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L'optimalité du régime de change dans la zone UEMOA.

( Télécharger le fichier original )
par AYA MARIE ESTELLE AMANI epse KONAN
université Félix Houphouet Boigny de Cocody/Abidjan - DEA/MASTER NPTCI option macroéconomie appliquée 2012
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    *******************

    CONFERENCE DES INSTITUTIONS
    D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE
    ECONOMIQUE ET DE GESTION EN AFRIQUE
    (CIEREA)

    UNIVERSITE DE COCODY - ABIDJAN

    UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DES NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME

    SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION CYCLE INTERUNIVERSITAIRE

    QUATRIEME PROMOTION 2010 - 2012

    MEMOIRE

    L'OPTIMALITE DU REGIME DE CHANGE DANS LA

    ZONE UEMOA

    Pour l'obtention du DEA/MASTER du NPTCI en Economie / UFR - SEG de
    l'Université de Cocody (Abidjan)

    Option : MACROECONOMIE APPLIQUEE

    Spécialité : Economie Monétaire, Bancaire et Financière

    Présenté par : Sous la direction de :

    AMANI Aya Marie Estelle Prof. BALLO Zié

    Maître de Conférences Agrégé

    Année Académique 2010-2012

    DEDICACES

    Je dédie ce travail :

    - A mon père, M. AMANT N'guessan Valentin - A mon fiancé, M. KONAN Yao Pacosky

    - A toute la quatrième promotion du NPTCI

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 2

    REMERCIEMENTS

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 3

    Mon travail de recherche a été rendu possible grâce au soutien, aux encouragements et conseils de certaines personnes à qui je souhaite exprimer ma reconnaissance.

    Je transmets mes sincères remerciements à la direction du NPTCI qui a mis les moyens à notre disposition pour rendre ce travail possible.

    Je voudrais remercier le Professeur BALLO Zié, Maître de Conférence Agrégé des Sciences Economiques à l'UFR des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Cocody, qui a dirigé mon mémoire et qui a toujours été disponible pour moi.

    Je remercie Docteur KONAN Sylvère pour ses conseils et ses encouragements.

    Je tiens également à témoigner ma gratitude à M. YOHOU Djédjé Hermann, doctorant à l'UFR des Sciences Economiques et de Gestion à l'Université de Cocody.

    Je suis reconnaissante envers mes parents pour leur soutien sur tous les plans. Que DIEU vous bénisse!

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 4

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    BBC: Band Basket Crawl

    BEER: Behavioral Equilibrium Exchange Rate

    BIRD: Banque International pour la Reconstruction et le Développement

    CEDEAO: Communauté Economique Des Etats d'Afrique de l'Ouest

    CEMAC: Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

    CFA: Communauté Financière Africaine

    DMC: Doubles Moindres Carrés

    DSGE: Dynamic Stochastic General Equilibrium

    FEER: Fundamental Equilibrium Exchange Rate

    FERDI: Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International

    FMI: Fonds Monétaire International

    GDF: Global Development Finance

    G7: Groupe de discussion et de partenariat économique de Sept pays parmi les plus puissants

    économiquement du monde

    HAI: Human Assets Index

    IRF: Impulse Response Fonction

    MCG: Moindres Carrés Généralisés

    MCO: Moindres Carrés Ordinaires

    OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique

    OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement

    NATREX: Natural Real Exchange Rate

    NPTCI : Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire

    PIB: Produit Intérieur Brut

    PMA: Pays Moins Avancés

    PPA: Parité des Pouvoirs d'Achat

    TCER: Taux de Change Effectif Réel

    TCR: Taux de Change Réel

    TCRE: Taux de Change Réel d'Equilibre

    UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

    UFR : Unité de Formation et de Recherches

    UNCDP: United Nations Committee for Development Policy

    WDI: World Development Indicators

    WEO: World Economic Outlook

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 5

    LISTE DES TABLEAUX

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 6

    Tableau 1: Résultats du test de stationnarité du taux de change réel et ses

    déterminants ..51

    Tableau 2: Résultats de la régression du taux de change réel sur ses déterminants .53

    Tableau 3: Résultats du test de stationnarité du taux de croissance économique et ses

    déterminants 54

    Tableau 4: Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change

    réel à l'incertain 56

    Tableau 5: Résultats du test de stationnarité du taux de change réel

    optimal 57

    Tableau 6: Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change

    réel optimal .59

    Tableau 7 : Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change

    réel optimal en prenant en compte la dévaluation de 1994 60

    LISTE DES GRAPHIQUES

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 7

    Graphe1 : Evolution du taux d'inflation de la zone UEMOA 35

    Graphe 2 : Evolution du taux de croissance de la zone UEMOA ..36

    Graphe 3: Evolution comparée du taux de change réel à l'incertain et du taux de change réel

    optimal de la zone UEMOA ...64

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 8

    SOMMAIRE

    DEDICACES

    2

    REMERCIEMENTS

    3

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    ..4

    LISTE DES TABLEAUX

    6

    LISTE DES GRAPHIQUES

    7

    SOMMAIRE

    8

    RESUME

    10

    INTRODUCTION

    11

     

    PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU REGIME DE CHANGE

     

    OPTIMAL

    .14

    CHAPITRE 1: LES DETERMINANTS DU CHOIX D'UN REGIME DE CHANGE

    ...15

    1.1. L'approche en termes de stabilisation macroéconomique

    .15

    1.2. L'approche de la crédibilité de la politique économique

    ...17

    1.3. L'approche de l'influence des variables politiques

    20

    1.4. Les critères de la théorie des zones monétaires optimales

    23

    CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE

    ...27

    2.1. Les théories du taux de change réel d'équilibre

    .27

    2.2. Approche théorique du régime de change optimal

    29

    2.3. Les approches théoriques du taux de change et de la croissance dans la zone UEMOA

    33

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU CHOIX DU REGIME DE CHANGE

    43

    CHAPITRE 3: APPROCHE METHODOLOGIQUE

    44

    3.1.Modèle de détermination du taux de change réel optimal

    ...44

    3.2.Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique

    47

    3.3.Le taux de change réel optimal et la croissance économique

    50

    CHAPITRE 4: RESULTATS ET INTERPRETATIONS

    .51

    4.1.Résultats des tests et des estimations

    51

    4.2.Interprétations des résultats

    61

    CONCLUSION: RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES

    65

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    66

    ANNEXES

    74

    TABLES DES MATIERES

    95

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 9

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 10

    RESUME

    La question de l'optimalité du taux de change prend de plus en plus de l'ampleur surtout pour les pays de la zone franc qui sont régis par un régime de change fixe. Dans notre étude, nous avons abordé cette question pour les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). En nous inspirant de la méthode d'Edwards (1989), nous avons d'abord estimé par les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) le taux de change réel d'équilibre de la zone UEMOA à partir de ses déterminants puis déterminé le vecteur du taux de change optimal de la zone UEMOA. Parmi toutes les définitions du régime de change optimal, nous considérons dans notre étude que le régime de change optimal est celui qui permet de maximiser les performances économiques d'un pays, notamment la croissance économique (Rizzo (1998), Bailliu, Lafrance et Perrault (2000)). Nous avons ensuite analysé l'impact du taux de change optimal sur la croissance économique des pays de l'UEMOA après avoir auparavant analysé celui du taux de change réel actuel sur la croissance économique des pays de l'UEMOA par les Moindres Carrés Généralisés (MCG) avec variables instrumentales. Ces études économétriques ont montré que le taux de change optimal obtenu a un impact positif sur la croissance économique des pays de l'UEMOA tandis que le taux de change réel actuel a un impact négatif sur la croissance économique des ces pays.

    Mots clés : régime de change optimal, taux de change réel d'équilibre

    ABSTRACT

    The topic of the optimality of the exchange rate amplifies especially for countries of the franc zone, which are governed by a fixed exchange rate regime. In our study, we approached this issue for the countries of the West African Economic and Monetary Union (WAEMU). Drawing inspiration from the method of Edwards (1989), we first estimated by Ordinary Least Squares (OLS) the real exchange rate equilibrium of WAEMU from its determinants and determined optimal exchange rate vector of the WAEMU zone. Of all definitions of optimal exchange rate regime, we consider in our study the optimal exchange rate regime is the one that maximizes the economic performance of a country, including economic growth (Rizzo (1998), Bailliu, Lafrance and Perrault (2000)). We then analyzed the impact of exchange rate on optimal economic growth in WAEMU countries having previously analyzed that the current real exchange rate on the economic growth in WAEMU countries by Generalized Least Squares (GLS) with instrumental variables. These econometric studies have shown that the optimal exchange rate obtained has a positive impact on economic growth in the WAEMU while the current real exchange rate has a negative impact on the economic growth of these countries.

    Keywords: optimal exchange rate regime, real exchange rate equilibrium.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 11

    INTRODUCTION

    Le choix du régime de change fait partie des décisions de politiques économiques les plus importantes d'un pays ou d'un ensemble de pays. Ce débat a pris de l'ampleur vers le milieu du 20è siècle. En effet, au début du 20è siècle, le système étalon-or a eu du succès. Cependant, il se trouve que ce système a montré une instabilité entre 1914 et 1945, qui marquent respectivement le début de la première guerre mondiale et la fin de la seconde guerre mondiale. En 1944, est adopté le système d'étalon de change or qui donne naissance aux institutions de Bretton Woods. Ce système impose une liberté des changes, des mouvements des capitaux et une stabilité des changes par le maintien des parités fixes. La sortie de la deuxième guerre mondiale a rendu difficile la mise en place de ce système qui ne devint effective qu'à partir de 1955. Dès 1959, l'on constate encore un fonctionnement difficile du système de Bretton Woods. Le Dollar et la Livre Sterling s'affaiblissent tandis que les autres monnaies, notamment européennes deviennent fortes. A la suite de la crise monétaire qui a eu lieu entre 1969 et 1971, on assiste à l'effondrement du système monétaire de Bretton Woods. L'on passe alors du régime de change fixe au régime de change flottant.

    Cette problématique du choix du régime de change a plusieurs fois été abordée, notamment par Daly (2007) et Diop et Fall (2011). Daly (2007) a étudié le choix du régime de change pour les économies émergentes, quand Diop et Fall (2011) se sont intéressés au choix du régime de change dans les pays de la Communauté Economique Des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Pour les pays de la CEDEAO, les auteurs ont préconisé un taux de change intermédiaire tandis que pour les économies émergentes, ils ont préconisé une plus grande flexibilité du taux de change au fur et à mesure que le compte du capital est libéralisé afin de préserver un certain degré d'indépendance monétaire.

    La question du choix du régime de change se pose également pour les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ces pays ont toujours été régis par un régime de change fixe entre le Franc CFA et le Franc Français puis l'Euro à partir de 1999. La coopération monétaire existante entre la France et ces pays consiste pour ces derniers à verser 50% de leurs avoirs extérieurs, c'est-à-dire de leurs réserves de change dans un compte appelé compte d'opération détenus par le trésor Français afin de garantir la parité fixe et la

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 12

    convertibilité illimitée du Franc CFA. Cela oblige la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à privilégier l'objectif de stabilité des prix afin d'assurer à long terme la soutenabilité du taux de change et la compétitivité des économies de l'UEMOA. C'est dans cette optique que la BCEAO a une cible d'inflation de 2%. Ce taux d'inflation cible apparaît trop restrictif pour certains auteurs dont Nubukpo (2007), pour des pays qui recherchent une forte croissance économique, notamment de 7% comme le prescrivent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

    Le débat sur l'existence ou non de la courbe de Phillips reste prépondérant pour les pays de l'UEMOA. Des études empiriques répondent à cette préoccupation en montrant qu'il y a un effet non linéaire de l'inflation sur la croissance économique dans la zone UEMOA. Les études de Sarel (1996) sur les pays développés et les pays en développement montrent qu'en dessous du seuil de 8%, l'inflation a un impact positif sur la croissance économique mais au-delà de ce seuil, l'effet devient nuisible. De même, Khan et Senhadji (2001) ont par ailleurs trouvé que le niveau d'inflation acceptable se situe entre 1% et 3% pour les pays développés et entre 11% et 12% pour les pays en développement.

    Lorsqu'on constate, à travers Nubukpo (2007), que l'inflation dans les pays de la zone UEMOA n'est pas seulement un phénomène monétaire mais provient principalement des aléas climatiques, et devant l'objectif principal de la BCEAO de lutter contre cette inflation, il serait judicieux de réviser le régime de change de l'UEMOA.

    Dès lors, la question fondamentale de notre recherche est de savoir, quel régime de change serait optimal pour la zone UEMOA. Plus précisément, quel est l'impact du taux de change réel Euro/CFA sur la croissance économique des pays de l'UEMOA ? Quel est le taux de change réel qui a un impact positif sur la croissance économique des pays de l'UEMOA ?

    L'objectif général de cette étude est d'examiner le lien entre le taux de change et la croissance économique dans l'UEMOA.

    De façon plus spécifique, l'étude vise à :

    - mesurer l'impact du taux de change réel Euro/CFA sur la croissance économique des pays de l'UEMOA ;

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 13

    - déterminer le taux de change réel optimal qui assure une croissance économique positive aux pays de la zone UEMOA.

    Pour ce faire, nous supposons que :

    - Le taux de change réel est négativement lié à la croissance économique pour les pays de la zone UEMOA ;

    - La flexibilité du régime de change est positivement liée à la croissance économique des pays de la zone UEMOA.

    Pour répondre à ces différentes questions, notre travail s'articulera autour de deux principaux axes : le premier exposera les fondements théoriques du régime de change tandis que le deuxième traitera les analyses empiriques. La première partie comporte deux chapitres dont le premier traite des déterminants du choix du régime de change et le deuxième aborde la revue de la littérature. La deuxième partie comporte aussi deux chapitres dont le premier expose la méthodologie d'étude, tandis le deuxième chapitre donne les résultats et interprétations des études empiriques menées.

    Le choix du régime de change par un pays ou un ensemble de pays passe par plusieurs critères. Nous allons analyser dans cette partie ce qui peut donc motiver le choix d'un régime de change. Puis, nous allons aborder les différentes théories du taux de change réel d'équilibre et parcourir la littérature concernant le régime de change optimal. Concernant la zone UEMOA, nous allons étudier les réalités auxquelles est confrontée cette zone dans la mise en place de la politique monétaire et de la politique budgétaire de chaque Etat.

    PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS

    THEORIQUES DU REGIME DE CHANGE OPTIMAL

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 14

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 15

    CHAPITRE 1 : LES DETERMINANTS DU CHOIX D'UN REGIME DE CHANGE

    La recherche quant au choix d'un régime de change et aux conditions requises pour que des pays entrent en union monétaire a mis l'accent sur des critères structurels à caractère réel. Il s'agit essentiellement du degré d'asymétrie dans la distribution des chocs que subissent les économies, de la disparité de leurs réactions face à des chocs communs, de la mobilité des facteurs et de l'efficacité des mécanismes d'ajustements alternatifs. A cela, il faut ajouter l'intégration financière, l'influence des groupes d'intérêts. Les déterminants du choix du régime de change vont donc s'analyser en trois approches à savoir l'approche en terme de stabilisation macroéconomique, l'approche de la crédibilité de la politique économique et l'approche de l'influence des variables politiques. A ces trois approches, il faut ajouter les critères de la théorie des zones monétaires optimales qui constituent aussi des déterminants du régime de change.

    1.1. L'approche en termes de stabilisation macroéconomique

    Cette approche permet de distinguer pour chaque type de choc affectant l'économie, le régime de change adéquat. Trois principaux arguments sont défendus par la théorie économique. En premier lieu, la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont des chocs externes nominaux ou réels. En second lieu, la fixité est préférable si les chocs dominants sont des chocs domestiques nominaux. Enfin, la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont des chocs domestiques réels.

    Selon Calvo et Mishkin (2003), la théorie standard considère qu'en cas d'un choc nominal, le régime de change fixe est le plus approprié. Il offre un mécanisme permettant un changement dans l'offre et la demande de monnaie alors qu'un taux de change flexible dans cette configuration entraînerait une dépréciation importante et une transmission dans l'économie réelle. Notons que le choc nominal se traduit par une augmentation de l'offre ou de la demande de monnaie et par un choc lié à la dépense principalement dû à la modification de la consommation, de l'investissement et des dépenses publiques.

    A la suite d'un choc monétaire par exemple, une hausse de la détention de la monnaie pousse à la hausse le taux d'intérêt qui à son tour décourage les investissements et réduit par la suite le produit national. L'amélioration du compte des opérations en capital du fait des entrées de

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 16

    capitaux et l'amélioration du compte courant du fait de la réduction de la dépense intérieure et de la demande des biens importés consolident la balance globale du pays et le taux de change tend à s'apprécier. L'intervention de la banque centrale afin d'éviter une telle appréciation par la vente de la monnaie nationale permet d'accroître la masse monétaire, de combler l'excédent de la demande et de faire baisser les taux d'intérêt à leur niveau initial.

    En cas de choc réel au contraire, selon Calvo et Mishkin (2003), le régime de change flexible serait toujours, selon la théorie standard, le mieux à même de répondre par une modification des prix d'équilibre relatifs. La même situation avec un régime de change fixe entraînerait une chute de la demande de monnaie nationale que la banque centrale devrait absorber par la cession de réserves en devises étrangères conduisant par là-même une fuite de ces devises et une hausse des taux d'intérêt. La crise serait alors accentuée. Notons que le choc réel se traduit par les chocs liés aux termes des échanges qui sont principalement dus aux changements qui affectent le compte courant du pays qui sont à leur tour dus à une modification des importations ou des exportations et les chocs liés aux mouvements internationaux de capitaux dus aux changements non anticipés dans le compte des opérations financières comme les fuites ou les entrées massives de capitaux.

    A la suite d'un choc réel sur les termes des échanges, par exemple, une baisse dans la demande étrangère pour les biens exportables nationaux tend à dégrader le solde du compte courant et à détériorer la balance globale des paiements. Sous un régime de change fixe l'intervention de la banque centrale, par la vente de monnaie nationale, est indispensable pour défendre la parité du taux de change, elle permet toutefois, en même temps, de contracter la masse monétaire en circulation et amplifie la baisse initiale de la demande de produits dans le pays. Avec un taux de change flottant, l'ajustement se fait de manière systématique. Avec un déficit courant, la monnaie nationale tend à se déprécier et l'amélioration de la compétitivité prix accroît la demande des produits nationaux et contrecarre la tendance initiale.

    Concernant la zone UEMOA, plusieurs analyses empiriques confirment la forte divergence des conjonctures et émettent un doute sur la pertinence économique d'une monnaie commune. Fielding et Shields (2001) ont montré avec la technique du Vecteur Auto Régressif structurel qu'au sein de l'UEMOA, les chocs de produit ne sont pas corrélés. De même, Benassy-Quéré et

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 17

    Coupet (2005) et Tsangarides et Qureshi (2006) démontrent avec la méthode de la classification par grappes que les chocs des Etats ouest-africains sont fortement divergents. Ainsi selon ces études, la divergence des chocs constitue le principal coût d'une union monétaire ouest-africaine. Les économies de la région ne disposent pas d'institutions solides et suffisamment développées pour faire face aux chocs asymétriques.

    1.2 . L'approche de la crédibilité de la politique économique

    Cette approche permet d'analyser le lien existant entre le régime de change et la crédibilité de la politique économique. Ce courant est à l'origine initié par les travaux de Kydland et Prescott (1977) avec la notion d'incohérence temporelle. Repris récemment par Barro et Gordon (1983) dans le cadre d'une économie ouverte avec la notion de biais inflationniste, il oppose la politique économique discrétionnaire à celle régie par des règles.

    Selon Kydland et Prescott (1977), la politique discrétionnaire n'est pas cohérente temporellement et ne crée que de l'inflation. Il vaut donc mieux ne pas utiliser de politiques discrétionnaires en matière monétaire. Cette idée avait été avancée par Friedman (1959) qui soutenait que l'instabilité économique trouve sa source dans l'instabilité monétaire générée par l'action discrétionnaire gouvernementale. Selon cet auteur, une politique monétaire discrétionnaire est néfaste car elle est sujette à des changements imprévisibles dépendant des personnes qui en ont la charge ; elle est exposée aux pressions inflationnistes et est incapable d'être jugée selon un critère satisfaisant. A l'inverse, la règle réduit l'incertitude et fournit un cadre stable pour la politique monétaire.

    Par ailleurs, aujourd'hui le choix du régime de change est guidé par une opposition entre le taux de change flexible qui assure l'autonomie de la politique monétaire, mais est source d'instabilité et de volatilité du taux de change et le taux de change fixe (règles) qui a pour objectif principal la stabilité des prix à travers le respect d'une discipline monétaire. Les règles de politique monétaire se décomposent en règles contingentes et règles non contingentes.

    Les règles contingentes sont rigides et impraticables. En effet, si la banque centrale veut répondre à tous les aléas, il faut que ceux-ci soient prévus dès le début dans la règle pour que

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 18

    leurs traitements n'apparaissent pas comme l'exercice d'une surprise monétaire ; ce qui est impraticable car il est impossible de prévoir l'intégralité des états futurs de la nature.

    Pour faire face à cette imprévisibilité, Buiter et Miller (1982) proposent alors un juste milieu qui se traduit par des règles dites non contingentes ou activistes. Dans ce cas, à chaque nouvelle information disponible dans son champ de réaction, la banque centrale ajuste son instrument pour rester en concordance avec son objectif de stabilité des prix.

    Cependant, il existe des mécanismes institutionnels qui peuvent palier les difficultés liées à l'impraticabilité de la règle contingente. Parmi ces mécanismes, nous avons le modèle de réputation de Barro et Gordon (1983). Dans ce modèle, les auteurs mettent en exergue la crédibilité et la réputation du banquier central dans la conduite de la politique monétaire. Si le banquier central annonce son objectif à atteindre, et par la suite triche, il perd sa crédibilité et les agents s'attendent toujours à une surprise monétaire et ne fondent plus leurs anticipations sur les annonces du banquier central.

    En outre, on distingue le modèle de délégation de Rogoff (1985) qui consiste à déléguer un banquier central ayant une aversion plus marquée que le reste de la société contre l'inflation.

    Enfin, nous avons les contrats optimaux avec les banquiers centraux de Walsh (1995) qui consistent en la mise en place de contrats entre les banquiers centraux et les autorités politiques afin de s'assurer que les missions seront bien remplis. Dans ce cas, la banque centrale conserve son indépendance mais reçoit un transfert budgétaire de l'autorité politique.

    Ces mécanismes appliqués aux règles contingentes montrent donc que les régimes de change à ancrage rigide permettent d'une part d'encourager le commerce et l'investissement entre pays en réduisant les coûts des transactions et les risques provenant de la volatilité du taux de change. D'autre part, ils améliorent la crédibilité des autorités monétaires à travers une certaine discipline dans la conduite de la politique économique. Le rattachement du taux de change à la monnaie d'un pays à faible inflation permet en principe de faire converger le taux d'inflation vers celui du pays d'ancrage et ainsi d'importer la crédibilité de sa politique monétaire. C'est le cas de la zone UEMOA dont la banque centrale a un objectif d'inflation qui converge vers celui de la zone ancre qui est l'Euro. Ces régimes à ancrage rigide sont attrayants parce que les règles sont fixées à l'avance. Elles sont rigoureuses, elles impliquent un engagement de la banque centrale à

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 19

    défendre la parité entre la monnaie nationale et la devise étrangère et assurent la convertibilité inconditionnelle et intemporelle de la monnaie nationale.

    De plus, l'indépendance de la banque centrale associée à sa crédibilité ôte aux autorités monétaires toutes possibilités de seigneuriage. Selon Babissakana (2003), l'indépendance et la transparence de la banque centrale contribuent au renforcement de la crédibilité que lui reconnaissent les marchés. Une banque centrale dépendante des pouvoirs politiques subit régulièrement des pressions en vue de financer les déficits budgétaires. A contrario, une banque centrale indépendante de telles pressions peut avoir de meilleurs résultats en matière de lutte contre l'inflation et de ce fait influencer positivement la production réelle. D'où les régimes à ancrage rigide permettent aussi d'améliorer la crédibilité des autorités monétaires en faisant réduire l'inflation à des niveaux acceptables.

    Selon Fouda (1998), les banques centrales en Afrique Subsaharienne sont assez dépendantes puisqu'aucune d'entre elles ne présente un indice global supérieur à la moyenne et que l'indépendance politique est faible tandis que l'indépendance économique bien que plus grande, demeure néanmoins limitée. En revanche, d'autres résultats des études de Fouda (1998) indiquent que le taux de renouvellement des gouverneurs est relativement faible dans la zone Franc Africaine, ce qui laisse à penser que les banques centrales ne sont pas indépendantes.

    Mais ces régimes sont aussi confrontés à des attaques spéculatives auto-réalisatrices. Si les investisseurs pensent que la banque centrale dévaluera sa monnaie, ils vont échanger les actifs libellés en monnaie nationale contre des actifs libellés en devise. Ce qui réduit les réserves de la banque centrale et précipite la dévaluation.

    Entre les régimes de change fixe et les régimes de change flexible, il existe des régimes intermédiaires qui, selon certains économistes, présentent un défaut de crédibilité qui est due à deux principaux facteurs.

    D'abord, un taux de change fixe mais ajustable pose problème puisque lorsque les autorités conviennent d'une marge de manoeuvre pour des ajustements du taux de change, les agents économiques s'attendent généralement à ce qu'elles procèdent à ces ajustements à un moment donné.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 20

    Il semblerait, ensuite que certains types de parités ajustables manquent de clarté et sont, par conséquent, moins bien comprises par les agents économiques. Ce qui les amène à interpréter les engagements des autorités monétaires en cas de parités glissantes ou de marges de fluctuations comme étant moins crédibles que les engagements en cas de monnaie unique sans ajustements.

    Les arguments de Williamson (1998) vont en faveur de ces régimes intermédiaires car selon lui les régimes de flottement pur sont inenvisageables. Ils ne représentent de ce fait qu'une alternative de dernier recours. De même, il stipule qu'aucune zone ne respecte les critères des zones monétaires optimales et que par conséquent les régimes rigides sont difficiles à mettre en oeuvre.

    Il se base sur les travaux de Krugman (1991) concernant les zones cibles et de Svensson (1992) pour dire que les taux de change dans un régime flottant ont une dynamique aléatoire complètement déconnectée des fondamentaux économiques du pays. Il présente de ce fait l'option de l'arrimage à un panier de devises avec marges de fluctuations et parité glissante (Band, Basket, Crawl) BBC comme la solution la plus adéquate. Elle permettrait, selon lui, d'atténuer les effets des fluctuations dans les différents taux de change sur les échanges commerciaux, de garder le taux de change à l'intérieur d'une marge de fluctuations relativement large pour garantir à la banque centrale un degré d'autonomie dans la conduite de sa politique monétaire.

    Cependant, Williamson (2000) admet que son BBC peut offrir une faible crédibilité, il va même jusqu'à supposer que cette crédibilité est nulle. C'est pourquoi il insiste sur la nécessité d'accommoder la politique de change par des mesures supplémentaires et compatibles, telles que les interventions de la banque centrale sur le marché de change et un policy-mix optimal. Il préconise même l'instauration de contrôles sur les entrées de capitaux.

    1.3. L'approche de l'influence des variables politiques

    L'influence des variables politiques est une approche qui permet de faire ressortir l'influence des groupes d'intérêt, l'influence des institutions politiques et l'influence des élections dans la détermination du régime de change.

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    Concernant l'influence des groupes d'intérêt, la théorie du choix public met l'accent sur les intérêts individuels de ceux qui gouvernent ; lesquelles intérêts pouvant ne pas être conformes avec ceux d'utilité collective. Dans cette idée, Mueller (1989) soutient que ces intérêts individuels, couplés à l'information imparfaite dont disposent les citoyens, permettent d'expliquer l'influence des groupes d'intérêts à la recherche de rente sur les décisions publiques. En effet, lorsqu'on a un régime de change fixe, la baisse du taux d'intérêt de la banque centrale entraîne une sortie des capitaux. Ce qui entraîne une tendance à la dévaluation de la monnaie. Dans ce cas, pour éviter cette dévaluation, la banque centrale doit avoir beaucoup de réserves pour racheter sa monnaie.

    Certes, la dévaluation est un mécanisme qui rend plus compétitif mais la théorie de la courbe en J montre que la dévaluation n'entraîne pas dans l'immédiat l'augmentation des exportations. C'est pour cela que les producteurs, sachant qu'ils seront exposés à la concurrence sur les exportations en cas de dévaluation, vont chercher à empêcher cette dévaluation. Ces producteurs vont donc faire une coalition pour obliger les autorités publiques à empêcher cette dévaluation car lorsque la monnaie est forte ils sont davantage impliqués dans les échanges internationaux et l'investissement est encouragé.

    Si de plus, la banque centrale n'est pas indépendante, l'action des groupes d'intérêts (les producteurs) sera une réussite. Les consommateurs étant trop nombreux et ne pouvant pas s'organiser seront alors les perdants. On constate donc un abandon de l'intérêt général au profit des intérêts d'un petit groupe.

    Dans le cas du régime de change flexible, lorsque la monnaie s'apprécie les producteurs produisent des biens non échangeables car leur situation est défavorable aux exportations. Mais lorsque le taux de change se déprécie, les producteurs sont exposés à la concurrence sur les importations.

    Ensuite, concernant l'influence des institutions politiques, nous pouvons constater que le degré d'instabilité politique à un impact très important dans le choix du régime de change. En effet, le régime de change fixe est le plus adéquat pour les pays ayant une forte instabilité politique. Nous pouvons voir cela dans les pays de l'UEMOA qui sont le plus souvent affectés par des crises

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    politiques. Du fait de la parité fixe existante entre le franc CFA et l'Euro, le franc CFA ne subie pas d'évolution.

    Cependant, il faut noter que le franc CFA suit l'évolution de l'Euro. Ce qui ne reflète pas le plus souvent le niveau économique de ces pays, qui ont des économies faibles contrairement à l'Europe qui a une économie forte. Lorsque l'Euro s'apprécie, cela entraîne une perte de la compétitivité des pays de l'UEMOA dont l'économie est essentiellement basée sur l'exportation de leurs produits agricoles.

    Par ailleurs, la nature du système législatif et la constitution jouent aussi un rôle très important dans la détermination du régime de change. Par exemple, on constate que les pays ayant un système législatif et une constitution subissant très peu de changements, tels que les Etats-Unis, optent pour un régime de change flexible tandis que ceux dont la constitution et le système législatif varient de manière continue, tels que les pays de l'UEMOA, optent pour un régime de change fixe. Ce constat se vérifie parce que les pays de l'UEMOA, qui connaissent le plus souvent une instabilité politique, s'ils étaient sous le régime de change flexible, la sortie des capitaux due à ces crises politiques allait entraîner une dépréciation de leur monnaie. Ces pays auraient une monnaie instable.

    Enfin, concernant l'influence des élections, Barro (1973) montre comment la possibilité de réélection peut conduire un bénéficiaire à agir dans l'intérêt des votants plutôt que dans ses propres intérêts. Cela se démontre dans la « démocratie représentative » adoptée par Grossman et Helpman (1991) qui concluent que le gouvernement en place peut être influencé par les groupes de pression au moyen de contributions aux frais électoraux ou d'avantages divers directs ou indirects qui sont offerts plus ou moins ouvertement.

    En effet, puisque dans l'immédiat la dévaluation a un effet inflationniste, elle va entraîner une augmentation des taxes. Ainsi, les agents économiques qui désapprouvent cette inflation, vont organiser des groupes de pression pour que le gouvernement intervienne et empêche cette dévaluation. Mais cette tentative des groupes de pression pourrait échouer si la banque centrale a une grande indépendance de facto.

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    1.4. Les critères de la théorie des zones monétaires optimales

    La théorie de la zone monétaire optimale s'étudie sous deux aspects : l'aspect statique et l'aspect dynamique. Mais quelque soit l'aspect sous lequel elle est étudiée, la théorie de la zone monétaire optimale cherche à identifier les mécanismes d'ajustements qui pourraient se substituer efficacement au processus d'ajustement que garantit la flexibilité du taux de change. Elle évalue les coûts et avantages pouvant résulter du fait d'appartenir à une union monétaire en renonçant au régime de change flexible.

    Les critères de la zone monétaire optimale varient selon les modèles d'analyse. Dans le modèle statique, nous avons les critères traditionnels. Parmi ces critères traditionnels, on a d'abord le critère du degré de mobilité des facteurs de production de Mundell (1961). Selon Mundell (1961), la mobilité des facteurs de production, et plus précisément du facteur travail, constitue un mécanisme naturel permettant un retour à l'équilibre initial suite à un choc perturbateur.

    En effet, si un choc asymétrique (interne ou externe) affecte deux économies liées par un processus d'intégration et en l'absence du mécanisme correcteur qu'est le taux de change, l'ajustement ne s'effectuera qu'en présence d'une forte mobilité des capitaux et de la main-d'oeuvre et/ou une forte flexibilité des prix et des salaires. Dans le cas contraire, où la mobilité des facteurs et la rigidité des salaires sont faibles, les pays auront beaucoup plus de difficultés à faire face aux chocs macroéconomiques asymétriques.

    Nous avons ensuite le critère du degré d'ouverture des économies de McKinnon (1963), c'est-à-dire le degré d'intégration commerciale. Ce critère stipule que les coûts liés à l'abandon du taux de change comme instrument de politique économique diminuent en fonction du degré d'ouverture des économies et de l'importance de leurs échanges réciproques. Plus le degré d'ouverture d'un pays est important, plus la transmission d'un changement des prix mondiaux sur les prix relatifs internes est probable. Cela induit que l'illusion monétaire tend à disparaître. La baisse des revenus réels devient apparente et les agents réclament la révision de leurs revenus nominaux. Il faut donc limiter les variations des taux de change pour limiter les variations de prix.

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    D'autre part, le critère de McKinnon (1963) stipule que l'efficacité de la politique de change diminue avec le degré d'ouverture de l'économie. Dans une économie très ouverte, les coûts de production sont fortement influencés par les prix des matières premières et des consommations intermédiaires importées, celles-ci étant difficilement remplaçables par une production locale. Lors d'une dévaluation, les effets d'inflation causés par la hausse des prix des importations nécessaires se répercutent immédiatement sur les prix des autres biens et salaires et limitent les effets attendus de la dévaluation. Le taux de change est par conséquent moins efficace comme instrument d'ajustement.

    En plus de cela, nous avons le critère de la spécialisation de Kenen (1969). Dans sa réplique à Mundell (1961) et McKinnon (1963), Kenen (1969) se focalise sur la spécialisation des économies au sens de la diversification de la production et de la consommation. Il conclut que les économies diversifiées peuvent plus facilement adopter des changes fixes et s'intégrer à une zone monétaire que celles qui se caractérisent par une diversification modeste. Une forte diversification de la production ou de la consommation ainsi que la similarité de la production diluent l'impact possible d'un choc dans un secteur ou pour un bien spécifique. Dans ce cas, un choc n'aura que peu de conséquences sur l'agrégat et affectera les pays de manière similaire. Par conséquent, la diversification et la similarité de la production réduisent le besoin de politique de change et donc les coûts de son abandon.

    Dans le cas des pays de l'UEMOA, les économies de la région sont toutes spécialisées dans l'exportation de quelques produits primaires qui, dans une majorité des cas, sont différents. La différence de spécialisation est en grande partie liée au positionnement géographique. Les économies sahéliennes (Burkina Faso, Mali et Niger) sont essentiellement agricoles et se distinguent des pays côtiers (Sénégal, Côte d'Ivoire) qui ont un tissu industriel relativement plus développé. Le Bénin et le Togo forment un troisième groupe où l'activité d'import-export est prédominante.

    Enfin, Ingram (1969) apporte sa contribution avec le critère de l'intégration financière. Son approche est basée sur l'idée que les capitaux ont tendance à se déplacer plus rapidement que la main d'oeuvre et qu'ils peuvent ainsi la remplacer dans le rôle d'un mécanisme correcteur des déséquilibres de la balance des paiements. Lors d'une forte intégration financière, et même en

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    l'absence de l'instrument du taux de change, des changements modestes des taux d'intérêt peuvent ainsi causer des mouvements de capitaux équilibrant. Une zone monétaire ne peut donc fonctionner, et à plus forte raison être optimale, sans une mobilité totale des capitaux et une libéralisation accrue des services financiers.

    Au delà de ces critères traditionnels des zones monétaires optimales, il existe aussi des critères modernes. On peut citer en autre le critère de parallélisme des taux d'inflation de Fleming (1971). Fleming (1971) constate que la similarité des taux d'inflation sur une certaine période de temps entre différents pays induit des conditions d'échanges stables et donc réduit le besoin d'ajustement du taux de change. Des taux d'inflation divergents pourraient causer des pouvoirs d'achat divergents et donc entraîner le recours à l'instrument de change pour corriger ces écarts. Ce nouveau critère induit que la cause sous-jacente du mécanisme de change reflète un phénomène macro-économique et non un changement microéconomique comme cela était le cas dans les théories précédentes.

    En effet, les différences de taux d'inflation résultent de différents facteurs comme les disparités dans le développement structurel entre pays, la diversité d'institutions du marché de travail, les différences dans les politiques économiques ou la diversité de préférences sociales comme l'aversion à l'inflation.

    En outre, nous pouvons aussi citer, le critère d'homogénéité des préférences et des objectifs de Kindleberger (1986) comme un déterminant majeur de l'adhésion à une union monétaire. Cet auteur souligne que les pays de la zone monétaire doivent impérativement communiquer entre eux et adopter un consensus sur les objectifs de politique économique visés, par exemple par l'acceptation d'un même compromis entre inflation et chômage. Ainsi, pour qu'elle soit optimale une union monétaire faisant face à de chocs asymétriques affectant la demande ou l'offre des biens d'un pays de l'union, doit pouvoir mettre en oeuvre une procédure d'ajustements automatiques évitant ainsi des modifications dans les taux de change nominaux entre les pays adhérents.

    Par ailleurs, parmi les critères modernes, on note aussi les critères de convergence, comprenant quatre critères de premier rang à savoir, le ratio du solde budgétaire de base au PIB nominal doit être supérieur ou égal à 0 (critère clé), le taux d'inflation annuel moyen doit être inférieur ou égal

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    à 3%, le ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure au PIB nominal doit être inférieur ou égal à 70%, l'interdiction d'accumulation d'arriérés de paiement (intérieurs et extérieurs) sur la gestion de la période courante ; et quatre critères de second rang pour les pays de l'UEMOA à savoir, la masse salariale ne doit pas excéder 35% des recettes fiscales, les investissements publics financés sur ressources internes devront représenter au moins 20% des recettes fiscales, le déficit extérieur courant hors dons ne doit pas excéder 5% du P11B nominal, le taux de pression fiscal, c'est-à-dire les recettes fiscales rapportées au P11B nominal supérieures ou égales à 17%.

    Concernant le modèle dynamique de la théorie des zones monétaires optimales, on distingue deux principales théories : « le cercle vicieux » des unions monétaires de Krugman (1993) et « le cercle vertueux » des unions monétaires de Frankel et Rose (1998) et Rose (2000).

    S'agissant de la théorie du « cercle vicieux » de Krugman (1993), il stipule que lorsque des pays sont dans une union monétaire et qu'ils se spécialisent en fonction des avantages comparatifs et de leur position géographique, l'échange entre ces pays est faible, on a des cycles divergents et ces pays sont touchés par des chocs asymétriques. Krugman (1993) illustre cela par le cas des Etats-Unis où les zones économiquement intégrées se caractérisent par une forte spécialisation régionale génératrice d'asymétries.

    Tandis que dans leur théorie du « cercle vertueux », Frankel et Rose (1998) stipulent que lorsque des pays sont dans une union monétaire, le commerce bilatéral augmente trois fois, ce qui signifie que ces pays échangent beaucoup entre eux, on a une synchronisation des cycles et les chocs affectant ces pays sont des chocs essentiellement symétriques.

    Nous pouvons donc dire, comme Frankel (1999), qu'il n'y a pas de régime de change optimal mais chaque pays ou union monétaire a un régime de change qui lui convient à un moment donné, en fonction des caractéristiques du pays ou des pays composant l'union monétaire.

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    CHAPITRE 2 : LE CADRE THEORIQUE

    Dans ce chapitre, nous allons présenter la théorie du taux de change réel d'équilibre qui va permettre plus tard d'estimer le taux de change réel d'équilibre de la zone UEMOA. Nous allons donc aborder les différentes théories du taux de change réel d'équilibre, et expliquer pourquoi certaines théories ont été abandonnées au profit d'autres. Nous allons par la suite aborder les développements théoriques récents concernant le régime de change optimal et les approches théoriques du lien entre taux de change, croissance et inflation dans la zone UEMOA.

    2.1. Les théories du taux de change réel d'équilibre

    Il existe plusieurs théories qui ont été développées sur le taux de change réel d'équilibre. La parité des pouvoirs d'achat (PPA) constitue la théorie qui était la plus utilisée pour déterminer les taux de change réel d'équilibre. Cette théorie existe sous deux formes : la forme absolue et la forme relative.

    La forme absolue de la PPA s'applique en l'absence de toute entrave au commerce international (barrières tarifaires, barrières non tarifaires, etc.) en supposant négligeables les coûts de transaction et d'informations. Selon cette approche, la valeur du taux de change nominal est déterminée par le rapport des niveaux de prix entre deux pays. Cette définition découle de la loi du prix unique selon laquelle le prix d'un bien échangeable est identique partout, une fois converti dans une monnaie commune. La réalisation de cette loi suppose alors que les taux de change réels bilatéraux sont toujours égaux à l'unité. En présence d'entraves au commerce international, la loi du prix unique ne s'applique plus.

    Le principe de la PPA peut alors s'exprimer sous une version dite relative : une variation du taux de change nominal vient compenser l'écart d'inflation. On rappelle que cette théorie a été introduite par Cassel en 1916 qui a suggéré de définir le niveau du taux de change nominal d'équilibre comme le taux assurant la parité de pouvoir d'achat entre deux monnaies : un bien quelconque peut être échangé contre la même quantité de biens dans son pays d'origine ou dans tout autre pays après conversion en monnaie locale. Dans ces conditions, le taux de change réel est constant (mais non nécessairement égal à l'unité).

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    De façon générale, la théorie de la PPA souffre de plusieurs inconvénients majeurs, tant au niveau théorique qu'au niveau empirique, bien qu'elle puisse être utile pour évaluer les parités de long terme entre pays à niveau de développement similaire.

    Au niveau théorique, le taux de change réel auquel fait référence la PPA ne permet pas de relier le taux de change réel à la situation économique d'un pays, notamment à sa position extérieure. Au niveau empirique, les difficultés sont nombreuses. En particulier, la PPA suppose la constance du taux de change réel, ce qui semble difficilement compatible avec les importantes fluctuations observées des parités réelles.

    Cependant, la littérature théorique et empirique actuelle sur les taux de change réel d'équilibre de long terme sont dominées par trois modèles, à savoir le Fundamental Equilibrium Exchange Rate (FEER) de Williamson (1994), le Natural Real Exchange Rate (NATREX) de Stein (1994); Stein et Allen (1995); Stein et Sauernheimer (1996) et le Behavioral Equilibrium Exchange Rate (BEER) de MacDonald (1997); Clark et MacDonald (1998).

    Pour le modèle FEER ou modèle du taux de change d'équilibre fondamental, le taux de change d'équilibre est celui qui assure à la fois, pour l'économie nationale considérée, l'équilibre interne, défini par son taux de croissance potentiel et l'équilibre externe au sens du solde du compte courant potentiel. De plus, de nombreuses difficultés pour caractériser l'équilibre externe, notamment l'évaluation des élasticité-prix du commerce extérieur, nuisent à la fiabilité des estimations obtenues. Cela explique que l'on préfère utiliser une version différente de ce modèle, appelée le modèle BEER ou taux de change d'équilibre comportemental. Pour le déterminer, sont retenues comme principales variables fondamentales la position extérieure nette (solde des investissements étrangers dans le pays et des investissements du pays à l'étranger), la productivité relative (l'efficacité économique mesurée notamment par la production du pays rapportée à son volume d'heures de travail) et les termes de l'échange (rapport des prix à l'exportation aux prix à l'importation).

    Quant au modèle NATREX ou modèle du taux de change réel naturel, ce modèle reprend la théorie de la PPA, mais sans l'obligation de considérer comme constant le taux de change réel et le modèle par la balance des paiements mais sans l'obligation de voir cette balance équilibrée à chaque période. Il suffit que les mouvements de capitaux aient une évolution compatible avec un

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    endettement international soutenable à long terme. Il recherche en définitive le taux de change qui assure des flux de capitaux optimaux. Ce taux de change doit permettre tout à la fois, globalement, d'avoir une allocation internationale optimale de l'épargne et, à chaque économie nationale, de trouver son sentier de croissance potentielle. Mais le NATREX est également un modèle opérationnel en ce sens qu'il permet d'établir les estimations du taux de change courant, en sachant que le taux de change courant doit converger vers le NATREX et d'autant plus rapidement que son flottement est libre.

    Cependant, Edwards (1989) et Elbadawi (1994) estiment le taux de change réel d'équilibre de plusieurs pays en voie de développement en régressant le taux de change réel sur des variables telles que le progrès technique, l'accumulation du capital, le niveau et la répartition de la dépense publique entre biens échangeables et non échangeables, les termes de l'échange extérieur, les tarifs à l'importation, et des indicateurs du contrôle des changes. Halpern et Wyplosz (1995) utilisent une approche identique pour les pays en transition d'Europe de l'Est et font notamment apparaître le rôle de la productivité apparente du travail, des termes de l'échange et du taux de participation sur le marché de l'emploi.

    2.2. L'approche théorique du régime de change optimal

    Le choix du régime de change représente l'une des décisions de politiques économiques les plus importantes pour la plupart des pays. Cela est justifiable par le fait que le taux de change est une variable clé qui détermine les flux des échanges de biens, services et des capitaux ; et de ce fait a une forte influence sur la balance de paiement, le niveau général des prix ainsi que sur d'autres variables macroéconomiques. Les réflexions sur le choix du régime de change ont pris de l'ampleur avec la mise en place du système de Bretton Woods en 1944.

    En effet, le système de Bretton Woods instauré en 1944, c'est-à-dire le système d'étalon de change or (Gold Exchange Standard) amélioré préconisait que les Etats rétablissent la liberté des changes et les mouvements des capitaux et s'engageaient à défendre la parité de leur monnaie en faisant intervenir des fonds de stabilisation des changes. La mise en place de ce système a été critiquée par Friedman (1953) qui soutenait que les taux de changes fixes étaient générateurs de crises spéculatives et d'instabilité.

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    Mais, il faut noter que les travaux de Friedman s'inscrivent dans une période de faible mobilité des capitaux. Cependant, Mundell (1960) s'oppose à ce résultat de Friedman. Selon Mundell (1960), en cas de forte mobilité des capitaux, le système idéal est celui du taux de change fixe car le taux d'intérêt influence directement la balance des paiements. Mais lorsque les capitaux sont immobiles, il préconise le régime de change flexible.

    Dans une étude ancienne, Baxter et Stockman (1989) utilisent un échantillon de 49 pays pour comparer le comportement de quelques agrégats économiques clés (la production, la consommation, les échanges extérieurs et les taux de change réels) sur une période s'étalant de 1946 à 1986. Ces auteurs ne trouvent pas de différences systématiques dans le comportement de ces agrégats selon le régime de change appliqué.

    Mais, Mundell (1995), a comparé la croissance économique dans les pays industrialisés avant et après l'effondrement du système de Bretton Woods. Il montre que la croissance économique a été beaucoup plus rapide au cours de la première période, lorsque les taux de change étaient fixes.

    Par ailleurs, le régime de change optimal représente toujours un objet d'étude ambigüe. En effet, Frankel (1999) refuse même l'idée de son existence tandis que d'autres théoriciens tels que Mundell (2000), Fisher (2001) reconnaissent l'existence du régime de change optimal mais ne l'identifient pas avec précision. Dans ce cadre, Ragzallah (2000) considère qu'un régime de change est optimal s'il permet de garantir un niveau maximal de crédibilité des autorités monétaires. Par ailleurs, Rizzo (1998), Bailliu, Lafrance et Perrault (2001) supposent que le régime de change optimal permet d'optimiser les performances économiques du pays tels que l'inflation, la compétitivité, le commerce, l'investissement et surtout la croissance économique.

    La prise en compte de la nature des chocs par Frankel (1999) donne trois arguments : la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont des chocs externes nominaux, la fixité est préférable si les chocs dominants sont des chocs domestiques nominaux, la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont les chocs externes ou domestiques réels. Ripoll (2001) va dans la même lancée que Frankel (1999) et Mundell (2001) en élaborant une liste de facteurs pouvant aider les Etats à choisir leur propre régime de change. Ces facteurs sont notamment la taille et le degré d'ouverture de l'économie, le niveau d'inflation, les chocs internes et externes,

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    la mobilité des facteurs, le degré de flexibilité des prix et des salaires, le degré de crédibilité des autorités monétaires et le système de fixation des prix.

    En outre, Poirson (2001) suggère que lorsqu'un pays souffre d'une instabilité politique, il a intérêt à laisser flotter sa monnaie du fait qu'il est incapable de défendre la parité fixe. Au contraire, Williamson (2000) et Bénassy-Quéré et Coeuré (2002) considèrent que le régime de change fixe ne permet pas d'améliorer la crédibilité puisqu'elle peut être générée du fort engagement institutionnel induit par la fixité. Dans ce cadre, la crédibilité résulte essentiellement des rigidités institutionnelles et non de la transparence et l'engagement fort de la banque centrale d'atteindre ses objectifs annoncés. Il s'agit d'une crédibilité diluée (Razgallah ; 2000). Ces auteurs recommandent alors aux autorités des régimes de change intermédiaires pour renforcer leur crédibilité car ces régimes exigent un plus fort engagement institutionnel.

    Allegret et al (2006), dans leur étude, ont utilisé un modèle qui a mis en rapport le degré de flexibilité/rigidité du taux de change et les chocs affectant l'économie ainsi que les objectifs de politique économique. A cet effet, leurs résultats ont montré que le degré de flexibilité du taux de change tend à baisser lorsque l'impact de la variation du taux de change sur les prix domestiques (pass through) est élevé la volatilité des chocs nominaux relativement aux chocs réels est grande ; la perte associée à l'inflation est importante.

    El Hammas et Salem (2006) dans l'étude du régime de change optimal de la Tunisie ont, à partir des déterminants du taux de change optimal et au moyen des MCO et la commande forecast de Eviews4, déterminé le taux de change optimal de la Tunisie c'est-à-dire le taux de change qui permettrait aux autorités d'atteindre leurs objectifs de croissance.

    Par ailleurs, Oyono (2006), dans une étude sur les effets réels des régimes de change dans les pays en développement, utilise deux mesures différentes du régime de change à savoir celle du FMI et une mesure alternative issue des travaux de Levy-Yayati et Sturzenegger (2002). L'étude a porté sur 69 pays en développement dont les pays de la zone franc pour lesquels les données nécessaires à l'analyse ont pu être obtenues sur la période 1972-2001.

    En testant plusieurs variables, l'estimation par Moindres Carrés Généralisés (MCG) révèle que la variation des valeurs retardées d'une période du taux d'investissement, du stock de monnaie, du

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    degré d'ouverture et du ratio de dépenses publiques expliquerait près de 75 pour cent des variations du PIB des pays en développement depuis le début des années soixante-dix.

    S'agissant de la zone UEMOA, plusieurs études concernant le choix du régime de change ont été menées par plusieurs auteurs dont Houssa (2008), Dedehouanou (2009). Ces études révèlent en réalité le caractère asymétrique des chocs macroéconomiques (chocs frappant les pays à des degrés divers) qui frappent fréquemment les pays de l'UEMOA. Mais Tapsoba (2009) fait une étude dont les résultats indiquent que les conséquences négatives des chocs asymétriques entre les pays ouest-Africains peuvent être atténuées par une intensification du commerce régional et par un développement des marchés régionaux de crédit. Malgré les efforts considérables des théoriciens et des chercheurs, l'identification d'un régime de change optimal persiste ambiguë et ne permet pas de trancher en faveur d'un régime particulier.

    Dans le cas de la problématique du choix du régime de change de la CEDEAO, Diop et Fall (2011) ont utilisé le modèle Dynamic Stochastic General Equilibrium (DSGE) qui a révélé que pour avoir une bonne croissance économique. Les pays de le CEDEAO ont besoin d'un taux de change intermédiaire ou flexible tandis que pour la maîtrise de l'inflation, le régime de change fixe est le mieux adapté pour ces pays. Mais l'auteur a préconisé un régime de change intermédiaire. Bénassy-Quéré et Coeuré (2010) ont montré que les premiers modèles DSGE ont trop surestimé les mérites des régimes de changes flottants pour avoir ignoré l'existence possible de rigidités nominales des salaires.

    En conclusion, nous pouvons dire que la littérature économique a déjà beaucoup abordé ce sujet de régime de change mais concernant, le plus souvent, les pays émergents. Les méthodes d'estimations diffèrent d'une étude à une autre en fonction du nombre de pays, des variables utilisées et de la qualité des données.

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    2.3. Les approches théoriques du taux de change et de la croissance dans la zone UEMOA.

    S'il est vrai que la théorie économique nous donne les avantages et les inconvénients de chaque régime de change, il faut cependant noter qu'aucun consensus n'existe sur le régime de change à adopter selon le type d'économie puisque certains résultats se sont révélés contradictoires. En effet, selon la théorie, les régimes de change fixe favorisent une inflation faible sans porter atteinte à la croissance économique (Dornbusch ; 2001) tandis qu'ils peuvent, au contraire, contribuer à l'accélération de l'inflation en offrant au gouvernement un environnement où il serait facile pour lui de « tricher » vu que la manifestation des coûts inflationnistes est retardée dans le temps. Ainsi, si les régimes de taux de change fixes peuvent améliorer la croissance économique en amplifiant les échanges commerciaux, en réduisant le risque de change et en facilitant l'intégration économique et financière des pays, ils peuvent au contraire entamer la compétitivité externe d'un pays puisqu'ils sont souvent sujet à des mésalignements très coûteux et avoir des effets dévastateurs sur l'économie dans son ensemble du fait de leur vulnérabilité inéluctable aux attaques spéculatives, (Obstfeld et Rogoff ; 1995). Dans ce chapitre, nous allons donc voir la relation inflation-croissance dans la zone UEMOA, la politique budgétaire des pays de la zone, et l'impact de la dévaluation de 1994 du franc CFA sur la balance commerciale et la production des pays de la zone.

    2.3.1. La relation inflation-croissance dans la zone UEMOA

    Dans le choix du régime de change, les autorités monétaires tiennent compte de l'impact du régime de change sur l'inflation, la croissance économique, la volatilité macroéconomique et la probabilité de survenance des crises. Mais l'accent est le plus mis sur l'inflation et la croissance qui sont des fondamentaux très importants dans l'économie d'un pays. Chaque banque centrale fixe son objectif principal en fonction du régime de change et de ses priorités pour le pays ou l'ensemble de pays.

    Concernant la zone UEMOA, le principal objectif de la politique monétaire de la BCEAO est la stabilité des prix et la sauvegarde de la valeur interne et externe du franc CFA à travers une couverture appropriée de l'émission monétaire par les réserves de change. Cet objectif est rendu

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    public et expliqué dans les publications de la BCEAO notamment le rapport annuel et, depuis juin 1998, sur le site Internet de l'Institut d'émission. Ces objectifs et le cadre institutionnel de la politique monétaire de la BCEAO sont clairement définis dans le Traité du 14 novembre 1973 instituant l'Union Monétaire Ouest Africaine et dans les Statuts de la Banque Centrale. La coopération monétaire existante entre les pays de l'UEMOA et la France, est illustrée par l'existence du mécanisme dit du « compte d'opérations » qui contribue à garantir une parité fixe entre le Franc CFA et le Franc français, puis l'Euro à partir de 1999. Dans ce cadre, la recherche de la stabilité des prix est présentée comme un objectif susceptible d'assurer la soutenabilité à long terme du taux de change et la compétitivité des économies de l'UEMOA.

    De ce fait, la BCEAO a opté pour une cible d'inflation de 2%, identique à celle de la banque centrale Européenne. En effet, dans un régime de change fixe l'inflation contribue, du fait de la perte de compétitivité qu'elle engendre, à la détérioration progressive des comptes extérieurs et à la surévaluation du taux de change, fragilisant ainsi la parité entre les monnaies. Cependant, il faut noter que l'inflation dans la zone n'est pas d'ordre monétaire, mais est plutôt due à des chocs d'offre exogènes tels que les aléas climatiques, les variations des cours des matières premières, (Nubukpo ; 2007). Selon cet auteur, une telle cible d'inflation 2% semble faible pour des pays qui souhaitent atteindre en 2015, un taux de croissance économique de 7% par an afin de répondre aux objectifs des OMD dont l'un des plus importants est la réduction de moitié de la pauvreté à l'horizon 2015. Cela conduit à un arbitrage entre inflation et croissance économique (courbe de Phillips).

    De plus, il est admis qu'un faible niveau d'inflation est non seulement source de distorsions dans l'activité économique, mais également accentue le risque de déflation. Le rapport 2005 de la zone Franc indique le montant record des réserves détenues par les banques centrales de la zone Franc auprès du Trésor français : 6 300 milliards de FCFA. Pour la seule BCEAO, les réserves représentent plus de 3 000 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de l'émission monétaire supérieur à 110 % alors que les conventions du « compte d'opérations » exigent un taux de couverture de 20%, Nubukpo (2007).

    Dans la littérature empirique récente, les travaux de Ghosh et Phillips (1998) portant sur un vaste échantillon dont les pays de l'OCDE et quelques pays en développement, montrent que le seuil

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    d'inflation optimal se situe entre 2% et 8% pour les pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) et de 5% à 10% pour les pays en développement. Sarel (1996) a, par ailleurs, fait remarquer à partir d'un échantillon de pays développés et de pays en développement qu'en dessous du seuil de 8%, l'inflation a un impact positif sur la croissance économique et qu'au-delà du seuil, l'effet devient nuisible. De même, Khan et Senhadji (2001) ont par ailleurs trouvé que le niveau d'inflation acceptable est de l'ordre de 1% à 3% pour les pays développés et de 11 à 12% pour les pays en développement. Enfin, Combey et Nubukpo (2010) à partir d'un modèle de panel dynamique à effets de seuil, montrent que le seuil optimal d'inflation dans la zone UEMOA est de 8,08%. C'est au-delà de ce seuil que l'inflation devient nuisible.

    Les graphiques 1 et 2 nous retracent l'évolution du taux de croissance et du taux d'inflation entre 1987 et 2010 dans la zone UEMOA. Cela nous montre que dans l'ensemble, le taux de croissance du PIB réel par habitant et le taux d'inflation de la zone UEMOA suivent la même évolution. Lorsque le taux d'inflation est faible, le taux de croissance économique aussi est faible. Par contre, lorsque le taux d'inflation augmente, le taux de croissance économique aussi augmente.

    Graphe 1 : Evolution du taux d'inflation de la zone UEMOA

    1985 1990 1995 2000 2005 2010

    annee

    Source: Auteur à partir des données de la Banque Mondiale

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    Graphe 2: Evolution du taux de croissance de la zone UEMOA

    1985 1990 1995 2000 2005 2010

    annee

    Source: Auteur à partir des données de la Banque Mondiale

    2.3.2. La politique budgétaire dans la zone UEMOA

    Dans la zone UEMOA, la politique budgétaire est spécifique à chaque Etat mais avec le respect des critères de convergence. La Commission de l'UEMOA est chargée de coordonner ces politiques à travers la surveillance multilatérale. Elle insiste sur la soutenabilité des finances publiques. De ce fait, le non respect des critères de convergence fait l'objet de sanctions. Le critère clé est le solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal. Le solde budgétaire de base permet de mesurer la capacité de l'Etat à couvrir ses dépenses courantes, y compris les charges d'intérêt et ses dépenses en capital sur ressources internes avec ses recettes budgétaires, à savoir les recettes fiscales et les recettes non fiscales. A l'horizon de convergence (2013), ce solde devra être supérieur ou égal à 0%. La coordination des politiques budgétaires s'appuie sur l'expérience empirique, certes, mais aussi sur de solides arguments théoriques.

    En effet, les économistes s'accordent de plus en plus aujourd'hui sur l'importance de la politique budgétaire comme étant désormais le seul instrument à la disposition des États membres d'une union monétaire pour amortir les fluctuations de l'activité et soutenir la croissance économique. Mais, la crainte que certains États conduisent des politiques budgétaires compromettant la

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    stabilité d'ensemble justifie la mise en place des dispositifs destinés à assurer, de façon permanente, le respect de la discipline budgétaire, et plus généralement encore des politiques économiques.

    Au sein de la zone UEMOA, la coordination des politiques budgétaires dans le cadre de la surveillance multilatérale recherche l'optimum collectif à travers le respect des critères définis mutuellement par les États-membres, afin d'éviter les dérapages budgétaires comparables à ceux des années antérieures (fort taux d'endettement). En effet, la coordination des politiques budgétaires prend place au sein d'une union monétaire déjà constituée, et vise à soutenir et à consolider la stabilité et la crédibilité de la monnaie.

    En Europe en revanche, elle a précédé la mise en place de la monnaie unique. Mais, il se trouve que ce critère est difficile à être respecté pour des pays qui veulent à travers l'investissement des dépenses en capital, promouvoir la croissance économique, lutter contre le chômage... . Et le plus souvent, ces dépenses en capital sont financées par des déficits budgétaires et par l'endettement.

    Tanimoune, Plane et Combes (2005) ont mis en évidence le fait que les effets de la politique budgétaire seraient non linéaires dans la zone UEMOA, au seuil d'endettement extérieur moyen de 83% du PIB, au lieu de 70% d'endettement intérieur et extérieur que prescrivent les critères de convergence. Ils insistent sur le fait que les politiques budgétaires menées dans la zone peuvent avoir un effet contracyclique d'inspiration keynésienne qui est conditionnel au taux d'endettement public. Ainsi, jusqu'à un taux d'endettement de 83%, l'Etat exerce une influence de type keynésien sur l'activité économique. Au-delà de ce taux, cet effet devient non-keynésien et même anti-keynésien. Les effets négatifs à long terme d'une augmentation de l'endettement sur la croissance et l'inflation font notamment l'objet dans la littérature d'un assez large consensus (Elmendorf et Mankiw, 1998).

    Alors plutôt qu'une remise en cause globale du dispositif, la réforme de la surveillance multilatérale en Zone franc devrait consister en une modification d'un certain nombre de règles et de procédures des pactes de convergence. Pour les pays de l'UEMOA, il serait souhaitable de promouvoir les dépenses en investissement public, les dépenses en capital humain (santé,

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    éducation, recherche et développement). Wane (2004) a souligné leur impact positif sur la croissance économique des pays de la Zone franc.

    Il faut aussi mettre en oeuvre une politique budgétaire efficace et plus flexible. Au cours de la décennie 1980, un policy-mix trop rigide dans la zone a contraint les sources de financement interne des États et a conduit, en l'absence de règles limitant l'endettement international, à un endettement public excessif sur les marchés internationaux des capitaux qui s'est révélé par la suite insoutenable. La BCEAO pourrait donc accroître son offre de financement, sans remettre en cause l'objectif de stabilité des prix. La Commission de l'UEMOA pourrait autoriser des déficits de soutien à l'activité économique actuelle et de préparation de la croissance future. Les Etats de l'UEMOA n'auraient le droit de s'endetter, que pour financer leurs investissements publics.

    De plus, l'importance et la récurrence des chocs affectant cette zone constituent de puissants freins à son développement économique et imposent incontestablement une réflexion opérationnelle sur la question. La mise en place en Zone franc d'un fonds communautaire alimenté par les pays africains membres de la zone, ayant pour objectif de compléter l'arsenal de stabilisation budgétaire de chaque pays, pourrait constituer une réponse efficace aux difficultés de stabilisation des chocs asymétriques que rencontrent ces différents pays, (N'Kodia et Sarr; 2007). Ce fonds pourrait aussi servir au financement d'infrastructures, à la réalisation de biens publics régionaux et à la promotion de la croissance économique. Il serait utilisé par la commission de l'UEMOA de manière optimale et supranationale aux trois objectifs de politique budgétaire de Musgrave (1959) (allocation des ressources, stabilisation conjoncturelle, redistribution des richesses). Donc, en cas de chocs asymétriques, la commission utilisera le budget fédéral comme instrument de réponse contra-cyclique, (N'Kodia et Sarr; 2007).

    Dans le cas où la zone UEMOA révise son régime de change et opte pour un régime un peu plus flexible, la politique monétaire deviendrait inefficace ; en cas de choc d'offre symétrique (hausse du prix du pétrole ou aléas climatique), la commission interviendrait avec le budget fédéral. Ce fédéralisme budgétaire ouvrirait donc la voie à un véritable gouvernement économique de la zone UEMOA, (N'Kodia et Sarr; 2007). Mais, les Etats de l'UEMOA ne pouvant pas, pour le moment, financer le budget fédéral, le fédéralisme budgétaire devrait demeurer un objectif à long

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    terme pour les pays africains membres de cette zone, l'urgence étant de renforcer les dispositifs institutionnels en place afin de les rendre plus efficients.

    2.3.3. L'impact d'une dévaluation du franc CFA sur la balance commerciale et la production des pays de l'UEMOA

    Avant la dévaluation de 1994, le franc CFA ne faisait que s'apprécier par rapport au dollar, soit une appréciation de 37% entre 1985 et 1993, (Kiema, Nubukpo et Sanou ; 2011). La dévaluation du 11 janvier 1994 du Franc CFA de 50% qui a donc eu lieu avait pour objectifs la restauration de la compétitivité-prix, le redressement de la balance commerciale et la relance de la production. Cette dévaluation a, pendant quelques années, permis d'accélérer la croissance de la zone. Mais depuis 2000 encore, du fait de son ancrage à l'Euro, le franc CFA s'apprécie continuellement par rapport au dollar et aux autres monnaies. Entre 2000 et 2010, le dollar a en effet perdu environ 50% de sa valeur contre l'euro, et donc contre le franc CFA et l'on constate une perte de croissance dans l'union, (Mebtoul ; 2009).

    Edwards (1989) définit le taux de change réel d'équilibre comme le prix relatif des biens échangeables par rapport à celui des biens non échangeables qui, toutes choses égales par ailleurs, assure simultanément l'équilibre interne et l'équilibre externe de l'économie. Sa valeur dépend de celles d'autres variables déterminantes de l'équilibre interne et externe, appelées « fondamentaux » du taux de change. On peut définir l'équilibre interne comme l'équilibre sur le marché des biens non échangeables ; et l'équilibre externe comme la soutenabilité de la balance courante. Lorsque le taux de change réel courant diffère sensiblement de son sentier d'équilibre, on parle de désalignement (sous ou surévaluation) du taux de change réel. Ce désalignement peut être engendré par des politiques macro-économiques inadéquates, menant le plus souvent à une surévaluation du taux de change réel et, ce faisant, à une perte de compétitivité-prix.

    Couharde, Coulibaly et Damette (2011) montrent que la dévaluation doit être utilisée en cas de surévaluations persistantes. Mais ils montrent également que la dévaluation ne permet pas de résoudre les problèmes structurels de compétitivité de la zone CFA. Puisqu'en sous-évaluation, le taux de change évolue plus vite à cause de l'augmentation de prix, comme en 1994. Donc, les gains de compétitivité réalisés par la dévaluation, s'érodent.

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    Concernant spécifiquement la zone UEMOA, Kiema, Nubukpo et Sanou (2011) montrent, avec les données des échanges commerciaux entre 1999 et 2009 que les TCER (taux de change effectif réel) de la zone sont en appréciation après la dépréciation brutale conséquence de la dévaluation de 1994, signe d'une relative perte de compétitivité des économies de l'Union. Les TCER qui ont enregistré la plus forte augmentation par rapport à leur niveau de 1994 sont ceux de la Côte d'Ivoire (35%) et du Bénin (30%) ; les appréciations les plus faibles étant celles du Sénégal (5%) et du Mali (12%). En général, les TCER de la zone ont progressé de 22% en moyenne.

    De plus, l'étude montre qu'après la dévaluation de 1994, le TCER de la zone UEMOA a dépassé son niveau d'équilibre en 2002-2003 avant de revenir vers cet équilibre en 2005-2006 pour ensuite repartir à la hausse après 2006. Le gain de compétitivité, créé par la dévaluation de 1994 a donc été résorbé dans les années 2002-2003.

    Les estimations de l'étude de Kiema, Nubukpo et Sanou (2011) montrent l'existence d'un phénomène semblable à celui de la courbe en J pour le Burkina, la Cote d'Ivoire, le Mali, le Niger et le Togo. Cela signifie qu'une dépréciation ou une dévaluation de la valeur de la monnaie détériore immédiatement le solde de la balance des transactions courantes, avant de l'améliorer quelques années plus tard. Cette détérioration persiste de 2 à 4 ans après la dévaluation en fonction des pays concernés. C'est la période nécessaire pour que les effets quantités prennent le pas sur les effets prix ou le temps de réponse de ces économies aux effets de la dévaluation.

    Cependant, d'après les IRF (fonction de réponse à une impulsion), suite à un choc sur le TCER la balance commerciale ne s'améliorerait pas significativement au-delà de son niveau d'avant dévaluation, (Kiema, Nubukpo et Sanou ; 2011). Ce résultat indique qu'une dévaluation n'est pas la solution pour ces pays pour améliorer durablement et significativement le déficit de la balance commerciale. Cela est dû aux faibles élasticités de l'offre d'exportation par rapport au TCER, aux faibles capacités de production des économies dues à la faible industrialisation, à la forte part des importations en produits d'équipements qui gonflent les coûts de production, et à la haute teneur des exportations en produits de base.

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    Pour le Bénin et le Sénégal par contre, une dévaluation entraîne un choc positif sur la balance commerciale. Concernant les effets de la dévaluation sur la production, les fonctions de réponse du PIB réel suggèrent que la dévaluation stimule la production pour les cas du Burkina, du Bénin, du Sénégal et du Togo. Pour la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger la dévaluation a plutôt un effet récessif, l'ampleur et la durée de cet effet étant différents selon les pays. Pour la Côte d'Ivoire, l'effet récessif disparaît au bout de 7 ans, 3 ans pour le Mali et 2 ans pour le Niger. Pour le Burkina, le Bénin, le Sénégal et le Togo la dévaluation a été suivie d'une relance de la croissance. Pour le Mali, après un taux de croissance du PIB réel relativement faible l'année après la dévaluation, la croissance a été également relancée les années suivantes. Pour le Niger, la dévaluation n'a pas eu d'impact significatif sur la croissance. Pour la Côte d'Ivoire cependant, le profil de la croissance est en opposition avec celui de l'IRF. Ce qui suggère que d'autres facteurs exogènes (climat politique, cours internationaux des matières premières,...) ont eu plus d'impact sur la croissance du pays que le choc de dévaluation.

    Selon l'étude de Couharde, Coulibaly et Damette (2011), les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), qui sont exportateurs de pétrole, se caractérisent en 2007 par une surévaluation moins forte de leurs monnaies par rapport à 1993, à l'exception de la République centrafricaine. Excepté ce pays, ces économies bénéficient d'une amélioration des termes de l'échange à partir des années 2000 qui leur permet d'enregistrer une stabilisation ou une appréciation de leur taux de change d'équilibre. Au total, même si ces pays ont vu leur taux de change réel s'apprécier à partir des années 2000, les désalignements constatés sont d'une ampleur plutôt faible.

    Les pays de l'UEMOA sont, quant à eux, agricoles et majoritairement exportateurs de produits de base (coton, café ou cacao). Trois de ces économies (Bénin, Côte d'Ivoire et Togo) pâtissent d'une dépréciation continue de leur taux de change réel d'équilibre qui se traduit en 2007 par une surévaluation réelle de leurs monnaies d'une ampleur comparable ou largement supérieure à celle constatée en 1993. Les autres bénéficient, à l'instar des pays de la CEMAC, d'une appréciation de leur taux de change réel d'équilibre, qui se traduit par une faible sous-évaluation réelle de leurs monnaies en 2007. Au total, l'appréciation des taux de change effectifs réels des pays de la zone de la CFA à partir des années 2000 ne s'est pas traduite par une surévaluation

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    réelle de leurs monnaies. Cependant, une dévaluation ne serait pas la mieux adaptée pour résoudre durablement les problèmes structurels que pose le rattachement du franc CFA à l'Euro. De plus, elle serait difficile à justifier au regard du niveau élevé des réserves de changes de la BCEAO auprès du Trésor français.

    Au final, nous pouvons dire que les déterminants du choix du régime de change et la théorie du régime de change optimal nous montre que le régime de change de la zone UEMOA n'est pas optimal. Lorsqu'on utilise la définition du régime de change optimal de Rizzo (1998) qui va nous servir pour la suite de notre étude, on constate que ce régime ne nous permet pas de maximiser notre taux de croissance économique. Nous allons donc, à la suite de notre étude, utiliser le taux de change optimal pour trouver le régime de change qui convient le plus à la zone UEMOA.

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU CHOIX

    DU REGIME DE CHANGE

    Dans cette partie, nous allons nous intéresser aux différentes méthodologies utilisées pour l'étude. Puis, nous passerons aux différents tests et régressions qui aboutiront à des résultats que nous interpréterons.

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    CHAPITRE 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

    L'objet de ce chapitre est de déterminer le régime de change optimal de la zone UEMOA en analysant l'impact du taux de change optimal sur le taux de croissance économique.

    Nous avons trois études économétriques à effectuer. D'abord, la première étude consiste à déterminer le taux de change réel optimal qui a un impact positif sur la croissance économique de la zone UEMOA. Nous allons ensuite faire une régression du taux de croissance économique sur ses déterminants dont le taux de change réel à l'incertain de la zone UEMOA afin de déterminer l'impact de ce taux de change réel à l'incertain sur le taux de croissance économique de la zone UEMOA. Pour finir, nous allons déterminer l'impact du taux de change réel optimal, obtenu dans la première étude, sur le taux de croissance de la zone UEMOA. Ces études vont se faire en données de panel non dynamique sur les huit pays de l'UEMOA.

    3.1. Modèle de détermination du taux de change réel optimal

    Cette première étude économétrique va consister, à partir de l'estimation du taux de change réel, à déterminer le taux de change réel optimal de la zone UEMOA. Ce premier modèle du taux de change réel est inspiré du modèle d'Edward (1989) actualisé plus tard par Edwards et Santaella (1993). D'après le modèle, il existe à long terme, une relation d'état stationnaire entre le taux de change et ses déterminants fondamentaux réels. Les variables retenues pour ce modèle sont donc les suivantes:

    - le taux de change réel (tcr) : variable expliquée du modèle, à partir de laquelle nous allons déterminer le taux de change optimal. Nous allons utiliser une fonction linéaire contrairement aux études antérieures qui ont utilisé des fonctions logarithmes. Les variables suivantes sont les variables explicatives du modèle.

    - le PIB réel par habitant (pib) : le signe attendu est le signe négatif. Mais selon la théorie néoclassique, pour les pays pauvres qui ont le plus souvent un fort déficit en capital physique, une trop forte croissance économique entraîne une appréciation du taux de change réel.

    - l'indice de progrès technologique (prod) : ici, c'est le ratio du PIB par habitant du pays considéré au PIB par habitant des pays du G7, en nous référant à Kiema, Nubukpo et

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    Sanou (2011). C'est un indicateur mesurant la part de la croissance non attribuée à la contribution des facteurs capital et travail. Il capte l'effet Balassa-Samuelson. Une augmentation de la productivité dans le secteur des biens échangeables résulte en une augmentation relative des prix des biens non-échangeables par rapport aux biens échangeables et provoque ainsi une appréciation du Taux de Change Réel (TCR). Le signe attendu est donc positif.

    - l'ouverture du commerce extérieur (ouv) : cette variable capte les effets de la politique commerciale. Elle est égale à la somme des importations et des exportations rapportée au PI3. Une réduction des barrières commerciales aura tendance à augmenter les quantités échangées. La réponse du TCR dépendra du fait que l'ouverture améliore ou non le déficit de la balance commerciale. Si le compte courant s'améliore, le TCR devrait s'apprécier et inversement si le compte courant se détériore. Le signe attendu est donc ambigü.

    - la consommation publique par rapport au PI3 (gouv) : le signe de cette variable est ambigü quand les dépenses publiques ne sont pas bien distinguées entre biens échangeables et biens non-échangeables. Si les dépenses publiques sont principalement allouées à l'acquisition de biens non échangeables (échangeables), une augmentation de la consommation publique donnera lieu à une appréciation (dépréciation) du TCR.

    - les termes de l'échange (te) : ils sont mesurés par le rapport entre les indices des prix unitaires des exportations et celui des importations. Le signe de cette variable est ambigü car il dépend de la variation des tarifs à l'importation qui se traduit par une amélioration ou une détérioration des termes de l'échange.

    - l'investissement par rapport au PI3 (inv) : pour les pays en développement, l'investissement peut avoir une forte teneur en importations. Dans ce cas, une hausse de la part de l'investissement dans le PIB a une forte probabilité de tourner les dépenses vers les biens échangeables et entraîner une dépréciation du TCR. Le signe attendu serait alors négatif.

    - la monnaie et quasi monnaie par rapport au PI3 (m2) : selon le modèle Mundell-Fleming, le signe attendu est le signe négatif. En effet, une politique monétaire expansionniste

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    consiste à accroître la quantité de monnaie en circulation. Ce qui peut provoquer une tendance à la dépréciation du taux de change réel.

    Ces variables sont inspirées de Kiema, Nubukpo et Sanou (2011) et El Hammas et Salem (2006). Notre modèle est donc spécifié de la manière suivante :

    i=1,...,8 et t= 1987,..., 2010 ; i représentant les pays et t l'année.

    Les données proviennent du World Development Indicators de la Banque Mondiale (2011) et du World Economic Outlook du FMI (2010).

    Pour l'estimation du modèle, nous avons effectué des tests préliminaires. Nous avons d'emblée vérifié si les variables explicatives ne sont pas fortement corrélées entre elles en calculant la matrice des coefficients de corrélation entre les variables explicatives. Nous avons par la suite effectué les tests suivants :

    ? Le test de stationnarité de Im-Pesaran-Shin (2003) : les séries stationnaires sont des séries dont les propriétés statistiques ne changent pas au cours du temps et qui sont issues d'un système stable permettant d'atteindre l'état stationnaire. Ce test est donc nécessaire pour une bonne estimation.

    ? Le test d'Hausman (1978) pour savoir si nous avons un modèle à effet fixe ou un modèle à effet aléatoire. Si le modèle est un modèle à effet fixe, nous allons l'estimer en appliquant les Moindres Carrées Ordinaires (MCO) sur des variables transformées par un opérateur de moyenne (within mean), mais si le modèle est un modèle à effet aléatoire, nous allons l'estimer en appliquant les Moindres Carrées Généralisés (MCG) sur des variables transformées par un autre opérateur de moyenne (cross-sectional mean).

    ? Le test d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1979) qui va nous permettre de savoir si les variances des perturbations sont constantes ou pas d'une observation à une autre.

    ? Le test d'autocorrélation des erreurs de Wooldridge (2002) qui nous permettra de savoir si les erreurs sont autocorrélées de premier ordre. Ce test nous permettra de savoir

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    aussi si notre modèle est bien spécifié et si certaines variables pertinentes du modèle n'ont pas été omises.

    ? Le test de Chow (1960) pour tester la stabilité des coefficients avant et après la dévaluation.

    Après ces tests, nous allons régresser le taux de change réel sur ses déterminants fondamentaux, puis appliquer la commande predict du logiciel Stata au taux de change réel pour obtenir le taux de change réel optimal qui va nous servir pour la suite de notre étude.

    3.2. Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique

    Cette deuxième étude économétrique va consister à étudier le lien entre la croissance économique et le taux de change réel. Pour ce faire, notre modèle est inspiré de la théorie de la croissance endogène néoclassique. Selon la théorie de la croissance endogène, une économie est supposée être toujours dans son état stationnaire et les variables explicatives captent alors les divergences entre les niveaux stationnaires de croissance des différents pays.

    Nous allons utiliser les données de 1987 à 2010 en se référant au World Development Indicators (WDI) et le Global Development Finance (GDF) de la Banque Mondiale ; le World Economic Outlook (WEO) du Fonds Monétaire International (FMI) ; la base de données de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et de la Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI).

    Nous aurons pour variables :

    - la croissance économique mesurée par le taux de croissance du PIB réel par habitant, comme variable expliquée. Les autres variables suivantes étant des variables explicatives.

    - le taux de change réel Euro/CFA : selon nos hypothèse, le signe attendu est le signe négatif.

    - la position initiale est représentée par une mesure du stock de capital humain. L'étude de Barro (1991) utilise le nombre moyen d'années de scolarité de niveau secondaire de la population âgée de 25 ans ou plus comme approximation du stock de capital humain. Mais faute de données disponibles, nous allons utiliser l'indice Human Assets Index (HAI) qui est un indice composite

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    d'éducation et de santé utilisé pour l'identification des Pays Moins Avancés (PMA) par l'United Nations Committee for Development Policy (UNCDP) mais qui est développé par la fondation FERDI. La théorie néoclassique et la théorie de la croissance endogène prédisent que le coefficient du stock de capital humain devrait être positif car les pays mieux dotés en capital humain devraient jouir d'une croissance plus élevée.

    - la part de l'investissement dans le PIB. Le signe attendu est le signe positif.

    - l'instrument de politique monétaire utilisé par la banque centrale représenté par la monnaie et quasi monnaie M2 en pourcentage du PIB. Selon le modèle Mundell-Fleming, la politique monétaire est inefficace en régime de change fixe.

    - la politique budgétaire représentée par les dépenses gouvernementales de consommation en pourcentage du PIB. L'impact des dépenses gouvernementales sur la croissance économique est indéterminé car les dépenses publiques favorisent la croissance en cas de recul d'investissement du secteur privé mais comme Barro et Sala-i-Martin (1995) l'ont souligné, la variable relative à la consommation du secteur public vise à représenter les dépenses publiques qui n'influent pas directement sur la productivité mais qui peuvent fausser les décisions du secteur privé. Le coefficient de cette variable serait donc négatif.

    - l'ouverture commerciale mesurée par la somme des exportations et des importations rapportées au PIB. Le signe attendu est le signe positif.

    - l'instabilité politique mesurée par le nombre de coup d'Etat réussi ou non. Le signe attendu est le signe négatif.

    - l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation. Le résultat attendu concernant cette variable reste mitigé car le coefficient peut être positif jusqu'à un certain seuil (Sarel ; 1996).

    - une variable muette de temps qui prend en compte les répercussions des chocs mondiaux sur la croissance économique telles que les crises de change des années 1990 et la crise financière des années 2000. Le signe attendu est le signe négatif.

    - l'effet propre au pays qui représente les facteurs non observables qui varient selon les pays et non selon les périodes. Il saisit l'incidence des déterminants du taux de croissance du pays qui n'est pas déjà prise en compte par les autres variables explicatives.

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    Ces variables sont inspirées d'Aloui et Sassi (2005) et Youbgaré (2009).

    Pour étudier les effets du taux de change réel sur la croissance économique dans la zone UEMOA, nous allons estimer une équation en données de panel non dynamique.

    Notre modèle est donc un modèle semi-logarithmique :

    i= 1,...,8 et t=1987, ..., 2010

    Où est le taux de croissance du P113 réel par habitant du pays i l'année t ; est l'effet propre

    au pays i. est une variable muette qui capte les effets des chocs externes sur la croissance

    économique ; il s'agit par exemple la crise de change des années 1990 et de la crise financière de

    2007. représente le vecteur des sources potentielles de la croissance. est le terme d'erreur

    de moyenne nulle et de variance finie. représente les déterminants de la croissance définis au
    début de la période t. Cette variable est une mesure du stock de capital humain représenté par l'indice HAT.

    comprend le taux de change réel à l'incertain de la zone UEMOA, la part de l'investissement dans le P113, la monnaie et quasi monnaie (M2) en pourcentage du P113, les dépenses gouvernementales de consommation en pourcentage du P113, la somme des exportations et des importations rapportées au PTB, le nombre de coup d'Etat réussi ou non, l'indice des prix à la consommation.

    Nous allons faire de même que la régression précédente en vérifiant, par la matrice des coefficients de corrélation, si les variables explicatives sont fortement corrélées entre elles.

    Par la suite, nous allons effectuer les tests suivants :

    ? Le test de stationnarité de Im-Pesaran-Shin (2003) ? Le test de Hausman (1978)

    ? Le test d'endogénéité de Hausman (1978) pour tester si les variables explicatives sont endogènes ou exogènes au modèle.

    ? Le test d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1979) ? Le test d'autocorrélation de Wooldridge (2002)

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 50

    ? Le test de validité des instruments de Sargan (1958) qui nous permettra de savoir si nos instruments utilisés dans le cas d'un modèle à variables instrumentales sont valides.

    ? Le test de Chow (1960) qui nous permettra de tester la stabilité des coefficients avant et après la dévaluation de 1994.

    3.3. Le taux de change réel optimal et la croissance économique

    Le modèle utilisé est le même modèle que précédemment avec les mêmes variables. Mais dans ce cas, le taux de change réel est substitué par le taux de change réel optimal obtenu lors de notre première étude.

    Nous allons effectuer les mêmes tests que précédemment.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 51

    CHAPITRE 4 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

    Dans ce chapitre, nous examinerons les résultats de nos tests et études empiriques puis nous essayerons d'interpréter ces résultats.

    4.1. Résultats des tests et des estimations

    Nous allons aborder les résultats des tests et estimations pour chacun des modèles étudiés. 4.1.1. Modèle de détermination du taux de change réel optimal

    Les coefficients de corrélation entre les différentes variables explicatives sont en général faibles. Ceci suppose qu'il y a une absence de multicolinéarité entre les différentes variables. La matrice se trouve en annexes1.

    Les tests préliminaires effectués nous donnent les résultats suivants : ? Le test de racine unitaire de Im-Pesaran-Shin (2003)

    Le test de racine unitaire montre que seules les variables taux de change réel, l'indice de progrès technologique et la variable monnaie et quasi monnaie en pourcentage du PIB sont stationnaires en niveau au seuil de 5%; les autres variables étant stationnaires en différence. Nous pouvons voir cela à travers le tableau suivant:

    Tableau 1 : Résultats du test de stationnarité du taux de change réel et ses déterminants

    variables

    Valeur de la statistique

    Valeur critique 1%

    Valeur critique 5%

    Valeur critique 10%

    Decision

    tcr

    -2.219

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    Pib

    -0.966

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    Prod

    -2.167

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    ouv

    -1,650

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    gouv

    -1,334

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    te

    -1,613

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    inv

    -0.711

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    M2

    -2.099

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    Source : calculs effectués par l'auteur sur stata 9

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 52

    s Le test de Hausman (1978)

    La probabilité du test est 0.0000. Ce qui est inférieure à 10%. Le modèle à effet fixe est donc préférable au modèle à effet aléatoire. On peut voir les résultats du test en annexes 2.

    Ayant rendu les variables non stationnaires, stationnaires en les différenciant, on peut utiliser les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) pour estimer l'équation. Mais comme nous avons des données de panel et un modèle à effet fixe, le modèle sera estimé en appliquant l'estimateur des moindres carrés ordinaires sur des variables transformées par un opérateur de moyenne (within mean).

    s Le test d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1979)

    La statistique du test est n*R2 = 23*0.5622=12.9306 ; qui sous l'hypothèse d'homoscédasticité suit une loi de Chi 2 à k-1 (8-1) degré de liberté, avec k étant le nombre de variables explicatives y compris la constante.

    Le R2 utilisé est le R2 within car c'est ce dernier qui est pris en compte dans le cas d'un modèle à effet fixe. Le n est le nombre d'observation par pays.

    Lorsqu'on lit dans la table statistique, la valeur critique du Chi 2 à 7 degré de liberté, on constate que la statistique calculée (12.9306) est inférieur à la valeur lue (14.067). Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité. Les résultats du test peuvent être observés en annexes 3.

    s Le test d'autocorrélation des erreurs de Wooldridge (2002)

    Les résultats de ce test nous donnent une probabilité de 0.0000. Ce qui est inférieure à 10%. Donc, on rejette l'hypothèse d'absence d'autocorrélation de premier ordre. Les résultats de ce test peuvent être consultés en annexes 4.

    s Le test de Chow (1960)

    La statistique du test suit une loi de Fisher :

    * ? F(k ;n-2k)

    Avec k étant le nombre de variables explicatives y compris la constant, et n le nombre d'observations ; on a alors F(8 ;168). SCR, SCR1, et SCR2 désigne respectivement la somme

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 53

    des carrés des résidus de l'ensemble de l'échantillon, et des deux sous échantillons avant et après la dévaluation de 1994.

    Le F calculé est égale à 17.348415 tandis que le F de la table statistique est entre 2.62 et 2.60 au seuil de 10%. Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients. Voir annexes 7.

    Après avoir estimé ce modèle à effet fixe par les MCO, nous obtenons les résultats ci-dessous : Tableau 2: Résultats de la régression du taux de change réel sur ses déterminants

    variables

    coefficients

    t de student

    Ouverture commerciale

    -5.5152

    -2.22

     

    (2.4831)**

     

    Investissement

    11.01828

    2.04

     

    (5.4036)**

     

    Dépenses publiques de consommation

    11.3211

    1.37

     

    (8.2841)

     

    Les termes de l'échange

    2.1685

    1.77

     

    (1.2255)*

     

    PIB réel par habitant

    0.00205

    1.02

     

    (0.002001)

     

    Monnaie et quasi monnaie

    13.8839

    4.40

     

    (3.1548)***

     

    Indice de progrès technologique

    -27832.96

    -5.91

     

    (4709.398)***

     

    Nombre d'observations : 184, soit 23 par pays R2 within : 0.2692

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    N.B : les valeurs entre parenthèses sont les écarts types des coefficients. *** indique la significativité au seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la significativité au seuil de 10%.

    Pour plus de détails, aller en annexes 6.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 54

    Les résultats de cette régression sont en grande partie significatifs. En zone UEMOA, l'ouverture commerciale est négativement et significativement liée au taux de change réel au seuil de 5%. L'investissement, quant à lui, impacte positivement et significativement le taux de change réel au seuil de 5%.

    Par ailleurs, les termes de l'échange influencent positivement et significativement le taux de change réel au seuil de 10%.

    De plus, la variable monnaie et quasi monnaie est positivement et significativement liée au taux de change réel au seuil de 1%.

    Quant à l'indice de progrès technologique, il est négativement et significativement lié au taux de change réel au seuil de 1%. Les dépenses de consommation publique et le PIB réel par habitant ne sont pas significativement liés au taux de change réel.

    4.1.2. Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique

    Au regard de ces résultats, nous pouvons dire que les coefficients de corrélation entre les différentes variables explicatives sont en général faibles. Ceci nous laisse présager une absence de multicolinéarité entre les différents variables. Voir annexes1.

    Les tests effectués nous donnent les résultats suivants :

    ? Le test de stationnarité de Im-Pesaran-Shin (2003)

    Les résultats du test de stationnarité sont rapportés dans le tableau suivant :

    Tableau 3 : Résultats du test de stationnarité du taux de croissance économique et ses déterminants

    variables

    Valeur de la statistique

    Valeur critique 1%

    Valeur critique 5%

    Valeur critique 10%

    Decision

    Tpib

    -3.653

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    Tcrinc

    -2.219

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    ipc

    -1.764

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    Kh

    -1.575

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(1)

    Instpo

    -3.774

    -2,190

    -1,990

    -1,880

    I(0)

    Source : calcul de l'auteur à partir de stata 9

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 55

    L'indice du capital humain et l'indice des prix à la consommation sont stationnaires en différences, les autres variables sont stationnaires en niveau au seuil de 5%.

    s Le test de Hausman (1978)

    La probabilité du test est 0.4821. Ce qui est supérieure à 10%. Donc, nous avons affaire à un modèle à effet aléatoire. Par conséquent, le modèle devra être estimé en Moindres Carrés Généralisés (MCG). On peut voir les résultats du test en annexes 2.

    s Le test d'endogénéité

    Ce test a été fait à partir de Hausman (1978). A partir de ce test, on trouve que parmi les variables explicatives, le taux de change réel à l'incertain et l'ouverture commerciale sont endogènes.

    s Le test d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1979)

    La probabilité du test est 0.6285. Cette probabilité est supérieure à 10%. Donc, on ne peut pas rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité. Les résultats du test sont portés en annexes 3.

    s Le test d'autocorrélation de Wooldridge (2002)

    Les résultats du test montrent qu'il y a absence d'autocorrélation de premier ordre. En effet, les résultats du test nous donnent une probabilité de 0.1896 qui est supérieure à 10%. On peut consulter ces résultats en annexes 4.

    s Le test de validité des instruments de Sargan (1958)

    Ce test montre que les instruments utilisés sont valides. Les résultats du test peuvent être consultés en annexes 5.

    s Le test de Chow (1960)

    La statistique du test est égale à 3.0136714 et suit une loi de Fisher F(10 ;81). F(10 ;81) est compris entre 2.55 et 2.51 au seuil de 10%. Ce qui est inférieure au F calculé. Donc, on ne peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients. Voir annexes 7.

    En utilisant les MCG avec variables instrumentales, nous avons instrumenté le taux de change réel à l'incertain par son retard d'une période, l'indice des prix à la consommation et la variable

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 56

    crises externes ; tandis que l'ouverture commerciale a été instrumentée par sa variable retardée d'une période. Les résultats de cette régression sont récapitulés dans le tableau suivant :

    Tableau 4: Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel à l'incertain

    Variables

    coefficients

    t de student

    Ouverture commerciale

    -0.0104 (0.0077)

    -1.35

    Taux de change réel

    -0.0015 (0.00056)***

    -2.68

    Monnaie et quasi monnaie

    0.00807 (0.0222)

    0.36

    investissement

    0.0778 (0.03357)**

    2.32

    Dépenses publiques de consommation

    0.0121 (0.0605)

    0.20

    Indices des prix à la consommation

    0.0175 (0.0267)

    0.66

    Capital humain

    0.2881 (0.1678)*

    1.72

    Instabilité politique

    -1.8462 (1.2286)

    -1.50

    crises

    -0.596 (0.3119)*

    -1.91

    Nombre d'observations par pays : minimum = 6, en moyenne = 12.6, maximum = 17 R2 between : 0.0546

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    N.B : les valeurs entre parenthèses sont les écarts types des coefficients. *** indique la significativité au seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la significativité au seuil de 10%.

    Pour plus de détails, aller en annexes 6.

    Les résultats montrent que le taux de change réel à l'incertain de la zone UEMOA est significativement et négativement lié au taux de croissance économique des pays de la zone UEMOA au seuil de 1%. Ces résultats montrent aussi que l'investissement influence

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 57

    significativement et positivement le taux de croissance économique de la zone UEMOA, au seuil de 5%.

    De plus, la variable capital humain impacte significativement et positivement la croissance économique des pays de la zone UEMOA au seuil de 10%.

    Par ailleurs, la variable crises externes affecte négativement et significativement le taux de croissance économique de la zone UEMOA au seuil de 10%.

    En outre, pour cette régression, l'ouverture commerciale, la monnaie quasi monnaie, les dépenses publiques de consommation, l'indice des prix à la consommation et l'instabilité politique ne sont pas significativement liés au taux de croissance économique de la zone UEMOA.

    4.1.3. Le taux de change réel optimal et la croissance économique

    Les coefficients de corrélation entre les différentes variables explicatives sont en général faibles. Ceci laisse présager une absence de multicolinéarité entre les différentes variables. Voir annexes 1.

    Les tests préliminaires effectués donnent les résultats suivants :

    Concernant le test de stationnarité, étant donné que nous avons les mêmes variables explicatives que précédemment, nous allons effectuer le test sur le taux de change optimal uniquement

    Tableau 5 : Résultats du test de stationnarité du taux de change réel optimal

    Variables

    Valeur de la

    Valeur

    Valeur critique

    Valeur critique

    Décision

     

    statistique

    critique 10%

    5%

    1%

     

    tcroptim

    -2.315

    -1.880

    -1.990

    -2.190

    I(0)

    Sources: calculs effectués à partir de stata 9

    Ce test montre que le taux de change réel optimal est stationnaire en niveau au seuil de 5%. ? Le test de Hausman (1978)

    La probabilité obtenue pour ce test, 0.7595, est supérieure à 10%.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 58

    Ce test nous montre donc que nous avons affaire à un modèle à effet aléatoire. Par conséquent, le modèle devra être estimé en Moindres Carrés Généralisés (MCG). On peut voir les résultats du test en annexes 2.

    s Le test d'endogénéité

    Ce test a été fait à partir de Hausman (1978). A partir de ce test, on trouve que parmi les variables explicatives, l'ouverture commerciale et les dépenses publiques de consommation sont endogènes.

    s Le test d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1979)

    La probabilité du test est de 0.2302 et est alors supérieure à 10%. Cela montre que l'hypothèse d'homoscédasticité ne peut pas être rejetée. Les résultats du test sont portés en annexes 3.

    s Le test d'autocorrélation de Wooldridge (2002)

    Ce test montre que les erreurs sont autocorrelées. En effet, la probabilité obtenue est de 0.0571. Il y a donc présence d'autocorrélation de premier ordre. On peut consulter les résultats de ce test en annexes 4.

    s Le test de validité des instruments de Sargan (1958)

    Le test de Sargan montre que les instruments sont valides. On peut voir les résultats de ce test en annexes 5.

    s Le test de Chow (1960)

    La statistique du test est égale à 0.804. Elle suit une loi de Fisher F(10 ; 148) qui est comprise entre 2.47 et 2.44 au seuil de 10%. Le F calculé étant inférieur au F de la table statistique, on rejette l'hypothèse de stabilité des coefficients avant et après la dévaluation de 1994.

    Nous avons instrumenté l'ouverture commerciale par sa variable retardée d'une période, l'investissement; tandis que les dépenses publiques de consommation ont été instrumenté par sa variable retardée d'une période, l'investissement et le taux de change réel. Les résultats de cette régression par les MCG avec variables instrumentales sont confinés dans le tableau suivant :

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 59

    Tableau 6: Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel optimal

    Variables

    coefficients

    t de student

    Ouverture commerciale

    0.0293 (0.02839)

    1.03

    Dépenses publiques de consommation

    0.1610 (0.10067)

    1.60

    Monnaie et quasi monnaie

    -0.1275 (0.0594)**

    -2.14

    investissement

    0.18969 (0.0881)**

    2.15

    Indices des prix à la consommation

    0.1902 (0.0769)**

    2.47

    Capital humain

    -0.1254 (0.3878)

    -0.32

    Instabilité politique

    -2.567 (1.6041)

    -1.60

    crises

    -2.6239 (0.76039)***

    -3.45

    Taux de change réel optimal

    0.00297 (0.00139)**

    2.14

    Nombre d'observations par pays : minimum = 21, en moyenne = 21, maximum = 21

    R2 between : 0.2727

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    N.B : les valeurs entre parenthèses sont les écarts types des coefficients. *** indique la significativité au seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la significativité au seuil de 10%.

    Pour plus de détails, aller en annexes 6.

    Ces résultats montrent que le taux de change optimal influence significativement et positivement le taux de croissance économique des pays de l'UEMOA au seuil de 5%. La monnaie et quasi monnaie est, quant à elle, significativement et négativement liée au taux de croissance économique des pays de l'UEMOA au seuil de 5%.

    De plus, l'investissement et l'indice des prix à la consommation affectent significativement et positivement le taux de croissance économique de la zone UEMOA au seuil de 5%.

    Cependant, les crises externes impactent significativement et négativement le taux de croissance économique des pays de l'UEMOA au seuil de 1%. Par ailleurs, les coefficients de l'ouverture commerciale, du capital humain, des dépenses publiques de consommation et de l'instabilité politique ne sont pas significatifs.

    Nous reprenons cette régression en ajoutant une variable muette égale à 0 avant 1994 et égale à 1 après 1994 pour prendre en compte la dévaluation. Nous obtenons les résultats suivants :

    Tableau 7: Résultats de la régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel optimal en prenant en compte la dévaluation de 1994

    Variables

    coefficients

    t de student

    Ouverture commerciale

    0.02277 (0.0298)

    0.76

    Dépenses publiques de consommation

    0.1631 (0.1006)

    1.62

    Monnaie et quasi monnaie

    -0.11337 (0.0621)*

    -1.83

    investissement

    0.1929 (0.0883)**

    1.94

    Indices des prix à la consommation

    0.1609 (0.0827)*

    2.19

    Capital humain

    -0.2320 (0.4032)

    -0.58

    Instabilité politique

    -2.496 (1.607)

    -1.55

    crises

    -2.5103 (0.7692)***

    -3.26

    Taux de change réel optimal

    0.002436 (0.00151)

    1.61

    devaluation

    0.8718 (0.89648)

    0.97

    Nombre d'observations par pays : minimum = 21, en moyenne = 21, maximum = 21 R2 between : 0.2922

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    N.B : les valeurs entre parenthèses sont les écarts types des coefficients. *** indique la significativité au seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la significativité au seuil de 10%.

    Pour plus de détails, aller en annexes 6.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 60

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 61

    Nous constatons qu'en prenant en compte la dévaluation, nous obtenons pratiquement les mêmes résultats pour les variables monnaie quasi monnaie, investissement, indices des prix à la consommation et crises.

    En effet, La monnaie et quasi monnaie est significativement et négativement liée au taux de croissance économique des pays de l'UEMOA au seuil de 10%.

    En outre, l'investissement affecte significativement et positivement le taux de croissance économique de la zone UEMOA au seuil de 5%.

    L'indice des prix à la consommation influence significativement et positivement le taux de croissance économique de la zone UEMOA au seuil de 10%.

    Par ailleurs, les crises externes impactent significativement et négativement le taux de croissance économique des pays de l'UEMOA au seuil de 1%.

    Cependant, le coefficient du taux de change réel optimal n'est pas significatif mais conserve son signe positif.

    4.2. Interprétations des résultats

    Après avoir abordé les résultats, nous allons passer aux interprétations en se référant à la théorie économique.

    4.2.1. Modèle de détermination du taux de change réel optimal

    Dans la zone UEMOA, lorsque le niveau de l'ouverture commerciale varie de 1%, le taux de change réel varie de 5.52% mais en sens opposé, toutes choses égales par ailleurs. Le signe négatif de ce coefficient signifie aussi que le solde de la balance commerciale se détériore et on a une tendance à la dépréciation du taux de change réel.

    De plus, lorsque l'investissement varie de 1%, le taux de change réel varie aussi dans le même sens mais de 11.02%. Ce signe positif, qui est contraire au signe attendu, signifie que l'investissement dans les pays de l'UEMOA est fortement tourné vers les biens non échangeables et que le taux de change réel à tendance à s'apprécier.

    Par ailleurs, l'accroissement de 1% des termes de l'échange associe une tendance à l'appréciation du taux de change réel de l'ordre de 2.17%, toutes choses égales par ailleurs. Le

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 62

    signe positif de ce coefficient signifie que les tarifs à l'importation sont en baisse, on a donc une amélioration des termes de l'échange et une tendance à l'appréciation du taux de change réel.

    En outre, l'accroissement de la variable monnaie et quasi monnaie de 1% associe une hausse du taux de change réel de l'ordre de 13.88%, toutes choses égales par ailleurs. Ce signe contraire au signe attendu signifie qu'une politique monétaire expansionniste dans la zone UEMOA entraine une tendance à l'appréciation du taux de change réel. El Hammas et Salem (2006) obtiennent ce même signe dans leur étude.

    Quant à l'indice de progrès technologique, son augmentation de 1% entraîne une baisse du taux de change réel de 27832.96%. Ce qui est contraire à ce que dit la théorie (contraire à l'effet Balassa-Samuelson). El Hammas et Salem (2006) obtiennent ce même signe dans leur étude. On peut donc dire qu'une augmentation de la productivité des biens échangeables conduit à une augmentation des prix relatif de ces derniers par rapport aux biens non échangeables et à une dépréciation du taux de change réel. Cela peut s'expliquer par le fait que les agents économiques de la zone UEMOA se tournent le plus vers les biens échangeables plus productifs ; ce qui entraine par la loi de l'offre et de la demande une augmentation des prix de ces produits sur leurs marchés.

    4.2.2. Le lien entre le taux de change réel et la croissance économique

    Les résultats montrent que lorsque le taux de change réel à l'incertain de la zone UEMOA varie de 1%, le taux de croissance économique varie en sens opposé de 0.0015%, toutes choses égales par ailleurs. Ce qui signifie que lorsque le taux de change réel s'apprécie de 1%, le taux de croissance économique baisse de 0.0015%, toutes choses égales par ailleurs.

    En outre, lorsque l'investissement croît de 1%, le taux de croissance économique croît aussi de 0.078%, toutes choses égales par ailleurs. Ce qui est conforme aux résultats attendus car l'investissement est source de croissance.

    Par ailleurs, l'augmentation de 1% de la variable capital humain associe une augmentation de 0.29% du taux de croissance économique des pays de la zone UEMOA, toutes choses égales par ailleurs. Ce qui est conforme à la théorie néoclassique et à la théorie de la croissance endogène.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 63

    En outre, une hausse de 1% de la variable crises externes entraîne une baisse du taux de croissance économique de la zone UEMOA de l'ordre de 0.59%. Ce qui est conforme aux résultats attendus.

    4.2.3. Le taux de change réel optimal et la croissance économique

    Selon les résultats, une hausse du taux de change réel optimal de 1% entraîne une légère hausse du taux de croissance économique des pays de l'UEMOA de 0.0030%, toutes choses égales par ailleurs. Mais en tenant compte de la dévaluation de 1994, le coefficient du taux de change réel conserve son signe positif sans être significatif.

    Par ailleurs, une augmentation de 1% de la monnaie et quasi monnaie provoque, toutes choses égales par ailleurs une baisse du taux de croissance économique des pays de l'UEMOA de 0.13%.

    En outre, comme nous l'attendions, l'investissement favorise la croissance économique. Lorsque le taux d'investissement croît de 1%, le taux de croissance économique croît à son tour de 0.19%, toutes choses égales par ailleurs.

    De plus, comme nous l'avions postulé, l'accroissement de 1% de l'indice des prix à la consommation associe une hausse du taux de croissance économique de la zone UEMOA de 0.19%. En effet, un niveau d'inflation élevé favorise la croissance économique.

    Cependant, les crises externes réduisent considérablement le taux de croissance économique des pays de l'UEMOA. L'accroissement des crises de 1% engendre une baisse de 2.62% du taux de croissance économique. Ce qui est conforme aux résultats attendus.

    Nous constatons qu'en prenant en compte la dévaluation de 1994, nous obtenons pratiquement les mêmes résultats pour les variables monnaie quasi monnaie, investissement, indices des prix à la consommation et crises. Cependant, le coefficient du taux de change réel optimal n'est pas significatif mais conserve son signe positif.

    Nous pouvons donc dire que la dévaluation a atténué l'impact du taux de change réel optimal sur la croissance économique.

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    Graphe 3: Evolution comparée du taux de change réel à l'incertain et du taux de change réel optimal de la zone UEMOA.

    1985 1990 1995 2000 2005 2010

    annee

    tcrinc tcroptim

    Source : Auteur à partir des données de la Banque Mondiale

    De plus, le graphique ci-dessus nous montre qu'entre 1987 et 1998, le taux de change réel était sous-évalué. Il devrait donc être surévalué pour qu'on ait une croissance économique forte. Tandis qu'à partir de 1999, le taux de change réel était surévalué. Il devrait donc être sous-évalué pour qu'on ait une croissance économique forte. D'où la remise en cause du régime de change fixe.

    Au terme de ces études économétriques, il ressort que, devant l'impact négatif qu'a le taux de change réel sur la croissance économique des pays de l'UEMOA, le taux de change de la zone UEMOA à besoin d'être révisé afin que les pays de l'UEMOA puissent avoir de bonnes performances économiques, notamment une bonne croissance économique.

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    CONCLUSION: RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES

    A l'issue des résultats de cette étude, il y a trois constats qui se dégagent :

    - le taux de croissance économique de la zone UEMOA est influencé par le taux de change

    réel, l'investissement, l'indice des prix à la consommation et les crises extérieures ;

    - la monnaie et quasi monnaie a un impact négatif sur le taux de croissance économique de l'UEMOA ;

    - le taux de change réel à l'incertain a un impact négatif sur le taux de croissance économique de la zone, tandis que le taux de change réel optimal obtenu a un impact positif sur le taux de croissance économique de la zone sans la prise en compte de la dévaluation de 1994;

    En tenant compte de ces résultats, nous recommanderons :

    - A la BCEAO de veiller davantage sur l'évolution du taux de change réel afin de voir s'il est sous-évalué ou surévalué freinant ainsi la croissance économique comme l'ont montré nos résultats. Ce qui signifie que le taux de change réel doit être surveillé afin de permettre une révision périodique ou circonstancielle du taux de change nominal. D'où la remise en cause du régime de change fixe. La banque centrale doit, en accord avec le trésor Français, définir une bande de fluctuation du taux de change nominal.

    - A la BCEAO, de prendre des mesures obligeant les banques commerciales à ne pas excéder un certain niveau dans la fixation de leur taux prêteur, permettant ainsi au secteur privé d'avoir facilement accès au crédit pour leurs investissements. Cependant, elle doit aussi faciliter l'accès au crédit pour l'acquisition des biens échangeables productifs ;

    - A la commission de l'UEMOA et aux différents pays de l'UEMOA, de travailler et lutter pour une autosuffisance alimentaire, pétrolière et minière afin que les crises externes ne

    touchent pas les économies des pays de l'UEMOA ou les touchent très faiblement.

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    ANNEXES

    Annexes1

    Les matrices des coefficients de corrélation

    Matrice des coefficients de corrélation des variables explicatives de l'équation de régression du taux de change réel sur ses déterminants :

    Source : calculs effectués par l'auteur à partir de stata 9

    N.B : Les coefficients avec astérisques sont les significatifs au seuil de 5%.

    Matrice des coefficients de corrélation des variables explicatives de l'équation de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel à l'incertain :

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    Source : calculs de l'auteur à partir de stata 9

    N.B : les coefficients en astérisques sont significatifs au seuil de 5%

    Matrice des coefficients de corrélation des variables explicatives de l'équation de régression du taux de croissance économique sur le taux de change optimal :

    Source : calculs de l'auteur à partir de stata 9

    N.B : les coefficients en astérisques sont significatifs au seuil de 5%

    Annexes 2

    Les différents tests d'Hausman

    Le test d'Hausman du modèle de régression du taux de change réel sur ses déterminants ; avec

    Stata :

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    La probabilité du test est inférieure à 10% ; ce qui implique que le modèle à effet fixe est préférable au modèle à effet aléatoire.

    Le test d'Hausman du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel à l'incertain ; avec Stata :

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    La probabilité du test est supérieure à 10% ; alors notre modèle est un modèle à effet aléatoire.

    Le test d'Hausman du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change optimal ; avec Stata :

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    La probabilité du test est supérieure à 10% ; donc on a un modèle à effet aléatoire. Annexes 3

    Les différents tests d'hétéroscédasticité

    Le test d'hétéroscédasticité du modèle d'estimation du taux de change réel sur se déterminants ; avec Stata :

    Etant donné que c'est un modèle à effet fixe, le test se fait par étape : On régresse d'abord par les MCO le modèle à effet fixe.

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    Puis on récupère le résidu de la régression, on l'élève au carré. On régresse le carré du résidu sur les variables explicatives du modèle.

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    La statistique du test est n*R2 = 23*0.5622=12.9306 ; qui sous l'hypothèse d'homoscédasticité suit une loi de Chi 2 à k-1 (8-1) degré de liberté, avec k étant le nombre de variables explicatives y compris la constante.

    Le R2 utilisé est le R2 within car c'est ce dernier qui est pris en compte dans le cas d'un modèle à effet fixe. Le n est le nombre d'observation par pays.

    Lorsqu'on lit dans la table statistique, la valeur critique du Chi 2 à 7 degré de liberté, on constate que la statistique calculée (12.9306) est inférieur à la valeur lue (14.067). Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité.

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    Le test d'hétéroscédasticité du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel à l'incertain ; avec Stata :

    La probabilité obtenue est supérieure à 10% ; donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité.

    Le test d'hétéroscédasticité du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change optimal ; avec Stata :

    La probabilité obtenue est supérieure à 10% ; donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité.

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    Annexes 4

    Les différents tests d'autocorrélation

    Le test d'autocorrélation du modèle de régression du taux de change réel sur ses déterminants ; avec Stata :

    Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no first-order autocorrelation

    F( 1, 7) = 236.713 Prob > F = 0.0000

    La probabilité est inférieure à 10% ; donc on rejette l'hypothèse H0 d'absence d'autocorrélation de premier ordre. Les erreurs sont autocorrelées.

    Le test d'autocorrélation du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel à l'incertain ; avec Stata :

    Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no first-order autocorrelation

    F( 1, 6) = 2.188 Prob > F = 0.1896
    La probabilité est supérieure à 10% ; donc il y a absence d'autocorrélation dans ce modèle.

    Le test d'autocorrélation du modèle de régression du taux de croissance économique sur le taux de change optimal ; avec Stata :

    Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no first-order autocorrelation

    F( 1, 7) = 5.175 Prob > F = 0.0571

    La probabilité est inférieure à 10% ; donc on rejette l'hypothèse H0 d'absence d'autocorrélation de premier ordre. Les erreurs sont autocorrelées.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 82

    Annexes 5

    Les tests de validité des instruments de Sargan (1958)

    Le test de suridentification du modèle de régression du taux de croissance sur le taux de change réel à l'incertain ; avec Stata :

    Ce test a été effectué étape par étape.

    On estime d'abord le modèle en variables instrumentales des MCG :

    On récupère le résidu du modèle ; puis on régresse ce résidu sur les variables explicatives ainsi que les instruments :

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 83

    La statistique du test est n*R2 = 12*0.0139=0.1668, qui sous l'hypothèse nulle de validité des instruments, suit une loi de Chi 2 à 7 degré de liberté (9-2).

    Lorsqu'on regarde la valeur critique du Chi 2 dans la table statistique, on constate que la statistique calculée (0.1668) est inférieur à la valeur lue dans la table (12.017). Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle. Les instruments sont alors valides.

    Le test de suridentification du modèle d'estimation du taux de croissance économique sur le taux de change optimal ; avec Stata :

    Ce test a été fait étape par étape. D'abord, on estime le modèle en variables instrumentales des MCG :

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 84

    Ensuite, on récupère le résidu de la régression. Puis on régresse le résidu sur toutes les variables explicatives y compris les instruments :

    La statistique du test est n*R2 = 168*0.2459= 5.1639, qui sous l'hypothèse nulle de validité des instruments, suit une loi de Chi 2 à 7 degré de liberté (9-2).

    Lorsqu'on regarde la valeur critique du Chi 2 dans la table statistique, on constate que la statistique calculée (5.1639) est inférieur à la valeur lue dans la table (12.017). Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle. Les instruments sont alors valides.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 85

    Annexes 6 :

    Résultats des régressions

    Résultats de la régression du taux de change réel sur ses déterminants

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 86

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 87

    Résultats de la régression du taux de croissance économique sur ses déterminants dont le taux de change réel à l'incertain

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    Résultats de la régression du taux de croissance économique sur ses déterminants dont le taux de change optimal

    Source: calculs effectués par l'auteur à partir de Stata 9

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 88

    Résultats de la régression du taux de croissance économique sur ses déterminants dont le taux de change optimal avec la variable muette dévaluation :

    Annexes 7 :

    Les différents tests de Chow

    Le test de l'équation d'estimation du taux de change réel :

    On fait d'abord une estimation sur l'ensemble de l'échantillon

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 89

    La somme des carrés des résidus de cette régression est : SCR = 11381577.4

    On fait ensuite une estimation des deux sous échantillons, c'est-à-dire, avant et après la dévaluation :

    La somme des carrés des résidus de cette régression est : SCR1 = 3165.12341

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 90

    La somme des carrés des résidus de cette régression est : SCR2 = 6229507.75

    On récupère la somme des carrés des résidus des trois estimations. Puis, on calcule la statistique du test qui suit une loi de Fisher :

    * ? F(k ;n-2k)

    Avec k étant le nombre de variables explicatives y compris la constant, et n le nombre d'observations ; on a alors F(8 ;168).

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 91

    Le F calculé est égale à 17.348415 tandis que le F de la table statistique est entre 2.62 et 2.60 au seuil de 10%. Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients.

    Le test de Chow de l'équation de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel :

    On suit le même processus que précédemment.

    SCR = 129.185871

    SCR1 = 22.2723574

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 92

    SCR2 = 71.8824352

    Le F calculé donne 3.0136714. Le F (10 ;81) est compris entre 2.55 et 2.51. Le F calculé est supérieur au F de la table statistique, donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients.

    Le test de Chow de l'équation de régression du taux de croissance économique sur le taux de change réel optimal :

    On procède de la même manière que pour les deux premiers cas.

    SCR = 2579.01756

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 93

    SCR1 = 652.356406

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 94

    SCR2 = 1793.77071

    La statistique F du test est égale à 0.804. Ce qui est inférieur au F(10 ; 148) qui est compris entre 2.47 et 2.44. Donc, on rejette l'hypothèse de stabilité des coefficients.

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 95

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACES

    2

    REMERCIEMENTS

    3

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    ..4

    LISTE DES TABLEAUX

    6

    LISTE DES GRAPHIQUES

    7

    SOMMAIRE

    8

    RESUME

    10

    INTRODUCTION

    11

     

    PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU REGIME DE CHANGE

     

    OPTIMAL

    .14

    CHAPITRE 1: LES DETERMINANTS DU CHOIX D'UN REGIME DE CHANGE

    ...15

    1.1. L'approche en termes de stabilisation macroéconomique

    .15

    1.2. L'approche de la crédibilité de la politique économique

    ...17

    1.3. L'approche de l'influence des variables politiques

    20

    1.4. Les critères de la théorie des zones monétaires optimales

    23

    CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE

    .27

    2.1.Les théories du taux de change réel d'équilibre

    ..27

    2.2. Approche théorique du régime de change optimal

    29

    2.3. Les approches théoriques du taux de change et de la croissance dans la zone UEMOA

    33

    2.3.1. La relation inflation-croissance dans la zone UEMOA 33

    2.3.2. La politique budgétaire dans la zone UEMOA .36

    2.3.3. L'impact d'une dévaluation du franc CFA sur la balance commerciale et la production

    des pays de l'UEMOA ..39

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU CHOIX DU REGIME DE CHANGE

    43

    CHAPITRE 3: APPROCHE METHODOLOGIQUE 44

    3.1.Modèle de détermination du taux de change réel optimal 44

    3.2.Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique 47

    3.3.Le taux de change réel optimal et la croissance économique 50

    CHAPITRE 4: RESULTATS ET INTERPRETATIONS 51

    4.1. Résultats des tests et des estimations 51

    4.1.1. Modèle de détermination du taux de change réel optimal 51

    4.1.2. Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique 54

    4.1.3. Le taux de change réel optimal et la croissance économique 57

    4.2. Interprétations des résultats 61

    4.2.1. Modèle de détermination du taux de change réel optimal 61

    4.2.2. Le lien entre le taux de change réel à l'incertain et la croissance économique 62

    4.2.3. Le taux de change réel optimal et la croissance économique 63

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 96

    CONCLUSION: RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES 65

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 66

    ANNEXES 74

    TABLES DES MATIERES 95

    AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion 97






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire