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Gestion des risques environnementaux dans le projet camwater phase ii à  Douala.

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par Daniel ESSAPO
Université de Douala -  MASTER EN ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE 2014
  

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2.2-Les Risques de l'Environnement Economique

Le Cameroun vient de traverser une longue crise économique et financière qui, pendant 20 ans a mis l'Etat à genoux, le contraignant à une double baisse de salaire et à des délestages du personnel au niveau de la Fonction Publique, mais aussi à des privatisations massives des entreprises d'Etat comme la SNEC. Cette crise économique et financière a été aggravée par l'iniquité des termes de l'échange entre les matières premières de nos pays en développement dont les faibles prix sont fixés par les pays développés et leurs produits manufacturés que nous achetons de plus en plus cher. A cela, il faut ajouter la dévaluation de 50% du Franc CFA ; la non-maîtrise de notre outil monétaire dont la moitié de nos réserves de change est logée dans le trésor Français ; l'importation massive des produits étrangers tels que la friperie, la brocante et même les denrées alimentaires comme le riz...Tout ceci traduit notre incapacité à transformer nos produits du sol et du sous-sol et à produire la richesse par la valeur ajoutée.

Bref, l'environnement économique du pays était tel que par orgueil ou par témérité, le Cameroun ne pouvait pas tout seul s'engager à financer un projet aussi lourd que celui de l'eau potable à Douala où le déficit était énorme (150 000m3/jour). Les besoins étaient tout aussi urgents à Yaoundé et dans les autres villes du pays. Pour que les robinets ne tombent pas à sec partout, l'Etat a dû prendre une mesure chirurgicale douloureuse à savoir la liquidation de la SNEC qui était chargée de la gestion du Service Public de l'eau et son remplacement par la CAMWATER pour la mise en place des infrastructures de production et la CDE pour la distribution. Cette société d'affermage qui marque une reprise par les Marocains d'une activité de Service Public dans notre pays était peut-être le moindre mal pour la sauvegarde du patrimoine, mais traduit à la limite une perte partielle de la souveraineté de l'Etat sur le service public de l'eau qui est un service stratégique. Car dès qu'on affirme et qu'on proclame que « l'eau c'est la vie », on comprend douloureusement que l'eau potable que les Camerounais consomment soit remise dans les mains des étrangers même s'il s'agit d'un pays Africain. Certes, on n'avait pas le choix, mais que vivement soit

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appliqué rigoureusement la règle administrative selon laquelle « la confiance n'exclut pas le contrôle ! »

Le fait que selon le contrat d'affermage la CDE qui exploite les infrastructures d'eau potable mises en place par l'Etat à travers la CAMWATER soit également chargée d'en assurer la qualité jusqu'au robinet du consommateur semble certainement logique, une condition nécessaire pour que cette société soit complétement engagée pour fournir de l'eau potable à la population . Mais au bout de la chaîne, si nous tenons compte du fait que cette société obéit avant tout à une logique commerciale en cherchant à maximiser ses bénéfices , la sécurité environnementale du réseau pour éviter les incidents intempestifs d'origine externe, par exemple les agressions éventuelles sur les canalisations, les châteaux d'eau ou sur le pont-tuyau ne sauraient constituer une priorité pour la CDE. Elle ne pourrait non plus s'engager à réparer avec le maximum de promptitude nécessaire les cassures des tuyaux par les riverains des canalisations ou par les véhicules qui roulent sur les chaussées en terre dans les quartiers où les conduits d'eau potable sont enterrés. Cela ne semble pas être non plus sa priorité !

En effet, les tuyaux en matière plastique enterrés dans les tranchées sont souvent découverts par les eaux de pluie de ruissèlement et exposés au soleil. Ils risquent à tout moment d'être cassés et l'eau potable qu'ils transportent d'être polluée par les eaux de pluie de ruissèlement. Il nous a été donné de constater que les incidents du réseau signalés directement chez les agents de la CDE au niveau des agences de cette société restent souvent pendant de longs mois sans réparation et même sont parfois oubliés, alors que la potabilité de l'eau est en train de se dégrader à cause de multiples attaques du réseau par la pollution au niveau des points de cassure des tuyaux.

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