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Etude de l'érosion ravinante à  Kinshasa par télédétection et SIG ( système d'information géographique ) entre 1957 et 2007

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par Fils Makanzu Imwangana
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des risques naturels 2010
  

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I.7 Evolution démographique et urbanistique de la ville de Kinshasa

I.7.1 Evolution démographique de Kinshasa entre 1881 et 2007

Kinshasa a la réputation d'une ville à expansion rapide : 8,5% en 1976 avec une croissance spatiale annuelle de 9% selon une étude française7 citée par LELO (2009). Au cours de la décennie quatre-vingt dix, on a enregistré 5% de croissance annuelle selon DE SAINT MOULIN (2001) cité par LELO (2009) dont 4,5% d'accroissement naturel et 0,5% de solde migratoire selon l'HVK8 (2007). Il renchérit en disant que selon les projections du FNUAP9 (1996), Kinshasa abritera 10 millions d'habitants en 2015 et figurera parmi les six villes du monde qui vont continuer à se développer à un taux supérieur à 3% par an. Les estimations de l'Hôtel de Ville de Kinshasa selon LELO (2008) donnent à la ville 20 millions d'habitants en 2037 contre 476.819 habitants en 1960.

Le tableau 1.5 montre l'évolution de la population à Kinshasa de 1881 à 2007. Nous avons calculé les taux annuels moyens de croissance qui y sont joints. De là, nous avons obtenu un taux annuel moyen de croissance d'environ 6% entre 1881 et 2007.

7 République française, ministère des Transports, Centre d'études des transports urbains (1982), Manuel d'urbanisme pour les pays en développement, vol.4 <Les transports urbains>, 344pages.

8 HVK : Hôtel de Ville de Kinshasa

9 FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population.

27

Tableau 1.5 : Population et taux de croissance de Kinshasa (1881 - 2000)

Année

Population
(hab.)

Taux annuel
moyen de
croissance
(%)

Année

Population
(hab.)

Taux annuel
moyen de
croissance
(%)

1881

5 000

-

1960

476 819

3,1

1910

10 000

2,3

1965

727 000

7,3

1920

15 000

3,8

1970

1 107 641

7,3

1925

29 539

12

1975

1 679 091

7,2

1930

39 530

5

1980

2 410 552

6,2

1940

49 972

2,2

1984

2 664 200

2

1945

101 501

12,5

1991

3 119 869

2

1950

201 905

12,1

2000

6 062 000

6,9

1955

397 970

12

2007

8 000 000

3,5

 

Sources : 1881 - 1980 : MBUMBA (1982), 1984 - 2000 : LELO et al. (2004) et 2007 : HVK(2007)

I.7.2 Extension urbaine de Kinshasa entre 1957 et 2007

Pour obtenir l'extension de la ville, nous avons digitalisé la zone lotie de la région de Kinshasa. Nous nous sommes servis de la mosaïque des photographies aériennes de 1957 et de deux images satellitaires dont la LANDSAT 2 de 1979 et la SPOT 5 de 2006/2007 (Carte 1). Nous n'avons pas trouvé nécessaire de mener une classification du bâti d'autant plus qu'il est plus visible dans notre SIG.

Les résultats sont exposés dans la Carte 1 avec une superficie de 94,20 km2, 305,30 km2 et 442,7 km2 respectivement. Ce qui signifie que la superficie urbaine a évolué de 3,24 fois entre 1957 et 1979, de 1,45 fois entre 1979 et 2007 ainsi que de 4,69 fois soit environ 4,7 fois entre 1957 et 2007. L'espace loti s'est donc accru d'environ 470 % en 50 ans.

Cette extension ne tient pas compte des communes de Maluku et de N'sele qui sont étendues sur la plaine de la rivière N'sele qui est sur le lit majeur du fleuve Congo. Si nous les prenions en considération, nos résultats avoisineraient la superficie urbaine de 600 km2 avancée par LELO & TSHIMANGA (2004).

Le schéma directeur d'aménagement urbain de Kinshasa prévoyait un développement linéaire de l'agglomération vers l'est, au-delà de l'aéroport de Ndjili, axé sur les points forts de Kinkole, Nsele et Maluku (ATLAS DE KINSHASA, 1975). Aussi, avant 1967, la ville se cantonnait-elle exclusivement sur la plaine. Elle grimpera malheureusement vite sur les versants des collines : à Ngaliema d'abord, puis à Kisenso vers les années 1970 et, bien d'autres collines seront finalement à leur tour envahies par un habitat d'auto-construction (NTOMBI & MAKANZU, 2006).

28

Carte 1 : Evolution de la ville de Kinshasa entre 1957 et 2007

L'exode rural, la démographie galopante et la crise du logement ont conduit à cette expansion urbaine voire urbano-rurale sur les collines sableuses, de l'ouest et du sud-ouest de la ville.

29

C'est à cause de cette expansion rapide que sa superficie urbanisée a déjà dépassé 600 km2 sur le total de sa superficie administrative qui est d'environ 10.000 km2. Dans les 600 km2 de la zone agglomérée, les espaces agricoles couvraient au début des années 90 environ 191,5 km2, soit 32,4% de la superficie totale (LELO & TSHIMANGA, 2004). La zone urbaine, qui était de 2% par rapport à la superficie totale en 1960, est passée progressivement à 6% en 1982 puis à 8% en 1987 (TSHIBANGU et al., 1997).

Le Tableau 1.6 nous montre la répartition de l'occupation du sol dans la partie urbaine de Kinshasa et de là, nous apercevons que sur un total de 220 km2 occupé par l'habitat, il n'y a que 31,8% d'habitat planifié. Tout le reste est de l'auto-construction comme le confirment NTOMBI & MAKANZU (2006).

Tableau 1.6 : Occupation du sol dans le district urbain au cours de la décennie quatre-vingt dix

 

% sur surface totale

Affectation

Surface

Aires

Aires

Aires

 

en km2

agglomérées

urbano -

Métropolitaines

 
 

(%)

rurales (%)

(%)

Habitat planifié

70

11,9

-

-

Habitat non planifié

150

25,4

-

-

Zones industrielles et commerciales

18

3,1

-

-

Equipement

26

4,4

-

-

Infrastructures de transport

35,1

5,9

-

-

Espaces agricoles

191,5

32,4

-

-

Autres

100

16,9

-

-

Total zone agglomérée

590,6

100

-

5,9

Espaces agricoles

850

-

9,1

-

Espaces d'élevage

360

-

3,8

-

Réserves de terres cultivables

7 112,8

-

25,9

-

Autres (zone non aedificandi +

surfaces d'eau)

1 051,7

-

11,2

-

Total zones urbano - rurales

9 374,6

-

100

94,1

Total aire métropolitaine

9 965,2

-

-

100

 

Source : LELO & TSHIMANGA (2004)

Si à l'époque coloniale et jusqu'à la première décennie de l'indépendance de la RD.Congo, le lotissement de nouveaux sites se faisait avec des règles urbanistiques tout en prévoyant des espaces devant accueillir les infrastructures sociales de base, l'expansion qui commença dans les années septante n'a pas respecté ces normes. L'anarchie a été orchestrée par les chefs coutumiers (propriétaires traditionnels terriens) et s'est poursuivie malgré la loi BAKAJIKA promulguée en 1966 qui accorde à l'Etat seul l'appartenance de terres et du sous - sol congolais.

30

Pour paraphraser LELO (2009), cette anarchie foncière a été installée par les chefs coutumiers, en complicité avec certains fonctionnaires de l'Etat, dans les zones périurbaines où la propriété ancestrale/coutumière est très respectée. Et pourtant, les terres appartiennent à l'Etat selon la loi 73 - 021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés. Dès lors, les chefs coutumiers, Teke et Humbu autochtones de Kinshasa, n'avaient plus que le droit de jouissance.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote