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Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de Ouagadougou

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par Zah Marie SAWADOGO
Universite de Koudougou - Conseiller d'Education 2013
  

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IV.7. La spécificité de l'individu comme facteur explicatif de la réussite ou de l'échec scolaire.

L'on ne peut pas explorer les différentes pistes explicatives du succès et de l'échec scolaire sans situer la responsabilité de l'acteur clé qu'est l'élève lui-même. Il est vrai, le domaine du succès et de l'échec scolaire est vaste et a été exploré par bon nombre de chercheurs en sciences de l'éducation et chacun situe les responsabilités selon son mode opératoire de recherche, ses hypothèses et ses théories. Il est courant de constater que même toutes les conditions ci-dessous citées réunies, il y a des élèves qui échouent quand même. Dans d'autres circonstances, des élèves ne réunissant aucune des conditions propices à une scolarité épanouie s'arrangent pour tirer leur épingle du jeu et surpassent même ceux issus des conditions normales de vie et d'apprentissage. Comme pour dire que l'élève lui-même est au centre de sa réussite et de son échec scolaire. Parlant d'éducation inclusive et non discriminatoire, toutes les couches de la société ont droit à cette éducation et sans distinction et la seule conditionnalité serait la compétence. Pour le cas du Burkina Faso, où l'analphabétisme et la pauvreté sont la chose la mieux partagée, il serait impensable de voir le fils du pauvre se hisser et bien se positionner dans le monde intellectuel, économique et social car ne réunissant pas les conditions optimales d'une éducation de qualité. Mais force est de constater que le monde universitaire, administratif, financier, intellectuel etc. est inondé de cadres issus de classes sociales défavorisées. Ce constat nous amène à croire comme certains chercheurs que la réussite scolaire et sociale est avant tout question d'individualité. La réussite scolaire est une question d'application et d'efforts personnels renforcés par une assiduité et une attention en classe. Les élèves qui exécutent convenablement les différentes activités (exercices) en classe avec une dose de curiosité et de recherche parviennent à de bons résultats. En effet, les élèves qui ont conscience de l'importance de l'école dans l'amélioration de leur condition de vie future auront une appréciation différente de l'école et de ses bienfaits que ceux ne savant pas pourquoi ils sont à l'école.

L'analyse du phénomène du succès et de l'échec scolaire intéresse plusieurs spécialités qui interviennent dans le domaine éducatif. Les sociologues et les psychologues ont développé des théories pour cerner le problème. Les psychologues expliquent le phénomène par des théories mettant un accent particulier sur les considérations individuelles, mettant ainsi l'élève au centre de sa réussite. Cette théorie fait appel à des considérations individuelles (intelligence, attitude face à l'école...) car même si on parle de réussite ou d'échec, elle est personnelle d'abord.

L'approche sociologique de la déperdition scolaire met l'accent sur les inégalités de chances d'accès à l'éducation pour une certaine frange de la population. Un accent particulier est mis sur l'origine familiale qui entretient de pratiques qui ne favorisent pas la scolarisation et la survie scolaire des filles. Ces inégalités apparaissent à travers l'analyse des taux de scolarisation, d'abandon, d'échec et de redoublement. Ces différentes variations de taux sont fonction de

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l'origine sociale qui entretient certaines pratiques faisant obstruction au succès. Les théories défendues par les sociologues dans l'explication de l'échec d'une certaine frange de la population se focalisent en grande partie sur le capital économique, culturel et social. Le capital économique étant constitué par le patrimoine et les revenus. Le capital culturel qui comprend aussi bien la maitrise de la langue pédagogique facilitera la réussite scolaire. Et enfin, le capital social qui est constitué par l'ensemble du réseau de relations d'un individu ou de sa famille. Un enfant réunissant toutes ces conditions est prédisposé à la réussite scolaire.

Au Burkina Faso, la théorie de la reproduction de Pierre BOURDIEU et Raymond BOUDON expliquerait le mieux, selon nous, la situation éducative des enfants issus de milieux pauvres en général, et des filles en particulier. En effet, le contexte social dans lequel vit un enfant lui transmet un ensemble de dispositions, façons de voir, façons de se comporter que BOURDIEU nomme Habitus. L'habitus influence les pratiques sociales, tant à l'école que dans la vie professionnelle .L'habitus de classe des milieux les plus favorisés est plus favorable à la réussite scolaire et professionnelle que l'habitus des classes sociales défavorisées qui est marqué par un instinct de survie. Bourdon a fait une analyse qui cadre le mieux avec la situation éducative du Burkina. Pour lui, l'attitude des parents vis-à-vis de l'école s'explique selon leur milieu social et statut économique :

-les probabilités de réussite sont plus grandes dans les milieux aisés car ils ont des dispositions culturelles mieux adaptées et qu'ils sont mieux disposés à l'égard des longues études que les milieux moins favorisés ;

-à résultats scolaires égaux, la probabilité de poursuivre des études est d'autant plus forte que l'on appartient à un milieu aisé. La perception des avantages liés à un diplôme donné est plus forte lors que l'on appartient à un milieu aisé. La motivation de faire des études est en moyenne plus faible dans des catégories sociales les plus défavorisées comme c'est le cas de la majorité des ménages Burkinabè vivant en dessous du seuil de pauvreté (43,9%).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon