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Etudes des risques climatiques au nord benin(bembèrèkèe

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par Amidou SOUROKOU ZAKARI
Université de Parakou - Licence professionnelle 2014
  

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CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSIONS

La commune de Bembèrèkè est exposée aux énormes risques climatiques qui ruinent son développement. Ce chapitre aborde alors, l'identification, les causes et conséquences des risques climatiques dans la commune de Bembèrèkè.

3.1 Identification des différents risques climatiques dans la commune de Bembèrèkè

3.1.1 Répartitions des Risques climatiques dans la commune de Bembèrèkè

Les risques climatiques et les facteurs qui les génèrent sont diversement perçus en milieu Bembèrèkois. Ce sous chapitre expose les risques climatiques qui assaillent les activités et limitent les possibilités d'une condition de vie décente ; les populations en ont cité plusieurs. Le tableau V expose les types de risques climatiques en rapport avec leurs fréquences

Tableau V : Présentation sectorielle des risques climatiques et fréquence.

Risques climatiques

Bembèrèkè

Beroubouay

Bouanri

Gamia

Ina

Fréquence

Sécheresses

87 %

59,21 %

21 %

43 %

70 %

très importantes ces dernières années

Inondations

12 %

59,94 %

65,3 %

25 %

19 %

Depuis toujours

Orages

34 ,2 %

30 ,8 %

33,3 %

35,4 %

31 %

fréquent au

début des

saisons pluvieuses

Fortes pluies

69 ,64 %

63,41 %

63,22 %

64,88 %

60 ,5 %

Parfois

Retard de la grande saison des pluies

97 %

97 ,48 %

100 %

98 %

99,83 %

Souvent

depuis la
dernière décennie

Séquence sèche en

saison des pluies

45 %

56 ,23 %

78,14 %

67 %

46,32 %

Parfois

Chaleur excessive

75 %

53 %

35 %

32 %

74 %

Depuis toujours

Prolongement des

pluies de la grande
saison

98 %

67 %

54 %

97 %

76 %

Ces dernières années

Décharge électrique de la foudre

2 %

2 %

15 %

23 %

12 %

Un peu rare

Feux de végétation

99 %

89 %

90 %

87 %

75 %

Très fréquent

Source : enquête de terrain 2013.

31

A l'échelle communale, il faut noter que la sécheresse, les inondations, la tempête, les fortes pluies, le retard de la grande pluie, les séquences sèches en saisons pluvieuses, la chaleur excessive, le froid intense, le décharge électrique de la foudre, les feux de végétations et le phénomène de brouillard sont les risques climatiques qui sévissent dans ce terroir. Mais ce classement cache d'autres disparités. Cependant, on arrive à distinguer les risques majeurs dont la fréquence est prépondérante et les risques mineurs à faible fréquence ou contribuent à l'amplification des risques majeurs.

3.1.2 : Caractéristique de chacun des risques climatiques majeurs ? Sécheresse

La sécheresse remarquée par une moyenne de 56,04 % de la population est caractérisée par l'imperméabilité des roches constituants la ligne de partage des eaux, la quantité d'eau précipitée (environ 1300 mm/an) est drainée vers un seul chenal, celle des deux grands cours d'eau dénommés « Biwiri et Tassiné ». Elle se manifeste par le tarissement des puits, la décharge précoce des nappes aquifères et enfin l'élévation de l'évapotranspiration. Ainsi nous avons plusieurs catégories de sécheresse : la sécheresse météorologique ; la sécheresse biologique et la sécheresse hydrologique.

- la sécheresse météorologique se caractérise par des précipitations nettement en dessous de la normale durant une période prolongée.

- la sécheresse biologique s'observe lorsque la quantité d'eau précipitée, sa répartition dans le temps et dans l'espace, les réserves en eau du sol et les pertes par évaporation sont telles qu'elles compromettent la vie végétale et animale. Elle n'est pas l'absence de pluie mais plutôt la faiblesse des réserves en eau du sol pendant la période végétative des plantes.

- quant à la sécheresse hydrologique, elle est la diminution de l'écoulement des eaux par rapport à la normale ou par une longue période d'étiage.

D'une manière ou d'une autre ; quelque soit le type de sécheresse, on note toujours une insuffisance des précipitations, une diminution de la réserve en eau du sol et enfin à une évapotranspiration élevée. La présence d'une seule source d'eau au pied de la colline (mare fétiche) dénommée « wêwêré » montre la carence d'eau qui sévit en saison sèche.

? Les inondations

32

Les fortes précipitations caractérisées par des pluies abondantes et régulières sur plusieurs jours sont à la base de quelques inondations en saison pluvieuse. Elles sont citées par la plupart des populations enquêtées. On peut donc dire que ses inondations varient d'un milieu à un autre. Elle est plus accentuée dans les localités situées dans la ligne dépressionnaire de la colline surtout après chaque pluie intense. Ces régions sont donc victimes de l'érosion pluviale qui ne cesse de s'intensifier ces dernières années. Plus loin encore, retenons que dans les zones situées loin des collines s'observent des crues et débordements de quelques cours d'eau. La photo 2 présente la submersion des voies et l'impraticabilité du tronçon principal Bembèrèkè - Bouanri.

Photo 2: Impraticabilité de la voie Bembèrèkè- Bouanri Source : Cliché Amidou, septembre 2013

D'après l'analyse des deux risques climatiques majeurs « sécheresse, inondation » il s'avère nécessaire de prouver l'instabilité pluviométrique qui caractérise la commune de Bembèrèkè de 1960 à 2010. Cette instabilité est traduite par une tendance à la baisse qui s'est exacerbée à partir des années 1971 avec un déficit plus cruel en 1978 dont l'extrême minimal d'hauteur d'eau est à 725 mm et un excédent en 1991 dont le maxima est à 1695,9 mm (risque d'inondation). La figure 8 présente les anomalies pluviométriques de la commune de Bembèrèkè.

33

34

Anomalies pluviometriques

 

4 3 2 1 0

-1

-2

-3

 

1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008

La figure 8 : Anomalies pluviométriques de la commune de Bembèrèkè de 1960 à 2010.

Source : ASECNA/2013

Les années excédentaires sont celles marquées par le risque d'inondation ; et les années déficitaires sont les années caractérisées par la sécheresse

Tableau VI Statut pluviométrique de la station de Bembèrèkè

Années déficitaires

 
 

Années excédentaires

 

1965,

1966,

1971,

1973,

1974,

1960,

1961,

1962,

1963,

1964,

1975,

1976,

1977,

1978,

1980,

1967,

1968,

1967,

1968,

1969,

1981,

1982,

1983,

1984,

1985,

1970,

1972,

1979,

1988,

1989,

1986,

1987,

1990,

1992,

1993,

1991,

1994,

1996,

1998,

2001,

1995,

1997,

1999,

2000,

2002,

2003,

2004,

2008,

2009

 

2005,

2006,

2007,

2010.

 
 
 
 
 
 

Source : enquête de terrain /septembre 2013

L'analyse de ce tableau renseigne que les années déficitaires sont plus nombreux que les années excédentaires ; donc, le risque de sécheresse sévit plus que celui d'inondations. On peut alors conclure que trois grandes périodes caractérisent les saisons de la localité de Bembèrèkè de 1960 à 2010. Il s'agit de :

- la période de 1960 à 1970

Elle est marquée par la prédominance des années excédentaires. Ces années ont été des années de fortes pluies, qui ont engendrées des inondations puis les cultures ont été emportées et ont entrainé des famines dans le milieu d'étude.

-la période de 1973 à 1987

Cette période est marquée par une forte variabilité avec une alternance d'années déficitaires et excédentaires avec une prédominance des années déficitaires (années à anomalies négatives) ; ce qui fait d'elle une période sèche. C'est les séries de sécheresses. Ces sécheresses ont été révélées par 60 % des enquêtés. Elles se sont traduites par la famine et qui font rappeler à la population la famine de 1976 ; période a laquelle le prix du maïs a augmenté et traduit localement

-la période de 1988 à 2010

Cette dernière période marque une période de transition entre les années déficitaire et les années excédentaires ; avec une légère diminution des hauteurs d'eaux précipitées. Cette transaction pluviométrique a des conséquences très ruineuses dans les systèmes culturaux.

? Orage

Les vents violents constituent le troisième risque signalé par les populations. Ils sont respectivement cités par 84,2 % ; 80,8 % ; 83,3 % ; 85,4 % et 81 % des populations de Bembèrèkè, Beroubouay, Gamia et Ina. La tempête survient au début et à la fin de chaque saison pluvieuse. Elle se manifeste par le ravage des cultures et la destruction des habitations majoritairement moins solides. Cette tempête se diversifie parfois par quelques tempêtes de sable. La dernière est apparue en 2007. Il s'agit ici d'un vent poussiéreux encombrant l'atmosphère durant une période de deux semaines et susceptibles d'entrainer les maladies cardiovasculaires. La tempête de vent s'accentue en période sèche et amplifie à son tour les feux de végétation.

? Chaleur excessive

L'excès de chaleur s'observe pendant la saison sèche et est plus manifeste au début de la saison des pluies (mois de mars et avril). Cela corrobore l'élévation de la température généralement observée dans ces mois

? Variation pluviométrique

La variabilité pluviométrique est marquée par le retard de la grande saison des pluies, les séquences sèches en saison des pluies et le prolongement de la grande saison des pluies. Elle a assez de répercutions sur les rendements agricoles et sur la santé des populations. Cette variabilité se montre par l'abaissement tendanciel des hauteurs d'eaux (figure 9) et l'augmentation des températures

1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008

2000

Précipitation(mm)

1500

1000

500

0

36,0

35,5

35,0

34,5

34,0

33,5

33,0

32,5

Température moyenne(°c)

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

y = 0,0139x + 34,272

35

Figure 9 : Courbe de tendance linéaire des précipitations et de la température respectivement de la station de Bembèrèkè de 1960 à 2010 et de Kandi 1970 à 2010.

Source : ASECNA, novembre 2013

Ces deux courbes montrent la variation pluviométrique et ses corollaires sur les autres paramètres climatiques (essentiellement la température). Plus la pluviométrie est en baisse, plus la température est en hausse. Cette dernière acquiert une augmentation au fil des années : on parle du réchauffement climatique. Elle est aussi à la base de l'excessivité de la chaleur.

? La foudre : décharge électrique

La foudre ; l'éclair atmosphérique est un phénomène dû à la répartition des charges électriques contraires dans un volume donné. Il existe dans la nature quatre origines différentes possibles de naissance d'un tel éclair : les éruptions volcaniques, le « champion » nucléaire, l'électricité et un nuage électrisé qui donne naissance aux orages (ALAIN VORON, 2003 directeurs du développement, météo rage). La naissance de la foudre est le processus d'un phénomène thermodynamique. Elle est due à l'apparition des courants atmosphériques ascendants, dont la vitesse peut dépasser 20m/s provoqués par la convection naturelle ou par la rencontre de fronts chauds humides et de fronts froids. Ainsi, il se produit une séparation et

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un transfert de charges électriques au sein du nuage dont la partie supérieure est chargée positivement tandis que la base se charge négativement. ( www. meteorage.fr). La décharge apparaît sous forme d'un arc brillant, parfois long de plusieurs kilomètres, qui s'étend entre les points de décharge. La décharge émet également une vague sonore qui s'appelle le tonnerre. Elle se manifeste par une détonation accompagnée des dégâts matériaux. Dans la commune de Bembèrèkè ; on assiste souvent aux dégâts dans les lignes électriques, des appareils électroménagers.

En résumé, toutes les personnes enquêtées (98% de la population) ont une bonne perception de l'évolution du climat dans le la commune de Bembèrèkè. Du fait que presque tous les chefs ménages questionnés sont autochtones et tous résidant en permanence dans la commune, ils ont pu s'approprier la dynamique des paramètres climatiques considérés.

De l'analyse des paramètres climatiques et des informations obtenus auprès de la population lors des enquêtes sur le terrain, il ressort que le climat du milieu a changé.

Les tendances perçues, malgré qu'elles soient basées sur des connaissances endogènes sont conformes à l'analyse des résultats des données climatiques. Tout ceci témoigne d'une bonne lecture du climat par les populations. En dépit de tout, les populations sont de plus en plus fascinées par les risques climatiques majeurs (sécheresse, inondation, tempêtes, chaleur excessive, variabilité pluviométrique, l'harmattan et les décharge électrique).

3.2 : Causes et impact des risques climatiques majeurs dans la commune de Bembèrèkè Ce sous-chapitre met en exergue les principales causes des risques climatiques et les conséquences qui en découlent.

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