    Y DEf,t : Revenu disponible des firmes

    Y DHh,t : Revenu disponible du ménage h

    Y Ef,t : Revenu des firmes

    Y EKf,t : Revenu du capital des firmes

    Y ETRf,t : Revenu du transfert des entreprises

    Y Gt : Revenu total du gouvernement

    Y GKt : Revenu public du capital

    Y GTRt : Revenu du transfert du gouvernement

    Y Hh,t : Revenu du ménage h

    Y HKh,t : Revenu du capital du ménage h

    Y HTRh,t : Revenu du transfert du ménage h

    Y ROWt : Revenu du reste du monde

    A.2.4 Paramètres

    AK_PRI : Paramètre d'échelle (Prix du nouveau capital privé)

    AK_PUB : Paramètre d'échelle (Prix du nouveau capital public)

    aiji,j : Coefficient input output

    BKD : Paramètre d'échelle (CES pour le capital composite)

    j

    BLD : Paramètre d'échelle (CES pour le travail composite)

    j

    BM : Paramètre d'échelle (CES pour les biens composites)

    m

    BV A : Paramètre d'échelle (CES pour la valeur ajoutée)

    j

    BX : Paramètre d'échelle (CET entre exportation et vente locale)

    j,x

    BXT : Paramètre d'échelle (CET pour l'output total)

    j

    âKD : Paramètre distributif (CES pour le capital composite)

    k,j

    âLD : Paramètre distributif (CES pour le travail composite)

    l,j

    âM : Paramètre distributif (CES pour les biens composites)

    m

    âV A : Paramètre distributif (CES pour la valeur ajoutée)

    j

    âX : paramètre distributif (CET entre exportation et vente locale)

    j,x

    âXT : Paramètre distributif (CET pour l'output total)

    j

    ãk,j : Taux de dépréciation du capital k utilisé par l'industrie j

    ç :Élasticité prix des transferts

    ãGVT : Part du bien i dans la consommation publique

    i

    courante totale des biens et des services

    INV PRI

    ã : Part de la valeur du bien i dans les dépenses d'investissement privé

    i

    INV PUB

    ã : Part de la valeur du bien i dans les dépenses d'investissement public

    i

    ãLES : Part marginale du bien i dans le budget de consommation du ménage h

    i

    ioj : Coefficient (Leontief de la consommation intermédiaire)

    ëRK : Part du revenu du capital k reçu par l'agentag

    ag,k

    ëTR : Paramètre distributif (Fonctions de transfert)

    ag,agj

    ëW L : Part du revenu du travail l reçu par le ménage h

    h,l

    nt : Taux de croissance de la population

    ök,j : Paramètre d'échelle (Allocation de l'investissement aux industries)

    popt : Indice de population

    ñKD : Paramètre d'élasticité ( CES pour le capital composite)

    j

    ñLD : Paramètre d'élasticité (CES pour le travail composite)

    j

    ñM : Paramètre d'élasticité (CES pour les biens composites)

    m

    ñV A : Paramètre d'élasticité pour la valeur ajoutée)

    j

    XVIII

    ñX : paramètre d'élasticité (CET entre exportation et vente locale)

    j,x

    ñXT : paramètre d'élasticité (CET pour l'output total)

    j

    óINV : Élasticité de la demande d'investissement privé relative au q de Tobin

    j

    óKD : Élasticité de substitution (CES pour le capital composite)

    j

    óLD : Élasticité de substitution (CES pour le travail composite)

    j

    m óM

    : Élasticité de substitution (CES pour les biens composites)

    XIX

    óV A : Élasticité de substitution (CES pour la valeur ajoutée)

    j

    le produit x

    óX : Élasticité de transformation (CET entre exportation et vente locale)

    j,x

    óXD : Élasticité-prix de la demande d'exportation du reste du monde pour

    x

    óXT j

    : Élasticité de transformation (CET our l'out ut total)

    p p

    sh0h,t : Epargne incompressible du ménage h

    sh1h : Pente (épargne du ménage h)

    tmrgi,ij : Taux de marge i appliqué au produit ij

    tr0h,t : Transfert incompressible (du ménage h au gouvernement)

    tr1h,t : Taux marginal du transfert du ménage h au gouvernement

    ttde0f,t : Taxe incompressible sur le revenu des firmes

    ttde1f,t : taux de taxe marginal sur le revenu des firmes

    ttdh0h,t : Taxe incompressible sur le revenu du ménage h ttdh1h,t : Taux de taxation marginale sur le revenu du ménage h

    ttvai,t : Taux de taxe sur la valeur ajoutée du produit i

    ttii,t : Taux des autres taxes indirectes sur le produit i

    ttikk,j,t : taux des taxes sur l'utilisation du capital k

    ttmm,t : Taux de taxes et droits sur les importations

    ttipj,t : Taux de taxation sur la production industrielle

    ttiwl,j,t : Taux de taxe sur le travail du type l

    ttixx,t : Taux de taxe sur les exportations du produit x

    íj : Coefficient (Leontief la valeur ajoutée)

    XX

    A.2.5 Abréviations des catégories de ménages et des branches d'activité

    Catégories de ménages

    mpub : Salariés du secteur public

    mpf : Salariés du secteur privé formel

    mpinf : Ménages du secteur privé informel

    magriv : Agriculteurs des produits vivriers

    magrind : Agriculteurs des produits destinés à l'exportation

    melev : Eleveurs
    mpech : Pêcheurs

    mnagr : Indépendants et employeurs non agricoles

    mchom : les chômeurs

    Branches d'activité

    AGRIV : Agriculture vivrière

    AGRIND : Agriculture d'exportation/industrielle

    ELEVC : Elevage et chasse

    SYLV : Sylviculture, expl. forestiere, services annexe

    PECH : Pêche

    ACTEX : Activités extractives

    INDUS : Industries agroalimentaires

    FABRIC : Fabrication des textiles,habillement et travail du cuir

    AUTRIND : Autres activites industrielles

    EAU : Electricité, gaz et eau

    CONST : Construction

    COM : Commerce

    RESTO : Activités d'hébergement et de restauration

    TRANS : Transports et communications

    FINANC : Activités financières

    ADMP : Activités d'administration publique

    EDUC : Education

    SANTE : Activités de santé et action sociale

    AUTSERV : Autres services

    ANNEXE B

    QUELQUES RÉSULTATS DES SIMULATIONS

    XXI

    B.1 Résultats de la hausse des ressources extérieures

    Tableau B.1: Variation de la production par secteur, en milliards de FCFA, (SIM1A))

    Branches

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    agriv

    -3.127

    -3.117

    -3.108

    -3.1

    -3.09

    -3.09

    -3.082

    -3.08

    -3.077

    -3.076

    agrind

    -1.549

    -1.562

    -1.575

    -1.59

    -1.6

    -1.62

    -1.635

    -1.65

    -1.668

    -1.686

    elevc

    -0.034

    0.0069

    0.049

    0.091

    0.134

    0.178

    0.222

    0.268

    0.3137

    0.361

    sylv

    0.2312

    0.2841

    0.338

    0.393

    0.449

    0.506

    0.563

    0.623

    0.6828

    0.744

    pech

    0.0847

    0.0947

    0.105

    0.115

    0.126

    0.137

    0.148

    0.159

    0.1709

    0.183

    actex

    0.4797

    0.511

    0.543

    0.576

    0.609

    0.643

    0.678

    0.713

    0.7493

    0.786

    indus

    -7.669

    -7.727

    -7.79

    -7.86

    -7.93

    -8

    -8.082

    -8.17

    -8.254

    -8.348

    fabric

    -4.333

    -4.365

    -4.398

    -4.43

    -4.47

    -4.5

    -4.541

    -4.58

    -4.619

    -4.661

    autrind

    -1.266

    -0.707

    -0.14

    0.435

    1.019

    1.612

    2.215

    2.827

    3.4503

    4.084

    eau

    -0.231

    -0.049

    0.137

    0.326

    0.519

    0.715

    0.915

    1.12

    1.3278

    1.54

    const

    28.432

    29.863

    31.32

    32.82

    34.35

    35.91

    37.51

    39.15

    40.83

    42.55

    com

    -3.358

    -3.201

    -3.042

    -2.88

    -2.72

    -2.56

    -2.391

    -2.22

    -2.055

    -1.884

    resto

    -2.514

    -2.439

    -2.365

    -2.29

    -2.22

    -2.14

    -2.069

    -2

    -1.922

    -1.849

    trans

    -2.163

    -1.773

    -1.379

    -0.98

    -0.58

    -0.17

    0.247

    0.668

    1.0958

    1.53

    financ

    -0.571

    -0.507

    -0.442

    -0.38

    -0.31

    -0.24

    -0.175

    -0.11

    -0.035

    0.037

    admp

    -3.292

    -3.394

    -3.5

    -3.61

    -3.72

    -3.84

    -3.958

    -4.08

    -4.209

    -4.34

    educ

    -0.558

    -0.569

    -0.581

    -0.59

    -0.61

    -0.62

    -0.632

    -0.65

    -0.661

    -0.676

    sante

    -0.023

    -0.011

    0.000

    0.011

    0.023

    0.035

    0.047

    0.059

    0.0718

    0.085

    autrserv

    -0.292

    -0.182

    -0.07

    0.043

    0.158

    0.274

    0.392

    0.511

    0.6329

    0.756

    Source :Résultats de nos simulations

    XXII

    Tableau B.2: Variation de la production, en milliards de FCFA, (SIM1B)

    Branches

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    agriv

    -3.13

    -3.15

    -3.173

    -3.2

    -3.23

    -3.263

    -3.299

    -3.338

    -3.379

    -3.424

    agrind

    -1.55

    -1.57

    -1.593

    -1.62

    -1.642

    -1.668

    -1.695

    -1.724

    -1.754

    -1.785

    elevc

    -0.03

    -0

    0.025

    0.054

    0.0837

    0.113

    0.143

    0.173

    0.203

    0.233

    sylv

    0.231

    0.274

    0.317

    0.361

    0.4044

    0.449

    0.494

    0.539

    0.5848

    0.631

    pech

    0.085

    0.092

    0.099

    0.106

    0.1131

    0.12

    0.128

    0.135

    0.1427

    0.15

    actex

    0.48

    0.508

    0.537

    0.567

    0.5969

    0.627

    0.659

    0.69

    0.7227

    0.756

    indus

    -7.67

    -7.77

    -7.879

    -7.99

    -8.116

    -8.245

    -8.38

    -8.523

    -8.673

    -8.83

    fabric

    -4.33

    -4.39

    -4.45

    -4.51

    -4.577

    -4.645

    -4.716

    -4.79

    -4.867

    -4.947

    autrind

    -1.27

    -0.83

    -0.387

    0.055

    0.4983

    0.944

    1.392

    1.843

    2.2968

    2.755

    eau

    -0.23

    -0.1

    0.038

    0.174

    0.3108

    0.449

    0.588

    0.729

    0.8716

    1.015

    const

    28.43

    29.79

    31.17

    32.57

    34.011

    35.48

    36.98

    38.51

    40.082

    41.69

    com

    -3.36

    -3.26

    -3.16

    -3.06

    -2.97

    -2.878

    -2.787

    -2.698

    -2.611

    -2.525

    resto

    -2.51

    -2.48

    -2.449

    -2.42

    -2.393

    -2.369

    -2.346

    -2.326

    -2.307

    -2.291

    trans

    -2.16

    -1.88

    -1.595

    -1.31

    -1.031

    -0.749

    -0.468

    -0.187

    0.0945

    0.377

    financ

    -0.57

    -0.52

    -0.476

    -0.43

    -0.381

    -0.334

    -0.287

    -0.24

    -0.193

    -0.146

    admp

    -3.29

    -3.03

    -2.753

    -2.46

    -2.155

    -1.834

    -1.499

    -1.15

    -0.786

    -0.409

    educ

    -0.56

    -0.57

    -0.573

    -0.58

    -0.589

    -0.597

    -0.605

    -0.614

    -0.624

    -0.633

    sante

    -0.02

    -0.01

    -0.006

    0.002

    0.0101

    0.018

    0.027

    0.035

    0.0432

    0.052

    autrserv

    -0.29

    -0.2

    -0.104

    -0.01

    0.0866

    0.183

    0.279

    0.377

    0.4749

    0.574

    Source :Résultats de nos simulations

    XXIII

    Tableau B.3: Variation de la production par secteur, en milliards de FCFA, (SIM1C))

    Branches

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    agriv

    -3.13

    -3.21

    -3.292

    -3.38

    -3.464

    -3.553

    -3.645

    -3.738

    -3.834

    -3.932

    agrind

    -1.55

    -1.59

    -1.626

    -1.67

    -1.708

    -1.75

    -1.793

    -1.838

    -1.884

    -1.931

    elevc

    -0.03

    -0.03

    -0.019

    -0.01

    -0.002

    0.007

    0.016

    0.026

    0.036

    0.047

    sylv

    0.231

    0.255

    0.279

    0.303

    0.3285

    0.354

    0.381

    0.408

    0.4359

    0.464

    pech

    0.085

    0.086

    0.088

    0.089

    0.0914

    0.093

    0.096

    0.098

    0.1007

    0.103

    actex

    0.48

    0.503

    0.527

    0.551

    0.5761

    0.602

    0.628

    0.654

    0.6817

    0.71

    indus

    -7.67

    -7.85

    -8.043

    -8.24

    -8.439

    -8.646

    -8.859

    -9.078

    -9.304

    -9.537

    fabric

    -4.33

    -4.44

    -4.544

    -4.65

    -4.766

    -4.881

    -4.998

    -5.119

    -5.243

    -5.37

    autrind

    -1.27

    -1.05

    -0.839

    -0.62

    -0.396

    -0.169

    0.063

    0.3

    0.5408

    0.787

    eau

    -0.23

    -0.19

    -0.143

    -0.09

    -0.043

    0.011

    0.067

    0.126

    0.1881

    0.252

    const

    28.43

    29.64

    30.87

    32.13

    33.425

    34.75

    36.1

    37.49

    38.912

    40.37

    com

    -3.36

    -3.37

    -3.377

    -3.39

    -3.4

    -3.412

    -3.425

    -3.439

    -3.454

    -3.47

    resto

    -2.51

    -2.56

    -2.604

    -2.65

    -2.696

    -2.742

    -2.79

    -2.839

    -2.888

    -2.939

    trans

    -2.16

    -2.08

    -1.989

    -1.9

    -1.807

    -1.713

    -1.618

    -1.52

    -1.42

    -1.318

    financ

    -0.57

    -0.55

    -0.537

    -0.52

    -0.504

    -0.487

    -0.47

    -0.452

    -0.435

    -0.418

    admp

    -3.29

    -2.34

    -1.396

    -0.46

    0.4825

    1.418

    2.353

    3.288

    4.2246

    5.163

    educ

    -0.56

    -0.56

    -0.558

    -0.56

    -0.56

    -0.562

    -0.564

    -0.567

    -0.57

    -0.574

    sante

    -0.02

    -0.02

    -0.018

    -0.02

    -0.012

    -0.009

    -0.006

    -0.003

    -2E-04

    0.003

    autrserv

    -0.29

    -0.23

    -0.166

    -0.1

    -0.037

    0.029

    0.095

    0.162

    0.2297

    0.299

    Source :Résultats de nos simulations

    Tableau B.4: Variation de l'épargne des agents, en milliards de FCFA)

    Période

    SIM1A

    SIM1B

    SIM1C

    Firmes

    Gouv

    Ménages

    Firmes

    Gouv

    Ménages

    Firmes

    Gouv

    Ménages

    1

    1.476

    10.97

    1.798

    1.4765

    10.97

    1.798

    1.476

    10.973

    1.798

    2

    1.708

    11.74

    1.866

    1.6831

    11.67

    1.857

    3.007

    16.481

    2.243

    3

    1.944

    12.52

    1.936

    1.8922

    12.37

    1.917

    1.635

    11.529

    1.839

    4

    2.184

    13.32

    2.008

    2.1041

    13.09

    1.979

    1.796

    12.097

    1.883

    5

    2.428

    14.13

    2.082

    2.3189

    13.82

    2.042

    1.96

    12.678

    1.928

    6

    2.678

    14.96

    2.158

    2.5368

    14.56

    2.107

    2.126

    13.274

    1.975

    7

    2.932

    15.82

    2.236

    2.7579

    15.32

    2.174

    2.296

    13.884

    2.024

    8

    3.191

    16.69

    2.317

    2.9825

    16.1

    2.242

    2.468

    14.509

    2.076

    9

    3.455

    17.58

    2.399

    3.2107

    16.89

    2.313

    2.644

    15.15

    2.129

    10

    3.725

    18.49

    2.484

    3.4427

    17.69

    2.385

    2.824

    15.807

    2.185

    Source :Résultats de nos simulations

    XXIV

    B.2 Résultats de la hausse des taxes de TVA

    Tableau B.5: Variation de la production, en milliards (SIM2))

    Secteurs

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    actex

    0.24

    0.258

    0.275

    0.294

    0.312

    0.331

    0.35

    0.37

    0.39

    0.411

    admp

    0.289

    0.295

    0.301

    0.307

    0.313

    0.319

    0.325

    0.332

    0.339

    0.346

    agrind

    -0.642

    -0.64

    -0.638

    -0.636

    -0.634

    -0.632

    -0.63

    -0.628

    -0.627

    -0.625

    agriv

    -2.067

    -2.065

    -2.063

    -2.062

    -2.062

    -2.062

    -2.064

    -2.066

    -2.069

    -2.073

    autrind

    -1.104

    -0.78

    -0.452

    -0.118

    0.221

    0.566

    0.917

    1.274

    1.637

    2.007

    autrserv

    -1.93

    -1.917

    -1.904

    -1.892

    -1.881

    -1.87

    -1.86

    -1.85

    -1.842

    -1.833

    com

    -2.002

    -1.905

    -1.808

    -1.71

    -1.61

    -1.509

    -1.407

    -1.303

    -1.198

    -1.092

    const

    17.621

    18.495

    19.389

    20.304

    21.242

    22.202

    23.185

    24.193

    25.225

    26.284

    eau

    0.002

    0.127

    0.253

    0.382

    0.512

    0.645

    0.78

    0.918

    1.057

    1.2

    educ

    -0.137

    -0.138

    -0.139

    -0.139

    -0.14

    -0.141

    -0.143

    -0.144

    -0.145

    -0.147

    elevc

    -0.276

    -0.258

    -0.24

    -0.222

    -0.203

    -0.185

    -0.166

    -0.146

    -0.127

    -0.107

    fabric

    -2.109

    -2.109

    -2.11

    -2.11

    -2.11

    -2.11

    -2.111

    -2.112

    -2.113

    -2.115

    financ

    -0.609

    -0.579

    -0.549

    -0.518

    -0.488

    -0.456

    -0.424

    -0.392

    -0.36

    -0.326

    indus

    -4.569

    -4.601

    -4.635

    -4.672

    -4.711

    -4.753

    -4.796

    -4.843

    -4.892

    -4.943

    pech

    -0.168

    -0.169

    -0.17

    -0.17

    -0.171

    -0.172

    -0.173

    -0.174

    -0.175

    -0.176

    resto

    -0.751

    -0.673

    -0.595

    -0.517

    -0.438

    -0.359

    -0.279

    -0.198

    -0.117

    -0.035

    sante

    -0.375

    -0.379

    -0.383

    -0.388

    -0.392

    -0.397

    -0.402

    -0.408

    -0.413

    -0.419

    sylv

    0.002

    0.03

    0.059

    0.088

    0.117

    0.147

    0.178

    0.209

    0.241

    0.273

    trans

    -2.705

    -2.529

    -2.35

    -2.17

    -1.986

    -1.8

    -1.611

    -1.419

    -1.224

    -1.027

    Source :Résultats de nos simulations

    XXV

    Tableau B.6: Variation du prix de la valeur ajoutée)

    Secteurs

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    actex

    -0.004

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    admp

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    0.000

    agrind

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    agriv

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    autrind

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    autrserv

    -0.005

    -0.005

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    com

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    const

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    eau

    0.000

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    educ

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    elevc

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    fabric

    -0.001

    -0.001

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    -0.002

    financ

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    indus

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    pech

    -0.005

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    resto

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    sante

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.005

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    -0.004

    sylv

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    -0.003

    trans

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    -0.001

    Source :Résultats de nos simulations

    Tableau B.7: Evolution de l'épargne et de la consommation finale (en milliards de FCFA))

    Période

    Epargne

    Consommation finale

    Firmes

    Gouv

    Ménages

    Gouv

    Ménages

    1

    -0.723

    36.093

    -0.424

    0.198

    -20.527

    2

    -0.634

    37.445

    -0.428

    0.203

    -20.785

    3

    -0.544

    38.835

    -0.432

    0.208

    -21.055

    4

    -0.453

    40.262

    -0.436

    0.212

    -21.337

    5

    -0.361

    41.729

    -0.441

    0.217

    -21.632

    6

    -0.267

    43.237

    -0.446

    0.222

    -21.939

    7

    -0.171

    44.786

    -0.451

    0.227

    -22.259

    8

    -0.075

    46.379

    -0.456

    0.232

    -22.593

    9

    0.024

    48.016

    -0.462

    0.237

    -22.941

    10

    0.124

    49.699

    -0.467

    0.242

    -23.303

    Source :Résultats de nos simulations

    XXVI

    B.3 Résultats de hausse des taxes sur le revenu des

    ménages

    Tableau B.8: Variation de la production par secteur (en milliards de FCFA))

    Secteurs

    Période

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    actex

    0.159

    0.171

    0.182

    0.194

    0.206

    0.218

    0.231

    0.244

    0.257

    0.271

    admp

    -0.055

    -0.06

    -0.065

    -0.071

    -0.076

    -0.082

    -0.087

    -0.093

    -0.099

    -0.105

    agrind

    -0.175

    -0.166

    -0.156

    -0.146

    -0.136

    -0.126

    -0.115

    -0.105

    -0.094

    -0.083

    agriv

    -2.106

    -2.131

    -2.157

    -2.183

    -2.211

    -2.24

    -2.27

    -2.301

    -2.334

    -2.368

    autrind

    1.838

    2.149

    2.465

    2.786

    3.112

    3.444

    3.783

    4.127

    4.478

    4.836

    autrserv

    -1.451

    -1.449

    -1.447

    -1.446

    -1.445

    -1.445

    -1.446

    -1.447

    -1.449

    -1.451

    com

    -0.47

    -0.377

    -0.282

    -0.186

    -0.088

    0.011

    0.112

    0.214

    0.318

    0.425

    const

    11.161

    11.716

    12.284

    12.866

    13.462

    14.072

    14.698

    15.339

    15.997

    16.671

    eau

    0.069

    0.153

    0.238

    0.324

    0.412

    0.501

    0.592

    0.685

    0.779

    0.875

    educ

    -0.288

    -0.295

    -0.302

    -0.309

    -0.316

    -0.324

    -0.332

    -0.34

    -0.348

    -0.357

    elevc

    -0.63

    -0.633

    -0.637

    -0.64

    -0.644

    -0.648

    -0.652

    -0.656

    -0.661

    -0.666

    fabric

    -0.105

    -0.06

    -0.015

    0.031

    0.078

    0.126

    0.175

    0.225

    0.277

    0.329

    financ

    -0.802

    -0.801

    -0.799

    -0.797

    -0.795

    -0.793

    -0.791

    -0.789

    -0.787

    -0.785

    indus

    -2.471

    -2.483

    -2.496

    -2.509

    -2.524

    -2.539

    -2.555

    -2.572

    -2.59

    -2.609

    pech

    -0.313

    -0.319

    -0.326

    -0.333

    -0.34

    -0.348

    -0.356

    -0.364

    -0.372

    -0.381

    resto

    -0.49

    -0.445

    -0.399

    -0.352

    -0.305

    -0.258

    -0.21

    -0.161

    -0.112

    -0.062

    sante

    -0.195

    -0.197

    -0.198

    -0.199

    -0.2

    -0.202

    -0.204

    -0.205

    -0.207

    -0.209

    sylv

    -0.258

    -0.248

    -0.238

    -0.227

    -0.217

    -0.207

    -0.196

    -0.185

    -0.174

    -0.163

    trans

    -1.696

    -1.586

    -1.473

    -1.359

    -1.243

    -1.124

    -1.004

    -0.881

    -0.756

    -0.629

    Source :Résultats de nos simulations

    XXVII

    Tableau B.9: Variation des taxes directes sur les ménages et de l'épargne des agents (en milliards de FCFA))

    Période

    Taxes directes sur les ménages

    Epargne

    magrind

    mnagr

    mpf

    mpub

    Firmes

    Gouv

    Ménages

    1

    1.58309

    11.1781

    0.03077

    4.07338

    -0.0035

    17.70959

    -1.02643

    2

    1.63115

    11.517

    0.0317

    4.19658

    0.06886

    18.41052

    -1.05088

    3

    1.68065

    11.866

    0.03266

    4.32346

    0.14245

    19.13035

    -1.07615

    4

    1.73162

    12.2254

    0.03364

    4.45413

    0.21734

    19.86967

    -1.10226

    5

    1.78411

    12.5956

    0.03466

    4.5887

    0.29359

    20.62909

    -1.12924

    6

    1.83817

    12.9768

    0.03571

    4.7273

    0.37123

    21.40925

    -1.1571

    7

    1.89385

    13.3695

    0.03679

    4.87004

    0.45034

    22.21078

    -1.18588

    8

    1.95119

    13.7739

    0.0379

    5.01706

    0.53095

    23.03436

    -1.21559

    9

    2.01024

    14.1903

    0.03904

    5.16847

    0.61313

    23.88068

    -1.24628

    10

    2.07106

    14.6192

    0.04022

    5.3244

    0.69695

    24.75042

    -1.27795

    Source :Résultats de nos simulations

    XXVIII

    TABLE DES MATIÈRES

    Avant propos i

    Liste des tableaux iv

    Liste des graphiques v

    Introduction 1

    1 Cadre analytique 4

    1.1 Problématique 4

    1.2 Objectifs et hypothèses de recherche 6

    1.3 Revue de la littérature 6

    2 Mobilisation des ressources au Bénin 17

    2.1 État des lieux de la MRI 17

    2.2 Point sur la MRE au Bénin 25

    3 Présentation du modèle et de la MCS 29

    3.1 Modèle 29

    3.2 Présentation de l'économie béninoise à travers la MCS 35

    3.3 Calibration et bouclage du modèle 39

    4 Analyse des résultats des simulations 42

    4.1 Impact d'une hausse des ressources extérieures 43

    4.2 Hausse des taxes sur la valeur ajoutée 46

    XXIX

    4.3 Impact d'une hausse des taxes sur le revenu des ménages 49

    Conclusion 52

    Bibliographie I

    A Equations et variables du modèle V

    A.1 Équations du modèle V

    A.2 Glossaire des variables et des paramètres XIV

    B Quelques résultats des simulations XXI

    B.1 Résultats de la hausse des ressources extérieures XXI

    B.2 Résultats de la hausse des taxes de TVA XXIV

    B.3 Résultats de hausse des taxes sur le revenu des ménages XXVI

    Table des matières XXVIII






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire