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Analyse des effets des fluctuations des produits pétroliers sur l'inflation en république démocratique du Congo de 2002 à  2011.

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par HUGUES - SALOMON MUSAKA BABABO
Université de Kinshasa - LICENCE EN SCIENCES ECONOMIQUES 2012
  

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SECTION 2 : LA POSITION DU PETROLE DANS LES DETERMINANTS DE L'INFLATION

L'inflation est un phénomène difficile à appréhender, définie comme la hausse durable et auto-entretenue du niveau général des prix, il serait assez important de connaitre les facteurs qui la déterminent. Les investigations qui se sont portées sur cette question ont abouti à la naissance de diverses théories, certaines se concurrencent et d'autres se complètent. On peut les regrouper en trois grandes approches : les déterminants d'ordre monétaire qui remontent à la théorie quantitative de la monnaie, les déterminants d'ordre structurel qui résident dans les mutations et les rigidités des structures économiques, et l'inflation par la demande et par les coûts qui avance ensemble l'explication la plus traditionnelle de l'inflation.

Vue l'omniprésence du pétrole dans la plupart des cycles de production des biens et services, la seconde sous section va essayer de présenter la hausse des prix du pétrole comme un déterminant de l'inflation.

2.1. Les déterminants de l'inflation

Il est difficile d'énumérer avec précision les différents déterminants de l'inflation, mais il convient de noter que la non unanimité des économistes qui se sont penchés sur cette question, en l'occurrence les causes de l'inflation, a produit diverses théories, dont nous essayerons de les utilisés comme piliers pour la classification des différentes sources d'inflation.

2.1.1. Les déterminants d'ordre monétaire

Lorsqu'on aborde la question des causes de l'inflation, la théorie monétaire tient le devant de la scène vu son ancienneté, son développement profond et sa consolidation par un nombre important d'économistes. Dans cette catégorie de sources d'inflation, on va attrouper deux déterminants, à savoir la masse monétaire et le seigneuriage.

A/ La relation : masse monétaire-inflation

Les analystes qui ont étudié la nature de la relation entre la masse monétaire et l'inflation peuvent être regroupées en trois grands courants : le courant des monétaristes, le courant des keynésiens et le courant de nouveaux classiques. Néanmoins, les raisonnements de ces approches théoriques partent tous de la théorie quantitative de la monnaie(T.Q.M) qui remonte à l'économiste Jean Bodin(1568) suite à l'intuition d'une relation liant la remontée fulgurante des prix en Europe à l'afflux des quantités des métaux précieux résultant de la découverte du nouveau monde.

Cette relation intuitive entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix a été affermie durant l'époque classique, en effet, cette relation « a trouvé une certaine consolidation auprès d'un certain nombre d'auteurs qui se sont contestés de confirmer le parallélisme entre l'évolution des prix et celle de la quantité des métaux précieux. Mais c'est surtout avec les économistes classiques, notamment, David Ricardo que la théorie quantitative de la monnaie atteint son apogée »49(*).

Les reformulations et l'amplification de cette relation remonte aux économistes néo-classiques (C.Pigou, A. Marshall et I. Fisher) dont on tire celle d'I. Fisher(1926) qui a le mérite de restaurer la relation sous la forme suivante :

M. P.T.

Tel que M représente la masse monétaire en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie définie par le nombre moyen d'utilisation de chaque unité monétaire pour effectuer une quantité d'échange donné, T le volume de transaction et P le niveau générale des prix.

Ainsi, sous l'hypothèse de la neutralité de la monnaie (M n'agit pas sur T), la constance de V et la présence du niveau général des prix comme variable passive dans l'équation, Fisher montre que la masse monétaire est la seule variable qui agit sur le niveau générale des prix en disant que si « un volume supérieur de monnaie achetant le même volume des marchandises, il faut que les prix augmentent »50(*). On note ainsi que, la signification de cette équation consiste à dire qu'un accroissement relativement supérieur de la masse monétaire par apport au volume de la production réelle invoque, pour ajustement, une hausse du niveau générale des prix dans le volet d'égaliser la valeur globale des échanges (P.T.) à celle de la nouvelle quantité de monnaie en circulation (M.V.)

Cette relation de causalité entre la masse monétaire et le niveau général des prix a été confirmée par le courant des monétaristes, dans une perspective d'intégration entre sphère monétaire et sphère réelle, qui rompe avec l'analyse dichotomique des quantitativistes. C'est ainsi que M. Friedman(le Chef de file du courant monétariste) raffermi cette relation en disant que « la cause immédiate de l'inflation est toujours et partout la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par apport au volume de la production. Cette conclusion repose sur des nombreux exemples historiques et se vérifie en effet pour beaucoup des pays, sur des pays allant jusqu'à des siècles entiers »51(*).

La consistance de cette relation a été montrée par diverses études empiriques dans le monde entier qui confirment que les pays victimes d'un taux d'inflation élevé ont généralement des taux élevés de croissance de la masse monétaire, et vice versa. L'exemple le plus récent est celui de l'ex-zaïre, aujourd'hui la RD Congo, qui a financé son déficit public, entre 1991 et 1994, par le biais de la création monétaire, ce qui a basculé le pays dans une hyperinflation de 4500% en 1993 et 9800% en 1994, selon les statistiques d'Agénor en 2001.

En conséquence, l'inflation s'érige comme une maladie et le gouvernement est le seul responsable à garantir un développement économique non inflationniste, en assurant un rythme de croissance monétaire égale à celui de la production réelle à long terme.

Si l'augmentation de la masse monétaire est perçue comme un mal pour les monétaristes, J.M.KEYNES, soutient, dans une approche de monnaie active, qu'un niveau d'offre de monnaie supplémentaire, en situation de sous emploi, peut stimuler l'activité économique suite à l'action de la monnaie sur l'investissement et l'emploi par le biais de la baisse du taux d'intérêt. Par voie de conséquence, l'inflation est une perdition nécessaire qui s'inflige dans le cadre d'un arbitrage entre elle et le niveau du chômage, une relation négative illustrée par la courbe de Phillips.

Finalement, l'apport des nouveaux classiques à cette relation se résume dans le rôle axial qu'occupent les anticipations. L'idée centrale est que l'effet d'un accroissement de la masse monétaire par apport à la production réelle sur l'inflation est alimenté par des mauvaises anticipations. En effet, face à une augmentation de la masse monétaire, les agents économiques disposent une quantité de monnaie supérieure à leurs attentes. Sous l'effet de la hausse de leurs revenu nominal, et dans la croyance qu'il s'agit du revenu réel, ils augmentent leurs dépenses en biens et services sans mettre en considération les effets inflationnistes qui en résultent, on dit qu'ils sont victimes d'illusion monétaire suite à leurs sous estimations de l'inflation.

Ainsi, «  si les agents prévoient correctement les conséquences inflationnistes de l'accroissement de l'offre de monnaie, ils saurons que l'augmentation de leur revenu nominal n'améliore pas leur revenu réel »52(*).

B/ La relation : seigneuriage-inflation

B1/ Le seigneuriage

Dans la littérature économique, on assimile le terme seigneuriage à la taxe d'inflation. En réalité, le seigneuriage correspond au revenu que l'Etat se procure grâce à son pouvoir de battre la monnaie. En théorie, on suppose que le coût d'émission des billets est négligeable par apport au bénéfice qu'on en tire. « Et cela parce que la valeur faciale d'un billet est loin supérieure à son coût d'émission »53(*), c'est pas vrai pour tous les billets. « D'où l'idée selon laquelle le seigneuriage bénéficie à l'Etat »54(*).

B2/ Taxe d'inflation

Certes, lorsque le gouvernement finance son déficit par la création monétaire, l'inflation qui en découle a comme effet de réduire la valeur réelle des encaisses détenues par le public. Pour maintenir la valeur de leurs encaisses, les agents économiques sont amenés à accroitre la valeur nominale de leurs encaisses à un taux pouvant compenser les effets de l'inflation. L'inflation agit donc comme une taxe sur la détention de la monnaie (étant donné la réduction du pouvoir d'achat qu'elle provoque) parce que les agents économiques sont forcés de réduire leurs encaisses réelles au profit de l'Etat qui pourra utiliser de l'excédent de ses revenus(en économisant les paiements d'intérêt sur ses dettes) pour financer ses suppléments de dépenses »55(*).

Ainsi, lorsque le gouvernement finance son déficit par la création monétaire, « l'on peut considérer que le gouvernement se finance à travers la taxe d'inflation »56(*). Cette dernière n'est rien d'autre « qu'une taxe imposée par le financement monétaire du déficit et correspond à la dépréciation de la valeur réelle des encaisses monétaires des agents économiques privés »57(*).

En effet, « en émettant de la monnaie nouvelle à son propre usage, l'Etat réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les agents. L'inflation est donc un impôt prélevé sur la détention de monnaie »(58(*)). Cet impôt est différent des autres dans la mesure où personne ne reçoit l'avis d'imposition du gouvernement. « Il est beaucoup plus subit :quand le gouvernement lève cet impôt, il prélève des ressources sur les ménages sans avoir à leur envoyer une facture »59(*).

« Le revenu réel tiré de la création monétaire est égale à : avec M accroissement de la monnaie nationale égale au déficit budgétaire et P niveau général des prix »60(*).

On peut exprimer de la manière suivante : avec la demande de monnaie en terme réels et le taux de croissance de la masse monétaire.

Le seigneuriage constitue un autre déterminant d'ordre monétaire de l'inflation ; définie « comme le revenu provenant de l'émission de la monnaie »61(*), le pouvoir public recourt à ce type de procédure, dans de circonstances particulières, pour monétiser son déficit budgétaire. Le financement du déficit résulte ainsi d'une modalité de taxation parce que « les pouvoirs publics (gouvernement et Banque Centrale conjointement) obtiennent des biens et services des citoyens et des entreprises (travail des fonctionnaires, voitures, armes, infrastructures) en échange de quelque chose qui ne leur coûte rien, l'argent »62(*).

La taxation résulte du fait de la perte de la valeur des encaisses détenues, appelée souvent taxe d'inflation. C'est ainsi que ce mode de financement camoufle des conséquences inflationnistes néfastes. De ce fait, « la règle de gestion monétaire inflige une indépendance relative des Banques Centrales afin que le revenu de seigneuriage soit minimisé »63(*)

* 49 MONGI MOKADEM, op.cit. p.29.

* 50 FISHERI. ,L'illusion de la monnaie stable, Paris, éd. Pavot, 1929, p.38.

* 51 FRIEDMAN Milton, Inflation et systems monétaire, Original English language édition publish by Prentice-Hall,Inc.,Englewood Cliffs, New Jersey, USA,1976.

* 52 BEZBACH Pierre, Inflation et désinflation, éd. La découverte, Repère n°48, 1986.

* 53 BOFOYA KOMBA Beaujolais, op.cit, p.28.

* 54 MUKOKO SAMBA Daniel, Notes de cours manuscrites des prévisions macroénomiques, deuxième licence économie mathématique, FASEG, UNIKIN 2012

* 55 BOFOYA KOMBABeaujolais ,op.cit., p.25.

* 56 DORNBUSHR.., Macroeconomics,McGraw-Hill international, 4théd., Singapore, 1987, p.646.

* 57.GUILLAUMONT J.S., « Politique économique en présence de substitution de monnaie: allocution présidentièlle au XLIIè congrès de l'Association Française de Science Economique », Revue économique, vol.45, n°3, mai 1994, p.362.

* 58 MANKIW G.N. ,Macroéconomies, Nouveau Horizon, 2è éd., New York, 2001, p.198.

* 59 MANKIW G.N., Principes d'économie, éd. Economica, Paris, 1998, p.772.

* 60 GUILLAUMONT P.et DE Melo J.,(1993), op.cit., p.46.

* 61.NGONGA NZINGA Vincent, Notes de cours des questions spéciales des théories et de politique monétaire, deuxième licence économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.

* 62 BURDA Michael, Charles WYPLOSZ, Jean HAUARD, Macroéconomie : une perspective Européenne,éd. De Boeck Université, 2002, p.62.

* 63 MALATA KAFUNDU Alain, Séminaire en première licence économie monétaire, FASEG,UNIKIN,2010-2011.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote