WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude de l'érosion ravinante à  Kinshasa par télédétection et SIG ( système d'information géographique ) entre 1957 et 2007

( Télécharger le fichier original )
par Fils Makanzu Imwangana
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des risques naturels 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.4.3 Evaluation empirique de ces différentes méthodes

Toutes ces techniques engagées dans la lutte anti-érosive concourent au contrôle de l'eau de ruissellement en gérant leur drainage tout en ralentissant leur écoulement. Mais elles ne sont pas très efficaces :

? minimisation du ruissellement dans les parcelles et sur les avenues : les puisards dans les parcelles et les bassins d'orage dans les rues sont trop petits pour engorger toute l'eau des pluies et faciliter l'infiltration et ainsi diminuer sensiblement le ruissellement des eaux. Aussi, il se pose un problème de curage de ces puisards et des bassins de rétention d'eau parce que cette eau de ruissellement emporte avec elle les sables qui se déposent dans ce dispositif. Et par conséquent, il y a diminution de la capacité de rétention d'eau. Ces dispositifs sont creusés dans un sol sableux et leurs parois ne sont pas protégées de l'attaque par l'eau à l'instar des ravins de Kisenso et du quartier COGELOS au Mont - Amba ;

66

y' la protection de la tête des ravins avec des déchets ménagers et les sacs plastiques semble tenir longtemps tel qu'au ravin Elimo Santu à Livulu. Mais cette technique est contradictoire avec les mesures de santé publique. Les autres dispositifs comme les bâches et les glissières métalliques ne résolvent pas les problèmes car ils ne couvrent pas tout le ravin. L'érosion reprend juste au bout de l'installation à l'instar de Laloux où l'érosion est stabilisée à la tête mais elle évolue latéralement au milieu du ravin par glissements des parois ;

y' les digues érigées dans le ravin ne peuvent être efficaces que si sa tête est stabilisée par les déchets ménagers et plastiques ainsi que par la végétation et qu'aucun ruissellement d'eau de pluies n'y arrive. Sinon toute autre stabilité s'avère temporaire et donc apparente. Aussi les joints de sacs ne sont pas cohérents car l'eau finit toujours par les déstabiliser à l'exemple de Kisenso, Mbanza Lemba ;

y' la végétation ne joue son rôle de fixation du sol que quand elle le couvre totalement surtout en zone de fortes pentes. Sinon le ruissellement profite toujours des espaces non couverts pour reprendre l'érosion. Il faut dire que la reprise de la couverture végétale à la tête du ravin Mataba grâce à la déviation du ruissellement constitue un succès énorme ;

y' le drainage des eaux par le système de caniveau ne tient que lorsqu'il est bien calibré et curé régulièrement, répondant aux intensités extrêmes et au volume d'eau à évacuer et, quand le drain arrive jusqu'à la vallée. Au cas contraire, tout dispositif de drainage qui s'arrête sur le versant constitue un danger énorme puisqu'il recueille déjà beaucoup d'eau qui reprenne l'érosion et emporte même ce caniveau dans sa progression par érosion régressive. Ainsi nous déplorons des pertes d'investissements faute d'avoir exécuté le projet jusqu'à terme à l'instar de Mataba et Laloux ;

y' le grand problème qui se pose actuellement dans les quartiers pourvus de caniveaux est le manque de curage. Ce qui réduit sensiblement leur capacité. Il y a aussi la cassure de ces drains par des inciviques ou par le sapement du sol à la base à l'instar du site de l'Université de Kinshasa menacé de tout bord par le ravinement.

Généralement, la conception des égouts ne tient souvent pas compte de la surface drainée. Les ingénieurs - concepteurs n'intègrent pas dans le calcul de dimensionnement ou calibrage des ouvrages le volume d'eau à évacuer, et ce, surtout pas les intensités de pluie exceptionnelles ou extrêmes.

Parfois, lors de l'exécution de ces travaux, l'eau de ruissellement est déviée de la tête de ravin. Ce qui constitue une très bonne action afin de stopper sa progression. Mais très souvent, ce détournement ne fait que déplacer le problème. L'eau érode le site où on la conduit si la canalisation n'arrive pas jusqu'au talweg ou à la vallée avant la saison des pluies. Cela est dû surtout avec la non-prise en compte de la quantité d'eau pouvant être drainée : cas

67

du site Mataba très médiatisé où Google Earth 2010 avec sa fonction chronologique nous a aidé à reconstituer une partie de son histoire (Figure 3.10) :

Figure 3.10 : Reconstitution du ravin Mataba grâce à Google Earth 2010

Route Matadi reliant Kinshasa au port (situé à 350 km à l'Ouest) : situation harmonieuse

Fin saison sèche : stade #177; stable

Ravinement très manifeste (Tête stable) Petite saison sèche : Travaux de génie civil

de consolidation de la stabilité

100 m

100 m

Fig.3.10c (Image 2005 sur Google Earth 2010) Fig.3.10d (Anaglyphe_Spot 5 2006/2007)

100 m

Fig.3.10b (Image 2004 sur Google Earth 2010)

Fig.3.10a (Photo - aérienne 1957)

68

Fin saison des pluies : digues ayant fonctionné correcte - ment (rétention d'eau ) et construction d'un caniveau

100 m

100 m

Début saison des pluies : situation stable + caniveau

Fig.3.10e (Image 2006 sur Google Earth 2010) Fig.3.10f (Image 2008 sur Google Earth 2010)

ept Jan Juin ept Mai 204 205 8 209 200

En plein saison sèche et donc situation héritée de la saison des pluies : stade de réactivité en suivant le profil du caniveau

Entretemps stabilité à la tête du ravin grâce à la déviation des eaux

Fig.3.10g (Image 2009 sur Google Earth 2010)

100 m

Lorsque la phytotechnie adaptée (bandes alternées) est incapable d'arrêter l'érosion des sols, notamment dans le cas de l'érosion en ravines, il est nécessaire de recourir à une modification radicale des modalités d'écoulement des eaux, via un aménagement du terrain (XANTHOULIS, 2010). Mais ces modifications devront tenir compte de tous les paramètres hydrologiques du site sinon elles engendrent d'autres catastrophes.

Le service étatique commis au drainage en RD.Congo et en particulier dans la ville de Kinshasa est l'Office de Voirie et Drainage (OVD). Face à la démission de l'Etat ou au non financement de ce service par le budget public vers les années nonante (à partir 1992), la société civile s'est constituée en organisations non gouvernementales (ONG) pour résoudre les problèmes qui se posent à la base avec des moyens financiers dérisoires. Par conséquent, une main tendue vers les missions diplomatiques qui ont coupé toute coopération structurelle avec l'Etat pour appuyer les ONG locales et plus tard via des ONG internationales comme les

69

Agences locales d'exécution (A.L.E) qui semblent être beaucoup plus crédibles. Même à la reprise de la coopération bi-et/ou multilatérale, ces structures intermédiaires ont encore la confiance des bailleurs de fonds et des communautés locales.

Pendant plus de dix ans, la Fédération des ONG laïques à vocation économique du Congo (FOLECO) appuyée par la Coopération technique allemande (GTZ) au départ, puis par la Coopération technique belge (CTB), la Banque Mondiale (BM), ... joua un rôle non négligeable à la base et aida tant soit peu à la lutte anti-érosive (LAE). Elle emploie la méthode dite « Haute intensité de la main d'oeuvre » (HIMO) et utilise des techniques biologiques (reboisement) et semi-mécaniques (combinaison avec des sacs en terre). Aussi, le Fond social urbain/Kisenso financé par la DGCD/Belgique atténuera les dégâts dans la commune de Kisenso avec la méthode semi-mécanique (reboisement, sacs des terres, terrassements, ...).

Actuellement, le Ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction a dû créer une Commission chargée de la lutte anti -érosive dont fait partie notamment l'OVD, la FOLECO, ...

Aucune mesure n'est envisagée pour lutter contre les effets à l'aval tels que les ensablements et les inondations dans les rivières Lubudi, Binza (affluent de Lukunga), Tshangu, Funa, ...

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci