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Impact du taux d'intérêt et du taux de change sur la volatilité des banques tunisiennes.

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par zied zagrouba
faculté des sciences economiques et de gestion de Tunis - mastere de recherche en finance 2016
  

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Section 3 : Les variables macroéconomiques

La valeur d'un titre ne dépend pas uniquement d'éléments ou de caractéristiques propres à ce titre, mais aussi de plusieurs autres facteurs appelés arguments extrinsèques ou facteurs conjoncturels qui sont liés à la conjoncture économique du pays, à l'évolution du taux d'intérêt, à l'inflation..., et qui représentent des facteurs macroéconomiques qui ont un impact sur la volatilité.

I. Le taux d'intérêt

Le risque de taux d'intérêt est le risque que fait courir au porteur d'une créance ou d'une dette à taux fixe ou variable l'évolution des taux entre la date de l'engagement et la date du règlement.

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Le taux d'intérêt est une variable macro-économique de premier ordre, qui sert selon (G., 2003)en micro-finance de facteur d'actualisation des flux de dividendes futurs déterminants la valeur fondamentale des actions. Son impact sur les marchés boursiers est très important. En effet, la variation des taux d'intérêt affecte directement la valeur des titres cotés à la bourse.

Selon (Aglietta, 2001) , si le taux d'intérêt augmente (diminue), ceci engendre une diminution (augmentation) des crédits, ce qui entraine un recul (une augmentation) des investissements en bourse et par conséquent, la baisse (la hausse) des valeurs des cours des actifs financiers.

1. Le risque de taux d'intérêt

? Pour un établissement bancaire le risque de taux peut s'analyser :

- comme un risque de transformation, correspondant à l'adossement d'emplois et de ressources de durée et de nature de taux différents.

- comme un risque de marge correspondant à des placements de ressources dans des emplois de mêmes caractéristiques avec une marge (spread) lorsque les opérations adossées sont à taux variables.

- comme un risque de placement concernant la valeur de titres porteurs d'intérêts à taux fixes.

? Le risque de taux d'intérêt pour les entreprises dans leurs opérations : Le risque, en dehors des opérations spéculatives, est le risque pour l'entreprise de ne pas pouvoir répercuter l'augmentation d'emprunts à taux variables sur les prix de vente de leurs produits ou services.

? Le risque de taux d'intérêt pour les particuliers : Le risque de taux d'intérêt pour les particuliers est le même en ce qui concerne l'augmentation du coût des paiements d'intérêt en cas d'emprunt à taux variable.

Il survient à l'occasion d'une évolution défavorable des taux d'intérêt affectant négativement les résultats de la banque dès lors que celle-ci indexe ses emplois et/ou ressources sur les taux du marché. C'est généralement le cas « car la quasi-totalité de leurs encours du bilan engendre des revenus et des charges qui sont, à plus ou moins long terme, indexés sur les taux du marché ». Cela peut donc porter sur la marge de transformation c'est-à-dire les résultats courants ou les valeurs patrimoniales inscrites au bilan.

La question du risque de taux d'intérêt est délicate dans la mesure où il existe de nos jours une multitude de taux avec des formules diverses. On pourrait citer notamment : les taux

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directeurs de la banque centrale, les taux du marché monétaire pour les titres de créances négociables, les taux du marché financier ou taux à long terme pour les obligations, les taux de placement à court terme pour les comptes sur livrets, les taux débiteurs (créditeurs) payés par un emprunteur (une banque) à son banquier (à ses déposants). Les formules de taux vont des taux fixes aux taux variables en passant par les taux révisables et les taux administrés. En outre, l'impact de l'évolution défavorable des taux pour la banque est encore plus marqué lorsqu'il existe des options « cachées » ou « implicites » dans les produits bancaires. C'est notamment le cas des remboursements anticipés ou des dépôts à vue lorsque ceux-ci sont transférés vers des placements plus rémunérateurs du fait des conditions du marché. En effet dans une telle situation, la banque aura du mal à prévoir et mesurer avec exactitude les incidences du comportement futur de sa clientèle. L'expérience malheureuse des « Savings and Loans » aux USA montre à quel point ce risque optionnel « indirect » est potentiellement dangereux.

De nombreux facteurs ont récemment attaché une plus grande importance à la gestion du risque de taux d'intérêt. L'augmentation de la volatilité des taux d'intérêt sur les marchés financiers provoqués par la crise économique de 2008 a contribué à l'instabilité des revenus, les coûts et la valeur économique des banques, alors que les revenus induits par la fluctuation des taux d'intérêt restent la plus grande source de revenus pour les banques. Il est intéressant de souligner que le cadre réglementaire de l'entreprise définie par les Accords de Bâle (Bâle II, Bâle III) exige que les réserves doivent être mises de côté en fonction de l'exposition au risque de marché évaluée.

Le risque de taux d'intérêt réside dans la vulnérabilité de la situation financière d'une banque à une évolution défavorable des taux d'intérêt. L'acceptation de ce risque est quelque chose d'inhérent à l'activité bancaire et peut constituer une source importante de rentabilité et de valorisation du capital investi. Cependant, un risque excessif peut représenter une menace substantielle pour les bénéfices et fonds propres d'une banque. Les mouvements des taux d'intérêt affectent les bénéfices en modifiant le revenu d'intérêts net ainsi que les autres revenus sensibles aux taux d'intérêt et les dépenses d'exploitation. Ils ont également une incidence sur la valeur des créances, dettes et instruments du hors-bilan, étant donné que la valeur actualisée des flux de trésorerie attendus (et, dans certains cas, les flux eux-mêmes) varient en fonction des taux d'intérêt. Par conséquent, il est essentiel, pour la sécurité et la solidité des banques, qu'elles soient dotées d'un processus efficace de gestion de risque qui contienne le risque de taux d'intérêt dans des limites prudentes.

A.

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Risque de révision de taux: en tant qu'intermédiaires financiers, les banques sont exposées de plusieurs manières au risque de taux d'intérêt. La première, qui fait l'objet de nombreux débats, résulte des différences dans l'échéance (pour les taux fixes) et le renouvellement des conditions (pour les taux variables) des positions de l'actif, du passif et du hors-bilan d'une banque. Si de tels décalages dans les révisions de taux constituent l'un des aspects essentiels de l'activité bancaire, ils peuvent cependant, lors des modifications de taux, soumettre le revenu et la valeur économique d'un établissement à des variations imprévues. Ainsi, une banque ayant financé un prêt à long terme à taux fixe par un dépôt à court terme pourrait s'exposer, si les taux se tendent, à une baisse, à la fois de son revenu futur sur cette position et de sa valeur intrinsèque. De telles baisses sont dues au fait que les flux financiers relatifs au prêt sont fixes tout au long de sa durée, tandis que l'intérêt versé sur le financement est variable et qu'il augmente après l'arrivée à échéance du dépôt à court terme.

B. Risque de déformation de la courbe des taux: les décalages dans les révisions de taux peuvent également exposer une banque à des modifications de la pente et de la configuration de la courbe des taux. Ce risque survient lorsque des variations non anticipées de la courbe ont des effets défavorables sur le revenu ou la valeur économique de l'établissement. Ainsi, la valeur économique d'une position longue sur obligations d'Etat à 10 ans couverte par une position courte en titres d'Etat à 5 ans pourrait diminuer brutalement si la pente de la courbe s'accentue, même si la position est couverte contre des mouvements parallèles de la courbe.

C. Risque de base: une autre source notable de risque de taux d'intérêt (appelée communément risque de base) résulte d'une corrélation imparfaite dans l'ajustement des taux reçus et versés sur des produits différents, dotés par ailleurs de caractéristiques de révisions de taux analogues. Lorsque les taux changent, ces différences peuvent entraîner des variations imprévues de l'écart des flux de trésorerie et bénéfices entre créances, dettes et instruments du hors-bilan ayant des échéances ou des fréquences de révisions de taux identiques. Par exemple, une stratégie de financement d'un prêt à un an, dont le taux est révisé chaque mois sur la base de celui du bon du Trésor américain à un mois, au moyen d'un dépôt à un an, dont le taux est révisé chaque mois sur la base du LIBOR à un mois, fait encourir à l'établissement un risque si l'écart entre les deux taux de référence varie de manière inattendue.

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D. Risque de clauses optionnelles: une autre source de plus en plus importante de risque de taux d'intérêt réside dans les options dont sont assorties nombre de créances, dettes et positions du hors-bilan des banques. Par nature, une option donne à son détenteur le droit, mais non l'obligation, d'acheter, de vendre ou, d'une manière ou d'une autre, de modifier le flux de trésorerie d'un produit ou contrat financier. Les options peuvent être des instruments autonomes, comme celles qui sont négociées sur les marchés organisés et les contrats de gré à gré; elles peuvent aussi être incorporées dans des instruments présentant par ailleurs des caractéristiques standard. Si les banques utilisent les options négociées sur les marchés organisés et de gré à gré dans leur portefeuille de négociation et leurs autres opérations bancaires, c'est en général dans ces dernières que les produits à options incorporées tiennent la plus grande place. Ils englobent diverses catégories d'obligations et d'effets comportant des possibilités de remboursement anticipé au gré de l'une ou l'autre partie, des prêts donnant à leurs bénéficiaires le droit d'effectuer des paiements anticipés et divers types de dépôts sans échéance sur lesquels des fonds peuvent être prélevés à tout moment, souvent sans pénalité. En cas de gestion inadéquate, les caractéristiques de rendement asymétriques des instruments à clauses optionnelles peuvent faire courir des risques substantiels, en particulier pour ceux qui les vendent, étant donné que les options, qu'elles soient explicites ou incorporées, sont généralement exercées au bénéfice de leur détenteur et au détriment du vendeur. En outre, de plus en plus souvent, elles offrent un effet de levier substantiel susceptible d'amplifier les influences (tant négatives que positives) exercées par les positions sur options sur la situation financière de la banque.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille