Il ya de nombreux avantages dans le traitement des traumatismes
ostéo-articulaires par la médecine moderne :
- Réduction parfaite de la fracture ou de la luxation.
- Prise en charge par un collège de médecins
spécialistes qui collaborent pour le seul intérêt du
patient.
- Les infections sont rares, le plus souvent superficielles et
cédant généralement à une bonne
antibiothérapie élective ou à l'ablation du
matériel d'ostéosynthèse.
- Surveillance quotidienne du patient.
Cependant, des complications restent possibles au cours du
traitement.
.
·
· Complications immédiates
~ Complications générales :
L'état de choc : il est constant et doit
être recherché de façon systématique par la prise et
la surveillance des courbes du pouls et de la tension artérielle. Il est
dû à une hémorragie importante extériorisée
ou non. Il impose une réanimation de principe par perfusion veineuse
de
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macromolécules et parfois une
oxygénothérapie au masque en même temps que sont faits les
prélèvements pour les examens complémentaires. Si le taux
d'hémoglobine est inférieur à 8g /dl, l'état du
patient nécessite une transfusion sanguine.
~ Complications loco-régionales :
L'ouverture cutanée : il s'agit le plus souvent
d'une ouverture de dehors en dedans de type I et II de CAUCHOIX et DUPARC.
L'ouverture cutanée impose un parage en urgence dès la
réception du blessé et un traitement antibiotique et
antitétanique. Le parage consiste à un lavage abondant du foyer
de fracture avec du sérum salé isotonique et un antiseptique au
cours duquel les berges cutanées de la plaie sont
régularisées. Les effilochements aponévrotiques,
musculaires sont enlevés, de même que les esquilles osseuses. Les
cavités médullaires sont curetées et lavées
à la seringue. Après ce geste, les lésions vasculaires
sont réparées suivie de la stabilisation du foyer de fracture.
Les lésions nerveuses : Elles peuvent se
présenter sous forme de rupture partielle ou totale soit sous forme de
compression entre le plâtre et les reliefs osseux sous jacents. La
compression se traduit par des douleurs, une paresthésie. Les
lésions nerveuses sont rares et peuvent entrainer des troubles sensitifs
et moteurs.
Les lésions vasculaires : elles sont dues le
plus souvent à un plâtre trop serré qui gène la
circulation veineuse de retour en faisant des oedèmes des
extrémités. La complication la plus redoutable est le syndrome de
Volkmann ou le syndrome des loges. Elles sont une expression
générale du conflit entre contenant et contenu. Les
lésions vasculaires peuvent provoquer une ischémie distale soit
par compression
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des artères ou rupture partielle ou totale
nécessitant un contrôle au DÖPPLER et une réanimation
rapide. Tout retard à la revascularisation risque de compromettre le
résultat et peut conduire à une amputation.
·
· Complications secondaires
L'embolie graisseuse : c'est la migration dans un
vaisseau de particules graisseuses provenant de la moelle osseuse. Elle est due
à la libération dans la circulation sanguine à la suite
d'une une fracture ou d'une ostéosynthèse,
particulièrement si celle-ci a lieu sur les membres inférieurs ou
sur le petit bassin. Sa période de latence est d'environs 48heures. La
symptomatologie est variable et associe une hyperhémie, une
difficulté respiratoire, des troubles de la crase sanguine.
La thrombo-embolie : la fréquence des
thrombo-embolies est difficile à apprécier. Elle serait de 40
à 50% en l'absence de traitement préventif et 8% d'entre eux vont
se compliquer en embolie pulmonaire. Cette fréquence justifie le recours
systématique aux anticoagulants à dose iso coagulante en
période pré et post opératoire.
L'infection : elle est le résultat de
l'inoculation microbienne dans l'organisme le plus souvent au cours du
traumatisme. Le pronostic des fractures est dominé par la hantise de
l'infection qui compromet l'avenir du membre. La majorité des infections
actuelles sont secondaires soit à la contamination initiale du foyer de
fracture, soit à la technique chirurgicale employée. L'infection
peut être fatale pour le malade. L'infection sera prévenue par une
antibioprophylaxie systématique en s'efforçant de couvrir les
germes aérobiques et anaérobiques.
La décompensation des tares : des affections tel
que le diabète, la cardiopathie l'insuffisance respiratoire en phase de
latence peuvent se
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décompenser et conduire à des complications.
Complications de décubitus : escarres.
· . Complications tardives
L'ostéite chronique : cliniquement, le membre
devient infiltré avec des lésions eczématiques, parfois
une fistule productive conduisant à l'os. A la radiographie, il y a une
association d'images de séquestres entourées d'os hyperdense. La
fistulographie permet d'explorer le trajet fistulaire. Ces ostéites sont
de traitement difficile et long nécessitant le nettoyage chirurgical des
parties molles, du foyer osseux avec apport cortico-spongieux.
Les cals vicieux : c'est la consolidation dans une
position vicieuse d'une fracture déplacée, non ou mal
réduite. Il nécessite une ostéotomie de correction.
La pseudarthrose : c'est une fracture non
consolidée et non consolidable en l'absence de mesure chirurgicale
adaptée. Elle est caractérisée par une douleur à
l'appui et une mobilité anormale au siège de la fracture.
Les raideurs articulaires : une fracture ou une
luxation du fémur ou du bras mal traitée peut être source
de raideur articulaire et une diminution de la force musculaire. La raideur est
fréquente si le traitement n'est pas suivi d'une
rééducation.