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Etude de l'érosion ravinante à  Kinshasa par télédétection et SIG ( système d'information géographique ) entre 1957 et 2007

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par Fils Makanzu Imwangana
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des risques naturels 2010
  

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LISTE DES CARTES

Carte 1 : Evolution de la ville de Kinshasa entre 1957 et 2007 28

Carte 2 : Distribution spatiale des ravins inventoriés à Kinshasa en 2007 38

Carte 3 : Répartition des ravins inventoriés en bassin versant 40

Carte 4 : Caractéristiques des ravins inventoriés à Kinshasa en 2007 41

Carte 5 : Les formations géologiques de Kinshasa et la distribution spatiale des ravins en 2007 54

Carte 6 : La géotechnique de Kinshasa (pente) et la distribution spatiale des ravins en 2007 57

Carte 7 : Esquisse cartographique des zones de risques naturels à Kinshasa 72

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INTRODUCTION

Encore une bourgade en 1910, Kinshasa ne comptait que dix mille habitants et deux ans après son élévation en capitale nationale en 1922, elle n'aura que 23 730 habitants. En 1959, à la veille de l'accession du pays à sa souveraineté nationale et internationale, elle en compte 442 422 et aura près de 8 000 000 d'habitants en 2007.

Située dans la région tropicale de l'Afrique centrale, la ville s'étendra de plus en plus sur les versants des collines convexes et sableuses qui pourtant étaient déclarés impropres à la construction (non aedificandi) par l'administration coloniale et par le Bureau d'études d'aménagement urbain (B.E.A.U). Ce dernier était appuyé dès le milieu des années septante par la coopération française en matière d'urbanisme.

Cette politique d'anarchie en matière de lotissement a eu pour principal effet dès les années septante, l'apparition sensible du ravinement sur les versants des collines sableuses à fortes pentes. Ce ravinement menaçait alors les quartiers planifiés et structurés se trouvant aux sommets et pourvus d'infrastructures de drainage d'eaux usées et de pluie. Certaines de ces nouvelles constructions, n'ont pas hésité à construire sur les égouts sinon à les boucher. Les conséquences n'ont pas tardé à se faire remarquer. A chaque pluie exceptionnelle, la ville déplore des pertes en vies humaines, des dégâts matériels et la naissance de nouveaux ravins ou l'extension phénoménale d'anciens ravins sur les versants de collines du sud et de l'ouest de la ville ainsi que des conséquences néfastes dont l'ensablement et les inondations dans les quartiers situés en bas ou sur la plaine.

Ce travail est né du Partenariat entre le Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC) de Tervuren en Belgique et le Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM) de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RD.Congo). Ce Partenariat veut doter le CRGM des capacités humaines et techniques devant l'aider notamment à étudier et éradiquer ce phénomène de ravinement qui s'exacerbe à travers la partie haute de la ville constituant un handicap majeur à son développement. C'est donc dans ce contexte que la présente étude va se focaliser sur la partie haute de la ville de Kinshasa, laquelle est de plus en plus gravement touchée par ce phénomène. En fait, causant plusieurs catastrophes : pertes en vies humaines, coupures de routes, destruction de maisons, effondrement de pylônes électriques, destruction du réseau de drainage des eaux, rupture de tuyaux de conduite d'eau, ... Les érosions constituent à Kinshasa un véritable fléau et dont, en plus, le coût est prohibitif. Or, l'efficacité de leur maîtrise requiert inéluctablement une connaissance scientifique de haut niveau. Chose qui, actuellement, accuse malheureusement beaucoup de défaillances. Cela justifie la volonté que nous exprimons pour étudier comment remédier à cette situation.

Dans ce travail, nous ne ferons pas usage de l'équation de WISCHMEYER (Universal Soil Loss Equation, USLE) qui est appliquée dans le cas d'une érosion agricole et normalement diffuse ou en petite rigole. Le type d'érosion que nous voulons étudier constitue déjà un cas d'érosion grave et concentrée comme les méga-ravins à travers la ville haute de Kinshasa.

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Nous mènerons une analyse spatio-temporelle pour nous aider à identifier les causes principales du ravinement à Kinshasa. Nous pensons que l'urbanisation (structure de la ville, voies de communication) est bien à l'origine du phénomène ; par le fait qu'elle a conduit à un changement du régime hydrologique sur les versants de cours d'eau.

Etant dans le domaine d'analyse et de cartographie des risques naturels, la première étape consiste à établir une carte d'aléas (carte prédictive) par l'inventaire systématique des événements passés et de leurs caractéristiques. Ainsi, nous avons choisi de mener cet inventaire des ravins entre 1957 lorsque les affaires foncières étaient encore gérées normalement et 2007 ou cinquante ans plus tard incluant une période caractérisée par une gestion anarchique des terres. Nous pensons qu'il est relativement évident d'établir une cartographie de l'aléa « ravinement » que de celle de la vulnérabilité engendrée par l'urbanisation. Contrairement à l'aléa qui évolue peu à l'échelle d'une vie, la vulnérabilité évolue dans le temps et l'espace en fonction des sensibilités des individus et de la société. Tel est le cas de la ville de Kinshasa où l'évolution de la vulnérabilité (son expansion) a principalement fait évoluer le risque du ravinement.

Pour mener cet inventaire, nous avons usé de la télédétection et du système d'information géographique SIG (FADUL et al., 1999 ; WADE et al., 2008) en nous servant d'un stéréoscope binoculaire, des photographies aériennes de 1957, des images LANDSAT de 1979 et SPOT 5 de 2006/7, des images Google Earth 2008 et 2009 et de l'anaglyphe des images SPOT 5 de Kinshasa. Nous avons utilisé quelques cartes telles que la feuille géologique de 1963 et la planche géotechnique de 1977/76 de Kinshasa. Nous avons usé du Système de positionnement global différentiel DGPS Pathfinder Pro Series pour le contrôle des points au sol et des logiciels tels que ARCGIS 9.x, ENVI 4.x pour les différents traitements notamment le montage de notre SIG ou la digitalisation des ravins.

Notre difficulté est à trois niveaux ; à savoir :

- l'utilisation d'une image SPOT 5 à une précision de 5 mètres, commandée pour la construction du modèle numérique de terrain (MNT) pour la ville de Kinshasa. Pourtant nous avions besoin d'une image à très haute résolution (HTR=1m) pouvant nous faciliter l'identification même de petits ravins ;

- la non familiarité avec les outils et logiciels modernes de télédétection et du SIG ;

- la non disponibilité du MNT pendant que nous terminons notre travail qui pouvait nous donner une idée de la dégradation du milieu par le calcul automatique du volume de terres arrachées.

D'abord, nous nous attarderons à présenter, sans être exhaustif, le milieu naturel et humain de la ville de Kinshasa ainsi que son évolution au fil du temps jusqu'en 2007 (géologie, climat, sols et végétation, hydrographie et ressources en eau souterraine, évolution démographique et expansion urbaine). Cela est ainsi fait pour que nous ayons une idée aussi globale que

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possible du contexte dans lequel sévit le ravinement, tout en brossant succinctement les dégâts qu'ils causent.

Ensuite, nous inventorierons les ravins apparaissant entre 1957 et 2007 dans un SIG et analysons avec des statistiques élémentaires les données obtenues. Cet inventaire est couplé avec la lithologie, les conditions géotechniques, tout en recherchant les éventuelles relations entre la distribution spatiale des ravins et la structure urbaine. Nous le comparerons avec les résultats de VAN CAILLIE (1976/77) pour nous donner une idée de cette évolution à mi-parcours. Aussi, nous exposerons les techniques de lutte anti - érosive utilisées afin de nous imprégner de la gestion du phénomène par la population kinoise et l'autorité urbaine.

Avant de conclure, nous nous lancerons dans un exercice complexe : celui d'analyser les risques du ravinement afin de faire ressortir les causes réelles du phénomène ainsi que la proposition d'éventuelles méthodes de prévention et de gestion pour réduire les impacts négatifs consécutifs à ce phénomène à travers la ville de Kinshasa.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo