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Les enjeux socio-politiques autour de la gestion de la radio communautaire de Kandi dans le contexte de la décentralisation

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par Adioh Daouda TIDJANI
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2016
  

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CHAPITRE 4 : ANALYSE DES INTERACTIONS AUTOUR DE LA

RADIO KANDI FM .

Dans ce chapitre, j'aborde les différents types de conflits autour de la gestion de la radio communautaire de Kandi dans une perspective de l'anthropologie politique. En effet, dans une arène politique locale, (Cf. Bierschenk 1994, Bierschenk & Olivier de Sardan1997 etc.) , il existe différents acteurs individuels et collectifs qui poursuivent des stratégies, établissent des réseaux d'action et font usage de discours et de rhétoriques. Ces acteurs, selon Bailey (1969) obéissent à des règles formelles (officielles) et des règles informelles (pragmatiques) locales dans la résolution des conflits qui les opposent les uns aux autres. Elles représentent des références discursives, et, dans des cas concrets, ces règles entrent souvent en compétition ( GRÄTZ, 2006 :156 ) et les enjeux liés à sa gestion.

1- Typologie des conflits

Les conflits les plus fréquents au niveau de la radio Kandi FM sont : le conflit de paternité et celui de leadership

1-1- Etude de cas n°1 : Conflit de paternité

Le projet d'installation d'une radio communautaire à Kandi remontait bien avant même l'ère de la décentralisation. C'était dans les années 2000-2001.

1-1-1- Les manifestations du conflit

Le conflit opposait l'association de développement IriBonsè à la mairie qui voulait utiliser la radio à des fins politiques. En réalité, la divergence d'intérêt entre le promoteur et le Maire d'alors se manifeste par le contrôle de la gestion de la radio et le positionnement des agents devant l'animer. Ceci s'explique par le fait qu'au démarrage des activités, c'est la mairie qui a procédé au recrutement du personnel en 2004 qu'elle a mis à la disposition de la station.

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Ces agents émargeaient dans le budget de la Commune d'où la première autorité communale assurait le contrôle de la gestion. Cette attitude n'a pas du tout plu au promoteur de la radio. Puisque selon les textes qui régissent le fonctionnement d'une radio communautaire, c'est le Conseil d'Administration qui assure le contrôle de la gestion d'une radio de proximité. Le promoteur de la radio s'indigne en ces termes :

« [...] il ne va pas au service, il fait des mois sans aller et il va pour toucher et c'est lui, le directeur, est-ce qu'on peut diriger comme ça là. Donc, voilà c'est ça ». Entretien B.S.S, promoteur de la radio, Kandi, 6/3/2010.

« D'ailleurs, c'est ce qui a conduit à la fermeture unilatérale de la radio le 03 janvier 2007 sous l'égide du président du conseil d'administration et ceci sans motif. Alors que selon le contrat de convention qui lie le promoteur à la HAAC aucune structure n'est autorisée à procéder à la fermeture de la station sans avis préalable de la HAAC. » (Entretien B.S.S, promoteur de la radio, Kandi, 6/3/2010).

Du coup, cet acte pouvait conduire au retrait de la licence de la radio Kandi FM. On assiste à une méconnaissance et au non-respect des textes régissant la gestion d'une radio communautaire. Par ailleurs, l'une des raisons du dysfonctionnement est le recrutement du personnel de la radio sans l'implication du promoteur. En principe, cela ne saurait se faire selon les textes qui régissent le fonctionnement de la radio.

1-1-2- Les modes de règlement du conflit

Les acteurs impliqués dans le règlement du conflit au niveau de la radio Kandi FM sont : le promoteur, le conseil d'administration, le directeur de la radio, la mairie, la HAAC et le cabinet CILCOM.

Dans la gestion de ce conflit chacun des acteurs défend son point de vue. Ainsi, le promoteur reproche au Conseil Communal une tentative de vouloir l'exclure de la gestion de la radio. Quant au conseil d'administration on note à une formation de groupe stratégique où un camp supporte le président et le directeur

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de la radio tandis que l'autre camp soutient le rédacteur en chef et son équipe. Par ailleurs, le directeur de la radio a reçu à gagner la confiance du président, du coup il a pu avoir le soutien de certains membres du conseil d'administration, du personnel de la radio voire même au sein du conseil communal. Quant à la mairie, son intention était d'avoir le contrôle de la gestion de la radio alors que d'après les textes qui réglementent le fonctionnement d'une radio communautaire on ne peut en aucun cas attribuer la fréquence à une collectivité locale. Il a fallu la descente de la HAAC à Kandi pour que les différents acteurs impliqués dans la gestion de cette radio soient mieux éclairés. Parlant du cabinet CILCOM, il n'a fait qu'apporter son expertise pour le recrutement et la formation du personnel de la radio.

Pour le règlement du conflit, une réunion de crise a été convoquée par le promoteur qui a réuni certains acteurs impliqués dans la gestion de la radio. L'une des décisions prise à l'issue de cette rencontre est le renouvellement du conseil d'administration. Toutefois, le président sortant a été maintenu à son poste. Cette décision n'a pas plu à l'autre camp. Ce qui constitue déjà un début de frustration. Cette étape de frustration a été résolue avec l'intervention de la HAAC qui a éclairé les différents acteurs en conflit sur les textes qui régissent la création d'une radio communautaire en République du Bénin.

Depuis lors, malgré les multiples missions de la HAAC à Kandi et en dépit des séances de travail à l'Antenne Régionale, la radio continue de traîner les séquelles de cette crise.

1-2- Etude de cas n°2 : Conflit de leadership 1-2-1- Les manifestations du conflit

Le conflit qui opposait le promoteur de la radio et la mairie, a entraîné un désaccord entre les agents de la radio et le conseil d'administration.

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« La radio Kandi FM a commencé par émettre, je crois le 22 janvier 2004. Cette radio a pu naître [...] le seul conseil d'administration qui a fini par écarter tout le monde, mais qui ne fait rien, ne peut pas relever le défi par rapport au développement de cette radio-là, voilà ce que je peux dire.» Entretien avec un ancien directeur de la radio, Kandi 6/3/2010.

« Mais, il faut souligner que le conflit avait pris une autre allure ; parce que progressivement on a glissé vers un conflit à relent ethnique comme on le dit couramment à travers les groupes socioculturels. Cela devient une bataille entre Bariba et Mokolé. Un Mokolé ne peut pas être directeur d'une radio et, les Bariba étant majoritaires, il faudrait que cela soit forcément un Bariba qui commande et celui qui est visé, c'est SINAYOROU Aboubacar. » (Entretien avec un ancien directeur de la radio, Kandi 6/3/2010.)

Si au départ, c'était une crise de succession des membres du Conseil d'Administration. Aujourd'hui, les responsables de la radio n'ont plus la main mise sur le personnel. Malgré le recrutement d'un nouveau directeur, le conflit a toujours persisté. J'en ai pour preuve le conflit à relent ethnique. Je note une reproduction sociale du conflit ethnique car celui qui est là aujourd'hui, certains membres du Conseil d'Administration trouvent qu'il est Gando et qu'il est de la même ethnie que le Président du Conseil d'Administration. Ce qui fait actuellement qu'au niveau du Conseil d'Administration ou du personnel de la radio, on note deux camps : l'un soutenant le directeur de la radio et l'autre, le rédacteur en chef de la radio. Du coup, ces différents groupes stratégiques aux intérêts divergents ne garantissent pas le bon fonctionnement de la radio.

1-2-2- Les modes de règlement du conflit

Les acteurs impliqués dans le règlement du conflit au niveau de la radio Kandi FM sont : le promoteur, le conseil d'administration, le directeur de la radio, la mairie, la HAAC et le cabinet CILCOM.

Je dirai ici que le conflit s'est élargi du promoteur en passant par le Maire jusqu'au niveau des agents de la radio, voire le conseil d'administration. Un conseil d'administration où le président et le vice-président sont tous

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analphabètes, est manipulé et téléguidé des deux côtés. Je note aussi au sein des agents de la radio, la formation de groupes stratégiques juste parce qu'on vise tel ou tel poste même si on n'a pas la compétence requise. Le mauvais positionnement des différents acteurs autour de la radio et les logiques qu'ils défendent compromettent le développement de l'outil de communication qu'est la radio.

« Le conflit actuellement vécu n'est pas ouvert mais il est alimenté à partir du conseil d'administration et surtout ethnique parce que le président du CA est Gando, le directeur est Gando, donc la politique de Kandi est ethnique : Mokolé, Dendi et Bariba.» (Entretien avec M.S.Y., personnel de la radio, Kandi le 10/10/2014).

Il faut souligner que le recrutement du personnel de la radio en 2004 par la mairie, a été objet d'une grande polémique. Au point où :

« la HAAC elle-même s'est opposée pour dire que la radio ne doit pas être gérée par une structure politique. Que le conseil communal est hautement politique et qu'une radio communautaire ne doit pas être gérée par une structure politique donc la HAAC même il y a eu des tiraillements entre la mairie et l'association de développement. Bon la mairie voulait garder la radio sous son contrôle à travers le personnel, l'association trouve que ce n'est pas normal parce que la mairie peut utiliser la radio à des fins politiques. » (Entretien avec un ancien ministre, Kandi le 18/10/2014).

Qu'il s'agisse d'un conflit de paternité ou de leadership, ou de divergence d'intérêts ou de personnes. Après toutes analyses je dirai que, ce qui justifie la position de tel ou tel acteur face au contrôle de la gestion de la radio qui, au départ, était vue juste comme un outil de communication pour servir la communauté. Mais avec l'écho qu'émet cette radio, les différents acteurs impliqués directement ou indirectement dans la gestion de la radio ont compris que la radio en elle-même constitue un enjeu. En effet, je note les enjeux financiers, politiques et même de pouvoir que cache la radio.

2- La radio Kandi FM : un média à enjeux multiples

Les acteurs sociaux s'organisent et s'affrontent pour accéder aux ressources productives et aux retombées issues des fruits de la radio, ou pour défendre leurs

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positions (Winter, 2001). Ainsi, ils le font dans des configurations variables, plus ou moins formelles, plus ou moins légitimes, en fonction des enjeux concernés.

Les enjeux liés à la gestion de la radio Kandi FM sont :

- Enjeu lié à la dénomination de la radio ;

- Enjeu lié au recrutement du personnel dans un contexte de multiples

redevabilités ;

- Enjeux économiques autour de la gestion de la radio communautaire ;

- Enjeu lié au renouvellement du Conseil d'Administration ;

- Enjeu lié à la viabilité de la radio.

2-1- Enjeu lié à la dénomination de la radio

Il faut souligner que lors de l'élaboration de l'avant-projet pour l'obtention de la fréquence, le nom même à donner à la radio avait fait objet de longs débats entre le promoteur de la radio et l'ex Chef de la circonscription urbaine d'alors.

« On en était là, quand, moi et le Chef Cir on a puisé dans la location de l'ancienne maison de la radio là, pour pouvoir faire face aux dépenses. Bon on s'est déplacé pour aller vers Parakou pour contacter certains journalistes qui maîtrisent la situation pour nous aider à rédiger le document donc c'était Kimba BA SEGUERE qui nous avait aidé. On a travaillé toute une nuit, la chose a été rédigée et mise au propre donc à partir même de cet instant là il y avait eu des mésententes parce que la politique s'en mêlait tellement que, on risque de ne pas être accepté parce que la Haac n'octroie pas de radio à un parti politique. Dans le débat on cherchait les noms à donner quand je donne le Chef Cir rejette parce qu'il est en contact directe avec SAKA Kina qui lui dit non de ne accepté et ce qui a fait que, on n'a pas trouvé le nom adéquat et c'est Kandi FM qui a été proposé par Kimba BA SEGUERE. On nous avait dit à la place de Iri Bonsè `' Guèkadou `' ce qui veut dire en terme clair on a tardé avant de trouver s'il faut traduire littéralement. Il dit non, on ne va pas faire ça, il dit IriBonsè j'ai dit non, non il faut que ça soit clair si on ne donne pas ça on a qu'à donner le nom de `'Djèna `', Djèna c'est cette partie de la forêt au niveau d'Angaradébou là qui est reconnu mondialement, il faut que la radio ait un nom vraiment acceptable et facilement accessible. Il a refusé on était dans cette discussion quand Kimba a dit bon donner Kandi FM donc on était obligé d'accepter » (Entretien avec B.S.S., promoteur de la radio, Kandi 02/03/2010.).

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Je note ici que la dénomination de la radio ne faisait pas l'unanimité entre le promoteur et l'autorité locale d'alors ; chacun des acteurs défendait sa position et sa légitimité. Mais au risque de ne pas perdre l'octroi de la fréquence ils ont fini par accepter la proposition du technicien.

2-2- Enjeu lié au recrutement du personnel

Parmi les acteurs impliqués dans la gestion de la radio chacun voulait à tout prix positionner son affilé. C'est à ce niveau que commence une autre lutte entraînant la constitution de groupes stratégiques.

Dans cette perspective de la dynamique de développement local, dans un contexte de décentralisation puisqu'il s'agit d'une radio communautaire ; ce qui anime les acteurs ici selon l'expression de Bako-Arifari, (1995) c'est la logique `'du fils de terroir». Etant donné que c'est une radio de proximité et à ressources limitées, utiliser les fils du terroir contribuent à la promotion du développement local. Lors de mes entretiens, j'ai pu noter que les acteurs impliqués dans la gestion de la radio ont recruté ces agents afin de leur trouver du travail. Mais l'autre raison c'est qu'en retour ces agents doivent rendre compte au quotidien ou de façon hebdomadaire du fonctionnement de la radio à leur parrain. J'en ai pour preuve l'entretien réalisé avec le promoteur de la radio qui disait ceci :

« Après la composition, les consultants sont allés présenter les résultats au Maire. Il disait que les `'locaux» doivent avoir de place même si quelqu'un est reçu » (Entretien avec B.S.S., promoteur de la radio, Kandi 02/03/2010.).

Dans la perspective de l'anthropologie politique, l'analyse des dynamiques de recrutement et d'avancement des agents de la radio Kandi FM, renvoie à la notion de la redevabilité sociale (Giorgio Blundo 2012).

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2-3- Enjeux économiques autour de la gestion de la radio

Dans ce contexte de la décentralisation, le promoteur de la radio qui était en même temps le président de l'association de développement Iribonsè de Kandi. Puisque cette association n'avait pas suffisamment des moyens pour faire face aux dépenses de la radio, le Maire d'alors leur a assisté en mettant à leur disposition des personnels à travers un recrutement global qu'il a fait à la mairie. Ainsi, ce dernier a redéployé certains agents à la mairie parmi lesquels : le directeur de la radio et le rédacteur en chef. Il faut souligner que ces deux (02) agents émargeaient au budget de la Commune. De plus, c'est la mairie qui a mis les tickets de prestation à la disposition de la radio. Du coup, les recettes de la radio étaient versées directement à la recette perception. Par ailleurs, la mairie amenait chaque fois des avis et communiqués contre zéro franc, ce qui pesait énormément sur la radio en matière de charge de prestations. J'en ai pour preuve, cet entretien réalisé avec l'ancien directeur de la radio :

« Et, il faut dire que, au moment où on avait commencé par travailler à la radio, bon, ça ne donnait pas l'impression que c'était quelque chose de sérieux. On était je dirai à peu près 16 au départ hein finalement on est arrivée à un chiffre de 20 agents. Bon, maintenant c'est à partir du mois de février, quand la population a commencé par prendre goût à l'outil qu'est la radio que les gens ont commencé par comprendre ce que ça veut dire la radio, ça commencé par un peu animer la Commune. Parce que la puissance d'émission, le rayon de couverture était assez élevée donc c'était un grand écho que ça faisait donc c'est comme ça que les différents acteurs qui ont contribués à la naissance de cette radio-là, ont commencé par voir l'enjeu de la radio. Je dis l'enjeu parce que ça donnait l'impression au départ comme si c'était bon de l'amusement bon, on a voulu d'une radio on l'a eu, bon laissez les gérer. Il a fallu que la population commence par s'intéresser à cela. A travers les avis et communiqués, concerts des auditeurs pour que, on sache d'abord qu'il y a un enjeu financier, maintenant qu'on se dise qu'il y a un enjeu politique et même, disons que les enjeux même de pouvoir. Donc et c'est de là que les difficultés ont commencées par naître ; d'abord par rapport à la signature de la convention il faut dire qu'en son temps tout ce qui concernait la radio se faisait au niveau de la mairie, bon le Maire d'alors A. S. a même exigé que les fonds issus des prestations de la radio soient versés à la perception dans le compte de la mairie alors que la radio c'est qu'à même une institution privée donc elle ne saurait être sous la tutelle d'une institution publique, une administration publique comme la mairie » (Entretien avec B.B., ancien directeur de la radio, Kandi 06/03/2010.).

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A partir du moment où le Directeur de la radio avec son rédacteur en chef, ont refusé d'utiliser les tickets de la mairie. Et puisqu'il voyait qu'il n'a plus la main mise sur ces deux (02) agents, il a demandé de les ramener à la mairie et cela sans attribution à un poste.

2-4- Enjeu lié au renouvellement du Conseil d'Administration

Après la fermeture de la radio, le 03 Janvier 2007 par le président du Conseil d'Administration d'alors ; il a été convoqué une réunion de crise. A cette réunion l'une des décisions prises était de dissoudre le Conseil d'Administration et de procéder à son renouvellement. Ce qui n'était pas de l'avis de l'ancien Conseil d'Administration. Cette décision a conduit à la formation de deux groupes stratégiques dont : ceux qui veulent que l'ancien président revienne et ceux qui luttent pour sa non réélection. J'en ai pour preuve l'entretien réalisé avec le trésorier général du Conseil d'Administration.

« La Haac est intervenue un certain nombre de fois pour comme on le dit remettre les pendules à l'heure et défini les attributions de chaque organe. Et à partir de cet instant la Haac, leur a dit de façon claire et nette pour ces gens d'outils, les masses médias il faut mettre en place les organes de gestion c'est justement après ces interventions qu'on est allé à une assemblée générale pour mettre en place le premier conseil d'administration qui est déjà passé. Puisque moi je suis membre du second conseil, il y a eu avant nous un autre conseil d'administration voilà qui nous a précédé. Et là, c'est après plusieurs situations après des problèmes après des tentatives je dirai quoi de récupération, hein la Haac c'était vu obligé de venir dire un certain nombre de chose, clarifier les trucs pour qu'on en arrive à la mise sur pied des organes de gestion. Donc aujourd'hui je pense qu'après l'intervention de la Haac et après un certain nombre de séance, les différents acteurs connaissent leur rôle et doivent savoir que, pour ce qui est d'une radio communautaire ce sont les organes de gestion mise en place à la suite d'une assemblée qui doivent pouvoir gérer et rendre compte. Bien entendu puisque la radio est communautaire voici de façon globale ce que je peux dire de la première préoccupation par rapport à l'historique » (Entretien avec A.B.Z., trésorier de la radio, Kandi 02/03/2010.).

Etant donné que le conflit est inhérent à la vie sociale, je note ici d'abord une divergence d'intérêt ; qui par la suite a pris l'allure d'un conflit de personne au départ latent et puis ouvert. De même que les enjeux liés à la gestion de cet outil de communication.

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2-5- Enjeu lié à la viabilité de la radio

L'Appui Suisse à la Communication Communautaire(ASCCom) vise à contribuer à la réduction des déséquilibres (ville/campagne, lettrés/illetrés, hommes/femmes, pauvres/riches) d'accès à l'information et à la communication, au renforcement du pluralisme en matière de média et à faire de l'outil radiophonique un instrument d'autopromotion local et communautaire (IK, décembre 2013).

Plusieurs phases du programme ont permis de faire des avancées significatives dans la réalisation de cet objectif global.

Ainsi la 1ère phase (de juillet 1996 à juin 1998), était une phase pilote de clarification et de renforcement de la participation communautaire autour des Radios Rurales Locales (RRL).

Quant à la 2ème phase (de juin 1998 à décembre 2000) a été celle du renforcement stratégique pour l'émergence d'un modèle de radios communautaires viables, au service des populations et gérées par celles-ci, de manière autonome. Elle a permis d'une part, de poursuivre les efforts en vue de l'amélioration des conditions-cadres au niveau national, à travers le partenariat avec l'instance de régulation en occurrence la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC), et d'autre part, d'accompagner les communautés de cinq (05) localités à mettre en place des radios communautaires puis à se mobiliser pour en assurer la viabilité sociale, technique et financière.

Au cours de la 3ème phase (de 1er janvier 2001 à juin 2004), la problématique de la viabilité était au coeur des préoccupations du programme. En effet, cette 3ème phase s'est consacrée au renforcement de la viabilité des radios et des organes chargés de les animer et de les gérer.

La phase 4 (d'août 2004 à mars 2006) a consisté au renforcement des actions de viabilisation et prendre en compte quelques préoccupations thématiques. La phase 5 (mars 2006 à décembre 2009) s'est occupée de la résolution des

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problèmes de l'énergie électrique et de la consolidation des préoccupations thématiques.

La phase 6 (de janvier 2010 à décembre 2013) est perçue comme une phase de retrait. Elle vise pour objectif principal d'assurer l'ancrage institutionnel du programme. Auprès des acteurs étatiques et nationaux ainsi que leur responsabilisation et celle des structures intermédiaires fédératrices des radios communautaires. Comme la FERCAB et le RIF en vue de la pérennisation des acquis du Programme et assurer la viabilité technique, financière et sociale des RC à la fin du financement Suisse, restée une préoccupation permanente au cours de cette phase.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius