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Diagnostic des équipements d'approvisionnement en eau potable et évaluation des ressources en eau de bamendjo

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par Paul AYANG AYANG
Dschang-Cameroun - Master I en Approvisionnement en Eau Potable et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques 2013
  

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ASSOCIATION DE COOPÉRATION

POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Récépissé de déclaration n°00849/RDA/J06/BAPP

Servir - Coopérer - Développer

Yaoundé (Cameroun) BP 25 025 TéL. 77 77 12 34 Email: mouafov@yahoo.fr

UNIVERSITE DE DSCHANG

ANTENNE D'EBOLOWA

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FILIERE DES METIERS DU BOIS, DE L'EAU ET DE L'ENVIRONNEMENT

Ebolowa (Cameroun)

SERCOD

DIAGNOSTIC DES EQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT ET EVALUATION DES RESSOURCES POTENTIELLES EN EAU POTABLE

DANS LE GROUPEMENT BAMENDJO

(MBOUDA, REGION DE L'OUEST DU CAMEROUN)

Rapport élaboré par:

AYANG AYANG Paul

Etudiant en Master I, option Approvisionnement en Eau Potable et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques

Sous l'encadrement de :

M. LAKO Stéphane

Ingénieur du Génie Rural, Enseignant à la FMBEE, en qualité d'Encadreur académique

M. MOUAFO Valentin

Ingénieur Consultant, Directeur du SERCOD,

en qualité d'Encadreur professionnel

Avril 2014

SOMMAIRE

SOMMAIRE ii

REMERCIEMENTS v

LISTE DES ABBREVIATIONS vi

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX ix

RESUME x

ABSTRACT xi

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1

I. CONTEXTE DE L'ÉTUDE 1

II. PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE 1

III. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE 2

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ETUDE : LE SERCOD 3

I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE 3

II. HISTORIQUE 3

III. VISION ET DOMAINE D'ACTIVITÉS 3

1- Vision 3

2- Domaines d'activités 4

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE 5

I. LES RESSOURCES EN EAU AU CAMEROUN 5

1- Les eaux de surface 5

2- Les eaux souterraines 5

II. MÉTHODE DE QUANTIFICATION DES RESSOURCES EN EAU 6

1- La quantification des ressources en eau de surface 6

2- La quantification des eaux souterraines 6

III. L'ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU DOMESTIQUE 8

IV. LES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 8

1- En milieu rural 8

2- En milieu urbain 9

V. LE DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 10

VI. LA GESTION DES POINTS D'EAU 10

VII. LA CARTOGRAPHIE 11

CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE : LE GROUPEMENT BAMENDJO 13

I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET ACTIVITÉS DE LA ZONE D'ÉTUDE 13

II. LE CLIMAT 14

III. RELIEF ET HYDROGRAPHIE 15

IV. PÉDOLOGIE 15

V. FLORE ET FAUNE 15

CHAPITRE V : METHODOLOGIE ET MATERIELS 16

I. PREPARATION DE LA COLLECTE DES DONNEES 16

II. REPÉRAGE ET TYPOLOGIE DES POINTS D'EAU 16

III. DIAGNOSTIC DES POINTS D'EAU 17

IV. ENQUÊTES AUPRÈS DES MÉNAGES 18

V. APPRECIATION DE LA QUALITÉ DE L'EAU 19

VI. CARTOGRAPHIE 20

CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS, INTERPRETATION, DISCUSSION ET PERSPECTIVES 21

I. INVENTAIRE ET CARTOGRAPHIE DES OUVRAGES 21

II. DIAGNOSTIC DES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 22

1- Diagnostic du fonctionnement des points d'eau 22

2- Diagnostic des défaillances et mesures d'atténuation 24

3- Diagnostic de la qualité de l'eau 27

III. EVALUATIONS DES BESOINS EN EAU ET DES QUANTITE D'EAU MOBILISABLES 32

1- Evaluation des quantités d'eau mobilisables à Bamendjo 32

2- Evaluation des consommations spécifiques et des besoins totaux en eau 32

IV. ANALYSE DE L'ACCÈS À L'EAU ET DE LA GESTION DES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 33

1- Difficultés d'accès à l'eau 33

2- Satisfaction par rapport aux services 34

3- Gestion des points d'eau 35

V. PROPOSITION D'ACTIONS POUR ASSURER L'AEP DES POPULATIONS DE MANIÈRE DURABLE 35

1- Réhabilitation des points d'eau 36

2- Traitement des eaux des forages par processus de déferrisation 37

3- Implication des populations riveraines dans l'entretien et maintenance des points d'eau 40

4- Implantation de nouveaux points d'eau 40

5- Prolongement des investigations dans le domaine hydraulique 42

CHAPITRE VII : CONCLUSION GÉNÉRALE 44

BIBLIOGRAPHIE 47

ANNEXES 48

Annexe 1: Résultats de la collecte des données sur le repérage des points d'eau communautaires de Bamendjo. 48

Annexe 2 : Quelques photos relatives aux points d'eau de Bamendjo. 49

REMERCIEMENTS

J'ai été accueilli en mars 2014 par l'équipe du SERCOD dirigée par Monsieur Valentin MOUAFO dit "NDE KATOU", par ailleurs élite Bamendjo basée à Yaoundé. Qu'il trouve ici l'expression de mon respect et de mes remerciements, pour m'avoir accueilli au sein de son équipe et m'avoir permis de réaliser cette étude dans d'excellentes conditions, tant sur le plan matériel que humain. En tant qu'encadreur professionnel, je le remercie également pour son suivi attentif, ses réflexions pertinentes et sa rigueur. Qu'il trouve ici ma profonde gratitude pour l'intérêt et l'attention qu'il a portés à mon travail.

Que Monsieur Stéphane LAKO, Enseignant à la FMBEE, trouve ici l'expression de ma profonde et sincère reconnaissance pour m'avoir encadré et encouragé tout au long du stage, pour sa disponibilité quotidienne et son aide inestimable. La rigueur, la patience et la grande sérénité font de lui un encadreur irremplaçable. Je ne saurais autant le remercier pour les innombrables heures passées à mes cotés au cours de ces dernières années en tant qu'enseignant.

Je n'oublie pas tous les membres de l'équipe du SERCOD. Que Monsieur KONDZOU Jean François soit remercié pour sa disponibilité, son aide et les conseils techniques précieux qu'il a pu me fournir lors de mes descentes sur le terrain. Je n'oublie pas Monsieur DJAKOU Rodrigue pour son aide précieuse quant à l'utilisation du GPS et la réalisation de la cartographie.

J'adresse mes remerciements à tout le personnel de la FMBEE plus particulièrement à notre Coordonnateur Le Professeur MVONDO ZE et au Coordonnateur Adjoint Monsieur MANY Gédéon pour leur disponibilité et les conseils qu'ils n'ont cessé de me donner.

J'aimerais remercier très sincèrement et amicalement mes camarades d'option pour leurs apports et l'ambiance conviviale. Je tiens à remercier spécialement Alain Joël ELONG le CR, Stève ZEH ASSAM le petit long short, Silfried EWOUKEM et André BOUMAL II qui m'ont beaucoup aidé tant au niveau de la préparation que pour la bonne exécution de mon stage.

J'aimerais remercier très sincèrement Sa Majesté TCHIO Maurice, chef supérieur de Bamendjo dont les directives et les bénédictions m'ont aidées à réaliser un séjour sans perturbation sur le sol du groupement Bamendjo. Mes remerciements vont également à l'Honorable NZOGNOU David dit FOTSA NGONG, député des Bamboutos dont l'assistance logistique a été très déterminante dans la réalisation de mes activités de terrain à Bamendjo. Je ne saurais oublier de remercier monsieur TANETSI TCHINDA Jean Claude dit Chef Banka dont l'accueil, la disponibilité et l'accompagnement nous ont facilité les travaux sur le terrain.

Je tiens enfin à remercier du fond du coeur les membres de ma famille, qu'ils trouvent ici mes remerciements les plus chaleureux pour leur soutien et leur présence.

LISTE DES ABBREVIATIONS

AEP : Approvisionnement en Eau Potable.

BF : Borne Fontaine.

BP : Branchement Particulier.

CODEBA : Comité de Développement de Bamendjo.

FMBEE : Filière des Métiers du Bois, de l'Eau et de l'Environnement.

GPS: Global Positionning System.

GWP: Global Water Partnership.

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

PANGIRE : Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau.

PMH : Pompe à Motricité Humaine.

PVC : Polychlorure de Vinyle.

SERCOD : Association de Coopération pour le Développement Durable.

SIG : Système d'Information Géographique.

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de Bamendjo dans l'arrondissement de Mbouda (ORSTOM, 1968 modifié). 13

Figure 2 : Précipitations moyennes mensuelles de la station météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006 14

Figure 3 : Mesure du débit du forage de Batsela 1 (F5) 18

Figure 4 : Mesure du débit de la source Mo'otsiebé (Bamogo, S3) 18

Figure 5 : Enquête auprès d'un ménage à Bamendjo 19

Figure 7: Prélèvement de l'échantillon d'eau au forage de Batsela 1 (F5). 20

Figure 6 : Prélèvement de l'échantillon d'eau à la source Netsiep (S5). 20

Figure 8: Localisation des points d'eau communautaires de Bamendjo 21

Figure 9: Localisation de l'état de fonctionnalité des points d'eau de Bamendjo 24

Figure 10 : Forage de Bamogo (F6) abandonné du fait de sa non fonctionnalité. 27

Figure 11 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vidé du fait des fuites au niveau de la vidange. 27

Figure 12 : Regard de recharge d'eau de la source Mo'otsetsa (S1) presque saturé de boue. 27

Figure 13 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo juste après prélèvement. 28

Figure 14 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo 12 heures après prélèvement. 28

Figure 15 : Cartographie sur la qualité organo-leptique de l'eau des points d'eau de Bamendjo 31

Figure 16 : Proportion des ménages par rapport aux distances effectuées pour l'accès aux points d'eau de Bamendjo. 34

Figure 17 : Model d'aménagement des puits et forages proposé pour assurer la durabilité des ouvrages de Bamendjo. 36

Figure18 : Source de Motsetsa, conduite d'alimentation de la bâche cassée. 37

Figure19 : Point de collecte des eaux de la source de Motsetsa presque colmaté de boue 37

Figure 20 : Modèle de filière pour la déferrisation des eaux de forage de Bamendjo 38

Figure 21 : Vue en coupe du dispositif de déferrisation des eaux de forage 39

Figure 22 : Vue de face du réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) 49

Figure 23 : Source de Koualieu (S2) 49

Figure 24 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vu de dessus 49

Figure 25 : Puits de Baghong (P1) 49

Figure 26 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Eau claire (S4).... 50

Figure 27 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Netsiep (S5). 50

Figure 28 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Tuépa (S6) 50

Figure 29 : Prélèvement de l'échantillon d'eau du forage de Batsela 1 (S5). 50

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Données des précipitations moyennes mensuelles de la station météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006. 14

Tableau 2 : Synthèse du diagnostic des puits et forages communautaires de Bamendjo. 22

Tableau 3 : Synthèse du diagnostic des sources de Bamendjo. 23

Tableau 4 : Etat de défaillance des points d'eau non fonctionnels de Bamendjo et mesures d'atténuation. 25

Tableau 5 : Résultats des analyses des paramètres organoleptiques des échantillons d'eau prélevés à Bamendjo. 29

Tableau 6 : Consommation moyenne journalière en eau des ménages de Bamendjo par type d'usage 32

Tableau 7 : Besoins journaliers moyens et vitaux en eau de la localité de Bamendjo entre 2014 et 2034. 33

Tableau 8 : Nombre de points d'eau à implanter par horizon à Bamendjo. 41

Tableau 9 : Répartition du nombre de points d'eau actuellement nécessaire par quartier. 42

Tableau 10 : Coordonnées des points d'eau communautaires de Bamendjo. 48

RESUME

Le Groupement Bamendjo d'une superficie de 17 km2 environ, est situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du Département des Bamboutos dans la Région de l'Ouest du Cameroun.

Du 19 au 28 Mars 2014, une étude portant sur la réalisation du diagnostic des équipements d'approvisionnement et l'évaluation des ressources en eau potentielles de Bamendjo a été menée dans ce groupement villageois. La méthodologie adoptée a consisté en la préparation de la collecte des données sur le terrain, l'identification de la typologie des points d'eau ainsi que leur repérage, le diagnostic des points d'eau, les enquêtes auprès des ménages, le prélèvement de quelques échantillons d'eau ainsi que leur analyse et aussi la réalisation de la cartographie.

Au niveau du diagnostic, le Groupement Bamendjo compte 13 points d'eau dont 10 aménagés répartis dans 31% de la superficie totale du village et 05 d'entre eux non fonctionnels. Les forages et les puits de Bamendjo sont en général équipés de pompes à motricité humaine de marque INDIA MARK II et les équipements de protection des ouvrages sont quasi-inexistants. Il n'existe pas de Comité de Gestion des Points d'Eau (CGPE) alors qu'actuellement le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau est jugé bon. En ce qui concerne le diagnostic technique des points d'eau, les causes de la non fonctionnalité des ouvrages évoquées par les usagers sont : l'assèchement des points d'eau, les cassures des chaînes, le délabrement et l'inexistence des équipements sur les points d'eau. En moyenne, il faut parcourir près de 1 Km pour avoir accès à l'eau, d'où la consommation des eaux de qualité douteuse par les populations. L'analyse des échantillons d'eau des sources montre que du point de vue organoleptique, l'eau des sources est généralement de bonne qualité alors que celle des forages est très riche en fer.

Au niveau de l'évaluation des ressources en eau, si tous les points d'eau existants sont fonctionnels, la quantité d'eau totale mobilisable est d'environ 253 m3 par jour. Au regard de la comparaison faite entre les besoins domestiques totaux en eau et la quantité d'eau totale mobilisable au sein des points d'eau communautaires actuellement exploités, ces derniers ne permettent de satisfaire que 39% des besoins domestiques actuels et seulement 11% à l'horizon 2035. Cependant, les sources à elles seules peuvent satisfaire, jusqu'en 2020, les besoins vitaux.

Face à cette situation, une prise de conscience se manifestant par des actions concrètes dans le but de réaménager et d'implanter des points d'eau produisant une eau de bonne qualité avec une participation accrue des riverains est donc impérative.

ABSTRACT

The Group Bamendjo an area of ??about 17 km2, is located in the district of Mbouda, South Department Bamboutos in the Western Region.

From 19 to 28 March 2014, a study for the completion of diagnostic equipment procurement and evaluation of water resources potential of Bamendjo was conducted in this Group. The methodology adopted was to make a preparation of data collection in the field, identifying the type of water points and their detection, diagnosis of water points, the household surveys, the sampling some water samples and their analysis and also the realization of the mapping.

At diagnosis, Bamendjo Group has 13 water points including 10 equipped in 31% of the total area of ??the village, 05 of whom are non-functional. Boreholes and wells Bamendjo are usually equipped with hand pumps brand INDIA MARK II and protective equipment items are almost nonexistent. There is no Management Committee of Water Points whereas currently the standard of hygiene around 62% of water points is considered good. As regards the technical diagnostic of water points, the causes of non-functionality of the works cited by users are: the drying up of water points, breaking the chains, sagging and lack of equipment on water points. On average, you should browse around 1 Km to access the water, where the consumption of water of questionable quality by the people. The analysis of water samples from sources shows that the organoleptic point of view, water sources is generally good while the drilling is very rich in iron.

At the evaluation of water resources, if all existing water points are functional, the amount mobilized total water is about 253 m3 per day. With regard to the comparison between the total domestic water needs and the amount mobilized in the community water points currently operated total water, the latter can satisfy 39% of current domestic needs and only 11% of them to 2035. However, sources alone can satisfy until 2020, vital needs.

Faced with this situation, awareness manifested by concrete actions in order to redesign and implement water points producing good water quality with increased participation of residents is therefore imperative.

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

I. CONTEXTE DE L'ÉTUDE

Nous vivons sur la planète bleue. L'eau joue un rôle déterminant dans la vie des êtres humains, des animaux et des plantes. Mais seulement la plus petite partie, 0,3% des réserves globales en eau, sont utilisables comme eau potable et c'est justement cette petite partie qui est en danger. Les scientifiques attirent notre attention sur l'augmentation inquiétante de la pollution des réserves d'eau potable. Une réorientation radicale concernant notre environnement est donc nécessaire de toute urgence. Au Cameroun, l'eau non polluée devient de plus en plus rare, et ce particulièrement en zone rurale. Nous avons l'exemple de la pénurie d'eau observée à Mbouda en 2009. Si la commune regorge d'un potentiel énorme en ressource hydrique, son exploitation reste insuffisante, et les problèmes liés à l'accès à l'eau potable restent préoccupants : maîtrise de la ressource, mise en oeuvre des infrastructures hydrauliques et gestion des points d'eau.

II. PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE

Malgré le dynamisme de son comité de développement, les populations du Groupement Bamendjo rencontrent d'énormes difficultés pour s'approvisionner en eau potable. En effet, les points d'eau sont construits et font très rarement l'objet d'une étude du potentiel exploitable. Aussi les ouvrages sont parfois mal localisés, et quand ils sont mis en place ils ne sont pas entretenus. Par ailleurs, le transfert de technologie n'est pas assuré, les compétences de gestion des points d'eau par les bénéficiaires sont limitées et il n'existe pas de comité de gestion des points d'eau. C'est pour ces raisons que la majorité des forages construits dans le groupement sont non fonctionnels.

Fort de ce constat, et compte tenu des impératifs d'accès à l'eau des OMD pour le Cameroun, il s'avère nécessaire de trouver des solutions palliatives à cette situation. C'est dans cette logique que l'Association de Coopération pour le Développement Durable (SERCOD), en collaboration avec la Filière des Métiers du Bois, de l'Eau et de l'Environnement (FMBEE) de l'Université de Dschang-Antenne d'Ebolowa, a initié l'étude diagnostique des équipements d'approvisionnement et évaluation des ressources potentielles en eau potable dans le groupement Bamendjo, afin de définir une stratégie qui permettrait d'y assurer durablement un approvisionnement en eau de qualité.

III. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

La présente étude a pour principal objectif d'améliorer durablement l'accès des populations du groupement Bamendjo à l'eau potable. Spécifiquement il est question de :

1. Inventorier et cartographier les ouvrages d'approvisionnement en eau potable communautaires de la localité (forages, puits et sources),

2. Faire un diagnostic des ouvrages d'approvisionnement en eau non fonctionnels dans le groupement (forages et puits),

3. Analyser l'accès à l'eau et la gestion des ouvrages d'approvisionnement en eau au niveau des quartiers du groupement,

4. Evaluer les sources en eau disponibles au sein du groupement et les besoins en eau des populations,

5. Proposer les actions à mettre en oeuvre pour réhabiliter les ouvrages d'eau autonomes et assurer l'approvisionnement en eau potable des populations de manière durable.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ETUDE : LE SERCOD

Ce chapitre a pour but de faire une présentation globale de la structure qui a initié l'étude à savoir le SERCOD. Cette présentation sera essentiellement basée sur la situation géographique des bureaux du SERCOD, son historique, sa vision et ses domaines d'activités.

I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE

L'Association de Coopération pour le Développement Durable est une organisation d'étude, de formation et d'accompagnement des collectivités dont le siège social est basé à Yaoundé au Cameroun.

II. HISTORIQUE

La question de la lutte contre la pauvreté et la misère constitue en début du 3ème millénaire, l'un des défis majeurs de la société camerounaise. La situation de pauvreté et de misère a fait de nombreux camerounais une population en situation permanente de survie. Ainsi, la quête du pain quotidien a pris le dessus et la solidarité voire le soutien mutuel qui étaient jusque-là caractéristiques de la société africaine disparaissent au profit d'un égocentrisme congénital. La crise économique qui sévit dans le pays depuis plusieurs années minimise les efforts de l'Etat menés en direction des personnes gagnées par la pauvreté. Sans assistance (matérielle ni morale), ces catégories de la population sont chaque jour aussi bien dans les centres urbains que dans les campagnes livrées à la détresse et au désespoir. Les secteurs de l'environnement, des infrastructures de base (bref du développement local) sont les plus directement et durement touchés. Puisque l'explosion démographique que connaît le pays ne s'est pas accompagnée des ressources financières, on a comme conséquence la dégradation poussée de l'environnement dans les villes et campagnes, la détérioration des infrastructures sociales de base etc. C'est dans ce contexte qu'un groupe de personnes enseignants, techniciens, animateurs et ingénieurs de développement se sont mobilisées et engagées à la création de l'organisation dénommée «Association de Coopération pour le Développement Durable ».

III. VISION ET DOMAINE D'ACTIVITÉS

1- Vision

L'Association de Coopération pour le Développement Durable rêve d'une société dont les populations ont facilement accès aux infrastructures sociales de base, une société où la préservation de l'environnement est une réalité, une société de participation de tous et de coopération au développement local.

2- Domaines d'activités

Les principaux domaines d'activités de l'Association de Coopération pour le Développement Durable sont les suivants :

· Environnement : étude d'impact environnemental, étude et gestion des déchets urbains, audit/diagnostic environnemental, sensibilisation à la protection de l'environnement, formation à la protection de l'environnement ;

· Développement local et communal : planification au développement local, planification développement communal, facilitation de rencontres+ateliers ;

· Management des projets : étude de faisabilité des projets, formation en gestion du cycle de projet, élaboration des projets, accompagnement des projets, capitalisation des projets, évaluation des organisations sur les projets de développement.

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre permet de présenter les différentes approches qui ont déjà été employées dans le cadre des diagnostics et des évaluations des ressources en eau. Il y est aussi exposé les résultats obtenus dans le cadre de certaines études qui ont des points similaires à la notre.

I. LES RESSOURCES EN EAU AU CAMEROUN

1- Les eaux de surface

A l'échelle nationale, on distingue cinq grands bassins hydrologiques : le bassin de l'Atlantique, le bassin du Congo, le bassin du Niger, le bassin de la Sanaga et le bassin du Tchad. Ces différents bassins sont drainés par des fleuves, rivières et lacs. Les disponibilités des ressources en eau de surface sont de 267,88 km3 au total. Les volumes d'eau apportés par le bassin de l'Atlantique avec les fleuves côtiers (94,82 km3) et celui de la Sanaga (63,18 km3) sont les plus importants et représentent respectivement 34,51 et 23,59 % des ressources en eau de surface du Cameroun. Avec des pourcentages d'apport respectifs de 16,39 (43,91 km3) et 12,49% (33,45 km3), les bassins du Niger et du Congo ont des contributions intermédiaires, la plus faible contribution étant enregistrée pour le bassin du Lac Tchad dont les ressources en eau de surface représentent 12,14 % du volume national (PANGIRE, 2009).

2- Les eaux souterraines

Les eaux souterraines sont quant à elles estimées au Cameroun à 2700 milliards de m3 de réserves statiques avec un taux annuel de renouvellement évalué à 66 milliards de m3. Ces eaux souterraines sont localisées dans deux grandes unités hydrogéologiques principales : la zone de socle avec environ 79,2 milliards de m3 d'eau utile sur une superficie totale de 430000 km2 (90 % de la superficie totale du Cameroun) et les bassins sédimentaires (10 %). Les principaux bassins hydrogéologiques sont : le bassin côtier de Douala avec environ 21,63 milliards de m3 d'eau par an, le bassin de la Benoué avec 15,75 milliards de m3 d'eau par an et le bassin du Tchad avec 3,20 milliards de m3 par an.

Il convient de remarquer que, pour les bassins sédimentaires, les volumes sont d'autant plus importants que l'on va vers le sud. Ceci semble indiquer qu'au Cameroun, la disponibilité des ressources en eau souterraine est tributaire du régime pluviométrique ; en effet, la pluviométrie croit du Nord du Cameroun vers la partie Sud (PANGIRE, 2009).

Il serait important de noter que ces chiffres avancés sur les ressources en eau souterraines ne sont que des estimations car le Cameroun ne dispose pas actuellement d'un dispositif de suivi quantitatif et qualitatif régulier de ses ressources en eau souterraine alors qu'il a été développé des méthodologies permettant la quantification de tout type de ressource en eau.

II. MÉTHODE DE QUANTIFICATION DES RESSOURCES EN EAU

1- La quantification des ressources en eau de surface

· Jaugeage par flotteur

Le jaugeage par flotteur est une méthode de suivi hydrométrique permettant d'avoir une idée sur l'ordre de grandeur du débit du cours d'eau. Il consiste à déterminer la vitesse de l'eau qui s'écoule à travers une section à l'aide d'un flotteur. La station de jaugeage aménagée est située à l'endroit où l'écoulement est laminaire et le lit assez rectiligne. L'appareillage à utiliser est constitué d'une échelle limnimétrique, d'un flotteur, d'un chronomètre et d'un décamètre (ANABA, 2009).

· Jaugeage par moulinet

Le jaugeage au moulinet s'effectue en déterminant la vitesse de l'écoulement en plusieurs points ainsi que le profil de la section. Cette mesure est réalisée d'une façon simple à l'aide d'un moulinet équipé d'une hélice dont la vitesse de rotation est proportionnelle à la vitesse de l'écoulement. Dans le cas des grands cours d'eau, le moulinet est monté sur un flotteur (appelé « saumon ») ou déplacé à l'aide d'un téléphérique. Mais cette méthode nécessite de réaliser la mesure en plusieurs points de la section du cours d'eau. On lui préfère maintenant le profileur de courant à effet Doppler, qui calcule automatiquement la vitesse du courant à différentes profondeurs sur une verticale en continu, ainsi que la géométrie de la section. On obtient ainsi, à partir d'un seul point de mesure, le débit du cours d'eau. (Marie-Noëlle PONS, 2009).

· La méthode du traceur

La méthode du traceur consiste à injecter rapidement dans le courant d'eau un volume important de traceur et à déterminer la vitesse moyenne de déplacement de ce traceur (Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).

2- La quantification des eaux souterraines

2.1. Les essais de pompage

La méthode d'évaluation des eaux souterraines la plus connue et la plus exploitée est l'essai de pompage. Il consiste à mesurer l'accroissement des rabattements des niveaux piézométriques en relation avec le temps de pompage et leur remontée après arrêt de pompage (Castany, 1982). Ces caractéristiques peuvent être examinées selon deux points de vue :

- Celui de l'utilisateur ponctuel qui désire juste connaître les performances de son ouvrage (débit optimal d'exploitation et rabattement correspondant) et éventuellement les caractéristiques de la nappe aux alentours de son ouvrage. Ce point nécessite principalement des informations ponctuelles concernant l'ouvrage de captage et pour les avoir, on réalise un essai de puits ou essai par paliers ;

- Celui du gestionnaire (à grande échelle) de la ressource en eau, qui est en plus intéressé par une connaissance plus approfondie des caractéristiques de la nappe pour l'élaboration d'un plan d'aménagement et de la gestion de la ressource en eau. Cela nécessite la réalisation à plusieurs endroits (généralement lors de l'exécution des ouvrages) d'un essai de nappe ou essai de pompage longue durée.

Ces deux types d'essais se complètent. L'essai longue durée est réalisé à la suite d'un essai par paliers à la fin de l'exécution de l'ouvrage de captage.

L'essai de puits par paliers de débits de courtes durées évalue donc les caractéristiques du complexe aquifère / ouvrage de captage. Ce sont : le débit critique, le débit spécifique, le débit spécifique relatif, les pertes de charge dans l'ouvrage et son environnement immédiat et le débit maximum d'exploitation ou productivité (Castany, 1982). Il permet d'établir le programme d'équipement de l'ouvrage.

Quant à l'essai de nappe, il est réalisé dans le but de mesurer sur le terrain :

- les paramètres hydrodynamiques tels que la transmissivité T, le coefficient d'emmagasinement S et la perméabilité K ;

- d'étudier quantitativement les caractéristiques particulières de l'aquifère (conditions aux limites, structure) ;

- d'observer directement en « vrai grandeur » l'effet de l'exploitation sur l'aquifère, prévoir l'évolution du rabattement en fonction des débits pompés et évaluer la ressource en eau souterraine exploitable.

2.2. Méthode volumétrique

Dans le cas de faibles débits (source), la méthode volumétrique apparaît souvent comme la méthode la plus simple pour faire une mesure ponctuelle. Cette méthode, de type « capacité jaugée », consiste à remplir un contenant dont le volume est connu précisément et à chronométrer le temps requis pour le remplissage. L'équation suivante traduit la relation entre le débit (Q), le volume (V) et le temps (t) : Q = V/t (Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).

En somme, l'évaluation des ressources en eau permet la maîtrise de leur potentiel exploitable qui pourrait satisfaire les besoins en eau des populations. Une évaluation des besoins en eau des populations est donc nécessaire afin de faire une comparaison entre ces besoins et le potentiel exploitable des ressources.

III. L'ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU DOMESTIQUE

Les besoins domestiques d'une agglomération quelconque peuvent être estimés par:

- Soit des statistiques, qui concernent la consommation moyenne et son évolution annuelle, ainsi que le nombre total d'habitants et le taux annuel d'accroissement de la population. Ceci n'est possible que pour une agglomération qui est déjà alimentée en eau potable.

- Soit en comparaison avec d'autres agglomérations qui sont jugées comparables, surtout en ce qui concerne le niveau de vie et le climat, et pour lesquelles des données statistiques sont disponibles. Une petite enquête permet alors de connaître le nombre d'habitants.

Citons à ce propos d'évaluation des besoins, la norme de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) qui fixe la consommation domestique minimale à 55 l/jour/hab (MOUSSA, 2002).

Au Cameroun, en zone rurale, la dotation journalière est fixée à 25 litres par habitant, l'ouvrage devant fournir par jour environ 7,5 à 8 m3 d'eau pendant 12 heures (GWP, 2010).

La satisfaction des besoins en eau des populations passe par la mise en place d'un certains nombre d'ouvrages qui constituent des équipements d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP). Ces derniers diffèrent d'un milieu à un autre.

IV. LES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

Les technologies de mobilisation des ressources pour l'approvisionnement en eau potable au Cameroun dépendent de l'origine de la ressource et des contraintes du milieu physique. En milieu rural, où l'eau souterraine est majoritairement sollicitée et les technologies sont donc différentes de celles mises en oeuvre en milieu urbain.

1- En milieu rural

En milieu rural, le captage des eaux à usage domestique se fait par des puits, des forages et des sources aménagées.

a) Les forages

Généralement réalisés à la foreuse, les forages présentent un diamètre assez faible (moins de 360 mm) et la colonne de captage est sont soit en PVC soit en inox, d'un diamètre intérieur de 110mm (4'') minimum. Les forages d'hydraulique villageoise sont considérés comme positifs quand leur débit est supérieur à 0,7m3/h. Ces ouvrages ont une profondeur qui oscille entre 30 et 80 mètres et sont équipés de pompe à motricité humaine ou motorisée. Ces forages sont équipés de pompes à motricité humaine ou de pompes motorisées. Les pompes à motricité humaine ont un corps de pompe d'un diamètre minimum de 3''. Leur débit en rythme normal est de 1 m3/h à 25 m et de 0,7 m3/h à 40 m. les pompes motorisées sont installées à des profondeurs où l'usage de pompe à motricité humaine est rendu difficile (60 à 70 m). Le débit en rythme normal est au minimum de 2 m3/h (PANGIRE, 2009).

b) Les puits

Les puits ont des diamètres intérieurs qui varient de 1 m à 1,8 m, leur profondeur dépasse rarement une trentaine de mètre. Il faut faire une distinction entre puits traditionnels et modernes. Par convention, on considère comme modernes tous les puits réalises avec béton et ferraillage, que ce soit des puits entièrement busés, ou des puits cuvelés et busés. Par opposition, les puits à parois nues ou cuvelés avec des imbrications de pierres sont considérés comme traditionnels.

c) Les sources

Une source, c'est l'émergence naturelle d'une nappe d'eau souterraine qui apparaît d'une manière localisée ou diffuse à la surface du sol (DAMIEN Du Portal, 1998). Les sources aménagées sont ainsi des aménagements qui consistent à capter le maximum du filet d'eau qui émerge, de le concentrer dans un ouvrage de maçonnerie qui pourra se vider par trop plein. Ces sources lorsqu'elles fournissent de bons débits et sont situées à une altitude favorables, peuvent être exploitées pour des mini-réseaux d'adduction d'eau potable gravitaires où on aura des bornes fontaines et des branchements particuliers pour desservir les populations.

Les contraintes hydrologiques, mais surtout morphologiques et hydrogéologiques font que la nature de l'ouvrage à construire dépend étroitement de la région considérée. Dans les parties à faible pluviométrie et d'insuffisance d'eaux de surface (bassin du Lac Tchad et bassin septentrional du Niger), on trouve surtout des forages et des puits. Dans le bassin méridional du Niger, le bassin de la Sanaga, le bassin du Congo et celui des fleuves côtiers on a généralement des sources aménagées et des mini-adductions d'eau gravitaire. Cependant, on y trouve aussi des puits et des forages.

2- En milieu urbain

En milieu urbain, l'eau provient soit d'une prise d'eau en rivière, de barrage de retenues, ou de champs captant (forages). Elle est dirigée vers une station de traitement pour la rendre potable puis envoyée dans un réseau de conduites de distribution qui dessert les habitations, les entreprises, les bâtiments administratifs, et les bornes fontaines. Les conduites de distribution ont des diamètres nominaux allant de 200 à 1400 mm pour les réseaux primaires et secondaires, de 12 à 200 mm pour les réseaux tertiaires et les branchements. Les branchements particuliers (12 à 50 mm de diamètre) peuvent fournir de 0,5 à 40 m3/jour. Les réservoirs de stockage, permettant de faire face aux débits de pointe (moment de la journée où la consommation est maximale) et d'assurer une pression suffisante.

Les équipements utilisés pour assurer l'approvisionnement en eau potable des populations sont toujours appelés à tomber en panne tôt ou tard. Quand cela arrive, il faut toujours chercher à les réparer afin de garantir la continuité de service. Ainsi, toute réparation devrait d'abord passer par un diagnostic afin de savoir avec assurance à quel niveau il faudrait intervenir.

V. LE DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

« Diagnostiquer » c'est analyser qualitativement et quantitativement tous les aléas pouvant exister sur le système et se manifestant de façon observable. L'étude diagnostique des systèmes d'eau potable consiste principalement à déterminer l'état général de fonctionnement du système. Il s`agit dans tous les cas d`établir le cheminement possible entre les observations, les causes possibles, et d`évaluer les conséquences induites, par une analyse successive et récursive. La motivation de l'étude est de faire apparaître les insuffisances et anomalies de fonctionnement, afin de définir les éventuels aménagements à prévoir pour améliorer globalement l'usage de l'eau et optimiser la gestion du système. L'objectif d'un diagnostic d'un système d'alimentation en eau potable est donc de proposer, au vu des éléments techniques et économiques mis en évidence, une politique d'intervention aux élus et techniciens pour une bonne gestion du patrimoine collectif, qu'il s'agisse des infrastructures existantes ou de la ressource en eau (LIRATNI, 2011).

En général, tout projet de diagnostic d'un système de distribution d'eau potable, porte sur les objectifs suivants :

- Mettre en évidence les insuffisances du réseau ou des ouvrages pour répondre à la demande actuelle et future, par une analyse de l'existant (réseau/ouvrage/qualité de l'eau), un bilan de l'adéquation des besoins-ressources;

- Définir les améliorations à apporter pour assurer la desserte quantitative et qualitative des usagers en toute sécurité ;

- Estimer les investissements à réaliser afin de permettre aux responsables de l'organisme exploitant de programmer les travaux nécessaires en fonction des priorités.

Des réparations récurrentes des équipements provoquent non seulement des arrêts de service mais aussi des usures prématurées de ceux-ci. Leur durabilité pourrait ainsi être assurée par la mise en place d'un système de gestion qui tient compte de la maintenance préventive et curative des équipements.

VI. LA GESTION DES POINTS D'EAU 

Faute d'un système de maintenance clairement établi, de nombreux pays ont vu leurs points d'eau tomber en panne les uns après les autres, puis être abandonnés. De nouveaux systèmes de gestion des points d'eau ont vu le jour afin d'assurer la durabilité des ouvrages mis en place. En voici des exemples :

· Le leasing : un opérateur économique loue une pompe à motricité humaine à la structure de gestion. La pompe reste la propriété de l'opérateur à qui la structure de gestion verse de 1 à 5 dollars par famille et par an. Ce système fut développé au Mali en 2009. La structure de gestion ne paye rien d'autre pour l'entretien et la maintenance (renouvellement des équipements non couvert par le prix de l'eau). En cas de défaut de paiement, l'opérateur peut retirer la pompe;

· Le contrat de garantie totale : la structure de gestion verse un loyer annuel à un opérateur privé (qui peut être un artisan-réparateur performant) qui couvre le changement des pièces défectueuses et le coût de la main-d'oeuvre en cas de panne.

· La gestion communale : la réforme de la maintenance des ouvrages hydrauliques prévoit que les communes recrutent un maintenancier (agréé par les services déconcentrés de l'Etat) en charge du suivi et de l'entretien des points d'eau sur le périmètre communal. Les prestations de ce maintenancier sont payées en partie par la commune grâce à des redevances versées par les usagers et en partie par les associations d'usagers de l'eau mises en place dans chaque village.

· L'approche business : elle s'appuie sur la délégation d'un parc de pompes à motricité humaine à un opérateur privé sur le territoire communal. C'est donc la commune qui délègue la gestion de son parc de pompes à un opérateur économique.

· Les comités de gestion des points d'eau (CGPE) : il s'agit d'une stratégie dans laquelle la gestion du point d'eau est assurée par une association et la maintenance serait confiée à des artisans-réparateurs appartenant ou non au comité ceci moyennant la facturation d'un loyer pour leur entretien et leur renouvellement. Les artisans-réparateurs seraient chargés d'effectuer les petites réparations, d'examiner le fonctionnement des pompes et d'évaluer les interventions à prévoir pendant la tournée d'entretien des pompes à motricité humaine. Les pièces détachées seraient tenues en stock chez une entreprise ou une personne dans des conditions qui seraient négociées (KARINE, 2011).

Une meilleure gestion des équipements passe par la maîtrise de la cartographie notamment en ce qui concerne leurs positionnements, leurs caractéristiques, la mise à jour des données, ...etc.

VII. LA CARTOGRAPHIE

La cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace réel avec comme objectif la simplification pour une meilleure compréhension des phénomènes. Le domaine de la cartographie nécessite l'usage de certains outils comme le Système d'Information Géographique (SIG). Un système d'information géographique (SIG) est un ensemble organisé de données graphiques et alphanumériques, permettant la gestion du territoire. Il comprend un système de gestion de données pour la saisie, le stockage, l'extraction, l'interrogation, l'analyse et l'affichage de données géographiques. Les logiciels SIG sont nombreux sur le marché (plus d'une centaine). Les leaders mondiaux sont :

· Arcgis - Arcview (ESRI) : la solution SIG la plus complète du marché

· Mapinfo : un outil orienté bureautique simple et puissant (AMANDINE, 2012).

Dans le domaine hydraulique, l'exploitation des données brutes de terrain, à l'issu de leur enregistrement, permet de réaliser des statistiques générales et d'établir des cartes thématiques ou un inventaire du patrimoine. L'évolution de ce patrimoine au regard de différentes caractéristiques (diamètre, profondeur, matériau, date de pose, ...) permet d'apporter les arguments techniques aux politiques de réhabilitation et/ou renouvellement des infrastructures hydrauliques, et donc d'aider les gestionnaires d'eau dans la prise de décisions.

Pour une bonne réalisation du SIG d'un diagnostic, un certain nombre de données devraient être disponibles. Les données disponibles pour réaliser ce SIG sont de deux ordres :

- Données quantitatives concernant les points d'eau, la ressource en eaux, les caractéristiques techniques des ouvrages, des indicateurs socio économiques afin de bien appréhender l'usage du point d'eau. Ces données proviennent principalement des différents services gestionnaires de l'eau et sont souvent incomplètes. D'autres données, sont acquises dans un second temps lors du diagnostic approfondi.

- Données cartographiques (fonds de cartes, limites administratives, données sur l'environnement, localisation des points d'eau...). Ces données proviennent des différentes études antérieures existantes, et complétées ou produites par l'équipe sur le terrain lors des phases de diagnostic.

Concernant ces données quantitatives et cartographiques, un certain nombre de fiches de collectes sont préalablement conçues pour faciliter le travail de terrain. L'objectif étant de mettre en évidence plusieurs aspects dans la description du système global d'AEP de la localité concernée (LIRATNI, 2011).

CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE : LE GROUPEMENT BAMENDJO

Dans le présent chapitre, il est question de présenter le site d'étude qui est le village Bamendjo. Dans un premier temps, on devra parler de la situation géographique du site ainsi que des activités pratiquées dans cette zone. Ensuite, seront abordées successivement les présentations sur les plans du climat, du relief et de l'hydrographie, de la pédologie et enfin celles de la faune et de la flore de notre zone d'étude.

I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET ACTIVITÉS DE LA ZONE D'ÉTUDE

Le groupement Bamendjo qui est notre zone d'étude est situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du Département des Bamboutos dans la Région de l'Ouest du Cameroun. Il fait partie des six groupements de la communauté « NDA » à savoir Bamendjo, Bamenkombo, Babeté, Bafounda, Bamesso, et Bamendjinda. C'est une localité peuplée aujourd'hui de plus de 12 000 habitants et étendue sur une superficie de 17 Km² environ (KONDZOU, 2009) pour une densité moyenne de 706 habitants au Km2. Elle est limitée à l'Est par Bafounda, à l'ouest par Batcham, au Nord par Babeté et au sud par Bansoa. Le groupement Bamendjo est divisé en 13 quartiers qui sont King's place, Batsela 1, Batsela 2, Bamogo, Baghong, Bakepe, Bakazou, Bafemtoh, Bametegouh, Batoussop, Badjinsi, Bassi et Bakatou. Avec une population constituée en majorité des personnes de faibles revenus, Bamendjo connaît sur son sol des activités économiques telles que l'agriculture, le petit élevage, l'artisanat, le service de transport par motos et le petit commerce.

Figure 1 : Localisation de Bamendjo dans l'arrondissement de Mbouda (ORSTOM, 1968 modifié).

II. LE CLIMAT

A Bamendjo, il règne un climat de type Camerounien caractérisé par deux grandes saisons : une courte saison sèche allant de Novembre à Février soit une période de 04 mois et une saison pluvieuse qui dure 08 mois de Mars à Octobre (KONDZOU, 2009).

La température moyenne annuelle dans les hautes terres de l'Ouest est d'environ 20°C, pouvant descendre jusqu'à moins de 10°C au sommet des massifs montagneux. La pluviométrie est de l'ordre de 1700 à 2000 mm d'eau par an atteignant 2500 mm d'eau au sommet des massifs.

Tableau 1: Données des précipitations moyennes mensuelles de la station météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006.

Mois

Jan.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Total

P(mm)

10,7

19,5

64,6

146,5

154

251

294, 3

252

251,2

214,4

47,5

6,5

1712,2

Source : Mémoire de DEA, Laboratoire de Pédologie Tropicale, MAMDEM TAMTO Lionelle Estelle, 2009.

Figure 2 : Précipitations moyennes mensuelles de la station météorologique de Bafoussam,

de 2000 à 2006

III. RELIEF ET HYDROGRAPHIE

La localité de Bamendjo a un relief dominé par deux ensembles : les hautes terres septentrionales et les plaines méridionales de Bakatou. Plus de 4/5 de la superficie appartiennent au domaine des hautes terres séparées des basses terres par la rivière `'Megueuné'' où plusieurs ruisseaux prennent leur source et qui est située à plus de 1400 m d'altitude ; c'est le château d'eau du village. Les basses terres quant à elles recouvrent la région de Bakatou entre les deux rivières `'Megueuné'' et `'Mi-saah'' au Nord et au Sud respectivement (MARFOR TANGALA, 1982).

IV. PÉDOLOGIE

Les sols de Bamendjo appartiennent en général à deux grands ensembles : les sols d'origine volcanique qui occupent les basses terres de Bakatou et de Bakazou qui comptent parmi les plus fertiles du groupement et les sols des pentes qui sont pauvres en matière organique sont répartis dans les zones de Bamogo, Batsela, Bametegouh et Batanem. Ces sols sont grisâtres et peu adaptés à l'agriculture car la matière organique est entrainée par les agents d'altération vers les bas-fonds.

V. FLORE ET FAUNE

La végétation est constituée des forêts galeries de Bakatou et Bakazou (en voie de disparition) et des raphias qui se trouvent dans les bas-fonds marécageux. Sur les hautes terres, la végétation est étagée alors que sur les pentes et les collines on trouve une végétation herbacée à prédominance de graminées. On rencontre quelques baobabs dans la zone de Bakatou. En dehors de cette végétation naturelle, on y rencontre également une végétation d'origine anthropique à l'instar des arbres fruitiers (Mangifera indica [manguier], Persea americana [avocatier], Citrus sinensis [oranger], ...) et les eucalyptus qui sont très utilisés pour la construction.

Les ressources fauniques sont devenues très rares en raison entre autres de la forte pression démographique. Toutefois, les différentes espèces fauniques rencontrées sont les suivantes : les mammifères fauves (panthères, chats-tigres, antilopes), les primates (singes), les rongeurs (rats, hérissons, écureuils et aulacodes) et les oiseaux (corbeaux, éperviers, perdrix...). La faune aquatique quant à elle est essentiellement constituée de silures et de tilapias qu'on retrouve dans les petits lacs situés à Bakatou.

CHAPITRE V : METHODOLOGIE ET MATERIELS

Ce chapitre a pour but de passer en revue les méthodes mises en oeuvre tant pour l'acquisition des données sur le terrain que pour leur dépouillement aux bureaux afin de présenter les résultats obtenus par usage de ces méthodes. La méthodologie employée sur le terrain a consisté à faire les entretiens avec les autorités locales, le repérage des points d'eau ainsi que leur diagnostic, les enquêtes auprès des ménages et le prélèvement des échantillons d'eau et leur analyse. L'étude sur le terrain a nécessité 09 jours de travail. Aux bureaux, les principaux travaux reposaient sur l'élaboration du protocole de travail, la préparation des outils de collecte des données, le traitement des données obtenues lors des entretiens et des enquêtes et la réalisation des cartographies thématiques.

I. PREPARATION DE LA COLLECTE DES DONNEES

Cette phase avait pour but de faciliter la collecte des données sur le terrain. Des fiches de collecte des données reposant sur la location et la typologie des points d'eau ont été préalablement élaborées dans les bureaux du SERCOD à Yaoundé ainsi que celles reposant sur le diagnostic des points d'eau et d'appréciation de la qualité de l'eau. Afin d'assurer une facilité d'accès aux informations fournies par les autorités locales et les populations riveraines, des questionnaires ont aussi été préalablement conçues. Avant d'aborder la collecte des données proprement dite, des entretiens avec le Chef de Groupement et les 13 Chefs de quartier de Bamendjo ont été menés afin d'avoir des informations en ce qui concerne la gestion et la documentation des points d'eau.

II. REPÉRAGE ET TYPOLOGIE DES POINTS D'EAU

Cette étape consistait à faire une localisation de tous les points d'eau communautaires de la zone d'étude et d'identifier de manière visuelle leurs typologies (puits moderne, forage, source aménagée ou non). La localisation des points d'eau s'est faite à l'aide d'un GPS (Global Positioning System) de marque GARMIN. Ce travail a ainsi permis d'illustrer la couverture en points d'eau du Groupement Bamendjo. Les sorties de terrain ont été facilitées par l'attribution d'un guide et du moyen de déplacement le plus approprié pour cette zone d'étude à savoir : une moto. Il a fallu une journée pour la collecte de ces informations.

III. DIAGNOSTIC DES POINTS D'EAU

· Synthèse du diagnostic des points d'eau 

Il s'agissait de déterminer :

- Pour les puits et forages :

Ø La marque de la pompe

Ø L'état fonctionnel du point d'eau : il s'agissait d'apprécier, en manipulant le bras de la pompe, si un ouvrage est en panne ou pas.

Ø Le temps de remontée des eaux : il était obtenu en chronométrant le temps de pompage nécessaire pour que les premières gouttes d'eau puisse parvenir jusqu'au récipient de l'usager.

Ø Le débit ponctuel : il a été mesuré en utilisant la méthode volumétrique de jaugeage de la pompe qui consistera à mesurer à l'aide d'un chronomètre le temps de pompage nécessaire pour recueillir un volume d'eau de 15 l en utilisant une bassine de cette contenance.

Ø L'existence des équipements de protection des points d'eau à savoir : la clôture et la chaîne.

Ø Le niveau d'hygiène : il fallait apprécier les conditions d'hygiène dans lesquelles se trouvent les puits et forages de notre zone d'étude.

- Pour les sources :

Ø Le débit ponctuel : le débit des sources a été évalué par la méthode de jaugeage volumétrique soit en mesurant à l'aide d'un chronomètre le temps d'écoulement d'un volume d'eau de 60 l en utilisant une bassine de 15 l de contenance. Le débit de la source est donc obtenu en utilisant la formule : Q = V/t (avec Q= débit en l/s, V= volume d'eau prélevé en l et t= temps d'écoulement en s).

Ø L'état fonctionnel : ce volet concerne seulement les sources aménagées. En effet, on pouvait juger qu'une source est en panne ou pas à partir de l'état de ses équipements constitutifs et de l'usage de celle-ci par les populations.

Ø Le type d'aménagement : il s'agissait d'apprécier si une source est aménagée ou pas. Si elle l'est, est-ce un aménagement simple, un aménagement simple avec réservoir ou un aménagement avec réservoir filtre.

Ø Le niveau d'hygiène : il fallait apprécier les conditions d'hygiène dans lesquelles se trouvent les sources de notre zone d'étude.

Les fiches d'enquête présentant les caractéristiques de chaque point d'eau ont été utilisées.

Figure 3 : Mesure du débit du forage de Batsela 1 (F5)

Figure 4 : Mesure du débit de la source Mo'otsiebé (Bamogo, S3)

· Diagnostic de l'état de défaillance des points d'eau non fonctionnels

Ce travail consistait à apprécier les manifestations des différentes défaillances et de mentionner, si possible, les équipements manquants et usés dans les ouvrages en panne afin d'identifier les actions authentiques permettant de supprimer ces défaillances. Cependant, aucun ouvrage n'ayant été démonté afin de mieux apprécier ces défaillances, l'évaluation du coût de réhabilitation de ces points d'eau s'est avérée impossible.

IV. ENQUÊTES AUPRÈS DES MÉNAGES

Ce travail consistait à adresser un questionnaire aux ménages du Groupement Bamendjo qui comptait au total 35 questions en se rendant dans leurs domiciles. Le choix des ménages à enquêter se faisait de manière aléatoire mais la priorité a été accordée aux ménages situés à proximité des points d'eau communautaires. Cette phase nous a permis de :

· Faire une évaluation des besoins en eau des populations et des différents usages.

· Evaluer le degré de satisfaction des populations en termes d'approvisionnement en eau.

· Compléter le diagnostic en identifiant les causes probables des défaillances.

· Evaluer la pénibilité des usagers des points d'eau en estimant la distance parcourue par ceux-ci afin d'avoir accès à l'eau potable. Pour plus de crédibilité à ces informations, notre guide ainsi que le conducteur maîtrisaient bien la position de tous les points d'eau par rapports aux ménages et aussi la notion de distance.

· Avoir des informations sur la potabilité des eaux des points d'eau utilisés ainsi que sur leur pérennité.

Les résultats des enquêtes ont été saisis et traités par le logiciel de traitement de données EXCEL.

Figure 5 : Enquête auprès d'un ménage à Bamendjo (Bakatou)

V. APPRECIATION DE LA QUALITÉ DE L'EAU

Les échantillons d'eau des points d'eau ont été prélevés dans des bouteilles Tangui de 1,5 l toutes remplies à ras bord et préalablement rincées au moins trois fois à l'eau d'échantillonnage et par la suite, ont fait l'objet d'analyse. Les eaux à prélever concernaient principalement celles des sources, l'eau souterraine étant déjà considérée potable. Les puits ou forages qui ont subi les prélèvements d'échantillons sont ceux qui se trouvent abandonnés à cause de la qualité de l'eau. Pour chacun des points d'eau échantillonnés, il a été prélevé 01 échantillon et chaque bouteille portait une étiquette correspondante à l'identité du point d'eau de prélèvement. Les paramètres à apprécier après chaque 03 heures durant le test de décantation qui, au total, a duré 12 heures de temps sont le goût, la couleur, l'odeur et les dépôts de sédiments. Les informations sur le paramètre goût ont été obtenues auprès des usagers des points d'eau.

Figure 7: Prélèvement de l'échantillon d'eau au forage de Batsela 1 (F5).

Figure 6 : Prélèvement de l'échantillon d'eau à la source Netsiep (S5).

VI. CARTOGRAPHIE

La cartographie de la zone d'étude a été réalisée à partir du logiciel MapInfo 7.5 grâce auquel il a été effectué le calage d'une image géoréférencée. En absence d'une carte topographique géoréférencée ou d'une image satellitaire de la zone d'étude, l'image géoréférencée ici correspond en fait à un papier millimétré scanné où il a préalablement été tracé 04 droites dont leurs intersections correspondent à 04 points de la zone d'étude qui ont ainsi permis d'effectuer le calage de l'image. Les coordonnées prises à l'aide du GPS GARMIN ont été introduites dans le logiciel permettant ainsi la réalisation de la cartographie basée sur les thématiques suivantes :

· La typologie des points d'eau y comprise celle des sources d'approvisionnement en eau potentiellement exploitables.

· La fonctionnalité des points d'eau ;

· La qualité de l'eau des points d'eau ;

CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS, INTERPRETATION, DISCUSSION ET PERSPECTIVES

I. INVENTAIRE ET CARTOGRAPHIE DES OUVRAGES

A Bamendjo, il a été localisé 13 points d'eau communautaires soient : 01 puits moderne (P), 06 forages (F), 03 sources aménagées (SA) et 03 autres sources mais non aménagées (SNA). Il se trouve ainsi que sur les 13 quartiers que compte le village, 06 (soit 46%) n'ont pas accès un point d'eau communautaire. La carte suivante (figure 8) illustre la localisation de ces points d'eau au sein du Groupement Bamendjo.

Figure 8: Localisation des points d'eau communautaires de Bamendjo

II. DIAGNOSTIC DES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

1- Diagnostic du fonctionnement des points d'eau

Les forages et puits de Bamendjo sont généralement équipés de pompes à motricité humaine de marque INDIA MARK II délivrant des débits variables (0,6 à 0,74 m3/h) qui sont presque instantanés pour la majorité des ouvrages. Sur les 03 sources aménagées, il en existe une dont l'aménagement est simple avec un réservoir en aval (Mo'otsetsa) et les deux autres sont juste à aménagement simple (Motsiebe et Koualieu). On enregistre également 03 sources non aménagées fournissant des débits remarquables. Le taux de fonctionnalité des points d'eau est faible, sur les dix points d'eau aménagés à Bamendjo, 50% sont non fonctionnels (01 puits moderne, 03 forages et 01 source). Les équipements de protection des ouvrages (clôture, cadenas, chaîne) sont quasi-inexistants. Les tableaux suivants fournissent des détails du diagnostic du fonctionnement effectué sur les puits et forages (tableau 2) et les sources (tableau 3) de Bamendjo.

Tableau 2 : Synthèse du diagnostic des puits et forages communautaires de Bamendjo.

Identité du point d'eau

Marque de la pompe

Point d'eau fonctionnel

Existence des équipements de protection

Niveau d'hygiène

Temps de remontée

(en s)

Débit de pompage

l/s

m3/h

Clôture

Chaîne

 

P1

SNW80

Non

Non

Oui

Passable

 
 
 

F1

India Mark II

Non

Non

Non

Bon

 
 
 

F2

India Mark II

Oui

Non

Oui

Assez bon

2

0,165

0,594

F3

India Mark II

Non

Non

Non

Médiocre

 
 
 

F4

India Mark II

Oui

Non

Non

Passable

11

0,205

0,738

F5

India Mark II

Oui

Non

Non

Bon

2

0,205

0,738

F6

India Mark II

Non

Non

Non

Médiocre

 
 
 

On peut ainsi remarquer que sur les trois forages fonctionnels, deux peuvent être qualifiés de positifs (débits supérieur à 0,7m3/h) et qu'un forage de Bamendjo fournit en moyenne un débit de 0,69 m3/h. La quantité d'eau maximale mobilisable par jour au niveau des forages fonctionnels est d'environ 50 m3. Si les populations utilisent ces forages pendant 12 heures en une journée, elles ne peuvent que recueillir au total 25 m3. Cependant, si les forages et puits non fonctionnels peuvent être réparés et fournir chacun un débit de 0,7 m3/h, la quantité d'eau mobilisable en une journée pourrait être de 60 m3 environ.

Tableau 3 : Synthèse du diagnostic des sources de Bamendjo.

Identité de la source

Type de source

 

Source d'eau fonctionnelle

 

Débit de source

Type d'aménagement

Niveau d'hygiène

l/s

m3/h

S1

SA

Aménagement simple avec réservoir

Non

Passable

 
 

S2

SA

Aménagement simple

Oui

Passable

0,148

0,532

S3

SA

Aménagement simple

Oui

Passable

0,351

1,263

S4

SNA

Non aménagée

Oui

Médiocre

0,8

2,88

S5

SNA

Non aménagée

Oui

Très médiocre

0,484

1,742

S6

SNA

Non aménagée

Oui

Médiocre

0,313

1,126

Les sources de Bamendjo fournissent des débits remarquables. En moyennes, une source produit un débit de 1,5 m3/h. La quantité d'eau mobilisable par jour au niveau des sources actuellement utilisées est d'environ 182 m3. Cependant, si l'on estime que les populations ne les utilisent que pour 12 heures en une journée, cette quantité se verra réduite à moitié.

Figure 9: Localisation de l'état de fonctionnalité des points d'eau de Bamendjo

2- Diagnostic des défaillances et mesures d'atténuation

Certains points d'eau de Bamendjo se trouvent abandonnés du fait de leur état non fonctionnel. Le diagnostic technique qui portait sur 06 points d'eau a été réalisé sans démontage de ces ouvrages. Il fallait juste juger les choses à partir des manifestions externes qui cependant peuvent résulter de plusieurs causes. Par conséquent, il a été très difficile de déterminer avec exactitude les causes des différentes défaillances et donc de maîtriser l'authenticité de leurs mesures d'atténuation. Cependant, les causes de la non fonctionnalité des ouvrages évoquées par les usagers sont : l'assèchement des points d'eau, les cassures des chaînes, le délabrement et l'inexistence des équipements sur les points d'eau. Le tableau 4 donne des détails sur les différentes manifestations des défaillances, les pièces absentes sur les points d'eau, les différentes causes probables des défaillances ainsi que les mesures à adopter en vue de l'atténuation de ces défaillances.

Tableau 4 : Etat de défaillance des points d'eau non fonctionnels de Bamendjo et mesures d'atténuation.

Identité du point d'eau

Marque de la pompe

Défaillance

Pièces manquantes

Causes probables de la défaillance

Mesures d'atténuation de la défaillance

P1

SNW80

Débit nul, bras libre

 

Joints du piston délabrés

Démonter la pompe et changer les joints du piston

Le niveau d'eau est plus bas que le corps de la pompe

Ajouter les tuyaux et tringles

La chaîne est cassée

Changer la chaine

Clapet de pied bloqué

Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire

Tringle coupée ou dévissée

Revisser la tringle ou la changer si coupée.

F1

India Mark II

Débit nul, bras libre

 

Joints du piston délabrés

Démonter la pompe et changer les joints du piston

Le niveau d'eau est plus bas que le corps de la pompe

Ajouter les tuyaux et tringles

La chaîne est cassée

Changer la chaine

Clapet de pied bloqué

Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire

Tringle coupée ou dévissée

Revisser la tringle ou la changer si coupée.

F3

India Mark II

Débit nul, bras libre

Boulons de la fontaine, pompe, tringle, tubes d'exhaure, chaîne.

Absence des équipements d'exhaure (pompe, tuyaux, tringles, chaine) et de surface (boulons de la fontaine)

Mettre en place la pompe, les tuyaux, les tringles, la chaine et les boulons de la fontaine.

F4 (fonctionnel)

India Mark II

Eau longue à venir, le bras oscille de gauche à droite, bruit suspect.

 

Fuites d'eau au niveau du clapet de pied

Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire

Joints du piston délabrés (fuites d'eau)

Changer les joints du piston

Cylindre de la pompe cassé (fuites d'eau)

Changer le cylindre de la pompe

Tuyau d'exhaure cassé

Changer le tuyau d'exhaure cassé

F6

India Mark II

Débit nul, bras dur

 

Le réglage de l'axe de la tringle n'est pas bon

Régler l'axe de la tringle en changeant les tuyaux ou les tringles

Le piston est souvent coincé

Changer le piston ou le cylindre.

S1

 

Débit nul, réservoir vide.

 

Conduite d'adduction PVC pression Ö40 cassée, existence du joint d'étanchéité sur la conduite de vidange, 02 robinets de puisage Ö20 délabrés, regard de recharge d'eau presque saturée de boue.

Changer ou réparer la conduite d'adduction, installer un joint d'étanchéité sur la conduite de vidange, changer les robinets de puisage, nettoyer le regard de recharge d'eau et posséder au nettoyage du point de captage de la source (fouille de la tranchée, pose de nouvelles pierres, remblai de la tranchée ou pose d'une couverture).

Figure 10 : Forage de Bamogo (F6) abandonné du fait de sa non fonctionnalité.

Figure 11 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vidé du fait des fuites au niveau de la vidange.

Figure 12 : Regard de recharge d'eau de la source Mo'otsetsa (S1) presque saturé de boue.

3- Diagnostic de la qualité de l'eau

Pour la boisson, les populations de Bamendjo utilisent les eaux des sources, des forages et même celles des marigots et des puits traditionnels. Les eaux des sources sont positivement très appréciées par les consommateurs pendant que celles des forages sont parfois rejetées. Les populations qui consomment les eaux des puits traditionnels et des marigots sont conscientes du fait qu'elles consomment une eau de qualité douteuse et la seule justification qu'elles apportent c'est qu'elles n'ont pas de choix compte tenu de l'éloignement excessif des points d'eau dont la qualité de l'eau est jugée bonne.

Pour l'analyse des paramètres organoleptiques des eaux, six échantillons ont été prélevés :

· 05 au niveau des sources opérationnelles (S2, S3, S4, S5 et S6) ;

· 01 au niveau d'un forage (F5).

Figure 14 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo 12 heures après prélèvement.

Figure 13 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo juste après prélèvement.

Le test de décantation effectué entre 06 heures et 18 heures sur les échantillons des points d'eau montre que du point de vue organoleptique, l'eau des sources de Bamendjo est généralement de bonne qualité. Cette eau est claire avec très peu de sédiments, inodore et de bon goût selon l'appréciation des usagers. D'ailleurs, les enquêtes menées auprès des usagers de ces eaux de sources nous laissent croire que même du point de vue bactériologique ces eaux pourraient être de bonne qualité car ces populations prétendent ne pas souffrir de maladies hydriques depuis qu'elles en consomment. Les dépôts observés à la source Netsiep (S5) sont dus au captage inadéquat de celle-ci. En effet, cette source a été captée en aval de son point d'émergence. Cependant, le forage de Batsela 1 (F5) qui fournit déjà un bon débit, n'est utilisé que pour le lavage des salles de classe du Lycée Technique de Bamendjo compte tenu de la mauvaise qualité de son eau. Les usagers des forages nous laissent croire que la plupart des eaux souterraines captées sont riches en fer car elles ont une couleur rouille et une odeur putride. Ceci est d'ailleurs justifié par le changement brusque de la couleur de cette eau qui est claire au moment du prélèvement (Fe2+, incolore et soluble) et devient rouille (Fe3+ insoluble et couleur rouille) juste après 09 heures à l'air libre. Cela doit ainsi être une préoccupation du secteur d'autant que les excès de concentration de fer peuvent non seulement nuire au désir d'utilisation de l'eau mais constituent également une menace réelle pour les ouvrages avec les risques de corrosions qu'ils peuvent entraîner.

Le tableau suivant présente plus en détails, les résultats obtenus lors de l'analyse de la qualité de l'eau.

Tableau 5 : Résultats des analyses des paramètres organoleptiques des échantillons d'eau prélevés à Bamendjo.

Identité du point d'eau

Période

Appréciation des paramètres organoleptiques de l'eau

Goût

Couleur

Odeur

Dépôt de sédiments

S2

Juste après prélèvement

Bon

Claire

Inodore

 

S3

Bon

Claire

Inodore

 

S4

Bon

Claire

Inodore

 

S5

Bon

Légèrement claire

Inodore

 

S6

Bon

Claire

Inodore

 

F5

Mauvais (rouille)

Légèrement marron

Mauvaise

 

S2

03 heures après

Bon

Claire

Inodore

Peu

S3

Bon

Claire

Inodore

Peu

S4

Bon

Claire

Inodore

Peu

S5

Bon

Claire

Inodore

Peu

S6

Bon

Claire

Inodore

Peu

F5

Mauvais (rouille)

Légèrement rouille

Mauvaise

Peu

S2

06 heures après

Bon

Claire

Inodore

Peu

S3

Bon

Claire

Inodore

Peu

S4

Bon

Claire

Inodore

Peu

S5

Bon

Claire

Inodore

Moyen

S6

Bon

Claire

Inodore

Peu

F5

Mauvais (rouille)

Rouille

Mauvaise

Moyen

S2

09 heures après

Bon

Claire

Inodore

Peu

S3

Bon

Claire

Inodore

Peu

S4

Bon

Claire

Inodore

Peu

S5

Bon

Claire

Inodore

Moyen

S6

Bon

Claire

Inodore

Peu

F5

Mauvais (rouille)

Rouille

Mauvaise

Moyen

S2

12 heures après

Bon

Claire

Inodore

Peu

S3

Bon

Claire

Inodore

Peu

S4

Bon

Claire

Inodore

Peu

S5

Bon

Claire

Inodore

Moyen

S6

Bon

Claire

Inodore

Peu

F5

Mauvais (rouille)

Rouille

Mauvaise

Moyen

Figure 15 : Cartographie sur la qualité organo-leptique de l'eau des points d'eau de Bamendjo

III. EVALUATIONS DES BESOINS EN EAU ET DES QUANTITE D'EAU MOBILISABLES

1- Evaluation des quantités d'eau mobilisables à Bamendjo

Malgré leur captage qui est parfois inadéquat, les sources existantes fournissent des débits remarquables variables entre 0,53 et 2,88 m3/h mesurés en période d'étiage. Cependant, il s'avère que sur les 06 sources, juste 04 d'entre elles sont pérennes selon l'appréciation des usagers. Les forages fonctionnels quant à eux fournissent des débits de 0,59 à 0,73 m3/h. Avec des débits supérieurs à 0,7 m3/h, deux forages sur les 03 fonctionnels sont qualifiés de positifs. La quantité d'eau totale mobilisable dans tous les points d'eau existants, fonctionnels et qui sont jugés pérennes dans la localité revient à environ 212 m3 par jour. S'il faut considérer que les 03 forages et puits actuellement en panne seront réparés et qu'ils peuvent fournir des débits de 0,7 m3/h, la quantité d'eau mobilisable dans la localité reviendra à environ 253 m3 par jour. Cependant, si les populations n'utilisent les points d'eau que pendant 12 heures par jour, la quantité d'eau mobilisable en une journée par les usagers ne revient qu'à 152 m3.

2- Evaluation des consommations spécifiques et des besoins totaux en eau

Selon les informations obtenues lors des enquêtes, les populations de Bamendjo utilisent de l'eau essentiellement pour les besoins domestiques (boisson, cuisson, bain, vaisselle, lessive, ménage) et l'élevage. En moyenne, chaque personne de Bamendjo consomme environ 75 litres d'eau par jour pour combler ses besoins. Le tableau suivant (tableau 6) illustre la consommation moyenne journalière en eau par habitant et par type d'usage.

Tableau 6 : Consommation moyenne journalière en eau des ménages de Bamendjo par type d'usage

Usages

Boisson

Cuisson

Bain

Vaisselle

Lessive

Elevage

Consommation moyenne journalière (en l)

2,5

11,5

13,3

7,8

15,6

22,8

On peut ainsi remarquer que la consommation moyenne journalière à usage domestique s'estime à environ 50 litres d'eau par jour par habitant soit le double de la dotation journalière fixée à 25 litres par habitant selon les normes camerounaises alors que les besoins vitaux (boisson et cuisson) s'estiment à 14 litres/jour/habitant. Avec un taux d'accroissement de la population de 2,6% (sur le plan national) et une population estimée à 13 000 habitants aujourd'hui, le tableau suivant (tableau 7) illustre les besoins journaliers moyens ainsi que les besoins vitaux totaux de la localité de Bamendjo pour les 20 prochaines années.

Tableau 7 : Besoins journaliers moyens et vitaux en eau de la localité de Bamendjo entre 2014 et 2034.

Année

2014

2019

2024

2029

2034

Besoins journaliers moyens (m3/jour)

650

740

956

1404

2346

Besoins vitaux totaux (m3/jour)

182

207

268

394

657

En comparaison avec les besoins journaliers moyens, il se trouve ainsi que les ressources en eau mobilisables à partir des points d'eau communautaires pérennes existants restent très insuffisantes (253 m3 d'eau/jour) et ne peuvent satisfaire que 39% des besoins domestiques actuels et seulement 11% à l'horizon 2035. Cependant, s'ils ne sont utilisés que pour des besoins vitaux et si toutes les ressources sont mobilisées, ces points d'eau peuvent déjà assurer la satisfaction des populations et même jusqu'en 2023. Mais, tel qu'il sera illustré plus bas, la mauvaise répartition géographique de ces points d'eau reste un autre grand problème à résoudre.

IV. ANALYSE DE L'ACCÈS À L'EAU ET DE LA GESTION DES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

1- Difficultés d'accès à l'eau

Sur les 13 quartiers que compte Bamendjo, 06 (soit 46%) n'ont pas accès un point d'eau communautaire, le village comptant 13 points d'eau au total soient 01 puits moderne, 06 forages, 03 sources aménagées et 03 autres sources non aménagées. Cette mauvaise répartition géographique est également illustrée par l'analyse des informations de la carte portant sur la localisation des points d'eau (figure 8) obtenues à partir du logiciel MAP INFO. Cette analyse montre que tous les points d'eau ne sont répartis que dans une superficie de 5,2 Km2 (soit 31% de la superficie totale de Bamendjo) et que la distance entre deux points d'eau est en moyenne de 950 m.

L'eau de boisson est surtout puisée dans les points d'eau aménagés alors que pour les autres usages, on utilise davantage l'eau des puits traditionnels, la plupart des ménages possédant leurs puits à domicile. La pénibilité pour accéder aux sources d'approvisionnement en eau potable est très importante car plus de 65% des ménages interrogés excèdent la norme qui fixe la distance maximale à parcourir pour accéder à un point d'eau à 500 mètres. En corollaire, pour avoir accès à l'eau potable dans un point d'eau communautaire amélioré de Bamendjo, il faut parcourir en moyenne plus de 1,2 Km. L'histogramme suivant (figure 16) illustre les proportions des ménages enquêtés par rapport aux distances effectuées pour accéder aux points d'eau potable.

Figure 16 : Proportion des ménages par rapport aux distances effectuées pour l'accès aux points d'eau de Bamendjo.

On pourrait ainsi remarquer que juste moins de 20% des ménages parcoure moins de 200 m pour avoir accès à l'eau alors que plus de 44% d'entre eux parcoure plus de 1 Km. Le respect de la réglementation sur la pénibilité d'accès à l'eau potable (moins de 500 m) reste donc problématique au sein du Groupement Bamendjo.

2- Satisfaction par rapport aux services

D'après les enquêtes menées auprès des populations de Bamendjo, il se trouve que plus de 83% des ménages enquêtés sont totalement insatisfaits en termes du système d'approvisionnement eau potable existant dans la localité. Cette insatisfaction est essentiellement due à la pénibilité d'accès à l'eau ainsi qu'à sa qualité. S'il faut assurer leur satisfaction, près de 42% des ménages enquêtés sollicitent des branchements particuliers, 25% sollicitent les forages avec PMH, 24 % sollicitent les bornes fontaines, près de 4% sollicitent qu'on aménage les sources alors que l'autre minorité (5%) ne sollicite rien car satisfaite en terme d'approvisionnement en eau.

3- Gestion des points d'eau

Le Chef du Groupement Bamendjo, les 13 Chefs de quartier ainsi que la Présidente du CODEBA de ladite localité ont été consultés. Au bilan, aucun point d'eau communautaire du Groupement Bamendjo ne fait l'objet d'une gestion organisée (pas de Structure de Gestion des Points d'Eau) et en plus, il n'existe aucune documentation en ce qui concerne tous les points d'eau communautaires présents dans cette localité. Cela constitue déjà un frein en ce qui concerne la capacité des populations et des techniciens à effectuer des activités de diagnostic, de maintenance et d'entretien sur les points d'eau. Cependant, malgré l'inexistence des structures de gestion, le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau est jugé passable voire même bon, ce qui montre déjà la volonté des populations à entretenir les points d'eau.

V. PROPOSITION D'ACTIONS POUR ASSURER L'AEP DES POPULATIONS DE MANIÈRE DURABLE

La problématique de l'eau occupe une place de choix dans l'amélioration des conditions de vie des populations avec des conséquences négatives sur la santé. L'insuffisance des puits et des forages, la qualité de leurs eaux ainsi que le non aménagement des sources à Bamendjo constituent des facteurs limitant pour les travaux domestiques et autres activités liées à l'eau. C'est pourquoi un ensemble d'actions a été préconisé à partir des résultats du diagnostic. Les objectifs stratégiques de ces actions sont principalement de cinq ordres :

· Réhabiliter les points d'eau non fonctionnels de la localité.

· Traiter les eaux de forage riches en fer par processus de déferrisation.

· Entretenir l'existant en infrastructures hydrauliques, par un bon usage des ouvrages, afin de minimiser les pannes. Ceci devrait passer par une responsabilisation plus accrue des usagers des points d'eau potable.

· Optimiser la mise en place de points d'eau modernes en vue de réduire la distance d'accès à l'eau potable. La pénibilité de l'exhaure pourrait aussi justifier l'option de privilégier un système d'exhaure approprié.

· Poursuivre des études d'ordre hydraulique au sein du Groupement Bamendjo.

1- Réhabilitation des points d'eau

50% des équipements d'approvisionnement en eau potable de Bamendjo sont non fonctionnels et les équipements de protection des ouvrages (clôture, cadenas, chaîne) sont quasi-inexistants. Ceci favorise donc l'accessibilité des points d'eau à tout homme (les petits enfants en particulier) ou animal pour y effectuer des manoeuvres démesurés qui pourraient ainsi contribuer à l'endommagement et à l'insalubrité des points d'eau. Ces ouvrages non fonctionnels peuvent également permettre de mobiliser un excédent de 50 m3 d'eau par jour. Face à cette situation où les ressources se confirment inférieures aux besoins en eau et compte tenu du coût élevé si l'on décide d'implanter de nouveaux ouvrages, il serait impératif de procéder à une réhabilitation des points d'eau non fonctionnels.

Ainsi, après leurs dépannages, tous les forages et puits modernes avec PMH de la localité devront être entourés d'une clôture en béton avec une porte munie d'un cadenas afin de limiter l'accessibilité des points d'eau pendant les moments inopportuns dans le but d'empêcher les fausses manipulations qui pourraient causer des dommages sur la pompe.

Porte

Clôture en béton

Rigole

Puits perdu

Figure 17 : Model d'aménagement des puits et forages proposé pour assurer la durabilité des ouvrages de Bamendjo.

En ce qui concerne la source aménagée de `'Motsetsa'' qui est non fonctionnelle du fait de son assèchement et de son colmatage, il serait judicieux de procéder à son réaménagement en creusant une tranchée verticale en amont de son point d'émergence et y introduire de nouvelles pierres. Le dessus pourrait être complètement couvert par une tapote ou un plastique qui empêchera le colmatage de la source par des débris. La canalisation qui relie le captage de la source au réservoir devrait aussi être changée du fait de ses différentes cassures et de son probable colmatage par les boues.

Figure19 : Point de collecte des eaux de la source de Motsetsa presque colmaté de boue

Figure18 : Source de Motsetsa, conduite d'alimentation de la bâche cassée.

2- Traitement des eaux des forages par processus de déferrisation

Le changement brusque de la couleur de l'eau du forage F6 justifie la présence du fer évoquée par les usagers. La quantité d'eau mobilisable étant insuffisante face aux besoins et la réalisation d'un nouveau forage pouvant probablement être plus coûteuse, il serait plus judicieux d'exploiter les points d'eau existants même si cela nécessite un traitement préalable de l'eau.

La mise en place d'une technique simple, peu coûteuse et avec de méthodes d'exploitation, d'entretien et de maintenance efficaces et facilement réalisables par les usagers pour l'élimination du fer dans les eaux souterraines est donc nécessaire. Une unité de déferrisation par le processus Aération - Décantation - Adsorption - Filtration pourrait suivre ces contraintes. La filière de traitement suivante (figure 18) montre les différentes étapes de traitement de l'eau par ce processus ainsi que leurs objectifs et les différents éléments et matériaux utilisés afin d'assurer un bon traitement.

Elément ou Matériaux utilisé

Objectifs

Etapes de traitement

Air

Insolubilisation du fer

Augmentation du pH

Aération

Bassin de décantation et plaque de répartition

Favoriser la formation et le dépôt des flocons

Eviter le colmatage rapide du filtre

Décantation

Gravier quartz (1,5 à 5 cm de diamètre)

Fixation des ions métalliques

Adsorption

Obtenir la conformité de l'eau pour les paramètres Fe, Mn et Turbidité

Sable (0,8 à 2mm de diamètre)

Filtration

Figure 20 : Modèle de filière pour la déferrisation des eaux de forage de Bamendjo

L'unité de déferrisation dont la filtration s'effectue de manière ascendante comporte principalement les éléments suivants:

- Une conduite d'alimentation connectée a l'exhaure de la pompe du forage

La conduite d'alimentation est munie à son extrémité d'un système de perforation assurant une répartition uniforme de l'eau en fines gouttelettes sur toute la surface de la zone de collecte.

- Un fût d'une hauteur de 60 cm

Il contient un décanteur sur une épaisseur de 32 cm et des trous d'aération de 5 cm de diamètre perforés sur la partie supérieure du fût et espacés de 10 cm pour permettre la recirculation de l'air. Le brassage des filets liquides contribue à leur aération. La conduite d'alimentation de la zone d'adsorption est placée à 20 cm du fond du fût. Ce fond est muni d'une conduite de vidange.

- Un second fût de hauteur 105 cm

Il se situe juste en dessous du premier décrit ci-dessus. II contient les granulats qui constituent la structure filtrante et d'adsorption composée de graviers et de sable. L'ensemble est constitué d'une couche de sable servant de filtre et deux couches de gravier quartz servant d'adsorption. La succession des couches composant cette structure filtrante se fait des éléments plus grossiers vers les plus fins de manière ascendante. Les différentes couches sont séparées les unes des autres par du grillage en polyéthylène qui les empêche de se mélanger lors du fonctionnement. Le fût comporte à sa base une conduite de vidange.

Afin de garantir la qualité bactériologique de l'eau, on pourrait se contenter d'injecter du chlore après le processus de filtration.

Le schéma suivant illustre l'unité de traitement permettant d'assurer la déferrisation.

Pompe

Eau

Aération

28

Décantation

32

Vanne

30

Filtration

20

Sceau

Adsorption

30

20

5

Vidanges

50

Figure 21 : Vue en coupe du dispositif de déferrisation des eaux de forage

3- Implication des populations riveraines dans l'entretien et maintenance des points d'eau

Les modèles d'aménagement des puits et forages et de traitement des eaux proposés ci-dessus ne sauraient être une garantie pour assurer la durabilité des infrastructures si celles-ci ne sont pas entretenues. Le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau est jugé passable voire même bon, cela montre déjà la volonté des populations à entretenir les points d'eau. Malgré ces efforts, le taux de fonctionnalité des points d'eau modernes reste toujours faible ceci à cause d'une absence de formation des usagers à gérer ou à entretenir les ouvrages.

Renforcer les capacités des usagers à travers la création d'une Structure de Gestion des Points d'Eau qui pourra assurer la gestion, l'entretien et la maintenance des points d'eau pourrait ainsi être une solution incontournable s'il faut assurer l'accès permanent à l'eau potable et aussi la durabilité des équipements.

Les principales activités de mise en place de la structure de gestion comprendront :

· L'accompagnement des usagers dans le processus de création de la structure de gestion des points d'eau jusqu'à sa reconnaissance juridique.

· La formation de certains membres de la structure (réparateurs locaux et gestionnaires des points d'eau) à l'exercice de leurs responsabilités. Les clés de chaque puits ou forage doivent être destinées à deux gestionnaires qui assureront leur gardiennage et seront chargés de programmer les activités d'entretien du point d'eau. Ceux-ci de préférence, devraient être logés à proximité des points d'eau et s'assureront que les quantités d'eau prélevées n'excèdent pas les débits maximum fixés. Les réparateurs quant à eux assureront la maintenance des points d'eau et devront donc au préalable, subir une formation intense auprès des réparateurs agréés.

4- Implantation de nouveaux points d'eau

Les solutions préconisées ci-dessus ne permettent que d'assurer la satisfaction les besoins vitaux à court et moyen terme. En effet, même s'il faut considérer que les forages et puits existants peuvent fournir des débits de 0,7 m3/h chacun et que tous les points d'eau sont utilisés aux maxima de leurs capacités, la quantité d'eau mobilisable ne permettra plus d'assurer les besoins vitaux d'ici 2025. Pire encore, si l'on considère que ces points d'eau sont utilisés pendant 12 heures par jour, la quantité d'eau mobilisée par les populations ne permet pas d'assurer même les besoins actuels. D'ailleurs, la mauvaise répartition géographique de ces points d'eau exige même déjà l'implantation de nouveaux afin de réduire la pénibilité des usagers en termes de distance car il faut se rappeler que les points d'eau existants ne sont répartis que sur 31% de la superficie totale de Bamendjo. Le tableau suivant illustre le nombre de points d'eau nécessaires à implanter à Bamendjo aux différents horizons en tenant compte du fait que toutes les ressources sont mobilisées ou que les points d'eau sont utilisés pendant 12 heures si leur débit moyen est de 0,7 m3/h.

Tableau 8 : Nombre de points d'eau à implanter par horizon à Bamendjo.

Horizon

2014

2019

2024

2029

2034

Nombre de points d'eau nécessaires si toutes les ressources sont mobilisées

11

13

16

24

40

Nombre de points d'eau nécessaires si on en fait usage pendant 12 heures par jour

22

26

32

48

80

Actuellement, il est plus réaliste de voir que les populations ne peuvent utiliser les points d'eau existants que pendant 12 heures (de 06 heures à 18 heures) car il n'existe aucun système permettant de mobiliser toutes les ressources en eau disponibles. Par conséquent, le nombre de points d'eau actuellement implanter reste insuffisant. En effet, il faudra non seulement aménager tous les points d'eau existants mais encore réaliser 09 points d'eau s'il faut satisfaire les besoins vitaux actuels et on devra avoir environ 26 points d'eau d'ici 2020.

Si les points d'eau nécessaires actuellement peuvent être réalisés, ceux-ci devront être implantés de préférence dans les quartiers ne disposant pas d'infrastructure d'approvisionnement en eau adéquate afin de limiter la pénibilité d'accès à l'eau. En effet, les points d'eau devront au moins être implantés dans les quartiers tels qu'illustré sur le tableau suivant.

Tableau 9 : Répartition du nombre de points d'eau actuellement nécessaire par quartier.

Quartiers

Bakatou

Bakazou

Badjinsi

King's Place

Batsela II

Baghong

Nombre de points d'eau

2

1

1

1

1

1

Si cependant un système de mobilisation de toutes les ressources en eau (pompage, stockage et distribution) pourrait être mis en place, la réalisation de nouveaux points d'eau pour la satisfaction des besoins vitaux s'avère inutile jusqu'en 2024. Si toutes les sources sont bien aménagées, elles peuvent assurer, à elles seules, la satisfaction des besoins vitaux jusqu'en 2020 à travers un mini-réseau d'adduction d'eau potable avec bornes fontaines qui sont d'ailleurs beaucoup sollicitées par les populations du fait de leur proximité et aussi de la bonne qualité de l'eau des sources. On se trouverait ainsi dans une situation où la construction d'un château d'eau et des bâches de collecte ainsi que l'utilisation des pompes électriques au niveau des sources sont obligatoires. Ces bornes fontaines devront ainsi être bien réparties géographiquement afin de faciliter l'accès à l'eau potable des populations.

5- Prolongement des investigations dans le domaine hydraulique

La présente étude menée à Bamendjo n'est pas une panacée à tous les problèmes d'ordre hydraulique de Bamendjo. En effet, d'autres études avec usage des outils adaptés pourront mieux permettre la résolution de ces problèmes et même l'amélioration des informations ou données du présent rapport. Entre autres, nous pouvons donc proposer :

· La réalisation des diagnostics techniques plus poussés

Le diagnostic technique qui portait sur 06 points d'eau a été réalisé sans démontage de ces ouvrages. Par conséquent, il a été très difficile de déterminer avec exactitude les causes des différentes défaillances et donc de savoir l'authenticité des mesures d'atténuation de ces défaillances. Dans ces conditions, le coût de réhabilitation des ouvrages n'a pas été défini. La consultation d'un Technicien dans le but d'effectuer un autre diagnostic avec démontage des ouvrages pourrait donc permettre la résolution de cet handicap.

· La réalisation des études géophysiques et essais de pompage

Une campagne d'études géophysiques et des essais de pompage pourront permettre de maîtriser les points favorables à l'implantation des points d'eau dans la localité ainsi que les débits exploitables des nappes d'eau souterraines. Cela pourrait aussi être un avantage en ce qui concerne les décisions à prendre en termes de système d'approvisionnement en eau potable à mettre en place. En effet, si les débits sont favorables, un forage pourrait assurer l'approvisionnement en eau de toute la localité à travers un mini-réseau d'adduction d'eau potable.

· Une évaluation complète de la qualité de l'eau

L'appréciation des paramètres organoleptiques de l'eau à elle seule ne suffit pas pour juger qu'une eau est de bonne qualité. En effet, on doit également faire une appréciation des points de vue bactériologique et physico-chimique avec un matériel adéquat. D'autres campagnes d'appréciation de la qualité de l'eau, tout au moins avec un kit matériel, devraient donc être organisées de temps en temps dans la localité de Bamendjo afin de mettre hors de danger les populations.

CHAPITRE VII : CONCLUSION GÉNÉRALE

Situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du Département des Bamboutos dans la Région de l'Ouest du Cameroun, le Groupement Bamendjo fait partie des six groupements de la communauté « NDA ». Regroupant 13 quartiers, c'est une localité peuplée aujourd'hui (2014) de près de 13 000 habitants et étendue sur une superficie de 17 Km² environ.

Dans le but d'effectuer l'étude diagnostique des équipements d'approvisionnement et l'évaluation des ressources en eau potentielles de Bamendjo, les résultats suivants étaient préconisés : réalisation de l'inventaire et la cartographie des points d'eau, réalisation du diagnostic des équipements d'AEP, analyse de l'accès à l'eau potable et de la gestion des équipements d'AEP, évaluation des ressources en eau mobilisables et des besoins en eau et enfin la proposition d'actions pour assurer l'AEP des populations de manière durable. La méthodologie employée afin d'atteindre ces objectifs a porté sur les travaux de préparation de la collecte des données sur le terrain, l'identification de la typologie des points d'eau ainsi que leur repérage, le diagnostic des points d'eau, les enquêtes auprès des ménages, le prélèvement des échantillons d'eau et leur analyse, le dépouillement et exploitation des données recueillies sur le terrain et la réalisation de la cartographie. Ces travaux ont abouti aux principaux résultats suivants :

· Du point de vue inventaire et cartographie des points d'eau, il a été localisé 13 points d'eau communautaires soient : 01 puits moderne, 06 forages, 03 sources aménagées et 03 autres sources non aménagées. Il se trouve ainsi que sur les 13 quartiers que compte le village, 06 n'ont pas accès un point d'eau communautaire. La cartographie a été basée principalement sur : la typologie des points d'eau y comprise celle des sources d'approvisionnement en eau potentiellement exploitables, la fonctionnalité des points d'eau ainsi que sur la qualité organoleptique de l'eau des points d'eau.

· Du point de vue diagnostic des équipements d'AEP, le taux de fonctionnalité des points d'eau est faible, sur les dix points d'eau aménagés à Bamendjo, 50% sont non fonctionnels (01 puits moderne, 03 forages et 01 source). Les équipements de protection des ouvrages (clôture, cadenas, chaîne) sont quasi-inexistants. Les causes de la non fonctionnalité des ouvrages évoquées sont : l'assèchement des points d'eau, les cassures des chaînes, le délabrement et l'inexistence des équipements sur les points d'eau. Les analyses des échantillons des eaux du point de vue organoleptique montrent que l'eau des sources de Bamendjo est généralement de bonne qualité. En effet, ces eaux sont claires avec très peu de sédiments, inodores et de bon goût selon l'appréciation des usagers. Cependant, la plupart des eaux captées des forages sont riches en fer d'où le changement brusque de couleur observé.

· Du point de vue de l'accès à l'eau et de la gestion des équipements d'AEP, on note une mauvaise répartition géographique des points d'eau car tous les points d'eau sont répartis dans 31% de la superficie totale de Bamendjo et que deux points d'eau sont distants en moyenne de 950 m. La pénibilité pour accéder aux sources d'approvisionnement en eau potable est cruelle. Il faut parcourir plus de 1200 m en moyenne pour accéder à un point d'eau et plus de 65% des ménages interrogés parcourent plus de 500 mètres afin d'avoir accès à l'eau. Dans ces conditions, il se trouve ainsi que plus de 83% des ménages enquêtés sont totalement insatisfaits en termes du système d'approvisionnement eau potable existant dans la localité. La majorité des ménages enquêtés trouvent ainsi qu'il serait mieux de mettre en place un système d'approvisionnement en eau potable avec branchements particuliers ou bornes fontaines. Malgré l'inexistence des Comités de Gestion, le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau est jugé passable voire même bon et cela montre déjà la volonté des populations à entretenir les points d'eau.

· Du point de vue évaluation des besoins en eau et des ressources en eau mobilisables, il s'avère que malgré leur captage parfois inadéquat, les sources fournissent des débits remarquables. La quantité d'eau totale mobilisable dans tous les points d'eau existants dans la localité revient à environ 253 m3 par jour. Pour les besoins domestiques et l'élevage, la consommation spécifique par habitant est d'environ 75 litres d'eau par jour alors que la consommation moyenne journalière à usage domestique à elle seule s'estime à environ 50 litres d'eau par jour par habitant. Les besoins vitaux (boisson et cuisson) quant à eux s'estiment à 14 litres par habitant par jour. En comparaison avec les besoins journaliers moyens, il se trouve ainsi que les ressources en eau mobilisables à partir des points d'eau communautaires pérennes existants restent très insuffisantes et ne peuvent satisfaire que 39% des besoins domestiques actuels et seulement 11% à l'horizon 2035. A l'heure actuelle, si la réhabilitation des points d'eau existants est assurée, il est en réalité nécessaire d'implanter 09 autres afin d'assurer la satisfaction des besoins vitaux des populations. Cependant, si les sources sont bien aménagées, elles peuvent assurer à elles seules la satisfaction des besoins vitaux de Bamendjo jusqu'en 2020 à travers un mini-réseau d'AEP avec bornes fontaines.

· Du point de vue proposition d'actions pour assurer l'AEP des populations de manière durable, il serait nécessaire dans ce cadre de :

Ø Réhabiliter et aménager les points d'eau non fonctionnels de la localité afin d'assurer la satisfaction des populations ainsi que la durabilité des ouvrages.

Ø Déferriser l'eau des forages riche en fer par le processus Aération - Décantation - Adsorption - Filtration.

Ø Entretenir l'existant en infrastructures hydrauliques, par un bon usage des ouvrages, afin de minimiser les pannes. Ceci devrait passer par une responsabilisation plus accrue des usagers des points d'eau potable en mettant en place une Structure de Gestion des Points d'Eau.

Ø Optimiser la mise en place de points d'eau modernes dans le but d'assurer la satisfaction des besoins en eau des populations et de limiter leur pénibilité d'accès à l'eau.

Ø Prolonger des investigations en hydraulique au sein du groupement Bamendjo afin d'apporter des solutions complémentaires aux problèmes d'eau régnant dans cette localité.

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PONS M. N., 2009. Comment mesure-t-on le débit des cours d'eau ? 36pp.

ANNEXES

Annexe 1: Résultats de la collecte des données sur le repérage des points d'eau communautaires de Bamendjo.

Tableau 10 : Coordonnées des points d'eau communautaires de Bamendjo.

Quartier

Type de point d'eau

Identité du point d'eau

Coordonnées GPS du point d'eau (m)

X

Y

Z

Baghong

P

P1

0641797

0614323

1397

Bametegouh

F

F1

0642214

0614494

1408

Bassi

F

F2

0645122

0614266

1380

Bassi

F

F3

0644239

0614193

1339

Bakébe

F

F4

0643292

0614361

1368

Batsela 1

F

F5

0644161

0615557

1324

Bamogo

F

F6

0641905

0515192

1383

Batoussop

SA

S1

0641812

0612635

1351

Bamogo

SA

S2

0641671

0614652

1354

Bamogo

SA

S3

0642594

0615541

1344

Bafemtoh

SNA

S4

0642408

0613907

1352

Bafemtoh

SNA

S5

0642749

0614057

1335

Batsela 1

SNA

S6

0644185

0615513

1326

Annexe 2 : Quelques photos relatives aux points d'eau de Bamendjo.

Figure 23 : Source de Koualieu (S2)

Figure 22 : Vue de face du réservoir de la source Mo'otsetsa (S1)

Figure 25 : Puits de Baghong (P1)

Figure 24 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vu de dessus

Figure 29 : Prélèvement de l'échantillon d'eau du forage de Batsela 1 (S5).

Figure 28 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Tuépa (S6)

Figure 27 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Netsiep (S5).

Figure 26 : Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non aménagée Eau claire (S4).






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