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Démocratie et écologie : des relations complexes et nuisibles au traitement du changement climatique ?

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par Jacques-Aristide Perrin
Université Paris-Est - Master II Recherche Science Politique 2011
  

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Annexe 4 :

Karl Popper, «Public Opinion and Liberal Principles (1954), in Conjectures and Refutations, RKP, 1963, traduction originale d'Alain Boyer.

Principes de Popper sur la démocratie :

1. L'Etat est un mal nécessaire : ses pouvoirs ne doivent pas être multipliés au delà de ce qui est nécessaire. On peut appeler ce principe le «rasoir libéral» (par analogie avec le «rasoir d'Ockham», le fameux principe selon lequel les entités ne doivent pas être multipliées au delà de ce qui est nécessaire).

Afin de montrer la nécessité de l'Etat, je ne fais pas appel à la conception hobbesienne (Léviathan, trad. Folio, I, ch. XIII.) de l'homo homini lupus. Au contraire, sa nécessité peut être montrée même si nous supposons que homo homini felis, ou même que homo homini angelus, en d'autres termes, si nous supposons qu'à cause de leur bonté angélique, personne ne nuit à personne d'autre. Dans un tel monde, il y aurait encore des hommes plus ou moins forts, et les plus faibles n'auraient aucun droit légal à être tolérés par les plus forts, mais devraient leur tenir gratitude d'être assez bons pour les tolérer. Ceux qui (forts ou faibles) pensent que cela n'est pas un état de choses satisfaisant, et que toute personne doit avoir un droit à vivre, et une prétention (claim) légale à être protégée contre le pouvoir des forts, accorderont que nous avons besoin d'un Etat qui protège les

droits de tous. Il est facile de montrer que cet Etat constituera un danger constant (ce que je me
suis permis d'appeler un mal), fût-il nécessaire. Pour que l'Etat puisse remplir sa fonction, il doit avoir plus de pouvoir qu'aucun individu privé ou aucune organisation publique, et bien que nous puissions créer des institutions qui minimisent le danger que ces pouvoirs puissent être mal utilisés, nous ne pourront jamais en éliminer le danger complètement. Au contraire, la plupart des citoyens auront à payer en échange de la protection de l'Etat, non seulement sous la forme de taxes, mais même sous la forme de certaines humiliations, par exemple, lorsqu'ils sont dans les mains de fonctionnaires brutaux.

2. La différence entre une démocratie et une tyrannie est que dans une démocratie, les gouvernants peuvent être rejetés sans effusion de sang.

3. La démocratie ne peut conférer aucun bénéfice aux citoyens. Elle ne peut rien faire, seuls les citoyens peuvent agir. Elle n'est qu'un cadre dans lequel les citoyens peuvent agir de manière plus ou moins cohérente et organisée. !!!!

4. Nous sommes démocrates non parce que la majorité a toujours raison, mais parce que les traditions démocratiques sont les moins mauvaises que nous connaissons. Si la majorité se décide en faveur d'une tyrannie, un démocrate ne doit pas penser qu'il y a une contradiction fatale dans sa conception, mais que la tradition démocratique dans son pays n'était pas assez forte.

5. Les institutions ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas tempérées par des traditions, car elles sont toujours ambivalentes (....)

6. Une utopie libérale, un Etat rationnellement crée sur une table rase sans traditions, est impossible. Le libéralisme exige que les limitations de la liberté de chacun rendues nécessaires par la

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vie en société doivent être minimisées et rendues égales pour tous autant que possible (Kant). Mais comment appliquer un tel principe a priori dans la vie réelle ? Toutes les lois, étant universelles, doivent être interprétées afin d'être appliquées, et ceci nécessite certains principes de pratique concrète, qui ne peuvent être fournis que par une tradition vivante.

7. Les principes libéraux peuvent être décrits comme des principes d'évaluation et si nécessaire de modification des institutions. On peut dire que le libéralisme est une doctrine «évolutionnaire» plutôt que révolutionnaire (sauf dans le cas d'une tyrannie).

8. Parmi ces traditions, nous devons mettre en premier ce que l'on peut appeler le «cadre moral» (correspondant au «cadre légal») d'une société. Cela comprend le sens traditionnel de la justice ou équité («fairness»), ou le degré de sensibilité morale que la société a atteint. Ce cadre sert de base pour rendre possible des compromis équitables entre des intérêts en conflit. Il n'est pas lui-même intouchable, mais il change relativement lentement. Rien n'est plus dangereux que sa destruction, laquelle fut consciemment visée par les Nazis, qui ne peut conduire qu'au nihilisme, à la dissolution de toutes les valeurs humaines.

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