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L'impact des associations de microcrédit sur la pauvreté au Maroc.

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par Bounoua soufiane Bouchikhi adnane -
Med Premier Oujda - Licence 2015
  

Disponible en mode multipage

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Faculté des Scienç .sJo eildtiqu;e:s

E c o n o m ifq ,ues e t Socii léss< Our*

Barr., - :>~I

Année universitaire : 2014-2015

Mémoire :

L'impact des associations de microcrédit

Sur la pauvreté au Maroc

Encadré par :

Mr. FAIZI MOUSTAPHA

Réalisé par :

BOUCHIKHI Adnane BOUNOUA Soufiane

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

PREFACE

L

e monde entier est confronté à un problème très sérieux qui est la pauvreté, chaque Nation cherche toujours un moyen efficace et plus adapté pour lutter contre la pauvreté. Chaque pays lutte contre la pauvreté à sa manière, mais la méthode qui a eu le plus de succès ces vingt dernières années est le microcrédit. Les Nations Unies ont déclaré l'année 2005 « l'année Internationale du microcrédit », car il a beaucoup contribué à l'allègement de la pauvreté dans les pays qui ont pratiqué et amélioré le microcrédit. C'est un moyen nécessaire pour le développement des zones rurales et l'amélioration des conditions de vie des personnes à faible revenu. Cependant, on a remarqué les dérives du microcrédit, des institutions de microcrédit non fiables qui trompent les personnes à faible revenu et donnent une mauvaise image du microcrédit.

Pendant que certaines Institutions du Microcrédit (IMC) essayent d'améliorer le développement des zones rurales, d'autres profitent de cette situation pour exploiter les pauvres, qui n'ont pas d'autres choix que d'accepter leurs offres. Le microcrédit est l'espoir des pauvres puisque ceux qui étaient cernés, ont maintenant une porte de sortie. C'est à voir si le microcrédit solidaire peut-il réduire la pauvreté ?

Pour répondre à cette question, nous allons mettre le point dans un premier temps sur le microcrédit, ensuite nous allons traiter son impact sur la pauvreté via une enquête effectué sur le terrain.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

REMERCIEMENTS

Ces remerciements s'adressent à toutes les personnes qui nous ont aidées dans la réalisation de ce travail et plus particulièrement :

A Mr FAIZI Moustapha, L'Enseignant Chercheur à la faculté des sciences juridiques économiques et sociales d'Oujda, pour son précieux encadrement, pour l'attention qu'il nous a accordé à ce travail ainsi que pour ses conseils et ses recommandations tout au long de la réalisation de ce projet ;

A Mr LAMRINI Rida, L'écrivain marocain, ex président de l'association INMAA et la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit (FNAM), pour son témoignage et ses conseils durant toute la période de l'élaboration de ce mémoire.

A tous les agents des associations de microcrédit que nous avons visité pour leur accueil, soutien et l'aide qu'ils nous ont prodigué ainsi qu'à l'esprit de coopération et de collaboration qui les a animé a notre égard.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

PLAN

Introduction générale...6

Chapitre I : Le Microcrédit au Maroc

a. Définition du microcrédit ....8

b. Contexte juridique................................................................................10

c. Les origines du microcrédit au Maroc..............................................11

d. Présentation des AMC au Maroc et le développement du secteur.........12

Chapitre ? : AMC et la lutte contre la pauvreté

e. Définition de la pauvreté...............................................................15

f. Les objectifs des AMC pour limiter la pauvreté..................................24

g. Les AMC ont-elles vraiment réussi leur lutte contre la pauvreté ? 28

Chapitre III : Enquête

h. Présentation..............................................................................31

i. Résultat de l'enquête..........................................................................35

j. Analyses et interprétation.................................................................40

Recommandations 42

Conclusion 43

Annexes 44

Bibliographie.........................................................................................58

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

ABBREVIATIONS ET SIGLES

AMC : Association de Microcrédit

MC : Microcrédit

IMF : Institution de Micro-finance

FNAM : Fédération Nationale des Associations de Microcrédit

AIM : Année Internationale du Microcrédit « 2005 »

BAM : Bank Al Maghreb

DH : Dirham marocain

PAR : Portefeuille à Risque

RC : Registre commerce

FC : Fond de commerce

PNUD : Programme des Nations unies pour le développement

PIB : Produit Intérieur Brut

RNB : Revenu National Brut

INDH : Initiative Nationale du Développement Humain

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

INTRODUCTION GENERALE

La communauté internationale a adopté, lors du sommet des Nations Unies en 2000, les objectifs de développement du Millénaire » (ODM), le but recherché est de permettre aux pays pauvres de réaliser un développement humain durable et d'éradiquer la pauvreté. En réduisant de moitié le nombre des pauvres à l'horizon 2015.

Consciente de l'ampleur de ce défi, l'assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2005 Année Internationale du Microcrédit (AIM). L'objectif majeur de cette initiative est de donner un nouvel élan aux programmes de microcrédit de par le monde afin de lutter davantage contre la pauvreté.

En effet, les populations pauvres ne peuvent généralement accéder aux adaptés à leurs besoins. De ce fait, elles recourent souvent à des circuits informels de financement (préteurs individuels, tontines... etc.) pour faire face à leurs besoins financiers.

Le non accès des populations pauvres au crédit bancaire handicape sérieusement leur aptitude à investir dans le capital humain ainsi que dans la création d'activités génératrices d'emplois et de revenus.

Dans ce contexte, la micro finance s'est développée à travers le monde, notamment dans les pays en développement pour rependre aux besoins financiers des populations défavorisées en matières de prêt, d'épargne, d'assurance et de transfert de fonds.

Il est reconnu que l'apparition et la diffusion de la micro-finance de par de monde doit beaucoup à l'expérience de la Crameen Bank du Bangladesh, qui remonte à 1976, et à son fondateur le professeur. M. Yunus.

Un premier élan a été donné à la micro-finance lors du premier sommet du microcrédit de Washington en 1997, en la médiatisant d'avantage et en la présentant à l'ONU comme un instrument efficace de lutte contre la pauvreté.

Il convient toutefois de préciser que la micro finance n'est pas une panacée pour lutter contre la pauvreté, c'est un outil parmi d'autres qui permet à l'avenir d'accéder aux différents types de services financiers. Elle offre des petites sommes qui permettent, entre autres, de créer ou de développer des petites activités génératrices de revenu, et d'accéder à des infrastructures de base comme l'eau et l'électricité. L'amélioration des conditions de vie des populations-cibles en termes de soins, éducation, logement, etc., est largement confirmée par les enquêtes de terrain. A titre d'exemple, il ressort d'une étude assez récente menée par Shahidur Khauder de la banque mondiale qu'environ 5% des foyers participant aux programmes de microcrédit arrivent à faire sortir leurs familles de la pauvreté chaque année en contractant un microcrédit.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

Le secteur de la micro finance au Maroc n'a débuté qu'au milieu des années 1990, avec l'appui d'AMSED (Association Marocaine de Solidarité et de Développement) et s'est, depuis, progressivement consolidé, à travers l'initiative Microstart du PNUD et l'intervention de l'USAID

A ces efforts le soutien du secteur de la micro finance s'ajoute des subventions fond Hassan II depuis 2000. Face au développement des activités de microcrédit, les pouvoir publics ont adopté, en 1999, un cadre réglementaire (loi n° 18 - 971, relative au microcrédit, et confié la supervision du secteur au ministère de finances via Bank Al Maghreb. Malgré son jeune âge, la micro-finance au Maroc représente une expérience assez riche et un exemple pour les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, au 31 Mars 2015, le nombre d'emprunteurs actifs au Maroc s'élevait à 875 013, pour un encours total de plus de 5.803.665.000,00 dhs.

Selon les institutions de microcrédit au Maroc, ce développement du secteur engendre des retombées socio-économiques non négligeables. En effet, une étude d'impact et de marché menée en 2004 auprès de 1250 bénéficiaires dans 7 régions du Maroc a bien montré l'impact positif et significatif du microcrédit sur les dépenses de consommation propres aux clients ainsi que sur les dépenses globales des ménages (un changement positif de l'alimentation, notamment).

Le présent mémoire vise très modestement à contribuer à la réflexion suivante « comment le microcrédit contribue-t-il à la lutte contre la pauvreté ? ». Il a pour principal objet d'analyser comment les pauvres peuvent satisfaire leurs besoins en matière de financement par le recours à cette pratique.

L'intérêt de cette problématique réside dans le fait qu'elle traite d'un thème d'actualité (le secteur de microcrédit au Maroc ».

Cette problématique explicitée ci-dessus sera abordée à travers l'articulation de 2 parties :

-les deux premiers chapitres, intitulés tendance du secteur de micro crédit, est une partie théorique qui vise à présenter le concept de micro crédit et explique comment est-il né dans un contexte où la principale préoccupation de la société civile internationale est la lutte contre la pauvreté.

- La deuxième partie sera consacrée à étudier sur la base d'une enquête réalisé sur le terrain et qui vise à expliquer comment ces associations ont pu réussir à lutter contre la pauvreté.

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 

CHAPITRE I : LE MICROCREDIT AU MAROC

Depuis sa création par M.Mohammed Yunus, la micro-finance a fait couler beaucoup d'encre. Son implantation au Maroc a tout de suite été une success story, puisqu'en quelques années, les Institutions de micro-finance (IMF) marocaines ont constitué un portefeuille extraordinaire. Cependant, beaucoup d'associations de microcrédit dans le monde, notamment au Maroc, arrivent à maturité.

Ce premier chapitre démontre en profondeur la situation du microcrédit actuellement au Maroc : ses débuts, son contexte juridique, son développement et les AMC au Maroc...

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DEFINITION DU MICROCREDIT

Qu'est-ce que le microcrédit ?

Le microcrédit aurait trouvé ses sources en Asie il y a plusieurs millénaires, mais c'est dans les années 1970 qu'il a pris son essor sous l'impulsion de Muhammad Yunus, économiste bengali et Prix Nobel de la paix en 2006.

C'est le plus important des produits financiers proposés par la micro-finance. Il s'agit d'un système d'aide sociale qui consiste à attribuer des prêts de très faibles montants à des entrepreneurs ou des artisans considérés comme insolvables par le système bancaire formel, ne pouvant donc pas avoir accès à des prêts bancaires classiques. Il a essentiellement tendance à se développer dans des pays pauvres afin de favoriser leur économie par la concrétisation de microprojets (Yunus, 1997).

L'une des caractéristiques spécifiques du microcrédit est qu'il offre, avec un crédit de faible montant, un ensemble d'actions d'accompagnement susceptibles de renforcer les chances de succès de la micro-entreprise et donc de remboursement du crédit.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

En termes de coût, le microcrédit est plus important que ce que laisserait voir un simple calcul mathématique. Atteindre des clients pauvres et à faibles revenus qui n'ont jamais eu recours à des services bancaires formels demande plus de temps aux agents de développement (par opposition aux agents du crédit du système bancaire traditionnel, parce qu'ils sont chargés non seulement de veiller au processus d'octroi des microcrédits, mais aussi d'accompagner la clientèle par des actions de formation notamment, etc.) et plus d'interaction avec les clients, ce qui implique des coûts supplémentaires pour la structure de microcrédit. Il est aussi question de surmonter les problèmes d'analphabétisme.

1 / Le microcrédit solidaire

Il consiste à s'appuyer sur un mécanisme de groupe composé généralement de cinq emprunteurs afin de compenser l'absence de garanties matérielles de ces individus. Chacun se porte « caution solidaire » pour les autres dans le sens où si l'un des membres ne rembourse pas son prêt, les autres doivent le faire pour lui. C'est donc au groupe lui même qu'est transféré le risque de non-remboursement. Bien que les prêts soient accordés personnellement, les sanctions en cas de non-remboursement, quant à elles, concernent le groupe. Elles sont bien souvent sous forme de suspension de nouveaux prêts.

2 / Le microcrédit individuel

Ici, le prêt est accordé à une personne, et non plus à un groupe, en se basant sur sa capacité à présenter des garanties de remboursement et un certain degré de sécurité de l'institution lui octroyant le crédit. Ce type de crédit à un but précis, il n'est pas possible d'en faire un usage libre comme le crédit solidaire. Il sert à financer un projet en particulier. C'est pourquoi, contrairement au crédit solidaire, l'analyse des dossiers de crédit et les garanties présentées par le client relève de la plus haute importance dans le cas du crédit individuel. L'IMF est alors directement en charge de la sélection de ses emprunteurs, elle ne repose plus sur un mécanisme d'auto-sélection. L'octroi de ce crédit dépend donc de deux choses : la capacité de remboursement du client et ses garanties.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

CONTEXTE JURIDIQUE

L'activité de Micro-Finance au Maroc est régie par un texte fondateur (Loi n° 18-97 relative au microcrédit du 1 er avril 1999) ainsi qu'une loi qui complète et modifie ce précédent texte (Loi n°58-03 du 6 mai 2004).

Les associations de microcrédit (AMC) se déclinent sous la forme d'associations sans but lucratif conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada 1378 le 15 novembre 1958 qui réglemente le droit d'association.

La loi prévoit que l'on considère comme microcrédit tout « crédit dont l'objet est de permettre à des personnes économiquement faibles » :

· «... de créer ou de développer leur propre activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion économique ;

· « d'acquérir, de construire, ou d'améliorer leur logement ;

· « de se doter d'installations électriques ou d'assurer l'alimentation de leurs foyers en eau potable. »

Le montant maximum du microcrédit, ne peut excéder cinquante mille dirhams (50.000 DH) et est fixé par décret. Ce décret peut prévoir plusieurs niveaux de montants en fonction des objectifs de chaque association de microcrédit et de ses moyens financiers.

La création d'une AMC, passe obligatoirement par la création d'une association selon les dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada 1378 et le dépôt d'un dossier de demande d'agrément auprès du Ministère de l'économie et des finances, qui le soumet pour avis au conseil consultatif du microcrédit.

En plus, l'association demandeuse doit prévoir, dans ses statuts la non-discrimination à l'octroi de microcrédit. Elle doit s'interdire toute activité politique ou syndicale. Son action doit s'avérer viable humainement et financièrement et ne pas aller à l'encontre des programmes nationaux d'insertion économique.

Les AMC doivent appliquer un taux d'intérêt fixé par décret après avis du conseil consultatif du microcrédit. Ils ont une obligation d'information quant aux conditions appliquées à l'octroi de prêts.

Les ressources autorisées sont très diverses mais en aucun cas les AMC ne peuvent distribuer leurs bénéfices. Ces bénéfices peuvent seulement être utilisés dans l'octroi de microcrédit. Le contrôle et la supervision des AMC sont assurés par la Banque Centrale, Bank Al Maghrib, depuis 2007. Elles doivent tenir une comptabilité régulière, effectuer un audit externe chaque année et transmettre des rapports réguliers à Bank Al Maghrib.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

LES ORIGINES DU MICROCREDIT AU MAROC

Le secteur marocain du microcrédit avait connu l'une des plus importantes croissances jamais observées en Micro-finance dans le monde. En moins de quatre ans, de 2003 à 2007, le portefeuille des prêts des AMC a été multiplié par onze, et la clientèle par quatre (d'après Micro-finance Information Exchange, « MIX »). Quelques institutions affichaient des résultats remarquables selon tous les critères de performance appliqués en micro-finance, notamment l'échelle, le degré de pauvreté de la clientèle, la qualité des actifs et du suivi des bénéficiaires. Ces résultats impressionnants ne sont pas passés inaperçus, puisque les AMC marocaines ont reçu plusieurs prix internationaux (dont le prix du MIX récompensant les IMF les plus performantes et le Prix Européen de la micro-finance). En 2007, le secteur de la micro-finance au Maroc était l'un des plus actifs et des plus performants au monde.

Pendant très longtemps, le Maroc a été considéré comme l'un des meilleurs secteurs du microcrédit dans la région MENA. Cela s'explique par le nombre de bénéficiaires qui représente 40% des personnes servies dans la région arabe et des institutions de Micro-finance (IMF) classées parmi les plus performantes dans le monde.

Au sein de la région Arabe, le Maroc et l'Egypte dominent le secteur de la micro-finance en regroupant 85% de tous les emprunteurs et 73% du portefeuille total des prêts de la région. Le Maroc se distingue par la taille de son réseau d'agences (83% du nombre total des bureaux de la région) et le nombre de son personnel (54% de l'effectif total de la région).

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

LES AMC AU MAROC ET LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR

Le secteur marocain de la micro-finance est une industrie relativement diversifiée avec 13 Associations de Microcrédit (AMC) :

? 4 grandes AMC d'envergure nationale : Al Amana, FONDEP, Fondation Attouafiq et ARDI ? 3 AMC ont une couverture régionale : AMSSF, INMAA et Al Karama

? 5 AMC se veulent des associations locales : Fondation du Nord, ATIL, Ismaïlia, Tawada, AMOS

Un Observatoire National de la micro-finance a été créé dans le cadre du partenariat entre la FNAM (Fédération Nationale des Associations de Microcrédit) et le Centre Mohamed VI de soutien à la micro-finance solidaire. Il comprend une cellule de veille dont la mission est de suivre les évolutions du secteur. Il édite les chiffres suivant : fin 2012 l'ensemble des AMC de la zone marocaine dessert 810 712 clients pour un encours de crédit de 4.603.994.000,00 de Dirhams marocain.

Selon la même source, le secteur est à l'origine de 6 000 emplois directs permanents et de milliers d'emplois indirects. On comptabilise plus de 1 300 points de vente sur l'ensemble du territoire ; soit par analogie, plus que les grandes banques de la place (1 000 agences). Le taux de couverture de la population est estimé à 60% dans les zones urbaines et près de 40% dans les zones rurales ; plus de 52,7% des points de vente sont localisés en milieu urbain et 47,3% en milieu rural. Les AMC sont implantées pratiquement dans toutes les régions du pays et notamment là où le taux de pauvreté est élevé.

De plus en plus, de nouvelles offres voient le jour, avec le développement du crédit logement, d'innovations de produits de prêt en milieu rural, et à l'augmentation constante des crédits individuels. Malgré tout, les AMC ne servent que 10% à 20% du marché cible. Les populations qui pourraient bénéficier de microcrédits représentent un potentiel client de 3,2 millions.

INDICATEURS ÉCONOMIQUES CLÉS Population : 33 millions (2013)

RNB par habitant : 3 020 USD (2013)

Croissance du PIB : 4.4% (2013)

Monnaie : Dirham marocain

% de la population vivant avec moins de 1.25 USD par jour : 2.6% (2007)

% de la population vivant avec moins de 2 USD par jour : 14.2% (2007)

% de la population ayant un compte dans une institution financière formelle : 59% (2014)

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

% de la population ayant un prêt dans une institution financière formelle : 7% (2014) % de la population épargnant dans une institution financière formelle : 27% (2014)

POLITIQUE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR

En 2012, le secteur marocain de la micro-finance s'est doté d'une stratégie nationale de la micro-finance. Diligentée par le Centre Mohammed VI de la Micro-finance Solidaire, l'étude sur les perspectives stratégiques du secteur de la micro-finance au Maroc a été menée par le cabinet Oliver Wyman. Elle doit permettre d'accroitre la visibilité au secteur, d'élaborer une stratégie sur les dix prochaines années et faire du secteur national de la micro-finance un acteur clé de lutte contre la pauvreté par la création d'emplois et d'activités génératrices de revenus, mais aussi performant, pérenne et intégré dans la politique économique et sociale du royaume.

Résultats attendus

? Servir, à l'horizon 2022, 3,2 millions de bénéficiaires actifs ;

? Atteindre 2 millions d'ETP (Equivalent temps plein) additionnels avec un encours qui passera

de 5 milliards de Dhs actuellement à 25 milliards en 2022, soit 1,8% du PIB ;

? Maintenir le coefficient d'exploitation au niveau des Best Practices, soit 65% ;

? Ramener le PAR à 30 jours en dessous de la moyenne mondiale (3,1%) ;

? Assurer la viabilité financière des AMC en assurant une rentabilité au niveau de la moyenne

mondiale qui est de 17%.

Feuille de route

Le secteur doit, à ce titre, s'appuyer sur les leviers stratégiques suivants :

1. Environnement institutionnel et concurrentiel

2. Réglementation/cadre juridique

3. Gouvernance des AMC

4. Efficacité opérationnelle

5. Développement de l'offre

6. Ciblage client

7. Régionalisation

Ces leviers sont déclinés en 48 actions et plusieurs garde-fous permettent de sécuriser la réussite des objectifs sociaux du secteur.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

Moyens

Chaque chantier ou projet nécessitera les moyens suivants pour sa réussite :

· Un leadership clairement affirmé, soit un acteur en charge du sujet (une AMC, une organisation telle la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit (FNAM) ou le Centre Mohammed VI de Soutien à la Micro-finance Solidaire, ...), soit une personne en charge du projet ;

· Des moyens de contrôle, de suivi des objectifs et des contraintes en cas d'écarts ;

· Des financements adaptés ;

· La mise en place de standards ou de normes communes à l'ensemble du secteur ;

· Des ressources ayant une bonne connaissance du domaine pour préparer les standards et, le cas échéant, mettre en oeuvre la mutualisation.

Par ailleurs, les besoins de financement du projet dès 2012 impliquent un soutien de l'ensemble des partenaires dès le démarrage, notamment:

Des financements d'appui sous forme de programmes d'assistance technique ;

Un fonds de garantie pour certains crédits ou pans du portefeuille, afin d'encourager les prêts à destination de segments de bénéficiaires ou géographiques plus risqués.

Dans ce cadre, la FNAM a pu obtenir de l'Agence de Partenariat pour le Progrès qu'elle mobilise deux enveloppes conséquentes :

· 5,4 millions $ dédiés à l'assistance technique des différentes AMC ;

· Et 4 millions de $ à l'appui à l'implémentation des nouvelles technologies : scoring, mobile cash, nouveau SIG.

La mise en oeuvre de la stratégie sera assurée par la FNAM après renforcement de son organisation et de ses ressources humaines.

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

CHAPITRE II : AMC ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

Ce deuxième chapitre étudie la pauvreté, sa définition, sa répartition géographique sur l'Oriental et les autres régions du Maroc et comment les AMC contribuent à sa lutte....

En 2007, la Banque Mondiale estimait que le taux de pauvreté s'élève à 15% dont les 2 tiers en milieu rural, alors que le HCP l'estimait à 9% seulement (4.8% en milieu urbain, et 14.7% en milieu rural).

Au-delà d'une divergence sur les chiffres entre la Banque Mondiale et le HCP, le niveau de la pauvreté reste élevé.

15

DEFINITION DE LA PAUVRETE

Pendant de très nombreuses années, l'approche de la pauvreté était surtout monétaire basée sur le critère de revenu : était pauvre celui qui avait un revenu inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette approximation pour avoir une certaine utilité, notamment pour des comparaisons internationales, elle s'avérait trop réductrice pour capter la réalité des vies des êtres humains en question. Avec le lancement de 1990 de « rapport mondial sur le développement » par le PNUD, le concept de développement humain a très vite eu des répercussions sur l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus uniquement par le faible niveau de revenu d'instruction, par une santé précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997 de ce rapport introduit le concept de « pauvreté humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne saisit pas la totalité des aspects de ce concept :la pauvreté est ·la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentiels du développement humain -longévité, santé, créativité, mais aussi conditions de vie décentes, dignité ; respect de soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur à la vie ( PNUD , 1998).

Un des penseurs qui ont fortement influencé cette évolution du concept est l'économiste indien Amartya SEN. Pour lui, la pauvreté est avant tout une privation des capacités élémentaires. Néanmoins, ·cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la source de privation des capacités d'un individu· (SEN, 2000).

Sue la base de l'approche de SEN, ont été développé des concepts multidimensionnels de la pauvreté. A titre d'exemple, on peut citer Jean-Luc DUBOIS qui circonscrit la pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté sociale (correspondant à la faiblesse du capital social), pauvreté culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique et pauvreté économique. Cette dernière étant composée des aspects monétaires, des aspects liés aux conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des individus (DUBOIS, 2000).

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Cette complexité du concept de la pauvreté a été confirmée récemment par une large enquête menée par la Banque Mondiale qui visait à dire la pauvreté telle que la ressentent les plus démunis. Ceux qui recouvrent les statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de mal-être.

La pauvreté au féminin :

Les femmes jouent un rôle important dans le développement, d'un tel pays, vu leur travail fourni notamment dans le domaine agricole et artisanal. Pourtant, elles sont marginalisées voire exclues dans les politiques de ce développement, et ce malgré les multitudes programmes d'insertion de la femme élaborés par l'INDH et le ministère de la femme et l'enfance et de la solidarité.

Pendant la décennie de la femme (1975-1985), la division sexuelle du travail et l'impact des projets de développement sur les femmes sont largement étudiés. Les résultats de ces études et leurs répercussions sortent les femmes des niches sociales du développement en reconnaissant leur rôle productif.

Cette période a vu naître l'approche IFD (Intégration des Femmes dans le Développement) qui tentait, comme l'indique son nom, d'intégrer les femmes dans le processus de développement existant, afin de rendre celui-ci plus efficient et efficace. A travers des projets pour les femmes ou des volets ·femmes· dans des projets qui se voulaient intégrés, on visait à accroître la productivité et le revenu des femmes.

Ce n'est qu'à partir des années 1970 que les femmes apparaissaient dans d'autres secteurs du développement, par exemple à travers des programmes de développement rural non-agricoles qui leur étaient destinés ( entre autres, des programmes de formation concernant les soins de santé préventifs, la nutrition, l'alphabétisation et des petits travaux manuels).

En revanche, l'approche genre qui succède à l'approche IFD vers les années 1990, tente de pallier cette lacune en mettant l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme étant un des facteurs majeurs qui conditionnent la situation des femmes. Le terme genre fait référence à la construction sociale des rôles féminins ou masculins. Ceux-ci ne sont pas seulement définis par le critère biologique du sexe, mais sont le résultat des conditions de production et de reproduction propres à chaque société et en évolution constante. ·Les genres ont une base culturelle ; ils sont définis par la société qui en détermine les activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et démographiques, dont le point de départ est la différence sexuelle, mais qui ne peuvent pas se résumer ou se justifier par cette seule différence sexuelle·.

En effet, des analyses selon le genre montrent que des aspects tel que le contrôle masculin de la force de travail des femmes, et leur accès limité au pouvoir politique et à des ressources à forte valeur sociale et économique sont à l'origine de leur accès limité à une source de revenu stable.

De tels résultats d'analyse ont de toute évidence des répercussions, sur les politiques de lutte contre la pauvreté. D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'adresser en même temps les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes afin qu'elle puissent sortir durablement de leur condition de pauvreté.

Dans ce contexte, les enjeux stratégiques se retrouvent dans un concept dont la traduction n'est pas aisée dans le milieu francophone : ·l'empowerment· des femmes. Isabelle

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

JACQUET en donne une définition claire en englobant : l'empowerment correspond à l'acquisition d'un droit à la parole et à la reconnaissance sociale.

Ce concept fait référence à la capacité de comprendre la nature des structures décisionnelles dans les contextes particuliers : Qui prend les décisions ? Par quels processus sont-elles prises ? Comment les personnes qui étaient dans le passé exclues du groupe de prise de décision font-elles sentir leur influence dans les nouvelles décisions qui émergent ?...

RÉGION DE L'ORIENTAL

Province

commune

Taux (%) de

Indice (%) de

 

vulnérabilité

volumétrique
de la
pauvreté

sévérité de
la pauvreté

Inégalité Gini

Jerada

Oulad Sidi Abdelhakem

31,4

14,6

10,6

4,4

44,2

Taourirt

Mestegmer

29,7

20,5

10,3

4

40,5

Jerada

Gafait

28,6

18,7

9,1

3,5

38

Figuig

Tendrara

28,4

19,7

8,7

3,4

32,2

Taourirt

Ain Lehjer

28,1

18,9

10,2

4,1

41,4

Jerada

Lebkhata

27,5

26,5

8,2

3,1

34,5

Figuig

Boumerieme

27,5

17,5

8,6

3,5

36,4

Figuig

Bouchaouene

27

18,3

8,4

3,3

35,2

Figuig

Bni Guil

26,9

19,3

8,1

3,1

34,1

Jerada

Mrija

26,9

18,1

8,4

3,3

39,3

Jerada

Tiouli

26,4

25,6

7

2,6

33,2

Figuig

Bouanane

26

22,8

7

2,5

27,5

Figuig

Ain Chair

26

22,8

7

2,5

27,5

Jerada

Touissit (M)

25,7

20,1

8,8

3,6

38,8

Taourirt

Ahl Oued Za

25,6

21

7,3

2,7

38,4

 

18

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Figuig

Maatarka

25,4

25,6

7,8

3

37,6

Jerada

Guenfouda

25,1

22,3

7,1

2,7

35,3

Jerada

Oulad Ghziyel

24,7

28,3

0,2

0

28,7

Jerada

Ras Asfour

24,6

28,2

6,2

2,1

25,8

Taourirt

Tancherfi

24,4

21,5

6,7

2,5

36,7

Jerada

Laaouinate

24,2

25,9

6,2

2,2

32,6

Figuig

Bni Tadjite

24

17,7

7,2

2,8

36,8

Figuig

Talsint

23,9

17,9

7,1

2,8

34,2

Figuig

Ain Chouater

23,2

21,5

8,1

3,1

26,1

Jerada

Jerada (M)

22,8

19,8

6,9

2,7

41,8

Taourirt

El Atef

22,8

30,6

8,5

3,3

35,4

Taourirt

Oulad

M'hammed

22,4

18,4

6,5

2,5

39

Jerada

Sidi Boubker (AC)

21,8

17,8

7,1

2,9

42,4

Oujda-Angad

Mestferki

21,7

18,4

0,7

0,2

25,2

DRIOUCH

Oulad Boubker

20,9

16,8

0,4

0,1

24,5

Berkane

Tafoughalt

20,7

12,2

0,3

0,1

34

Jerada

Ain Bni Mathar (M)

20,3

20,5

6,1

2,4

40,8

Berkane

Chouihia

19,9

13,2

6,1

2,4

45,6

Taourirt

Mechraa Hammadi

19,7

20,5

5,2

1,9

37

Taourirt

Gteter

19,6

19,3

5,3

1,9

37,5

DRIOUCH

Trougout

19,2

13,9

5,8

2,3

43,7

Nador

Al Barkanyene

18,6

13,1

5,6

2,2

44,3

Nador

Afsou

18,5

14,8

5,3

2

40,7

 

19

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Oujda-Angad

Sidi Boulenouar

18,5

17,1

0,7

0,2

24,2

DRIOUCH

Tsaft

18,4

13,5

5,6

2,2

45

Nador

Hassi Berkane

18,1

15

5,2

1,9

40,9

Taourirt

Sidi Lahsen

17,6

22,6

4,5

1,6

35,5

DRIOUCH

Boudinar

16,6

14,9

0,2

0,1

26,4

Nador

Tiztoutine Centre (AC)

16,3

20,6

4,1

1,4

42

Jerada

Bni Mathar

16,2

23,4

4

1,4

26,5

Nador

Oulad Daoud Zkhanine

16,2

13,2

4,7

1,8

42,8

Oujda-Angad

Ain Sfa

16

15,7

4,5

1,7

38,5

Figuig

Abbou Lakhal

15,6

15,4

4,6

1,8

23,2

Berkane

Aghbal

15,4

11,5

4,7

1,8

44,7

Berkane

Fezouane

15,1

11,7

4,6

1,8

43,9

Taourirt

Sidi Ali Belkassem

14,8

19

3,8

1,4

36,1

DRIOUCH

Ijermaouas

14,7

14,1

4,1

1,5

39,7

Nador

Oulad Settout

14,3

14,5

3,9

1,4

39,5

Taourirt

El Aioun Sidi Mellouk (M)

14,2

26,1

3,1

1

36

Nador

Bouarg

14,1

14,3

3,8

1,4

39,8

DRIOUCH

Oulad Amghar

14

18,7

3,3

1,1

34,3

DRIOUCH

Amejjaou

14

13,8

3,8

1,4

40,8

Taourirt

Melg El Ouidane

13,9

21,7

3,4

1,2

34,4

Berkane

Madagh (AC)

13,7

26,1

3,1

1

42,3

Nador

Tiztoutine

13,7

13,7

3,8

1,4

39,4

 

20

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

DRIOUCH

Ait Mait

13,7

13,4

3,8

1,4

40,5

Taourirt

Taourirt (M)

13,6

21,1

3

1

36,4

Nador

Arekmane

13,4

12,9

3,7

1,4

40,4

Oujda-Angad

Bni Drar (M)

13,1

20,6

1,8

0,6

30,4

Jerada

Oued El Heimer (AC)

13,1

13,3

3,8

1,5

47,8

Berkane

Boughriba

13,1

13,5

3,5

1,3

39,2

Nador

Bni Sidel Louta

13

13,6

0,2

0,1

30

Oujda-Angad

Sidi Moussa Lemhaya

12,5

17,8

0,5

0,1

25,9

Berkane

Zegzel

12,4

11,4

3,5

1,3

41,5

DRIOUCH

Azlaf

12,3

11,7

3,4

1,2

41

Jerada

Sidi Boubker

12,2

24,6

2,7

0,9

24,7

DRIOUCH

Dar El Kebdani

12,1

12

0,5

0,1

29,1

Berkane

Madagh

12

15,1

3,1

1,1

38,3

Nador

Bni Oukil Oulad M'Hand

12

16,6

3,1

1,1

37,5

DRIOUCH

Talilit

12

14,5

0,2

0,1

27,1

Oujda-Angad

Isly

11

17,5

0,4

0,1

27,6

Berkane

Rislane

10,7

13,5

2,7

0,9

36,2

DRIOUCH

M'Hajer

10,7

14,1

2,7

1

37,5

DRIOUCH

Ben Taieb (M)

10,6

17,4

2,6

0,9

40,7

Berkane

Ahfir (M)

10,4

21

2,2

0,7

42,9

DRIOUCH

Tazaghine

9,8

15,3

2,4

0,8

37,7

DRIOUCH

Tafersit (AC)

9,7

16,3

2,4

0,8

44,1

DRIOUCH

Ain Zohra

9,6

13,9

2,3

0,8

35,2

DRIOUCH

Mtalssa

9,2

15,8

2,1

0,7

33,2

 

21

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Nador

Zeghanghane (M)

9,2

15,3

2,1

0,7

42,4

DRIOUCH

Midar (M)

9,1

15,2

2,3

0,8

45,3

Nador

Bni Chiker

8,9

12,6

2,2

0,8

37

DRIOUCH

Dar El Kebdani (AC)

8,8

10,3

0,8

0,2

44,1

Berkane

Laatamna

8,8

13,4

2,1

0,7

38,4

Figuig

Bouarfa (M)

8,7

15,6

0,7

0,2

39,1

Nador

Al Aaroui (M)

8,6

15,3

1,9

0,6

40,3

Nador

Ihaddadene

8,6

13,4

1,9

0,6

32,5

Taourirt

Debdou (M)

8,5

20,2

1,6

0,5

34

Figuig

Talsint (AC)

8,5

20,2

1,7

0,5

33,2

DRIOUCH

Ouardana

8,3

11,2

1

0,3

30,3

DRIOUCH

Iferni

8,2

11,5

0,7

0,2

27,9

DRIOUCH

Bni Marghnine

7,9

15,5

1,8

0,6

30,4

Oujda-Angad

Ahl Angad

7,8

15,6

1,7

0,6

30,7

Nador

Bni Bouifrour

7,5

10,4

0,3

0,1

25,2

Berkane

Ain Erreggada (M)

7,2

9,9

0,4

0,1

35,9

Berkane

Sidi Slimane Echcharraa (M)

7,2

12,5

0,7

0,2

34,5

Nador

Bni Chiker (AC)

7

12,9

1,7

0,6

40,7

Nador

Nador (M)

7

12,7

1,7

0,6

42,9

Figuig

Tendrara (AC)

6,9

18,1

1,3

0,4

36,6

Nador

Iaazzanene

6,9

13,4

1,4

0,4

33,5

Oujda-Angad

Bsara E67

6,9

18,5

0,9

0,3

26,4

 

22

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

DRIOUCH

Temsamane

6,7

14,4

1,4

0,4

31,7

Nador

Bni Ansar (M)

6,6

12,1

1,3

0,5

40,5

Figuig

Bouanane (AC)

6,6

11,7

0,7

0,2

47,5

Nador

Selouane (M)

6,5

10,5

1,5

0,5

41,5

Berkane

Aklim (M)

6,5

16,2

1,2

0,4

35,5

Oujda-Angad

Bni Khaled

6,4

12,2

0,9

0,3

28,9

DRIOUCH

Driouch (M)

6,2

13,3

1,4

0,5

41,6

Nador

Iksane

6,1

12,2

1,4

0,5

36,2

Figuig

Figuig (M)

5,9

16,3

1,2

0,3

34,1

Oujda-Angad

Naima (M)

5,8

12,4

1,1

0,3

41,5

Berkane

Saidia (M)

5,7

10,3

1,1

0,4

37,7

Berkane

Sidi Bouhria

5,7

11

1,3

0,5

35,7

Nador

Bni Sidel Jbel

5,6

11,2

1,3

0,4

33,4

Nador

Ras El Ma (M)

5,5

9,1

1,3

0,5

43

Nador

Zaio (M)

5,2

10,6

1,2

0,4

40,8

DRIOUCH

Tafersit

5,2

11,9

0,8

0,2

28,9

Figuig

Bni Tadjite (AC)

5,1

9,3

0,4

0,1

34,5

DRIOUCH

Kourouna (AC)

4,7

7,3

0,4

0,1

44,5

Berkane

Berkane (M)

4,4

10,6

0,7

0,2

37,9

Nador

Kariat

Arekmane (AC)

4,2

9,3

0,9

0,3

45,7

Oujda-Angad

Oujda (M)

4,1

13,3

0,7

0,2

36,5

DRIOUCH

Kassita (AC)

3,9

9,1

0,8

0,3

39,4

 

23

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Indicateurs régionaux de la pauvreté et de la vulnérabilité (Milieu rural)

Région

Indices (en %) de pauvreté et de vulnérabilité en 2007

 

Indice

volumétrique

Indice de
sévérité de
la pauvreté

Taux de
vulnérabilité

Gharb-Chrarda-Beni Hssen

19,9

4,1

1,2

32,1

Souss-Massa-Daraa

18,6

4,7

1,7

22,6

Doukala-Abda

17,4

3,9

1,3

27,5

Guelmim-Es-smara

17,3

4,5

1,7

21,6

Fès-Boulemane

16,9

3,5

1,1

26,9

Meknes-Tafilalet

16,5

3,4

1,0

25,7

Marrakech-Tensift-Al Haouz

15,8

3,3

1,1

25,3

Oriental

14,7

3,6

1,3

15,6

Taza-Al hoceima-Taounate

12,3

2,6

0,8

21,1

Tanger-Tétouan

12,2

2,6

0,8

20,1

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

11,4

2,1

0,8

27,3

Tadla-Azilal

11,0

2,2

0,7

20,8

Chaouia-Ourdigha

9,5

1,6

0,4

20,6

Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra

7,6

1,1

0,4

15,2

Grand-Casablanca

3,9

0,8

0,3

13,6

Oued Ed-dahab-Lagouira

2,3

0,5

0,2

10,2

 

Source : HCP, Carte de la pauvreté 2007.

24

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

LES OBJECTIFS DES AMC POUR LIMITER LA PAUVRETE

Depuis son introduction au Maroc le microcrédit est un outil au service du développement et de la lutte contre la pauvreté. Il est bien adapté à l'encouragement de micro-activités commerciales, artisanales et agricoles. Il est une source d'innovation financière, économique et sociale. Cependant, il ne peut prétendre se substituer ni aux politiques publiques de sécurité sociale, ni au développement des infrastructures nécessaires dans les domaines de la santé et de l'éducation. Il peut, par contre, renforcer l'efficacité de ces politiques grâce à son réseau capillaire dans les quartiers les plus défavorisés et les zones rurales les plus reculées.

Plus de 4.5 millions de personnes (205 millions de personnes dans le monde) sont actuellement touchées par le microcrédit, parmi lesquelles plus de 40% des populations servies dans le monde rural.

Si l'on suppose que chaque famille est composée de deux personnes, les services de micro-finance reçus par les 4.5 millions de clients les plus pauvres à la fin de 2014 ont bénéficié à environ 10 millions de membres de familles.

L'impact de la micro-finance a fait l`objet de nombreuses études professionnelles et universitaires ; celles-ci ont mis en avant l'importance des services financiers dans la réduction de la vulnérabilité de la population à faible revenu. l'impact sur la réduction de la pauvreté varie selon les régions et les types de produits financiers offerts et des recherches scientifiques sont encore pour mieux cerner ces phénomènes.

Ce sont ces bénéfices directs ou induits qui expliquent le succès de micro crédit (et de la micro-finance de façon générale) sa diffusion rapide dans plus de 80 pays en voie de développement et la reconnaissance internationale des microcrédits des NU en 2005 et l'attribution du prix Nobel de paix au professeur M YUNUS et à la Grameen BANK en 2006.

Diffusé à grand échelle dans les pays du sud, le model du microcrédit a été ensuite introduit dans les pays les plus développés en réponse à l'exclusion bancaire qui frappe les populations les plus démunies, la crise qui touche ces pays ne peut que renforcer le rôle des organismes de microcrédit en accompagnement des laissés pour compte du système économique et financier.

Au cours de son développement très rapide, le microcrédit n'a pas suivi un modèle unique : il s'est adapté aux conditions de chaque pays. Suivant les pays et les institutions, l'accent est mis de façon inégale sur la lutte contre la pauvreté ou l'inclusion financière. Certaines institutions se définissent comme des social business, excluant toute distribution de profit à des actionnaires privés, d'autres estiment compatibles la poursuite de leur mission sociale et une

25

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

rémunération, éventuellement plafonnée, du capital investi. La diversité des statuts juridiques n'est pas moins grande.

Le microcrédit a été introduit très tardivement dans le monde arabe et plus précisément dans les pays du Maghreb. L'histoire du microcrédit au Maroc a commencé dès le début des années 90, période durant laquelle le pays subissait encore des conséquences du programme d'ajustement structurel (PAS) des années 1980.

Enjeux de la Micro-finance : pauvreté, vulnérabilité et secteur informel dans l'économie nationale

Le contexte économique marocain n'est pas très différent de ceux observés dans les autres pays en voie de développement qui ont intégré le système du micro-crédit. En fait, l'exclusion sociale et la pauvreté, ainsi que l'existence d'un secteur informel important, constituent, en quelque sorte, les principaux débouchés du secteur marocain du microcrédit.

1 - De la pauvreté et de la vulnérabilité

D'après le document « Evolution des niveaux de vie, des inégalités et de la pauvreté au Maroc » réalisé par le Haut Commissariat au Plan au mois de décembre 2009, entre 2001 et 2007, le taux de pauvreté relative a diminué de 15,3% à 8,9% au niveau national, de 7,6% à 4,8% en milieu urbain, et de 25,1% à 14,4% en milieu rural. Le taux de vulnérabilité a également été réduit, durant la période, de 22,8% à 17,5% au niveau national, de 16,6% à 12,7% en milieu urbain, et de 30,5% à 23,6% en milieu rural.

En termes d'effectif, si le nombre de personnes vivant au dessous du seuil de la pauvreté s'élève en 2007 à 2,8 millions personnes, il y a lieu de noter que, depuis 2001, les sorties nettes de la pauvreté se chiffraient à 284 mille personnes par an contre seulement 7 mille par an entre 1985 et 2001. La baisse sensible des indices de la pauvreté entre 2001 et 2007 est due non seulement à la croissance pro- pauvres des niveaux de vie et à la stabilité des inégalités sociales durant la période, mais aussi aux progrès sensibles réalisés dans le domaine du développement humain et une action volontaire de ciblage de la pauvreté et de la vulnérabilité.

Par ailleurs, il a été constaté qu'entre 2004 et 2007, la pauvreté a baissé de 41% dans les communes rurales ciblées par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) contre 28% dans le reste des communes rurales.

Il convient cependant de noter que cette dynamique de l'ensemble « Croissance, inégalité et pauvreté » ne s'est pas opérée, dans les mêmes proportions, au niveau local, voire régional, provincial ou communal.

26

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

2 - Sur le secteur informel au Maroc

Une grande partie de la population marginalisée exerce des activités économiques classées dans le secteur informel. Ce secteur, appelé également «économie souterraine», est difficile à cerner et son intégration dans le tissu économique n'est pas une chose aisée. Toutefois, continuer à l'ignorer reviendrait à faire fi de richesses insoupçonnées. La preuve, les chiffres officiels du Haut Commissariat au Plan. Selon les résultats de l'enquête nationale sur le secteur informel en 2007, le nombre d'unités de production informelles s'est élevé à 1.550.274 unités, soit une création nette de 320.000 unités en l'espace de 8 ans ou l'équivalent de 40.000 unités par an.

Par milieu de résidence et comme cela a été relevé par l'enquête précédente de 1999, la majorité des unités de production informelles sont localisées en milieu urbain avec une proportion de 69,8%. La part des unités informelles exerçant en milieu rural a légèrement augmenté depuis 1999 passant de 28,4% à 30,2%.

Le secteur informel est caractérisé par la prédominance de l'auto emploi : presque les trois quarts (74,9%) des unités de production informelles sont réduites à une seule personne, celles employant deux personnes constituent 17,7% et celles employant trois personnes ne représentent que 4,5%. Quant à celles qui emploient quatre personnes et plus, leur part reste faible (2,8%). Ainsi, La taille moyenne des unités informelles est de 1,4 personne, en légère baisse depuis 1999 (1,5 personne).

Les 1,55 millions d'unités de production informelles fournissent en 2007 un effectif global de 2.216.116 postes d'emploi contre 1.901.947 personnes en 1999, soit un taux d'accroissement global de 16,5%. Avec un tel effectif, le secteur informel participe pour 37,3% à l'emploi non agricole total contre 39% en 1999 et représente en 2007, 40,8% de l'emploi hors agriculture et hors administration et collectivités locales.

Analysée selon le milieu de résidence, la contribution du secteur informel à l'emploi non agricole reste plus forte dans le milieu rural avec un taux de 49,4 % contre 34,0% dans le milieu urbain, confirmant ainsi l'importance de l'activité informelle dans l'emploi non agricole rural, malgré la légère baisse enregistrée par rapport à 1999 (54,9%).

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

Pour le financement de la création de leur unité de production industrielle (UPI), les micro-entrepreneurs recourent essentiellement à leur épargne personnelle (56,4%) et dans une moindre mesure aux crédits octroyés par autrui (19%). Le recours aux microcrédits reste faible (2,2%), mais représente tout de même le double du recours aux crédits bancaires (1,1%). Il y a un potentiel énorme dans le secteur national de l'informel que le secteur marocain du microcrédit pourra bien investir pour devenir son partenaire financier privilégié et incontournable dans l'objectif d'un accompagnement vers la formalisation de ses UPI.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

LES AMC ONT-ELLES VRAIMENT REUSSI LEUR LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ?

Le secteur marocain du microcrédit avait connu l'une des plus importantes croissances jamais observées en Micro-finance dans le monde. En moins de quatre ans, de 2003 à 2007, le portefeuille des prêts des AMC a été multiplié par onze, et la clientèle par quatre (d'après Micro-finance Information Exchange, « MIX »). Quelques institutions affichaient des résultats remarquables selon tous les critères de performance appliqués en micro-finance, notamment l'échelle, le degré de pauvreté de la clientèle, la qualité des actifs et du suivi des bénéficiaires. Ces résultats impressionnants ne sont pas passés inaperçus, puisque les AMC marocaines ont reçu plusieurs prix internationaux (dont le prix du MIX récompensant les IMF les plus performantes et le Prix Européen de la micro-finance). En 2007, le secteur de la micro-finance au Maroc était l'un des plus actifs et des plus performants au monde.

Pendant très longtemps, le Maroc a été considéré comme l'un des meilleurs secteurs du microcrédit dans la région MENA. Cela s'explique par le nombre de bénéficiaires qui représente 40% des personnes servies dans la région arabe et des institutions de Micro-finance (IMF) classées parmi les plus performantes dans le monde. Au sein de la région Arabe, le Maroc et l'Egypte dominent le secteur de la micro-finance en regroupant 85% de tous les emprunteurs et 73% du portefeuille total des prêts de la région. Le Maroc se distingue par la taille de son réseau d'agences (83% du nombre total des bureaux de la région) et le nombre de son personnel (54% de l'effectif total de la région).

En moins de vingt ans, le microcrédit est devenu un instrument essentiel de la lutte contre la pauvreté au Maroc et a répondu à un véritable besoin, en raison de l'existence d'un secteur informel très important, ce qui a contribué fortement à sa réussite.

Lors de l'Année Internationale du Microcrédit « AIM », le Maroc a été récompensé par l'ONU, le 7 novembre 2005, qui lui décerné le trophée de mérite pour ses réalisations, ce qui a incité Barid Al Maghrib à émettre un timbre dédié au secteur portant le logo de l'AIM.

Cette reconnaissance a aussi été couronnée par la signature d'un accord cadre avec le gouvernement marocain entre la primature et la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit «FNAM » en date du 15 décembre 2005, en présence de SM le Roi, que Dieu le Glorifie.

Toutes ces performances et ces succès n'auraient pas été possibles sans la conjugaison d'un certain nombre de facteurs :

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 
 

· La promulgation de la loi 18/87 sur le microcrédit de 1999 qui a fourni un cadre clair pour le développement du secteur ;

· Le soutien financier du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social ;

· Le contrôle exercé par le ministère des Finances et la supervision assurée par Bank Al-Maghrib à partir de 2007 ;

· La forte implication des acteurs et leur professionnalisme.

Il est à rappeler que le secteur a également bénéficié de l'appui de la communauté internationale des bailleurs de fonds (USAID, AFD, PNUD FADES). Il faut soulever cependant que l'engagement du secteur financier marocain (banques commerciales et Fonds JAIDA) aux côtés des acteurs demeure plus important, couvrant 80% des besoins de financement du secteur, à noter que ce niveau d'engagement est spécifique au secteur marocain du microcrédit dans la région MENA.

Sans pour autant chercher à minimiser les appuis financiers (dons et subventions) des bailleurs de fonds nationaux et internationaux au développement du secteur, il est important de souligner que ces appuis restent insignifiants par rapport au montant de prêts cumulés injectés dans l'économie (38,9 milliards de DHS) et aux diverses radiations de créances douteuses estimées à 703,26 millions de DHS.

A fin septembre 2011, le secteur marocain du microcrédit comptait 795.850 clients actifs pour un encours des prêts d'environ 4,7 milliards de dirhams, servis par douze associations (AMC) dont certaines sont classées parmi les plus importantes et les plus performantes au niveau mondial. La demande est encore loin d'être satisfaite, puisqu'on estime entre 5 à 8 millions, voire 12 millions pour certains, le nombre de personnes toujours en attente de produits de la Micro-finance.

De l'impact du Microcrédit sur les bénéficiaires

Depuis le démarrage des premières opérations de prêts, le secteur a pu servir plus de 4,5 millions de bénéficiaires pour un montant total de prêts de 39 milliards de DHS.

D'après l'étude stratégique du secteur réalisée en décembre 2010, les AMC sont classées, « parmi les premiers employeurs du pays en direct (environ 6.000 emplois) et ont surtout généré une masse importante d'emplois indirects : près d'un million d'équivalents temps plein (ETP) ». A raison d'une moyenne de 4,5 membres par foyer, ce sont finalement plus de 4,5 millions de personnes qui sont impactées par le secteur de manière plus ou moins directe. Le microcrédit reste donc un acteur majeur de l'emploi au Maroc, notamment dans les zones où les taux de

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

pauvreté et de chômage sont élevés. Le secteur est considéré comme l'un des dix premiers employeurs du pays.

Les prêts distribués par les AMC, depuis le démarrage de leurs activités, ont profité à 55,3% aux femmes et à 46,9% pour les tranches d'âge situées entre 30 et 49 ans.

Le commerce, les services et les métiers manuels ont accaparé 73% des secteurs d'activité financés par le secteur. Le milieu urbain a concentré 63,6% des prêts distribués, contre 36,4% pour le monde rural.

Nombre de bénéficiaires servis

4 549 843

Sexe

Féminin

2 515 399

Masculin

2 034 444

Localité

Urbain

2 892 521

Rural

1 363 322

Âge

18 à 29 ans

657 850

30 à 39 ans

1 113 518

40 à 49 ans

1 020 157

> 50 ans

905 628

Secteur

Agriculture

1 228 998

Commerce et divers

1 512 946

Métiers manuels

1 807 899

*Source : Livre Blanc du Microcrédit au Maroc, Année 2010

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 

CHAPITRE III : ENQUETE

D'après l'enquête que nous avons effectuée, la micro-finance parait comme une condition nécessaire mais pas suffisante pour lutter contre la pauvreté. Car elle ne peut résoudre tous les problèmes du développement. Au-delà de l'accès au financement, il y a les problèmes d'urgence auxquels il faut prêter attention par des moyens et des mécanismes adaptés.

Ce troisième chapitre présente les résultats et les analyses d'une enquête effectuée par nos soins durant la période du 05/04/2015 au 11/05/2015.

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PRESENTATION

Dans le cadre de ce mémoire, nous avons mené une enquête sur l'impact des AMC dans la lutte contre la pauvreté, nous avons effectué cette enquête dans quatre agences de microcrédit à Oujda, à savoir ;

? AL KARAMA ? AL BARAKA ? AL AMANA ? ATTOUAFIQ

Pour réussir cette enquête, nous avons établi une fiche d'enquête et nous avons ciblé 50 personnes clientes des associations de microcrédit précités, parmi ces 50 personnes dont 10 se sont abstenues de répondre à notre enquête, les 40 restantes ont répondu mais avec précaution surtout, concernant les questions relatives au revenu et à l'objet du crédit.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

La conception du Questionnaire :

La présentation de la fiche a principalement englobé des informations sur la situation personnelle, financière de la personne enquêtée qui est généralement bénéficiaire d'un microcrédit.

Dans le premier volet nous avons essayé d'identifier le client en recueillant des informations sur l'âge, le sexe, la situation familiale, le type de logement...

Dans un deuxième volet, nous avons ciblé la situation financière par la demande des informations sur l'activité du client, l'ancienneté, le secteur de travail, la détention d'un registre de commerce ou non et le revenu dégagé en cours d'exercice de cette activité...

Dans le troisième volet, nous avons essayé de connaitre la relation des clients avec les associations de microcrédit, à savoir le montant de crédit, le taux, la caution, et la finalité de crédit

*Nous présentons ci-dessous la fiche utilisée lors de l'enquête :

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Mémoire de fin d'études

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

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Mémoire de fin d'études

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

RESULTAT DE L'ENQUETE

Ci-dessus le tableau récapitulatif des résultats :

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

La repartition des clients enquêtés par sexe

feminin

48%

masculin

52%

Sexe :

L'âge :

12

10

4

8

0

6

2

18 - 25 25 - 30 30 - 40 40 - 50 50 - ,,,, NC

3

répartion des bénéficiaires par âge

4

12 12

6

3

18 - 25 25 - 30 30 - 40 40 - 50 50 - ,,,, NC

? L'âge moyenne = 41.2 ans ? L'âge minimum = 20 ? L'âge maximum = 60

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 

Situation familiale:

répartition par situation familiale

Divorcé

20%

veuf(ve)

5%

Marié

55%

Célibataire

20%

37

20

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

Logement:

Locataire Propriétaire Logé par la famille NC

Type de logement

50 % des bénéficiaires sont logé par leur famille, 30 % sont des locataires et 20% restant sont propriétaire et autres situation à savoir (hypothèque, et non communiqué).

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 

Secteur activité:

employé

32%

retraité

3%

fonctionnaire

7%

répartition par activité

sans emplois

8%

commerçant

20%

chauffeur

5%

artisant

25%

Les commerçants et les artisans représentent avec les chauffeurs de taxi 50% de l'ensemble des bénéficiaires de microcrédit, les fonctionnaires représentent 7% et les employés du secteur privé représentent 32 %. Les retraités et les sans emplois représentent 11%.

Type de contrat:

CDD

12%

Type de Contrat

CDI

18%

néant

60%

10%

RC

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Mémoire de fin d'études

 
 

Déjà bénéficiaire d'un crédit bancaire:

bénéficiaire d'un crédit bancaire

78%

22%

OUI NON

Moyen de conaître les AMC:

30

25

20

15

10

0

5

Publicité Proche Démarche Initi perso

Moyen de conanitre les AMC

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40

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

ANALYSES ET INTERPRETATION

L'analyse des résultats reçu par les enquêtés montre qu'il n'y a pas de distinction entre hommes et femmes. Les hommes représentent 52% de l'échantillon, et les femmes 48%. Les gens entre 30 et 50 ans représentent 60% des bénéficiaires interrogés ce qui signifie que les personnes actives sont accès au microcrédit, car à cet âge la personne travaille et génère des revenus. Les personnes mariées représentent 55% des enquêtés bénéficiaires de microcrédit, ce qui s'explique par les charges élevées par apport à un célibataire.

La majorité des bénéficiaires enquêtés sont logés par leur famille. Les locataires représentent 30% ce qui explique l'incapacité des locataires de contracter des microcrédits ou l'inverse c'est-à-dire les logés par leur famille transfèrent le montant du loyer en une échéance de microcrédit.

Les employés, les fonctionnaires et les sans emplois représentent 47%, le reste 53% et sont des commerçants et des artisans, chose qui confirme que l'objectif du microcrédit est le développement des activités commerciales, artisanales et/ou l'appui des créations des très petites entreprises TPE.

Les données confirment que seulement 23% ont exprimé leur souhait de développer leurs activités, le reste, soit 78% ont contracté des crédits pour des besoins de consommation personnelle.

Deux mille dirhams est le revenu moyen d'une personne qui opte pour un microcrédit, donc les associations de microcrédit ne prennent pas en considération le taux d'endettement de l'emprunteur. Une personne qui a un revenu de 2.000 dhs par mois et qui a bénéficié d'un crédit avec une échéance mensuelle de 550 à 700 dhs, ne pourra jamais sortir de la pauvreté s'engouffrera encore plus dans l'endettement.

Nous avons constaté que 57.5 % sont des personnes bancarisées et au lieu de prendre des crédits avec la banque ils se dirigent vers les AMC, chose expliquée par le rejet d'un dossier bancaire et/ou le manque des pièces justificatives pour avoir un crédit au niveau de la banque.

Le montant de crédit moyen est de 10.000 dhs ce qui est très peu par apport un projet de TPE.

72.5% sont satisfaits de leur microcrédit parce qu'il a répondu à leurs besoins, par contre 57.5% refusent de contracter de nouveau un micro crédit et ce pour la simple raison de la chareté de l'échéance de crédit.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

Ce sondage montre que la majorité de la population a contracté un microcrédit pour des besoins de consommation, donc aucun espoir pour sortir de la pauvreté, ce qui est justifié par les résultats de calcul :

31 personnes ont contacté un crédit pour des raisons de consommation, soit 77,5 % du total de l'échantillon interrogé. Ces personnes ont un revenu moyen de 1925 dhs. 2.77 soit la moyenne des personnes à charge pour chacune des 31 personnes citées ci-dessus. Le nombre moyen de chaque famille deviendrait alors 3.77

L'échéance de crédit selon les sondés varie entre 500 et 600 dhs par mois

1925 -550 = 1375 : le reste après paiement de l'échéance de crédit

Supposons que les factures de l'ONEE et de la RADEEO s'élèvent à 200 dhs /mois 1375 - 200 = 1175 / mois : le net restant pour consommation

1175 /30 jours = 39,16 dhs : revenu journalier de la famille

39,16/3,77 = 10.38 dhs : revenu journalier par membre de la famille.

Les résultats de l'enquête prouvent que la majorité des gens se dirige vers les associations de microcrédit pour subvenir à leurs besoins personnels, donc il a été constaté que la majorité des clients redemande des microcrédits au gré des années, ce qui va à l'encontre des missions présumées pour faire sortir les pauvres du cycle vicieux de la pauvreté.

Les commerçants et artisans qui ont contracté un crédit pour le développement de leurs activités ne verront pas leur niveau de vie s'améliorer à ce stade. Nous avons observé qu'il n'ya pas de programme d'insertion de ces commerçants dans le secteur formel, ni de suivi des avancements de leurs projets.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

RECOMMANDATIONS

V' Effectuer régulièrement des missions de contrôle, d'information au niveau des

agences de microcrédit.

V' Vérifier les dossiers avec le prélèvement d'un échantillon pour vérifier les pièces

justificatives.

V' Elaborer régulièrement des rapports qui rendent compte de la situation du

secteur.

V' Mettre en place un fond national à l'instar de l'INDH.

V' Mobiliser des lignes de crédit international.

V' Solliciter des aides et subvention de l'Union Européenne.

V' Assurer une formation du personnel des agences de microcrédit.

V' Modifier la procédure de montage des dossiers de crédit.

V' Renforcer le contrôle de la mise en place des projets par la visite régulier au

chantier.

V' Assurer une couverture géographique du pays en service de microcrédit et

faciliter leurs accès aux couches les plus vulnérables.

V' Travailler en synergie avec ANAPEC pour la mise en place des projets et faciliter

la création des TPE.

V' Cibler le secteur informel en l'insistant à régulariser sa situation administratif

V' Création d'une banque de donnée et des idées innovantes avec projet finalisée

et des études de faisabilité.

V' Effectuer des visites régulières pour connaitre les avancements des étapes des

projets financés.

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

 

Mémoire de fin d'études

 
 

CONCLUSION

En évaluant les actions passées et les faits présents du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté, on remarque plus d'indicateurs positifs que négatifs, sa pertinence dans les zones rurales, la diminution progressive de la pauvreté, l'amélioration des conditions de vie des ménages à faibles revenus. Les moyens mis en place par certaines associations de microcrédit fiables et certains AMC contribuent efficacement à l'amélioration et à la fiabilité du microcrédit. En plus il s'agit d'un instrument qui cible bien les besoins de la population pauvre car en leur donnant la possibilité de créer une richesse supplémentaire. Ça fait diminuer considérablement l'exclusion bancaire et la pauvreté. Le microcrédit a certains effets indirects qui contribuent aussi bien au développement comme l'éducation des enfants, et à l'accès à la santé des personnes à faibles revenus etc.

Mais un grand travail reste à mobiliser pour réussir les objectifs des AMC afin de réduire le taux de pauvreté au Maroc, l'Etat marocain doit structurer ces AMC en leur donnant un statut et plus de moyens.

Le résultat de ces analyses du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté reste aujourd'hui efficace dans le domaine socio-économique. Mais le microcrédit peut-il être un espoir de chaque personne à faible revenu?

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Mémoire de fin d'études

[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

ANNEXES

Annexe 1 : L'Organigramme de la Fondation Al Karama de microcrédit

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[L'IMPACT DES AMC SUR LA PAUVRETE AU MAROC]

Annexe 2 : Les documents de travail d'un AC d'AL KARAMA - Cas d'un prêt Solidaire

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Mémoire de fin d'études

 
 

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrage :

«Livre blanc du Microcrédit au Maroc. » publié par : Centre Mohammed VI de Soutien à la Micro finance Solidaire, date: janv. 2012.

«Sortie de la crise du secteur de la micro-finance au Maroc. » International Finance Corporation IFC, date: oct. 2014.

«Évaluation de l'impact du microcrédit en zone rurale au Maroc.» AUTEUR: Crépon, B., Devoto, F., Duflo, E. & Parienté, W, date: mars. 2012.

«Tendances du secteur de la micro-finance au Maroc.» publication du Centre Mohammed VI de Soutien à la Micro-finance Solidaire, juin 2009.

Mémoires :

« La VALORISATION DU MICROCREDIT UN MOYEN DE DEVELOPPEMENT» Azize mohamed Abdellah, FSJES Oujda « DESA-ER 081 », 2009.

«Microfinance : quelles perspectives de développement pour les IMF? Cas du Maroc. » Atallah, C. & El Hyani, O. Date: mai. 2009.

Références électroniques :

http://www.cm6-microfinance.ma/fr/index.aspx

http://www.microfinancegateway.org/fr/pays/maroc

http://www.hcp.ma/

http://www.alamana.org.ma/ http://www.albaraka.ma/fr/ http://www.fbpmc.ma/ http://www.jaida.ma/

http://www.ardifondation.org.ma/ http://www.ridalamrini.ma/






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