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Systèmes des cultures maraichères sous oasis de l'air.

( Télécharger le fichier original )
par HAROUNA boubacar
Institut ¨Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée IPR/IFRA du Mali - Ingénieur agronome 2010
  

Disponible en mode multipage

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MINISTÈRE DE l'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR RÉPUBLIQUE DU MALI

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Un Peuple- Un But- Une Foi

*************

Direction Nationale de l'Enseignement

Supérieur et de la Recherche Scientifique

*************

 

Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou BP : 06 Koulikoro

Tel : (223) 21 26 20 12 ; Fax : (223) 21 26 25 04 Site : www.ipr-ifra.org; Email : ipr-ifra@ipr-ifra.org

MÉMOIRE DE FIN DE CYCLE

Présenté par

Aboubacar HAROUNA

Pour l'obtention du Diplôme d'ingénieur

Spécialité : Agronomie

DIRECTEUR DE STAGE CO-DIRECTEUR :

Abdou OUMANI ATTOU Dr Nadou Paul SANOGO

Directeur Régional de l'Agriculture/Agadez Professeur à l'IPR/IFRA de Katibougou
MAITRE DE STAGE

Ali Souna HAMA

Ingénieur Agronome à la DRA/Agadez

Date soutenance : Décembre 2010

II

DÉDICACE

Je ne manquerai pas d'adresser une dédicace spéciale du fond du coeur aux personnes qui me sont si chères et pour lesquelles je dois une reconnaissance et une gratitude inestimables.

J'ai nommé :

- Mon Père Harouna ISSA et ma mère Haoua ILYAS qui ne sont plus de ce monde. Que la terre leur soit légère, Amen...

- Ma femme et mon enfant qui ont su endurer des moments difficiles durant mon absence.

III

REMERCIEMENTS

Cette étude s'inscrit, dans le cadre d'un mémoire de fin d'étude à L'institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou au Mali. Ce document représente l'aboutissement de cinq (5) années de formation en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur agronome.

Les multiples efforts consentis pour atteindre cet objectif n'ont eu de sens que grâce au concours de toutes ces personnes dont je tiens spécialement à marquer ma reconnaissance. Ainsi je remercie :

?Tout le corps professoral et enseignant de l'IPR/IFRA de Katibougou

?Le professeur Mamoudou S.TRAORE qui a bien voulu parrainé notre Promotion.

?Mon Co -directeur Dr Nadou Paul SANOGO qui malgré ses multiples occupations a bien voulu donner de son temps pour améliorer la valeur scientifique de ce document.

?Mon encadreur Ali Souna HAMA pour son entière disponibilité et son plein engagement, ?Tous les enseignants du Labo d'Agro-physio génétique et de biotechnologique végétale en particulier : Dr Adama TOGOLA, Dr Abdoulaye SIDIBE et Bakary M. TRAORE, et bien d'autres pour leurs multiples conseils durant toute la durée de la formation.

?Les membres du Jury qui doivent examiner mon travail, j'exprime ma reconnaissance pour le temps que cela leur prendra.

?Le Directeur Régional de l'Agriculture et le chef de base Principal du CNA/AZ, à tous les autres collègues et au personnel dans son ensemble qui m'ont apporté leur soutien moral et logistique considérable.

?Le Dr TOUKOUR Maïdadji qui a bien voulu également donner de son temps pour l'amélioration du document.

?Mon frère et ami Dodo BAHARI pour son soutien et son précieux concours.

?Les autorités locales et administratives des communes de Tabelot et Timia.

?Les personnes ressources notamment Adam EFFANGAL, Hammé AMOUMOUNE, Mouha ILLO, Abou TANKO et enfin Idrissa MOHAMED.

?Les maraichers et coopérateurs avec qui je me suis senti en famille.

?Tous les étudiants de la promotion 2007-2010.

?Mes frères, soeurs et neveux pour tout ce qu'ils ont fait pour moi durant toute la durée de ma formation.

A tous ceux qui, de prêt ou de loin, ont contribuée à l'édification de ce document, dont leur nom ne figure pas dans ce mémoire.

iv

Sommaire

DÉDICACE II

REMERCIEMENTS III

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI

LISTE DES TABLEAUX VII

LISTE DES FIGURES VII

LISTE DES ANNEXES VIII

DÉFINITION DES CONCEPTS IX

RÉSUMÉ XI

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 3

1. PRÉSENTATION DE LA RÉGION D'AGADEZ 4

1.1 Situation géographique 4

1.2 Présentation de la zone d'étude 5

DEUXIÈME PARTIE : CONTEXTE DE L'ÉTUDE 14

2. CONTEXTE DE L'ÉTUDE 15

3. LES OBJECTIFS 16

2.1 Objectif global 16

2.2 Objectifs spécifiques 16

4. MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL 16

3.1 Méthode de collecte des données 16

3.1.1 Recherche bibliographique 16

3.1.2 Choix de la zone d'étude 17

3.1.3 Enquête du terrain 17

3.1.4 Technique d'échantillonnage 17

3.1.5 Choix et taille de l'échantillon 17

3.1.6 Administration du questionnaire 18

3.1.7 Collecte des données et dépouillement 18

3.1.8 Traitement des données 18

3.1.9 Analyse et interprétation des résultats 18

3.1.10 Le moyen matériel et logistique ayant servi au cours du stage 18

TROISIÈME PARTIE : ETAT DE L'EVOLUTION DU SYTEME AGRAIRE OASIEN 19

1. EVOLUTION HISTORIQUE DE L'AGRICULTURE DANS L'AÏR 20

1.1 Le mode d'exploitation 23

1.2 La gestion de l'exploitation 24

1.2.1 Les facteurs de production 24

1.2.2 Typologie de l'exploitation 25

V

1.3 La gestion de la fertilité 26

1.3.1 Les méthodes culturales 26

1.3.2 Les amendements organiques et minéraux 26

1.4 Les pratiques culturales paysannes 27

1.4.1 Les principales cultures pratiquées 27

1.4.2 Les techniques de récolte 30

1.4.3 Les méthodes de conservation 30

1.4.4 Le circuit de commercialisation 31

1.5 Les approvisionnements en intrants 31

1.5.1 Les différents types d'intrants utilisés 31

1.6 La protection des cultures 33

1.6.1 Les ennemis de cultures 33

1.6.2 Les méthodes traditionnelles de lutte 34

1.6.3 Les méthodes modernes de lutte 34

1.7 Les techniques culturales 36

1.7.1 Itinéraire technique 37

QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSES 41

1. CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ÉCONOMIQUES DES

PRODUCTEURS 42

1.1 Caractéristiques démographiques 42

1.2 Caractéristiques socio-économiques 44

2 IDENTIFICATION DES SYSTÈMES DE CULTURES ET LEUR

CARACTÉRISATION 45

3 PERFORMANCE ET RENTABILITÉ DES SYSTÈMES DE CULTURES 49

3.1 Le coût de production et les charges de l'exploitation 52

4 CONTRAINTES ET ATOUTS DE L'ACTIVITÉ 54

4.1 Les contraintes 54

4.2 Les atouts 54

5 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 55

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES XII

vi

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

- °C : Degré Celsius

- BI : Banque d'Intrants

- C.A : Centrale d'Approvisionnement

- CNEARC : Centre National d'Études Agronomiques des Régions Chaudes

- COFODEP : Commission Foncière Départementale

- COGERAT : Cogestion des Ressources de l'Aïr et du Ténéré

- CSI : Centre de Santé Intégré

- CSI : Centre de Soin Intégré

- DRH : Direction Régionale de l'Hydraulique

- EC : Emulsion Concentrée

- FED : Fond Européen de Développement

- FICOD : Fonds d'Investissement pour les Collectivités Décentralisées

- FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole

- FRUCA : Fédération Régionale des Unions des Coopératives de l'Aïr

- GTZ : Service de Coopération Technique Allemande

- Ha : Hectare

- IARBIC : Intensification de l'Agriculture par le Renforcement des Boutiques d'Intrants

- IARBIC : Intervention de l'Agriculture par le Renforcement des Boutiques d'Intrants

- INRAN : Institut National de la Recherche Agronomique du Niger

- Kg : kilogramme

- Km2 : Kilomètre carré

- LUCOP : Programme de Lutte Contre la Pauvreté

- M : Mètre

- M.O : Main d'oeuvre

- OFEDES : Office des Eaux du Sous-sol

- ONG : Organisation Non Gouvernementale

- OP : Organisation des Producteurs

- PADDLAZ : Programme d'Appui à la Décentralisation et au Développement Local

- PDC : Plan de Développement Communal

- PNB : Produit National Brut

- PRODEX : Projet de Développement des Exportations et des Marchés Agro-Sylvo-pastoraux

- RNNAT : Reserve Nationale Naturelle de l'Aïr et du Ténéré

- SC : Système de Culture

vii

- SDR : Stratégie du Développement et de la Réduction de la Pauvreté

- SDRP : Stratégie du Développement et de la Réduction de la Pauvreté - UCMT : Union des Coopératives Maraîchères de Tabelot

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Structuration et occupation des sols à Tabelot 7

Tableau 2 : Structuration et occupation des sols à Timia 8

Tableau 3 : Différentes étapes d'évolution 20

Tableau 4 : Types d'engrais utilisés par les maraichers 32

Tableau 5 : Calendrier cultural 36

Tableau 6 : Types de systèmes de cultures (SC) 47

Tableau 7 : Récapitulatif des comptes d'exploitation prévisionnels par système de culture 51

Tableau 8 : Récapitulatif des comptes d'exploitation prévisionnels par spéculation 52

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte du Niger (BAHARI, 2005) 4

Figure 2 : Le relief de l'Aïr 5

Figure 3 : Diagramme d'occupation du terroir de Tabelot 6

Figure 4: Diagramme d'occupation du terroir villageois de Timia 7

Figure 5 : Pluviométrie de Tabelot sur dix ans (ABDO, 2010) 10

Figure 6 : Organigramme de la Direction Régionale de l'Agriculture 13

Figure 7 : Système de levier 21

Figure 8 : Profil paysager de l'Aïr 22

Figure 9 : Diagramme du processus de transformation et mode d'exploitation de la zone

d'étude. 23

Figure 10 : Jardin en bordure d'un « kori » à Tabelot 24

Figure 11 : Produits agricoles commercialisés par les Unions des cooperatives 31

Figure 12 : Un échantillon des types des pesticides sur le marché d'Agadez 35

Figure 13 : Les trois différentes saisons dans l'Aïr 36

VIII

Figure 14 : Pépinière d'oignon (plants de repiquage) à Tabelot 39

Figure 15 : Confection des planches par un jardinier de Tabelot le 02/08/2010 40

Figure 16 : Repiquage à sec d'oignon à Tabelot le 02/08/2010 40

Figure 17 : Répartition des chefs de ménage par tranche d'âge 43

Figure 18 : Répartition des chefs de ménage par sexe 43

Figure 19 : Situation matrimoniale des producteurs maraîchers 43

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Pluviométrie de Tabelot xii

Annexe 2 : Matériels agricoles utilisés par les maraichers iv

Annexe 3 : Pesticides utilisés par les maraichers v

Annexe 4: Caractérisation des Unités de production de 10 exploitants de Timia vi

Annexe 5 : Caractérisation des unités de productions de 10 exploitants de Tabelot vii

Annexe 6 : Matériels agricoles utilisés en commun par les maraichers iv

Annexe 7 : Amortissement des matériels iv

Annexe 8: Comptes d'exploitation prévisionnels des producteurs par système et par

spéculation v

Annexe 9 : Guide d'entretien de groupe xv

6. Annexe 10 : Questionnaire d'enquête des exploitants agricoles xvi

ix

Définition des concepts

- Système de culture :

? Un système de culture se définit pour une surface de terrain traitée de façon homogène, par les cultures pratiquées, leur ordre de succession et les itinéraires techniques (combinaison logique et ordonnée des techniques culturales) mis en oeuvre (GRAS, 1990).

? Un système de culture est un ensemble de modalités techniques mises en oeuvre sur des parcelles identiques. Chaque système de culture se définit par :

- La nature des cultures et leur ordre de succession ;

- Les itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix

des variétés pour les cultures (SIBILOTTE, 1982 cité par BAINVILLE, 2002).

- Système de production : Il est relatif aux combinaisons productives, aux dosages
retenus entre les quatre principales ressources productives : la terre ou capital foncier, le travail, les consommations intermédiaires ou capital circulant et les biens d'équipements.

- Système d'exploitation : Le système d'exploitation se définit comme le mode de
fonctionnement des unités de production.

- Oasis : En milieu désertique, l'Oasis constitue l'agro système traditionnel
caractéristique. Il peut être défini comme « un agro système permanent contrastant avec son environnement désertique, où l'irrigation est indispensable et où la végétation est hautement productive avec notamment la présence des palmiers dattiers » (VINCENT, 2004)

- Oued : Cours d'eau le plus souvent intermittent des régions sèches, où
l'alimentation s'effectue presque uniquement par ruissellement, et s'achevant généralement dans une dépression fermée ou disparaissant par épuisement.

- Vallée : Dépression allongée, plus ou moins évasée, creusée par un cours d'eau ou
par un glacier.

- Exploitation agricole : Une exploitation agricole, dans le domaine de l'économie
agricole, est une entreprise, ou partie d'une entreprise, constituée en vue de la production agricole et caractérisée par une gestion unique et des moyens de production.

- Assolement C'est la division des terres d'une exploitation en autant de parties
appelées soles ou bandes qu'il y a de cultures principales (SANOGO, 2006).

- Rotation c'est l'ordre de succession des cultures sur une sole. Le choix et la
répartition des cultures dépendent des facteurs préférentiels liés au marché, du climat, du type de sol, de l'eau disponible (SANOGO, 2006)

X

- Itinéraire technique : L'itinéraire technique est une suite logique et ordonnée

d'opérations culturales à une espèce végétale cultivée.

- Compte d'exploitation prévisionnel (CEP) : Le compte d'exploitation
prévisionnel est un tableau qui est établi pour une période donnée et qui récapitule les charges de l'exploitation d'un côté et la valeur de la production de l'autre en vue de dégager le résultat.

- Amortissement (Am) : Il se définit comme la valeur estimative de dépréciation
annuelle des biens durables ou autrement dit la charge que la production doit annuellement pour compenser l'usure physique des biens de production (SISSOKO, 2006).

- Marge brute (M B) : Produits - Charges variables

- Valeur de production : Vente + Stock + Consommation

- Produits : Les produits sont des revenus provenant des activités normales de

l'entreprise.

- Revenu agricole (Ra) ou Résultat de l'exploitation : Valeur Production-Charge
Totale

xi

RÉSUMÉ

A l'instar des autres régions du Niger où l'agriculture pluviale est possible, l'Aïr se caractérise par un climat aride et naturellement hostile à ce type de pratique. Cependant, l'agriculture irriguée est présente dans les oasis, le long des koris, dans les vallées de Tabelot et Timia et représente une importante source de revenu pour les producteurs.

Les producteurs de la zone ont vite démarré dès les années 90, d'une transition du jardin familial vers un maraîchage plus intensif en intégrant d'autres espèces des légumes plus rémunérateurs en termes de revenu monétaire. Pour réaliser ces changements, ils ont mis en place différentes stratégies en fonction entre autres de leurs moyens financiers et de leur capacité d'adaptation aux nouvelles méthodes de gestion et de conduite technique liées au système de culture. Ce changement s'est traduit par une grande diversité de systèmes de culture en pleine mutation avec la tendance actuelle de domination des cultures de rente sur les cultures vivrières.

Le travail de cette étude s'inscrit dans ce cadre, pour répondre aux trois objectifs spécifiques suivants :

? Identifier et caractériser les systèmes de cultures pratiqués ;

? Déterminer la rentabilité et la performance des différents systèmes de cultures ;

? Identifier les atouts et contraintes liés à l'activité.

L'étude a concerné deux terroirs villageois (Tabelot et Timia) dans la zone de l'Aïr au nord Niger. Il ressort de l'analyse de nos résultats que dans les deux terroirs villageois :

- Le maraîchage est l'activité principale à plus de 35% des ménages ;

- Le système de cultures maraîcher est largement dominé par des cultures destinées à 90% à la commercialisation (cultures de rente). Ils se caractérisent par une utilisation massive des engrais chimiques, un équipement de plus en plus moderne d'exhaure, une main d'oeuvre salariale et enfin une utilisation plus intense des pesticides.

Les résultats ressortis de cette présente étude révèlent que sur les quatre systèmes de cultures (SC) identifiés, les SC1 et SC4 ont été les plus rentables et performants vis-à-vis des autres au vu des marges brutes dégagées à l'unité de surface. La culture d'oignon s'est avérée beaucoup plus entreprenante en culture pure pendant la campagne d'hivernage où elle constitue une sorte de "rente de situation? en faveur de la seule région à produire de l'oignon

en cette période de l'année. Les marges brutes dégagées par systèmes de cultures vont de 460 600 FCFA à 2 151 000 FCFA selon les systèmes installés et en fonction des superficies exploitées.

1

INTRODUCTION

Le Niger, vaste pays situé au coeur du Sahel est un pays enclavé, dont le point le plus proche de la mer se trouve à 600 Km, couvre une superficie de 1 267 000 Km2 et se situe entre les isohyètes 0°16 et 16° Est et les latitudes 11°1 et 23° 17 Nord. Les trois quarts (3/4) du pays sont désertiques comportant le désert du Ténéré qui compte parmi les déserts les plus redoutables (BOUZOU et al, 2000). L'économie du pays dépend essentiellement de l'uranium, des produits agricoles et de l'élevage. Toutefois, le secteur agricole demeure le plus important dans cette économie de par sa contribution (le secteur rural contribue en moyenne pour 43, 9% au PIB et reparti comme suit : agriculture 27,9% ; élevage 11,8% ; forêts et pêche 4% ; et fournit 81,6% de l'emploi en 2008 (INS, 2008). Son agriculture est principalement de subsistance et est tributaire de la pluviométrie, elle est basée sur les cultures vivrières et de rente. Elle occupe environ 87% de la population et représente 40% du PNB (FIDA, 2009).

Le Niger connaît actuellement une période difficile, depuis plusieurs décennies, les problèmes se posent avec acuité du fait des sécheresses récurrentes, de la désertification, de la démographie galopante (correspondant au taux moyen annuel de croissance de la population du pays qui est de 3.3%) et de la crise économique sévère et persistance.

Le potentiel productif se dégrade de plus en plus à la faveur des changements climatiques et des actions anthropiques sur les ressources. Les équilibres des écosystèmes sont continuellement et gravement perturbés et les ressources naturelles s'amenuisent au fil du temps. Ces phénomènes qui contribuent à l'appauvrissement des populations se traduisent par la baisse de fertilités des sols, la réduction du capital productif, la diminution des revenus en milieu rural et l'accroissement de l'insécurité alimentaire.

Il ya quelques années le gouvernement nigérien dans sa politique de lutte contre l'insécurité alimentaire à lancer un vaste programme de développement des cultures irriguées dites de contre saison à cette époque.

Dans la région d'Agadez, ce type d'agriculture irriguée est déjà présent dans les oasis, le long des « koris » dans les vallées. L'agriculture occupe aujourd'hui plus de 50% des familles et constitue la principale activité des populations de la zone. Elle est devenue le moteur économique de toute la région.

Du point de vue agricole, la région dispose de 110 000 ha de terres irrigables dont 100 000 ha dans les vallées de l'Irhazer. Cependant, seuls 3200 ha sont exploités soit 3% des terres

2

exploitables dont 1500 ha en cultures vivrières et maraichères sont soit en association ou en pure et reçoivent un complément d'irrigation en période d'hivernage.

En 2004, la région comptait 263 sites horticoles pour 7 387 exploitants. La production étant estimée à 14 723 tonnes pour les légumes frais et 15 467 tonnes de fruits (RGAC 2004).

Selon la Direction régionale de l'agriculture, on estime la valeur de la production maraîchère commercialisée par les OP de l'année 2009 à plus de 5,7 milliards de chiffre d'affaire pour une quantité de 64 933 tonnes des légumes principalement l'oignon, la pomme de terre, l'ail, la tomate, le poivron et les épices (Coriandre et Cumin), plaçant ainsi cette activité comme premier secteur économique devant l'élevage. La récente valorisation des produits de rente a accentué son développement et a imprimé une nouvelle dynamique à l'activité du maraîchage. Aussi, l'introduction de moyens plus modernes d'exhaure à savoir les motopompes et l'accès aux intrants (engrais chimiques et produits phytosanitaires) présage - t- elle une modification profonde du système de production : monoculture et spécialisation. Cela n'est pas sans conséquences dans la gestion de la fertilité des sols et le développement d'une agriculture durable.

Dans le présent mémoire intitulé : Systèmes des cultures maraîchères sous oasis de l'Aïr : Cas des villages de Timia et Tabelot au nord Niger, nous tenterons de répondre aux questions suivantes :

Les systèmes des cultures maraîchères sous oasis de l'Aïr sont-ils favorables à une agriculture durable ?

Quelles sont les options rentables en vue d'une meilleure gestion durable des ressources ? Ainsi notre travail est articulé sur trois grandes parties :

y' Revue bibliographique

y' Contexte de l'étude

y' Etat d'évolution du système agraire oasien

y' Résultats et analyses

3

PREMIÈRE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

1. 4

PRÉSENTATION DE LA RÉGION D'AGADEZ

1.1 Situation géographique

Situé dans le Nord du Niger à environ 950 Km de la capitale (Niamey), sous un climat subdésertique et désertique, la région d'Agadez est localisée dans la zone saharienne entre les parallèle 15° 19' et 23° 31' de latitude nord et les méridiens 4° 14' et 16° 00' de longitude Est. Elle est limitée au Nord-ouest par le Mali et l'Algérie, à l'Est par la Libye et le Tchad et enfin à l'Ouest et au Sud par les départements de Tahoua, Maradi, Zinder et Diffa. Elle couvre une superficie de 667.799 km2 soit 2/3 du terroir national.

La zone d'Agadez est définie par une pluviométrie annuelle inferieure à 200 mm. Elle est caractérisée par un climat aride ou semi-aride avec des températures moyennes élevées et des températures extrêmes très contrastées, une humidité relative très basse et des précipitations rares et irrégulières

Au plan physique, la région d'Agadez est composée de cinq (5) zones écologiques :

? L'Irhazer à l'ouest ;

? Le Tadress au sud ;

? Le Kawar à l'est ;

? Le Ténéré au centre ;

? Enfin le massif de l'Aïr au centre Nord.

Figure 1 : Carte du Niger (BAHARI, 2005)

5

1.2 Présentation de la zone d'étude

1.2.1 Caractéristiques générales de l'Aïr

BOUYER, 2003 disait, je cite : « la première chose qui saute aux yeux lorsqu'on pénètre dans l'Aïr est que cette région ne semble à priori pas très propice à l'agriculture : on aperçoit à perte de vue de vastes plaines sablonneuses ou rocheuses surplombées par d'imposants reliefs granitiques. Et, lorsqu'on distingue soudain au creux des vallées des oasis verdoyantes de palmiers dattiers et de cultures variées, on se demande alors comment dans ce milieu en apparence si hostile, des populations arrivent à vivre et à cultiver. Ainsi, si l'on veut bien comprendre l'agriculture pratiquée dans l'Aïr, il nous semble que l'on doit d'abord comprendre la singularité de ce milieu physique et des populations qui l'habitent ».

Figure 2 : Le relief de l'Aïr

1.2.2 Localisation de l'Aïr

L'Aïr qui est la zone d'étude, se localise dans cette partie saharienne entre les parallèles 15° et 23° Nord et les méridiens 4°14' et 16°00' de longitude Est. Elle est comprise entre les isohyètes 0 et 200 mm par an.

L'Air s'allonge sur plus de 400 km et couvre une superficie de 65 000 km2. Il se présente comme un vaste plateau où dominent des étendues planes comme les regs (des surfaces caillouteuses débarrassées de ses éléments les plus fins) interrompus par des formations

volcaniques. Le territoire est entièrement caractérisé par les oueds : des cours d'eau temporaires ou anciens, secs pour la plupart de l'année.

1.2.2.1 Village de Tabelot

La vallée de Tabelot, l'une des principales du massif de l'Aïr est située à 150 km au nord-est d'Agadez, non loin du Mont Bagzane d'où descendent les koris d'Afassass et de Telouès. Selon l'historique du village, Tabelot est dérivé du mot « Tibilit » en tamashek qui veut dire la remontée de la nappe. Toutes les populations qui occupent la vallée sont de souche Kel-Owey. Le village de Tabelot est aujourd'hui érigé en chef lieu de commune rurale selon la loi n° 2002-012 du 11juin 2003. Il est administré par un Maire élu démocratiquement et un chef de village. Tabelot se trouve à 400 m d'altitude et se situe en zone agro-écologique dite saharienne (77% du pays) qui reçoit moins de 150 mm des pluies par an.

Nord

Nord

Légende : Palmier

Jardin Bâtiment Protection berge

6

Figure 3 : Diagramme d'occupation du terroir de Tabelot

7

Tableau 1 : Structuration et occupation des sols à Tabelot

Localisation

Type de sol

Système de

culture

Occupation de

l'espace

Densité des espèces

végétales

Est

Graviers Sableux

Pâturage

Habitat

Espèces locales

(Acacia) éparse

Ouest

Sablo-limoneux Argileux

Légumes Céréales palmeraies

Important

Espèces locales et

exotiques moyen

Nord

Sablo-limoneux Argileux

Céréales Légumes Palmeraie

Moyen

Important

Sud

Sablo-limoneux Argileux

Légumes Céréales Palmeraies

Important

Important

1.2.2.2 Village de Timia

Timia est situé au nord-est d'Agadez sur les flancs du mont Egalagh ou prend naissance le plus connu des koris de l'Aïr, l'Anou-Makaren qui coule sur plus de 250 km en direction de l'ouest jusqu'à TiT-en-Taghat ou il se jette dans l'Anou Zagharen et l'Azaouack.

L'emplacement actuel du village ne date que de l'année 1920 après le retour des populations d'Agadez des suites de l'affaire Kaocen. Avant 1920, la population de Timia habitait le lieu dit Tesselouat plus en amont et dans les koris voisins Azza-Teguir.

Nord

Colline

Écoulement Koris

Village

ardin Palmier

Figure 4: Diagramme d'occupation du terroir villageois de Timia

8

Tableau 2 : Structuration et occupation des sols à Timia

Localisation

Type de sol

Système de culture

Utilisation

Densité des espèces végétales

Est

Sableux

Pas de cultures

Pâturage Mosquée Cimetière

Peu important Espèces( Accacia)

Ouest

Sableux

vergers en bordure

des collines

Habitat

Ecole

Infrastructures sociales

Moyen

Espèces locales et
exotiques

Nord

Sablo- limoneux Argileux

Céréales Légumes

Jardins Palmeraies

Important

Sud

Sablo- limoneux Argileux

Légumes Céréales Fruitiers

Habitat Palmeraie

Important

Source : Résultats de l'enquête

1.2.3 Historique du peuplement

Les touaregs, ethnie majoritaire de l'Aïr, semble être présents depuis le XIème siècle dans ce massif montagneux. Le peuplement est composé essentiellement de Kel Owey ou Kel Aïr qui furent reconnus en 1405 lors de la création de la confédération des Kel Aïr et du sultanat de l'Aïr. L'installation des populations dans les vallées a commencé à partir de 1917. Cette période de troubles correspond à la révolte de Kaocen qui provoqua la descente des populations des monts (Bagzane....) vers les vallées. Les sécheresses ont aussi contribué à la sédentarisation des populations qui étaient jadis pastorales. Ainsi, le jardinage devint de plus en plus l'activité des populations. Cette activité s'intensifia après les sécheresses de 19681973 et 1984. L'activité maraichère a commencé en 1921 à Telawas.

Les premiers liens commerciaux émergent avec les pays Haoussa autour des échanges de sel, des dattes et noix de Kola (CHABIERSKI et COURTOIS, 2002).

Actuellement les échanges commerciaux sont axés essentiellement autour de la production des jardins de l'Aïr.

1.2.3.1 Le milieu physique

La zone est caractérisée par des plaines montagneuses qui s'étendent sur une longueur de 400 km et une largeur de 250 km pour une superficie totale de 80 000 km2.

1.2.3.2 Le climat

Le climat est de type subdésertique caractérisé par des faibles précipitations (150 à 200 mm

par an) souvent mal reparties dans le temps et dans l'espace et d'amplitude thermique

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journalier et interannuelles variables. Les pluies sont concentrées sur quatre mois dans l'année lors de la mousson guinéenne, qui est fortement atténuée à cette latitude. La distinction de deux saisons nettement tranchées, la saison des pluies et la saison sèche n'est pas d'usage chez les touaregs qui divisent l'année en un cycle de quatre périodes dont E. BERNUS (1983) a fait une description précise.

Les quatre saisons distinctes sont :

V' La saison sèche fraîche (de novembre à mars) ;

V' La saison chaude (d'avril à juin) ;

V' La saison des pluies (de juillet à mi-septembre) ;

V' Une saison de transition (de mi-septembre à novembre) ou malgré la fin des pluies, le

taux d'humidité dans l'air est encore important (GIAZZI, 1991).

1.2.3.3 Les températures

Pendant plus de la moitié de l'année la température moyenne se situe au-dessus de 30°C. Elles peuvent dépasser souvent les 40°C, 45°C au plus chaud de la journée. Les conditions de vie et de travail pour les hommes et les animaux sont donc difficiles. Pour les cultures, cela rend l'irrigation indispensable puisque l'évapotranspiration potentiel (ETP) est élevée.

A l'inverse, la nuit, les températures peuvent être très basses voir négatives dans certaines zones (Bagzam).

1.2.3.4 Les vents

Les vents soufflent très forts et sont souvent asséchants pour les cultures. Les vents dominants sont :

V' L'harmattan, vent chaud et sec qui souffle durant toute la saison sèche (Mars-Avril-Mai) ;

V' La mousson, vent chaud et humide qui est à l'origine des pluies.

1.2.3.5 La pluviométrie

Les pluies sont rares et irrégulières. Elles sont souvent de forte intensité et peuvent donc endommager les cultures ou les puits voire la destruction des berges. Elles sont très variables et mal reparties dans le temps comme dans l'espace.

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Figure 5 : Pluviométrie de Tabelot sur dix ans (ABDO, 2010) Source : Station Météo de Tabelot

Les hauteurs de pluies enregistrées à Tabelot n'ont jamais atteint les 100 mm, le niveau le plus élevé est de 84 mm (en 4 jours) au cours de l'année 2002. La moyenne est de 47,6 mm sur les dix ans représentés par la figure ci-dessus.

A Timia, la station météorologique mise en place en 2008 par le projet COGERAT est récente. Ainsi les données enregistrées au niveau de cette station et disponibles dans le PDC de la commune de Timia, ont donné respectivement 118 mm et 73,6 mm en 2008 et 2009 pour le village de Timia. La moyenne est de 95.8 mm.

1.2.3.6 La végétation

Elle est représentée par des steppes des climats arides, notamment la steppe herbeuse à couverture lâche composée par des plantes épineuses xérophytes et des graminées.

Les principales espèces rencontrées sont :

? Espèces arborées : Acacia radiana, Acacia nilotica, Balanites aegyptiaca, Acacia albida. ? Espèces arbustives : Hyphaena thebaïca, Phoenix dactylifera, Prosopis

juliflora,Salvadora persica , Maerua crassifolia, Boscia senegalensis, Ereivia bicolor,

Acacia erhenbergiana, Acacia seyal, Calotropis procera etc.

? Espèces herbacées : Panicum turgidium, Shouwia thebeica, Tribulus terrestris, Cenchrus biflorus etc.

1.2.3.7 Les ressources en eaux

Les réserves en eaux du sous sol sont constituées des eaux des nappes phréatiques (5 à 20 m de profondeur) et des eaux de nappes fossiles. Il existe également des aquifères profonds dans les roches sédimentaires, mais ils ne sont pas exploités en raison de leur accessibilité difficile. Et enfin quelques sources d'eau aussi dans la région, principalement sur le mont Bagzam. Ces sources constituent une ressource en eau directement exploitable sans moyen d'exhaure.

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1.2.3.8 Les types de sol

Les sols cultivés, situés sur la terrasse inférieure, à 1 ou 2 m au-dessus du lit du « kori », sont en grande partie sablo-limono-argileux. Ces sols ont souvent un pH acide, ce qui explique leur fort déficit en bases échangeables comme le calcium ou le magnésium (CNEARC, 2003). On distingue, dans la classification locale quatre principales catégories de sols cultivables :

y' Les sols sableux à faibles potentialités agronomiques, sur lesquels on retrouve seulement des espèces végétales comme les Euphorbiacées. Ce sont eux qui constituent le lit des « koris ».

y' Les sols sablo-limoneux, favorables aux cultures des céréales, de tomates, d'oignons et de l'ail.

y' Les sols limoneux de bonne fertilité, destinés aux cultures à tubercules et à bulbes en priorité (pomme de terre, oignon, ail).

y' Les sols argileux lourds et difficiles à travailler, où sont implantées généralement les céréales.

1.2.3.9 Les activités socio-économiques

Jadis, des nomades transhumants et caravaniers, les populations de ces villages vivent aujourd'hui essentiellement des activités du maraîchage, de l'élevage, de l'artisanat, du commerce et du tourisme.

1.2.3.10 Les infrastructures

Tous les deux villages sont érigés en chefs lieux de communes rurales et sont dotés d'infrastructures et équipements sanitaires (les CSI), éducationnel et de centres d'alphabétisation des adultes.

Grace à l'appui de l'Etat et des partenaires au développement tels que, l'ONG HED/Tamat, l'association des Amis de Timia, la GTZ, le FED, le LUCOP, le COGERAT, le PADDLAZ, AREVA et la Coopération Décentralisée côte d'Armor beaucoup d'autres infrastructures et ouvrages ont été réalisés à savoir les seuils d'épandage, la protection des berges de « kori », les boutiques d'intrants, les banques céréalières etc....

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1.2.3.11 Les structures socioprofessionnelles

Il existe plusieurs types de structures locales qui oeuvrent pour le bien être des populations.

Il s'agit entre autre des Associations des artisans, des jeunes, des puisatiers, des producteurs, des commerçants, des groupements d'éleveurs, des groupements féminins etc.

Tous les maraichers enquêtés adhérent à une coopérative de leur choix et plusieurs coopératives sont crées et légalement enregistrées au près de l'administration locale (Mairie).

1.2.3.12 Les partenaires au développement intervenant dans la zone

· ONG HED TAMAT ;

· LUCOP et FICOD ;

· COGERAT ;

· IARBIC ;

· PADDLAZ ;

· Association des Amis de Timia. 1.3 Présentation de la Structure d'Accueil

La Direction Régionale de l'Agriculture (DRA)

La Direction Régionale de l'Agriculture d'Agadez est un démembrement du Ministère de l'Agriculture et de l'élevage. Elle est chargée de mettre en oeuvre toutes les missions assignées à la composante agriculture de ce ministère au niveau de la région d'Agadez. Il s'agit principalement de la conception, de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique régionale et/ou nationale de développement de l'agriculture. Pour cela la direction se base sur les différentes stratégies globale (SDRP) et sectorielle (SDR) pour la conduite de ses activités. Les principales missions assignées à la direction sont :

? Contribuer à la mise en oeuvre de la Stratégie de Développement Rural (SDR) et plus particulièrement des programmes et sous programmes dont le Ministère a la maîtrise d'ouvrage ;

? Assurer la programmation et le suivi régulier des campagnes agricoles (production et protection des cultures) et de l'évaluation de la campagne agricole hivernale et des cultures de contre saison ou irriguée ;

Pour mener à bien ces attributions, la DRA a été structurée en plusieurs services régionaux :

Le Service Régional de la Vulgarisation et de Transfert de Technologies (SRVTT)

Le Service Régional des Statistiques Agricoles (SRSA)

Le Service Régional de la Protection des Végétaux (SRPV)

Le Service Régional de l'Action Coopérative et de la Promotion des Organismes

Ruraux (SR/AC/POR).

Les Directions Départementales et les Districts Agricoles (agent de base), rattachés.

Les services communaux

DRA

DRGR

SRVTT

 
 
 

SRACP

SRPV

 

SRSA

 
 
 

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DDA

SCA

DA

DA

DA

Légende : DDA (Direction Départementale de l'Agriculture ; DA (District Agricole Figure 6 : Organigramme de la Direction Régionale de l'Agriculture

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DEUXIÈME PARTIE : CONTEXTE DE L'ÉTUDE

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2. Contexte de l'étude

Activité traditionnelle secondaire sous forme d'agro-pastoralisme depuis des siècles, l'agriculture irriguée opère une première mutation dans les années 70 avec la culture de rente de la pomme de terre. Depuis quelques années, une autre culture de rente, l'oignon à partir de 1997, est devenue dominante au détriment de la pomme de terre et des cultures vivrières (blé, tomate, maïs), sans parler des épices qui intègrent les pratiques culturales et assurent aux producteurs des revenus substantiels non négligeables.

Aujourd'hui, le nombre des parcelles cultivées est en croissance rapide dans les communes de Timia et Tabelot. La proportion d'habitants (commune de Tabelot) se tournant vers cette activité devient majoritaire, elle qui était déjà estimée à 48 % en 2000 (TILALT et BOUYER, 2000). La croissance des jardins bénéficie également de l'importation de techniques et méthodes nouvelles, en particulier des motopompes. Pesticides et engrais chimiques sont également de plus en plus utilisés. Enfin, la présence de transports motorisés de plus en plus nombreux favorise l'écoulement de plus grandes quantités de produits vers les villes et les pays avoisinants.

Les conséquences du développement et de l'intensification des cultures irriguées sur les ressources sont plurielles et certaines sont néfastes au développement d'une agriculture durable. A travers le développement de l'intensification de la production maraichère, les coûts et charges des exploitations ont été élevés. Ce qui n'est pas de la capacité de certains chefs de ménages à revenu faible. Ce type de pratique entraîne également une surexploitation des nappes phréatiques et des sols qui semble déjà poser un problème de pérennité des ressources à long terme. Ainsi, nos enquêtes vont nous permettre d'identifier et de caractériser les systèmes pratiqués selon chaque type des systèmes développés et faire une analyse de performance et de rentabilité de l'activité.

Dans le cadre de la présente étude sur le thème : Systèmes des cultures maraîchères sous oasis de l'Aïr : Cas de villages de Timia et Tabelot région d'Agadez au Nord Niger nous tenterons de répondre à deux hypothèses qui sont :

-Les systèmes de cultures pratiqués dans la zone sont ils adaptés pour une meilleure rentabilisation de l'activité? L'option de l'intensification est-elle favorable à une agriculture durable ?

-Y'a-t-il des systèmes de cultures qui satisfait à un rapport bénéfice / coût important ?

Une analyse socio-économique et d'observations pratiques des différents modes d'exploitation nous permettra d'élucider ces deux hypothèses.

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3. Les objectifs

2.1 Objectif global Contribuer au développement de la production maraichère sous oasis de l'Aïr.

2.2 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de l'étude sont :

? Identifier et caractériser les systèmes de cultures pratiqués ;

? Déterminer la rentabilité et la performance des différents systèmes de cultures ; ? Identifier les atouts et contraintes des activités

3. Méthodologie de travail

La méthodologie adoptée pendant le stage s'articule autour des étapes suivantes :

- Les prises de contact

- La recherche bibliographique ;

- L'élaboration des questionnaires ;

- L'échantillonnage ;

- La collecte des données ;

- Le dépouillement ; l'analyse et l'interprétation des données

3.1 Méthode de collecte des données

La collecte des données s'est déroulée en deux étapes :

- La recherche bibliographique à travers l'exploitation des données existantes, les échanges d'informations avec les personnes ressources, les services étatiques et autres institutions et projets intervenant dans la zone.

- Les enquêtes sur le terrain à l'aide d'un guide d'entretien de groupe et des questionnaires adressés aux exploitants échantillons.

3.1.1 Recherche bibliographique

Une recherche bibliographique nous a permis dans un premier temps, de faire le point sur les données existantes. Pour cela notre intérêt s'est porté sur les différents acteurs qui ont eu à un moment ou un autre fait des études sur la zone et particulièrement aux travaux de recherche (Mémoire des étudiants de la CNEARC, 2003), à l'étude initiale de la RNNAT (GIAZZI, 1996), ainsi qu'aux documents produits par les projets, ONG et services publics de l'Etat.

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Afin de nous situer dans le choix opéré sur la zone d'étude et d'identifier les acteurs clefs de la zone, nous avons effectué à Agadez, des entretiens préliminaires. Le public cible est composé des structures étatiques notamment la DRH, le Génie Rural, les Unions de coopératives et les personnes ressources.

3.1.2 Choix de la zone d'étude

Les vallées de Tabelot et de Timia constituent aujourd'hui une référence de toute une région en matière de développement des cultures maraîchères. Le choix porté sur les deux villages est justifié par l'importance de l'activité et l'accessibilité du lieu à effectuer le travail dans la limite du temps qui nous a été donné pour le stage.

3.1.3 Enquête du terrain

Cette étape nous a conduits à effectuer des déplacements sur le terrain dans les deux villages retenus pour le besoin de l'enquête. Timia et Tabelot ont constitué les deux sites sur lesquels l'enquête va se dérouler selon la méthode consistant à procéder au recensement de tous les ménages et identifier l'ensemble des chefs de ménage ayant pour activité le maraîchage .Ainsi sur la base de cette liste, effectuer un tirage au sort de l'échantillon à enquêter.

3.1.4 Technique d'échantillonnage

Nous avons procédé au tirage au sort par un échantillonnage systématique à base de la liste des chefs de ménages agricoles tirée à partir du dénombrement effectué sur la totalité des ménages de chacun des villages.

Pour tirer un échantillon au sort de manière systématique à partir d'une liste de la population (ménage) on adopte la procédure suivante :

*Décider de la taille de l'échantillon et de l'intervalle à laisser entre les éléments choisis pour l'échantillon; cet intervalle doit être approximativement égal à la taille de la population divisée par la taille de l'échantillon afin que la totalité de la liste soit prise en ligne de compte pour I' échantillon;

*Prendre la liste des éléments de la population et choisir un nombre arbitraire pour indiquer que1 élément au début de la liste sera le premier élément de l'échantillon. Ainsi, une liste est dressée en abaissant à chaque fois l'intervalle jusqu' à obtenir la taille de l'échantillon.

3.1.5 Choix et taille de l'échantillon

L'échantillonnage de notre étude a été fait grâce à une liste des chefs de ménages établie sur les deux sites retenus pour le besoin de l'étude. Grâce à cette liste et avec le concours de

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l'encadrement technique, nous avons identifié tous les chefs d'exploitations ayant comme activité principale et ou secondaire l'agriculture dans chacun de deux villages. Cette identification nous a permis de tirer un échantillon de dix (10) chefs de ménages ou chefs d'exploitations pour chacun de village séparément, choisis au sort pour l'enquête sur l'exploitation proprement dite.

3.1.6 Administration du questionnaire

Cette étape nous a conduits à tenir des assemblées de village muni d'un guide d'entretien collectif de type semi-structuré. En second lieu, l'enquête préliminaire a consisté au dénombrement des chefs de ménage au niveau de chaque site en collaboration parfaite des chefs de village et certaines personnes volontaires. Ce qui nous a valu un premier séjour sur le terrain. Au deuxième séjour, l'enquête a intéressé les chefs d'exploitation qui constituaient notre échantillon, de type formel et informel auprès des chefs de ménage. Le questionnaire une fois élaboré, il a été soumis au préalable a un pré - test, ce qui nous a permis d'apporter des modifications nécessaires avant l'enquête.

3.1.7 Collecte des données et dépouillement

Cette étape de l'enquête a été effectuée respectivement sur le terrain à l'aide des fiches d'enquête et au bureau lors du dépouillement des résultats.

3.1.8 Traitement des données

Toutes les données ont été traitées sur le logiciel Excel.

3.1.9 Analyse et interprétation des résultats

3.1.10 Le moyen matériel et logistique ayant servi au cours du stage

Les questionnaires d'enquête (Guide d'entretien de groupe et fiche d'enquête individuelle) ? Un peson ;

? Une boussole ;

? Un mètre ruban

? Un ordinateur

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TROISIÈME PARTIE : ETAT DE L'EVOLUTION DU SYTEME AGRAIRE OASIEN

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1. Evolution historique de l'agriculture dans l'Aïr

a) Le développement de l'Agriculture

A l'époque, l'économie de la zone reposait essentiellement sur l'élevage et le commerce caravanier. C'est un commerce triangulaire qui relie l'Aïr :

- D'une part avec le sud (zone agricole) ; les sels et les dates des oasis du Ténéré contre du mil et divers produits manufacturés.

- Et d'autre part avec les oasis du Ténéré où sont échangés non seulement des produits maraîchers des jardins de l'Aïr mais aussi des produits du sud.

Mais la dégradation des conditions climatiques de ces dernières années et le contexte politique et économique ont porté un coup décisif à ce mode vie. Pour prendre un exemple les pertes sur l'élevage durant les sécheresses de 1973 et 1984 s'estiment à plus 77% UBT réduisant ainsi le nombre d'animaux pour les caravanes. Cela s'est traduit par un appauvrissement considérable de la population, qui pour pouvoir subsister n'a d'autres solutions que la migration vers les centres ou se donner à la pratique de l'agriculture maraîchère irriguée. Cette reconversion a été aussi facilitée par la présence proche d'eau des nappes souterraines dans les vallées (Timia, Tabelot, Bagazan).

b) Évolution des systèmes agraires, types des cultures et des techniques d'exhaure Tableau 3 : Différentes étapes d'évolution

Etapes

Moyen d'exhaure

Superficie moyenne

Type des cultures

Destination ou Utilité

Etape 1

Manuelle

40 m2

Dattiers et Légumes (oignon, Tomate, courge)

Autoconsommation

Etape 2

Levier

100 m2

Dattiers et Légumes (oignon,

Tomate, courge)

Autoconsommation et

échange (non monétaire)

Etape 3

Tekarkart

5 000 m2

Dattiers, Céréales : 80%

Légumes (Pomme de terre,

oignon, ail, Tomate, épices,
poivron) moins de 20%

Autoconsommation et

échange (monétaire et non monétaire)

Etape 4

Motopompe

15 000 m2

Céréales 10%, Légumes 90 %

Commercialisation

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? L'irrigation se fait manuellement par la force physique (étape 1). Les superficies cultivées sont petites. Les productions sont exclusivement destinées à l'autoconsommation.

? Adoption du système de levier (voire figure 7) qui permet de diminuer le poids de la puisette et par conséquent d'arroser plus de surface (étape 2). Le système permet d'arroser des petites surfaces autour des sources ou dans quelques endroits où l'eau est à flair de sol en période de bonne pluviométrie. Les spéculations sont les mêmes que celles de l'étape 1, et en plus de l'autoconsommation, une partie est échangée contre des dattes et sel des oasis lors de la traditionnelle caravane.

Figure 7 : Système de levier

? A partir des années 1917, la pauvreté grandissante (suite aux révoltes et sécheresse successives) a imposé la conversion de population à l'agriculture d'où la colonisation de terres des vallées ; c'est l'introduction des nouvelles pratiques culturales nécessitant des systèmes d'irrigation plus appropriés : le système « Tekarkart », un système d'exhaure utilisant la traction animale d'abord les bovins et ensuite avec le chameau. C'est une agriculture de subsistance, une faible partie des produits est destinée à la vente ou aux échanges.

? Enfin ces dernières années avec la monétarisation des échanges et l'augmentation de la demande les populations orientent exclusivement leurs productions vers les cultures à haute valeur ajoutée privilégiant l'irrigation avec motopompes. Cela date des années 1997 dans toute la zone.

Quelques dates historiques (obtenue d'Abdo Aboulkass, chef de village de Tabelot) :

- 1921 : Création du premier jardin à Telouas par Zomo venant de Tchimia

- 1934 : Introduction de culture de pomme de terre par le commandant de cercle d'Agadez et début de la pratique des cultures d'oignon et de la tomate

- 1960 : Introduction de la culture de l'Ail

- 1977 : Introduction de l'application d'engrais minéral par le service de l'Agriculture

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- 1978 : Introduction de 340 plants d'Agrumes par INRAN. Au cours de la même année fut introduite la variété « Bintje » de la pomme de terre.

- 2003 : Introduction de la variété « désiré » de la pomme de terre par l'UCMT à travers l'Agro sans frontière et ensuite celle de la variété « Pamela » par Bernard JOUAN de l'Agro sans frontière France.

Ces faits marquants nous donnent une idée de l'évolution de l'agriculture oasienne depuis belle lurette. A cette époque les populations se préoccupaient de l'agriculture de subsistance à base du mil, du blé, du maïs et quelques légumes pour le besoin des colons.

Figure 8 : Profil paysager de l'Aïr

Source : Tiré de DODO, 2005 ; Inspiré de CHARBONNIER V. 2000. (CNEARC 2002).

Aujourd'hui cette agriculture était intimement liée à la présence des palmiers dattiers qui, d'après les populations locales représente un indicateur certain de la présence d'eau à faible profondeur.

Actuellement, le maraichage est devenu une activité économique très porteuse dans la région de l'Aïr en général et particulièrement dans les communes de Tabelot et de Timia. Cette activité maraichère est de type oasien dans une zone des plaines montagneuses et très difficiles d'accès.

1.1 Le mode d'exploitation

La rente tirée de la production maraîchère a déclenché non seulement des transformations sociales mais également a entrainé une évolution remarquable des modes d'exploitation. Ce diagramme résume cette évolution.

Activités traditionnelles : élevage, caravane,

Maraîchage de

subsistance

Génération de revenu

monétaire

Investissement dans

l'exhaure

Développement du crédit à la production

Intensification de la

production

Investissement dans la

terre

Investissement dans le

travail

Métayers en

reproduction simple

Propriétaire en

capitalisation

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Figure 9 : Diagramme du processus de transformation et mode d'exploitation de la zone d'étude.

24

Figure 10 : Jardin en bordure d'un « kori » à Tabelot

1.2 La gestion de l'exploitation

1.2.1 Les facteurs de production

- La terre

La terre s'acquiert par héritage, achat, location ou prêt. La ressource terre cultivable est limitée et la pression foncière forte du fait de l'intérêt croissant que les populations accordent à l'agriculture. Elle est très dépendante de l'accès à l'eau qui est une condition sine qua non pour l'installation d'un jardin. La construction d'un puits est donc indispensable avant toute mise en culture sur les sites non aménagés.

- Le capital

Le capital est principalement constitué des biens d'équipement et monétaire qui assure la mise en valeur de la terre. Dans l'Aïr il faut disposer d'un puits, d'un moyen d'exhaure et d'un capital constitué des petits ruminants en stabulation à l'intérieur du jardin. Cela permet d'assurer un revenu en termes de stock de sécurité et de trésorerie générés par l'exploitation au cours de chaque campagne des cultures pendant toute l'année.

- La main d'oeuvre

La main d'oeuvre familiale est en général constituée par le producteur maraîcher lui-même et de ses enfants en âge de travailler. La main d'oeuvre salariée journalière est appelée en renfort

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pour certains travaux tels que le labour, la confection des planches, le sarclage et la récolte. La rémunération varie de 1 000 à 1 500 FCFA par jour (le repas en sus quelque fois).

1.2.2 Typologie de l'exploitation

Il ressort de notre étude une typologie d'exploitation basée sur certains principaux critères qui

sont :

? Le capital d'exploitation

? La taille de l'exploitation

? L'importance de la culture et des espèces cultivées

Ainsi, nous distinguons les exploitations suivantes :

-Type A : Les exploitants aisés

Le chef d'exploitation est propriétaire terrien, dispose du capital nécessaire et la taille d'exploitation lui permet de faire l'expansion. On retrouve alors l'arboriculture fruitière, les cultures céréalières et de rente irriguées. Parfois, un membre d'exploitation peut avoir une portion de terre à sa charge. C'est le type d'exploitant aisé.

-Type B : Les petits exploitants

Le chef d'exploitation est propriétaire terrien comme au premier cas mais ne dispose pas de capital nécessaire. Ce sont des producteurs qui n'ont pas assez de moyens pour exploiter leurs jardins de façon optimale et qui ont recours au crédit, en argent ou en nature, pour pouvoir produire. C'est le type de petit exploitant.

-Type C : Les métayers

Un autre type de mode d'exploitation est le système de métayage pur. Ils sont généralement prêts à aller travailler d'autres exploitations avec ou sans les propriétaires. C'est le type d'exploitant saisonnier.

-Type D : Les détenteurs de plusieurs jardins ou « pluriactifs »

Ils achètent plusieurs jardins et disposent des moyens conséquents. C'est une opportunité donnée aux métayers moyennant un partage de récolte.

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1.3 La gestion de la fertilité

1.3.1 Les méthodes culturales

*La rotation des cultures

En effet, s'il existe traditionnellement des règles de succession bien établies, la succession des cultures dans l'année et d'une année sur l'autre est très variable. Ainsi les producteurs nous indiquent les règles de succession suivantes :

Deux cultures de bulbe ne peuvent pas se succéder à raison d'infestation de parasites.

Les cultures bulbeuses et à tubercules épuisent le sol, elles ne sont pas conduites sur plus de deux cycles successifs dans une même parcelle.

y' La tomate (Lycpersicum esculatum) vient après une jachère ;

y' La pomme de terre (Solanum tuberosum) peut succéder à l'ail (Allium sativum) ou l'oignon (Allium cepa) pour valoriser la fumure de fond apportée sur la pomme de terre.

y' Comme l'ail (Allium sativum) longtemps en terre, elle est en général suivie d'une jachère pour laisser le sol se renouveler.

y' La coriandre (Coriandrum sativum) se met en place après une jachère d'hivernage et

est suivie d'une jachère de saison sèche. En fait, elle a besoin d'un sol bien sec pour sa

mise en place et valorise des sols où il est difficile de mettre d'autres cultures en place. Ces pratiques paysannes sont répétées par tous les maraichers mais ne paraissent pas être respectée par ces derniers de nos jours. C'est une explication qui se rapporte au type de rotation possible pratiquée par les maraîchers dans leur méthode culturale et ne suffit pas pour expliquer la dégradation continue des sols qui sont de plus en plus pauvres.

*la jachère : elle est de nos jours rare dans les pratiques et ne dure que deux (2) à trois (3) mois en attendant la mise en place d'une autre culture.

1.3.2 Les amendements organiques et minéraux

D'autres modes de gestion traditionnelle de la fertilité des sols sont encore très utilisées par les maraichers à savoir :

*Le compostage : une pratique dont les producteurs en ont bénéficié lors d'une série de formation organisée par les partenaires intervenant dans la zone. Il est à noter qu'un besoin de suivi et de recyclage s'avère nécessaire compte tenu de la mauvaise application que les producteurs en font de cette méthode pourtant bénéfique dans la valorisation des résidus et d'autres détritus de récolte. Ce qui explique en partie la source des infestations du sol.

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*Le terreau de Salvadora persica est très apprécié des maraîchers car il est riche en phosphore. Le plus souvent, il est épandu avant l'implantation des cultures avant le labour ou après confection des planches. C'est un apport en éléments minéraux important lorsqu'il est bien décomposé. Il permet aussi d'améliorer la structure et la texture des sols. Cependant il favorise le développement d'adventices, notamment les orobanches (Orobanchaceae ) qui sont très présentes dans ce terreau.

Les maraichers utilisent aussi beaucoup du fumier de parc, avant et après implantation des cultures, pour y apporter des éléments minéraux aux sols notamment de l'azote.

*La terre natronée, riche en carbonate de sodium, permet d'augmenter le pH des sols en libérant des sels minéraux. Enfin, les producteurs utilisent de la cendre, issue de la combustion de branchage et d'adventices non consommés par les animaux, pour apporter des éléments minéraux rapidement mobilisables par les cultures.

1.4 Les pratiques culturales paysannes

1.4.1 Les principales cultures pratiquées

On rencontre tout une gamme des espèces de légumes qui sont cultivées dans la région d'Agadez. D'une manière générale il s'agit de trois principales catégories qui sont pratiquées par la grande majorité des maraichers :

Les cultures destinées à l'autoconsommation : Ce sont généralement les céréales blé (Triticum durum), maïs (Zea mays) et petit mil (Pennisetum thyphoïdes) ; les légumes feuilles notamment la laitue (Lactuca satuva), le choux (Brassica oléracea), l'oseille de guinée (Hibiscus), le Corchorus sp etc. Très peu de maraîchers vendent occasionnellement le petit surplus de ces produits. Souvent ils sont attribués en don et dans les cérémonies au village.

Les cultures destinées à la vente ou cultures de rente :

Elles constituent les principales cultures commerciales qui procurent le plus important revenu aux maraîchers. Chaque exploitant met en valeur une partie ou la totalité des surfaces exploitables en tenant compte de sa capacité d'investissement. Pour cela le maraîcher adopte la stratégie des combinaisons rentables et évalue les charges d'exploitation avant de s'engager. Ce sont principalement l'oignon (Allium cepa), la pomme de terre (Solanum tuberosum), l'ail (Allium sativum), la tomate (Lypersicum esculatum), le poivron (Capsicum annum) et la coriandre (Coriandrum sativum).

Les cucurbitacées sont également cultivées dans l'Aïr particulièrement la pastèque.

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Enfin il est pratiqué naturellement la phoeniciculture (dattiers) associée à d'autres espèces fruitières notamment les agrumes, les manguiers, les grenadines, les figuiers et la vigne (raisin de table).

Parmi toutes ces cultures nous avons bien voulu nous appesantir sur principalement les six (6) espèces de cultures qui ont constitué la base des données de notre enquête.

Les principales cultures retenues sont les suivantes :

?La pomme de terre (Solanum tuberosum)

Plante de la famille de Solanacées.

Elle est cultivée deux fois par an, pendant l'hivernage et la saison froide. Une troisième fois est possible mais exceptionnellement sur le mont Bagzam (plus de 2 000 m d'altitude).

Les principales variétés introduites sont la « Pamela », la « Bintje », « la Stemster » et la « Désiré ».

C'est une production à rentabilité variable dans l'année car elle n'a pas un marché aussi bien structuré et fixé que dans le cas de l'oignon. Ce qui explique qu'elle fasse partie intégrante des systèmes de culture mais que les surfaces concernées soient très variables selon les maraîchers et ne dépassent que très rarement 1 000 à 1 500 m2. Les rendements moyens tournent autour de 20 à 30 tonnes à l'hectare.

En revanche, les monts Bagzane (cf, annexe 12) situé à haute altitude (plus de 2 000 m), offrent à cette production une sorte de « rente de situation ». La fraîcheur du climat permet de produire toute l'année des pommes de terre. En effet, l'acariose rouge, qui est l'ennemi principal de la pomme de terre, n'est virulente que lorsque les températures sont élevées. De plus, la fraîcheur du climat permet une meilleure conservation des produits et surtout des semences.

Les principales contraintes résident dans l'approvisionnement en semences et l'infestation généralisée du sol dans toute la zone de l'Aïr.

?L'oignon (Allium cepa)

Plante bisannuelle de la famille des Liliacées

L'oignon se fait en deux campagnes, pendant la saison de l'hivernage et de la saison froide. Cependant, l'oignon cultivé pendant l'hivernage est de loin le plus important et la majorité des maraichers aujourd'hui se cantonnent à celui-ci. Ainsi, tous les maraichers enquêtés cultivent l'oignon pendant l'hivernage.

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La principale variété est le violet de Galmi. Cependant le constat établis nous indique que les maraîchers ont tendance à privilégier les semences locales. Ce qui entraine du coup le phénomène de dégénérescence qui se traduit par la perte de qualité de la semence.

En effet, concernant la production d'oignon, l'Aïr possède une sorte de « rente de situation » par rapport à toute la sous-région africaine productrice d'oignons (Niger, Mali, Burkina Faso, Nigeria).

L'oignon cultivé pendant la saison des pluies est donc majoritaire dans l'Aïr. Les autres saisons de semis sont moins importantes étant donnée la compétition avec les autres zones de production du pays, notamment celle de Galmi, première zone de production de la sous région africaine. Les stocks pouvaient rester invendus à raison de la concurrence du marché.

Les contraintes notées se résument dans l'utilisation des semences de mauvaise qualité et la persistance des attaques d'ennemis de la culture qui se traduisent par un faible rendement de la production.

?L'ail (Allium sativum)

Plante de la famille des Liliacées

Elle présente un cycle plus long (semée début octobre et récoltée en avril ou mai). Cela pose le problème de l'immobilisation de la terre pendant deux cycles de culture dans le jardin. De plus, la longueur du cycle de production implique des interventions plus nombreuses sur la culture, ainsi que des quantités en intrants plus importantes. Elle sert de fond de trésorerie à la famille puisque les bulbes récoltés peuvent être conservés longtemps et vendus en cas de besoin de trésorerie. Seuls les producteurs qui ont plus de moyens et de disponibilités en trésorerie peuvent se permettre une telle spéculation et l'ail devient alors très rentable.

Cette culture ne présente pas beaucoup de risques d'attaque, son seul inconvénient est son cycle long. Deux variétés (blanc et rose) sont produites localement.

?La tomate (Lycopersicum esculatum)

Plante de la famille des Solanacées

Elle est cultivée en deux cycles, pendant l'hivernage et la saison froide. A la récolte elle est séchée, et peut être conservée sur une année, voire plus, ce qui lui confère une qualité importante pour les producteurs : elle sert surtout de monnaie d'échanges contre des vivres et la majorité des maraichers enquêtés n'en vendent que lorsqu'ils ont besoin de trésorerie. Le rendement moyen est de 9 tonnes à l'hectare. Les principales variétés utilisées sont la « Marmande » et la « Roma ».

?Le poivron (Capsicum annum)

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Plante de la famille des solanacées.

Il est en général cultivé en saison sèche. Il est généralement repiqué en mai pour un début de récolte en août. Les récoltes peuvent continuer pendant 4 mois, avec environ 6 récoltes. Comme la tomate, les fruits sont vendus séchés. Le rendement moyen est de 2,5 tonnes à l'hectare.

?La coriandre (Coriandrum sativum L.)

Plante de la famille des épices

Elle est cultivée durant près de 4 mois en saison froide. Elle est normalement semée en octobre et récolté en janvier. Elle valorise des sols très argileux, durs et difficiles à mettre en valeur avec d'autres cultures. A la récolte, les fruits et les feuilles sont découpés puis séchés. La production est vendue surtout aux commerçants en partance sur le Benin ou un autre pays côtier.

1.4.2 Les techniques de récolte

Les récoltes se font de manière traditionnelle avec des matériels rudimentaires, lorsque les cultures ont atteint la maturité complète. Dans beaucoup des cas on assiste à des récoltes échelonnées sur certaines spéculations comme le poivron et la tomate.

Au cours de notre étude, nous avons procédé à la pose des carrés de rendement sur exclusivement la culture d'oignon trouvée sur place et les résultats suivants ont été obtenus : *Culture d'oignon : Le rendement moyen enregistré chez les 20 exploitants échantillons a donné 45 tonnes à l'Hectare et la superficie moyenne est de 1318 m2 en culture d'oignon.

1.4.3 Les méthodes de conservation

D'une manière générale, dans l'Aïr, les maraîchers procèdent à une seule méthode traditionnelle de conservation des produits. C'est la technique de séchage au soleil des produits de récolte notamment la tomate, et le poivron. Il faut noter l'avantage que trouvent les maraîchers c'est l'énergie naturelle qu'est le soleil disponible en plein temps.

Ainsi la technique consiste à découper la tomate en tranches et à étaler à même le sol dans le jardin pendant 3 à 7 jours. Les produits séchés sont reconditionnés dans des sacs en polyéthylène et stockés dans des magasins destinés à cet effet. De la même manière le poivron récolté est directement étalé à même sur le sol et reconditionné dans des sacs de 50kgs et stockés. La durée de conservation ne dépasse pas les 3 à 6 mois.

Concernant l'ail il est confectionné un hangar à deux étages de tel sorte que l'ail se trouve au premier étage pour être aérer suffisamment. Une fois ressuyé il est reconditionné dans des sacs et stockés.

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1.4.4 Le circuit de commercialisation

Le circuit est structuré selon le graphe suivant :

1-Producteur Convoyeur Intermédiaire consommateur

2-Producteur Coopérative Commerçants consommateur

3-Producteur Union Coopératives Grossiste détaillant consommateur

4-Producteur Producteur Revendeur consommateur

La commercialisation des productions maraîchères constitue une des principales activités des

organisations paysannes de la région. En effet, les centres de commercialisation de la

FRUCA, de l'UCMT, et de l'UCZT constituent les principaux points de collecte et de

réexportation des productions de la zone.

La figure (ci-dessous) montre l'évolution des quantités des produits commercialisés au niveau

des centres de commercialisation des OP faîtières d'Agadez.

Figure 11 : Produits agricoles commercialisés par les Unions des cooperatives

Source : DRA//AZ (Rapport, 2009).

Comparativement aux autres produits commercialisés l'oignon apparaît nettement dans une progression linéaire durant les trois années ci-indiquées. Cette augmentation est passée de 23 605 tonnes en 2006 à 63 886 tonnes en 2009. Ce qui représente les quantités des produits qui sont transitées et enregistrées par les différents bureaux des Unions des coopératives résidant à Agadez, chef lieu de la région.

1.5 Les approvisionnements en intrants

1.5.1 Les différents types d'intrants utilisés

Les semences

Dans le domaine du maraîchage les exploitants utilisent généralement des semences produites localement. Selon ce qu'ils rapportent, les maraichers s'entêtent à utiliser des semences locales par crainte de perdre certaines variétés très bien adaptées à leur système de culture.

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Les semences sont donc en majorité produites par les producteurs. Il arrive cependant qu'en cas de manque, les producteurs soient obligés d'en acheter. Ce sont alors les maraichers qui ont des excédents de semences qui deviennent les fournisseurs principaux. Il est rare de voir les maraichers acheter des semences en ville car ils ne sont pas certains de leur qualité. Ainsi, en période de semis, il existe un réel marché de semences dans la région. Les semences maraîchères les plus échangées sont l'oignon, l'ail et la pomme de terre.

La production de semence d'oignon se fait en pépinière. A la récolte, certains bulbes d'oignon sont mis de côté pour être replantés en pépinière et donner des bulbilles qui sont éclatées et replantées. Les graines obtenues de ces bulbilles seront à leur tour semées en pépinière, pour donner les futures graines qui seront ressemées. Au bout de quarante (40) jours les plants seront prêts à être repiquer à nouveau..

Pour le reste des cultures, une partie de la production est mise de coté à la récolte pour être semée, lors du prochain cycle de culture.

De notre point de vue cela n'est pas sans conséquences dans la productivité des cultures. La qualité des semences étant perdues par dégénérescence et la reproduction ne garantie aucune norme technique de production des semences.

La matière organique

La matière organique provient essentiellement du fumier de parc obtenu des animaux d'élevage ou du terreau de Salvadora persica. Tous les producteurs les utilisent, mais en quantité très variable selon la disponibilité. Dans le cas du fumier, il arrive que les maraichers aillent jusqu'aux enclos d'éleveurs pour se procurer et transporter cette ressource rare. Le coût par voyage à véhicule est de 10 000 FCFA à plus au village de Tabelot.

Les engrais minéraux

Pour ce qui est des éléments minéraux, les producteurs utilisent en majorité deux types d'engrais minéraux : l'urée et le NPK sous forme 15-15-15 ou 18-48-0. La provenance de ces engrais est assez souvent le Nigeria en cas de rupture ou d'indisponibilité de stock à la Centrale d'approvisionnement d'Agadez.

Tableau 4 : Types d'engrais utilisés par les maraichers

Type d'engrais

Nomenclature

Coût par sac de 50kg

Source d'approvisionnement

Super triple

15 - 15 - 15

15 000 FCFA

C A, Marché, BI

D A P

18 - 48 - 0

15 000 FCFA

Centrale d'Approvisionnement

Urée

46 - 0 - 0

15 000 FCFA

C A, Marché, BI

Source : Résultat d'enquêtes.Légende : CA= Centrale d'Approvisionnement ; BI= Boutique d'Intrants ; D A P= Diammophos.

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1.6 La protection des cultures 1.6.1 Les ennemis de cultures

L'introduction de nouvelles cultures et l'intensification de la production sont à l'origine du développement d'ennemis des cultures de plus en plus nombreux et résistants. On rencontre :

$Les Thrips (Thrips tabaci) qui affectent le développement de l'ail et de l'oignon en provoquant un dessèchement du bout des feuilles qui deviennent argentées et se recroquevillent. Ils sont parmi les ravageurs les plus importants sur les liliacées, notamment sur l'ail et l'oignon. Les attaques peuvent se produire toute l'année.

$L'acarien rouge (Tetrachynus spp), à peine visible sur les faces inférieures des feuilles. Ils créent une sorte de toile tissée qui recouvre la plante. Cette maladie existe chez toutes les solanacées et plus particulièrement chez la pomme de terre et la tomate. Sur la pomme de terre, elle apparaît surtout en saison froide alors que sur la tomate, des attaques sont possibles toute l'année. La plante hôte sauvage est généralement le Solanum nigrum (Solanacée),

$Les nématodes à galles, du genre Méloïdogyne spp. C'est une maladie que l'on retrouve également sur la tomate et qui entraîne, en cas d'attaque sévère, le nanisme des plants voire leur dessèchement. Les attaques ne sont pas saisonnées et peuvent avoir lieu toute l'année. La dissémination se fait surtout par le sol, par l'eau d'irrigation ou par du matériel ayant été en contact avec le sol.

$La teigne de la pomme de terre (Phythorimeae operculla) est une chenille rose pâle qui creuse de fines galeries sinueuses dans l'épaisseur des limbes ou dans les tubercules de pomme de terre. Elle détruit les germes de pomme de terre. En période de forte chaleur, les tubercules pourrissent et deviennent impropres à la consommation. Cette une maladie que l'on rencontre surtout en saison froide.

$La noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) : C'est l'un des ravageurs le plus important de la tomate. Elle troue les fruits en creusant des galeries. Cela provoque une maturité précoce, la déformation puis la chute des petits fruits, ainsi que le pourrissement des autres fruits.

$Les adventices (Orobanchaceae) sont des parasites totaux des Solanacées. Elles provoquent des pertes importantes de rendement allant jusqu'à 50 % en cas de forte attaque. La tomate est particulièrement sensible à ces parasites. Les attaques peuvent avoir lieu toute

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l'année mais c'est en saison sèche, en condition de fort stress hydrique, que les dégâts sont les plus importants. Il y a également Cyperus rotundus.

$La mouche des fruits (Dacus sp.) qui attaque les fruits des cucurbitacées notamment les courges ; la pastèque et le melon.

$Le vert gris qui occasionne des dégâts au niveau souterrain en attaquant les bulbes. $Les pucerons qui font des dégâts sur les cucurbitacées

$Les sauteriaux : qui attaquent généralement les plants en pépinière

$Les punaises qui attaquent les cucurbitacées

$Les oiseaux qui déterrent les graines semées, les graines en maturité et les fruits des arbres.

1.6.2 Les méthodes traditionnelles de lutte

Ce sont les différentes pratiques paysannes que les maraîchers utilisent comme méthodes.

y' La rotation des cultures est le moyen de lutte traditionnelle le plus utilisé par les maraîchers.

y' La jachère de saison sèche est également une méthode de prévention traditionnelle encore très utilisée. En fait, elle s'impose compte tenu de la disponibilité en eau durant cette saison sèche à très forte température. Cette jachère permet pourtant le renouvellement du sol et son assèchement, ce qui élimine une partie des ravageurs hôtes des cultures. Par manque de surface, peu de maraîchers laissent des jachères durant les deux autres saisons.

y' Les cendres de végétaux : brûlées sont utilisées comme insecticide et acaricide. Elles peuvent être utilisées dans la lutte contre les thrips et les pucerons.

y' Les méthodes alternatives vulgarisées par les services de vulgarisation comme le neem (Azadiracta indica), le tabac (Nicotiana tabacum) ou le piment (Capsicum annum) qui ont des vertus insecticides et insectifuges sont parfois utilisées comme traitement curatif.

1.6.3 Les méthodes modernes de lutte

Pour lutter contre les ravageurs des cultures, les maraîchers utilisent principalement deux types de pesticides : les insecticides et les acaricides. Un tableau descriptif (cf, annexe3) dresse les types des pesticides rencontrés.

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Il existe tout une gamme d'insecticides qui sont le Karaté, le Décis ULV, le Diméthoate EC, Endosulfan 35EC, Lambda Cypermethrine etc. Ils sont utilisés pour le traitement des thrips, des chenilles et des pucerons.

En ce qui concerne les acaricides, les produits utilisés sont : Califol et Dicofol.

D'autre part certains rares maraichers utilisent des fongicides pour traiter les semences. Les produits les plus utilisés sont le Thioral et le Thirame.

Enfin, il y a eu une introduction récente des herbicides dans la zone de Tabelot. En effet, bien que le désherbage manuel représente une charge importante de travail, il présente l'intérêt de ne pas détruire les mauvaises herbes qui servent à nourrir la bête d'exhaure et les animaux présents dans le jardin.

Figure 12 : Un échantillon des types des pesticides sur le marché d'Agadez Source : Résultats de l'enquête

Les maraichers utilisent des pesticides généralement trouvés sur le marché local et d'autres points de vente disponibles dans la région. Ces produits sont offerts sur le marché à des prix très variables allant de 2 000 à 6 000 francs le litre d'insecticide. Le litre d'herbicide coûte 35 000 FCFA sur le marché d'Agadez de provenance de la Libye.

Matériels agricoles utilisés dans les exploitations agricoles

Un tableau descriptif (cf annexe 2) résume le type d'équipement utilisé par les exploitants agricoles de Timia et de Tabelot, avec le nombre moyen par ménage, le coût d'acquisition unitaire, et la durée possible de vie du matériel selon le mode d'usage de chaque producteur. Il ressort de ce tableau qu'un ménage agricole dispose en moyenne de : 3 houes, 2 daba, et 1 respectivement pulvérisateur, arrosoir, râteau, motopompe et pelle. Ces matériels sont acquis aux différents prix indiqués sur le tableau. A cause, de leur utilisation pressante, certains matériels se détériorent en un temps relativement court nécessitant un renouvellement chaque un à deux ans. Cet état de fait de l'amortissement du matériel agricole représente une charge importante et sérieuse pour la gestion de l'exploitation.

1.7 Les techniques culturales

1.7.1 La répartition des activités agricoles

Les activités agricoles se déroulent durant toute l'année et selon trois saisons distinctes ci-dessous indiqué.

Saison des pluies ou hivernage

Saison froide

Saison chaude

Figure 13 : Les trois différentes saisons dans l'Aïr Tableau 5 : Calendrier cultural

Source : Résultats de l'enquête

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1.7.1 Itinéraire technique

D'une manière générale, les travaux de labour, d'amendement, et d'arrosage sont homogènes. Les cultures nécessitant le repiquage passent par la pépinière.

Les différentes opérations culturales effectuées par la majorité des maraichers sont les suivantes :

> semis en pépinière lorsqu'il s'agit d'oignon, de tomate ou de poivron ;

> entretien de la pépinière ;

> labour, nivellement et confection des planches ;

> ramassage et transport de la fumure organique ;

> semis ou repiquage ;

> épandage d'engrais ;

> sarclage ;

> traitement phytosanitaire ;

> récolte et conservation.

Les travaux d'aménagement sont effectués selon les procédés comme suit :

? Préparation du sol : Sur un terrain laissé en jachère ou un nouveau terrain, il est
procédé au dessouchage et au nettoyage. Au cours de ces opérations les branches récupérées sont tantôt utilisées dans la clôture et d'autres débris sont brulés hors de la parcelle.

Par contre si le terrain est déjà exploité, il est procédé aux opérations suivantes :

V' Un labour manuel de 10 à 15 cm de profondeur à l'aide d'une houe algérienne ;

V' Un nivellement suivi de planification du terrain à l'aide d'une niveleuse en bois ; V' La confection des planches à base d'un réseau hiérarchisé des canaux d'irrigation.

Les planches varient de 2 à 4m2 de surface, selon le mode d'exhaure et le style de chaque

producteur, excepté les planches de pomme de terre (sur billon) qui font jusqu'à 25m2.

On retrouve deux types de planches :

V' Les planches rectangulaires ou carrées, de 1 à 4 m2 de surface. Ce sont les planches réalisées pour la mise en place de tous les types de cultures à l'exception de la pomme de terre.

V' Les planches à billons servent surtout pour la pomme de terre. En règle générale, les planches à billons sont plus grandes que les autres.

? Amendement : par épandage à la main à l'aide d'une tasse contenant l'engrais.

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*En fumure organique de fond : Sous forme de fumier de parc à raison de 25 tonnes à l'hectare (Panier de 10Kgs de fumier pour une planche de 4 m2). L'épandage est effectué à la main et à la volée.

Sous forme de terreau de Salvadora persica les maraichers apportent 30 tonnes à l'Hectare à raison de 12kgs par planche de 4 m2.

*En fumure minérale : 1er apport de super triple (15-15-15) à raison de 15g par planche de 2m2, soit 100 kg à l'hectare comme fumure de fond.

1erapport d'urée à la reprise : 10g par planche de 1, 5 m2 soit environ 67 kg à l'hectare.

· Semis direct et/ou la mise en sol

Il est effectué généralement à sec pour les cultures qui n'ont pas besoin de séjourner en pépinière. Il s'agit notamment de l'ail, de la pomme de terre et les cucurbitacées.

· Repiquage

Cette étape est un passage obligé des cultures comme la tomate, le poivron et l'oignon. Ce dernier est également repiqué à sec et suivi immédiatement de l'arrosage gravitaire. La durée de séjour en pépinière est de 40 jours pour l'oignon et 30 jours pour la tomate. Les écartements sont variables selon chaque style de chaque producteur, cependant chez l'oignon il est de 10 x 15cm.

· Entretien

2eme apport d'urée de 67 kg deux semaines après soit au total 134.

Très souvent il est effectué en même temps que le premier désherbage

Durant tout le cycle les maraichers apportent des amendements à base du terreau ramassé sous les arbres notamment de Salvadora persica au fur et à mesure de l'évolution du cycle de la culture.

· Désherbage manuel : une opération qui demande une main d'oeuvre supplémentaire. Le sarclo-binage se fait au besoin chaque fois que cela s'avère nécessaire soit 3 à 5 passages.

· Traitements phytosanitaires

Il est appliqué plusieurs traitements sur les cultures à base des insecticides. L'herbicide est utilisé en une seule application après reprise pour le cas spécifique de l'oignon notamment dans la zone de Tabelot.

· Arrosage : il est effectué chaque 2 à 3 jour. Certains maraichers arrosent nuitamment les parcelles. L'arrosage est arrêté après une forte pluie afin d'éviter la pourriture notamment chez l'oignon d'hivernage. Le système est gravitaire ou amélioré (californien) en utilisant des tuyaux en PVC.

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NB .tous les travaux sont effectués avec des matériels rudimentaires. Tout récemment la mécanisation vient d'être introduite à Tabelot. Le labour manuel tend à être remplacer par des tracteurs et motoculteurs mais jusqu'à combien de temps. Le tracteur travaille à raison de 10 000 FCFA l'heure.

? Technique d'installation de pépinières :

Il ya deux types de pépinière selon les producteurs :

? Une pépinière pour des plants destinés au repiquage et une seconde destinée à la production des graines pour servir des semences. Pour le premier cas les maraichers utilisent quatre (4) verres de thé de semences en pépinière pour repiquer 40 planches soit une estimation de 40 grammes pour 80m2.

? Une seconde destinée à la production des semences. Ils utilisent 100 kilos des bulbes pour récolter 100 Tiya des graines de semences. La « Tiya » est une unité de mesure locale qui fait 1kg600. Les travaux de réparation du sol sont identiques à toutes les deux.

Figure 14 : Pépinière d'oignon (plants de repiquage) à Tabelot Source : Résultats de l'enquête

Cette figure nous présente une pépinière d'oignon en plein air. C'est une de technique traditionnelle de production des plants d'oignon qui seront repiquer dans des planches confectionnés à cet effet.

La figure suivante nous donne l'image d'un producteur entrain de confectionner des planches et l'aménagement d'un canal d'irrigation. La dernière figure nous montre le repiquage à sec de l'oignon.

Figure 15 : Confection des planches par un jardinier de Tabelot le 02/08/2010

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Figure 16 : Repiquage à sec d'oignon à Tabelot le 02/08/2010

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QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSES

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Ces analyses portent sur : Les caractéristiques socio démographiques, l'identification et la caractérisation des systèmes pratiqués, la rentabilité et la performance de ces systèmes, et enfin les atouts et contraintes liés à l'activité.

1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des

producteurs

Cette section décrit les principales caractéristiques démographiques et socio-économiques des producteurs enquêtés. Tous les résultats de cette analyse ont été obtenus à base d'un dénombrement sur le terrain au cours de l'enquête dans les deux villages (Tabelot et Timia). Le dénombrement effectué a donné comme résultats :

Total ménages : 1099 chefs de ménage (405 de Tabelot et 694 de Timia)

Exploitants agricoles : 395 dont 98,48% des hommes (144 de Tabelot et 251de Timia)

Activité principale : 36% des ménages vivent du maraîchage

Activité secondaire : 10% des ménages vivent de l'élevage

Niveau d'instruction : 84% des exploitants n'ont pas reçu de formation formelle

Ces caractéristiques comprennent entre autres : l'âge et le sexe des producteurs, leur situation matrimoniale, la taille et le nombre d'actifs dans leur ménage, leur niveau d'éducation et d'alphabétisation, leur appartenance à un groupement, leur contact avec des partenaires et/ou des services techniques de l'Etat.

1.1 Caractéristiques démographiques

Les caractéristiques démographiques concernent essentiellement l'âge, le sexe, la situation matrimoniale, l'ethnie et la religion, la taille et le nombre de personnes actives des ménages enquêtés.

a) Age, sexe et situation matrimoniale

Plus de la moitié des chefs de ménage sont classés dans la tranche d'âge comprise entre 1645. Ceci s'explique par le fait que la plupart des chefs de ménage de la zone sont des hommes matures avec l'âge moyen de 30 ans, qui sont des jeunes actifs agricoles. Ils sont suivis par des anciens qui sont toujours attachés à leur activité et ne vivent que grâce à la seule activité.

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Figure 17 : Répartition des chefs de ménage par tranche d'âge

En ce qui concerne le sexe, 98,48 % des chefs de ménage sont des hommes et 4,05 % sont des femmes. Ces résultats révèlent que l'activité de production agricole et le statut de chef de famille sont contrôlés par les hommes.

[a plupart de ces 4,05 % des femmes sont soit des veuves ou des héritières.

Figure 18 : Répartition des chefs de ménage par sexe

[a situation matrimoniale décrite dans la figure ci-dessous montre que 97% des producteurs sont mariés. Tandis que 1.26% sont veuf (es). En fait, l'analyse de la situation matrimoniale donne l'évidence du rôle très important que joue le mariage dans la culture de la zone d'étude.

Figure 19 : Situation matrimoniale des producteurs maraîchers b) Ethnie, origine et religion

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L'ethnie majoritaire des producteurs est Touareg Kel-Aweye à 100%. L'enquête nous révèle qu'ils sont les occupants de très longue date et sont de la religion musulmane.

c) Taille et nombre d'actifs du ménage

L'analyse de la taille des ménages montre que ceux-ci sont des familles élargies. La taille moyenne est de 6 personnes par ménage. Selon les réalités sociologiques du milieu d'étude, les personnes âgées détiennent toujours des familles élargies. Pour ce qui concerne le nombre d'actifs, il est d'environ 2 actifs par ménage.

La structure par âge fait apparaître que chaque producteur bénéficie d'au moins 2 actifs agricoles permanents. Ainsi donc, 1/3 des membres du ménage peuvent exercer une activité, ce qui représente pour le paysan une main d'oeuvre familiale importante pour l'exploitation.

1.2 Caractéristiques socio-économiques

Cette section repartie les principales caractéristiques socio-économiques des producteurs. Elle aborde essentiellement les activités, les niveaux d'éducation et d'alphabétisation, l'appartenance à une structure fonctionnelle et le contact avec les partenaires de développement et l'accès au crédit.

a) Activité principale et activités secondaires

L'activité principale dégagée sur la totalité des ménages est l'agriculture à hauteur de 36%. Cependant, en plus de cette principale activité agricole, 10% des ménages font l'élevage comme activité secondaire, suivi de l'artisanat, du commerce et du domaine des caravaniers. L'essentiel des autres secteurs d'activité sont nés du développement du secteur du maraîchage et de la création d'un marché hebdomadaire local à Tabelot notamment qui enregistre beaucoup de saisonniers et leurs familles.

b) Niveau d'instruction ou d'alphabétisation

Dans la plupart des zones rurales du pays, le niveau d'éducation reste faible. Ici, cette réalité est exprimée par le fait qu'environ 84% des producteurs enquêtés n'ont pas reçu d'éducation formelle. Mais, ce taux paraît encore très élevé comparativement à d'autres régions. En fait, l'étude a considéré que faire une école coranique peut être assimilé au fait d'avoir reçu une éducation formelle. Ainsi, tous les enfants vont à l'école coranique, ce qui a largement contribué à diminuer le taux de ceux qui sont considérés comme illettrés. Par contre, les taux de ceux qui ont été à l'école (primaire ou secondaire) sont très négligeables ;

En ce qui concerne le niveau d'instruction, l'enquête révèle que sur les 395 chefs d'exploitation agricole 62 hommes savent lire et écrire. Aucune femme parmi les 10 ne sait

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lire et écrire. L'analyse que nous faisons de cette situation nous indique qu'il ya des femmes en tête des exploitations mais l'équivoque qu'il faut relever dans l'Aïr, les femmes ne pratiquent pas les activités du maraichage. Elles sont à titre posthume chefs d'exploitation à la suite d'un héritage légué par un père ou un mari décédé.

2 Identification des systèmes de cultures et leur caractérisation

Selon l'analyse faite par R.BADOUIN en 1987, le système de culture fait état de l'ensemble des productions retenues par les agriculteurs. Cependant, il est parti sur la base d'une typologie permettant de situer les systèmes de culture les uns par rapport aux autres et leur interprétation révèle les mobiles qui président au comportement des agriculteurs.

En fait, l'agriculteur poursuit toujours un objectif déterminé pour lequel il choisit de mettre telle ou telle culture selon la période, le type de sol et les espèces privilégiées. On pourrait penser qu'en fonction de celui-ci, il existe une culture qui permet, mieux que les autres, de l'atteindre. Cela explique en partie les réalités pratiques que vivent les maraîchers de la zone étudiée et leur spécificité.

En raison de l'hétérogénéité des terroirs et des parcelles qui composent la plupart des exploitations, il n'est pas certain que la culture aboutissant au meilleur résultat sur certains terrains soit également celle qui donne les résultats les plus satisfaisants sur le reste de l'exploitation.

On comprend, dans ces conditions, que les systèmes de culture se caractérisent par leur diversité, leur complexité et leur plasticité : C'est pourquoi, le repérage des systèmes de culture présente une double utilité :

V' Il permet de connaître le contenu du système ;

V' Il permet aussi d'étudier un produit déterminé.

Enfin, une modalité des systèmes de culture est constituée par la succession, sur les différentes parcelles, de diverses productions dans un ordre bien déterminé. On opère ainsi une rotation des cultures ayant pour objet d'assurer la bonne conservation des sols, les cultures qui se succèdent n'ayant pas les mêmes besoins.

Certaines parcelles se prêtent à tel système de culture tandis que d'autres sont favorables à la pratique d'un système de culture différent. Il est également possible qu'à travers cette pluralité, l'agriculteur cherche à limiter les risques qu'il encourt, les différentes cultures n'étant pas également sensibles aux aléas climatiques et aux fluctuations économiques.

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Dans la zone oasienne de l'Aïr, le système de culture en place vise à utiliser au mieux les potentialités et les moyens de production (terre, eau, capital) disponibles. C'est ainsi qu'il ya : 4 La composante arboricole qui constitue l'ossature principale du système de culture ; 4 La composante constituée par les céréales destinées à l'autoconsommation ;

4 La composante occupée par le maraîchage qui est l'objet de ce présent travail

Le secteur maraîcher présente une large gamme d'espèces et de variétés. Cependant le matériel végétal présente une prédominance des espèces qui se sont bien adaptées aux conditions de la zone. Les maraichers pratiquent aujourd'hui un système intensif et ces derniers raisonnent la mise en place des cultures en fonction des types de sols, des saisons et des espèces adaptés à leurs conditions écologiques. C'est ainsi que :

Les sols argilo-sablonneux sont réservés à la pomme de terre car cette culture s'adapte bien à ce type de sols.

Les sols sableux ou drainants sont occupées par l'oignon et l'ail car ces cultures sont sensibles à l'humidité constante et risquent de pourrir dans des sols argileux, peu drainants. Cependant, ces sols étant pauvres et s'échauffant vite demandent beaucoup d'eau. Les maraichers y ajoutent souvent de l'argile pour améliorer leur capacité de rétention des engrais. Ou, à l'inverse, les maraichers apportent du sable sur de l'argile pour y planter de l'oignon ou de l'ail. Les sols sablonneux sont préférés pour la mise en place des cultures du mil et de la tomate. Le maïs et le mil sont des cultures aux besoins hydriques importants. Ils ne sont donc cultivés que pendant l'hivernage. Les producteurs ne mettent souvent qu'une seule de ces deux céréales en hivernage. Par ailleurs il y a le souci de sécurité alimentaire, cela facilite la gestion de la trésorerie et évite d'avoir à effectuer un certain nombre de dépenses. Ainsi :

V' En saison des pluies (Période d'hivernage) : oignon - maïs ;

V' En saison froide : ail-pomme de terre-coriandre-tomate-blé ;

V' En saison chaude : oignon-poivron.

Après cette partie introductive, nous en venons à notre étude sur le terrain qui nous a permis d'identifier les différents systèmes de cultures sur la base d'une caractérisation des unités de production (cf annexes 7 et 8) des exploitants enquêtés. La stratégie adoptée par les maraichers repose sur un système des combinaisons rentables en vue de maximiser le profit en tenant compte de la capacité d'investissement de l'exploitant, du choix des espèces en fonction de la période et de l'opportunité qu'offre le marché. Ainsi nous distinguons les répartitions suivantes :

+ Saison d'hivernage : de Juin à Septembre ;

+ Saison transitoire : de Septembre à Octobre ;

47

? Saison froide : d'Octobre à Février ;

? Saison sèche chaude : de Février à Juin.

Tableau 6 : Types de systèmes de cultures (SC)

Systèmes de cultures

Espèces

Saisons

Destination

SC1

Oignon

Juin-Juillet-Août-sept (Hivernage)

Commercialisation

S

Oignon, pomme de terre-Choux-laitue- carotte

Juin-Juillet-Août-sept-oct. (Hivernage-Froid)

Commercialisation et autoconsommation

SC3

oignon-poivron

Fév-mars-avr-mai-juin (sèche chaude)

Commercialisation

SC4

Ail -Pomme de

terre- Coriandre-
Tomate--oignon

Oct-nov-déc-jan-févr (froide)

Commercialisation et autoconsommation

Source : Résultats de l'enquête

1. Système de culture 1 : SC 1

Il s'agit de la pratique de culture pure d'oignon par la majorité des maraichers en saison des pluies (pendant l'hivernage). Les producteurs l'appellent couramment, l'oignon de « saison ». Ce système est caractérisé par une mise en valeur de surface plus importante, le niveau d'investissement du maraîcher et l'importance commerciale de la culture. Ce sont généralement les producteurs de type C et D qui les pratique. L'oignon représente la culture principale de rente qui occupe plus de 70% de l'espace. Le reste d'espace est occupé par le maïs mis en association avec les palmiers dattiers qui est généralement destiné à l'autoconsommation. Ce système de culture demande une charge d'exploitation très élevée en intrants, en main d'oeuvre salariale et en lutte phytosanitaire. Il bénéficie d'une situation exceptionnelle de production dans toute la sous région d'Agadez. Il est mis en place en juin et les récoltes se succèdent jusqu'en novembre. Les transactions commerciales les plus intenses sont enregistrées aux seins des unions des coopératives d'Agadez (centre ville) qui constituent les comptoirs de vente et de commercialisation de tous les produits venant de la zone. Les prix à la vente cette année ont atteint 18 000 FCFA le sac de 50 kg. En Novembre il a largement baissé de 2 000 FCFA le sac.

2. 48

Système de culture 2 : S

Ce système est généralement pratiqué par les exploitations de type C qui sont des métayers. Ici deux principales cultures (oignon et pomme de terre) constituent les cultures commerciales. Les autres légumes tels que le chou, la carotte et la laitue, sont réservés à l'autoconsommation. Ce type de système est caractérisé par le mode d'exploitation à base d'une association des biens d'équipement (motopompe), la dotation en carburant et enfin le partage du travail. Le métayer peut également prêter le jardin et le mettre en exploitation moyennant un partage de la récolte selon une proportion consentie par les deux parties.

3. Système de culture 3 : SC3

Ce système de culture est conduit par les petits producteurs à exploitation de type B. Il est adapté en fonction de la période choisie pour la culture du poivron en saison sèche et explique en partie une sécurisation de la production. Ce qui amène l'exploitant à considérer une deuxième culture au même rang que la première. Cette stratégie lui permet en cas de réussite de vendre l'oignon à la récolte et le poivron constitue un fond de trésorerie à la famille. Le poivron est en général cultivé en saison sèche. Le producteur réalise plus de six (6) récoltes de manière échelonnée. Comme chez la tomate, les fruits sont récoltés, séchés et reconditionnés. Les superficies par spéculation ne dépassent guère les 150 à 400 planches (700 à 1000 m2).

4. Système de culture 4 : SC4

Ce système est caractérisé par une pluralité des productions finales. Il est pratiqué assez souvent par des exploitants de type C et D, qui sont des personnes ayant plusieurs autres activités dans les autres secteurs socio-économiques notamment des commerçants, des transporteurs et des intermédiaires. Par saison et selon les cultures, ils mettent suffisamment des moyens pour produire. Au moment des récoltes ils s'investissent personnellement dans les circuits de commercialisation et s'informe de l'évolution des prix. Des superficies de l'ordre de 2 000 à 2 500 m2 par jardin sont mises en valeur avec une forte demande en main d'oeuvre salariale assurée par des ouvriers agricoles venant d'autres horizons (voir le sud du pays).

49

3 Performance et rentabilité des systèmes de cultures

Pour aboutir à déterminer la rentabilité des systèmes il nous a fallu établir des comptes d'exploitations cas par cas et selon chaque système de cultures. Ainsi nous proposons de faire un récapitulatif des comptes d'exploitation pour pouvoir analyser les résultats dans une synthèse des données. Le tableau récapitulatif des comptes d'exploitation prévisionnels donnent les résultats suivants :

Dans l'ordre croissant de classement en termes des résultats, le système de culture 4 (SC4) vient en tête avec un résultat de 1 986 800 FCFA suivi de (SC1)1 qui dégage 1 767 800 FCFA et 942 000 FCFA pour (SC1)2 ensuite le (SC3) avec 323 800 FCFA et enfin le (S) avec 304 400 FCFA.

Par contre en termes de coût de production le système de culture 1 (SC1)1 basé sur la monoculture de l'oignon cultivé en période d'hivernage montre que c'est celui qui enregistre les charges les plus élevées en unité de surface. Le (SC4) lui emboîte le pas suivi du (SC1)2, du (SC3) et enfin du (S).

Du point de vue rentabilité les deux systèmes de cultures (SC4) et (SC1) présentent les plus importants résultats positifs en termes de chiffres réalisés.

Nous constatons que le système de culture 4 (SC4) est celui qui combine les quatre(4) principales cultures notamment l'ail, la pomme de terre, la coriandre et la tomate. Cette possibilité de cultiver ces espèces n'est possible qu'en saison fraîche. Ce qui nous fait dire qu'en dehors de l'oignon d'hivernage la seule période qui permet non seulement d'obtenir un bon résultat mais également de réduire le risque par la diversification est la saison sèche fraîche.

Nous avons également tenté de dresser d'autres comptes d'exploitations cette fois-ci par spéculation retenue par les producteurs pour comprendre la répartition des charges selon les types de culture et les résultats dégagés. Il ressort de l'analyse faite que les résultats ont donné la culture d'oignon en première position avec un résultat dégagé de 733 284 FCFA suivi de l'ail avec 258 584 FCFA, de la coriandre 232 024 FCFA, et enfin de la pomme de terre avec 228 584 FCFA. La tomate a enregistré un résultat négatif de 110 716 FCFA. Cela explique bien le mauvais comportement de la culture de tomate en termes de rendement (évalué en nombre de sac) et des difficultés dans la conduite des pratiques culturales.

L'oignon est toujours la culture qui a enregistré le coût de production le plus élevé suivi de l'ail (culture de spéculation), de la coriandre, de la pomme de terre et enfin de la tomate.

50

L'ail est la culture de spéculation, elle est très prisée par des commerçants de la sous région et son avantage réside dans la constitution d'un fond de garantie pour les familles.

Quant à la pomme de terre, en moyenne, elle a une bonne rentabilité et les variations de prix dans l'année sont assez capricieuses. Cependant elle présente le désavantage d'être très

périssable. Il arrive donc que les producteurs de la zone de Tillabéry en produisent suffisamment et ravitaillent le marché de Niamey. Un moment donné la pomme de terre en provenance de la zone est très demandée à Niamey (capitale se trouvant à 950 km d'Agadez). Actuellement cette culture est sérieusement menacée par une infestation généralisée des maladies cryptogamiques.

La coriandre suscite aussi de l'intérêt et présente aujourd'hui une opportunité d'un revenu satisfaisant. Elle a également l'avantage d'être conservée pour être vendue en période de forte demande. C'est une culture qui nécessite peu d'engrais et moins des charges en temps de travail.

Le poivron est aussi une culture très rentable. Cependant il est cultivé en saison sèche chaude au moment le plus difficile d'arrosage ce qui n'est pas donné à tous les jardiniers d'en faire.

Enfin, la tomate a une faible rentabilité. En effet, la zone est loin du centre ville pour garder l'avantage de vendre les fruits à l'état frais. La tomate aussitôt récoltée est découpée et séchée avant d'être stocké. Elle perd sa valeur marchande lorsqu'elle se trouve à l'état sec. La culture de tomate est confrontée à plusieurs problèmes entre autre la mauvaise qualité des semences, les attaques des ravageurs et les pratiques culturales.

Ainsi nous faisons le constat que les investissements réalisés pour les cultures irriguées à l'unité de surface sont énormes. Elles sont constituées essentiellement par:

4 L'achat d'intrants (engrais chimiques, semences et produits phytosanitaires)

4 L'achat de motopompe

4 L'achat du carburant.

4 La main d'oeuvre salariale

Beaucoup des producteurs aujourd'hui abordent la campagne avec souvent des crédits ou à défaut adopter le système de métayage ou autre type d'association entre producteurs.

En résumé on peut affirmer que les deux systèmes de cultures (SC1 et SC4) semblent performants compte tenu de la rentabilité élevée au vu des résultats enregistrés. Beaucoup des producteurs ont évolués des producteurs simples au rang des producteurs en capitalisation. Les revenus tirés de l'activité ont permis à plusieurs maraichers de se doter des équipements modernes d'irrigation, d'accéder à la terre par achat et de mobiliser la force de travail payante.

Tableau 7 : Récapitulatif des comptes d'exploitation prévisionnels par système de culture

Systèmes de culture

Spéculation et Type de culture

Assolement

Coût de Production (FCFA)

Valeur Production (FCFA)

Marge Brute (FCFA)

Revenu Agricole (FCFA)

Nombre/Planche

Surface (m2)

SC1

Oignon (en pure) 1er cas

1000

2000

2 302 200

4 070 000

1 944 000

1 767 800

 

Oignon (en pure) 2ème Cas

1000

2000

1 868 000

2 810 000

1 095 000

942 000

S

Oignon

300

600

1 075 600

1 380 000

460 600

304 400

P. Terre

100

Légumes feuilles

20

SC3

Oignon

200

700

1 111 200

1 435 000

488 000

323 800

Poivron

150

SC4

Ail

700

3500

2 063 000

4 050 000

2 151 000

1 986 800

P. Terre

400

Coriandre

400

Tomate

150

Oignon(Bulbes)

100

Source : Résultats de l'enquête, 2010

52

Tableau 8 : Récapitulatif des comptes d'exploitation prévisionnels par spéculation

Type de culture

Assolement

Coût de Production (FCFA)

Valeur Production (FCFA)

Marge Brute (FCFA)

Revenu
Agricole
(FCFA)

Nombre/planche

Surface (m2)

Ail

400

800

691 416

950 000

384 700

258 584

Pomme de terre

200

400

266 416

495 000

354 700

228 584

Coriandre

400

800

367 976

600 000

373 140

232 024

Tomate

100

200

370 716

260 000

15 400

-110 716

Oignon

400

800

1 066 716

1 800 000

894 400

733 284

Source : Résultats de l'enquête, 2010.

Les résultats de l'enquête menée auprès de 20 exploitants des deux vallées font remarquer que les comptes d'exploitation (pendant l'hivernage et la contre saison) sont tous positifs à cause de la stratégie adoptée par les maraichers à privilégier la diversification des cultures. Mais il existe des grandes disparités entre les différents types des exploitants pour lesquels la capacité d'investissement n'est pas à comparer.

L'enquête n'a ici pris en compte que les données collectées au près des maraichers et qui sont réellement affectées à la vente à un prix moyen selon l'évolution du marché dans le temps. L'essentiel du revenu des producteurs provient ainsi donc de la production des cultures de contre saison destinée essentiellement à la commercialisation. Les revenus sont assez significatifs et ont considérablement évolué dans le temps.

3.1 Le coût de production et les charges de l'exploitation

Conséquemment à l'option d'intensification de la production, la majorité des maraîchers a augmenté les surfaces mises en cultures. Ailleurs des nouvelles terres sont aménagées et mises en valeur. La quantité de travail à fournir a aussi augmenté, que ce soit à cause du nombre d'interventions dans les cultures ou de l'apparition de nouvelles interventions comme les traitements phytosanitaires ou l'apport d'engrais chimiques. Toutefois, la nette augmentation du travail est surtout due au labour, au désherbage et au repiquage de l'oignon. En une année de production, un maraicher gagne un revenu d'environ 942 000 à 1 767 800 FCFA. Si on considère le seuil de survie d'un jeune producteur de famille restreinte il ya de quoi subvenir au besoin de sa petite famille. Par contre pour une famille de 6 à 9 personnes en charge, le besoin étant plus important il y aura difficultés en période de soudure. C'est pourquoi nous disons que

53

ces jardiniers n'ont pas intérêt à privilégier la monoculture. Certaines familles s'en sortent cependant grâce à la vente du petit bétail mais cela est encore insuffisant pour un grand nombre de foyer des villages de l'Aïr, ou l'élevage a très nettement diminué. Le crédit, ou une autre aide particulière, est donc indispensable pour l'évolution de ces maraîchers en culture de l'oignon d'hivernage. Dans la majorité des cas, les crédits octroyés par les commerçants n'excèdent pas le prix d'achat ou de renouvellement d'une motopompe.

Et au cours de chaque campagne de saison dans 90% d'exploitation (Tabelot), il y a un ouvrier agricole salarié payé à peu près à 40 000 FCFA le mois. Tandis qu'un temporaire journalier vend son travail à 1 500 à 2 000 FCFA/jour. Les travaux de confection des planches sont effectués à 15 FCFA la planche soit 15 000 FCFA les 1000 planches (2000m2).

La fertilisation représente la charge la plus importante pour tous les types de producteurs. Le sac de 50 kg d'engrais coûte 15 000 à 17 000 FCFA.C'est en effet l'investissement considéré comme le plus important pour les cultures car des plantes bien entretenues sont plus résistantes et donnent de meilleurs rendements. Le carburant est le second poste le plus important (130 000 FCFA le fût d'essence) et enfin les semences (40 000 FCFA la Tiya les semences d'oignon). Concernant les semences, les producteurs n'ayant pas des moyens se contentent d'utiliser celles qu'ils ont produites.

Le transport des produits de récolte est assuré par des camions qui offrent leur service à 1000 FCFA le sac de 50 kg en allée comme au retour du village au centre ville (Agadez).

Dans la localité de Timia, un seul camion coopératif assure la liaison entre le village et la ville d'Agadez ou le chef lieu du département qui est Arlit.

54

4 Contraintes et atouts de l'activité

4.1 Les contraintes

Les contraintes évoquées par les producteurs sont multiples et variées dont les principales sont entre autres : Celles relatives à la nature du climat et celles liées aux pratiques culturales.

On peut donc à présent énoncer les principaux facteurs limitant pour l'agriculture au niveau de ces villages

V' L'aridité du climat et ses faibles précipitations ;

V' L'inaccessibilité de certaines ressources en eau à raison du socle ;

V' Une forte évapotranspiration à une certaine période de l'année ;

V' Des sols cultivables globalement pauvres et lessivés notamment à Tabelot ;

V' Une érosion hydrique et éolienne importante (violents écoulements saisonniers) ;

V' Manque des structures de stockage des produits maraîchers ;

V' Inaccessibilité et insuffisance d'approvisionnement en intrants ;

V' Surexploitation de la nappe phréatique avec l'introduction des motopompes;

V' Inaccessibilité de certaines zones et difficultés de transport surtout à Timia ;

V' Insuffisance d'encadrement (absence d'agent d'encadrement);

V' Fréquence des ennemis des cultures ;

V' Le développement des ennemis et maladies cryptogamiques chez certaines cultures de rente ; (oignon, pomme de terre etc....) ;

V' Utilisation d'intrants de mauvaise qualité notamment les semences, les pesticides et les
engrais ;

V' Perte élevée des produits due au transport ;

V' Enfin le manque de régulation du stock lors de la période de commercialisation.

4.2 Les atouts

V' L'existence de la biodiversité notamment dans les espèces cultivées ;

V' la présence dans l'Aïr d'un microclimat favorable à la pratique d'une large gamme de cultures maraîchères et fruitières durant toute l'année ;

V' Avantage comparatif spécifiquement pour la production d'oignon en hivernage ;

V' La disponibilité des ressources en eau souterraine ;

V' L'expérience des populations locales dans la conduite des cultures maraîchères ;

V' La disponibilité de variétés de cultures adaptées à la zone ;

V' La position transfrontalière ;

V' La bonne structuration ou organisation des producteurs.

55

5 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La pratique du maraîchage dans la zone étudiée peut être considérée comme une activité très rentable et constitue l'essentiel de source de revenu des populations de ces villages. La diversité de cultures a permis d'obtenir un certain équilibre, car si une campagne est mauvaise pour une culture, elle ne l'est pas pour une autre. Le choix avéré des maraichers à privilégier les cultures de rente a eu comme effet un changement orienté vers des pratiques sur l'intensification de leurs productions. Cette option s'est faite à plusieurs niveaux, tant par l'augmentation dans l'investissement en coût de production que par l'utilisation massive d'intrants agricoles. Il existe des différences entre les producteurs, notamment en ce qui concerne les doses pratiquées et les fréquences d'utilisation d'intrants agricoles. Pour les maraichers cela se traduit par une augmentation des charges de production par unité de surface. Malgré ce passage de niveau, il semble qu'elle soit relativement performante, C'est surtout en ce qui concerne l'oignon que les progrès ont été rapides et importants. En revanche, on remarque que les résultats moyens de certaines cultures en termes de rentabilité sont encore assez faibles. Ceci s'explique notamment par des conduites culturales qui ne sont pas encore optimales et les charges liées à l'importance de la culture. Cette rentabilité de l'activité et la performance des systèmes résident dans la diversification des espèces adaptées au climat singulier de la zone mais également du dynamisme des producteurs dans les pratiques culturales. Cependant de notre point de vue le passage rapide de l'agriculture de subsistance à l'agriculture commerciale connait actuellement beaucoup des bouleversements dans le système de gestion des exploitations.

Malgré toutes les contraintes liées à l'activité, les résultats des calculs de compte d'exploitation simplifié font ressortir que tous les systèmes actuellement pratiqués par les maraichers sont appréciables en termes de revenus. Les résultats dégagées sont positifs mais présentent des écarts de niveau par rapport aux types de combinaison effectuées.

La diversification des espèces dans le système de culture est aussi une stratégie de réduire le risque. Le revenu dégagé de cette activité a fait révolutionner le secteur agricole à s'orienter dans la production intensive et contribuer à résorber le déficit céréalier que connaît la région qui n'a pas la possibilité de faire de l'agriculture sous pluies.

C'est pourquoi nous proposons de formuler quelques recommandations suivantes :

A l'endroit du service chargé de l'agriculture et aux producteurs-maraichers

? De maintenir la diversification des cultures (cultures de rente + cultures vivrières), comme ils le faisaient par le passé et de bannir la pratique d'une seule spéculation (oignon).

56

4 De chercher une expertise pour répertorier les divers ennemis des différentes cultures pratiquées et proposer des méthodes efficaces de lutte.

4 D'encourager l'utilisation des produits phytosanitaires homologués afin d'éviter le problème d'accoutumance aux pesticides.

4 De redynamiser les organisations paysannes dans la structuration des filières et les amener à

réfléchir sur la meilleure méthode d'approvisionnement en intrants de meilleure qualité. Enfin nous supposons que la durabilité du système repose dans la gestion des modes d'exploitations et de la dynamique des organisations des maraichers. Ainsi l'amélioration durable des systèmes de cultures est déterminée par la préservation des ressources hydriques disponibles, la valorisation des terres cultivables, la limitation de la dégradation des berges et le renforcement du niveau de technicité des maraichers.

Tandis que la performance des systèmes est déterminée par les facilités d'approvisionnement des intrants et l'utilisation rationnelle et contrôlée des motopompes.

57

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ANNEXES

Annexe 1 : Pluviométrie de Tabelot

Pluies

 
 
 

Pluies enregistrées

Crues enregistrées

nn es

Hauteur (en mm)

Nombre des jours

Nombre

Intensité

(moyen ou faible)

2000

33

3

-

-

2001

9 ,8

2

1

F

2002

84,4

17

11

9 M et 2F

2003

85,8

14

8

6M et 2F

2004

45,6

10

6

4M et 2F

2005

72,5

11

0

RAS

2006

49,1

15

10

7M et 3F

2007

53,5

7

6

3M et 3F

2008

29,6

7

2

Faibles

2009

22,5

9

1

Faible

Source : Station Météo Tabelot

Annexe 2 : Matériels agricoles utilisés par les maraichers

Type de matériel

Nombre moyen

Coût en(FCFA)

Durée de vie (années)

Houe algérienne N°3

3

4500

2

Coupe-coupe

1

3 000

5

Daba

2

2 000

2

Râteau

1

2 000

1

Pioche

1

3 000

3

Hache

2

2 500

3

Barre à mine*

1

10 000

10

Brouette

1

23 000

3

Faucille

5

350

1

Charrette*

1

75 000

10

Arrosoirs*

1

5 000

2

Binette

1

1 000

2

Pulvérisateur

1

15 000

3

Micron ULV

1

25 000

5

Moto pompe

1

300 000

3

*Matériels souvent acquis par don des partenaires

Annexe 3 : Pesticides utilisés par les maraichers

Nom commercial

Matière active

Dose d'application

Mode d'emploi

Culture concernée

Endosulfan 35 EC

 

1l/ha

Pulvérisation

Maïs, Patate,tabac,coton,arachide.

Lambda super2.5EC

Lambdacyhalo25g/l

1 /ha

Idem

Céréales et légumes

Cypermethrine10% EC

Cypermethrine10g/l

1 /ha

Idem

Légumes

Karaté (foliaire

1sachet/15l

Légumes

Dimethoate EC

1 /ha

Légumes

Decis ULV

1 /ha

Légumes

Califol Dicofol

Accaricide
Accaricide

1 /ha 1 /ha

Légumes
Légumes

Thioral et Thirame

 
 
 

Semences

 
 

Cyper - divorce

Cypermetrhrine

3g/l+Diméthoate250g/l

1 /ha

 

Maïs, Patate,

arachide.

tabac,

coton,

Attacké2.5 EC Lambdacyhalomethrine 2.5 EC 1 /ha Coton,Riz,Maïs,tomate,soja,patate

Best Action

Cypermethrine +Dimet

1à 1.5l/ha

Manioc, Fruits, coton

Joll*

Herbicide(Arabe)

1 /ha

Adventices

Dusuban h-super

Lambdacyha25g/l

 

Coton,Maïs

Doom 100% ec

-

1 /ha

Tabac, coton, arachide.

Instakill

Endosulfan 35% EC

1 /ha

Coton

V

Ccoton fan

 

Endosulfan 350g/l

1 /ha

 

Maïs, arachide.

Patate,

tabac,

coton,

Best Cypermethrine

10%EC

Cypermethrine 100g/l

1 /ha

 

Maïs, arachide.

Patate,

tabac,

coton,

Naturelle d 36/200

Cyper 36g+Chloro Ethyl 200g

1 /ha

 

Maïs, arachide.

Patate,

tabac,

coton,

Source : Résultats d'enquêtes * Herbicide

vi

Annexe 4: Caractérisation des Unités de production de 10 exploitants de Timia

Exploitant

Précédent

Type

Surface

Superficie

Mode

Type puits

Personne à

Actifs

Ouvrier

Mode de

 

cultural

culture

occupée

totale (m2)

exhaure

(Nombre)

charge

agricole

agricole

tenure

 
 
 

(m2)

 
 
 
 
 
 
 

01

Maïs

Oignon

600

8 500

Motorisé

1

6

1

0

Héritage

02

Maïs

Maïs

400

4 500

Motorisé

1

7

1

0

Héritage

03

Jachère

Oignon

500

7 500

Motorisé

1

7

2

0

Propriétaire

04

Maïs

Oignon

700

15 700

Motorisé

2 (cimenté)

6

1

2

Héritage

 
 

Maïs

300

 

et

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Animale

 
 
 
 
 

05

Blé

Maïs

300

2 500

Motorisé

1

7

3

0

Héritage

06

Maïs

Oignon

2500

14 750

Motorisé

1

6

1

0

Propriétaire

 

07

Maïs

200

4 500

Motorisé

1

6

2

0

Propriétaire

08

Maïs

Oignon

700

3 500

Motorisé

1

7

3

0

Propriétaire

09

Tomate

Oignon

600

25 000

Motorisé

1

8

3

1

Propriétaire

 
 

Maïs

600

 
 
 
 
 
 
 

10

Maïs

700

8 750

Motorisé

1

9

3

0

Propriétaire

Source : Résultats de l'enquête

VII

Annexe 5 : Caractérisation des unités de productions de 10 exploitants de Tabelot

Exploitant

Précédent

Type culture

Surface

Superficie

Mode

Type puits

Personne

Actifs

Ouvrier

Mode de

 

cultural

 

occupée

totale(m2)

exhaure

(Nombre)

à charge

agricoles

agricole

tenure

 
 
 

(m2)

 
 
 
 
 
 
 

01

Jachère

Oignon

1100

5 000

Motorisé

1 puisard

4

2

0

Métayer

 

Maïs

Pomme de terre

50

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chou+laitue+carotte

25

 
 
 
 
 
 
 

02

Ail

Oignon

1500

15 750

Motorisé

1

7

1

0

Héritage

 

Blé

Tomate

40

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cor chorus

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Luzerne

25

 
 
 
 
 
 
 

03

Tomate

Oignon

1300

14 450

Motorisé

1

7

2

0

Métayer

04

Maïs

Oignon

2000

12 000

Motorisé

1

6

3

1

Métayer

 
 
 
 
 
 

(cimenté)

 
 
 
 

05

Mil

Maïs+Cor chorus

700

15 750

Motorisé

1 cimenté

10

3

0

Propriétaire

 
 

Oignon

1200

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Poivron

100

 
 
 
 
 
 
 

06

Tomate

Oignon

1600

8 570

Motorisé

1 puisard

7

2

0

Propriétaire

07

Jachère

Maïs

1500

7 575

Motorisé

1

6

2

0

Propriétaire

 
 

Oignon

1200

 
 
 
 
 
 
 

08

Poivron

Oignon

3000

7 500

Motorisé

1

7

3

0

Métayer

09

Poivron

Oignon

1200

5 000

Motorisé

1

8

3

1

Propriétaire

 
 

Maïs

2400

 
 
 
 
 
 
 

10

Pomme de terre

Oignon

1400

4 500

Motorisé

1

9

3

0

Propriétaire

Source : Résultats de l'enquête

NB : Ces matériels représentent l'ensemble des matériels disponibles dans toutes les exploitations

Annexe 6 : Matériels agricoles utilisés en commun par les maraichers

 

Libellé

Prix unitaire en

FCA

Durée de vie en

année

Annuité

Houe algérienne N°3

4500

2

2250

Coupe-coupe

3 000

5

600

Daba

2 000

2

1000

Râteau

2 000

1

2000

Pioche

3 000

3

1000

Pelle

3 000

2

1500

Panier en palme

1 000

1

1000

Puisette

3 000

2

1500

Hache

2 500

3

833,3333333

Barre à mine*

10 000

10

1000

Brouette

23 000

3

7666,666667

Faucille

350

1

350

Charrette*

75 000

10

7500

Arrosoirs*

5 000

2

2500

Binette traditionnelle

1 000

2

500

Pulvérisateur

15 000

3

5000

Micron ULV

25 000

5

5000

Moto pompe

300 000

3

100000

Montant Total (Valeur amortie) en FCFA

141200

*Matériels généralement obtenus par don des partenaires au profit des maraichers

Annexe 7 : Amortissement des matériels

Matériels

Coût unitaire(FCFA)

Durée de

vie(Année)

Annuité (FCFA)

Houe

4500

2

2250

Daba

2000

2

1000

Râteau

2000

1

2000

Faucille

350

1

350

Binette

1000

2

500

Arrosoirs

5 000

2

2500

Brouette

23 000

3

7666,666667

Panier en palme

1 000

1

1000

Puisette

3 000

2

1500

Faucille

350

1

350

Binette traditionnelle

1 000

2

500

Pulvérisateur

15 000

3

5000

Moto pompe

300 000

3

100000

Pelle

3000

2

1500

Montant Total (Valeur amortie en FCFA

126116,6667

V

Annexe 8: Comptes d'exploitation prévisionnels des producteurs par système et par spéculation

Compte d'exploitation prévisionnel : 1er cas du système de culture 1 : SC 1 Un producteur d'oignon de "saison"(hivernage) sur 1000 planches soit (2000m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (H/j)

36 000

Vente oignon

3 960 000

Main d'oeuvre confection planche

(H/j)

60 000

Stock campagne

50 000

Main d'oeuvre repiquage (H/j)

100 000

Produits auto consommés

60 000

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

105 000

 
 

Achat semences (Tiya)

225 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

150 000

 
 

Fumure organique (voyage)

200 000

 
 

Achat pesticides (litre)

53 000

 
 

Outillage

5 000

 
 

Main d'oeuvre récolte (5H/j)

52 500

 
 

Ensachage

50 000

 
 

Main d'oeuvre temporaire

31 500

 
 

Transport (sac)

330 000

 
 

Achat GMP

300 000

 
 

Achat carburant (litre)

210 000

 
 

Achat lubrifiant (litre)

8 000

 
 

Main d'oeuvre permanente

150 000

 
 

Prise en charge

60 000

 
 

Total charge1

2 126 000

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

141 200

 
 

Entretien équipement

35 000

 
 

Total charge 2

176 200

 
 

Total charges (1+2)

2 302 200

Total Produits

4 070 000

Résultats

1 767 800

 
 

H/j = homme jour ; GMP = Groupe motopompe

vi

Compte d'exploitation prévisionnel : 2ème cas d'un exploitant d'oignon "saison" sur 1000 planches soit (2000m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant

(FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (3H/j)

50 000

Vente oignon

2 700 000

Main d'oeuvre confection planche

(3H/j)

24 000

Stock campagne

50 000

Main d'oeuvre repiquage (10H/j)

45 000

Produit auto consommé

60 000

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

31 500

 
 

Achat semences (18 kg)

810 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

90 000

 
 

Fumure organique (voyage)

100 000

 
 

Achat pesticides (litre)

53 000

 
 

Outillage

5 000

 
 

Main d'oeuvre récolte (5H/j)

7 500

 
 

Transport (sac)

180 000

 
 

Achat carburant (litre)

315 000

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge1

1 715 000

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

118 000

 
 

Entretien équipement

35 000

 
 

Total charge 2

153 000

 
 

Total charges (1+2)

1 868 000

Total Produits

2 810 000

Résultats

942 000

 
 

H/j = homme jour

VII

Compte d'exploitation d'un exploitant du S: 600 m2

Rubrique

Montant

Produits

Montant

(FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (3H/j)

22 500

Vente oignon

900 000

Main d'oeuvre confection planche

(3H/j)

13 500

vente Pomme de terre

360000

Main d'oeuvre repiquage (10H/j)

30 000

Stock début campagne

50000

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

31 500

auto consommé

70000

Achat semences oignon (9Kg)

135 000

 
 

Achat semences PT (100Kg)

50 000

 
 

Achat graines potagères (sachets)

12 500

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

60 000

 
 

Fumure organique (voyage)

70 000

 
 

Achat pesticides (litre)

53 000

 
 

Outillage

6 000

 
 

Récolte (3H/j)

9 000

 
 

Ouvrier agricole

80 000

 
 

Prise en charge

60 000

 
 

Ensachage

10 000

 
 

Transport (sac) oignon+PT

62 400

 
 

Achat carburant (litre)

210 000

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4000

 
 

Total charge 1

919 400

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

141 200

 
 

Entretien équipement

15 000

 
 

Total charge 2

156 200

 
 

Total charges (1+2)

1 075 600

Total Produits

1 380 000

Résultats

304 400

 
 

M.O = Main d'oeuvre ; H/j = homme jour Le prix de vente de l'oignon étant de 12 000 FCFA le sac de 50 kg, tandis que la pomme de terre est vendue à la récolte à 300 FCFA le kilogramme. Ce système comporte trois (3) parcelles: P1 (oignon) -P2 (pomme de terre) - P3 (chou, laitue, carotte)

VIII

Compte d'exploitation d'un exploitant du SC 3 : 700 m2

Rubrique

Montant

Produits

Montant

(FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (H/j)

36 000

Vente oignon

780 000

Main d'oeuvre confection planche

17 500

vente Poivron

600000

Main d'oeuvre repiquage (10H/j)

30 000

Stock début campagne

30000

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

31 500

auto consommés

25000

Achat semences oignon (9Kg)

135 000

 
 

Achat semences Poivron (sachets)

7 500

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

75 000

 
 

Fumure organique (voyage)

70 000

 
 

Achat pesticides (litre)

65 000

 
 

Outillage

6 000

 
 

Récolte (3H/j)

13 500

 
 

Ensachage

11 000

 
 

Transport (sac) oignon+poivron

115 000

 
 

ouvriers agricoles

90 000

 
 

Main d'oeuvre permanent

30 000

 
 

Achat carburant (litre)

210 000

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge 1

947 000

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

141 200

 
 

Entretien équipement

23 000

 
 

Total charge 2

164 200

 
 

Total charge (1+2)

1 111 200

Total Produits

1 435 000

Résultats

323 800

 
 

H/j = homme jour

Le sac de 50 kg d'oignon a été vendu à raison de 15 000 FCFA. Tandis que la pomme de terre est vendue à 300 FCFA le kilogramme.

ix

Compte d'exploitation d'un exploitant du SC 4 : 3 500 m2

 

Rubrique

Montant

Produits

Montant

(FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (tracteur/H)

10 000

Vente ail

2 400 000

Main d'oeuvre confection planche (H/j)

100 000

vente PT

375000

Main d'oeuvre repiquage (10H/j)

12 000

Vente Coriandre

450000

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

31 500

vente tomate séchée

575000

Achat semences Ail (300Kg)

375 000

autoconsommé

50000

Achat semences Pomme de Terre (200Kg)

100 000

Vente oignon

200 000

Achat semences Coriandre(Tiya)

20 000

 
 

Achat semences oignon (Kg)

9 000

 
 

Achat semences Tomate (sachets)

7 500

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

120 000

 
 

Fumure organique (voyage)

120 000

 
 

Achat pesticides (litre)

30 000

 
 

Outillage

10 000

 
 

Main d'oeuvre permanente

320 000

 
 

Ouvriers agricoles

63 000

 
 

Récoltes (H/j)

90 000

 
 

Ensachage

15 000

 
 

Transports (sacs)

141 000

 
 

Achat carburant (litre)

315 000

 
 

Achat lubrifiant (litre)

10000

 
 

Total charge 1

1 899 000

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

141 200

 
 

Entretien équipement

23 000

 
 

Total charge 2

164 200

 
 

Total charges (1+2)

2 063 200

Total Produits

4 050 000

Résultats

1 986 800

 
 

M.O = Main d'oeuvre ; H/j = homme jour ;

Le système est dominé par quatre (4) principales cultures et l'oignon de saison sèche fraiche ne coûte pas chère à raison de l'abondance et concurrencé par la région de Tahoua.

X

Comptes d'exploitation par spéculation

Compte d'exploitation d'une parcelle de l'ail sur 400 planches (700m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (tracteur)

10 000

Vente ail

900 000

Main d'oeuvre confection planche

(50F/planche)

20 000

autoconsommé

50 000

Main d'oeuvre plantation (H/j)

20 000

 
 

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

28 000

 
 

Achat caïeux (120Kg)

150 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

30 000

 
 

Fumure organique (tonne)

20 000

 
 

Achat pesticides (litre)

6 000

 
 

Outillage

3 000

 
 

Récoltes (H/j)

30 000

 
 

Prise en charge

22 500

 
 

ouvriers agricoles

45 000

 
 

Ensachage et Transports (sacs)

25 000

 
 

Achat carburant (litre)

151 800

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge 1

565 300

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissements

126 116

 
 

Total charge 2

126 116

 
 

Total charges (1+2)

691 416

Total produits

950 000

Résultats

258 584

 
 

M.O = Main d'oeuvre ; H/j = homme jour ;

xi

Compte d'exploitation d'une parcelle de pomme de terre sur 100 planches (200m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (tracteur)

10 000

Vente Pomme de terre

480 000

Main d'oeuvre confection planche

(50F/planche)

5 000

Autoconsommé

15000

Main d'oeuvre repiquage (H/j)

12 000

 
 

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

12 000

 
 

Achat semences (40Kg)

20 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

15 000

 
 

Fumure organique (tonne)

5 000

 
 

Achat pesticides (litre)

6 000

 
 

Récoltes (H/j)

4 000

 
 

Ensachage

2 000

 
 

Transports (sacs)

20 000

 
 

Achat carburant (litre)

25 300

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge 1

140 300

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

126 116

 
 

Total charge 2

126 116

 
 

Total charge (1+2)

266 416

Total Produits

495 000

Résultats

228 584

 
 

M.O = Main d'oeuvre ; H/j = homme jour ;

XII

Compte d'exploitation prévisionnel simplifié d'un producteur de Coriandre sur 400

planches (700m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (tracteur)

10 000

Vente coriandre

600 000

Main d'oeuvre confection planche

20 000

 
 

Main d'oeuvre semi (H/j)

18 000

 
 

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

28 000

 
 

Achat semences (Tiya)

18 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

15 000

 
 

Fumure organique (tonne)

10 000

 
 

Achat pesticides (litre)

6 000

 
 

Outillage

3 000

 
 

Ouvrier agricole

30 000

 
 

Récoltes (H/j)

12 000

 
 

Ensachage

2 500

 
 

Transports (sacs)

20 000

 
 

Achat carburant (litre)

30 360

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge 1

226 860

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

126 116

 
 

Entretien équipement

15 000

 
 

Total charge 2

141 116

 
 

Total charge (1+2)

367 976

Total Produits

600 000

Résultats

232 024

 
 

M.O = Main d'oeuvre ; H/j = homme jour ;

XIII

Compte d'exploitation d'une parcelle de tomate sur 100 planches (200m2)

 

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 

vente tomate séchée

230000

Main d'oeuvre Travaux sol (H/J)

12 000

vente tomate fraîche

15000

Main d'oeuvre confection planche

5 000

autoconsommé

15000

Main d'oeuvre repiquage (H/j)

12 000

 
 

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

12 000

 
 

Achat semence (Tiya)

2 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

30 000

 
 

Fumure organique (tonne)

10 000

 
 

Achat pesticides (litre)

12 000

 
 

Outillage

3 000

 
 

Ouvrier agricole

30 000

 
 

Récoltes (H/j)

42 000

 
 

Transports (sacs)

20 000

 
 

Achat carburant (litre)

50 600

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4 000

 
 

Total charge 1

244 600

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

126 116

 
 

Total charge 2

126 116

 
 

Total charges (1+2)

370 716

Total Produits

260 000

Résultats (négatif)

 
 

-110 716

H/j = homme jour ;

xiv

Compte d'exploitation d'une parcelle d'oignon de 400 planches (700m2)

Rubrique

Montant

Produits

Montant (FCFA)

Charges variables

 
 
 

Main d'oeuvre Travaux sol (tracteur)

12 000

Vente oignon

1 800 000

Main d'oeuvre confection planche

(50F/planche)

20 000

 
 

Main d'oeuvre repiquage (H/j)

15 000

 
 

Main d'oeuvre désherbage (3H/J)

12 000

 
 

Achat semence (Tiya)

45 000

 
 

Achat engrais minéraux (sac/50kg)

15 000

 
 

Fumure organique (tonne)

40 000

 
 

Achat pesticides (litre)

18 000

 
 

Achat moto pompe

300 000

 
 

Outillage

2 000

 
 

Ouvrier agricole

160 000

 
 

Prise en charge Main d'oeuvre

30 000

 
 

Récoltes (H/j)

12 000

 
 

Ensachage

20 000

 
 

Transports (sacs)

150 000

 
 

Achat carburant (litre)

50 600

 
 

Achat lubrifiant (litre)

4000

 
 

Total charge 1

905 600

 
 

Charges fixes

 
 
 

Amortissement

126 116

 
 

Entretien équipement

35 000

 
 

Total charge 2

161 116

 
 

Total charges (1+2)

1 066 716

Total produits

1 800 000

Résultats

733 284

 
 

H/j = homme jour ;

xv

Annexe 9 : GUIDE D'ENTRETIEN DE GROUPE

1. CARACTERISTIQUE GENERALE DU VILLAGE : (DONNEES DE BASE)

- Région

- Département

- Commune Rurale

- Population

2. HISTORIQUE DU VILLAGE

- Fondation

- Peuplement

- Composition ethnique

- Date de création

- Nombre d'emplacement

- Causes

3. CARACTERISTIQUE DES SYSTEMES DE PRODUCTION

3.1 Environnement physique

- Structuration de l'espace

- Types de cultures et leur utilisation

- Cultures et systèmes de cultures

4. TECHNIQUES CULTURALES

- Procédés et méthode de préparation des sols

- Conservation de la fertilité

- Utilisation d'engrais organiques et minéraux

- Modification des techniques culturales au cours de dix dernières années

- Gestion de la fertilité des sols

5. ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

- Accès à la terre et régime foncier

- Origine et coût de la main d'oeuvre

6. APARTENANCE AUX SSTRUCTURES SOCIAUX PROFESSIONNELLES

- Adhésion aux structures coopératives

- Fonctionnement des structures

- Moyens de fonctionnement

7. SOURCES D'APPROVISIONNEMENT

- Achat des intrants

- Type d'intrants

8. LES CONTRAINTES

- Les difficultés liées à l'activité

- Les problèmes d'approvisionnement

xvi

Annexe 10 : Questionnaire d'enquête des exploitants agricoles

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

I. Identification de l'enquêté

Date de l'enquête : / /2010 Site/Localité : N° : /___/

Nom de l'exploitant : .. Nombre d'actifs : /___/

Personnes à charge : /___/ Sexe : F /___/ M /___/

Age: 0-15 ans /___/ 16-45 ans /___/ 45 à 60 ans /___/ de 60 à + /___/
Superficie de l'exploitation :

Activité principale :

Activités secondaires :

II. Données générales :

2.1 Le Foncier

Quel est le mode d'acquisition du terrain (parcelle) ?

Propriétaire Héritage Achat Prêt Métayage Gage .

Si achat, quelle est la procédure d'acquisition ? Quels sont les facteurs de production ? Quels problèmes rencontrez-vous concernant le foncier ? Est-ce que les femmes ont accès ? Quelle suggestion faites-vous ?

III Gestion de l'exploitation

3.1 Typologie de l'exploitation

Quelle est la taille de l'exploitation ? Quel est le type de main d'oeuvre que vous utilisez et pendant combien de temps ? Quel est l'itinéraire technique selon le type de culture ?

.

Quel est le temps que vous consacrez à chaque activité ? Quel est le calendrier cultural ? Quelle est la nature du sol ?

Sable/Limon Limon/Argile Argile Limon

-Quels sont les types de cultures pratiquées selon la nature du sol ? Quel est le mode d'exhaure utilisé ?

Motopompe (Type, marque et puissance).

Animal : Boeuf Chameau Autres (A préciser).

Quelles sont les raisons de ce choix ?

Quel est le système' d'irrigation utilisé ? Quelles sont les raisons qui ont motivé le choix ? 3.2 Mode d'exploitation

Parmi ces activités lesquelles pratiquez-vous ?

Maraîchage Arboriculture Association Elevage .
Autres activités (à préciser).

Quelles sont les spéculations que vous cultivez sur quels types de sol ? Quels sont les types d'associations que vous faites?

Est-ce que vous faites la rotation de cultures ? Oui Non .

Si Oui comment ?

Si Non pourquoi ?

Quels sont les modes de rotation et d'association des cultures que vous connaissez ? Lesquelles

vous pratiquez ? Les raisons de ce choix ?

Est-ce que vous appliquez les engrais ? Oui.....Non....

Si Oui Lesquels ? Comment vous les appliquez ?

Quels sont vos moyens de protection de cultures ?

Quels types des produits utilisez- vous ? Comment vous les appliquez ?

IV Approvisionnements en intrants

Quelles sont vos sources d'approvisionnement ?

Coopérative Centrale d'approvisionnement Commerçant Autres (A préciser)
Quelles sont vos possibilités d'accès ?

Sur crédit Comptant Si crédit, comment se fait le remboursement ?

Les semences ? Où procurez vous les semences des différentes spéculations cultivées?

Y a t il des producteurs des semences des différentes spéculations cultivées ? Sont-ils formés ?

Quelle méthode ils utilisent ?

Quels problèmes rencontrez-vous concernant l'approvisionnement des intrants ?

Quelles suggestions faites- vous pour améliorer leur approvisionnement ?

Quelles dépenses faites-vous pour les intrants ?

V Sources d'approvisionnement en eau

Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau d'irrigation (nombre à préciser) ?

Puits traditionnel

Puits cimentés Cours d'eau

.

xvii

Sont-elles tarissables et à quelle période de l'année ?

Quelle est la profondeur de votre puits ? Niveau statique de l'eau le plus bas ? A quelle période de l'année ?

Le niveau le plus haut ? A quelle période ? Quelles sont les alternatives ?

xviii

VI Equipements (matériels et outils utilisés)

Quels sont les types matériels agricoles que vous utilisez ? Quelle est leur durée de vie ?

VII Gestion de la fertilité

Apportez-vous de la fumure organique et de quelle nature ? Oui..... Non

Si Oui comment ? Quantité (estimer en tonne à l'ha)

Si Non pourquoi ?

Pratiquez-vous la jachère comme moyen de restitution de la fertilité du sol ?

Si oui, après combien d'années d'utilisation ? Et pour combien d'années ?

Si non, par quels moyens vous améliorez les sols ?

Quelles sont les difficultés liées à l'exploitation auxquelles vous êtes confrontés?

Non

VIII Appartenance à une organisation

.

Êtes-vous membre d'une ou de plusieurs organisations paysannes (OP) Oui

Si oui remplir le tableau suivant

IV Commercialisation

Quels sont vos débouchés ?

Quels sont vos moyens pour acheminer les produits sur le marché ?

Que pensez-vous du prix à la récolte ?

X Les contraintes et atouts

Quelles sont vos contraintes, d'une manière générale, liées à cette activité ? Quel avenir vous réserve l'évolution de l'activité ?

1. Activités du maraîchage

Quels sont les types des spéculations existantes ? Surfaces occupées par chaque spéculation ? Quelles sont les différentes campagnes de cultures ? Type de culture selon la campagne ? Quelles sont les productions maraîchères ?

Etablir le compte d'exploitation

2. Calcul des revenus de l'exploitation

Quelles sont les charges d'exploitation par type de spéculation par campagne ?

Quels sont les produits de l'exploitation ?

Etes- vous satisfaits des revenus en année normale ?

Quelles sont les activités autres que celles là (à préciser)?

Déterminer le planning d'activité ? Dresser un calendrier cultural






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle