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Analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin

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par Boni Damien YABI
Université d'Abomey-calavi/ Faculté des Sciences Agronomiques - Diplôme d'Etudes Approndies 2014
  

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Introduction Générale

1. Problématique

L'agriculture constitue le socle du développement économique et social du Bénin. En effet, le potentiel de croissance économique du Bénin dépend largement du secteur agricole qui constitue aujourd'hui près de 36% du PIB, 88% des recettes d'exportations et emploie 75% de la population active (CNDLP, 2010).Toutefois, le secteur agricole reste largement dominé par la culture du coton qui représente environ 40% des exportations du Bénin (CNDLP, 2010). Au cours des dernières années,le sous-secteur cotonnier a enregistré des contre-performances liées d'une part à l'inorganisation des différents chaînes de valeurs de la filière et d'autre part à la baisse de sa production, ce qui a contribué à la baisse de la croissance économique, dont le taux est passé de 6,6% en 2002 à seulement 3% en 2005 et à peine 2,5% en 2010, avec des conséquences négatives sur les finances publiques, compromettant ainsi les efforts engagés pour lutter contre la pauvreté. Ces crises du sous-secteur cotonnier n'offrent pas de perspectives de croissance durable de l'économie nationale, eu égard à la baisse tendancielle des cours sur le marché international, incontrôlable par le pays.

Face à cette situation, le gouvernement a adopté en 2001 le Schéma Directeur de Développement Agricole et Rural (SDDAR), qui fixe la diversification des productions agricoles comme une de ses priorités. Cette diversification, doublée de l'objectif d'accroissement de la productivité agricole et de l'amélioration de la compétitivité du secteur agricole, constitue un instrument important de réduction de la pauvreté (FAO, 2010). Elle a pour fondement le Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Agricole (PSRSA) pour lesquelles les Orientations Stratégiques de Développement (2006-2011), et la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2009-2011) s'inscrivent parfaitement dans les initiatives de développement auxquelles le Bénin a adhéré aux plans mondial et régional.

Sélectionné parmi les filières agricoles prioritaires, la culture de l'ananas est actuellement d'une importance capitale aussi bien pour l'Etat que pour les producteurs. L'objectif visé et exprimé dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) est d'accroître de façon substantielle la production de l'ananas de qualité et d'améliorer la mise en marché du fruit frais et de ses dérivés en vue de contribuer à la diversification des exportations (MAEP, 2010). L'ananas est une culture d'exportation à l'image du coton et de l'anacarde au Bénin dont la production en pleine expansion, est essentiellement concentrée dans le département de l'Atlantique. Sa production de plus de 375.600 tonnes en 2012 (MAEP, 2013) est principalement destinée aux marchés régional et international. Cette production nationale d'ananas frais, selon Sohinto (2008) est répartie comme suit : environ 50% vendus sur le marché national (35% pour l'autoconsommation 15% pour la transformation) et le reste est exporté dont 2% vers l'Union Européenne (UE), 8% en ananas séché exportés et, 40 % vers le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Mali etc.

Malgré cette forte production,seulement 2% de l'ananas fraissont exportés vers l'Europe et principalement vers le marché de Rungis en France. La grande partie de cette production est consommée dans la sous-région (Nigéria et les pays de l'hinterland) et au niveau national. Ce commerce sous-régional est essentiellement informel et il n'existe pas des statistiques officielles (Arinloyé, 2013). Comment s'opère t-il ? De 2002 à 2005, les exportations d'ananas vers l'UE sont passées de 0,27% à environ 0,31% de la valeur totale des exportations (Sohinto, 2008). Ainsi, l'ananas, malgré son potentiel à contribuer à la réduction du déficit commercial à travers l'exportation est loin d'atteindre ses objectifs. Pourtant, la production ne cesse de croître d'une année à l'autre. A titre d'exemple, la superficie cultivée a connu un accroissement de 385% au cours de ces dix dernières années, passant de 1.350 ha durant la campagne agricole 2000-2001 à 6.548 ha en 2011-2012. La production quant à elle est passée de 57.126tonnes à 375.635tonnes au cours de la même période, soit une augmentation de 557,55% (MAEP, 2013). Pourtant, ce produit exporté en faible quantité est fortement recherché sur le marché européen dont la demande est toujours croissante. Quels sont les obstacles à l'exportation européenne de l'ananas béninois ?

Ainsi, l'objectif visé peine à se réaliser et le pays continue de dépendre des exportations du coton. Il devient impérieux de maîtriser les divers circuits de commercialisation de ce fruit. Cette maîtrise passe par l'identification des acteurs de la filière et l'estimation des quantités d'ananas commercialisé vers chaque région du monde et les quantités transformées ainsi que leurs rentabilités. Des études récentes ont montré que toutes les chaînes de valeurs de l'ananas béninois sont financièrement et économiquement rentables (Agoundoté, 2007 ; Sohinto, 2008 ; Sodjinou et al., 2011). Mais ces études ne permettent pas de fixer les meilleurs circuits. A cet effet, plusieurs questions méritent d'être aborder:

ü Quels sont les acteurs impliqués et leurs stratégies de commercialisation ?

ü Quelle est la part de la production commercialisée au niveau local, sous-régional et international ?

ü Quelle est le degré de rentabilité de la commercialisation de l'ananas frais au niveau local, régional, international?

ü Quels sont les problèmes ou contraintes liés à la commercialisation de l'ananas et surtout à son exportation vers l'Europe ?

C'est dans ce cadre que nous nous intéressons à l'analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin, afin d'en connaître les contraintes et d'éclairer les agents économiques qui s'y intéressent et les politiques.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius