WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion des risques bancaires

( Télécharger le fichier original )
par Amadou Lampsar SALL
Université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal -  Diplôme d'études supérieures spécialisées ( DESS ) de juriste d'affaires 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : LA GESTION DES

RISQUES DE MARCHE

Les risques de marchés méritent une attention particulière en ce qu'ils constituent une vraie menace pour les banques et établissements financiers. Pour tous les risques de marché, il est nécessaire d'en faire une évaluation et une couverture. En ce qui concerne leur couverture il existe deux méthodes qui peuvent être utilisées, une méthode dite standard et une méthode dite gestion interne des risques. La première méthode est la plus usitée par les banques de la zone UEMOA du fait que, l'utilisation de la deuxième méthode pose des conditions très contraignantes surtout pour les banques de l'UEMOA qui n'ont pas les moyens nécessaires pour y satisfaire. En ce qui concerne les conditions d'utilisation de la deuxième méthode, la première des conditions est l'autorisation explicite de l'autorité de contrôle de la banque en question. Il existe sept autres conditions qu'il importe de respecter. D'abord il est exigé, certaines normes générales concernant l'adéquation du système de gestion de risque, ensuite des critères qualitatifs pour la suivie interne de l'utilisation des modèles, notamment par la direction. Ensuite il importe de respecter, les principes directeurs précisant un ensemble approprié de facteurs de risques marché, des critères quantitatifs définissant l'utilisation de paramètres statistique minimaux communs pour la mesure du risque, des principes directeurs applicables aux simulations de crise. En ce qui concerne les deux dernières conditions, il est exigé de la banque en question, des procédures d'agreement pour la surveillance externe de l'utilisation des modèles et enfin le respect des règles pour les banques qui recourent à la fois des modèles et à l'approche standard. Du fait des conditions contraignantes de cette méthode, elle est peu utilisée par les banques de l'UEMOA, ainsi nous allons nous contenter d'étudier seulement la méthode standard.

Nous pouvons distingués trois types de risques de marché : le risque de taux d'intérêt, le risque de change et le risque de position sur action. A contrario des deux deniers types de risques de marché recensés, le risque de taux d'intérêt sera étudié en détail dans une première section. En effet nous pouvons remarquer que dans les établissements de crédit, le risque de

La gestion des risques bancaires dans l'espace UEMOA Amadou Lampsar Sall

32

taux d'intérêt frappe très fréquemment ces derniers. Il mérite donc d'être étudié avec de plus amples développements.

Ce deuxième chapitre portera donc d'une part sur la gestion du risque de taux d'intérêt (section I), et d'autre part sur la gestion des risques de change et de position sur action (section II).

Section I : La gestion du risque de taux d'intérêt

Le risque de taux d'intérêt peut être définit comme le risque que fait courir, au porteur d'une créance ou à un emprunteur à taux fixe ou à taux variable, l'évolution des taux d'intérêt entre la date de contraction d'un engagement (préteur ou emprunteur) et la date du règlement de la dette47. Pour les investisseurs, le risque de taux d'intérêt est celui d'une dévalorisation du patrimoine et d'une diminution des revenus du fait des fluctuations de taux d'intérêt. A contrario du risque de taux d'intérêt pour les investisseurs, celui pour les emprunteurs consiste à une revalorisation du patrimoine et d'une augmentation des revenus du fait des fluctuations de taux d'intérêt.

L'étude du risque de taux d'intérêt passe nécessairement par l'évaluation du risque de taux d'intérêt (paragraphe I) et la couverture du risque de taux d'intérêt (paragraphe II).

Paragraphe I : L'évaluation du risque de taux d'intérêt

Il y a lieu de distinguer plusieurs méthodes d'évaluation du risque de taux d'intérêt, mais nous pouvons les regrouper en deux groupes. D'une part nous pouvons parler de l'évaluation du risque de taux d'intérêt par les impasses (A), d'autre part les techniques d'évaluation en valeur de marché (B).

A- L'évaluation du risque de taux d'intérêt par les impasses

Il importe de prime abord de connaitre les manifestations du risque de taux d'intérêt (1) avant d'aborder les impasses de taux (2).

1- Les manifestations du risque de taux d'intérêt

Le risque de taux peut se manifester de plusieurs façons, nous pouvons en recenser deux types.

47 Trader-finance.fr : lexique de finance

La gestion des risques bancaires dans l'espace UEMOA Amadou Lampsar Sall

33

La gestion des risques bancaires dans l'espace UEMOA Amadou Lampsar Sall

34

D'abord nous pouvons noter le décalage de volume et d'échéance entre les ressources à taux fixe et les emplois à taux fixe, ainsi que le décalage des dates de révision des taux appliqués pour les éléments du bilan à taux variable : cette technique est appelée répricing. Dans ce cadre le risque se manifeste lorsqu'une banque ou établissement financier refinançant un prêt à long terme à taux fixe par un emprunt à taux variable fait face à une hausse brutale des taux. Dans cette situation le risque sera d'autant plus élevé que la proportion d'actif à taux fixe est importante dans le bilan de la banque.

Enfin un décalage peut exister dans l'adossement des emplois et ressources à taux variable indexés sur des taux de marché diffèrent ou bien sur le même taux mais avec une date de répricing diffèrent. Dans cette situation le risque se manifeste lorsqu'un établissement teneur de compte refinance un prêt à taux variable par des ressources à taux variables. L'établissement est exposé aux évolutions du différentiel de taux. Le différentiel entre les deux taux peut changer de façon inattendue. Nous remarquons dans tous les cas, la présence dans le bilan bancaire d'éléments de montants et de conditions de rémunération différentes entre taux fixe et taux variable ou entre taux variables à indexations non identiques. Mais aussi dans tous les cas de manifestations du risque de taux d'intérêt, nous constatons que, certains actifs bancaires sont plus sensibles que d'autre aux modifications de taux d'intérêt et cela en fonction de la dette à laquelle le taux qui leur est attaché se modifie. C'est dans ce sens que les actifs seront classés en fonction de la date à laquelle de nouvelles conditions de rémunération seront déterminées.

Dans tous les cas nous pouvons distinguer deux positions de taux correspondant à deux profils distinctes. La première position se nomme position courte. Concernant cette position l'établissement de crédit détient pour une échéance donnée, moins d'actifs que de passifs sensibles aux variations de taux. Ce qui signifie que cette position sera défavorable en cas de hausse de taux d'intérêt et favorable en cas de baisse de taux d'intérêt. A contrario de la position courte, la position longue prend le sens opposé de cette première. Dans ce cas la banque ou l'établissement financier détient pour une échéance donnée, plus d'actifs que de passifs sensibles aux variations. Ce qui sous-entend que la position sera défavorable en cas baisse du taux d'intérêt, et favorable en cas de hausse de taux d'intérêt.

Il importe maintenant d'étudier les impasses de taux qui est une méthode d'évaluation du risque de taux d'intérêt.

2- Les impasses de taux

L'impasse de taux peut être définie comme la différence entre les actifs et les passifs à taux incertain sur une période donnée. Nous pouvons distinguer les impasses en stock des impasses en flux. Pour les premières ce sont les différences entre les encours de l'actif et du passif à une date déterminée. En ce qui concerne les impasses en flux, elles représentent les variations des impasses en stock d'une période à l'autre. Les impasses en taux peuvent être calculées en stock ou en flux sur un bilan équilibré. Dans le cadre de notre étude, nous nous contenterons de traiter les impasses de taux d'une façon générale sans distinction du stock ou du flux.

Parler des impasses de taux revient à étudier le profil d'échéance. Le profil d'échéance est un tableau qui classe les actifs et les passifs selon la date à laquelle les conditions de rémunération sont modifiées. Dans le tableau en question il doit exister autant de classes d'échéances que de dates de révisions de taux. Mais notons que le profil d'échéance ne doit concerner que les opérations susceptibles d'être sensibles aux variations de taux. De ce fait les actifs sans stipulation de taux comme les dépôts à vue sont ou, exclus du profil d'échéance si on considère que leurs mouvements sont insensibles à la variation des taux ou au contraire, pris en compte dans le cas inverse. Les fonds propres peuvent être analysés comme des passifs à taux fixe selon le taux suggéré par les actionnaires.

Le profil d'échéance permet de savoir le niveau de risque que l'opération nous fait courir, ceci par un calcul de la différence entre les actifs et les passifs dans chaque type de classe d'échéance donnée.

Le profil d'échéance permet aussi de calculer un ratio de sensibilité aux variations de taux qui pour chaque type d'échéance est égal aux actifs sensibles aux variations de taux sur les passifs sensibles aux variations de taux. Ainsi un ratio égal à 1 indique pour l'échéance donnée un parfait adossement des actifs et passifs. Mais s'il est supérieur à 1 cela correspondra à une position longue, et à contrario s'il est inférieur à 1, il s'agira d'une position courte.

Le profil d'échéance permettra enfin de calculer le coût d'une variation adverse des taux sur le marge d'intérêt et de ce fait prévoir une variation différente pour la rémunération des actifs et passifs.

Le calcul des impasses de taux connait cependant quelques inconvénients. L'inconvénient majeur est qu'il est centré sur la sensibilité des marges intérêts aux modifications de taux et

La gestion des risques bancaires dans l'espace UEMOA Amadou Lampsar Sall

35

qu'il ne tient pas compte des variations de valeurs des actifs et passifs bancaires induites par des modifications de taux. Dans ce sens d'autres techniques d'évaluation seront créées afin de remédier à cet inconvénient, dont les techniques d'évaluation en valeur de marché.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry