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Etude épidemiologique clinique et thérapeutique des infections urinaires chez les enfants de 0 a 5 ans a l'hopital provincial du nord-Kivu du 1er janvier au 31 décembre 2015

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par Roger KAMBALE HANGI
Université De Goma - Gradué en Médecine 2016
  

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    REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

    ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

    UNIVERSITE DE GOMA

    UNIGOM

    B. P. 204 GOMA

    FACULTE DE MEDECINE

    ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE DES INFECTIONS URINAIRES CHEZ LES ENFANTS DE 0 A 5 ANS A L'HOPITAL PROVINCIAL DU NORD-KIVU

    Du 1er Janvier au 31 Décembre 2015

    Travail de fin de cycle présenté en vue de l'obtention du diplôme de gradué en sciences biomédicales

    Présenté par : KAMBALE HANGI Roger

    Encadreur  : Ass. Dr AMENGO KOGWAPA Christine

    Année académique : 2015- 2016

    Directeur  : Dr Louis KYEMBWA

    IN MEMORIAM

    Papa MASUMBUKO MUHINDO Prosper, toi que la nature a emporté si prématurément alors que la famille toute entière avait encore besoin de ton assistance et de tes conseils.

    Que la terre de nos ancêtres te soit légère, papa !

    EPIGRAPHE

    « L'avenir de toutes les sociétés repose sur les enfants, dont il faut assurer la santé, la croissance et le développement. »

    OMS, Rapport sur la santé de l'enfant, 2015

    DEDICACE

    - A ma très chère mère KAVIRA MALYABO Jeannette

    - A mes frères et soeurs, chacun en son nom propre.

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de ce travail est la conjugaison des efforts de nombreuses personnes, et il est de notre devoir de les remercier dans cette page.

    Premièrement, nos remerciements vont à l'endroit des autorités académiques de l'université de GOMA qui, en dépit de circonstances conjoncturelles défavorables, ont tout fait pour nous assurer une formation de qualité.

    De façon particulière, nous remercions le Dr Louis KYEMBWA pour avoir dirigé le présent travail en dépit de multiples tâches qu'il a à accomplir.

    Nous remercions aussi l'assistante Dr AMENGO KOGWAPA Christine qui a encadré ce travail pour qu'il revête un caractère scientifique. Ses corrections et ses conseils nous ont été utiles pour la réalisation de ce travail.

    Que vous en soyez gratifiés !

    Ensuite, nous adressons nos sentiments de remerciement à notre mère, Maman KAVIRA MALYABO Jeannette qui a consenti de multiples sacrifices pour que nous atteignions cet échelon intellectuel.

    Nous n'oublions pas nos familiers, et plus particulièrement nos frères et soeurs Dr Gratien MASUMBUKO, Rosette FATUMA, Edwige, FURAHA, Florence, ... pour leur soutien moral et financier.

    Nos sentiments de gratitude vont également à l'endroit de nos camarades, personnes qui nous ont prodigué des conseils et avec qui nous avons enduré les épreuves de la vie académique tels que Bienfait MALIRO, Amusant MANDIKI, Luc KALUNGERO, KAMBASU Pacôme, KASEREKA SINDANI, ...

    Enfin, que tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail et qui n'ont pas été cités nommément ici retrouvent, eux aussi, l'expression de nos sentiments de reconnaissance.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    %: pourcentage

    °C : degré Celsius

    C3G : cephalosporin of 3rd generation (céphalosporine de troisième génération)

    CBEU: cytobacteriogical exam of urines

    COGE : comité de gestion

    CRP : C reactiveprotein (protéine C réactive)

    ECBU : examen cytobactériologique des urines

    h : heure

    HPNK : hôpital provincial du Nord-Kivu

    HTA : hypertension artérielle

    IU : infection urinaire

    jrs : jours

    ml : millilitre

    mn : minute

    OMS : organisation mondiale de la santé

    PNA : pyélonéphrite aiguë

    RDC : république démocratique du Congo

    RVU : reflux vésico-urétéral

    UI : Urinary Infections

    UNIGOM : université de Goma

    RESUME

    Notre travail est rétrospectif et descriptif et porte sur les infections urinaires chez les enfants de 0 à 5 ans à l'hôpital provincial du Nord-Kivu.

    Nous avions comme objectif principal de savoir les aspects épidémiologiques des IU chez les enfants de 0 à 5 ans à l'HPNK.

    Spécifiquement, nous avons voulu savoir la fréquence des IU, leurs aspects épidémiologiques ; mais aussi les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs.

    Pour arriver à ces fins, nous avons utilisé la technique documentaire et la méthode statistique qui nous ont permis d'avoir les données.

    Nous avons abouti aux résultats suivants :

    - La fréquence des IU est de 7,6% par rapport aux autres pathologies ;

    - L'infection urinaire touche plus le sexe féminin que le sexe masculin, soit 56,25% des cas ;

    - La plupart des malades proviennent de la ville de Goma (87,5%) ; la fièvre est observée dans 81,3% et les signes digestifs (diarrhée et vomissement) dans 75% des cas ;

    - Le sédiment urinaire et l'ECBU sont les examens les plus effectués avec respectivement 90,6% et 56,3% des cas ;

    - Le paludisme est la pathologie la plus souvent associée à l'infection urinaire dans 43,8% des cas;

    - L'association ceftriaxone-gentamycine est utilisée dans 50% des cas ;

    - La durée d'hospitalisation est comprise entre 4 et 7 jours pour  50% des patients;

    - Le taux de guérison a été de 84,4% et celui de mortalité de 6,2%

    Nous avons conclu que l'infection urinaire est une pathologie fréquente au service de pédiatrie ; que son diagnostic est clinique et paraclinique ; mais que la prise en charge précoce par les antibiotiques permet la guérison.

    Nous avons ainsi recommandé au personnel soignant de bienprendre en charge les cas d'IU et aux parents deconsulter en cas de problème chez l'enfant et de prendre au sérieux leur hygiène corporelle.

    Mots-clés : épidémiologie, infection, infection urinaire.

    ABSTRACT

    Our work is retrospective and descriptive and is about urinary infections in children from 0-5 years at provincial hospital of Goma.

    The main goal was to know the epidemiological aspects of UI in children from 0-5 years.

    Specifically, we wanted to know the global frequency, the epidemiological aspects; and also the clinical and evolutive aspects.

    For reaching these goals, we've used the documentary technique and the statistic method, and they have permitted us to get data.

    We've got these results:

    - The frequency of UI is 7,6% compared to other diseases,

    - The UI concerns more the feminine sex than the masculine one (56,25 versus 43,75);

    - The major part of patients come from Goma town;

    - Fever is the main symptom in UI at a rate of 81,3% in neonates and infants; but digestive signs (diarrhea and vomits) are observed in children in 75% of cases.

    - Urinary sediment and CBEU are the most done exams, respectively in rates of 90,6% and 56,3%;

    - Malaria is the pathology usually associated to UI in 43,8%;

    - The association ceftriaxone-gentamycin is the most used in treatment of UI in a 50% rate ;

    - 50% of children pass between 4 and 7 days at hospital;

    - The healing rate is 84,4% of cases and the death rate is 6,2% in our survey.

    We've concluded that urinary infection is a frequent pathology in pediatrics; its diagnosis is clinical and paraclinical; its management by antibiotic combination leads to healing.

    So we've recommended to healing staff to well manage UI and to parents to usually consult if a problem occurs to the child and to take care of their children body hygiene.

    Keywords: epidemiology, infection, urinary infection

    TABLE DES MATIERES

    IN MEMORIAM i

    EPIGRAPHE ii

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS iv

    SIGLES ET ABREVIATIONS v

    RESUME vi

    ABSTRACT vii

    TABLE DES MATIERES viii

    CHAPITRE 0 : INTRODUCTION 1

    0.1. PROBLEMATIQUE 1

    0.2. OBJECTIFS DU TRAVAIL 3

    0.3. INTERET DU SUJET 3

    0.4. DELIMITATION DU SUJET 3

    0.5 SUBDIVISION DU TRAVAIL 4

    CHAPITRE I : GENERALITES 5

    I.1. DEFINITION DES CONCEPTS 5

    I.2. RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE 5

    I.3. EPIDEMIOLOGIE 7

    I.4. PHYSIOPATHOLOGIE 8

    I.5. ETIOLOGIES 9

    I.6. DIAGNOSTIC 10

    I.6.1. Clinique 10

    I.6.2. Para clinique 11

    I.6.3. Localisation de l'IU 13

    I.7. TRAITEMENT 13

    I.8. COMPLICATIONS 14

    CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 16

    II.1. CADRE D'ETUDE 16

    II.1.1. Situation géographique de l'HPNK 16

    II.1.2. Historique de l'HPNK 16

    II.1.3. Activités de l'hôpital 16

    II.1.4. Présentation du service de pédiatrie 17

    II.1. 5. Organigramme de l'HPNK 18

    II.2. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLON 19

    II.3. METHODES 19

    II.4. DIFFICULTES RENCONTREES 20

    CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS 21

    III.1. FREQUENCE DES INFECTIONS URINAIRES 21

    III.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES 21

    III.2.1. Répartition des cas d'IU selon le sexe 21

    III.2.2. Répartition des cas d'IU selon l'âge 22

    III.2.3. Répartition des cas d'IU selon la provenance 22

    III.3. ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES 23

    III.3.1. Répartition des IU selon les signes cliniques 23

    III.3.2. Signes cliniques selon les tranches d'âge 24

    III.3.3. Répartition des IU selon la paraclinique 25

    III.3.4. Répartition des IU selon les pathologies associées 25

    III.4.. REPARTITION DES CAS D'IU SELON LE TRAITEMENT REÇU 26

    III.5. ASPECTS EVOLUTIFS 26

    III.5.1. Répartition des cas d'IU selon la durée d'hospitalisation 26

    III.5.2. Répartition des cas d'IU selon la modalité de sortie 27

    CHAPITRE IV : DISCUSSION 28

    IV.1. FREQUENCE DES INFECTIONS URINAIRES 28

    IV.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES 28

    IV.2.1. Le sexe des patients 28

    IV.2.2. L'âge des patients 29

    IV.2.3. Provenance des malades 29

    IV.3. ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES 30

    IV.3.1. Signes cliniques 30

    IV.3.2. Signes cliniques selon la tranche d'âge 30

    IV.3.3. Pathologies associées 31

    IV.3.4. Paraclinique 31

    IV.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES 32

    IV.4.1. Le traitement reçu 32

    IV.5. ASPECTS EVOLUTIFS 32

    IV.5.1. Durée d'hospitalisation 32

    IV.5.2. Modalité de sortie 33

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 34

    a) CONCLUSION 34

    b) RECOMMANDATIONS 35

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 36

    CHAPITRE 0 : INTRODUCTION

    0.1. PROBLEMATIQUE

    Les voies urinaires sont à tout âge, mais tout particulièrement chez le nourrisson et le petit enfant, une source fréquente d'infections.

    Les infections urinaires revêtent une importance particulière pendant l'enfance parce qu'elles sont responsables d'une morbidité considérable pendant la phase aiguë de la maladie. De plus, à long terme, elles peuvent être à l'origine d'une hypertension artérielle ou d'une perte de la fonction rénale (1).

    Une infection urinaire doit être recherchée devant une fièvre inexpliquée, tant syndrome infectieux sans point d'appel chimique (2). La colonisation suit le chemin inverse d'écoulement normal de l'urine, à savoir périnée-urètre-vessie-urètre-bassinet-rein. Les 3 premières étapes donnent lieu à une infection urinaire basse ou cystite, les trois dernières à une infection urinaire haute ou pyélonéphrite (3). Les infections urinaires basses récidivantes concernent presque exclusivement les filles, ceci est à attribuer outre les raisons anatomiques (brièveté de l'urètre) à la fréquence de l'instabilité urinaire entre 3 et 6 ans (4).

    Chez les enfants, les IU concernent surtout la cystite (IU basse) et la pyélonéphrite (IU haute). Si les pyélonéphrites aigues représentent une infection bactérienne documentée justifiant une hospitalisation en pédiatrie, les décès sont exceptionnels. En revanche, les récidives sont fréquents (un tiers des cas), l'imagerie retrouve un pourcentage équivalent de reflux vésico-urétéral, enfin les cicatrices rénales ne sont pas rares et peuvent entrainer à long terme une hypertension artérielle et une réduction néphrotique(1).

    Selon l'OMS, les infections urinaires figurent au second plan des infections bactériennes de l'enfant en fréquence, après celles des voies respiratoires.

    Pendant la première année de vie, elles surviennent plus souvent chez le garçon, mais après l'âge de un an, elles prédominent chez les filles. Au cours de l'enfance, 3 à 8% des filles et 1à 2 % des garçons présentent une infection urinaire. Chez la fille de moins de deux ans, les infections urinaires seraient responsables d'environ 8% des fièvres sans foyer infectieux évidant à l'examen (3).

    La fréquence des IU chez l'enfant varie d'une région à l'autre comme le montre ce tour d'horizon de quelques pays du monde, présenté ci-dessous.

    Dans les pays développés, la fréquence des IU varie entre 0,2 et 6%.

    Aux Etats-Unis, sur 55.000 consultations pédiatriques réalisées en 4 ans à la Mayoclinic, la fréquence de l'infection urinaire dûment authentifiée était de 0,2% ; alors qu'elle était de 0,3 à 5,8% chez les enfants hospitalisés.

    En France, dans une étude menée en 2007, les infectons urinaires sont les causes les plus fréquentes des infections bactériennes où E. Coli y est impliqué à 90%. La prévalence de la maladie dépend des multiples facteurs notamment l'âge et le sexe.

    Dans les pays en développement, cette fréquence varie entre 4 et 12%.

    Au Maroc, dans la ville de Marrakech, une étude menée entre 2005 et 2009 chez les enfants âgés d'un mois à 15 ans montre que les germes en cause en cas d'IU sont E. coli dans 72% des cas, suivis de Klebsiella 14% et de Proteusmirabilis 5,8% ; l'étude de la sensibilité des germes aux antibiotiques montre que la majorité des germes isolés résiste à l'Amoxicilline avec un taux dépassant 2/3 des cas recensés (5). Selon une autre étude menée au Maroc en 2010, presque tous les cas des infections urinaires ont répandu à l'association d'une céphalosporine de troisième génération avec un aminoside (2).

    En RDC, les infections d'une manière générale occupent la première place dans la mortalité avec 31,1% des cas et parmi elles, l'infection urinaire occupe la deuxième place avec une prévalence de 6% après le paludisme 8% (6).

    Une étude menée à Kisangani, dans la zone de santé de Kabondo démontre que le taux de mortalité concernant les infections urinaires chez les enfants de moins de 12 ans est de 8,5% contrairement à l'étude de BIYANGI qui enregistre un taux de mortalité lié à l'infection urinaire à 11% (7).

    Les IU constituent encore un problème pour la santé humaine et en particulier chez les enfants surtout dans nos pays en voie de développement. Ceci nous a poussé de nous poser la question suivante : « Quels sont les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des infections urinaires chez les enfants de 0 à 5ans à l'HPNK ? » et d'y mener nos recherches.

    0.2. OBJECTIFS DU TRAVAIL

    Nous nous sommes assigné les objectifs suivants pour bien mener ce travail.

    a) Objectif général

    Nous visons à déterminer les aspects épidémiologiques ; cliniques et thérapeutiques des infections urinaires chez les enfants de 0 à 5ans.

    b) Objectifs spécifiques

    Spécifiquement, nous visons à :

    1. Déterminer la fréquence des infections urinaires à l'HPNK

    2. Déterminer le profil épidémiologique selon l'âge, le sexe et la provenance

    3. Décrire les signes cliniques en cas d'infection urinaire

    4. Déterminer la prise en charge en cas des infections urinaires.

    5. Déterminer l'évolution des enfants atteints d'infection urinaire.

    0.3. INTERET DU SUJET

    Ce travail nous permettra de finir le premier cycle des études de médecine avec des connaissances de base sur les infectons urinaires qui constituent un problème couramment rencontré en pratique pédiatrique.

    Sur le plan scientifique, ce travail permettra aux chercheurs d'avoir une référence de plus en ce qui concerne ce sujet très important en pédiatrie. Ceci pourra leur permettre de mesurer l'enjeu du problème.

    0.4. DELIMITATION DU SUJET

    Notre travail porte sur les infections urinaires chez les enfants de 0 à 5 ans au service de pédiatrie de l'HPNK.

    Elle s'étend sur une période d'une année allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2015.

    0.5 SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Ce travail, outre l'introduction, la conclusion et les recommandations, est articulé autour de 4 chapitres :

    F Le premier chapitre concerne les généralités sur les infections urinaires chez l'enfant.

    F Le deuxième présente le matériel et les méthodes utilisées

    F Le troisième chapitre, c'est la présentation des résultats

    F Le quatrième enfin discute les résultats trouvés.

    CHAPITRE I : GENERALITES

    I.1. DEFINITION DES CONCEPTS

    I.1.1. Epidémiologie

    C'est l'étude des facteurs intrinsèques et extrinsèques déterminant les maladies et leur évolution(8).

    I.1.2. Infection

    C'est l'agression de l'organisme par un agent infectieux qui peut être une bactérie, un virus, un parasite ou un champignon (8).

    I.1. 3. Infection urinaire

    Elle est définie par la présence dans les urines des germes et des leucocytes en nombre anormalement élevé.

    Elle peut être localisée au bas appareil urinaire (à partir de la vessie : cystite) ou même au tissu rénal.

    I.2. RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE

    Image 1 : L'appareil urinaire (21)

    L'appareil urinaire comprend les deux reins et les voies excrétrices.

    I.2.1. Les deux reins :

    Ce sont des organes profonds situés dans les fosses lombaires, en forme de haricot, au contact de la paroi lombaire de chaque côté de la colonne vertébrale recouverts par le péritoine dont le hile interne est creusé d'une cavité sinusale où pénètrent les éléments vasculaires, les artères et les veines rénales et d'où s'échappent les voies excrétrices (les calices réunies en bassinet).

    Sur chaque rein, on retrouve des glandes surrénales, dont la fonction est essentiellement endocrine (production des catécholamines, des stéroïdes sexuels et des corticoïdes).

    Dimensions : 12 cm de hauteur, 6 cm de largeur, et 3 cm d'épaisseur.

    Les deux reins, le droit plus bas que le gauche, s'inscrivent de chaque côté du rachis dans le cadre osseux de la fosse lombaire que délimite en dedans les trois vertèbres rénales en l'occurrence, le D12, L1 et L2 (9).

    Les reins sont chargés de l'élimination de déchets endogènesprovenant des différents métabolismes essentiellement des produits azotés, urée (catabolisme des protides), créatinine, bilirubine, hormones. Mais également de la détoxification et élimination de déchets exogènescomme les toxines, les antibiotiques, les médicaments et leurs métabolites.

    C'est la filtration glomérulaire, la réabsorption et la sécrétion tubulaires qui assurent ce rôle et concourent à la production des urines.

    Les reins produisent 800 à 2000ml d'urine par jour chez l'adulte ; chez l'enfant un peu moins selon l'âge.

    Les fonctions endocrines du rein sont entre autres la production de la rénine, de l'érythropoïétine, des prostaglandines et enfin la production de la forme active de la vitamine D (10).

    I.2.2. Les voies excrétrices :

    - Les trois grands calices supérieur, moyen et inférieur provenant de la réunion des petits calices se réunissent pour former le bassinet.

    - Le bassinet triangulaire, à sommet inférieur est situé entre L1 et L2.

    - L'uretère lombaire lui succède à la jonction pyélo-calicielle (premier rétrécissement), il croise de haut en bas et de dehors en dedans les apophyses costoïdes lombaires après la traversée du détroit supérieur où il croise les vaisseaux iliaques (deuxième rétrécissement), il devient pelvien et suit la paroi pelvienne qu'il quitte pour se rapprocher de la ligne médiane et se jeter dans la vessie (troisième rétrécissement).

    - La vessie : se présente sous la forme d'une poche dont les parois sont faites des muscles lisses (le détrusor) et de tissu épithélial et voit s'aboucher à sa partie inférieure l'urètre. On parle de col vésico-urétral. Elle recueille l'urine qui lui parvient par les uretères.

    Le contrôle de la miction est réalisé par un sphincter lisse à commande involontaire et par un sphincter strié volontaire utilisé en cas de retenue forcée.

    Sa capacité est de 200 à 500ml (11).

    Le trigone de LIEUTAUD étant la région vésicale comprise entre les méats urétéraux en haut et le col vésical en bas, le bas-fond vésical lui fait suite en arrière.

    - L'urètre : il fait suite au col de la vessie, court chez le sujet féminin, divisé en trois parties chez le sujet masculin, l'urètre prostatique, l'urètre membraneux constituant l'urètre postérieur, l'urètre pénien constituant l'urètre antérieur. L'urètre se termine au niveau du méat urétral externe(9).

    I.3. EPIDEMIOLOGIE

    L'arbre urinaire est l'un des sites de l'organisme les plus touchés par l'infection, mais cette fréquence varie en fonction de l'âge et du sexe.

    Le tractus urinaire de l'enfant est le deuxième appareil, après l'arbre respiratoire, à s'infecter.

    La fréquence de l'infection urinaire est de 3% chez les filles et varie entre 1 à 2% chez les garçons. Cependant, dans la période néonatale, les garçons sont plus touchés que les filles (sex ratio=2,5) alors qu'au-delà de 1 an, l'infection urinaire atteint 3 fois plus de filles que de garçons avec un pic autour de 2 à 3 ans(12).

    On peut alors affirmer que cette fréquence varie en fonction du sexe de l'âge.

    I.4. PHYSIOPATHOLOGIE

    L'arbre urinaire est normalement stérile, à l'exception de la flore des derniers centimètres de l'urètre distal.

    Cette dernière est variée et reflète à la fois la flore digestive (entérobactéries, streptocoques, anaérobies), la flore cutanée (staphylocoque à coagulase négative, Corynebacterium) et la flore génitale (lactobacilles de Doderlein chez la femme).

    Les micro-organismes atteignent l'appareil urinaire par différentes voies : ascendante essentiellement, mais aussi hématogène ou lymphatique.

    Le mécanisme principal est la voie ascendante, spécialement pour les bactéries d'origine intestinale (E. Coli et autres entérobactéries). La colonisation vaginale par E. Coli semble être une étape indispensable dans la physiopathologie des IU aigues et récidivantes (13)

    La voie hématogène, plus rare, se limite à quelques microbes tels que Staphylococcus aureus, Candida albicansetMycobacteriumtuberculosis

    a) Facteurs de virulence bactérienne

    Toutes les espèces des bactéries ne sont pas identiques sur leur capacité d'induire une infection. Cette capacité dépend des facteurs liés à l'hôte et à la bactérie (virulence) : quand les défenses naturelles de l'organisme sont diminuées, il n'est pas nécessaire que la souche de microbes soit virulente pour déclencher l'infection ; certaines souches de bactéries, dans une même espèce, possèdent des facteurs virulents permettant leur ascension à partir de la flore fécale, du milieu vaginal ou de l'espace péri urétral, jusqu'à l'urètre et la vessie, ou moins fréquemment, jusqu'aux reins, induisant ainsi une inflammation systémique.

    Différents types d'E. Coli possèdent ces facteurs virulents (14).

    b) Moyens de défense de l'hôte

    L'hôte possède différents moyens de défense :

    Ø Le flux permanent de l'urine urétérale et la fréquence des mictions : des anomalies fonctionnelles telles qu'une vessie neurologique, ou des lésions de la moelle épinière favorisent la stase urinaire dans la vessie et donc la prolifération bactérienne,

    Ø La longueur de l'urètre : les femmes possèdent un urètre plus court que celui des hommes, ce qui favorise l'ascension des bactéries et donc leur entrée dans la vessie

    Ø L'intégrité de la muqueuse vésicale avec une couche de mucopolysaccharides acide et la présence d'uromucoïde ou protéine de Tamm- Horsfall

    Ø Les constantes biochimiques de l'urine : un pH acide, et une osmolarité faible permettent au tractus urinaire de devenir hostile à certaines bactéries (15, 16)

    c) Facteurs favorisants :

    Ø Faible débit urinaire, résidu post mictionnel, obstruction et dilatation congénitale de l'appareil urinaire (valves de l'urètre postérieur, méga-uretère...)

    Ø Reflux vésico-urétéral (R.V.U.) : PNA récidivante.

    Ø Urètre court, proche de la région péri-anale chez la fille : cystite à répétition.

    Ø Vessie immature, instable (cas du prématuré) : cystites à répétition(17).

    Ø Mauvaise hygiène périnéale

    Ø Phimosis

    Ø Infection prépuciale

    Ø Présence d'oxyures,...

    I.5. ETIOLOGIES

    Des nombreux microorganismes peuvent infecter les voies urinaires, mais les agents les plus fréquents sont de loin les bacilles à Gram négatifs, essentiellement les entérobactéries : Escherichia coli (responsable d'environ 80% des infections urinaires), suivi des Proteus mirabilis (10%), Klebsiellapneumoniae (4-8%), Pseudomonas aeruginosa, Citrobacter,...

    On rencontre parfois des cocci Gram positifs comme le streptocoque, le staphylocoque (5).

    Staphylococcus saprophyticusest responsable de 10 % des cystites non compliquées.

    Une uropathiesous-jacente peut être à la base d'IU récidivantes.

    En zone tropicale, une leucocyturiestérileévoque une tuberculose urogénitale imposant une recherche du bacille de Koch dans les urines.

    L'I.U. révèle très souvent une anomalie malformative ou fonctionnelle des voies urinaires surtout chez le nourrisson, anomalies dans 40 à 50 % des cas (reflux vésico-urétéral dans 80 % des cas).

    Un bilan étiologique urologique doit donc être réalisé dès la première I.U. fébrile chez l'enfant (variation des explorations selon les centres : au minimum échographie rénale et vésicale).

    Les infections urinaires chez l'enfant sont marqueurs d'une possible anomalie des voies urinaires comme une obstruction, une vessie neurogène, une duplication urétérale. Près de 30-40% des nourrissons et de tout petits ayant une infection urinaire ont un reflux vésico-urétéral (3).

    I.6. DIAGNOSTIC

    I.6.1. Clinique

    v Chez le nouveau-né et le nourrisson

    Le diagnostic clinique est difficile chez le nouveau-né et le jeune nourrisson de quelques mois.

    Dans les deux cas, une I.U. doit être considérée a priori comme une PNA, même en l'absence de fièvre.

    Chez le nouveau-né :


    · Prédominance masculine à 70 %


    · Possibilité d'un choc septique grave


    · Ou signes atypiques : anorexie, stagnation pondérale, ictère tardif ou prolongé.

    Chez le nourrisson :


    · Hyperthermie isolée (39° - 40°) en clocher ou en plateau.


    · Troubles digestifs au 1er plan.


    · Parfois, polyurie par défaut de concentration des urines, responsable de déshydratation (17).

    v Chez l'enfant


    · Cystite : on aura essentiellement des signes vésicaux : brûlures mictionnelles, fuites diurnes ou nocturnes, pollakiurie, sans fièvre.


    · PNA : hyperthermie à 39°5C - 40°C en clochers, altération de l'état général; frissons, douleurs abdominales.

    Examenclinique

    Il recherche une cause locale favorisante (vulvite, phimosis), une anomalie du jet urinaire, un globe vésical, une augmentation de volume des reins, une défense localisée en fosse lombaire.

    Il faut s'assurer également de la normalité de la croissance staturo-pondérale, de la pression artérielle, de l'absence de syndrome polyuro-polydypsique et de déshydratation (18).

    I.6.2. Para clinique

    Deux examens sont nécessaires dans le diagnostic d'infections urinaires : la bandelette urinaire et l'examen cytobactériologique des urines (ECBU).

    v Bandelettes urinaires

    Une première approche peut être l'examen d'urines par bandelette urinaire recherchant nitrite, protéines, hématies et leucocytes. Si l'ensemble de ces quatre données est négatif, le diagnostic d'I.U. est peu probable (faux négatif < 10 %).

    Par contre, la positivité d'un seul paramètre doit faire pratiquer un ECBU :


    · Nitrites : I.U. presque certaine (spécificité 98 % ; faux positif 2 % seulement).


    · Leucocytes : moins performant (spécificité 90 % ; faux positif 10 %)

    NB : Ces bandelettes sont malheureusement adaptés pour les enfants plus grands ; et n'ont pas été testées chez le nouveau-né et le très jeune nourrisson.

    v ECBU

    Il permet d'affirmer ou d'infirmer l'I.U. : bactériurie supérieure ou égale à 105 germes/ml (critères de KASS) avec ou sans leucocytaire pathologique (plus de 20 000 leucocytes/ml).

    Cependant, sous traitement antibactérien, une bactériurie à 103 ou 104 germes/ml peut avoir une valeur pathologique.

    L'examen direct peut mettre rapidement en évidence la présence de pus (nombreux leucocytes altérés en amas) et de germes.

    La culture et l'identification du germe nécessitent 24 heures, l'antibiogramme 36 à 48 heures (attention, lors d'IU à Streptocoque, la culture est parfois plus lente).

    Il faut noter que ces critères ne sont valables que si les conditions de prélèvement et de conservation des urines sont correctes :


    · Chez l'enfant : toilette soigneuse, élimination du 1er jet urinaire, recueil dans un flacon stérile, transport rapide au laboratoire dans de la glace.


    · Chez le nouveau-né, le nourrisson sans miction volontaire : poche stérile (technique la plus facile), idéalement à changer toutes les 30 mn, nombreuses causes de contamination avec nombreux faux positifs : germes présents dans les premiers cm de l'urètre ; mauvais décalottage = 30 % de faux positifs.


    · Le contrôle d'un prélèvement fait dans de mauvaises conditions doit être réalisé avant tout traitement pour ne pas porter de diagnostic en excès. Dans certains cas, la ponction vésicale sus pubienne peut affirmer le diagnostic. Le sondage vésical est à éviter.

    Exceptionnellement, il existe des pyélonéphrites avec ECBU négative ; lors de douleurs abdominales avec fièvre et syndrome inflammatoire biologique important, la réalisation d'hémocultures et d'une échographie rénale peut rétablir le diagnostic.

    v Autres examens

    - Une échographie de l'appareil urinaire, vessie pleine, doit toujours être réalisée lors d'une première IU (cystite ou PNA), d'autant plus rapidement que l'enfant est jeune.

    Réalisée en première intention, elle explore le parenchyme, la taille des reins, leur écho structure. Elle met en évidence une dilatation du bassinet, des voies excrétrices et explore également la vessie.

    - Les marqueurs de l'inflammationsont augmentés en cas de PNA et contribuent à l'argumentation diagnostique. En pratique, c'est le dosage de la protéine C réactive (CRP) qui est le plus répandu.

    Une concentration élevée de pro calcitonine serait associé à un risque accru d'atteinte parenchymateuse.

    - L'hémoculturene doit pas être systématique, car sa positivité ne modifie ni le traitement ni le pronostic (18).

    I.6.3. Localisation de l'IU

    La localisation de l'IU est nécessaire en ce sens que le traitement en dépend.

    On se basera sur des éléments cliniques et paracliniques ; résumés dans le tableau ci-dessous :

    Tableau A : Eléments permettant de localiser le niveau de l'IU (18)

    I.7. TRAITEMENT

    L'infection urinaire de l'enfant est une urgence thérapeutique!

    Le traitement probabiliste associe une céphalosporine de 3ème génération et un aminoside pendant 48h : une injection quotidienne unique de ceftriaxone (Rocéphine® 50 mg/kg) et de nétilmicine (Nétromycine® 7 mg/kg) est efficace, bien toléré et réalisable en ambulatoire.

    Passé les 48 premières heures, le relais est assuré par une monothérapie adaptée à l'antibiogramme, soit par voie parentérale pendant encore 24 à 48 heures avec relais per os, soit d'emblée par voie orale (18).

    La durée totale de l'antibiothérapie est de 10 à 15 jours. L'hospitalisation s'impose chez les enfants de moins de 3 mois en raison du risque de méningite associée, et elle reste recommandée jusqu'à l'âge de 6 mois ; au-delà, c'est la tolérance clinique qui oriente.

    La stratégie antibiotique actuelle permet d'obtenir rapidement la stérilisation des urines et l'apyrexie, elle limite considérablement le risque de réinfection à moyen terme et probablement le risque de cicatrices parenchymateuses à long terme.

    - Cas particulier des pyélonéphrites récidivantes

    La récidive d'une PNA n'est pas exceptionnelle et incite à rechercher scrupuleusement un trouble mictionnel. La cystographie est habituellement proposée même si l'échographie ne montre pas d'anomalie : elle est généralement normale ou n'objective qu'un reflux vésico-urétéral (RVU) de bas grade, souvent fonctionnel ; si le RVU est important et de type malformatif.

    - Traitements préventifs

    Ils sont proposés lors de cystite à répétitions, d'uropathie non opérée ou en attente de l'exploration urologique.

    Antibioprophylaxie par une dose unique quotidienne au tiers ou au quart de la posologie journalière :


    · Triméthoprime - Sulfaméthoxazole : Bactrim®


    · Nitrofurantoine : Furadoïne®


    · Acide nalidixique : Negram®


    · Nitroxoline : Nibiol®

    Ces traitements doivent être associés, toujours, à des mesures d'hygiène et diététique. Les cystites et PNA à répétition des enfants plus grands sont souvent secondaires à des troubles mictionnels (17).

    I.8. COMPLICATIONS

    I.8.1. Immédiates

    Si l'état fébrile persiste, il faudra rechercher :

    ü Unabcès rénal (échographie)

    ü Unerésistance des germes (antibiogramme)

    ü Unelocalisation secondaire, non exceptionnelle chez le nouveau-né et le nourrisson (fréquence des bactériémies : abcès cérébral, arthrite, ...)

    I.8.2. Tardives

    Risque de séquelles rénales. L'agression parenchymateuse peut entraîner la formation des cicatrices corticales et se manifester à long terme par une HTA, une insuffisance rénale. Ce risque est en corrélation avec le délai de mise en oeuvre d'un traitement efficace d'une PNA ; il est majoré lors d'uropathiesous-jacente (3).

    CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

    II.1. CADRE D'ETUDE

    L'hôpital provincial du Nord-Kivu a servi de cadre pour notre étude.

    II.1.1. Situation géographique de l'HPNK

    L'hôpital provincial du Nord Kivu est situé en République Démocratique du Congo, Province du Nord-Kivu, Ville de Goma, Commune de GOMA, sur avenue du 20 mai dans le quartier KATINDO, le long de la route SAKE. Il est construit aux pieds du Mont Goma, à quelque deux cents mètres du Rond-point INSTIGO

    II.1.2. Historique de l'HPNK

    L'hôpital provincial du Nord Kivu a été construit et financé par le Fonds Européen de Développement (FED), un organisme de l'Union Européenne (UE). L'hôpital a été inauguré le 06 Juin 1986 en présence des commissaires d'Etat aux travaux publics, à la santé publique, du Président Régional du Mouvement Populaire de la Révolution, et du Délégué de la commission de la communauté d'Italie en République du Zaïre.

    Le 02 Octobre 1986, il y eut la signature de la gestion de l'hôpital public de Goma, qui fut confiée à la coopération Italienne jusqu'en 1991 à l'issue de l'arrangement particulier entre le gouvernement d'Italie et le conseil Exécutif de la république du Zaïre. Ce n'est qu'en 1991 que le gouvernement Zaïrois prendra le control effectif de cette institution sanitaire qui avait comme dénomination «hôpital général de référence de Goma ». Ce dernier ayant été appelé à recevoir les malades lui transférés par les centres de santé.

    La mission de l'HPNK est d'assurer la continuité des soins aux patients qui requièrent un plateau technique non disponible au niveau de l'HGR, pour des raisons d'efficients. Cette mission lui a été confiée par l'arrêté ministériel n° 1250/CAB/MIN/S/089/2003 portant définition de la carte sanitaire de la province du Nord Kivu.

    II.1.3. Activités de l'hôpital

    Les activités de l'hôpital sont regroupées dans les services suivants :

    F Services hospitaliers : Médecine interne, Pédiatrie, Gynéco-obstétrique, Chirurgie. Les services de pédiatrie et médecine interne ont chacun une unité des Soins Intensifs.

    F Services médico-techniques : laboratoire, dispensaire et triage, radiologie, échographie, pharmacie, buanderie et garage.

    F Autres services : kinésithérapie, ophtalmologie, dermatologie et dentisterie.

    II.1.4. Présentation du service de pédiatrie

    Le bâtiment abritant ce service est situé à droite du pavillon dédié à la maternité.

    Le service comprend 42 lits répartis de la manière suivante :

    F Pavillon : 14 lits.

    F Soins intensifs pédiatriques : 6 lits

    F Néonatologie : 10 couveuses et 8 berceaux.

    F Clinique B : 4 lits

    Ce service comporte, comme indiqué ci-haut, une unité d'hospitalisation en pédiatrie générale (salle commune et clinique), des soins intensifs pédiatriques, une unité de néonatologie et deux bureaux de consultation externe.

    Le fonctionnement de ce service fait intervenir un nombre conséquent de personnel : un professeur pédiatre, un médecin spécialiste en pédiatrie, sept médecins généralistes, deux nutritionnistes, ainsi que de nombreuses infirmières.

    Les stagiaires font aussi partie des personnes qui animent ce service (médecins stagiaires, stagiaires en sciences infirmières, stagiaires en nutrition,...)

    Activités du service de pédiatrie

    Un staff a lieu tous les jours ouvrables à partir de 7h 30mn réunissant le personnel du service dirigé par le chef de service ou un autre médecin du service. Au cours de ce staff, l'équipe de garde fait le compte-rendu des activités et des évènements qui se sont déroulés les 24 heures passées.

    Le service organise chaque jour les consultations externes, assurées par un médecin généraliste et un spécialiste.

    Un tour des salles est fait tous les jours dans différentes unités d'hospitalisation du lundi au samedi après le staff et est dirigé par un médecin.

    COGE

    II.1. 5. Organigramme de l'HPNK

    CODI

    Direction

    Secrétaire

    Administration

    Staff médical

    Direction de nursing

    Services économiques et généraux.

    F économats

    F achat

    F entretien

    F électricité

    F menuiserie

    F maçonnerie

    F plomberie

    F garage

    F charroi

    F cuisine

    F buanderie

    F magasin

    F morgue

    Services Administratifs.

    § gestion du personnel

    § surveillance

    § comptabilité

    § facturation

    § recouvrement

    § caisse

    § trésorerie

    § réception

    § contentieux

    § statistiques

    § information

    Services médicaux et soins.

    v dispensaire

    v médecine interne

    v isolement

    v salle d'opération et clinique

    v pédiatrie

    v gynéco obstétrique

    Services médico techniques.

    o pharmacie

    o Radiographie

    o Laboratoire

    o Stérilisation

    o Nutrition

    o Dentisterie

    o Réanimation

    o Kinésithérapie

    o Echographie

    o Endoscopie

    o Banque de sang

    Services médicaux et soins.

    - Idem service médicaux et soins infirmier

    Services spéciaux.

    Ø ophtalmologie

    Ø dentiste

    Ø ORL

    Ø dermatologie

    - PRESEN

    - - - II.2. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLON

    Notre population d'étude comprend tous les enfants de 0 à 5 ans ayant été hospitalisés en service de pédiatrie de l'HPNK pour une pathologie quelconque.

    Nous avons trouvé dans notre étude un total de 420 hospitalisations.

    Quant à l'échantillon, les infections urinaires ont concerné 32 enfants de 0 à 5 ans.

    Nous allons donc faire notre étude sur base de ces 32 cas trouvés.

    II.3. METHODES

    - Type d'étude

    Notre étude est descriptive rétrospective basée sur l'analyse documentaire.

    Elle porte sur les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des infections urinaires chez les enfants de 0 à 5 ans au département de pédiatrie de l'HPNK dans la période allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2015.

    - Critères d'inclusion

    Tous les cas d'infections urinaires diagnostiqués chez les enfants de 0 à 5ans, hospitalisés en pédiatrie pendant notre période d'étude avec dossiers et fiches en ordre ont fait partie de notre étude.

    - Critères d'exclusion 

    Nous avons exclu de notre étude :

    1. Tout cas hospitalisé avec âge supérieur à 5ans avec ou sans infection urinaire

    2. Tout cas hospitalisé avec âge compris entre 0 et 5 ans sans infection urinaire.

    3. Tout cas hospitalisé pour infection urinaire ; possédant un dossier incomplet.

    - Variables de l'étude

    Nous avons recherché les variables suivantes :

    a) Sexe

    b) Age

    c) Provenance

    d) Signes cliniques

    e) Pathologies associées

    f) Examens paracliniques

    g) Traitement reçu

    h) Durée d'hospitalisation

    i) Modalité de sortie

    - Techniques employées

    Pour arriver à nos résultats, nous nous sommes servis de plusieurs méthodes et techniques, qui sont détaillées ci-dessous.

    ü La technique documentaire : elle a consisté en une consultation des registres d'hospitalisation du service de pédiatrie, des dossiers des enfants gardés au service des archives de l'HPNK.

    ü La méthode statistique : elle a permis de calculer de façon mathématique les données brutes reçues afin de calculer le pourcentage(%).

    Il est calculé de la manière suivante :

    Où N= taille de l'échantillon

    n=nombre de cas trouvés (effectif)

    Nous avons en outre calculé la moyenne arithmétique par la formule :

    X-= où ?=somme

    n=effectif

    N=taille de l'échantillon

    II.4. DIFFICULTES RENCONTREES

    Notre travail s'est heurté à certaines difficultés, entre autres :

    @ Le manque de certains éléments dans le dossier des malades (modalité de sortie,...), ce qui ne facilitait pas vraiment la tâche et a conduit à l'exclusion de certains cas.

    @ L'accessibilité difficile à l'hôpital où nous avons récolté nos données, suite au refus catégorique des portiers de ne pas entrer en dehors des heures de visite.

    CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

    III.1. FREQUENCE DES INFECTIONS URINAIRES

    Le tableau I présente la fréquence des infections urinaires par rapport aux autres pathologies du service de pédiatrie.

    Tableau I : Fréquence des infections urinaires

    Pathologies

    Effectif

    Pourcentage

    Infections urinaires

    32

    7,6

    Autres pathologies

    388

    92,4

    Total

    420

    100

    Il ressort de ce tableau que les infections urinaires représentent 7,6% des cas d'hospitalisations chez les enfants de 0 à 5 ans.

    III.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES

    III.2.1. Répartition des cas d'IU selon le sexe

    Dans le tableau II, nous présentons les cas d'IU selon le sexe.

    Tableau II : Répartition des cas d'IU selon le sexe

    Sexe

    Effectif

    Pourcentage

    Féminin

    18

    56,25

    Masculin

    14

    43,75

    Total

    32

    100

    De l'analyse de ce tableau, nous trouvons que le sexe féminin est le plus touché par l'infection urinaire, soit 56,25% des cas.

    III.2.2. Répartition des cas d'IU selon l'âge

    Le tableau III présente les cas d'infections urinaires selon l'âge.

    Tableau III : Répartition des cas d'IU selon l'âge

    Age

    Effectif

    Pourcentage

    0-28 jrs

    3

    9,3

    28jrs-2ans

    18

    56,3

    2-5 ans

    11

    34,4

    Total

    32

    100

    Le tableau III montre que les IU concernent plus les nourrissons que les autres tranches d'âge, avec une proportion de 56,3% suivit de l'âge de 2-5 avec 34,4%

    III.2.3. Répartition des cas d'IU selon la provenance

    Le tableau IV ci-dessous présente la répartition des cas d'IU selon la provenance

    Tableau IV : Répartition des cas d'IU selon la provenance

    Provenance

    Effectif

    Pourcentage

    Ville de Goma

    28

    87,5

    Hors de la ville de Goma

    4

    12,5

    Total

    420

    100

    Il ressort de ce tableau que 87,5% des cas d'IU proviennent de la ville de Goma et que 12,5% proviennent en dehors de la ville.

    III.3. ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES

    III.3.1. Répartition des IU selon les signes cliniques

    Le tableau V présente la répartition des cas d'IU selon les signes cliniques qui ont été constatés à l'admission du patient.

    Tableau V : Répartition des cas d'IU selon les signes cliniques

    Signes cliniques

    Effectif

    Pourcentage

    Fièvre

    26

    81,3

    Diarrhée

    24

    75

    Vomissement

    22

    68,8

    Douleur abdominale

    18

    56,3

    Ictère

    9

    28,1

    Pollakiurie

    4

    12,5

    Dysurie

    3

    9,4

    Il ressort de ce tableau que la fièvre est le maître symptôme en cas d'IU avec 26 cas soit 81,3% des cas suivi de la diarrhée et du vomissement avec respectivement 24 cas soit 75% et 22 cas soit 68,8%.

    III.3.2. Signes cliniques selon les tranches d'âge

    Dans le tableau VI ci-dessous, les cas d'IU sont répartis selon les signes cliniques et en fonction de la tranche d'âge.

    Tableau VI : Répartition des cas d'IU selon les signes cliniques et en fonction de la tranched'âge

    Signes cliniques?

    Tranche d'âge?

    0-28 jours

    28 jrs-2ans

    2 ans-5ans

    Effectif

    Pourcentage

    Effectif

    Pourcentage

    Effectif

    Pourcentage

    Fièvre

    3

    9,4

    16

    50

    7

    21,9

    Diarrhée

    3

    9,4

    13

    40,6

    8

    25

    Vomissement

    2

    6,3

    13

    40,6

    7

    21,9

    Douleur abdominale

    0

    0

    9

    28,1

    9

    28,1

    Ictère

    3

    9,4

    6

    18,8

    0

    0

    Pollakiurie

    0

    0

    1

    3,1

    3

    9,4

    Dysurie

    0

    0

    0

    0

    3

    9,4

    Ce tableau montre que la plupart de nouveau-nés et nourrissons sont amenés en consultation pour fièvre comme plainte principale ; soit respectivement 9,4 % et 50 % des cas.

    Pourla tranche d'âge 2-5 ans, c'est la douleur abdominale qui est le premier motif de consultation en cas d'IU (28,1% des cas).

    III.3.3. Répartition des IU selon la paraclinique

    Dans le tableau VII ci-dessous, les cas sont répartis selon les examens paracliniques qui ont été demandés.

    Tableau VII : Répartition des cas selon les examens paracliniques effectués

    Examen paraclinique

    Effectif

    Pourcentage

    Sédiment urinaire

    29

    90,6

    ECBU

    18

    56,3

    Bandelette urinaire

    9

    28,1

    Hémoculture

    8

    25

    Uroculture

    2

    6,3

    De ce tableau, il ressort que le sédiment urinaire et l'ECBU sont les examens les plus effectués en cas d'IU avec respectivement 90,6% et 56,3% des cas.

    III.3.4. Répartition des IU selon les pathologies associées

    Le tableau VIII ci-dessous montre la répartition des cas d'IU selon les pathologies associées

    Tableau VIII : Répartition des cas d'IU selon les pathologies associées

    Pathologies associées

    Effectif

    Pourcentage

    Paludisme

    14

    43,8

    Infections digestives

    12

    37,5

    Infections respiratoires

    9

    28,1

    Anémie

    5

    15,6

    Malnutrition aigüe sévère

    5

    15,6

    Fièvre typhoïde

    2

    6,25

    Le tableau VII montre que le paludisme est la pathologie la plus souvent associée aux IU avec 14 cas soit 43,8% suivi des infections digestives avec 12 cas soit 37,5% et infections respiratoires avec 9 cas soit 28,1%.

    III.4.. REPARTITION DES CAS D'IU SELON LE TRAITEMENT REÇU

    Dans le tableau IX ci-dessous, les cas d'IU sont répartis en fonction du traitement reçu

    Tableau IX : Répartition des cas d'infection urinaire en fonction de traitement reçu

    Antibiotiques reçus

    Effectif

    Pourcentage

    Ceftriaxone-gentamycine

    16

    50

    Ciprofloxacine

    6

    18,8

    Ampicilline-gentamycine

    5

    15,6

    Céfotaxime-gentamycine

    3

    9,4

    Amoxicilline-acide clavulanique

    2

    6,2

    Total

    32

    100

    De ce tableau, il ressort que l'association antibiotique ceftriaxone-gentamycine à 50% des cas suivi de Ciprofloxacine à 18,8% des cas

    III.5. ASPECTS EVOLUTIFS

    III.5.1. Répartition des cas d'IU selon la durée d'hospitalisation

    Le tableau X présente la répartition des cas d'IU en fonction de la durée d'hospitalisation

    Tableau X : Répartition des cas d'infection urinaire en fonction de la durée d'hospitalisation

    Durée d'hospitalisation

    Effectif

    Pourcentage

    0-3 jrs

    2

    6,3

    4-7 jrs

    16

    50

    8-10 jrs

    10

    31,2

    Plus de 10 jrs

    4

    12,5

    Total

    32

    100

    De ce tableau, 50% des enfants ont fait généralement entre 4 et 7 jours à l'hôpital. 31,2% ont fait entre 8 et 10 jours d'hospitalisation.

    III.5.2. Répartition des cas d'IU selon la modalité de sortie

    Le tableau XI montre la répartition des cas d'IU en fonction de la modalité de sortie

    Tableau XI : Répartition des cas d'infection urinaire en fonction de la modalité de sortie

    Modalité de sortie

    Effectif

    Pourcentage

    Guérison

    27

    84,4

    Décès

    2

    6,2

    Evasion

    3

    9,4

    Total

    32

    100

    Dans ce tableau, la majorité d'enfants sont sortis guéris de l'hôpital, soit 84,4% des cas. Nous avons par contre noté 3 cas d'évasion et 2 décès sur les 32 cas d'IU.

    CHAPITRE IV : DISCUSSION

    IV.1. FREQUENCE DES INFECTIONS URINAIRES

    Dans notre étude, nous avons trouvé que la fréquence des infections urinaires est de 7,6% par rapport aux autres pathologies (tableau I).

    Ces résultats sont superposables à ceux de NYAMWAMI M. qui a trouvé que l'infection urinaire représente 10% de l'ensemble des pathologies pédiatriques à l'HPNK en 2015 (19).

    Sa valeur, légèrement supérieure à la nôtre, s'explique par le fait que son étude a été étendue aux enfants de 0 à 15 ans alors que pour notre étude, nous n'avons pris que les enfants de 0 à 5ans.

    Par contre BOUSKRAOUI, dans une étude menée au Maroc en 2010, a trouvé une fréquence de 1,33%, valeur nettement inférieure à la nôtre (20).

    Toujours au Maroc, HALLAB constate qu'au cours de cinq années (de 2000 à 2004), l'infection urinaire a représenté 1,81% des admissions dans le service de pédiatrie du CHU Hassan IIde Casablanca (21).

    Aussi, pour BORDAT-MICHEL à Grenoble en 2003, la fréquence dépend du sexe : 1 à 2% des garçons et 3% pour les filles(17).

    Cette différence avec notre étude peut être expliquée par le fait que dans les pays où ces trois auteurs ont mené leurs études respectives, l'hygiène est de loin meilleure que dans notre pays.

    IV.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES

    IV.2.1. Le sexe des patients

    Dans notre étude, l'infection urinaire touche plus le sexe féminin que le sexe masculin, soit 56,25% des cas contre 43,75% (tableau II).

    La littérature affirme que les IU, après l'âge d'un an (et même chez l'adulte) prédominent chez les filles.

    Ce sont des raisons anatomiques qui expliquent cela, car l'urètre de la fille est court, proche de la région péri-anale ; ce qui provoque souvent des cystites (17).

    Notons que la prédominance masculine a été rapportée par certains auteurs : BINDA P. et al ont noté 73 cas (56,6%) d'infection urinaire chez les enfants de sexe masculin sur les 128 observés avec une prédominance chez les nourrissons aux cliniques universitaires de Kinshasa en 2000, car il a étudié les IU chez les enfants de moins d'un an (22).

    Les résultats de BINDA et al sont comparables à ceux de COHEN et col à Paris en 2007 qui rapportent que c'est dans la première année de vie que l'infection urinaire sévit plus chez le garçon après quoi elle est plus observée chez la fille (1).

    IV.2.2. L'âge des patients

    Au cours de notre étude, la fréquence la plus forte a été observée chez les nourrissons (28 jrs- 2 ans)à 50% ; sans pour autant oublier l'importante fréquence de 34,4% chez les petits-enfants (2-5ans).

    Nos résultats concordent avec ceux de MEHR en Australie qui a retrouvé dans une étude rétrospective intéressant les enfants de moins de 6 ans une moyenne d'âge de 9.6 mois avec une nette prédominance chez les nourrissons de moins d'un an (24).

    Dans l'étude de MARIANI-KURKDJIAN, la moyenne d'âge était de 21 mois avec 60% d'enfants âgés de 2 à 30 mois ; ce qui concorde avec nos résultats où la moyenne d'âge était de 31 mois avec une nette prédominance chez les nourrissons (65%) (23).

    Le port des couches qui recueillent les urines et les selles émises, exposant ainsi les voies urinaires à l'infection explique ces chiffres(1,3).

    La non circoncision expose à cet âge à l'infection urinaire et chez les filles, la brièveté de l'urètre et la proximité de l'orifice anal s'y ajoutent (23).

    IV.2.3. Provenance des malades

    La plupart des maladesproviennent de la ville de Goma à 87,5%.

    Ceci s'explique par le fait que la structure où nous avons mené nos recherches es se trouve dans ville

    Les quelques cas des patients provenant hors de Goma ne seraient donc pas expliqués par le souci d'une meilleure prise en charge ; mais plutôt relèverait d'autres causes (guerre dans son milieu de provenance, visite familiale,...)

    IV.3. ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES

    IV.3.1. Signes cliniques

    La fièvre est le maître-symptôme de l'IU dans 81,3% des cas.

    La diarrhée a constitué 75% des motifs de consultation, alors que le vomissement en a 68,8%.

    Les autres symptômes, tels que la douleur abdominale, l'ictère, la pollakiurie et la dysurie.

    Nos résultats sont quelque peu différents de ceux de HALLAB à Casablanca au Maroc en 2006. Pour elle, en plus de signes ci-haut : une fièvre (76,7% des cas), des troubles digestifs ; (vomissements et diarrhée dans 50,7% des cas) et l'ictère est noté dans 7,7% des cas, elle a noté aussi des signes urinaires (hématurie, urines troubles) dans 60% des cas et des signes neurologiques (convulsion ; hypotonie ; gémissement) dans 55% des cas.

    Cette différence s'explique par le fait que l'étude de HALLAB concerne uniquement les nouveau-nés chez qui la symptomatologie est plus bruyante que chez les nourrissons et petits enfants qui eux aussi sont inclus dans notre étude.

    IV.3.2. Signes cliniques selon la tranche d'âge

    Dans notre étude, la plupart de nouveau-nés et nourrissons ont été amenés en consultation pour fièvre comme plainte principale ; soit respectivement 9,4 % et 50 % des cas (tableau VI).

    Dansla tranche d'âge 2-5 ans, c'est la douleur abdominale qui a été le premier motif de consultation en cas d'IU (28,1% des cas).

    La douleur abdominale a été le symptôme le plus observé chez les petits enfants.

    Les signes urinaires, tels la dysurie et la pollakiurie ont été rarement observés dans notre étude.

    Nos résultats sont confirmés par COCHAT à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon en France en 2005 et HALLAB à Casablanca au Maroc en 2006.

    Pour COCHAT, la fièvre est un signe principal de l'infection urinaire chez le nouveau-né (66%) et même chez le nourrisson(18).

    HALLAB trouve que les principaux motifs d'hospitalisations pour les nouveau-nés sont des signes extra urinaires diversement associés ; la fièvre dans 28 cas (30,33%), un état septique dans 24 cas (26,96%), l'ictère dans 16 cas (17,97%), et des signes digestifs dans 8 cas (8,98%) (21).

    Par ailleurs, COHEN et al à Paris en 2007 ont trouvé qu'une fièvre inexpliquée, voire des troubles digestifs tels qu'une diarrhée et des vomissements constituent les signes-clés d'une infection urinaire(1).

    IV.3.3. Pathologies associées

    Dans notre série, l'association du paludisme aux infections urinaires est importante 43,8% des cas observés.

    Ce taux élevé trouve son explication dans le caractère endémique du paludisme dans notre région, située en zone tropicale.

    KABIROU au Niger explique que l'association d'autres pathologies notamment l'infection respiratoire, l'anémie, la malnutrition protéino-énergétique, la fièvre typhoïde serait justifiée par le fait que toutes ces pathologies sont assez fréquentes chez les enfants (25).

    Notons aussi que quand l'enfant a contracté une maladie, il y a baisse de l'immunité, ce qui rend le terrain favorable au développement d'une autre pathologie (26).

    IV.3.4. Paraclinique

    Nos données montrent que le sédiment urinaire est l'examen complémentaire le plus effectué en cas d'IU chez l'enfant avec 90,6% des cas, suivi de l'ECBU qui représente 56,3% des cas.

    Ceci est en contradiction avec Bordat Michel à Grenoble en 2003 pour qui l'ECBU est l'examen principal effectué en cas d'IU dans 98% des cas (17).

    Pour HALLAB, les examens les plus demandés sont dans l'ordre décroissant : la CRP, l'ECBU, l'hémoculture, la fonction rénale, l'échographie et la cystographie.

    L'hémoculture a été réalisée dans 80 cas, soit 89,88%, l'exploration de la fonction rénale (dosage de l'urée et de la créatinine) a été réalisée chez 57 malades, soit 64,04% ; l'échographie a été faite dans 91,01% des cas et une cystographie a été effectuée chez 13,48% des enfants, en cours d'hospitalisation.

    Les différences de nos résultats pourraient être expliquées par le fait que l'ECBU est un examen pas très accessible à tous les patients et les médecins préfèrent le substituer par le sédiment urinaire, moins cher, quoique ne donnant pas le diagnostic de certitude.

    Donc, les examens paracliniques sont demandés en fonction des moyens du patient et du plateau technique dont dispose la structure sanitaire qui reçoit le malade atteint d'IU ; ce qui explique que certains examens comme la cystographie ne peuvent pas figurer sur la liste dans nos milieux.

    IV.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES

    IV.4.1. Le traitement reçu

    L'association antibiotique ceftriaxone-gentamycine est la plus utilisée dans le traitement des IU chez les enfants de 0 à 5 ans, soit 50% des cas.

    Les auteurs affirment que l'E. coliest sensible aux Céphalosporine de troisième génération, aux quinolones et aux aminosides.

    L'utilisation de cette thérapeutique est donc justifiée par la littérature.

    Ainsi, BOUSKRAOUI a, dans son étude, noté que tous les cas d'infections urinaires au Marrakech en 2010 ont répondu à l'association d'une céphalosporine de troisième génération avec un aminoside (20).

    IV.5. ASPECTS EVOLUTIFS

    IV.5.1. Durée d'hospitalisation

    50% des enfants ont fait généralement entre 4 et 7 jours à l'hôpital.

    Nos résultats se rapprochent à ceux de NYAMWAMI M. à l'HPNK en 2015 qui a trouvé que 61% des enfants ont fait entre 4 et 7 jours(19).

    Pour sa part, COHEN a rapporté en France en 2007 un séjour moyen de 7 jours pour les enfants avec infection urinaire (1).

    Dans sa série, HALLAB a trouvé que la durée moyenne d'hospitalisation pour les nouveau-nés atteints d'IU était de 10 jours avec des extrêmes allant de un jour à 29 jours (21) car chez eux l'infection urinaire donne un tableau gravissime.

    IV.5.2. Modalité de sortie

    Pour notre étude, la modalité de sortie de l'hôpital a été la guérison dans 84,4% des cas. On a aussi noté une mortalité de 6,2%.

    NYAMWAMI M. a noté 87% des cas de guérison ; et 4% des cas de décès ; ses données étant superposables aux nôtres (19).

    Pour HALLAB, le taux de guérison a été de 95% et elle a expliqué ce taux élevé par la précocité des diagnostics car dans sa série tous les malades présentant une infection urinaire ont fait un ECBU et une bandelette urinaire dans tous les cas.

    Elle a aussi noté 2 cas, soit un taux de mortalité de 2,7%.

    Nous constatons donc que la précocité du diagnostic d'IU et le traitement qui s'en suit sont des gages de la réduction du taux de mortalité telle que observée dans les nouvelles études.

    Toutefois, nous ne pouvons pas confirmer si les décès de notre étude sont dus aux infections urinaires ou à d'autres pathologies associées car nous n'avons pas trouvé ces précisions dans les dossiers des patients.

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    CONCLUSION

    Notre travail a porté sur les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des IU chez les enfants de 0 à 5 ans à l'HPNK sur une durée allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2015.

    Ce travail a eu comme objectif principal de traiter des aspects épidémiologiques des infections urinaires chez les enfants de 0 à 5 ans à l'HPNK ; et spécifiquement de relever la fréquence des IU, les aspects épidémiologiques ; mais aussi les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs.

    Après analyse des résultats, nous pouvons conclure que :

    - L'infection urinaire est fréquente dans la pratique quotidienne du médecin travaillant en pédiatrie.

    - Elle touche plus les enfants de sexe féminin que ceux de sexe masculin.

    - Les symptômes sont variés en cas d'infection urinaire parmi lesquels sont prépondérants chez l'enfant la fièvre, la diarrhée et les vomissements. La douleur abdominale concerne les enfants plus grands ; ce qui fait que les signes cliniques dépendent de l'âge.

    - Les IU sont plus souvent associées au paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans, chose qui est loin d'étonner dans une région tropicale.

    - Le sédiment urinaire et l'ECBU sont les examens les plus demandés en cas d'infections urinaires de l'enfant ;

    - Les IU sont fréquemment traitées par l'association ceftriaxone-gentamycine; la durée d'hospitalisation est comprise entre 4 et 7 jours à l'hôpital en général.

    - Dans notre série, la guérison est la règle ; malgré quelques cas de décès à déplorer.

    Nous pensons dire avoir atteint les objectifs que nous nous sommes assignés dans la première partie de ce travail.

    a) RECOMMANDATIONS

    Pour améliorer la santé des enfants en général et pallier au problème des IU en particulier, nous recommandons ce qui suit à différents niveaux :

    F Aux autorités sanitaires :

    @ D'instaurer dans les différentes aires de santé le système de mutuelle de santé ; ce qui pourrait donner la chance à toute la population d'avoir accès aux soins sans difficultés financières.

    @ De faire un examen physique complet, de demander des examens paracliniques (bandelettes urinaires, ECBU et antibiogramme...) afin de ne pas « passer à côté » d'une IU grave.

    F Aux personnels soignants :

    @ Mentionner le diagnostic et les modalités de sortie dans le dossier.

    @ Bien compléter le dossier du malade.

    @ De compléter les résultats de laboratoire dans le dossier du malade.

    F A la communauté :

    @ De faire une hygiène corporelle des enfants de façon impeccable, de changer leurs couches quand ils sont souillés, de savoir consulter en cas de problème.

    F Aux chercheurs :

    @ De continuer les recherches sur les IU, qui semblent être oubliées et négligées, alors qu'elles constituent un problème majeur de santé en pédiatrie pratique.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    (24) MEHR S et al, Cephalosporin resistant urinary tract infections in young children.J. Paediatr Child Health 2004; 40: 48À52.

    (25) KABIROU F.O, Etude de l'infection urinaire chez l'enfant malnutri dans le service de pédiatrie à l'hôpital National de Niamey au Niger, Mémoire Médecine, inédit, 2002.

    (26) BOUVENOT G ; et al. ; Pathologie Médicale : Pneumologie, Néphrologie, cancérologie, nutrition, 1 ère Ed, Masson, Paris, 2004






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