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Analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin

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par Boni Damien YABI
Université d'Abomey-calavi/ Faculté des Sciences Agronomiques - Diplôme d'Etudes Approndies 2014
  

Disponible en mode multipage

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Université d'Abomey-Calavi

(UAC)

*************************

Faculté des Sciences Agronomiques

(FSA)

*************************

Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques

*************************

Thème

ANALYSE ÉCONOMIQUE DE LA COMMERCIALISATION DE L'ANANAS AU BÉNIN

IN

Mémoire

Pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies

Option : Economie et Sociologie du Développement Rural

Spécialité : Economie du Développement Rural

Réalisé par : Superviseur

Boni DamienYABIDr. Ir.Gauthier BIAOU

Année 2013 - 2014

University of Abomey-Calavi

(UAC)

*************************

Faculty of Agriculture

(FSA)

*************************

Doctoral School of Agriculture

*************************

Topic:

ECONOMIC ANALYSIS OF PINEAPPLE COMMERCIALIZATION IN BENIN

IN

Thesis

Submitted in partial fulfillment of requirements for the degree of Master of Science

Option: Economy and Sociology of Rural Development

Specialty: Economy of Rural Development

Realized by: Supervisor

Boni Damien YABIDr. Ir.Gauthier BIAOU

Academic year 2013-2014

Certification

Nous certifions que ce travail a été réalisé sous notre supervision par Boni Damien YABI à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), option Economie et Sociologie du Développement Rural (ESDR).

Superviseur :

Dr. Ir. GauthierBIAOU

Enseignant-Chercheur à la FSA

Dédicace

A

Mes parents

Remerciements

La réalisation de la présente étude a été possible grâce à la participation active de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde gratitude. Ainsi, mes remerciements vont particulièrement à l'endroit :

· du Dr. Ir. Gauthier BIAOU, qui d'une part nous a permis de réaliser nos travaux de recherche au sein du projet "Ananas" du Fonds Compétitifs de Recherches de l'Université d'Abomey-Calavi et d'autre part a accepté de superviser ce travail. A aucun moment il ne nous a marchandé son assistance, en dépit de ces lourdes tâches professionnelles. Nous ne saurions le remercier assez. Seul Dieu le lui rendra ;

· du Dr. Ir. Chabi Félix BIAOU, qui n'a ménagé aucun effort pour nous soutenir lors de la phase de collecte et de traitement des données ainsi que lors de l'interprétation des résultats. A aucun moment, sa disponibilité ne nous a fait défaut. Nous nous en souviendrons toujours. Qu'il reçoive notre profonde reconnaissance !Qu'il retrouve ici nos sincères remerciements ;

· du Prof. Dr. Ir.D. Joseph HOUNHOUIGAN, Doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques et Coordonnateur du projet ananas, qui a eu confiance en nous et a accepté notre thème. Qu'il reçoive ici notre profonde gratitude ;

· du Dr. Mathieu B. HOUNSOU, Post-Doc du projet ananas. Ses conseils et son assistance nous ont été utiles ;

· de toute l'équipe du projet ananas, qui nous a aidé inconditionnellement pour le bon déroulement de nos travaux de terrain. Qu'elle trouve ici l'expression de nos profondes gratitudes ;

· de nos enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur, dans le fond et/ou dans la forme, nous devons au moins une partie de ce document à chacun d'entre vous ;

· des étudiants de la 10ième Promotion du DEA de la FSA, notamment ceux de l'option « Economie et Sociologie du Développement Rural », pour l'amour et l'esprit de travail de tout un chacun d'eux ;

· de messieurs Sabin, Raoul, Fidèle, Cyril, King Georges, YABI et leurs épouses respectives. Ce stade de notre vie est le résultat de leurs soutiens quotidiens et divers. A travers eux, on dit merci à nos autres frères, cousins et oncles.

Résumé

Sélectionné parmi les filières agricoles prioritaires, l'ananas est une culture d'exportation en forte expansion dont la production de plus de 375.600 tonnes est surtout concentrée dans le département de l'Atlantique. Produit très périssable, il est essentiellement commercialisé sur les marchés locaux et sous-régionaux. L'ananas contribue faiblement au PIB et aux recettes d'exportation du pays. En 2010, elle a contribué pour 0,086% au Produit Intérieur Brut (PIB).Afin d'accroître sa contribution à l'économie béninoise, il est impérieux de maîtriser ses différents circuits de commercialisation, qui permettent d'apprécier les entraves de sa faible exportation. L'approche méthodologique utilisée est fondée sur l'analyse des Chaînes des Valeurs Ajoutées (CVA) et le paradigme Structure Conduite Performance (SCP). L'échantillonnage aléatoire effectué par catégorie d'acteurs a touché 40 producteurs, 40 commerçants, 25 transformateurs et 5 transporteurs. Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les principaux freins à la commercialisation et à l'exportation de l'ananas se résument à l'inefficacité de l'organisation des producteurs qui éprouvent d'énormes difficultés à respecter les normes internationales d'exportation de ce produit à l'état frais, à l'inexistence de négociants capables de traiter les grands volumes permettant de réaliser des économies d'échelles sur le fret aérien très onéreux et à la tracasserie policière.L'étude a aussi montré que toutes les CVA sont financièrement rentables et que la CVA de l'ananas frais sur le marché européen est plus rentable. Celle de l'ananas frais pour le marché local est plus rentable que celle du marché sous-régional. L'exportation de l'ananas vers la sous-région s'effectue par le circuit informel et n'apporte rien à l'Etat, celle vers l'UE n'apporte que 9.311 FCFA par tonne d'ananas exporté. Il urge d'une part d'organiser les acteurs et de formaliser l'exportation du produit vers les pays limitrophes et d'autre part d'augmenter la production de l'ananas afin de réduire le coût du Fret. Seule la promotion de la transformation de l'ananas permettra non seulement de gagner davantage de devises mais de créer des emplois surtout que les 70% de l'ananas béninois qui rentrent au Nigéria sont essentiellement transformés.

Mots-clés : Chaîne de Valeurs Ajoutées, Structure Conduite et Performance,Commercialisation, Exportation, rentabilité.

Abstract

Selectedamong major channels, the pineapple, an export crop in high expansion whose production exceeds 375600 tons in 2012, is essentially produced in Atlantic area. Perishable product, it is commercialized in local and regional markets. So pineapple contribution to GNP is very low. In 2010it contribute for 0.086% at GNP and it is imperious to control its different commercialization chains in order to appreciate problems for its low export to Europe. Methodological approach used is based on added values chains (AVC) analysis. Random sample by actor category touched 40 producers, 25 processors and 5 carriers. Then, pineapple channel which has seven commercialization chains is animated by several actors in competitive environment. Those actors are unorganized and the lagging factors for pineapple export are, among all, the pineapple plantations tightness, high fret cost, unused of standard unit for selling, the pineapple selection at the purchase from producer and the lack and the timeworn nature of the transport means. Only exports by fly are registered and the great of the commerce is informal. The research has also shown that all things are economically profitable and AVC of fresh pineapple on the European market is more profitable. Pineapple export around under region is carried out through informal way and not brings anything to government. The one around the UE brings only 9311 FCFA per ton of exported pineapple. On the one hand we have to organize the actors and to take offence at the exportation of product around border countries, one the other hand to increase the production of the pineapple in order to reduce the cost of Fret. Only the special offer of the processing of the pineapple will allow not only to earn more currencies but also to create employments all the more than the 70% of the Beninese pineapple which enter Nigéria are essentially transformed.

Keywords: Benin, pineapple,value chain analysis, regional marketing, policy encouraging exports.

Table des matières

Certification i

Dédicace ii

Remerciements iii

Résumé iv

Abstract v

Liste des tableaux x

Listes des figures i

Liste des annexes xiii

Listes des sigles et abréviations xiv

Introduction 1

Chapitre 1 : Cadre théorique de l'étude 3

1.1. Contexte et justification de l'étude 3

1.1.1. Contexte 3

1.1.2. Problématique 4

1.1.3. Objectifs et hypothèses de l'étude 5

1.2. Revue de littérature 6

1.2.1. La commercialisation et ses fonctions 6

1.2.2. Théories d'analyse du système de commercialisation 9

1.2.3. Quelques études empiriques 17

Chapitre 2 : Méthodologie de la recherche 20

2.1. Description variétale de l'ananas 20

2.2. La zone d'étude 21

2.2.1. Choix de la zone d'étude 21

2.2.2. Présentation de la zone d'étude 21

2.3. Les sources de données 22

2.3.1. Collecte des données primaires 22

2.3.2. Collecte des données secondaires 23

2.4. Phase de collecte des données 23

2.4.1. Phase de revue documentaire 23

2.4.2. Une étape exploratoire 23

2.4.3. La phase d'enquête approfondie 24

2.5. Données collectées 24

2.6. Méthodes d'analyse des données 25

2.6.1. Par rapport à l'hypothèse 1 25

2.6.2. Par rapport à l'hypothèse 2 26

2.6.3. Par rapport à l'hypothèse 3 26

2.6.4. Par rapport à l'hypothèse 4 28

2.7. Limites de l'étude 28

CHAPITRE 3 : Production et commercialisation de l'ananas et de ses dérivées 29

3.1. Structure du marché de l'ananas au Bénin 29

3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des acteurs 29

3.1.2. Nature des produits et leurs lieux de vente et d'achat 34

3.1.3. Normes sécuritaires internationales et européennes applicables à l'ananas 35

3.1.4. Organisation ou groupements au niveau des acteurs 37

3.1.4. Les structures d'appui à la filière 38

3.2. Cartographie de la filière et description des chaînes de valeurs 39

3.3. Description des différentes chaînes de valeurs 40

3.3.1. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local 40

3.3.2. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional 41

3.3.3. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen 42

3.3.4. La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché local 43

3.3.5. La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché régional 44

3.3.6. La chaîne de valeurs d'ananas séché pour le marché européen 45

3.3.7. La chaîne de valeurs de la production des rejets 45

3.4. Circuit d'approvisionnement des producteurs en intrants 45

3.5. Flux de l'ananas au Bénin, dans la sous-région et vers l'Europe 46

Conclusion partielle 47

Chapitre 4 : Conduite des acteurs et performance des différentes chaînes de valeurs de l'ananas. 49

4.1. Conduite des acteurs 49

4.1.1. Mécanisme d'achat et les relations entre clients et fournisseurs 49

4.1.2. Mécanisme de vente et les relations entre vendeurs et acheteurs 50

4.1.3. Circulation de l'information sur le marché 50

4.1.4. La réglementation du marché 50

4.1.5. Stratégie des acteurs 52

4.1.6. Période de vente et prix d'achat de l'ananas en fonction des unités de vente 52

4.2. Eléments de coût de commercialisation pour les chaînes à l'exportation 56

4.2.1. Structure des coûts de commercialisation de l'ananas frais pour le Nigéria 56

4.2.2. Structure des coûts de commercialisation de l'ananas frais vers le marché européen. 57

4.3. Analyse de la rentabilité de la commercialisation de l'ananas frais localement et à l'exportation 58

4.3.1. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché local 58

4.3.2. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché sous-régional (Nigéria) 60

4.3.3. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché européen 62

4.4. Vérification des hypothèses 64

4.4.1. Vérification de l'hypothèse 1 64

4.4.2. Vérification de l'hypothèse 2 64

4.4.3. Vérification de l'hypothèse 3 64

4.4.4. Vérification de l'hypothèse 4 64

Conclusion partielle 64

Conclusion et Suggestions 66

Références bibliographiques 69

Annexes 74

Liste des tableaux

Tableau1.1 : Différents éléments de la Structure de la Conduite et de la Performance des marchés 1

Tableau1.2 : Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs 1

Tableau 2.1 : Distribution de l'échantillon suivant les acteurs 1

Tableau 3.1 : Ages, nombre d'années d'expériences et superficies moyens des producteurs suivant le sexe 1

Tableau 3.2 : Répartition des producteurs suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des enquêtés) 1

Tableau 3.3 : Ages et nombre d'années d'expériences moyens des commerçants suivant le sexe (ans) 1

Tableau 3.4 : Répartition des commerçants suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des enquêtés) 1

Tableau 3.5 : Répartition des commerçants suivant les activités menées par Commune (% des enquêtés) 1

Tableau 3.6: Ages et nombre d'années d'expériences moyens des transformateurs suivant le sexe (ans) 1

Tableau 4.1 : Coûts d'exportation de la tonne d'ananas frais vers le Nigéria 1

Tableau 4.2 : Coût d'exportation de la tonne d'ananas frais pour le marché européen 1

Tableau 4.3 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local 1

Tableau 4.4 : Répartition des producteurs suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des enquêtés) 1

Tableau 4.5 : Répartition des grossistes suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des enquêtés) 1

Tableau 4.6 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local 1

Tableau 4.7 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional 1

Tableau 4.8 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional 1

Tableau 4.9 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs d'ananas frais pour le marché européen 1

Tableau 4.10 : Anova sur les Valeurs Ajoutées de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen 1

Listes des figures

Figure 1.1 : Illustration des composantes d'une valeur ajoutée 1

Figure 2.1 : Détermination de la VA 1

Figure 3.1 : Cartographie de la filière ananas et de ses dérivés au Bénin 1

Figure 3.2 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local. 1

Figure 3.3 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional 1

Figure 3.4 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen 1

Figure 3.5 : Carte de la chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché local 1

Figure 3.6 : Carte de la chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché régional 1

Figure 3.7 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas séché pour le marché européen 1

Figure 3.8 : Circuit d'approvisionnement en intrants des producteurs 1

Figure 3.9 : Répartition du flux de l'ananas vers les différentes destinations 1

Figure 4.1. : Période de forte demande de l'ananas 1

Figure 4.2 : Période de demande moyenne de l'ananas 1

Figure 4.3 : Période de demande faible de l'ananas 1

Liste des annexes

Annexe1 : Répartition des commerçants suivant le sexe et les Variétés d'ananas commercialisées (% des enquêtés)

Annexe2 : Répartition des commerçants suivant les lieux de vente et desCommune s d'approvisionnement (% des enquêtés)

Annexe3 : Prix d'achat au kilogramme en fonction des unités d'achat et des périodes

Annexe 4 : Photo montrant le déchargement d'une voiture Peugeot bâchée à Tokpa

Annexe 5 : Photo montrant le chargement d'un camion vers le Nigéria

Annexe6 : Fiche d'enquête au niveau des producteurs

Annexe7 : Fiche d'enquête au niveau des commerçants

Annexe 8 : Fiche d'enquête au niveau des transformateurs

Annexe 9 : Fiche d'enquête au niveau des transporteurs

Annexe10 : Fiche d'enquête sur les flux d'ananas à l'intérieur ou à l'extérieur du Bénin

Listes des sigles et abréviations

ABeN0R : Agence Béninoise de la Normalisation

ABePEC : AgenceBéninoise de Promotion des Echanges Commerciaux

ADEX : Association de Développement de l'Exportation

ANaTRAB : Association Nationale des Transformateurs de l'Ananas du Bénin

APFB : Association des Producteurs de Fruits et Légumes du Bénin

CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural

CNAB : Chambre Nationale d'Agriculture du Bénin

CNDP : Commission Nationale pour le Développement et la lutte contre la Pauvreté

COGEX-ANA : Comité paysan de Gestion des Exportations d'Ananas

COPROAMA : Coopérative des Producteurs d'Ananas et du Manioc

CSFT : Centres de Séchage des Fruits Tropicaux

CV : Chaînes de Valeurs

CVA Chaînes de Valeurs Ajoutées

DAGRI : Direction de l'Agriculture

DANA : Direction de l'Alimentation et de la Nutrition Appliquée

FAO: Food and Agriculture Organisation

FCFA : Franc de la Communauté Française d'Afrique

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

GIE : Groupements d'Intérêt Economique

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Benin

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

LMR : Limite Maximale de Résidu

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADFA : Projet d'Appui au Développement des Filières Agricoles

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PACER : Programme d'Appuis à la Croissance Economique Rurale

PROCARD : Programme Cadre d'intervention du FIDA en milieu rurale au Bénin

PRRAAOC : Programme Régional de Relance de l'Ananas de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole

RePAB : Réseau des Producteurs d'Ananas du Bénin

SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole

SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

SONAPRA: Société National pour la Promotion Agricole

SPV: Service Protection des Végétaux

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UCPA : Union Communale des Producteurs d'Ananas d'Allada

UGPAT : Union des Groupements de Producteurs d'Ananas de Toffo

UPS-Bénin : Union des Producteurs du Sud- Bénin

Introduction Générale

1. Problématique

L'agriculture constitue le socle du développement économique et social du Bénin. En effet, le potentiel de croissance économique du Bénin dépend largement du secteur agricole qui constitue aujourd'hui près de 36% du PIB, 88% des recettes d'exportations et emploie 75% de la population active (CNDLP, 2010).Toutefois, le secteur agricole reste largement dominé par la culture du coton qui représente environ 40% des exportations du Bénin (CNDLP, 2010). Au cours des dernières années,le sous-secteur cotonnier a enregistré des contre-performances liées d'une part à l'inorganisation des différents chaînes de valeurs de la filière et d'autre part à la baisse de sa production, ce qui a contribué à la baisse de la croissance économique, dont le taux est passé de 6,6% en 2002 à seulement 3% en 2005 et à peine 2,5% en 2010, avec des conséquences négatives sur les finances publiques, compromettant ainsi les efforts engagés pour lutter contre la pauvreté. Ces crises du sous-secteur cotonnier n'offrent pas de perspectives de croissance durable de l'économie nationale, eu égard à la baisse tendancielle des cours sur le marché international, incontrôlable par le pays.

Face à cette situation, le gouvernement a adopté en 2001 le Schéma Directeur de Développement Agricole et Rural (SDDAR), qui fixe la diversification des productions agricoles comme une de ses priorités. Cette diversification, doublée de l'objectif d'accroissement de la productivité agricole et de l'amélioration de la compétitivité du secteur agricole, constitue un instrument important de réduction de la pauvreté (FAO, 2010). Elle a pour fondement le Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Agricole (PSRSA) pour lesquelles les Orientations Stratégiques de Développement (2006-2011), et la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2009-2011) s'inscrivent parfaitement dans les initiatives de développement auxquelles le Bénin a adhéré aux plans mondial et régional.

Sélectionné parmi les filières agricoles prioritaires, la culture de l'ananas est actuellement d'une importance capitale aussi bien pour l'Etat que pour les producteurs. L'objectif visé et exprimé dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) est d'accroître de façon substantielle la production de l'ananas de qualité et d'améliorer la mise en marché du fruit frais et de ses dérivés en vue de contribuer à la diversification des exportations (MAEP, 2010). L'ananas est une culture d'exportation à l'image du coton et de l'anacarde au Bénin dont la production en pleine expansion, est essentiellement concentrée dans le département de l'Atlantique. Sa production de plus de 375.600 tonnes en 2012 (MAEP, 2013) est principalement destinée aux marchés régional et international. Cette production nationale d'ananas frais, selon Sohinto (2008) est répartie comme suit : environ 50% vendus sur le marché national (35% pour l'autoconsommation 15% pour la transformation) et le reste est exporté dont 2% vers l'Union Européenne (UE), 8% en ananas séché exportés et, 40 % vers le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Mali etc.

Malgré cette forte production,seulement 2% de l'ananas fraissont exportés vers l'Europe et principalement vers le marché de Rungis en France. La grande partie de cette production est consommée dans la sous-région (Nigéria et les pays de l'hinterland) et au niveau national. Ce commerce sous-régional est essentiellement informel et il n'existe pas des statistiques officielles (Arinloyé, 2013). Comment s'opère t-il ? De 2002 à 2005, les exportations d'ananas vers l'UE sont passées de 0,27% à environ 0,31% de la valeur totale des exportations (Sohinto, 2008). Ainsi, l'ananas, malgré son potentiel à contribuer à la réduction du déficit commercial à travers l'exportation est loin d'atteindre ses objectifs. Pourtant, la production ne cesse de croître d'une année à l'autre. A titre d'exemple, la superficie cultivée a connu un accroissement de 385% au cours de ces dix dernières années, passant de 1.350 ha durant la campagne agricole 2000-2001 à 6.548 ha en 2011-2012. La production quant à elle est passée de 57.126tonnes à 375.635tonnes au cours de la même période, soit une augmentation de 557,55% (MAEP, 2013). Pourtant, ce produit exporté en faible quantité est fortement recherché sur le marché européen dont la demande est toujours croissante. Quels sont les obstacles à l'exportation européenne de l'ananas béninois ?

Ainsi, l'objectif visé peine à se réaliser et le pays continue de dépendre des exportations du coton. Il devient impérieux de maîtriser les divers circuits de commercialisation de ce fruit. Cette maîtrise passe par l'identification des acteurs de la filière et l'estimation des quantités d'ananas commercialisé vers chaque région du monde et les quantités transformées ainsi que leurs rentabilités. Des études récentes ont montré que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas béninois sont financièrement et économiquement rentables (Agoundoté, 2007 ; Sohinto, 2008 ; Sodjinou et al., 2011). Mais ces études ne permettent pas de fixer les meilleurs circuits. A cet effet, plusieurs questions méritent d'être aborder:

ü Quels sont les acteurs impliqués et leurs stratégies de commercialisation ?

ü Quelle est la part de la production commercialisée au niveau local, sous-régional et international ?

ü Quelle est le degré de rentabilité de la commercialisation de l'ananas frais au niveau local, régional, international?

ü Quels sont les problèmes ou contraintes liés à la commercialisation de l'ananas et surtout à son exportation vers l'Europe ?

C'est dans ce cadre que nous nous intéressons à l'analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin, afin d'en connaître les contraintes et d'éclairer les agents économiques qui s'y intéressent et les politiques.

2. Objectifs de l'étude

L'objectif généraldu présent travail est d'étudierles stratégies de commercialisation et la rentabilité financièredes chaînes de valeurs ajoutées de l'ananas au Bénin.

Spécifiquement l'étude vise à :

a. Décrire les stratégies que les différents acteurs de la filière utilisent.

b. Estimer la part de la production de l'ananas exportée sur le plan régional, international et celle vendue au niveau national.

c. Examiner la rentabilité de la commercialisation de l'ananas frais au niveau national, sous-régional et européen.

d. Analyser les contraintes liées à l'exportation européenne de l'ananas.

3. Hypothèses de recherche

a. Les acteurs de la filière agissent dans un environnement concurrentiel.

b. L'ananas béninois est moins consommé localement qu'exporté.

c. La commercialisation de l'ananas est plus rentable au niveau national qu'à l'exportation.

d. Le coût élevé des charges de commercialisation limite l'exportation européenne de l'ananas béninois.

4. Plan du mémoire

Pour rendre compte des résultats de ce travail, la première partie aborde la revue de littérature et la méthodologie adoptée pour mener cette étude. La seconde partieest focalisée sur les résultats et discussion. La dernière partie se penche sur les recommandations et conclusion.

Première partie : Revue de littérature et méthodologie

Chapitre 1 : Revue de littérature

Elle traite des concepts utilisés dans le cadre de l'étude de la commercialisation des produits agricoles, des théories (approches) d'analyse des marchés agricoles et des travaux antérieures sur la filière ananas au Bénin.

1.1. La commercialisation et ses fonctions

1.1.1. Notion de commercialisation

La signification du terme commercialisation varie en fonction des différentes catégories sociales. Pour le fermier ce terme se rapporte à la vente de ses produits agricoles, pour la ménagère c'est l'achat des vivres au marché (Biaou, 1987).

Selon Barker (1981), on définit la commercialisation comme l'activité qui a lieu au marché, le terme global utilisé pour décrire les échanges entre acheteurs et vendeurs qui tentent de maximiser leur profit ou utilité subjective. Pour ne pas limiter la commercialisation au seul lieu d'échange, c'est-à-dire le lieu de rencontre entre l'offre et la demande, Fanou (1996) définit la commercialisation comme étant toute activité économique associée aux flux des biens et des services, de la production primaire à la consommation finale. L'auteur ajoute qu'un produit agricole, pour devenir produit alimentaire doit subir quatre transformations principales: une transformation physique, une transformation de taille de lot, une transformation dans le temps et une transformation dans l'espace. Cette définition prouve d'une part que le producteur et le consommateur ne résident pas nécessairement au même endroit et d'autre part que le produit tel qu'il sort des champs n'est pas souvent désiré sous cette forme par le consommateur.

La commercialisation des produits agricoles débute aux champs dès que le fermier a l'intention de vendre son produit. La commercialisation agricole comprend aussi l'acquisition des intrants et équipements agricoles nécessaires à la conduite de l'exploitation agricole. Seule la commercialisation des outputs fera l'objet d'analyse au cours de la présente recherche. Ainsi, dans la pratique et comme l'a souligné Biaou(1987), la commercialisation est perçue de différentes manières par les divers acteurs stratégiques. Le consommateur est intéressé par l'achat de ses besoins au plus bas prix possible alors que le producteur cherche des revenus maxima dans la vente de son produit. Selon Biaou (1987), de cette situation, naissent des conflits d'intérêts dont l'existence permanente et leur solution donnent à la commercialisation son caractère essentiellement dynamique. L'auteur poursuit et affirme que le besoin de la commercialisation est né et s'est accru lorsque les peuples sont passés de l'économie de l'agriculture d'autosuffisance à l'économie basée sur la division du travail, l'industrie et l'urbanisation. En effet, dans les sociétés primitives caractérisées par un haut degré d'autoconsommation, les diverses familles et régions produisent la quasi-totalité des biens et services dont elles ont besoin et dépendent très peu des échanges avec d'autres régions et familles. Il n'y a donc pas de commerce car il n'y a pas d'échanges. Avec le temps, le concept de division de travail est né et les peuples consacrent leurs efforts sur les tâches les plus faciles et les plus rémunératrices c'est-à-dire là où ils possèdent d'avantage comparatif. Ce qui oblige à produire plus qu'ils en ont besoin pour certains biens et services et moins pour d'autres qui leur sont indispensables. Cette pratique a fait naître le fondement du commerce qui, est l'essence même de la commercialisation.

La commercialisation peut donc se définir comme les performances des activités accompagnant le flux de biens du point initial de production jusqu'à la table du consommateur final. On peut affirmer que la commercialisation est une série d'activités qui assurent la coordination entre la production et la demande. C'est donc un processus continu à l'intérieur du système d'échange et qui met les producteurs en relation avec les consommateurs.

Dans le cas des produits agricoles, un système de commercialisation permet de contribuer à une croissance économique stable, d'améliorer la distribution équitable des revenus, de garantir un bien-être nutritionnel des citoyens et une sécurité alimentaire aux populations d'une nation (Fanou, 1996). La commercialisation est donc un outil puissant de développement. En tant que telle, la commercialisation des fruits permet aux producteurs de produire pour vendre sur le marché local d'abord. Elle stimule également le paysan à produire pour l'exportation. Dans ce cas, elle rapporte beaucoup de revenus aux paysans si bien que ceux-ci constituent une demande de plus en plus importante pour l'industrie domestique. C'est aussi le moyen par lequel les pays peuvent gagner des devises pour payer les importations.

1.1.2. Fonctions et services de la commercialisation

Les fonctions commerciales sont les différentes opérations qui permettent de fournir en des lieux et en temps opportuns aux consommateurs, les produits dont ils ont besoin. Elles sont exécutées par les différents agents intermédiaires qui agissent individuellement ou collectivement et se spécialisent dans les divers services impliqués dans l'achat et la vente des produits dans leur transfert du producteur au consommateur final. Pour Biaou (1987), ces fonctions sont de trois natures, à savoir :

- les fonctions d'échanges (collecte et distribution);

- les fonctions physiques (transformation, stockage et transport) ; et

- les services rendant possible l'accomplissement des deux premières catégories de fonctions (financement, prise de risque, emballage...).

1.1.3. Acteurs de la commercialisation

Ce sont les personnes physiques ou les organisations qui remplissent les fonctions commerciales. Il s'agit d'une gamme très variée d'un produit à un autre. On relie les acteurs aux rôles qu'ils jouent dans le système de commercialisation. Quelquefois, le même agent joue plusieurs rôles. On y distingue essentiellement deux catégories selon l'importance du rôle joué dans le système de commercialisation, à savoir, les acteurs principaux (collecteurs, grossistes et détaillants) et les acteurs secondaires (magasiniers, courtiers...).

Les premiers sont actifs dans l'activité et sont les intermédiaires directs entre producteurs et consommateurs et selon leur fonction ou statut, on a principalement les collecteurs, les grossistes, les détaillants, les exportateurs et les transformateurs. Les acteurs secondaires vendent des services aux premiers, ils permettent une meilleure connaissance du marché et un savoir-faire dans la mise en contact des acheteurs et vendeurs et ils ont une grande capacité de négociation.

1.2. Théories d'analyse du système de commercialisation

1.2.1. Théorie néoclassique

La théorie néoclassique est la théorie fondamentale ayant abordé le problème de l'efficacité des marchés. Elle est basée sur la notion de concurrence parfaite qui n'est satisfaite que lorsque les conditionsd'applicationsont remplies(effectif important des acteurs, transparence, homogénéité, circulation de l'information, offre et demande atomiques,....).

Dans une situation de concurrence pure et parfaite, les acteurs subissent les prix. Les vendeurs d'un produit peuvent vendre au prix courant la qualité qu'ils souhaitent mais ils ne peuvent pas influencer le prix. Cependant, dans la réalité, lorsqu'il y a des rendements croissants, les grandes entreprises ont normalement un avantage sur les petites. Les entreprises les moins performantes seront progressivement remplacées par les plus compétitives entraînant ainsi un fonctionnement efficace du système de commercialisation sous la seule action des forces du marché.

Des critiques ont été alors faites par plusieurs auteurs en défaveur de la validité et de la fiabilité de cette théorie. Ainsi, Harris (1979), pense que la notion de concurrence parfaite est irréaliste ou du moins inadaptée à l'analyse des marchés vivriers d'Afrique et que les données de prix sur lesquelles reposent les analyses sont sujettes à de nombreuses controverses car elles donnent lieu à diverses interprétations et qu'il y a non-intégration des phénomènes socio-historiques et politico-institutionnels dans l'analyse.

Selon Lutz (1994), toutes les conditions stipulées par ce modèle ne peuvent être atteintes simultanément, et donc l'application de ladite théorie serait difficile. Pour aller plus loin, Jone (1974), cité par Pédé (2001), révèle que le concept et les conditions de la compétition parfaite ne servent qu'à déterminer comment un marché est inefficace, mais ils ne permettent pas de savoir le degré d'inefficacité du marché et estime qu'on a besoin des critères opérationnels pour se prononcer sur la mesure dans laquelle un marché est efficace.

Cette théorie a permis d'apprécier le mouvement des divers acteurs du système.

1.2.2. Théorie de la nouvelle économie institutionnelle

Cette théorie met un accent particulier sur le fonctionnement du marché et sur les coûts de transaction. Elle postule que ce sont les institutions qui coordonnent les transactions dans un système de commercialisation. Ces institutions ayant pour mission de réduire l'incertitude en établissant un environnement stable, mais pas nécessairement efficace, facilitent les interactions humaines. C'est ainsi que certaines règles et lois, tant formelles qu'informelles, existent dans les systèmes de commercialisation pour assurer une plus ou moins bonne conduite des différents acteurs intervenant, et dans le but de minimiser les différents coûts de transaction notamment ceux liés au transport, à l'entreposage et aux autres frais commerciaux.

L'environnement institutionnel doit pouvoir favoriser le développement économique, faciliter les processus d'échange et permettre un meilleur arrangement des principes de transactions.

Au fait, cette théorie revêt à nos jours deux pensées. On distingue l'ancienne et la nouvelle économies institutionnelles.

Pour Williamson (2000) et Hodgson (1998), cités par Pédé (2001), l'ancienne économie institutionnelle se fonde essentiellement sur la notion du comportement, tandis que le néo-institutionnalisme va au-delà de cette idée et s'intéresse à la manière dont les changements institutionnels peuvent conduire à l'efficience économique et à la minimisation des coûts, de même au calcul des coûts de transaction.

Cette approche permet d'étudier les stratégies des firmes dans un contexte précis mais n'offre pas un cadre global à l'analyse sectorielle et nécessite une grande quantité des données nécessaires (Moreau, 1997).

Cette théorie a permisde cerner les différents facteurs socio-institutionnels, culturels et économiques qui déterminent le chiffre d'affaire, la consommation intermédiaire, les charges variables et fixes ainsi que lavaleur ajoutée réalisées par chaque acteur dans le système de commercialisation de l'ananas.

1.2.3. Approche filière

L'approche filière est par nature une approche par produit et ayant l'avantage de prendre en compte pour un produit donné,les trois niveaux d'analyse que sont : la production, la commercialisation et la consommation.

En fait, le concept filière est couramment utilisé dans la littérature francophone relative à l'économie agricole et agroalimentaire. La perception qu'ont les différents utilisateurs varie quelque peu. Certains auteurs considèrent la filière comme un objet linéaire s'étendant de la production, à la commercialisation et enfin à la consommation. Elle est perçue alors comme : «un chemin orienté reliant plusieurs branches depuis l'amont (la production de la matière première et biens d'équipement) jusqu'à l'aval (la distribution et les services liés à son utilisation) les rassemblant selon les étapes successives rencontrées pour la mise en marché du produit » (Hugon, 1992 cité par Adanguidi, 2000).

Fanou (1994), parlant aussi de l'approche filière, développe presque les mêmes idées que Hugon et définit le système alimentaire comme l'ensemble regroupant les diverses opérations de production, de transformation, de distribution et de commercialisation. Puis il a distingué trois agrégats fondamentaux que sont :

-l'ensemble des opérations qui approvisionnent l'agriculture en facteurs de production ;

-l'ensemble des opérations réalisées au niveau des exploitations agricoles ; et

-l'ensemble des activités de transformation et de distribution des produits.

Cette approche a ainsi l'avantage de placer le produit dans un réseau permettant de prendre en compte les effets rétroactifs de l'appareil commercial sur la production et d'envisager les conséquences d'une modification de la structure de commercialisation sur l'appareil productif (Palleshi, 1985 cité par Fanou, 1994).

Cette approche est simple et permet de connaître ce qui se passe réellement. Il est facile de détecter les défauts, les insuffisances et les goulots d'étranglement : contrôle de qualité, transformation, transport etc. Comme inconvénients, l'on néglige dans cette approche le comportement des acteurs et l'importance de la coordination entre les étapes. De plus, les acteurs ne se connaissent pas nécessairement. C'est alors dans la logique d'améliorer la compétitivité qu'est née l'analyse de la chaîne de valeurs.

1.2.4. Paradigme : Structure -Conduite - Performance

Cette approche d'analyse, mise au point par Bain en 1959, a fait ses preuves dans l'analyse de la performance des industries et du fonctionnement des marchés des produits agricoles. Cette approche s'est révélée par son efficacité, comme un outil standard d'analyse des systèmes de commercialisation des marchés agricoles. Elle est applicable dans les conditions de libre entreprise, de concurrence entre les firmes opérant sur le marché et de la maximisation du profit. Ces critères sont parfaitement en vigueur et en plein usage dans les marchés béninois. Ce modèle repose sur trois éléments indissociables que sont la structure du marché, la conduite des acteurs et la performance du marché.

La structure du marché représente les caractéristiques physiques et organisationnelles du marché qui influencent et possèdent des impacts sur la nature des transactions, sur le comportement des acteurs et sur la politique des prix à l'intérieur dudit marché.

La conduite est la stratégie, le comportement qu'adoptent individuellement ou collectivement les différentes catégories d'acteurs pour s'adapter aux vicissitudes des marchés et pour atteindre leur objectif qu'est l'obtention d'un profit maximum.

La performance est l'évaluation économique de la structure et de la conduite du marché. L'analyse des prix, le degré d'intégration des marchés et les marges des divers types de participants en sont les principales composantes. Elle permet ainsi d'apprécier l'efficience et l'efficacité du système de commercialisation.

Les éléments (paramètres) inhérents à chacun de ces termes, comme nous les conçevons dans cette étude, se trouvent dans le tableau ci-dessous.

Structure

Conduite

Performance

- Divers acteurs

- Circuit et flux de commercialisation des produits

- Instruments de mesure

- Service et fonction de la commercialisation

- Relation entre les divers acteurs

- Politique de vente et d'achat des produits

- Technique de mesure

- Circulation de l'information

- Formation et analyse des prix

- Analyse des VA par catégories et par maillons

Tableau1 : Différents éléments de la Structure de la Conduite et de la Performance des marchés

Source : adapté de Lutz (1994)

Le paradigme Structure-Conduite-Performance postule qu'il existe une relation entre les trois niveaux ci-dessus énumérés. Bain (1968), l'explique de la façon suivante : «la structure détermine la conduite et ces deux éléments ensemble déterminent la performance».

Le paradigme Structure-Conduite-Performance permet de montrer le fonctionnement global d'un marché et non de manière spécifique.L'approche SCP a connu de nombreuses critiques. Elle s'étend de la réfutation de la causalité à sens unique assumée par la forme la plus simple de l'approche aux problèmes du choix des variables constitutives de la « Structure » du « Comportement » ou de la « performance ». En réalité, tant la théorie économique la plus ancienne que la plus récente ont défié les propositions du paradigme SCP et ont démontré par exemple que le lien uniforme entre la concentration structurelle et la performance du marché peut disparaître dans les conditions particulières (Mbengue, 2005 cité par Gabszewicz, 2007).

Friedman (1971),cité par Gabszewicz (2007),a montré qu'un grand nombre de firmes au sein d'un marché peuvent tacitement s'associer pour appliquer des prix élevés s'ils pensent à plus long terme. En effet, les profits provisoires qu'une firme pourrait individuellement réaliser aujourd'hui en engageant une guerre des prix avec ses rivaux pourraient être plus que compensés par les pertes suivantes si ses rivaux exercent des représailles en baissant leurs prix.

Malgré ces critiques, l'approche SCP est encore efficace pour l'analyse des marchés. Elle a servi dans le cadre de notre étude pour montrer la structure globale ainsi que la conduite des différents acteurs de la filière ananas et enfin pour analyser la performance du système de commercialisation de l'ananas au Bénin.

1.2.5. La chaîne de valeurs ajoutées

La notion de «chaîne de valeurs» tire son origine de la notion de «filière» (Raikes et al., 2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs (qui ne se connaissent pas nécessairement) pour produire, transformer, vendre et consommer un produit. Dans une chaîne de valeurs, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (Kit, Faida Mali et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de valeurs. Une chaîne de valeurs peut être définie comme l'ensemble des activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service du lieu de production aux utilisateurs finaux, tout en passant par les différentes phases de production, de transformation physique et d'apport de services aux différents acteurs et de livraison aux clients finaux (Kaplinsky et Morris, 2003). Les acteurs qu'on retrouve généralement dans une chaîne de valeurs inclus les fournisseurs d'intrants, les producteurs, les transformateurs, les transporteurs, les collecteurs, les grossistes, les détaillants, les exportateurs et les consommateurs finaux. Il y a un ensemble d'activités de transformation, de conditionnement, de stockage, de transport, de labellisation du produit fini et autres dans la chaîne, qui sont toutes liées les unes aux autres. A chaque étape, le produit se voit ajouter de la valeur grâce au processus de cette étape. On y retrouve également différents types de relations ou de «liens»: les relations entre les activités, les relations entre les entreprises/acteurs, les relations entre l'entreprise et ses acheteurs et les fournisseurs. Selon Shank et Govindarajan (1992), une analyse de chaîne de valeurs prend explicitement en compte l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des fournisseurs.

Dans cette analyse, la chaîne de valeurs est décomposée en activités stratégiquement pertinentes. Ensuite les coûts, les revenus et les actifs sont affectés à ces «activités à valeur ajoutée». En réalité, il n'existe pas de méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse des données. Selon Rich et al., (2011), l'utilisation de l'approche qualitative seule ne permet pas de répondre aux questions telles que : quand (et comment) investir et quel sera l'impact économique d'interventions spécifiques sur les différents acteurs de la chaîne.

Au plan pratique, il existe quatre (4) principales composantes dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001):

(i). la cartographie et la caractérisation des acteurs participant à la production, la distribution,au marketing et aux ventes du produit donné;

(ii) une évaluation des mécanismes de gouvernance de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour accroître la valeur ajoutée. Cette analyse de la gouvernance permet d'identifier les gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs en se basant sur des indicateurs donnés (tableau 1.2) ;

(iii) une analyse des possibilités de perfectionnement au sein de la chaîne par les différents acteurs de la chaîne ; et

(iv) le calcul et l'analyse de la répartition des bénéfices entre les acteurs de la chaîne pour déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels acteurs pourraient bénéficier d'un soutien accru ou quelle organisation particulière mettre en place.

Indicateurs

Force et faiblesse

Source de données

Part des ventes dans la chaîne

Cet indicateur n'est pas un indicateur fort étant donné qu'on peut vendre de grandes quantités sans avoir influencé le marché

Les bilans des entreprises

Part de la valeur ajoutée

Un meilleur indicateur pour mesurer la taille car il reflète la part des activités de la chaîne

Interviews au niveau des entreprises

Part du profit de la chaîne

Peut être un bon reflet de la puissance de la chaîne

Les bilans, mais il est probable que ces données ne soient disponibles que pour les entreprises publiques

Taux du profit

Un mauvais indicateur puisque les petites activités de la chaine peuvent être relativement rentables, mais peuvent avoir d'influence sur la filière ou l'étape concernée de la filière

Les bilans, mais il est probable que ces données ne soient disponibles que pour les entreprises publiques

Part du pouvoir d'achat dans la chaîne

C'est aussi un bon indicateur de la puissance de contrôle de la filière ou de cette étape de la filière

Interviews au niveau des entreprises

Détenteur de l'identité du marché de la chaîne

Cet indicateur peut être critiqué dans les marchés où l'image de marque est très importante

Interviews au niveau des entreprises, étude de marchés

Tableau2 : Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs

Source : Adapté de Kaplinsky et Morris (2001)

L'analyse de la chaîne de valeurs ajoutée permet mieux qu'une vue d'ensemble de prendre en considération les insuffisances qui, à certaines étapes, rejaillissent sur l'efficacité de l'ensemble du circuit. Mais, il ne faut pas considérer la fonction spécifique ou particulière comme indépendante des autres fonctions auxquelles elle est techniquement reliée. Cette approche favorise l'évaluation et l'analyse des coûts de commercialisation. En effet, chaque fonction produit de valeur ajoutée, ce qui donne lieu à un coût. Si elle est bien utilisée, elle peut amener à un meilleur exercice des fonctions de commercialisation à moindre coût ; les performances du système commercial peuvent être ainsi améliorées. Le problème de fond est l'évaluation des rapports entre les gains engendrés et les coûts créés par la production d'utilités consécutive à la mise en oeuvre de cette fonction particulière commerciale. Dans cette étude il s'agira, de cartographier les différentes chaînes de valeurs de l'ananas, d'évaluer les mécanismes de gouvernance dans les chaînes de valeurs et d'analyser les possibilités de perfectionnement de ces chaînes. Enfin, le calcul des valeurs ajoutées va nous permettre d'identifier la chaîne et les acteurs qui en bénéficient plus.

La figure1.illustre la notion de valeur ajoutée. Le Chiffre d'Affaires (CA) du produit obtenu après le processus de production issue de la transaction effectuée (production, collecte, commercialisation, transformation, etc.). Le chiffre d'affaires est composé des ressources consommées (consommations intermédiaires) et de la richesse créée par l'agent de la filière.Un agent est un acteur économique, c'est-à-dire une cellule élémentaire intervenant dans l'économie en général ou au sein de la CVA en particulier, un centre autonome d'action et de décision. Il peut s'agir d'une personne physique (producteur, commerçant, transformateurs, etc.) ou d'une personne morale (entreprise, administration, organisme de développement, etc.). Dans le cadre de ce travail, il s'agit des personnes physiques à savoir les producteurs, les détaillants, les collecteurs, les grossistes, les exportateurs et les transformateurs. L'acteur a pour objectif de produire (production, commercialisation et transformation) pour vendre sur le marché qui lui permettra de maximiser son profit afin de satisfaire ces besoins.

Chiffre d'Affaire par la CVA :

Prix *quantité

Valeur ajoutée :

Salaire, loyer, marges, intérêt, amortissement

Biens intermédiaires :

Intrants,matière primaire, service opérationnels

Figure 1 : Illustration des composantes d'une valeur ajoutée

Cette richesse créée est appelée valeur ajoutée (VA) et représente un paramètre composite de la mesure dans laquelle l'activité menée par l'agent assure la rémunération des salaires ou rémunération de la main d'oeuvre familiale, des charges fixes (loyers, des intérêts financiers), le renouvellement des équipements et le bénéfice réalisé par l'opérateur. L'activité sera dite économiquement rentable si la VA permet de rémunérer ces différents éléments.La valeur ajoutée est donc non seulement un élément d'enrichissement mais elle représente une distribution de revenus aux quatre agents fondamentaux de l'économie nationale : les ménages, les institutions financières, les administrations et les entreprises non financières. En terme clair, le revenu ou le bénéfice représente seulement une partie de la VA. Une VA élevée n'implique pas automatiquement un revenu élevé. Du point de vue macro-économique, la VA est un paramètre plus important que le revenu des opérateurs de la chaîne.

Selon la FAO (2005), la valeur ajoutée mesure la création de richesse, l'apport du processus de production considéré à la croissance de l'économie. A ce titre, elle est au coeur de toute étude d'analyse économique s'intéressant au développement, et pas seulement à l'analyse des filières.

1.3. Quelques études empiriques

Plusieurs études sont réalisées avant la notre dans la filière ananas au Bénin. Cependant, les aspects de la commercialisation n'ont pas été suffisamment abordés. La littérature socioéconomique de l'ananas au Bénin est très fournieet peut être regroupée en deux centres d'intérêts : (1) compétitivité de la filière ananas, (2) la rentabilité économique et financière des chaînes de valeurs ajoutées de l'ananas.

Tidjani-Serpos (2004) a montré que la production d'ananas permet au producteur d'accumuler de la richesse. Arouna et Afomassè (2005) ont analysé la compétitivité de la filière ananas au Bénin et sont arrivés à la conclusion que la production d'ananas est rentable sur le plan financier (c'est-à-dire pour le producteur) et sur le plan économique (c'est-à-dire pour la nation). Chaffa (2005) a montré que la production d'ananas dans la Commune de Zè est rentable et que les facteurs de production sont inefficacement alloués. Il est donc important de soutenir cette filière en vue de son amélioration. Agoundoté (2007) ayant travaillé sur la stratégie des acteurs et à la répartition des valeurs ajoutées produites dans la filière ananas au Bénin principalement dans la Commune d'Abomey-Calavi a trouvé que la richesse produite dans la filière est répartie de façon inéquitable entre les acteurs. Les travaux de Sissinto (2005) réalisés dans les Commune s d'Allada et de Toffo, ont montré que les systèmes de production de l'ananas sont financièrement et économiquement rentables, et que le Bénin possède un avantage comparatif à produire de l'ananas. Mieux, l'analyse de la valeur ajoutée dans la filière ananas révèle qu'elle dégage une richesse de l'ordre de dizaine de milliards du Franc de la Communauté Française d'Afrique (FCFA) (Anassidé et Aïvodji, 2009). Bref, toutes les études s'accordent à reconnaître que la production d'ananas est rentable aussi bien pour le producteur que pour la nation.

Cependant, toutes ces études se placent beaucoup plus dans une perspective filière et n'abordent que le volet production dans la chaîne. Cette manière de procéder ne permet pas d'orienter les acteurs du développement en fonction des besoins et des spécificités de chaque catégorie d'acteurs. Par exemple, Sissinto (2005) puis Arouna et Afomassè (2005) ont effectué des études dans une perspective filière c'est-à-dire sans une prise en compte des différentes chaînes de valeurs. L'analyse de la compétitivité de l'ananas dans une perspective filière donne la compétitivité moyenne de la filière sans mettre en exergue les maillons les plus compétitifs et les moins compétitifs. Ce qui a pour conséquence l'imprécision des interventions en fonction des besoins spécifiques de chaque catégorie d'acteurs et suivant les chaînes de valeurs considérée. Par exemple, l'analyse de la compétitivité selon les chaînes de valeurs permet d'identifier les acteurs qui ont besoin plus de protection de la part des politiques gouvernementales, que ce soit pour le marché des produits finis que pour le marché des intrants.

Du point de vue économique, il importe aussi de connaître la répartition faite de la richesse produite par les différents acteurs au sein des différentes chaînes de valeurs de l'ananas et d'identifier les difficultés pour une intervention plus appropriée. Les différents acteurs ne peuvent suffisamment et durablement profiter des avantages de la filière que lorsqu'ils sont suffisamment intégrés au système et que les uns participent effectivement au succès des autres (Sodjinou etal., 2011).

Les deux études réalisées sur les chaînes de valeurs de l'ananas sont celles de Sohinto (2008) et Sodjinou (2011). Sohinto qui a révélé que les chaînes de valeurs de l'ananas détiennent une forte potentialité à créer de la valeur ajoutée notamment pour l'exportation de l'ananas frais pour le marché européen. Sohinto (2008) a également montré que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas sont rentables. La principale insuffisance de cette étude est qu'elle n'a abordée ni la compétitivité des différentes chaînes de valeurs ni, celles des différents maillons constituant ces chaînes de valeurs.

Sodjinou (2011)a retenu que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas béninois sont rentables aussi bien au plan financier (c'est-à-dire pour le producteur) qu'économique (c'est-à-dire pour la nation). Cependant, la chaîne de valeurs d'exportation d'ananas frais vers les pays européens se présente comme étant la plus rentable pour la nation. Le développement de cette chaîne de valeurs se trouve cependant confronté aux coûts élevés du Fret. La chaîne de valeurs d'ananas frais exporté vers les pays de la sous-région ouest-africaine semble être la plus rentable pour la plupart des agents économiques impliqués. La chaîne de valeurs de production de jus d'ananas et d'ananas séché est très rentable pour les producteurs et pour les transformateurs. Les chaînes de valeurs dans lesquelles on peut concentrer les investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les parties prenantes que pour la nation sont celles relatives à l'exportation d'ananas frais et de production de jus d'ananas. La limite principale de cette étude est qu'elle n'a pas tenu compte des stratégies que ces différents acteurs utilisent pour se maintenir dans la chaîne. De plus, elle n'a pas discuté de la répartition des valeurs ajoutées au sein de chaque chaîne de valeurs ainsi qu'à la distribution de la production sur les différents marchés.

Cette revue de littérature nous permet de dire que l'analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin n'est pas encore bien connue. Cette étude contribuera donc à la connaissance dans ce domaine.

Chapitre 2 : Méthodologie de la recherche

Dans ce chapitre, nous présenteronsles variétés d'ananas cultivées au Bénin, la production de l'ananas dans le monde,la zone d'étude et les raisons de son choix, les données, les phases de collectes des données, les données collectées,les méthodes d'analyse et enfin, les limites de l'étude.

2.1. Description variétale de l'ananas

Plante originaire des hauts plateaux d'Amérique tropicale et des Antilles, il a pour nom scientifique Ananas comosus appartenant à la famille des broméliacées. Il est cultivé pour son fruit composé à pulpe sucrée.

La plante d'ananas mesure environ 1m de haut. Elle présente les caractéristiques des broméliacées : ses feuilles coriaces, longues et enveloppantes, sont adaptées à la récupération de l'eau. Elles sont disposées en spirale, généralement en couches superposées. L'inflorescence est composée de 100 à 200 fleurs qui se développent chacune, après fécondation, en une baie. C'est l'ensemble de ces baies qui forment le « fruit » charnu de l'ananas (TROPAGRI,1998).

L'ananas a été rencontré par Christophe Colomb en 1493, lorsqu'il accosta les côtes guadeloupéennes. Son nom dérive de nana, nom que lui donnaient les Indiens d'Amérique centrale. Au XVIe siècle, Portugais et Espagnols sont à l'origine de son introduction dans de nombreuses îles et pays tropicaux. C'est ainsi que l'ananas s'est répandu en Asie du Sud-Est, en Polynésie, etc. (IRA, 2008).

2.2. Production de l'ananas dans le monde

Aujourd'hui, consommé frais ou en conserve, l'ananas est cultivé dans toutes les régions tropicales. Ce sont les plantations hawaïennes qui fournissent la majorité de la production de conserves. En 2009, le Brésil, la philippines, la Thaïland et le Costa Rica sont les quatre premier exportateurs de l'ananas dans le monde avec respectivement 2.206 tonnes, 2.198 tonnes, 1894 tonnes et 1682 tonnes (FAOSTAT, 2011).Selon les onnées de la FAO, l'exportation de l'ananas des pays africains a chuté de 22% à 3% entre 2000 et 2010 ce qui est due à l'instabilité politique de la Côte d'Ivoire qui est le principal pays exportateur de l'ananas (avec 14% de la production mondiale). Le Costa Rica devient le premier pays exportateur dans la même période et son exportation à augmenter de 32% à 57% ce qui s'explique par la nouvelle variété MD-2 mis sur le marché mondial. L'exportation de l'ananas béninois est très faible et tourne autour de 100.000 tonnes (MAEP, 2013).

L'ananas présente aussi des propriétés médicinales, notamment anti-inflammatoires, antiseptiques et digestives (il contient une enzyme protéolytique capable de digérer les protéines appelée bromélaine).

Il existe cinq grands types de cultivars : Cayenne, Spanish, Queen, Pernambouco, Pérolia. En Afrique occidentale, on trouve majoritairement des cultivars de la famille Cayenne, en particulier la variété Cayenne lisse. On y trouve aussi un cultivar moins courant, l'Abacaxi (pain de sucre). Mais au Bénin, il existe deux variétés qui sont la Cayenne lisse qui est moins cultivée actuellement et le pain de sucre qui est en plein expansion dans le pays.

Deux techniques sont utilisées pour produire de l'ananas au Bénin. La technique culturale de l'ananas conventionnel la plus répandue consiste à détruire le couvert végétal en apportant l'engrais sans restitution de matières organiques. Cette pratique fait subir à la terre et à l'environnement une dégradation rapide souvent irréversible, d'où l'intérêt de l'ananas biologique sans utilisation d'intrants chimiques (TOSSOU, 2001). Mais, il n'y a pas de distinction des produits issues de ces types d'exploitations sur le marché.

2.3. La zone d'étude

2.3.1. Choix de la zone d'étude

La présente étude a été effectuée dans le Sud-Bénin, zone de production de l'ananas, spécifiquement dans les départements de l'Atlantique, du Littoral, de l'Ouémé et du Zou.

L'enquête au niveau des producteurs est réalisée uniquement dans le département de l'Atlantique et plus précisément dans les Commune s d'Allada et d'Abomey-Calavi. Le critère qui a présidé le choix de ces Commune s est la production des deux variétés d'ananas.

Pour le choix des villages d'enquête, les Techniciens Spécialisés en Production Végétale (TSPV) des Secteurs Communaux du développement Agricole (SCDA) nous ont aidé à considérer les premiers arrondissements et ensuite les premiers villages producteurs d'ananas de la Commune . Ainsi, Kpanrou constitue le premier arrondissement producteur d'ananas dans la Commune d'Abomey-Calavi et Kpé le premier village. La même procédure nous a permis de choisir Sékou dans la Commune d'Allada.

L'enquête aux niveaux des commerçants, des transformateurs et des transporteurs est réalisée dans les départements de l'Atlantique, du Littoral, de l'Ouémé et du Zou. Ce choix se justifie par le fait que le flux de l'ananas est essentiellement dirigé vers le sud du pays et surtout dans les grandes villes (Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Bohicon....) (Gnimadi, 2008) et l'existence des usines de transformation de l'ananas dans ces différents départements.

2.3.2. Présentation de la zone d'étude

Cette zone (Sud Bénin) est caractérisée par une forte densité démographique avec une disponibilité en terre relativement faible comparativement au Centre et au Nord-Bénin. Le climat est de type subéquatorial, caractérisé par deux (2) saisons des pluies (avril à juillet et octobre à novembre) et deux (2) saisons sèches (août à septembre et décembre à mars). Le paysage est marqué par endroits, par une forêt dense assez dégradée, une savane touffue.La population du département de l'Atlantique(zone de production de l'ananas), selon les résultats provisoires du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH 4) d'avril 2013 est de 1.396.548 habitants contre 801.683 habitants en 2002. Cette augmentation de la population s'explique par la poussée démographique observée au niveau des villes d'Abomey-Calavi et de Ouidah. Les activités économiques dominantes sont le commerce et l'agriculture. Dans le département de l'Atlantique, comme partout ailleurs au Bénin, les paysans continuent à pratiquer l'agriculture sur brûlis avec des outils rudimentaires tels que la houe, le coupe-coupe, la hache etc. Ceci limite la production qui sert essentiellement à la subsistance des populations rurales. Les cultures qui dominent sont le maïs, l'ananas, le manioc, la tomate etc.

Figure : Carte montrant la zone de l'étude

2.4. Les sources de données

Il est utilisé dans cette étude des données primaires et des données secondaires.

2.4.1. Collecte des données primaires

Les acteurs de la filière sont nombreux et il sera impossible de les interviewer tous et on a dû échantillonner de manière aléatoire les acteurs suivant leurs catégories.

L'échantillon interviewé est constitué de quatre (4) catégories d'acteurs à savoir : les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les transporteurs (tableau 2.1). Nous avons prévu sur la base des recensements effectuéspar chaque SCDA prévu enquêter 60 producteurs dans les deux Commune s. Mais suivant la disponibilité des producteurs et surtout à cause des heures de passages des enquêteurs auprès de ces derniers, nous n'avons eu que 38 producteurs. Le taux de sondage (T= nombre total des producteurs d'ananas dans les deux villages / nombre de producteurs d'ananas enquêtés) est de 25,6%. La même procédure est utilisée au niveau des transformateurs. En dehors de l'indisponibilité des transformateurs, le manque de volonté de ces derniers à fournir des informations nous ontlimités à 25 transformateurs.

Par rapport aux commerçants, l'échantillonnage est accidentel et nous n'avons pu rencontrer que 40 qui soient disponibles à répondre à nos questions. La même méthode a été utilisée pour les transporteurs. Mais nous avons pu rencontrer 5 qui se sont rendus accessibles et disponibles à nous répondre.

Acteurs

Prévus

Réalisés

Producteurs

60

40

Commerçants

60

40

Transformateurs

60

25

Transporteurs

40

5

Total

220

110

Tableau 3: Distribution de l'échantillon suivant les acteurs

En plus de cette collecte des données auprès des acteurs individuels, nous avons recensé le flux du produit suivant les destinations.

2.4.2. Collecte des données secondaires

Elles proviennent des thèses, des rapports d'activités, des articles, des rapports des conférences et des données des institutions de l'Etat tels que, l'Institut Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), le Ministère de Agriculture de l'Elevage et de la Pêche(MAEP) à travers la Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP), la Direction de l'Agriculture (DAGRI) et le SCDA, la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), le Programme des Nation Unis pour le Développement (PNUD), la Douane. Les sites Internet des organismes tels que la FAO, les sites spécialisés en recherche universitaire et sur le marché mondial de l'ananas sont consultés.

2.5. Phase de collecte des données

Les données utilisées dans cette étude ont été collectées en trois (3) étapes complémentaires :

2.5.1. Phase de revue documentaire

Elle a été une étape importante dans cette recherche. Au cours de cette phase, la littérature existante sur la production et la commercialisation de la filière ananas et de ses dérivées est consultée. Cette étape a été faite tout au long de notre travail et nous a permis d'avoir des connaissances théoriques précises à chaque niveau du processus de recherche mais aussi des connaissances pratiques en matière d'écoulement ou de commercialisation des produits agricoles.

2.5.2. Une étape exploratoire

Elle a consisté en une prise de contact, de reconnaissance et d'intégration dans le milieu d'étude. C'est au cours de cette phase que des contacts ont été pris avec les autorités administratives du milieu (Chef d'Arrondissement, Chef de Village), les autorités des organismes de développement et d'encadrement (SCDA, ONG, Organisations Paysannes, etc.) et les personnes ressources pour discuter du sujet et ceci particulièrement par rapport aux producteurs. Ainsi, les discussions individuelles et de groupes avec ces différents acteurs nous ont permis non seulement de choisir les unités d'étude, ainsi que l'échantillon à enquêter, mais aussi la redéfinition et la réadaptation des objectifs, les questions et la méthodologie de recherche.

2.5.3. La phase d'enquête approfondie

Elle est effectuée à l'aide de questionnaires structurés. Ces derniers ont permis la collecte des données aussi bien qualitatives que quantitatives auprès des acteurs directs de la filière à savoir les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les transporteurs.

Les rencontres au niveau des responsables de certaines institutions ont été effectuées ; il s'agit, du Directeur Général de l'INSAE, du Directeur Général Adjoint de la Douane, du Chef Brigade de la Douane de l'aéroport, du Chef service du poste de contrôle phytosanitaire de l'aéroport,du Directeur Général du Commerce Extérieur (DGCE) et du Directeur Général (DG) de l'Agence Béninoise de la Promotion des Echanges Commerciaux (ABePEC).

2.6. Données collectées

Au niveau des producteurs, les données .portent sur la quantité de production, les superficies emblavées par cycle, les objectifs de production, les intrants (semences, engrais, insecticides, etc.), les systèmes de cultures, la main-d'oeuvre, les prix de vente, les sources de financement des activités, les variétés, les équipements de production (quantité et prix), les relations avec les autres acteurs, la période, le lieu de vente, le mode de fixation des prix et leurs caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, situation matrimoniale, niveau d'instruction,).

Au niveau des commerçants, les données collectées sont relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, situation matrimoniale, etc.), aux produits commercialisés (quantité achetée, quantité vendue, prix d'achat et de vente, frais de transport), les moyens de transport, les commissions, les sources d'approvisionnement, la période de vente, les lieux de vente, les pertes, leurs relations avec les autres acteurs, les taxes, les charges à l'exportation, les difficultés rencontrées.

Au niveau des transformateurs, les données suivantes ont été collectées: types et caractéristiques des produits finis, quantité vendue par unité de temps, prix d'achat, frais et moyens de transport, commissions, sources d'approvisionnement, lieux de vente, prix de vente, coût de stockage et de conservation, les pertes, les difficultés, les perspectives, les caractéristiques socioéconomiques et leurs relations avec les autres acteurs.

Au niveau des transporteurs, les données collectées sont relatives aux caractéristiques des produits transportés (variété, quantité, prix, etc.), aux sources d'approvisionnement, aux destinations des produits, au coût de transport, aux frais de route, aux difficultés rencontrées, aux relations avec les clients.

Une enquête est réalisée au niveau des points focaux où l'ananas béninois transite. Il s'agit, de l'échangeur de Godomey, du carrefour de Sèmè, du carrefour de Ouidah, du carrefour Dako à Bohicon, des unités de transformations, de l'aéroport international Cardinal Bernardin GANTI du Bénin pour recenser le flux d'ananas pendant une période de deux semaines.

Les données collectées aux niveaux des institutions, des bibliothèques et des sites de rechercheconcernent les informations relatives au milieu d'étude tels que la situation géographique, climat, le reliefetc. Elles portent aussi sur l'évolution de la production, des exportations, des superficies emblavées, l'effectif des producteurs etc. Au niveau des structures de l'Etat, les données concernent en général les facilités que l'Etat accorde à l'exportation de l'ananas et les services offerts par ces institutions.

2.7. Méthodes d'analyse des données

Les données collectées ont été saisies dans le logiciel Excel 2010. L'analyse statistique des données a été effectuée avec le logiciel SPSS version 20.0. Le logiciel SPSS a été mis aussi à contribution pour la réalisation desfigures. Le traitement des textes est réalisé avec le logiciel Word 2010.

2.7.1. Par rapport à l'hypothèse 1

Les méthodes d'analyse de la structure du marché et de la conduite des acteurs ont été utilisées.

- Analyse de la structure du marché de l'ananas et cartographie de la filière

Les caractéristiques socioéconomiques des producteurs, des commerçants, des transformateurs et des transporteurs, les quantités d'ananas, leurs unités de vente et d'achat et leurs lieux ont été décrits par la statistique descriptive (moyenne, minimum, maximum, écart-type) pour comprendre la structure du marché.La cartographie a consisté à schématiser tous les circuits d'approvisionnement en intrants et de distribution de l'ananas et de ses dérivés. La qualité du produit vendu sur les marché a été décrite (homogénéité ou hétérogénéité de l'ananas).

- Analyse des stratégies des acteurs et de la formation des prix.

Le niveau d'analyse est qualitatif et est basé sur les comportements des acteurs, les stratégies adoptées pour se maintenir sur le marché, les modes de paiement, l'existence ou non des associations pour chercher à dominer d'autres acteurs, la circulation de l'information et le rôle des médias(leur importance ou non dans la circulation des informations) etc.

- Analyse de la gouvernance et de la transparence des marchés

L'analyse de la gouvernance dans chaque chaîne de valeurs a été d'abord qualitative et fondée sur les indicateurs comme la réglementation (normes et standard de qualité des produits), le contrôle, les sanctions, la taxation et subvention, le mode de paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la fixation des prix et la relation de confiance entre les acteurs. Les groupes d'acteurs qui existent ; oligopole, monopole ou de CARTEL ou de concurrence, les acteurs qui dominent les différents circuits, les parts de marchés de chaque catégorie d'acteur dans chaque circuit. Cette phase qualitative est complétée par une phase quantitative utilisant les indicateurs spécifiés, notamment la part de chaque chaîne, le volume distribué, etc.

2.7.2. Par rapport à l'hypothèse 2

Les quantités d'ananas frais commercialisées localement, dans la sous-région et vers l'UE ont été déterminées. Les quantités d'ananas frais transformés sont calculées. Ces différents calculs ont permis de déterminer les parts d'ananas frais exportées, dans la sous-région, vers l'Europe et consommées localement ainsi que les quantités d'ananas frais transformées.

2.7.3. Par rapport à l'hypothèse 3

Nous avons utilisé l'analyse par chaîne de valeurs. Pour chaque chaîne et acteur, nous avons déterminé la Valeur Ajoutée (VA) créée. Soient l'acteur i et la chaîne j.

(1)

Le Chiffre d'Affaires (CA) ou le produit brut est la valeur financière des quantités physiques produites au niveau de chaque agent. C'est la quantité produite multipliée par le prix du bien sur le marché.

La Consommation Intermédiaire (CI) est la valeur de tous les facteurs variables et qui ont disparu avec la production. L'opérationnalisation des CI diffère d'un agent à d'autres.

Valeur Ajoutée créée

Biens et services ayant concouru à la production

Chiffre d'affaires

La figure 3 nous illustre par rapport à la détermination de la VA

Consommation intermédiaire

Figure 3: Détermination de la VA

Pour examiner si la commercialisation de l'ananas au niveau national est plus rentable qu'à son exportation, nous avons déterminé par circuit j la valeur ajoutée globale, c'est-à-dire la somme des valeurs ajoutées de chaque acteur i du circuit j.

(2)

Ces Cj sont comparées entre elles et surtout la chaîne nationale aux chaînes qui conduisent à l'exportation.

La comparaison des valeurs ajoutées des acteurs au niveau de chaque chaîne de valeurs est effectuée à l'aide d'ANOVA à un facteur. Ainsi, pour vérifier si les valeurs ajoutées moyennes des différents acteurs des chaînes de valeurs sont différentes entre elles ; les hypothèses spécifiques par rapport à ces tests sont posées de la façon suivante :

H0 : les valeurs ajoutées moyennes des acteurs des différentes chaînes de valeurs sont égales entre elles, contre,

H1 : les valeurs ajoutées des acteurs des différentes chaînes de valeurs sont différentes entreelles.

2.7.4. Par rapport à l'hypothèse 4

Les éléments du coût de commercialisation pour les chaînes à l'exportation sont déterminés. Ensuite, l'importance des diverses rubriques des coûts c'est-à-dire l'analyse de la part que représente chacun des postes de dépenses dans le coût total a été faite. Cela a permis d'identifier les postes de dépenses qui dominent dans chacune de ces chaînes.

Pour une chaîne j, le coût total (CT) est défini par :

(3)

CVj donne les charges variables au niveau de lachaîne j.CFj les charges fixes.

2.8. Limites de l'étude

Les difficultés rencontrées lors de ce travail sont de deux ordres. Le manque de volonté decertains acteurs à fournir certaines informations.L'analyse d'intégration des marchés n'as pas été faite car il n'existe pas un réseau formel d'information et les données de prix sur une longue durée sur ces différents marchés ne sont pas disponibles pour ce produit.

Deuxième partie : Résultats et discussion

Chapitre 3 : commercialisation de l'ananas et de ses dérivées

Ce chapitre est consacré à la présentation de la structure des acteurs, à l'identification etla description des différentes chaînes de valeurs, à travers la cartographie de la filière, à la présentation du circuit d'approvisionnement des producteurs en intrantset enfin, à la répartition des flux de l'ananas suivant les différentes destinations.

3.1. Structure du marché de l'ananas au Bénin

3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des acteurs

3.1.1.1. Les producteurs

Près de 79% des producteurs sont des hommes âgés de 27 à 70 ans, avec une expérience moyenne de 8 ans. Ils exploitent en moyenne 2,2 ha de champs d'ananas. Les femmes productrices ont leur âge variant entre 23 et 56ans, avec une expérience moyenne de près de 4 ans et emblavent en moyenne 1,71ha. Ce résultat montre que la production de l'ananas est effectuée majoritairement par des hommes et que la taille des exploitations varie en fonction du sexe. De plus,les exploitations sont souvent comprises entre 1 et 5ha (Arinloyé, 2013). Les producteurs d'Abomey-Calavi emblavent en moyenne 0,52 ha contre 3,84 ha pour ceux d'Allada. L'existence d'une telle tailledes exploitations à Abomey-Calavi témoigne de la pression foncière du milieu.

Tableau 4 :Caractéristiques sociodémographiques des producteurs enquêtés

Paramètres

Age (ans)

Expérience (ans)

Superficie (ha)

Femmes

Hommes

Ensemble

Femmes

Hommes

Ensemble

Femmes

Hommes

Ensemble

Minimum

23,00

27,00

23,00

2,00

2,00

2,00

0,20

0,30

0,20

Maximum

56,00

70,00

70,00

10,00

16,00

16,00

5,60

11,20

11,20

Moyenne

42,37

48,00

46,81

3,75

7,67

6,84

1,71

2,20

2,09

Ecart-type

11,57

11,99

11,98

2,71

4,20

2,09

1,95

2,95

2,75

Par ailleurs, 89,5% des producteurs sont mariés contre 10,5% célibataires. On constate que les femmes sont plus analphabètes que scolarisées (tableau3.2).De plus, 87,5% d'hommes et 12,5% de femmes sont scolarisés ; ce qui permetaux hommes de mieux maîtriser les itinéraires techniqueset d'adopter les innovations.

Tableau 5 : Répartition des producteurssuivant leur niveau d'instructionet le sexe (% des enquêtés)

 

Sexe

Niveau d'instruction

Total

Aucun

Primaire

Secondaire

 

Homme

30,00

40,00

30,00

100,00

Femme

62,50

12,50

25,00

100,00

Total

36,80

34,30

28,90

100,00

3.1.1.2. Les commerçants

Contrairement à la production, plus de 64% des commerçants sont des femmes avec en moyenne 6 ans d'expérience. Ce résultat confirme ceux obtenus par Maundu et al. (1999) et Vihotogbé (2001), cités par Kpeki (2008), Adjatin (2006), cité par Kpeki (2008) et Assogba, (2010). Les hommes commerçants sont tous des grossistes ou des exportateurs qu'on retrouve plus dans la Commune d'Allada avec en moyenne 9ans d'expérience. Les détaillants sont toutes des femmes avec une faible capacité financière. Les concepts de spécialisation horizontale et verticale de socio-économie des villes africaines et la caractérisation sexuelle asymétrique axée sur la rentabilité et l'échelle des activités expliquent cette ségrégation par sexe fondée sur la nature et la taille des activités (Faure et Labazee, 2002).

Tableau 6 : Ages et nombre d'années d'expériences moyens des commerçants suivant le sexe (ans)

 

Paramètres

Age

Expérience

Femmes

Hommes

Ensemble

Femmes

Hommes

Ensemble

Minimum

27,00

30,00

27,00

1,00

5,00

1,00

Maximum

58,00

60,00

60,00

13,00

17,00

17,00

Moyenne

41,22

45,07

42,72

6,18

9,14

7,33

Ecart-type

7,97

4,09

7,93

2,93

4,09

3,68

En matière d'instruction, 30,5% des commerçants dont 45,46% de femmes et 54,54%d'hommes ont le niveau primaire, 5,6%ont le niveau secondaire et un seul commerçant a le niveau supérieur. Sachant que l'instruction permet d'accroître l'habilité de l'individu à rechercher des informations pour mieux gérer, cette performance permet aux hommes de mieux tirer profit de leur activité. Le faible taux de scolarisation des femmes ne permet pas à ces dernièresde maîtriser les circuits de commercialisation et de choisir la chaîne la plus rentable.

Tableau 7: Répartition des commerçants suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des enquêtés)

Sexe

Aucun

Primaire

Secondaire

Supérieur

Total

Femmes

72,8

22,7

4,5

00,0

100,0

Hommes

42,9

42,9

7,1

7,1

100,0

Total

61,1

30,5

5,6

2,8

100,0

La majorité des commerçants (51,1%) commercialisent uniquement de l'ananas, mais le reste commercialise conjointement l'ananas, l'orange, la tomate et la mangue.L'activité économique menée par ces derniers est le commerce (77,8%) et l'activité secondaire est soit la production agricole ou fonctionnaire d'Etat.

Tableau 8: Répartition des commerçants suivant les activités menées par Commune (% des enquêtés)

Commune

Commerce

Agriculteurs/fonctionnaires

Total

Allada

14,3

25,0

16,7

21,4

25,0

22,2

Tori

3,6

25,0

8,3

Toffo

3,6

12,5

5,6

Calavi

39,3

12,5

33,3

Cotonou

17,9

0,0

13,9

Total

77,8

22,2

100,0

3.1.1.3. Les transformateurs

L'ananas étant un produit périssable, les unités de transformation de différents calibres naissent au fil des années. Il existe des unités totalement modernisées, des unités semi-artisanales et des unités artisanales où tout est manuel. La majorité des propriétaires de ces unités de transformation sont des hommes (60%). Les activités de transformation s'effectuent soit en groupements d'effectifs variant de 12 à 15 personnes, soit individuellement ;60% des femmes et 87% des hommes appartiennent à ces groupes. Cette solidarité à travailler en groupes est motivée par l'accès plus facile au crédit et aux projets ou ONG d'appui.

En matière d'instruction, 28% ont un niveau primaire dont 42,9% de femme et 57,1% d'homme, 44% ont un niveau secondaire dont 27,3% de femmes et 72,7% d'hommes enfin 24% ont un niveau supérieur avec 50% de chaque sexe. Un seul transformateur est non instruit. Contrairement aux producteurs et commerçants, la majorité des transformateurs ont un niveau d'étude élevé, et en général, ils sont des retraités ou des universitaires entrepreneurs. La majorité des unités de transformation sont installées dans la Commune d'Allada (36%), d'Abomey-Calavi (24%) et les 40% restantes dans les Commune s de Cotonou, Tori, Porto-Novo et Abomey. L'accessibilité et la forte production d'ananas à Allada expliquent le fort taux d'installation des unités de transformation dans cette Commune . Les transformateurs sont âgés de 27 à 73 ans, avec une expérience moyenne de 11 ans.

Tableau 9 : Ages et nombre d'années d'expériences moyens des transformateurs suivant le sexe (ans)

Paramètres

Age

Expérience

Femmes

Hommes

Ensemble

Femmes

Hommes

Ensemble

Minimum

27,00

36,00

27,00

2,00

3,00

2,00

Maximum

62,00

73,00

73,00

22,00

23,00

23,00

Moyenne

46,20

47,73

47,12

10,60

12,07

11,45

Ecart

9,85

9,13

9,27

6,60

5,67

5,98

3.1.1.4. Les exportateurs

Au Bénin, les principaux exportateurs privés de l'ananas frais vers le marché européen sont SATOLA, FRUIT D'OR, FRUIT TILLOU et le Centre de Séchage des Fruits Tropicaux (CSFT) qui sont aussi de gros producteurs d'ananas. Ils ont une très grande capacité financière et un niveau élevé d'étude, ils sont des retraités ou des anciens diplômés sans emploi. A cette liste des privés s'ajoutent des organisations des producteurs qui exportent l'ananas frais vers l'UE comme le Réseau des Producteurs d'Ananas du Bénin (REPAB), l'Union des Producteurs du Sud-Bénin (UPS-Bénin). Pour satisfaire les demandes de leurs clients, ces exportateurs complètent leurs productions par celles des petits producteurs. Contrairement à Sodjinou etal., (2011), les deux variétés produites au Bénin s'exportent par avion vers l'union européenne. Seulement la variété Cayenne lisse est plus exportée que le pain de sucre.Les exportations vers le Nigéria s'effectuent par les grossistes ou les producteurs eux même.Mais l'exportation vers les pays de l'hinterland s'effectue par les transporteurs des camions citernes ; sauf au moment des carêmes où certains grossistes exportent.

Aucun produit d'ananas biologique (transformé ou non)n'a été exporté sous ce label malgré la certification acquise par certains acteurs (PFRC, 2011). D'autres affirment qu'il y a des marchés potentiels, mais pas de preuve tangible.

3.1.1.5 Les transporteurs

Les transporteurs sont des jeunes hommes, dont le niveau d'instruction n'excède pas le primaireet ayant leur âge moyen égal à 36,75 ans avec en moyenne 7ans d'expériences. Leur moyen de transport de l'ananas des champs aux lieux de vente est la voiture Peugeot bâchée dont la capacité moyenne de charge est de 2,5 tonnes (Ifon et Aïdoté, 2013). Les camions utilisés pour transporter l'ananas de la zone de production vers l'aéroport ou le Nigéria (même vers les pays de l'hinterland) ont des capacités variant entre 8 et 25tonnes. Pour ces pays de l'hinterland, ce sont les camions citernes qui ravitaillent ces pays en carburant qui assurent surtout le transport des fruits. Ils profitent de leurs voyages pour charger environ une tonne de fruit au dessus et en dessous de leurs citernes. Les petites voitures de 5 places sont souvent utilisées par les détaillants des centres urbains qui s'approvisionnent dans la zone de production.

3.1.1.6. Les consommateurs

Les résultats de cette étude confirment ceux de Gnimadi (2008), l'ananas frais se consomme surtout dans les villes et les zones de production. Toutes les catégories socio professionnelles le consomment et ceci est rendu facile par le marché de micro-détail qui s'est développé dans les villes de Cotonou et ses environs où les détaillantes épluchent l'ananas, le mettent en petits morceaux ensachés de 100 à 200 gramme (g) au prix de 25 FCFA. Ces vendeurs inondent le marché de Dantokpa et les marchés périphériques des villes de Cotonou et de Porto-Novo, les carrefours des feux tricolores et les places publiques (écoles, centres de santé, université d'Abomey- Calavi). En plus,les ménages citadins qui se ravitaillent en vivres dans les zones rurales de l'Atlantique, complètent leurs achats par des fruits dont l'ananas. Le jus d'ananas est aussi très consommésurtout dans les bars et restaurants des villes de Cotonou, Porto-Novo et se vend aussi dans les magasins d'alimentation de ces villes. Il se vend dans les petites bouteilles de 0,25 ou 0,33 litre au prix de 300 ou 400 FCFA. L'ananas séché est surtout exporté vers l'UE.Il est aussi consommé à l'état frais en Europe ; la consommation de l'ananas frais par habitant en Europe est de 0,7 kg par personne et par an (TOPAGRI, 1998).La grande partie de l'ananas exportée vers le Nigéria est plus transformée que consommée à l'état frais.

3.1.2. Nature des produits et leurs lieux de vente et d'achat

3.1.2.1. Variétés d'ananas et autres sous-produits commercialisés

A l'exception de la variété Cayenne lisse qui se produit surtout dans la Commune de Toffo, les deux variétés (Pain de sucre et Cayenne lisse) se produisent dans toutes les Commune s contrairement aux résultats d'Arouna et Afommassè (2005). Ainsi, elles se commercialisent sur tous ces marchés. La majorité des commerçants (52,8%) commercialisent les deux variétés, 44,4% le pain de sucre et 2,8% la Cayenne lisse (Annexe1). Cette expansion de la variété pain de sucre est due aux contraintes de production de la Cayenne lisse qui exige plus de minutie, d'apport de sulfate de potassium non disponible souvent sur le marché, d'ethrélage pour rendre l'ananas attrayant à quelques jours de la récolte (surtout si le fruit est à exporter). Le système de tri effectué par les commerçants et surtout les exportateurs européens (pour se conformer aux normes européennes) lors de l'achat auprès du producteur (ce qui lui laisse sous le bras des quantités importantes d'ananas qu'il est contraint de brader) et surtout du manque d'encadrement technique constituent les principaux facteurs ayant favorisé l'adoption du pain de sucre. Par ailleurs, les exportateurs achètent souvent à crédit et au moment de payer, ils ne respectent pas les clauses de la vente. Ces raisons ont amené les producteurs à adopter le pain de sucre qui dans un premier temps était destiné pour la consommation locale. Avec l'ouverture du marché du Nigéria, cette variété a pris de l'envol et il n'y a plus de marché douteux.

De plus, l'ananas biologique est acheté au même prix et parfois moins que le conventionnel. A l'achat aux champs, les deux produits sont séparés. Mais lors des opérations de transformation ou d'exportation, du fait qu'il n'y ait pas de marché spécifique pour la vente de l'ananas biologique, dans la plupart des cas, les transformateurs et exportateurs procèdent à un mélange des deux produits. Finalement il est très difficile de dire que ces acteurs sont spécialisés dans la transformation des produits biologiques.

L'ananas séché et le jus constituent les sous-produits de l'ananas qui se commercialisent sur les différents marchés de la sous-région. La majorité des transformateurs (52,7% dont 60% de femmes et 40% d'hommes) vendent sur le marché local uniquement et 47,3% (dont 28% de femmes et 72% d'hommes) tout en vendant sur le marché local, exportent ces sous-produits vers le Niger, le Burkina-Faso, le Ghana et le Mali.

3.1.2.2. Lieux, unités d'achat et de vente de l'ananas au Bénin

Les commerçants s'approvisionnent plus dans les Commune s d'Allada, Zè et Tori pris globalement (31,1%) et dans la Commune de Zè (22,2%) pris individuellement (Annexe 2). Ils achètent l'ananas surtout au champ (66,67%) ou au marché de Zè plaque (11,11%) et dans le marché de Dantokpa (11,11%). Le principal lieu d'approvisionnement des commerçants est la Commune de Zè à travers le marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du producteur. La Commune de Zè est alors la plus pourvoyeuse d'ananas frais pour plusieurs raisons.Premièrement, l'offre d'ananas frais des Commune s d'Allada, d'Abomey-Calavi et de Tori est réduite par l'installation des unités de transformation. De plus,Toffo produit les deux variétés dont la Cayenne lisse qui estplus destinée à l'exportation. L'offre de Toffo en pain de sucre et les rejetés des champs de cette Commune desservent le marché de Sèhouè où s'approvisionnent les commerçants et transformateurs qui ravitaillent l'intérieur du pays (Bohicon, Parakou, Malanville) et les pays de l'hinterland. Enfin, le marché de Zè plaque dessert les commerçants de Cotonou, Abomey-Calavi, Porto-Novo et Sèmè et il est le plus fréquenté par les producteurs car situé à la frontière de quatreCommune s (Allada, Tori, Abomey-Calavi et Zè) qui produisent plus de 80% de l'ananas. Les fruits rejetés aux champs par les commerçants y atterrissent facilement.

Les principaux lieux de vente des commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè (30,6%) et les marchés périphériques des centres urbains (30,6%). Les collecteurs et détaillantes vendent sur les différents marchés de Zè plaque (16,6%) et enfin(22,2%) Tokpa, Sèmè, Porto-Novo et le Nigéria pris globalement (Annexe 2).

L'ananas se vend par unité, par quarantaine, par carton ou par chargement des moyens de transport que sont la voiture Peugeot bâchée (404 ou 504), les voitures de 5 et 9 places. Elles pèsent respectivement en moyenne : 1,3kg ; 52kg ; 10kg ; 2,5tonnes; 1,5tonnes et 1,7tonnes.Ces unités s'utilisent sur tous les marchés béninois et exigent la vigilance et le dynamisme des vendeurs. Ces unités encouragent le tri des meilleurs fruits (grosseur, maturité, état de détérioration, etc.) et expliquent la forte variation des prix au kg du fruit dans l'espace et dans le temps.

3.1.3. Normes sécuritaires internationales et européennes applicables à l'ananas

Le Codex Alimentarius regroupe des normes internationales volontaires applicables à tout produit alimentaire. L'objectif du Codex est de garantir au consommateur un produit sain et de qualité conforme à son attente. L'ananas doit pouvoir supporter le transport et arriver dans des conditions satisfaisantes à sa destination. La maturité sera jugée sur le degré Brix, 12 degrés minimum. Il existe trois catégories de qualité : Extra, Catégorie I et II. L'extra doit être exempt de tout défaut et si la couronne est présente, elle doit faire entre 50 et 150% de la taille du fruit. La Catégorie I regroupe les ananas ne présentant que de légers défauts qui n'affectent pas la pulpe et si la couronne est présente elle doit faire entre 50 et 150% de la taille du fruit. Tout lot contenant moins de 5% de la catégorie I est accepté dans la catégorie Extra. De même, 10% de la catégorie I peuvent contenir de l'ananas de catégorie II. Enfin 10% des fruits qui ne respectent pas de règles minimales à l'exception des fruits impropres à la consommation sont acceptés dans la catégorie II.La variété pain de sucre ayant une couronne plus courte que la Cayenne lisse ; ce facteur limite l'exportation de cette variété sur le marché international. C'est pourquoi le pain de sucre ne peut pas facilement gagner ce marché. Il faut donc que la recherche trouve une solution à ce facteur qui bloque son exportation vers l'UE. En général, l'ananas béninois se trouve dans la catégorie I.

En ce qui concerne le calibrage, pour toutes les catégories, dix pour cent, en nombre ou en poids, d'ananas correspondant au calibre immédiatement supérieur ou inférieur à celui indiqué sur l'emballage sont tolérés.

En ce qui concerne les normes européennes on distingue :

· Les Limites Maximum des Résidus

L'objectif des normes LMR est de garantir au consommateur un produit ne contenant pas de résidus de pesticides (Profenofos, Carbary TOM, triadiménone, ....) à des quantités nocives.

· Les normes sur les métaux lourds

L'objectif des normes sur les métaux lourds est de garantir au consommateur un produit ne contenant pas de métaux lourds (plomb, cadmium) à des quantités nocives. Les limites de présence de métaux lourd dans les fruits tels que l'ananas, sont régies par le Règlement (CE) 466/2001.

· La norme sur la traçabilité

La traçabilité des denrées alimentaires est imposée par l'Article 18 du Règlement (CE) 178/2002. Son but est de pouvoir remonter la chaîne des responsabilités si la sécurité d'un produit est constatée insuffisante.

Il faut noter que le pain de sucre ne respecte par les normes physiques ou de traçabilité car les producteurs ne sont pas encadrés et ils ne sont que des petits producteurs; c'est aussi une raison de la faible exportation de cette variété vers l'UE. Le pain de sucre est commercialisé sur les marchés local et sous-régional (qui fonctionnent dans l'informel) car ces derniers n'ont pas de normes en matière de la commercialisation de l'ananas.

L'organisation du marché des fruits en Europe s'est aussi accompagnée de la mise en place de normes de conditionnement. Dans ce contexte, la standardisation de l'emballage est devenue nécessaire. Ces normes en matière de conditionnement touchent particulièrement :

- la palettisation : dimension des palettes, soit 1m ×1,2m ;

- l'utilisation de cartons d'emballage standard : EUROCARTON de 600 × 400.

3.1.4. Organisation ou groupements au niveau des acteurs

Au niveau des producteurs, en plus des producteurs individuels, il existe des organisations ou regroupements partant du niveau national au niveau village tout en passant par les Commune s et parfois les départements. Entre autres l'on peut retrouver : le Réseau des Producteurs d'Ananas du Bénin (REPAB), l'Union des Producteurs du Sud-Bénin (UPS-Bénin), l'Initiative pour la Relance de l'Ananas (IRA), Union Communale des Producteurs d'Ananas d'Allada (UCPAA), Union Communale des producteurs d'ananas d'Abomey-Calavi (UCPAC) etc. Mais toutes ces organisations ou groupements ne sont que caricaturale, elles ne fonctionnent pas normalement à cause des conflits internes (Tidjani-Serpos, 2004) et aussi à cause du caractère Top-Down de leur mise en place.

Au niveau des commerçants (locaux) de l'ananas, il n'existe par un regroupement associatif régi par des dispositions statutaires. C'est une simple pratique de vie en communauté ; il s'agit essentiellement des pratiques comme l'entraide et l'assistance sociale aux collègues en cas d'événement heureux (baptême, mariage...) ou malheureux (décès, maladies ...). En ce qui concerne les exportateurs, ils ne disposent d'aucune règle, chacun agit en fonction de ces objectifs.

Quant-aux transformateurs, ils se regroupent dans l'Union des Transformateurs des Fruits et Légumes du Bénin (UTRAFEL) et l'Association Nationale des Transformateurs de l'Ananas du Bénin (ANaTRAB)qui appuient ces derniers à l'amélioration de la production du jus et l'accès aux débouchées des sous-produits obtenus.

3.1.4. Les structures d'appuià la filière

3.1.4.1. Financement des activités

L'autofinancement est la principale source de financement qui permet aux producteurs d'assurer toutes les charges inhérentes à leur activité. Dans la zone d'étude un seul producteura accès au crédit formel à la CAVECA. Cet état de chose peut s'expliquer par l'absence des caisses villageoises dans ces villages et les conditions d'accès et de remboursement qui constituent pour les producteurs une barrière à l'obtention de ce crédit. Mais certains producteurs obtiennent à crédit des intrants ou l'encadrement technique auprès des transformateurs ou des exportateurs à qui le produit sera livré après la récolte. La tendance est la même chez les commerçants, mais certains grossistes des centres urbains et exportateurs ont accès aux crédits formels.

La majorité (60%) des transformateurs font recourt au financement par les ONG, les banques, les projets et aussi par leurs associations et les autres sont financés par fonds propre ou en groupement.

3.1.4.2. La recherche

En terme de recherche, les universitaires n'ont pas cessé de s'investir dans cette filière pour proposer aux politiques, les stratégies d'amélioration de son fonctionnement, de sa gouvernance pour que les acteurs tirent meilleur profit de leurs efforts et que l'Etat puisse améliorer sa balance commerciale. A titre d'exemple, le rectorat à l'aide du fonds compétitif a financé le projet ananas.

3.1.4.2. Les institutions ou structures d'encadrement

La production de l'ananas bénéficie de l'appui des structures privées ou publiques au Bénin. L'Etat intervient par le biais du MAEP à travers ces services déconcentrés que sont notamment les SCDA. Mais ces services n'arrivent pas à couvrir le 10ième des producteurs, si bien que les producteurs n'arrivent pas à cerner le rôle joué par ces services dans leurs activités. La Société Nationale de la Promotion Agricole (SONAPRA) aussi intervient en approvisionnant les producteurs en intrants par l'intermédiaire des SCDA, mais il ne s'agit pas des intrants spécifiques pour la production de l'ananas.

Il est important de noter que la commercialisation de l'ananas frais ne bénéficie pas de l'appui des structures privées ni publiques au Bénin. Il n'existe pas aussi des structures de contrôle du produit mis sur le marché local et régional. Donc, chaque acteur de la chaîne cherche toujours à maximiser son profit. Seule l'exportation de l'ananas vers l'Europe bénéficie de l'appui de la DAGRI par son service phytosanitaire qui certifie le produit avant son exportation et de l'appui des transitaires.

En ce qui concerne la transformation, elle bénéficie de l'appui du service de certification et de contrôle soit la Direction de l'Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA) ou de l'Agence Béninoise de la Normalisation (ABeNOR) ; les structures d'appui qui l'accompagnent techniquement et/ou financièrement sont les projets tels le Projet d'Appui à la Croissance Economique Rurale (PACER), Programme Cadre d'intervention du FIDA en milieu Rural au Bénin (PROCAR).

3.2. Cartographie de la filièreet description des chaînes de valeurs

Cette cartographie (figure 3.1) montre plusieurs acteurs et des circuits plus ou moins longs. Le circuit le plus court est celui des producteurs aux consommateurs européens en passant par les exportateurs et le plus long est celui qui mène des producteurs aux consommateurs locaux en passant par les collecteurs, les grossistes, les semi-grossistes et les détaillantes.

De la figure 10, on peut globalement définir sept (4) grandes chaînes de valeurs que sont :

- la Chaîne de Valeurs (CV) de l'ananas frais pour le marché local ;

- la CV de l'ananas frais pour le marché sous-régional ;

- la CV de l'ananas frais pour le marché européen ;

- la CV du jus d'ananas pour le marché local ;

- la CV du jus d'ananas pour le marché régional ;

- la CV de l'ananas séché pour le marché européen ; et

- la CV de la production des rejets.

Grossistes

Semi-grossistes

Producteurs (rejets)

Collecteurs ou grossistes de zone de production

Transformateurs (jus, sirop et séché d'ananas)

Exportateurs

Détaillants

Consommateurs européens

Consommateurs sous-régionaux

Consommateurs locaux

Restaurants et supermarchés

Consommateurs sous-régionaux

Consommateurs locaux

Consommateurs européens d'ananas séché

Figure4: Cartographie de la filière ananas et de ses dérivés au Bénin

3.3. Description des différentes chaînes de valeurs

Les sept chaînes de valeurs identifiées à partir de la cartographie sont examinées une a une dans cette partie pour mieux apprécier les goulots d'étranglement qui entravent le fonctionnement normal de la filière.

3.3.1. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le marché local

La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local est animée par plusieurs acteurs (figure 5). Le producteur livre directement son produit aux collecteurs ou aux grossistes ou aux deux. Les collecteurs approvisionnent à la fois les grossistes et les semi-grossistes. Les grossistes quant à eux servent les semi-grossistes et les détaillantes des centres urbains de Cotonou, Porto-Novo, Sèmè et Abomey-Calavi et leurs banlieues (Gnimadi, 2008). Mais ces semi-grossistes servent aussi les détaillantes. Ces différents acteurs n'ont pas de registre de commerce et fonctionnent dans l'informel.

Semi-grossistes

Transporteurs de taxi moto

Transporteurs

Producteurs

Collecteurs

Grossistes

Consommateurs locaux

Détaillants

Transporteurs

Courtiers, transporteurs et agents de chargement

Les limites de cette chaîne sont liées à la tracasserie policière, au triage effectué par les collecteurs et grossistes au cours de l'achat auprès du producteur, le manque et le caractère vétuste des véhicules de transport.

Figure 5 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local.

3.3.2. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le marché sous-régional

Il s'agit des flux vers le Nigéria et vers les pays de l'hinterland. Comme l'indique la figure 6, l'exportation du produit vers la sous-région est effectuée par les grossistes qui reçoivent le produit directement des producteurs et/ou par l'intermédiaire des collecteurs et approvisionnent les consommateurs de la sous-région. Ces grossistes investissent dans les moyens de transport dont ils sont parfois propriétaires. C'est une forme d'intégration verticale qui réduit leurs coûts de transaction et accroît ainsi leur profit et réduit le risque de pertes de temps, tout en permettant d'honorer les engagements vis-à-vis des clients. D'abord, ces véhicules qui étaient de petites voitures Peugeot bâchées 404 ou 504 (Annexe 4) sont progressivement remplacés par des camions (Annexe 5) pouvant contenir le chargement de 8 à 10 bâchées soit des capacités de 20 à 25 tonnes d'ananas. Ce qui accroît leur capacité d'achat et de fourniture du produit. Environ 50% de ces grossistes ont des contrats de vente avec les commerçants nigérians. Cette chaîne bénéficie de l'appui des services des transporteurs, des ouvriers de chargement et des courtiers qui informent les grossistes sur la disponibilité du produit. Pour éviter la détérioration de leur produit et parfois ignorant les règles régissant le commerce international, ces exportateurs informels, paient 10.000 FCFA par chargement d'une bâchée pour pouvoir traverser la frontière.

Producteurs

Collecteurs

Grossistes

Consommateurs sous-régionaux

Transporteurs, et la douane

Courtiers

Le flux vers les pays de l'hinterland par l'axe Cotonou-Malanville ou Cotonou-Porga s'estompe à cause de l'état très dégradé de la portion Cotonou-Bohicon ; mais il continue d'être animé par les transporteurs des produits pétroliers qui chargent le fruit sur leurs citernes. Ces transporteurs, à cause de la périssabilité du produit s'approvisionnent surtout à Sèhoué dernier marché situé vers la fin de la portion dégradée. En période de carême, le groupe des transporteurs est augmenté par quelques commerçants qui alimentent non seulement l'intérieur du pays mais aussi les pays de l'hinterland. Les limites de cette chaîne sont liées aux tracasseries policière et douanière, à l'inutilisation des unités standards de pesées, au tri massale du fruit au niveau du producteur, à la vétusté des véhicules de transport et l'inexistence des contrats de vente entre les divers acteurs.

Producteurs

Collecteurs

Grossistes

Consommateurs sous-régionaux

Transporteurs, et la douane

Courtiers

Figure 6: Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional

3.3.3. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le marché européen

Les périodes de forte demande d'ananas en Europe sont les périodes des fêtes c'est-à-dire les mois de décembre, janvier (nouvel an) et de mars,avril (fête de pâques). Celles de faible demande sont les mois de juin, juillet et août où certains fruits européens sont disponibles sur ce marché et la majorité des européens sont en vacances et voyagent vers d'autres continents.

Comme l'indique la figure 7, l'ananas destiné au marché européen est livré aux exportateurs soit directement par les producteurs(par l'intermédiaire des courtiers) et/ou les grossistes. La plupart des exportateurs sont aussi des producteurs avec de grandes superficies ; mais ils complètent aussi leur production par celles des petits producteurs. Ils appuient alors ces derniers techniquement et/ou financièrement afin que la production puisse répondre aux exigences du marché européen. Ces producteurs dont les champs sont suivis pendant des mois sont informés une semaine avant la récolte pour que l'ethrélage puisse être effectué. L'inexistence de contrats entre les deux parties fait que parfois les clauses ne sont pas souvent respectées : soit le petit producteur trouve un meilleur offrant ou soit l'exportateur ne paie pas exactement le montant déclaré lorsqu'il vient rembourser ce dernier.

En général, comme leurs homologues ravitaillant la sous-région, les exportateurs fournissant le produit au marché européen investissent dans les moyens de transport qui sont des voitures Peugeot bâchées ou des camions frigorifiques ; ce qui leur donne aussi un avantage comparatif dans la fourniture de l'ananas. Cette chaîne bénéficie de l'appui des institutions de l'Etat tel que le service phytosanitaire qui certifie l'ananas (LMR, la traçabilité....) avant son exportation, la douane (taxe de voirie) et les services des transporteurs, des transitaires, des manutentionnaires de l'aéroport et des ouvriers de chargement et déchargement.

Producteurs

Grossistes

Exportateurs

Consommateurs européens

Courtiers

Transitaires, MAEP, Douane...

Transporteurs

Cette chaîne est limitée par plusieurs facteurs dont la défectuosité des voies et les tracasseries policières ; les faibles capacités techniques des producteurs (non respect des densités culturales, ethrélage mal effectué, non application des doses d'engrais en fonction des densités culturales) ; la guerre de leaderships des exportateurs ; la faible quantité d'ananas exportée qui fait élever le coût du Fret ; le faible nombre des compagnies qui acceptent le transport de l'ananas ; la concurrence qu'exerce l'exportation des reptiles (Dans un avion on ne peut pas embarquer l'ananas et les reptiles) et la cherté des cartons d'emballage de l'ananas. De plus, les exportations de cette denrée périssable ne sont pas programmées sur la base d'un calendrier subséquent. Chaque producteur se saisit de ses propres opportunités d'écoulement et il n'existe aucune régularité du marché européen.

Figure 7 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen

3.3.4. La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché local

La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché local est l'une des chaînes de valeurs où intervient la transformation de l'ananas frais (figure 8). La transformation de l'ananas en jus se développe progressivement avec des unités de transformation artisanales ou semi-modernes qui s'installent chaque année. Les producteurs livrent le produit directement aux transformateurs ou aux collecteurs et aux grossistes qui le livrent aux transformateurs. Ces derniers livrent ensuite le produit de leur travail aux restaurants et aux bars des centres urbains où se régalent les consommateurs. Cette chaîne bénéficie d'appui non négligeable des services de certification et de contrôle de la DANA ou de ABeNOR; les structures d'appui qui l'accompagnent techniquement et/ou financièrement sont les projets tels le PACER, PROCAR et les organisations telles que le REPAB et l'Association Nationale des Transformateurs de l'Ananas du Bénin (ANaTRAB)

Transporteurs, ABENOR, DANA, PROCARD

Producteurs

Collecteurs

Transformateurs

Restaurants et bars

Consommateurs locaux

Grossistes

Transporteurs

Figure 8 : Carte de la chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché local 

3.3.5. La chaîne de valeursdu jus d'ananas pour le marché régional

Le système d'approvisionnement des usines est identique à celui décrit précédemment ; c'est seulement la destination du produit fini qui diffère. Ainsi les transformateurs exportent ici le produit de la transformation vers les pays de la sous-région. Les transformateurs ravitaillent les grandes capitales des pays importateurs soit par avion soit par voie terrestre. Seules les grandes usines de transformation exportent régulièrement vers le Ghana (par Initiative pour la Relance de l'Ananas (IRA)) et vers le Maroc (par FRUITILOU), mais les petites unités ne font que profiter des foires régionales. Dans ce cas, elles sont appuyées par les projets qui les accompagnent techniquement et financièrement. Cette chaîne bénéficie aussi de l'appui du service de l'équipe de transformateurs et des transporteurs et des structures chargées du contrôle de la qualité comme la DANA et l'ABENOR.

Collecteurs

Grossistes

Transporteurs, ABENOR, DANA, PROCARD

Producteurs

Transformateurs

Consommateurs régionaux

Transporteurs

La contrainte majeure de ces deux dernières chaînes estle manque des emballages importés de façon aléatoire et le montant élevé de la certification qui ne peut être supportée par chaque entreprise.Ainsi des transformateurs indélicats non certifiés livrent localement des produits de qualité douteuse, car non contrôlée par les structures compétentes.

Figure 9 : Carte de la chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché régional

3.3.6. La chaîne de valeurs d'ananas séché pour le marché européen

Collecteurs

Grossistes

Transitaires, DANA, MAEP....

Producteurs

Transformateurs

Consommateurs européens

Transporteurs

La chaîne de valeurs de l'ananas séché pour le marché européen est animée par divers acteurs (figure10). Les producteurs livrent leurs produits aux collecteurs ou aux grossistes qui fournissent l'ananas frais aux sécheurs d'ananas ou ces derniers sont directement approvisionnés par les producteurs. Ces transformateurs approvisionnent les capitales européennes en exportant le fruit de leur travail sans d'autres intermédiaires. La contrainte majeure de cette chaîne, comme la plupart des autres chaînes est le manque de main d'oeuvre spécialisée, le manque des emballages et le coût élevé de l'énergie.

Figure 10 : Carte de la chaîne de valeurs de l'ananas séché pour le marché européen

3.3.7. La chaîne de valeurs de la production des rejets

L'ananas est une culture dont la reproduction est assurée par les rejets qui sont des bougeons qui sortent sur le pédoncule (bulbilles) ou sur la tige de la plante (cayeux) ou sur le fruit (couronne). Seules les bulbilles et les cayeux sont utilisés pour les plantations. Alors que le pain de sucre peut produire 8 à 15 rejets, la Cayenne lisse n'en fournit que deux ou trois. Faute d'un encadrement technique pour avoir des producteurs se spécialisant dans la fourniture des rejets, les producteurs du sud-Bénin s'auto approvisionnent dans leur propre champ ou achètent auprès de leurs homologues. Le marché des rejets s'est alors développé et constitue une deuxième source de revenus après la vente des fruits. Les rejets de Cayenne lisse sont plus onéreux que ceux du pain de sucre à cause de la faible disponibilité des rejets de Cayenne lisse. Les limites de cette chaîne de valeurs sont le manque de preneur (surtout pour le pain de sucre) et le problème de transport des rejets d'un champ à l'autre, quand on exploite de grandes superficies.

3.4. Flux de l'ananas au Bénin, dans la sous-région et vers l'Europe

L'analyse de la figure 11 montre que 70,14% de l'ananas produit au Bénin sont exportés vers le Nigéria suivie de la consommation nationale (20,2% dont 10,6% à Cotonou, 6,57% dans la zone de production, 3,03% à Porto-Novo, centre du pays et autres destinations) et 27,87% de cette consommation locale sont transformées. Donc5,63% seulement de la production nationale sont valorisées par les unités locales de transformation qui produisent surtout du jus et de l'ananas séché. Ces unités sont en pleine expansion et on peut espérer que des parts plus importantes seront transformées à l'avenir. L'exportation de l'ananas frais vers les pays de l'hinterland (5,2%) et vers l'UE (4,46%). Ces résultats nous permettent de dire que le marché sous-régional (Nigéria et hinterland) et international (Europe) drainent la grande partie de la production de l'ananas au Bénin. Ces différents flux ont été déjà trouvés par Sohinto (2008), mais, les proportions des quantités de fruit par flux ne sont pas les mêmes.

Cette situation montre que près de 75% de l'ananas béninois se commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland. Une fermeture de la frontière du Nigéria n'est pas souhaitable car ce pays consomme plus de 2/3 de l'ananas béninois ; ce qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les producteurs) si ce marché se ferme. Il est donc impératif d'encourager la transformation locale du produit car plus de 60% de ce qui rentre au Nigéria est transformé par ce pays.

L'ananas est ainsi un produit qui favorise l'intégration en augmentant les échanges entre le Bénin et ses pays voisins. Mais aucune statistique n'existe pour témoigner de ces échanges. Nous avons dénombré en moyenne 50 véhicules de transport qui ravitaillent le Nigéria par jour soit près de 120 tonnes d'ananas frais par jour et plus de 10 camions qui rangent 20 quarantaines au dessus de leurs citernes soit environ 10 tonnes pour les pays de l'hinterland.

Zone de production (100%)

Centre du pays (0,64%)

Autres (0,55%)

Nord et les pays de l'hinterland (5,2%)

Europe (4,46%)

Cotonou (10,55%)

Porto-Novo (1,84%)

Nigéria (70,14%)

Zone de production (6,57%)

Figure 11: Répartition du flux de l'ananas vers les différentes destinations

3.5. Circuit d'approvisionnement des producteurs en intrants

SONAPRA

SCDA

Commerçants

Producteurs

Transporteurs et ouvriers

Transporteurs et ouvriers

L'Etat, à travers la SONAPRA, met en place les intrants et cette dernière se charge de leur distribution dans les SCDA. Les SCDA approvisionnent à la fois les producteurs et les commerçants. L'inexistence des organisations de producteurs d'ananas fonctionnelles fait que les commerçants acquièrent plus de 70% du stock et les intrants s'épuisent au niveau des SCDA en moins de quatre jours. Ainsi, seuls les producteurs nantis achètent à bas prix auprès des SCDA dans les quatre jours ; les autres sont obligés de contacter les commerçants pour acheter les intrants dont le prix devient plus élevé. Le prix de 50 kilogrammes varie entre 15.000FCFA et 22.000 FCFA. Il faut aussi signaler que ces intrants ne sont pas spécifiques à la production de l'ananas.

Figure 12 : Circuit d'approvisionnement en intrants des producteurs

Conclusion partielle

En résumé,plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les acteurs sont inorganisés et les principaux freins à la commercialisation et à l'exportation de l'ananas sur l'Europe sont la petitesse des plantations d'ananas, la tracasserie policière, le coût élevé du Fret et des emballages, l'inutilisation des unités standard pour la vente, le tri à l'achat auprès du producteur, le manque de financement, le manque et le caractère vétuste des véhicules de transport. Mais, les contraintes qui limitent les exportations de l'ananasvers l'Europe se résument principalement à l'inefficacité de l'organisation des producteurs qui éprouvent des difficultés à respecter les normes internationales d'exportation de ce produit à l'état frais et à l'inexistence de négociants capables de traiter les grands volumes permettant de réaliser des économies d'échelle sur les Frets aériens souvent très onéreux. Aussi, les exportations de cette denrée périssable ne sont pas programmées sur la base d'un calendrier subséquent. Chaque producteur se saisit de ses propres opportunités d'écoulement et il n'existe aucune régularité du marché européen.

Le principal lieu d'approvisionnement de l'ananas frais des commerçants est la Commune de Zè à travers le marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du producteur. Les principaux lieux de vente de l'ananas frais des commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè et les marchés périphériques des centres urbains.

Aussi, près de 75% de l'ananas béninois se commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland ; ce qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les producteurs) si ce marché se ferme. Il faut donc promouvoir les unités de transformations locales en vue de diminuer l'exportation de l'ananas à l'état brut.

Chapitre 4 : Comportement des acteurs et performance des différentes chaînes de valeurs de l'ananas.

Ce chapitre présente dans un premier temps la conduite c'est-à-dire les stratégies qu'utilisent les différents acteurs de la filière ananas pour se maintenir dans le système. Dans un second temps, il évalue les coûts et les performances des différentes Chaines de Valeurs Ajoutées de la filière. Enfin, la vérification des hypothèses est abordée.

4.1. Conduite des acteurs

4.1.1. Mécanisme d'achat et les relations entre clients et fournisseurs

Le seul fournisseur d'ananas frais au Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes, les transformateurs et les exportateurs. Comme souligné dans le chapitre précédent, l'achat se fait principalement au champ du producteur. Au fil du temps, les principaux acheteurs d'ananas sont connus par les producteurs. Avec les fréquentations, la confiance naît entre les producteurs et certains exportateurs et transformateurs lui fournissant du crédit. Ces avances se font après quelques enquêtes de moralité et après avoir su que le producteur dispose réellement d'un champ ou d'une parcelle d'ananas. Parfois un avaliseur est nécessaire. Toujours est-il que ces avances se font sans un contrat.

Le marchandage est utilisé à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de l'année. Une sélection massale des fruits calibrés s'opère et le commerçant choisit les fruits qui lui paraissent en bon état (grosseur, sans blessure, non détérioré, maturité assurée etc.).Ceci fait que, les fruits qui sont considérés comme bons pour un client, peuvent ne pas l'être pour d'autres. Ce qui veut dire que les commerçants (grossistes) ont pratiquement un pouvoir plus fort que les producteurs du fait qu'ils sélectionnent l'ananas, car les producteurs n'ont pas une organisation qui pourra permettre à ces derniers d'instaurer les normes standard de vente. Ce système leur donne une marge de manoeuvre suffisante pour guider le prix d'achat auprès du producteur. Il faut noter que les achats en gros (bâchée, taxi 5 place..) gardent le même prix dans toute la zone de production à un instant donné. Mais, le prix d'achat de l'ananas aux producteurs dépend du prix auquel l'ananas est acheté sur le marché de Sèmè (marché terminal) et parfois de Dantokpa ; qui s'uniformise dans toute la zone de production immédiatement. Donc, il existe un système d'information informel entre les producteurs qui s'effectue à l'aide du téléphone portable.

Par ailleurs, alors que l'achat se fait souvent au comptant par les commerçants et transformateurs locaux, les exportateurs européens attendent que le produit soit accepté et payé en Europe avant de solder leur compte auprès du producteur. Parfois, l'exportateur ne respecte pas les clauses de la vente. Ainsi, ce système de paiement a des conséquences négatives sur les exportations d'ananas frais sur le marché européen. Ce manque de confiance est une des causes de la forte production de pain de sucre car les producteurs préfèrent vendre et recevoir une somme certaine qu'une hypothétique somme qui n'arrive pas en totalité.

4.1.2. Mécanisme de vente et les relations entre vendeurs et acheteurs

Les transformateurs, les exportateurs et les consommateurs locaux sont les principaux clients. Comme à l'achat, le prix est obtenu après marchandage.Ici aussi, ce sont les clients qui détiennent le prix à cause du caractère périssable du produit et de l'habitude des acheteurs. Les exportateurs achètent de l'ananas au kilogramme tandis que les autres le font par bâchée ou les autres unités de vente citées dans le chapitre 3. En fait, il existe des contrats entre les exportateurs et les acheteurs européens. Certains grossistes ont aussi des contrats avec les acheteurs Nigérians.

4.1.3. Circulation de l'information sur le marché

L'information est l'élément fondamental dans la transparence du marché. Il n'y a aucun système d'information officiel sur le marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard. Il y a le système d'information (téléphone portable) entre les producteurs car à un instant t donné le prix d'achat de l'ananas en gros demeure le même dans la zone de production. L'information circule aussi dans le système informel par l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci à l'aide du téléphone portable.

4.1.4. La réglementation du marché

Ces réglementations peuvent se situer à deux niveaux à savoir la réglementation officielle du commerce des produits agricoles au Bénin et les organisations internes au sein des acteurs commerciaux.

En effet, comme beaucoup d'autres pays, la commercialisation des produits agricoles au Bénin est réglementée par un certain nombre de dispositions juridiques. Elles définissent les conditions d'entrée dans la profession et les modalités liées à l'exercice de l'activité. Nous avons la loi N° 87-351 du 23 octobre 1987 qui stipule en son article 1 que, les opérations de commercialisation des produits agricoles ne peuvent être effectuées que sur les marchés officiels conformément aux textes définissant les conditions de déroulement des campagnes de commercialisation des produits agricoles. Les articles 3 et 9 renseignent eux, sur le profil des divers acteurs commerciaux. Sera donc "considérée comme acheteur de produits agricoles, toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant et qui procède habituellement à la collecte primaire des produits agricoles auprès des producteurs pour son propre compte ou celui d'un négociant". "Est considéré comme négociant de produits agricoles, toute personne physique ou moral ayant la qualité de commerçant et qui, pour les besoins de ses activités, procède habituellement au commerce de gros des produits agricoles dans le but de les rétrocéder ou de les exporter en l'état ou après transformation". Pour avoir la qualité d'un commerçant, il faut se faire enregistrer au registre de commerce moyennant une somme de 25.000f CFA et se faire établir une carte d'acheteur ou de négociant de produit agricole contre un montant de 4.800 FCFA.

C'est seulement à ces conditions que, selon la réglementation officielle, les acheteurs et les négociants, peuvent avoir la liberté d'acheter directement auprès des paysans. Ils sont néanmoins tenus, de déclarer tout leur stock aux agents des services de contrôle, de qualité et des prix des produits.

Dans la pratique, en tout cas au niveau des commerçants de l'ananas, il était surprenant de ne rencontrer aucun agent local qui ait rempli ces conditions, mais les exportateurs disposent du registre de commerce. Un résultat pareil a été obtenu par Salami (1992) et Pédé (2001) qui, estiment que ces réglementations officielles sont réduites à la perception des diverses taxes et que les divers textes régissant les activités commerciales au Bénin, sont méconnus des divers acteurs.

Aussi de manière spécifique Salami (1992) pense que ce décret pose légalement des bases des restrictions pour l'entrée dans le commerce des vivriers et, il faudra également craindre les tracasseries régulières et le champ de corruption que cela pouvait constituer. Et pour Pédé (2001), si les conditions d'adhésion pouvaient être repensées ou réétudiées pour favoriser l'accès des commerçants, même les plus démunis, cela pourrait susciter leur intérêt puisque, la plupart d'entre eux connaissent aujourd'hui son importance encore que les dispositions de ce décret semblent être liées à la politique commerciale de la période avant la libéralisation officielle du commerce des produits vivriers.

Quant aux organisations internes, elles opèrent sans statut formel. En effet, au niveau des commerçants (local) de l'ananas, il n'existe par un regroupement associatif régi par des dispositions statutaires. C'est une simple pratique de vie en communauté

Il s'agit essentiellement des pratiques comme l'entraide et l'assistance sociale aux collègues en cas d'événement heureux (baptême, mariage...) ou malheureux (décès, maladies ...). En ce qui concerne les exportateurs, ils ne disposent d'aucune règle, chacun agit en fonction de ses intérêts.

4.1.5. Stratégie des acteurs

Les producteurs d'ananas du Bénin fractionnent leur superficie en de petites portions et cultivent de l'ananas en toutes périodes de l'année sans même tenir compte des conditions climatiques et de la demande des clients.

Les commerçants et certains transformateurs n'utilisent pas les unités standards de vente ce qui pénalisent les producteurs et permet à ces derniers de faire la distinction des fruits ;ce qui laisse sous le bras des producteursdes quantités importantes d'ananas qu'il est contraint de brader.

Il faut noter l'existence des contrats entre les exportateurs de l'ananas frais et séché et les clients européens. Mais ces opérateurs sont inorganisés, ils fonctionnent dans un environnement concurrentiel et chacun se réclame Leader ; ce qui ne permet pas de mieux organiser l'exportation de l'ananas afin de mieux le rentabiliser au niveau de cette chaîne. Néanmoins, la mesure se fait avec l'unité universelle qu'est le kilogramme ; mais les prix d'achat et de vente ne sont pas fixes. Le prix d'achat dépend de l'exportateur (qui détient latotalité de l'information) et le prix de vente dépend de la qualité et la quantité de l'ananas qui est déterminée par les normes internationales ou européennes.

4.1.6. Période de vente et prix d'achat de l'ananas en fonction des unités de vente

4.1.6.1. Période de forte demande de l'ananas

La figure ci-dessous montre les périodes de fortes demandes de l'ananas au Bénin.

Figure 13 : Période de forte demande de l'ananas

Il ressort de l'analyse de la figure13 que 70,59% des répondants ont affirmé que les périodes de fortes demandes de l'ananas s'étendent du mois de mars au mois d'août. Car c'est dans cette période de l'année qu'intervient le carême musulman oùla demande nationale est grossie de la demande de la sous-région (Nigéria, le Niger, le Burkina et le Mali). Aussi, les transformateurs demandent-ils plus d'ananas pour la fabrication des jus et confiture afin de satisfaire d'une part la demande des clients pour les manifestations tels que les mariages, les communions.... et d'autre part pour l'organisation de la foire de l'indépendance ainsi que des foires sous-régionales. On pourrait alors dire que le marché de l'ananas est influencé par les facteurs socioculturels et la demande des pays de l'hinterland et le Nigéria.

Encette période, les gros fruits sont achetés en moyenne à 56,8F/kg et 91,34 F/kg respectivement par bâchée et la quarantaine (Annexe 3).

4.1.6.2. Période de demande moyenne

La figure ci-dessous montre les périodes de moyennes demandes de l'ananas au Bénin.

Figure 14 : Période de demande moyenne de l'ananas

Il ressort de l'analyse de la figure 14 que 58,82% des commerçants ayant répondu ont affirmé que les périodes de demandes moyennes de l'ananas au Bénin sont les mois de Décembre, Janvier et Février. La période de fin d'année est connue pour la forte demande des fruits, et surtout de l'ananas par les européens ; mais cette période coïncide avec celle de l'offre des mangues. Ce qui contrebalance et réduit la demande en ananas qui, loin d'être faible est moyenne. Ainsi la forte demande européenne agit faiblement sur l'offre de l'ananas au Bénin.

Encette période les gros fruits sont achetés en moyenne à 47,2F/kg et 60,89F/kg respectivement par bâchée et la quarantaine (Annexe 3).

4.1.6.3. Période de faible demande

Lafigure ci-dessous montre les périodes de faible demande de l'ananas au Bénin.

Figure 15 : Période de demande faible de l'ananas

Il ressort de l'analyse de la figure 15 que 76,47% des commerçants ayant répondu ont affirmé que la période de faibles demandes s'étend du septembre au mois de novembre. Cette période correspond à la sortie des oranges qui sont substituts à l'ananas et coïncide avec la faible demande européenne. Ainsi la sortie des fruits à l'intérieur et à l'extérieur (Europe) a une influence négative sur la demande de l'ananas béninois.Par ailleurs, la production de l'ananas dépend aussi des facteurs naturels notamment climatiques et certaines opérations (ethrélage, application des engrais..) ne peuvent s'effectuer qu'à des périodes données de l'année.

Ences périodes, les gros fruits sont achetés en moyenne à 32,85F/kg et 60,43 F/kg respectivement par bâchée et la quarantaine (Annexe 3). On constate que plus l'ananas est demandé plus son prix est élevé et que le prix au kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.

4.2. Eléments de coût de commercialisation pour les chaînes à l'exportation

4.2.1. Structure des coûts de commercialisation de l'ananas frais pour le Nigeria

Tableau 11 : Coûts d'exportation de la tonne d'ananas frais vers le Nigeria

Désignations

Montant en FCFA

Proportion en %

1

Prix d'achat

60.000

68,18

2

Coût de récolte

2.400

2,73

3

Coût de transport

16.000

18,18

4

Courtiers

2.000

2,27

5

Chargement et déchargement

1.600

1,82

6

Faux frais (police et douane)

6.000

6,82

 

Total

88.000

100,00

L'analyse de la structure des coûts de commercialisation montre que le coût d'acquisition de l'ananas (68,18%) constitue le principal poste de charge au niveau de cette chaîne de valeurs. Cette manière permet d'encourager le producteur à plus produire. Les frais de transport, la commission des courtiers et les faux frais représentent respectivement 18,18%, 2,27% et 6,82% du coût total. Le coût élevé de ces charges (27,27%) est dû à l'existence d'un intermédiaire, à l'absence d'infrastructures adéquates et au manque d'information engendrant d'autres frais (à titre d'exemple, les douaniers perçoivent de manière informelle une somme de 10.000FCFA par bâchée et 5.000 FCFA par les courtiers). Ces commerçants ne supportent pas des charges fixescar ils ne disposent pas de véhicule (la majorité) ni de magasin pour leurs activités.

4.2.2. Structure des coûts de commercialisation de l'ananas frais vers le marché européen.

Tableau 12 : Coût d'exportation de la tonne d'ananas frais pour le marché européen

Désignations

Montant en FCFA

Proportion en %

1

Prix d'achat

100.000

9,93

2

Prix de carton

162.000

16,09

3

Montage de carton

500

0,05

4

Transport

16.667

1,65

5

Chargement

2.000

0,20

6

Taxe de voirie

9.311

0,92

7

Taxe supplémentaire sur déclaration de douane

5.900

0,58

8

Service phytosanitaire

6.100

0,60

9

Courtage

2.000

0,20

10

Transitaire

100.000

9,93

11

Manutention

50.000

4,96

12

Faux frais de route

2.000

0,20

 

Prix FOB

456.478

45,35

13

Fret aérien

550.000

54,64

 

Prix CAF

1.006.478

100,00

L'analyse de la structure des coûts de l'exportation de l'ananas frais vers l'Europe montre que le coût d'acquisition des cartons et le Fret aérien sont les principaux postes de charge au niveau des exportateurs, qui représentent respectivement 16,09% et 54,64% du coût total. Le coût élevé du prix des emballages est simplement dû à l'importation de ces cartons et à l'imposition d'une norme de carton a utilisée pour l'exportation de l'ananas. En ce qui concerne le Fret, il est dû à l'importance que les compagnies aériennes tiennent pour le transport des individus et celui des reptiles qui leur sont plus rentables et à l'insuffisance des compagnies aériennes. On constate aussi que pour un kilogramme d'ananas exporté, les transitaires et les manutentionnaires sont rémunérés respectivement à 100FCFA et 50FCFA ; donc le producteur, l'acteur qui doit être encouragé pour pouvoir augmenter la production, est marginalisé par rapport aux transitaires et manutentionnaires qui n'ont qu'un travail ponctuel et régulier. Donc, il existe un nombre important de services qu'il est urgent de réduire afin de diminuer les coûts de transaction pour que les acteurs directs puissent être encouragés. Les limites importantes à l'exportation de l'ananas vers l'Europe sont surtout le coût élevé du Fret et des cartons pour emballages. Il faudra donc augmenter la production de l'ananas pour que l'exportation se fasse par bateaux pour pouvoir diminuer le coût du Fret aérien. Cette augmentation passera par l'extension de la production de l'ananas dans les zones où les conditions de production de cette culture sont favorables, l'amélioration des moyens de production et aussi la fourniture d'intrants spécifiques à l'ananas. Il faut aussi oeuvrer pour l'installation des usines de fabrication des cartons afin de diminuer son coût et de créer aussi des emplois.

4.3. Analyse de la rentabilité financière de la commercialisation de l'ananas frais localement et à l'exportation

4.3.1. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché local

De l'analyse du tableau 13, il se dégage que la tonne d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local par une richesse cumulée de l'ordre 147.433FCFA avec une part contributive importante pour les producteurs (34,16%), suivi des détaillants (25,35%), des collecteurs (20,26%) et enfin, des grossistes à (20,23%).

Tableau 13 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local

Désignations

Producteurs

Collecteurs

Grossistes

Détaillants

Total

VA (FCFA)

50.354,00

29.867,00

29.832,00

37.380,00

147.433,00

Part dans VA (%)

34,16

20,26

20,23

25,35

100,00

VA/CI

8,75

4,84

1,34

2,30

4,30

Cette part importante de la VA des producteurs s'explique par le fait que la production de l'ananas nécessite plus de main-d'oeuvre. La grande partie de cette VA permet de rémunérer la main d'oeuvre qui a servi à la réalisation des opérations culturales, car ces derniers n'ont pas accès aux structures de financement et de plus, les équipements utilisées sont de types rudimentaires ou apportées par la main-d'oeuvre salariée. Pour produire une tonne d'ananas dans cette chaîne les producteurs utilisent en moyenne 1.612 FCFA de main-d'oeuvre salariée. La production de l'ananas est donc une source de création d'emplois. Si toutes les conditions sont réunies, les producteurs sont à un rendement de trois tonnes par mois, ce qui permet de créer une richesse de 151.062 FCFA par mois. La production de l'ananas est donc une activité rentable pour ces acteurs. Il faudra donc soutenir ces acteurs afin d'améliorer leur productivité.

Les commerçants créent moins de richesse que les producteurs. La main-d'oeuvre que ces derniers utilisent se limite aux niveaux de la récolte, du chargement/déchargement et du transport de la marchandise sauf les détaillantes qui ne supportent que le transport.

Le rapport de la valeur ajoutée à la consommation intermédiaire permet de conclure que ce sont les producteurs qui participent plus à la création de la richesse. La VA des collecteurs et grossistes est inférieure à celle des détaillantes, ce qui s'explique par le fait que les détaillantes ne supportent que les charges opérationnelles. De plus, l'échelle d'activité est très élevée chez les grossistes qui vendent des tonnes d'ananas en effectuant plusieurs voyages par semaine à l'aide de leur unité d'achat qu'est la voiture Peugeot bâchée. Une détaillante ne vendant au maximum que deux quarantaines par jour, soit environs 100kg ; il lui faut donc deux semaines en moyenne pour gagner la VA d'une tonne. En effet, la périssabilité du produit et leur capacité financière ne leur permettent que d'acheter une cinquantaine de kg d'ananas qu'elles vendent en trois ou quatre jours. Si elles s'y adonnent, elles acquièrent cette VA après 20 achats ; soit environ 80 jours ou maximum trois mois.

Forces est de constater que plus de 82,8% des producteurs ont leurs VA par tonne comprises entre 50.000 F et 60.000 F et 17,2% ont leurs VA à la tonne inférieures à 50.000 F (Tableau 4.4).

Tableau 14 : Répartition des producteurs suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des enquêtés)

Sexe

Tranche des VA des producteurs en FCFA

Total

Inférieur à 50.000

Supérieur à 50.000

Femme

13,0

87,0

100,0

Homme

33,3

66,7

100,0

Total

17,2

82,8

100,0

Source : Données de l'enquête, 2014

Tous les collecteurs ont leurs VA par tonne comprises entre 25.000 FCFA et 30.000 FCFA ; 50% des détaillants ont leurs VA par tonne comprises entre 20.000 FCFA et 30.000 FCFA, le reste est compris entre 40.000 FCFA et 50.000 FCFA. Il faut aussi signaler que 50% des grossistes ont leurs VA par tonne comprises entre 20.000 FCFA et 30.000 FCFA, 40% comprises entre 30.000 FCFA et 40.000 FCFA enfin 10% inférieures à 20.000 FCFA (Tableau 14). Ces acteurs participent inégalement à la formation de la VA globale.

Tableau 15 : Répartition des grossistes suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des enquêtés)

Sexe

Tranche des VA des grossistes locales en FCFA

Total

 

inférieur à 20.000

[20.000 ; 30000[

[30.000;40.000[

Femme

11,1

50,0

38,9

100,0

Homme

8,3

50,0

41,7

100,0

Total

10,0

50,0

40,0

100,0

Tableau 16 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local

Groupe

ddl

F

Signification

Inter-groupes

3

41,267

,000

Intra-groupes

66

 
 

Total

69

 
 

Le test ANOVA à un facteur effectué indique qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local sont significativement différentes. Alors, l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc les VA moyennes des producteurs, des grossistes, des collecteurs et des détaillantes sont différentes entre elles. Le résultat de ce test confirme que les différents acteurs participent inégalement à la création de cette richesse.

4.3.2. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché sous-régional (Nigeria)

De l'analyse du tableau 17, il se dégage que la tonne d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional par une richesse cumulée de l'ordre 141.678FCFA avec une part contributive importante pour les producteurs (35,55%) suivi des grossistes (23,91%), des collecteurs (21,08%) et enfin, des exportateurs à (19,46%).

Tableau 17 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional

Désignations

Producteurs

Collecteurs

Grossistes

Exportateurs

Total

VA (FCFA)

50.354,00

29.867,00

33.884,00

27.573,00

141.678,00

Part dans VA (%)

35,55

21,08

23,91

19,46

100,00

VA/CI

8,75

4,84

1,28

0,70

3,92

Les producteurs participent plus à la création de la richesse. La VA des exportateurs est inférieure à celle des autres acteurs, ce qui s'explique par l'inexistence des charges supplémentaires (faux frais surtout) que ces derniers supportent. L'échelle d'activité est très élevée chez les grossistes et des exportateurs, ce qui leur permet de multiplier cette VA par semaine.

Le rapport de la valeur ajoutée à la consommation intermédiaire, nous permet de détecter l'existence d'autres intermédiaires, l'absence d'infrastructures adéquates et le manque d'information engendrant d'autres frais au niveau des grossistes et exportateurs de l'ananas.

La valeur ajoutée globale de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional est inférieure à celle de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local. On pourra dire que la commercialisation de l'ananas frais au niveau national est plus rentable qu'à son exportation vers le Nigeria. Cette chaîne étant risquée (fermeture de la frontière du Nigeria par exemple) pour le Bénin, il faudra donc promouvoir la transformation de l'ananas en ces dérivées afin de minimiser ce risque.

Tableau 18 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional

Groupe

ddl

F

Signification

Inter-groupes

2

41,70

,000

Intra-groupes

49

 
 

Total

51

 
 

Le test ANOVA à un facteur effectué indique qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional sont significativement différentes. Alors, l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc les VA moyennes des producteurs, des grossistes, des collecteurs et des exportateurs sont différentes entre elles. Le résultat de ce test confirme que les différents acteurs participent inégalement à la création de cette richesse.

4.3.3. Analyse de la rentabilité au niveau de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché européen

De l'analyse du tableau 19, il se dégage que la tonne d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen par une richesse cumulée de l'ordre 361.488 FCFA avec une part contributive importante pour les exportateurs (76,03%) suivi des producteurs (16,06%) et enfin des grossistes à (7,91%).

Tableau 19 : Valeur Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne de valeurs d'ananas frais pour le marché européen

Désignations

Producteurs

Grossistes

Exportateurs

Total

VA (FCFA)

58.048,00

28.592,00

274.848,00

361.488,00

Part dans VA (%)

16,06

7,91

76,03

100,00

VA/CI

8,84

2,09

0,35

11,28

Cette part importante de la VA des exportateurs permet de rémunérer surtout les acteurs secondaires que sont les manutentionnaires et les transitaires. De plus, les exportateurs détiennent l'information que ça soit à l'intérieur qu'à l'extérieur (prix de vente, périodes de fortes demandes, le taux de change) du pays. Donc ces derniers contrôlent l'exportation de l'ananas béninois en encaissant la plus forte valeur ajoutée de la chaîne. Dans ces conditions, les producteurs, les premiers fournisseurs de l'ananas du système à travers la commercialisation primaire, se trouvent en situation de perte de proportion énorme de leur VA qui est concentrée au niveau des exportateurs. Cette situation compromet non seulement l'engouement des producteurs à emblaver davantage de superficies dans le but d'accroître leur production mais aussi la compétitivité de l'ananas béninois sur le marché international.Pour produire une tonne d'ananas dans cette chaîne les producteurs utilisent en moyenne 3.043 FCFA de main-d'oeuvre salariée.

Le rapport de la valeur ajoutée à consommation intermédiaire montre que la consommation intermédiaire est très élevée chez les exportateurs, ce qui est dû à l'existence de nombreux services qui existent au niveau de ces derniers. Il urge donc de réduire le coût de ces services afin de diminuer la consommation intermédiaire pouraugmenter la valeur ajoutée. La réduction du coût de ces services passe par une organisation réelle des exportateurs afin d'uniformiser le mode d'exportation (groupé les exportations par période par exemple).

La valeur ajoutée globale de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen est supérieure à celle de la chaîne de valeurs de l'ananas frais sur le marché local. On pourra dire que l'exportation de l'ananas vers l'Europe est plus rentable financièrement qu'a sa commercialisation au niveau local. Bien qu'elle soit rentable sur le marché européen, elle participe faiblement auxrecettes d'exportation. A titre d'exemple, selon les données de l'INSAE en 2010, quand, le coton contribuait à 24,02% aux recettes d'exportations, l'ananas ne contribue qu'à 0,9%.Cela s'explique par le fait que la transformation de l'ananas est plus artisanale ce qui, contrairement au coton, limite davantage la contribution de ce produit dans la formation du PIB.Par tonne d'ananas exporté, la douane béninoise ne perçoit que 9.311 FCFA. Il faudra donc oeuvrer pour l'augmentation de la production nationale en vue d'accroître la quantité d'ananas exportée.

Tableau 20: Anova sur les Valeurs Ajoutées de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen

Groupe

ddl

F

Signification

Inter-groupes

2

14.344,80

,000

Intra-groupes

27

 
 

Total

29

 
 

Le test ANOVA à un facteur effectué indique qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché européen sont significativement différentes. Alors, l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc les VA moyennes des producteurs, des grossistes et des exportateurs sont différentes entre elles. Le résultat de ce test confirme que les différents acteurs participent inégalement à la création cette richesse.

4.3.4. Synthèse comparatif des valeurs ajoutées

4.4. Vérification des hypothèses

4.4.1. Vérification de l'hypothèse 1

Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les acteurs utilisent des stratégies différentes pour pouvoir atteindre leurs objectifs. Donc, il n'y a pas une organisation réelle entre les différents acteurs. L'hypothèse 1 est donc vérifiée.

4.4.2. Vérification de l'hypothèse 2

L'étude a montrée que plus de 2/3 de l'ananas produit au Bénin sont exportés vers le Nigéria et moins de 5% sont exportés vers l'Europe. L'hypothèse 2 est validée. Donc l'ananas est plus exporté que consommé localement.

4.4.3. Vérification de l'hypothèse 3

La commercialisation de l'ananas frais au niveau national est plus rentable financièrement qu'à son exportation vers le Nigéria ; mais, son exportation vers l'Europe est plus rentable qu'à sa commercialisation au niveau local.L'hypothèse 3 n'est pas vérifiée.

4.4.4. Vérification de l'hypothèse 4

Le coût d'acquisition des cartons et le Fret aérien sont les charges qui représentent à elles seules 70,73% des coûts de commercialisation. Elles constituent des contraintes majeures à l'exportation de l'ananas vers l'Europe tandis que les charges de transport et les faux frais de route limitent aussi son exportation vers le Nigéria. L'hypothèse 4 est donc vérifiée.

Conclusion partielle

Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes, les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard. L'information circule dans le système informel par l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci à l'aide du téléphone portable. On constate que plus l'ananas est demandé plus son prix est élevé et que le prix au kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.

La commercialisation de l'ananas frais au niveau national est plus rentable qu'à son exportation vers le Nigéria et l'exportation de l'ananas vers l'Europe est plus rentable qu'à sa commercialisation au niveau local. Il faut noter aussi que les producteurs créent plus de la valeur ajoutée au niveau des chaînes de l'ananas frais sur les marchés local et sous-régional tandis qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais vers l'UE, ce sont les exportateurs qui accumulent une part très importantes de la VA.Doncil y a une répartition inégale de la richesse au niveau de ces différentes chaînes de valeurs.

Conclusion et Suggestions

Globalement la filière souffre de manque d'encadrement technique des producteurs, l'inorganisation des différents acteurs, du manque de financement des acteurs (producteurs, commerçants), du manque de moyen de transport adéquat et des tracasseries policières qui grèvent le coût de production et des transactions.

En ce qui concerne la filière en général, il faut faciliter l'accès au financement de tous les acteurs impliqués, rendre l'agriculture de l'ananas en agriculture contractuelle afin que les différents acteurs puissent formaliser les contrats etrenforcer la recherche- action dans le secteurpour mettre à disposition des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les appuis-conseil devront se fonder. Mais il urge de proposer des mesures spécifiques à chaque acteur. Au niveau de la production il faut :

ü mettre en place des stratégies de production de rejets sains et vigoureux ;

ü promouvoir des structures de fourniture d'intrants spécifiques ;

ü renforcer le niveau technique et de gestion des producteurs ;

ü renforcer la gestion des organisations de producteurs d'ananas ; ceci à travers l'implication des réels acteurs à la base.

ü Renforcer l'appui- conseil aux producteurs afin qu'ils produisent des fruits de qualité conforme aux normes de l'UE ;

Quant à la commercialisation il faut:

ü renforcer les capacités techniques et managériales des commerçants ;

ü renforcer la promotion des produits dérivés ;

ü faciliter l'accès au transport de l'ananas par bateau;

ü installer les usines de fabrication des équipements et emballages pour le conditionnement ;

ü fournir les laisser passer aux camions transportant de l'ananas frais, car c'est un produit périssable afin qu'ils puissent atteindre l'aéroport à l'échéance ;

ü transporter de l'ananas par bateau afin de diminuer le coût de Fret ce qui passe par l'augmentation de la production de l'ananas ; il faut donc étendre la production de l'ananas dans les zones où les conditions de cette culture sont favorables ;

ü créer le service de commercialisation de l'ananas ; ce qui permettra d'uniformiser les unités et les prix d'achat et de vente de l'ananas ;

ü l'organisation réelle des exportateurs. Ce qui permettra de planifier les exportations afin que le transport puisse se faire avec bateau afin de réduire le coût du Fret.

Au niveau de la transformation, il convient de :

ü renforcer les capacités techniques et managériales des transformateurs ;

ü faciliter l'accès aux équipements performants;

ü faciliter l'accès aux emballages moins coûteux à travers l'installation des usines de fabrication de ces emballages;

ü appuyer l'installation des infrastructures de conservation des sous-produits.

Au niveau de l'Etat, il faut :

ü formaliser les exportations vers le Nigéria en créant par exemple un poste de services phytosanitaires à la frontière ;

ü renforcer les services d'encadrements aux producteurs ;

ü promouvoir le partenariat privée-publique ;

ü renforcer le climat d'affaire afin d'attirer les investisseurs privés ;

ü aménager les pistes rurales pour favoriser le transport de l'ananas des champs vers les lieux de vente ;

ü mettre en place les infrastructures (quai fruitier, bateaux frigorifiques etc.) et d'un laboratoire certifié pour l'analyse des produits agricoles pour exportation.

ü Réduire le coût d'électricité

ü mettre en place une plate-forme multi-acteurs

Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les acteurs sont inorganisés et les principaux freins à la commercialisation et à l'exportation de l'ananas sur l'Europe sont la petitesse des plantations d'ananas, la tracasserie policière, le coût élevé du Fret et des emballages, l'inutilisation des unités standard pour la vente, le tri à l'achat auprès du producteur, le manque de financement, le manque et le caractère vétuste des véhicules de transport. De plus, les producteurs ne bénéficient pas de l'appui des structures d'encadrement technique et aussi des structures de financement. Mais, les contraintes qui limitent les exportations de l'ananasvers l'Europe se résument principalement à l'inefficacité de l'organisation des producteurs qui éprouvent des difficultés à respecter les normes internationales d'exportation de ce produit à l'état frais et à l'inexistence de négociants capables de traiter les grands volumes permettant de réaliser des économies d'échelle sur les Frets aériens souvent très onéreux. Il faut aussi noter l'absence d'infrastructures (quai fruitier, bateaux frigorifiques etc.) et d'un laboratoire certifié pour l'analyse des produits agricoles.

Le principal lieu d'approvisionnement de l'ananas frais des commerçants est la Commune de Zè à travers le marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du producteur. Les principaux lieux de vente de l'ananas frais des commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè et les marchés périphériques des centres urbains.

Aussi, près de 80% de l'ananas béninois se commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland ; ce qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les producteurs) si ce marché se ferme. Il faut donc promouvoir les unités de transformations locales en vue de diminuer l'exportation de l'ananas à l'état brut.

Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes, les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard. L'information circule dans le système informel par l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci à l'aide du téléphone portable et aussi entre les producteurs. Si bien que, le prix d'achat en gros de l'ananas (bâchée, taxi 5 place et taxi 9 place) ne varie pas dans le temps dans la zone de production. Le prix d'achat de l'ananas est déterminé par les marchés de Sèmè (marché terminal) et parfois de Tokpa. On constate que plus l'ananas est demandé plus son prix est élevé et que le prix au kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.

Force est de constater que toutes les chaînes de valeurs étudiées sont financièrement rentables. Cependant, la chaîne de valeurs d'exportation de l'ananas frais vers les pays européens se présente comme étant la plus rentable, cette chaîne est limitée principalement par le coût élevé du Fret et des cartons pour l'emballage de l'ananas qui sont importés. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché local est plus rentable que celle de l'exportation vers le Nigéria. La chaîne de valeurs dans laquelle on peut concentrer les investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les parties prenantes que pour la nation est celle de la commercialisation au niveau local ; ce qui passe par l'organisation des producteurs, la réduction des acteurs inutiles et la promotion des unités de transformation. Cette manière permettra de réduire la quantité d'ananas exportée vers le Nigériaqui représente un risque énorme pour les acteurs de la filière en cas d'effondrement de ce marché. Il faut noter aussi que les producteurs créent plus de la valeur ajoutée aux niveaux des chaînes de l'ananas frais sur les marchés local et sous-régional tandis qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais vers l'UE, ce sont les exportateurs qui accumulent une part très importantes de la VA. Donc les différents acteurs participent inégalement à la création de la valeur ajoutée globale.

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Annexes

Annexe1 : Répartition des commerçants suivant le sexe et de la variété commercialisée (% des enquêtés)

Tableau croisé sexe * variété d'ananas

 

variété d'ananas

Total

pain de sucre

Cayenne lisse

les deux

 

Femme

du total

36,1 (13)

2,8(1)

22,2(8)

61,1

Homme

du total

8,3(3)

0,0

30,6(11)

38,9

Total

du total

44,4(16)

2,8(1)

52,8(19)

100,0

Annexe2 : Répartition des commerçants suivant les lieux de vente et de la Commune d'approvisionnement (% des enquêtés)

 

lieu de vente de l'ananas

Total

Tokpa

tokpa et sèmè

tokpa, sèmè et porto

tokpa, sèmè et nigéria

marché de ville

zè plak

 

Allada

du total

0,0

0,0

0,0

0,0

100,0 (1)

0,0

100,0

dans Commune

0,0

0,0

0,0

0,0

37,5 (3)

62,5 (5)

100,0

allada, zè et tori

dans Commune

33,3(4)

33,3(4)

16,7(2)

16,7(2)

0,0

0,0

100,0

Toffo

dans Commune

0,0

0,0

0,0

0,0

100,0(2)

0,0

100,0

allada, zè, toffo

dans Commune

0,0

66,7(2)

33,3(1)

0,0

0,0

0,0

100,0

allada, zè, toffo et tori

dans Commune

0,0

0,0

100,0(2)

0,0

0,0

0,0

100,0

Calavi

dans Commune

0,0

0,0

0,0

0,0

66,7(2)

33,3(1)

100,0

allada, zè, calavi

dans Commune

0,0

50,0(1)

0,0

0,0

50,0(1)

0,0

100,0

allada, zè, tori, toffo, calavi

dans Commune

0,0

0,0

0,0

100,0(1)

0,0

0,0

100,0

Tokpa

dans Commune

0,0

0,0

0,0

0,0

100,0(2)

0,0

100,0

Total

dans Commune

11,1(4)

19,4(7)

13,9(5)

8,3(3)

30,6(11)

16,7(6)

100,0

Annexe3 : Prix d'achat de l'ananas au kilogramme en fonction des unités d'achat et des périodes de vente

3.1. Prix d'achat de l'ananas au kilogramme par bâchée et en fonction des périodes de vente

Statistiques descriptives

 Période et grosseur des fruits

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Gros fruit en forte demande

25

48,00

60,00

56,8000

3,65148

Moyen fruit en forte demande

29

16,00

32,00

22,6207

3,89518

Petit fruit en forte demande

6

8,00

8,00

8,0000

0,00000

Gros fruit en demande moyenne

25

40,00

52,00

47,2000

3,82971

Moyen fruit en demande moyenne

30

8,00

20,00

17,0000

2,95950

Petit fruit en demande moyenne

6

6,00

8,00

7,3333

1,03280

Gros fruit en faible demande

28

16,00

40,00

32,8571

6,65396

Moyen fruit en faible demande

29

6,00

16,00

11,7241

1,57880

Petit fruit en faible demande

6

2,80

4,00

3,8000

,48990

N valide (listwise)

5

 

 

 

 

3.3. Prix d'achat de l'ananas au kilogramme par quarantaine et en fonction des périodes de vente

Statistiques descriptives

 Période et grosseur des fruits

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Gros fruit en forte demande

6

67,31

115,38

91,3462

20,84566

Moyen fruit en forte demande

6

28,85

76,92

60,8974

17,90287

Petit fruit en forte demande

3

9,62

28,85

22,4359

11,10289

Gros fruit en faible demande

6

19,23

48,08

40,0641

11,24082

Moyen fruit en faible demande

7

9,62

288,46

60,4396

100,80334

Petit fruit en faible demande

3

3,85

19,23

14,1026

8,88231

Gros fruit en demande moyenne

6

28,85

76,92

60,8974

17,90287

Moyen fruit en demande moyenne

5

19,23

48,08

36,5385

12,53693

Petit fruit en demande moyenne

3

5,77

25,00

18,5897

11,10289

N valide (listwise)

3

 

 

 

 

Annexe 4 :Photo montrant le déchargement d'une voiture Peugeot bâchée à Tokpa

Annexe 5 : Photo montrant le chargement d'un camion vers le Nigéria

Annexe 6 : Questionnaires destinés aux producteurs

Questions

 

1

Identification

Commune .......arrondissement.......Village.......

Nom du chef de ménage..............

Sexe : .....Age :........Niveau d'instruction...........

Ethnie :.....Religion.......... Situation matrimoniale........

Nom de l'enquêté membre du ménage :..........

Lieu de résidence :......Type de ménage : Monogame.....Polygame......

Composition du ménage

Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme FemmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté : Homme.....Femme.......

Appartenance à un groupement oui non

Si oui l'effectif

Contact avec les services de vulgarisation.............oui non

 

2

Quel est votre activité principale ? 1=agriculture ; 2= commerce ; 4= transformateurs des produits ; 8=fonctionnaire ; 16=autres à préciser

 

3

Quelles sont vos activités secondaires et à quelle période l'exercer-vous ?

Activité secondairesPériodes d'exécution Autres sans périodes

 

4

Quels sont les produits que vous cultivez ?..........................

.......................................................................................

 

5

Depuis quand cultivez-vous l'ananas ?........................

 

6

Quelles variétés de l'ananas produisez-vous ? 1-Pain de sucre ; 2- Cayenne lisse ; 3- les deux

 

7

Quels sont les équipements dont vous disposez, leur nombre et prix d'achat ?

Nature NombreP.UMontantDurée d'utilisationAnnée d'acquisitionBidon Cache-nezCordeau (mètre)Coupe-coupeCouteauHachesHouesNichorPaire de bottesPaire de gantsPaire de lunettesPlantoirsPlastic d'épandagePulvérisateursTonneau en plastic

 

8

Quelles sont les charges supporters au cours de la production de l'ananas ?

Unité Quantité P.U.Montant Intrants RejetsUréeSulfate de potassiumNPKCarbureEauEthrelProduits phytosanitaireMatière organique (fiente de volailles)Main d'oeuvre DéfrichementEndainage et ramassageEssouchage - labourTraitement des rejetsParcellisation et piquetageMise en terre des rejetsSarclage Nombre de sarclageEpandageNombre d'épandageTraitement phytosanitaire (2)TIF (2)Comptage des fleurs / fruitsEthrélageRécolte

 

9

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la production de l'ananas ?

 

10

Quels sont vos lieux de vente? 1=au champ ; 2=au bord des routes 4= Dantopka 8=Ouando 16= Sème ; 32= les marché de la ville ; citez ces marchés de la ville..........................

 
 

Qui sont vos clients ?

Collecteurs Grossistes Détaillants Exportateurs Transformateurs Autres

 

11

Quelles sont vos unités de vente et leurs prix ?

Unité de ventePrix de venteBâchés Taxi 5 placesTaxi 9 placesQuarantaine

 
 

Comment le prix est fixé ? 1=marchandage 2= prix standard 3=autres à préciser

 

12

Quelles sont les périodes de forte demande, de faible demande et de demande ordinaire de l'ananas suivant les lieux de vente ?

Lieux de ventePériodes Déc-janfevMar-avrmaiJuin- juaouSep- oct-NovForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib dem

 

13

Donnez l'évolution des superficies en quantin par produit cultivé sur les cinq dernières années ?

Produits 20092010201120122013

 

14

Donnez l'évolution de la production par produit cultivé sur les cinq dernières années ?

Produits 20092010201120122013

 
 

Quelles sont vos unités de vente et leurs prix suivant les périodes de l'année et la grosseur des fruits ? (unité de vente : 1= bâchée ; 2= quarantaine ; 4= taxi 5places ; 8= taxi 9places ; 16= par unité ; 32 par kg

Lieux de vente Unité de vente Taille des fruitsPrix de vente par unité

Forte demandeDemande moyenneFaible demandeGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruit

 

15

Avez-vous des contrats de livraison avec des clients ? 1=oui 2=non

 

16

Si oui quelles sont ces clients et quelles quantités leur livrez et à quels prix ?

Nature du clientLieu de livraisonUnité de livraisonQuantité Prix de livraison

 

17

Avez-vous des sources de financement ? 1=oui 2=non

 

18

Si oui quelles sont ces sources de financement et le montant ?

Sources de financementMontant

 

19

Quelles sont vos perspectives pour la production de l'ananas ?

 

20

Mode d'accès à la terre ? 1=héritage 2=achat 3=location 4=emprunt 4=bail 5= don 6=autres

 

21

Quelle est votre système de culture ? 1= intensif 2= semi-intensif 3= extensif

 

Annexe 7 : Questionnaires destiné aux commerçants

Questions

Codes

Q0

Identification

Commune .......arrondissement.......Village.......

Nom du chef de ménage..............

Sexe : .....Age :........Niveau d'instruction...........

Ethnie :.....Religion.......... Situation matrimoniale........

Nom de l'enquêté membre du ménage :..........

Lieu de résidence :......Type de ménage : Monogame.....Polygame......

Composition du ménage

Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme femmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté : Homme.....Femme.......

 

Q1

Quel est votre activité principale ? 1=agriculture ; 2= commerce ; 4= transformateurs des produits ; 8=fonctionnaire ; 16=autres à préciser

 

2

Quelles sont vos activités secondaires et à quelle période l'exercer-vous ?

Activité secondairesPériodes d'exécution Autres sans périodes

 

3

Quels sont les produits que vous commercialisez ?..........................

.......................................................................................

 

4

Depuis quand commercialisez-vous l'ananas ?........................

 

5

Que représente le commerce d'ananas dans vos activités :

En termes de temps que vous y consacré................. (sur 10h de temps)

En termes de moyens financiers que sa nécessite ....... (100 dépensés)

En termes de revenu que cela vous rapporte............... (sur 100 gagnés)

 

6

Qui sont vos principaux clients pour l'ananas ?

Suivant leur nombre....................................................................

Suivant la quantité des achats.................................................

Suivant leur fidélité............................................................

 

7

Dans quelles Commune s et villages vous vous approvisionnez en ananas ?

Commune s Arrondissements Villages

 

8

Quels sont vos lieux d'achats ? 1=au champ ; 2=au bord des routes 4= Dantopka 8=Ouando 16= Sème ; 32= les marchés de la ville ; citez ces marchés de la ville..........................

 

9

Quelles variétés de l'ananas vendez-vous ? 1-Pain de sucre ; 2- Cayenne lisse3- les deux

 

10

Où vendez-vous l'ananas ? et sous quelles formes ?

Lieux de venteVilles Formes d'ananas venduesMarchés Quartiers Frais Jus Séché

 

11

Des lieux de collecte aux lieux de vente, combien de temps (heure) met le véhicule pour atteindre la destination ?

Commune s Type de véhicule Destination Distance Temps

 

12

Quelles sont les charges que vous supportez depuis les lieux d'achat jusqu'à la destination par voyage ? (unité de transport : 1= bâchée ; 2= quarantaine ; 4= taxi 5places ; 8= taxi 9places

Commune s d'achat et destination Unité de transport Coût de récolte/unité de transportCoût de transport Déchargement Autres charges

 

13

Quelles sont vos unités de vente et leurs prix suivant les périodes de l'année et la grosseur des fruits ? (unité de vente : 1= bâchée ; 2= quarantaine ; 4= taxi 5places ; 8= taxi 9places ; 16= par unité ; 32 par kg

Lieux de vente Unité de vente Taille des fruitsPrix de vente par unité

Forte demandeDemande moyenneFaible demandeGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruit

 

14

Quelles sont les quantités de pertes de fruits que vous enregistrez en moyenne par période de l'année ? (sur 100fruits, combien sont pourris, vendus à bas prix ou non vendu)

Périodes de pourrisDéc-jan févrMars-avril maiJuin-juil-aout Sep-oct-novForte demanVendus à bas prixPas vendusMoy demanVendus à bas prixPas vendusFaible demanVendus à bas prixPas vendus

 

15

Arrivez-vous à conserver de l'ananas frais sans le transformer ? oui.. non....

Si oui comment et pendant combien de temps ? durée...........

Procédure de conservation de l'ananas................................................

 

16

Selon vous, quels sont les facteurs qui expliquent ces pertes ? 1= trop de pluies ; 2= la chaleur ; 4= faible demande ;8=fruit non murs ;16= autres...

 

17

Quelles sont les difficultés rencontrées au cours :

Difficultés de RouteDe lieu de venteDes lieux d'achatsDe location de véhiculeTransportAutres

 

18

Si vous vendez les dérivés de l'ananas, dites depuis quand et les quantités achetées suivant les lieux d'achats ?( unité d'achat : 1=casier ; 2=bidon de 20litres,4= groupe de 6bouteilles 8= autres....

Dérivés de l'ananasDepuis quandLieux d'achatUnité d'achatQuantité achetée par voyageForte demaDem moyeFaible demaJusSiropAnanas séchéAutres

 

20

Quelles sont les périodes de forte demande, de faible demande et de demande ordinaire des dérivés de l'ananas suivant les lieux de vente ?

Lieux de ventePériodes Déc-janfevMar-avrmaiJuin- juaouSep- oct-NovForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demLieux de ventePériodes Déc-jan févrMars-avril maiJuin-juil-aout Sep-oct-novForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib dem

/_/_/_/

/_/_/_/

/_/_/_/

21

Avez-vous des contrats de vente fermes avec des bars ou restaurants du lieu de vente ? 1=oui ; 2=non

Si oui donnez quelques bars/restaurants.............................

 

22

Quelles sont les charges que vous supportez depuis les lieux d'achats jusqu'à destination par voyage ? (unité de transport : 1= casiers de 24 bouteilles ; 2= bidon de 20litres ; 4= groupes de 6bouteilles ; 8= bâchées ; 16= camion fourgonnettes autres.........

Commune s d'achat et destination Unité de transportQuantité transportéePrix Coût de transportChargement

déchargementAutres chargesDonnez le nombre de casiers ou de bidons de 20l ou de groupe de 6bouteilles par Bâchée :.....casiers....bidon de 20litres.......groupes de 6bouteilles

Camion fourgonnettes : :.....casiers....bidon de 20litres.......groupes de 6bouteilles

 
 

Comment fixez-vous les prix à l'achat ? 1=marchandage 2=prix standard 3= autres à préciser

 
 

Le prix de vente par unité de mesure ?

Unité de mesureQuantité Prix

 
 

Comment fixez-vous les prix à la vente ? 1=marchandage 2=prix standard 3= autres à préciser

 

23

Quels sont vos impôts, patentes et autres charges fixes que vous supportez par an ?

Nature des taxesMontant Autres impôtsMontants Autres charges

 

24

Exporter-vous de l'ananas ? oui.......non..........

Si oui vers quels pays ?............................................................................

 

25

Expliquez comment se fait l'exportation de l'ananas ?................................................

 

26

Pour les pays de la sous région, comment cela s'effectue ?.............................................

 

27

Que représente les produits de l'ananas dans vos ventes (y compris les exportations) ?.........................%

 

28

Dites nous les charges à l'exportation de vos produits par voyage

Pays destinataires Produits Transport jusqu'à CotonouTransport 1Prix de cession/kg (2)Nature Unité Qté Aérin Par mer(FOBCAF(1) Si le produit est livré dans le pays hôte et vous supportez le transport

(2) Suivant que le produit est livré à Cotonou (FOB) ou à destination (CAF)

 

29

Dites-nous les différentes charges par voyage et les quantités livrées en moyenne par voyage

Produits Pays Unité de mesureQuantité livréeCharges de transport Chargements déchargementsFaux frais et autres

 

30

Combien de voyages effectuer-vous par mois et les autres charges annuelles que vous supportez ?

Produits Pays Nombre de voyages/moisUnité de ventePrix de vente

 

31

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l'exportation de l'ananas et de ses dérivés ?..........................................................................................

...................................................................................

 

32

Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses dérivés ?.........................

.....................................................................................................

 

33

Comment être vous informez de la disponibilité de l'ananas ? 1= visite dans les lieux de production, 2= information auprès d'autres commerçants, 3= visite au marché de collecte, 4= autre (préciser)

 

34

Comment vous-informez vous du niveau des prix?

1= auprès d'autres vendeurs, 2= à la radio, 3= vient s'informer le jour du marché, 4= autres (préciser)

 

Annexe 8 : Questionnaire destiné aux transformateurs

Questions

Codes

Q0

Identification

Commune .......arrondissement.......Village.......

Nom du chef de ménage..............

Sexe : .....Age :........Niveau d'instruction...........

Ethnie :.....Religion.......... Situation matrimoniale........

Nom de l'enquêté membre ménage :..........

Lieu de résidence :......

Transformation individuelle................. en groupement...................

Si individuelle, Composition du ménage :

Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme femmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté : Homme.....Femme.......

Si en groupement, effectif du groupe : Homme.......... Femme

 

1

Depuis quand transformez-vous l'ananas et en quelles périodes de l'année ?

Depuis quand ?Périodes de transformation123456789101112

 
 
 

2

Quelles sont les différents produits que vous obtenez à partir de l'ananas ?......

..............................................................................................................

 

3

Quelles sont les périodes de forte, moyenne et faible demande de vos produits de transformation ?(indiquez ces périodes par les n°s des mois ci-dessus)

Produits Forte demandeMoyenne demandeFaible demande

 

4

Effectuez-vous une production jointe ou des transformations séparées pour les divers produits que vous obtenez ? production..... production séparées....

 

5

Quelles quantités d'ananas transformez-vous par cycle suivant les périodes de l'année et les quantités de produits obtenus ? (unité : 1=casier ;2= bouteille de 20litres ;3= groupe de 6bouteilles de 0,5litre ; 4=kg ;autres.....préciser......

Types de productionPériodes Quantité d'ananasSous produitsUnit quantitéJus SiropAutre Forte demandeMoyen demandeFaible demandeForte demandeMoyen demandeFaible demande

 

6

Quels sont les équipements dont vous disposez, leur nombre et prix d'achat ?

Nature Nombre P.U.MontantDurée d'utilisation Année d'acquisitionMarmiteBassinesPresseChaudièreAccoutrementsSource d'énergieSource d'eauEquipement d'emballage

 

7

Quelles sont les charges supportées au cours de la transformation par cycle ?

Unité Quantité P.U.Montant Période forte demandeAnanasEpluchure (service)Presse (service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEauPériode de faible demandeAnanasEpluchure (service)Presse (service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEauPériode de demande ordinaireAnanasEpluchure (service)Presse (service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEau

 

8

Si la production est individuelle, avez-vous un personnel en permanence ? oui... non..... Si oui son effectif, leur salaire annuel ?

Personnel permanentPersonnel non permanentQualification Effectif Salaire/moisSalaire annueleffectifDurée et périodeCoût/anhommefemmeTechniciens Personnel non qualifié

 

9

Si produisez de l'ananas séché, depuis quand et quelle quantité séchez en moyenne ?

Année de démarrageVariété transforméeQuantité transformé

 

10

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le processus de transformation de l'ananas ?

Transformation en jus............................................................................................................

............................................................................................................................................................

Transformation en sirop......................................................................................................................

..................................................................................................................................................................

Transformation en ananas séché............................................................................................................

..................................................................................................................

 

11

Où vendez vous les produits (jus, sirop, séché) de transformation ?

Produits Lieu de vente

 

12

Si vous vendez vos produits au Bénin, quelles quantités et à quel prix suivant les périodes ?

Lieux de venteProduits Unité de ventePériode de demande fortemoyennefaiblePUQtePUQtePUQte

 

13

Avez-vous des contrats de livraison avec des clients ? 1= oui 2=non

/_/

14

Si oui quels sont ces clients et quelles quantités leur livrez vous par mois et à quels prix ?

Nature des clientsLieu de livraisonUnité de livraisonQuantité livrée/moisPrix unitaire de livraison

 

15

Quelles sont les charges que vous supportez par voyage ?

Nature des clientsLieu de livraisonCharges de transport Chargement déchargementAutres faux frais de route

 

16

Exportez-vous vos produits dérivés de l'ananas ? 1=oui 2=non

 

17

Si vous exportez vos produits, vers quels pays ?

Produits Pays destinataires

 

18

Donnez l'évolution de vos exportations sur les cinq dernières années ?

Produits 20132012201120102009

 

19

Dites nous les charges à l'exportation de vos produits par voyage

Pays destinataires Produits Transport jusqu'à CotonouTransport 1Prix de cession/kg (2)Nature Unité Qté Aérin Par mer(FOBCAF(1) Si le produit est livré dans le pays hôte et vous supportez le transport

(2) Suivant que le produit est livré à Cotonou (FOB) ou à destination (CAF)

 

20

Quels sont vos impôts, patentes et autres charges fixes que vous supportez par an ?

Nature des taxesMontant Autres impôtsMontants Autres charges

 

21

Que représentent les produits de l'ananas dans vos exportations ?.....%

 

22

Pour les pays de la sous région, comment cela s'effectue ?........................................................

...................................................................................................................

 

23

Dites-nous les différentes charges par voyage et les quantités livrées en moyenne par voyage

Produits Pays Unité de mesureQuantité livréeCharges de transport Chargements déchargementsFaux frais et autres

 

24

Si l'unité est le camion ou bâchée, dites le nombre de casiers par unité.

Type de moyen.........nombre de casier................... Type de casier................

 

25

Combien de voyages effectuer-vous par mois et les autres charges annuelles que vous supportez ?

Produits Pays Nombre de voyages/moisUnité de ventePrix de vente

 

26

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l'exportation de l'ananas et de ses dérivés ?..........................................................................................

...................................................................................

 

27

Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses dérivés ?.........................

.....................................................................................................

 

Annexe 9 : Questionnaire aux transporteurs de l'ananas et ses dérivés

Q0

Commune ............arrondissement.................... village..............................

Nom du transporteur..............................................

Sexe.......Age......niveau d'instruction......... situation matrimoniale............

Nombre de personnes en charge Homme..... femmes........

Composition du ménage :

Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme femme

 

1

Depuis combien d'années transportez-vous l'ananas ou ses dérivés ?.........

 

2

Vers quelles destinations et combien de voyages par semaine ou mois ?

1=ananas frais ; 2=jus d'ananas ;4=sirop ;8=autres........

Destination Produits transportésNombre de fois par semaineNombre de fois par moisObservation Bohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

3

Quels sont vos moyens de transports vers chacune de ces destinations ?

Destination Bâchés Fourgonnette Camions (6 à 10 roues)Titan (plus de 10 roues) Bohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

4

Quelles sont les difficultés rencontrées par axe de transport ?

Destination Difficultés Bohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

5

Quelles quantités des produits d'ananas, transportez-vous par voyage suivant le moyen utilisé ? (unité de mesure : 1= unité d'ananas, 2= quarantaine ; 3= tonne (kg) ; 4= casiers de 24 bouteille de 0,5litre ; 5= groupe de 6bouteille de 0,5 litre ; 6= cartons de 24boites de conserves ; autres...................................

Destination Nature des produitsUnité de mesurebâchéeCamions (moins de 10 roues)Camion (plus de 10 roues) Bohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

6

Quelle est la durée de route par destination et les faux frais que vous supportez par voyage (type de véhicule 1=bâchée 2=fourgonnette ; 4=camion à moins de 1à roues ; 8= camions de plus de 1àroues.)

Destination Type de véhiculeDélai de routeFrais de voyagecarburationPetites pannesFaux fraisautresBohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

7

Qui supporte les frais de route ?

Frais de routLe propriétaireLe chauffeurLes deuxCarburationFaux fraisPetites pannes

 

8

Quels sont les taux de perte suivant les destinations ? (sur 100kq combien d'ananas est gâté avant destination ; ou sur 100 bouteilles, combiens sont cassées)

Destination Type de véhiculeAnanas Sous produits ananasBohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

9

Suivant les destinations, à combien vous êtes rémunérés et les frais de location de votre véhicule par voyage ?

Destination Rémunération du chauffeurLocation du véhiculeLe propriétaire supporte les frais de routeLe chauffeur assure les frais de routeBohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres

 

10

Quelles destinations vous profitent le mieux ?......................................

 

11

Quels sont les autres produits agricoles que vous transportez dans la sous région et vers quelles destinations ?

ProduitsDestinations

 

12

Parmi les produits que vous transportez, lequel vous semble plus rémunérateur?.................

 

13

Quelles sont les autres charges annuelles que vous supportez que vous ayez effectué et ce par type de véhicule ?

Type de véhiculeVisite techniqueAssurance Autres charges fixes

 

14

Qui sont vos clients qui vous font appel pour le transport de leurs ananas ou dérivés ? (sur 1à appels mettez le nombre des appels de chacun des acteurs.)

Producteurs Transformateurs commerçantsautresNombre d'appelsContact de l'acteurCommune de résidenceVillages

 

15

Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses dérivés ?.........................

................................................................................................

 

Annexe10 : Fiche d'enquête sur les flux d'ananas à l'intérieur ou à l'extérieur du Bénin

Lieu de l'enquête :Enquêteurs :

Date

Heure de passage

Type de véhicule

Destination

Observations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Type de véhicule : 1= Bâchée 2= Taxi 5 place 3= Taxi 9 place 4 = Camion






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