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Bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'etat et opportunites de la croissance economique pour la RDC

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par Alexandre KAMBA NGUDI
UNILU - Licence en sciences économiques 2014
  

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2. EVOLUTION DU TAUX DE BANCARISATION

Le niveau de bancarisation d'une économique peut être mesuré à travers plusieurs indicateurs.

· La proportion de la monnaie scripturale utilisée dans le règlement des transactions commerciales ;

· Le taux de bancarisation qui correspond au rapport entre le nombre de comptes bancaires et le total de la population ;

· La densité bancaire qui représente le nombre d'habitants par guichets bancaires ;

Le conseil pour la recherche en relations économiques internationales, basé à New Dehli a élaboré un indicateur composite qui permet de mesurer le niveau de bancarisation il s'agit de l'inclusion financière(IFI), publié annuellement et qui est calculé sur base d'une batterie d'indicateurs comme le volume de dépôts, le nombre d'agences pour 1.000 habitants.

Les modes de calcul du taux de bancarisation, il en existe plusieurs ; trois d'entre eux sont exposés ici, le choix dépend de l'objectif visé :

Tb=Pc/Pa*100 ; avec n Pc comme nombre des personnes ayant un compte bancaire et Pa comme taille de la population active

Tb=Mc/Mt*100 ; avec Mc comme nombre des ménages ayant un compte bancaire et Mt comme total de ménages

Tb=Nc/Pa*100 avec Nc comme nombre des comptes bancaires de particuliers et Pa comme taille de la population active.

Le raisonnement ci-dessus peut être valablement repris s'il s'agit de définir la population cible des services bancaires. Devra-t-elle être la population active occupée, l'ensemble des ménages, l'ensemble des adultes ou l'ensemble des personnes de plus de 15 ans ou l'ensemble de la population, etc. Chaque définition a un impact sur le résultat, plus la population considérée est importante, plus le taux est bas. Quant à nous, c'est la méthode suivante que nous utilisons :

Tb=Pc/Pt*100

Tableau n°4 EVOLUTION DE TAUX DE BANCARISATION DE 2011à2013

 

2011

2012

2013

Nombre des comptes bancaires

1.400.000

3.000.000

4.900.000

Population totale estimée

69.200.000

69.800.000

7.000.000

Taux de bancarisation

2%

4,3%

7%

Source : Nous-même à partir des rapports annuels de BCC/2012 et2013

Commentaire : Ce tableau indique clairement comment le taux de bancarisation est en hausse vertigineuse durant la période sous étude soit de 2011 à 2013 quittant de 2% en 2011 à 7% en 2013 ; bien qu'il soit en dessous de la moyenne africaine qui gravite autour de 18% , cette augmentation très spectaculaire dénote du dynamisme de l'économie congolaise et prouve le retour progressive de la banque au centre du quotidien congolais mais aussi le changement d'habitude dans les moyens de paiements. Ceci démontre aussi que la population congolaise commence à redonner sa confiance dans le système bancaire, c'est qui est une condition de base d'un développement financier qui a comme corolaire la croissance économique et le développement économique de la RDC dans la mesure où le système bancaire sera présent et saura jouer son rôle d'intermédiation et de contrôle pour un financement efficace de l'économie.

Il importe de souligner que l'amélioration de taux de bancarisation n'est seulement due à la bancarisation des fonctionnaires de l'Etat même si son apport reste très déterminant soit à hauteur de 20%.

Tableau n°5 La part des banques des dépôts provenant de la bancarisation

 

Nombre des comptes bancaires

Frais de tenue des comptes (5%)

2011

1.400.000

7.000.000

2012

3.000.000

1.500.000

2013

4.900.000

24.500.000

Total

9.300.000

33.000.000

Source : Nous-même à partir du tableau n°4

Commentaire : Nous remarquons dans ce tableau une part très importante que les banques commerciales tirent de ces opérations de bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat, elles ont vu leurs chiffres d'affaire augmenter de l'ordre de 4.875.000 USD soit 20% de l'ensemble des comptes bancaires ouverts en 2013, cette situation est une aubaine pour l'intensification de l'activité bancaire dans la mesure où l'amélioration des chiffres d'affaires des banques peut améliorer et augmenter leur capacité d'octroi des crédits à l'économie ; plus de crédits à l'économie favorise la consommation et l'investissement ce qui génère la production et la production diminue le chômage, ce qui permet aux banques de mobiliser encore plus de ressources, c'est ainsi que le processus de croissance peut s'amorcer. En outre l'Etat peut tirer profit en termes de fiscalité.

Tableau n°6 : EVOLUTION DES DEPOTS A VUE ET A TERME(en milliards de CDF)

 

2011

2012

2013

DEPOTS A VUE

1637,2

2249,4

26263,67

DEPOTS A TERME

167,6

222,1

39464,23

TOTAL

1804,8

2471,1

302103,9

Source : BCC/Bulletin d'information statistique Janvier 2014

Tableau n°7 Evolution des dépôts à vue et à terme en %

Catégorie des dépôts

2011

2012

2013

DEPOTS A VUE

90,7

91,0

86,9

DEPOTS A TERME

9,3

8,9

13,0

TOTAL

100

100

100

Source : Nous-même à partir du tableau n°6

Figure n° Evolution des dépôts à vue et à terme en milliards de CDF

Commentaire : Les dépôts bancaires dans l'économie congolaise sont essentiellement à vue. En effet la part de ces derniers dans l'ensemble de dépôts mobilisés par le système bancaire reste autour de 90% , ce qui signifie que le système bancaire congolais a une marge de manoeuvre de 9,2% en 2011 ; 8,9% en 2012 et 13% en 2013 pour pouvoir réaliser l'intermédiation bancaire, alors qu'en moyenne 89% des dépôts constituent les dépôts à vue, ce qui est difficile pour financer l'économie étant donné que pour financer l'économie il faut mobiliser beaucoup plus les dépôts à terme.

La progression de dépôts notée en 2013 est positivement corrélée à l'évolution des dépôts à vue, ces derniers ont représenté 86% de l'ensemble de dépôts contre 91% une année plus tôt. Quant aux dépôts à terme, ils ont augmenté de 4 points d'une année à l'autre, quittant de 8,9% en 2012 pour s'établir à 13,0% en 2013. Cette situation est due au dynamisme de l'économie congolaise et dénote de la faible mobilisation des ressources par les banques congolaises. Néanmoins ceci prouve aussi que la culture d'épargne revient de façon progressive et cela doit sans doute s'inscrire dans la durée ;

OPPORTUNITES OFFERTES A LA BANQUE CENTRALE

Tableau n°6 Evolution des agrégats monétaires

 

2011

2012

Variation

Circulation fiduciaire

647,5

642,6

26,9

-0,8

Dépôts des banques

142,6

199,7

43,6

40,0

Base monétaire au sens strict(BM)

798750

849236

_

_

Dépôts des entreprises privées et particuliers

1541

2378

_

_

Dépôts des institutions financières non monétaires

7073

4575

_

_

Masse monétaire M2

2443614

2956675

 
 

Multiplicateur monétaire (M2/B M)

3,06

3,48

 
 

SOURCE : BCC/ Rapports annuels 2012

Commentaire : L'accroissement de la base monétaire au cours de l'année 2012 a été localisé au niveau des dépôts des banques. En effet, ces derniers ont augmenté de 40% après s'être accrus de 43% une année plus tôt. Quant à la circulation fiduciaire, elle a connu une baisse de 0,8% alors que l'année précédente elle avait augmenté de 26,9%. Il convient de noter que la baisse de la circulation fiduciaire est due notamment à la hausse des dépôts des banques s'expliquant principalement par la bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat. Ce qui prouve le changement dans habitudes de paiement et l'utilisation de nouveaux moyens de paiement dans le chef de la population.

L'évolution du multiplicateur monétaire témoigne de l'augmentation de crédits accordés par le système bancaire en général à l'économie et le renforcement de l'intermédiation bancaire qui peut être facteur de croissance économique.

La banque centrale profite encore de cette situation pour promouvoir les nouveaux moyens de paiement et habituer la population aux réalités de la mondialisation mais aussi ceci permet à la banque centrale de mieux piloter sa politique monétaire étant donné qu'aujourd'hui environ 100 millions USA passent par les banques chaque mois pour payer les agents de l'Etat au lieu de circuler dans des mallettes comme c'est fut le cas dans le passé avec toutes les conséquences incalculables sur la politique monétaire. En outre le comité de suivi de la bancarisation fait état d'environ 1millions d'USD de crédits bancaires accordés aux fonctionnaires de l'Etat. Le concours à l'économie s'est élevé à 1661,6 milliards de CDF en 2012 contre 1217,9milliards en 2011 ; le ratio des crédits à l'économie rapportés au PIB s'est situés à 9,7% contre 7,1%

L'évolution de l'encours global des dépôts prouve que les banques ont été très dynamiques en matière de mobilisation des dépôts, en effet, elles ont mobilisé 2471,5 milliards de CDF, soit 36,9% de plus que les années précédentes. Néanmoins, la capacité de collecte de dépôts au sein de l'économie congolaise demeure encore faible en moyenne avec un taux de 14,3% du PIB.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite